5, bis rue de Gainsbourg par Aude Turpault et Lolita Roger
1ère publication le 26/03/21 – MAJ le 21/08/21
Un hommage bis de BRUCE LIT5 BIS, RUE DE GAINSBOURG est un petit livre d’illustrations de Lolita Roger autour des 5 années passées par Aude Turpault auprès de Serge Gainsbourg d’abord en tant qu’admiratrice (et non groupie), puis fille de substitution et enfin une confidente. Il est possible de s’en procurer encore quelques uns ici pour 14€.
Turpault y reprend ses anecdotes racontées dans son roman 5 BIS déjà évoqué ici mais cette fois-ci avec les aquarelles de Lolita qui confèrent à cette auto-édition un aspect séquentiel que Gainsbourg amateur d’art et de bande dessinée aurait apprécié.
5 BIS, RUE DE GAINBOURG est sorti au moment de la commémoration de sa disparition il y a 30 ans. Un anniversaire qui, nous allons le voir, a failli tourner au vinaigre : aucun matériel audio vraiment inédit (les fonds de tiroirs ont-ils été tous exploités ?), des livres de diverses qualités mais aussi beaucoup de calomnies pour juger un homme mort il y a 30 ans à l’aune d’une époque Covidée nécessitant désinfection, hygiénisme et distanciation sociale de la fange, la même qui aura pourri l’adolescence de Aude et de sa copine Christine.
Accusé -sans preuves et surtout sans suite- par Lio d’être le Weinstein de la chanson française, articles faussement ingénus qui se demandaient s’il fallait brûler Gainsbourg, parodie absurde sur le net le voyant brûler un masque en guise de son billet de 500 francs, l’obscénité et la fureur sans le talent Punk ont déferlé avec un arrière goût de vomi à l’occasion de celui qui restera l’ambassadeur le plus prestigieux de la musique française dans le monde.
Dans ce monde qui part en fumée et cette France en sucettes, rappelons qu’avant d’être Gainsbourg, Lucien Ginsburg se faisait appeler Julien Grix. C’est cette zone de gris qu’il aura mis en scène dans une oeuvre dont personne n’a réussi à faire le tour.
Les nazis l’auraient bien mis dans une cheminée, les femmes rechigneront dans un premier temps à le mettre dans leurs lits de part sa supposée laideur. Il en résultera une personnalité tourmentée qui insultera Catherine Ringer, se comportera comme un mufle à la télé, aura la main leste avec ses compagnes respectives.
Bon, maintenant que c’est dit rappelons aussi, qu’il enverra des excuses à Whitney, que Ringer pas rancunière et surtout qui en a vu d’autres dans sa vie continuera à reprendre ses chansons tout au long de sa vie, que Birkin le quittera et qu’en expiation Lucien s’autodétruira sur 10 ans.
On parle toujours des SUCETTES et de son coup de pute envers France Gall… Mais avez vous écouté BABY BOP ou POUPEE DE CIRE, ces portraits d’une petite fille qui s’ennuie à mourir et que Gainsbourg avait parfaitement croqué en tant qu’artiste peintre ? Saviez-vous que Michel Berger, le mari de France Gall, déclarait publiquement adorer LES SUCETTES ? Que France l’appellera au secours des années après au secours d’une carrière vacillante ? Ne serait-ce pas faire insulte aux femmes fortes de sa vie : Greco, Michelle Arnaud, Anna Karina, Pétula Clark, Birkin, Deneuve, Hardy, Bambou, Charlotte que de le décrire comme un misogyne dont elles auraient été les victimes ?
C’est quand même oublier que dès 1959, le lancement de sa carrière, Gainsbourg le doit à des femmes : Michèle Arnaud, Juliette Greco, Catherine Sauvage qui toutes adorent euh… sa misogynie et sa sensibilité !
A la fin de sa vie, tous les témoignages concordent : c’est Vanessa Paradis qui le menait à la baguette, pas l’inverse. Sa dernière interview le voit jouter avec une jeune Julie Snyder qui le malmène sur son machisme, un duel qu’il accueille ravi d’avoir une femme qui lui tient tête.
Avant tout le monde, il sait que Charlotte sera une star. Il désintoxique Bambou. Il demande aux jeunes de ne pas se droguer. Il donne 100 000 balles pour l’Ethiopie. Il écrit des textes bouleversant pour Jane Birkin, même après leur rupture. Il achète des vélos aux gosses défavorisés, balance des Pascal aux éboueurs, aux taxis, aux flics, aux clodos.
Avant tout le monde, il se fait aussi l’ambassadeur du Reggae, une musique noire, puis du Funk. Il monte sur scène face à des paras agressifs pour protéger ses rastas terrorisés. Il se déguise en femme pour son dernier album, chante les amours homosexuelles… Au temps pour le sale dégueulasse misogyne et misanthrope à canceler…
Oh certes, Gainsbourg joue avec les limites , les tabous et beaucoup trop souvent avec les pisseuses. Au XX e siècle on appelait ça de l’art, vous savez le truc qui interpelle, choque, scandalise, bouleverse et qui n’a pas forcément vocation à finir encadré aux chiottes….Mais à tous ces Aquoibonistes et Moralistes en culottes courtes, on rappellera que dans ses films et ses chansons, Serge, en digne héritier des poètes maudits, met en scène des marginaux, des détraqués, des hors la loi. Et que la morale est TOUJOURS sauve ! L’amour que nous ne ferons JAMAIS ensemble. L’homme à tête de chou qui finit cinoque en psychiatrie. L’amant de Melody condamné à la solitude éternelle, STAN THE FLASHER dégouté de lui-même qui se suicide.
Gainsbourg aura vécu sur le fil du rasoir qu’il répugnait à utiliser et c’est là qu’intervient 5 BIS RUE DE GAINSBOURG.
Une pléthore de livres souvent fascinants décrivent sa vie, son oeuvre, son processus créatif, les sous-textes, les figures de styles, les emprunts au jazz, au classique, aux musiques noires, à la poésie romantique, son sens de l’esthétique, car ne l’oublions pas, Serge Gainsbourg était aussi cinéaste, clippeur et publicitaire.
5 BIS RUE DE GAINSBOURG ne prétend pas jouer dans la cour des grands, celle des Gilles Verlant, Marie David ou Pierre Terrasson. En fait, c’est le contraire, Aude Turpault et Lolita Roger revendiquent l’infiniment petit, la fameuse petite souris dans un coin d’alcôve, qui parvient à chercher Gainsbourg dans son intimité sans people cul et scandales.
Lorsque Turpault rencontre Gainsbourg, sa mue en Gainsbarre, son double cynique et arrogant devant les caméras, est déjà achevée. Lolita fait, elle un pari fou : celui de dépeindre ou plus justement repeindre, Lucien Ginsburg un gamin de 60 ans qui aime les blagues, la vie et les gens !
Elle le débarrasse de ses poches, de ses rides, de cette sale gueule qui le tourmentait pour retrouver l’épure de l’enfance, l’affubler de joues roses, lui donner une regard innocent et surpris de tout, spécialement de ces gamines qui lui offrent un aller simple au pays de son enfance interrompue par les Nazis. Un chapitre trop souvent survolé : Gainsbourg a été traqué comme tous les juifs de son époque et ce durant 4 ans. On raconte même qu’il dût se cacher seul dans les bois pour éviter une rafle.
Toute sa vie, même sur les pochettes de ses premiers disques, Gainsbourg semble vieux. Il mourra relativement vieux à 62 ans, un âge assez canonique au vu des excès de sa vie. C’est donc une dernière jeunesse dans son dernier quinquennat que Lolita offre au chanteur.
Sous les aquarelles et les crayonnés de Lolita Roger, les anecdotes de Turpault ont des airs de 400 COUPS. On y voit Gainsbourg jouer au foot et au morpion dans les couloirs de l’hôtel Raphael, déconner avec des légionnaires qui se sont invités chez lui, faire des burgers dégueulasses à base de cornichons russes ou se blottir contre une peluche Snoopy face à l’arrivée de la mort, inéluctable face à ses excès.
Pour qui n’aura pas lu 5 BIS, le roman de Turpault, l’entreprise manquera parfois un peu de liant et de continuité. Elles passent vite, très vite, trop vite ces 5 années dans ce petit livre, mais c’est ce qui en fait la force : c’est aussi incomplet et sélectif que nos albums photos qui, en 24 prises (des références d’avant le numérique), racontaient une tranche de vie, d’enfance ou de vacances. C’est fort, émouvant, drôle , incomplet comme la vie.
Turpault donne mais ne livre pas en pâture. Lolita, souvent inspirée par la mise en scène du dessin de presse de Sempé ne carricature pas. Sous la simplicité de son trait, la mise en scène est chiadée avec des compositions remarquables lorsque Aude Et Christine bordent le chanteur couché à leurs pieds. Une soirée pyjama à l’adresse la plus populaire de France !
Chaque scène est un point départ, un miroir inversé où le provocateur moralise ses deux pisseuses avec gène, rigueur et plaisir. Et l’on se prend d’imaginer Turpault en tant que muse clandestine de l’histoire officielle parfois injustement codifiée avec qui Serge s’amuse.
Au pays de Claude François et de Sheila, Serge Gainsbourg a toujours fait figure d’Ovni, lui le petit juif russe qui adoptera et s’appropriera comme personne la langue française. En cela, 5 BIS RUE DE GAINSBOURG est une oeuvre gainsbouresque : un météore d’innocence et de tendresse qui se faufile parmi les crachats et l’immondice. Un pari de voyoutes coupables d’amour total pour le chanteur à la pomme cuite.
Ce gamin qui aimait Snoopy.
Hé bien, on sent que cet ouvrage et Gainsbourg t’ont inspiré pour un article avec un style et une verve remarquable.
mesdames et messieurs les jurés, veuillez à présent écouter le plaidoyer de monsieur Bruce Lit l’avocat de la défense….
au delà des polémiques basée sur la personnalité d’un mort de plus de trente ans, voilà un résumé assez clair de l’héritage que monsieur Gainsbourg a légué à la culture française, qu’on l’aime ou pas.
J’ai aussi remarqué ce détail. un fois la campagnes de délations terminées, pas de suites, plus de sons plus di’mages, le simple fait de verser sa bille a suffi… y’a pas de fumée sans feu comme ont dit et on n’arrête pas le progrès visiblement…
si les coupables en questions ont quelque chose à se reprocher, des poursuites sont de mises….mais….non….
leur carrières niquées suffit….
ils l’ont bien mérité…
tout le monde est content….
this is the future:
-this is just us…
-did he say hustice?
-no just us
Merci monsieur pour votre plume douce et acerbe. Votre défense est implacable et fait du bien en ces temps d’hystérie collective. Vive Gainsbourg !
et merci au clin d’oeil à Patrick Schulmann
Joli plaidoyer que je partage à 100%. Gainsbourg n’avait aucun succès du temps de son versant poète et de son jazz classieux et raffiné. Il a donc fallu qu’il se mette aux yéyés… Quand il a constaté que son JE T’AIME MOI NON PLUS cassait la baraque, il a compris que la provoc et le cul allait lui assurer la gloire. Alors il s’est laissé enfermer là-dedans et s’est laissé peu à peu piéger, content malgré tout d’être aimé pour quelque chose…
Hélas ceux qui ne connaissent rien à sa vie et à son oeuvre n’ont que cette image en tête qu’ils se plaisent à exagérer, envenimer, et dégueulasser en prétendant qu’il était pédophile et Weinsteinien alors qu’il était tout l’inverse, adorable et proche des petites gens dont il préférait la compagnie aux stars du showbiz… La bêtise et l’ignorance qui échouent sur la méchanceté, dans toute se triste splendeur…
Puisse le joli travail de Lolita et les tout aussi jolis souvenirs de Aude redorer un peu le blason de ce seigneur de la culture pop.
@Présence : Gainsbourg ? Je pourrai écrire un bouquin (c)
(c) Frank Miller
Kiss me, Im Greek Inc.
@Eddy : c’est un compliment que je prends avec honneur. J’ai beaucoup d’admiration pour les avocats de droit pénal. Sûrement la faute d’un certain Matt. M
L’hystérie qu’on trouve sur Twitter ne dure pas plus d’une journée oui. Mais généralement, on s’en rappelle et je n’oublierai jamais ma découverte du Thread anti-Gainsbourg après les dernières victoires de la musique. On parlait de lui comme d’un porc et d’un pédophile. Répugnant.
@ Tornado : Il y a pas mal de cul avant quand même. On dira de l’érotisme. Gainsbourg devient pornographe à mes yeux avec LOVE ON THE BEAT.
@Julien : j’aime les titres de films et celui-ci est marquant…Merci de votre retour.
avant de laisser les accusations partit en vrille, la pédophilie c’est juste un délire à la con digne des plus réactionnaires de la générations de nos parents sur le clip de MORGANE DE TOI de Renaud (et peut être lemon incest mais comme il a déjà été cent mille fois innocenté de ce coté là… ) avec ses enfants tous nus ce que personne ne trouvait bizarre à l’époque, justement parce qu’on on ne voyait pas la perversion partout non plus….
le première leçon qu’on apprend dès qu’on veut un peu faire de l’Histoire, c’est qu’on NE PEUT PAS juger une époque avec ses propres critères… c’est une base élémentaire et c’est aussi le piège d’à peu près toutes les polémiques actuelles, ça et les repentants qui gerbent sur leurs propre vécu en espérant trouver l’absolution.
Oui il y avait déjà une tension érotique avant mais ça va monter en puissance avec le temps. En revanche je ne suis pas d’accord avec toi : Gainsbourg est déjà totalement pornographe avec L’HOMME A TETE DE CHOU, même si c’est éminemment plus classe que LOVE ON THE BEAT.
Nettement plus classe oui, on est dans la suggestion poussée (MArilou en guitare à deux jacks). LOVE ON THE BEAT est porno. Tout y est décrit jusqu’à l’éjac finale.
Tiens, je parlais avec mon frère qui me disait comme toi attendre d’avantage désormais les vendredi rock que la semaine comics…
« L’un son trou d’obus, l’autre son trou de balle… Crac ! » 😱
Et donc ton Top 5 à toi Tornado ?
– L’HOMME A TETE DE CHOU
– HISTOIRE DE MELODY NELSON
– Les 4 premiers albums (sérieux, ils sont tous dans le même esprit)
Ensuite j’aime déjà moins, même si j’aime énormément :
– INITIALS B.B.
– GAINSBOURG CONFIDENTIEL
A noter que j’adore les paroles de ROCK AROUND THE BUNKER, mais que j’en déteste la musique. Tout le reste j’aime bien, mais pas tout.
Enfin un outsider : ANNA. Je le connais par coeur. J’ai les paroles sur le bout de la langue depuis le lycée. seul bémol : les trois avant-derniers titres que j’ai en horreur (Roller Girl, Pistolet Jo et G. I. Jo), qui sont d’ailleurs totalement à l’ouest dans le téléfilm.
« La parole est à la défense » Verdict : Lio 0 Bruce 1 ^^
Un bien bel article qui, on le sent bien, te tenait à cœur !
Tiens un petit Top 5 pour changer : quels sont tes 5 albums préférés de Gainsbourg ?
Très facile :
1/ Vu de l’exterieur, l’album régressif, mon 1er vrai trip Gainsbourg que je n’ai jamais oublié. Ma pochette préférée du Sire.
2/ Anna, fabuleuse comédie musicale longtemps inédite. Lumineuse Anna Karina.
3/ Tête de chou que je préfère à Melody Nelson mais genre à 20 000 Km
4/Le Cinema de Serge Gainsbourg une longbox de 3 cds qui regroupe la cinquantaine de musique de films qu’il a signé. Fabuleux.
5/ Mister Melogy et les quelques 200 chansons pour des interprètes inattendus : Claude François, Dario Moreno, Dalida ou Nana Mouskouri !
Melody Nelson n’arriverait qu’en 7 après Rock Around The Bunker. Je déteste les albums Reggae et un peu moi les Funks.
Par rapport à ton TOP 5 :
– J’aime bien Vu de l’exterieur qui comporte certains de mes titres préférés mais aussi une bonne moitié de chansons prout qui sont loin de rivaliser avec ses premiers albums.
– Que reproches-tu à Melody Nelson ?
– Le Cinema de Serge Gainsbourg… Heu… C’est bourré de jazz, ça. Qu’est-ce qui t’arrive ? 🧐
– Mister Melogy : Je n’ai jamais été fan du Gainsbourg pour les autres. Je préfère écouter sa propre version des Sucettes, par exemple.
Que reproches-tu à Melody Nelson ?
C’est un album majeur, j’adore le son, la prise de voix, la section rythmique, la pochette.
Je trouve cependant que musicalement c’est un album de Vannier plus que de Gainsbourg. Comme je l’ai mis sur mon mur, il te met dans une position passive d’écoutant de récitation qui me convient peu. L’album est trop court et je trouve qu’il manque des morceaux.
-Le cinéma de Serge : lorsque le jazz est adapté sur du format court, ça me va. Il est domestiqué et structuré. Quand les musiciens se barrent et délaisse la mélodie pour la virtuosité, je pars.
-Gainsbourg chez les autres : je trouve au contraire qu’il est parfois plus intéressant chez les autres que pour lui même. Si je veux retrouver le poète dans les années Gainsbarre, c’est sur les albums de Charlotte et de Jane que je cherche. Si je veux retrouver le chercheur provocateur, je le trouve sur l’album avec Bashung et non sur les Reggae où vraiment il ne s’est pas foulé.
Enfin, étant un fan absolu du format court, c’est avec délectation que je savoure ses bijoux pour Pétula, ma grande idole féminine. Tu sais, sans elle, Gainsbourg aurait sans doute vu sa carrière stagner voire couler. Son n°4 est un échec monumental. En lui offrant, VILAINE FILLE, MAUVAIS GARCON il reprend confiance en lui, apprécie de bosser avec une chanteuse à l’accent anglais et décide de partir y enregistrer. La suite, on la connaît…
« il te met dans une position passive d’écoutant de récitation » : on peut dire la même chose de L’homme à tête de chou. Impossible ou presque de faire autre chose que de l’écouter lorsque tu le lances.
Plus un album de Vannier : J’ai longuement réfléchi à ça. Et en fin de compte je ne suis pas d’accord car L’HOMME A TETE DE CHOU est un album au son et au concept similaire. Et Vannier n’y est pas.
Gainsbourg chez les autres : Ça reste du Gainsbourg dans le fond mais pas dans la forme. Et moi je suis fan de l’interprète que fut Gainsbourg. C’est tout un univers à lui tout-seul et je ne le retrouve pas entièrement chez les autres.
VILAINE FILLE, MAUVAIS GARCON est une de ses chansons que j’aime le moins, y compris quand c’est lui qui la chante.
Je retrouve des goûts divergents. ROLLER GIRL par les Rabbits c’est encore pire que par Anna Karina pour moi. Inécoutable…
Mmm….
Sur le 1er titre ou le magnifique piano de de Variations sur Marilou, c’est du Gainsbourg pur jus. J’adore ces accords.
Et j’ajouterais que je peux écouter les deux albums reggae en boucle, alors que je ne supporte pas la froideur de Play blessures.
J’en étais sûr pour les Rabbits 😀
Moi j’aime beaucoup.
http://trhansat.blogspot.com/2014_06_01_archive.html
Très belle plume Bruce, très bel article à la fois enthousiaste et revanchard : tu ne peux pas t’empêcher de remettre une couche sur les dernières divagations internetiennes qui (selon moi) n’auront plus aucune incidence dans deux mois. Tu tombes trop vite dans le piège de l’esbrouffe et du média avide de clash rapesques et d’indignations hallucinantes et souvent incompréhensibles ces derniers temps. J’ai entendu ce matin que les médias américains avaient une audience en chute libre depuis que Trump n’était plus là.
J’adore ces dessins. Ils ont une fraîcheur et une rigueur remarquables, ils pourraient absolument être montés en posters et devraient illustrer tellement de murs. Mais je ne comprends plus : Lolita Roger ou Frédérique Lolita ? Qui est in (à gauche) qui est out (à droite) sur la photo ?
Si je tombe dessus, je feuillette et je verrai, en tout cas ce livre me paraît exquis.
La BO : jolie. Quel album ?
Salut Cyrille.
Tu as en partie raison. Gainsbourg l’écrivait déjà : Qu’importe, injures un jour se dissiperont comme volute Gitane
J’ai en fait recyclé mon texte publié le 2 mars sur FB qui a battu toutes mes espérances en Like et en partages. Je voulais me l’approprier sur mon site et trouvais que la transition de la haine à l’amour était bien enchainé.
Ceci dit, je ne crois pas exagérer tu sais. l’homme savait se faire détester et ce n’est tant ça qui me dérange, que des horreurs que j’ai pu lire dans la presse : 20 minutes, Le nouvel obs et bien sûr les Inrocks. Il s’agit pour le coup et je ne m’en cache pas de mon orgueil : si des journalistes pro peuvent écrire ce genre de fadaises, je pouvais nettement faire mieux.
Tu as raisons : les illustrations de Lolita sont exquises en ex libris en papier glacé et donnent à mort en décoration. Pour 14€, achète le car c’est un petit tirage et il est très probable que tu ne puisse plus jamais le lire dans quelques mois.
Who’s who : La grande bleue, c’est Aude reconnaissable à ses fossettes qui charmaient Gainsbourg.
En noir c’est Lolita, Frederique Roger de son vrai nom.
La BO est tirée d’une BO d’un film américain de 1970 : Un petit garçon nommé Charlie Brown. Elle marque la 1ère collaboration avec JC Vannier, 1 an avec Melody Nelson.
Merci pour toutes ces infos !
Je l’ai déjà écrit ici, je n’adhère pas du tout mais alors pas du tout au personnage. Mais j’admire son talent de songwriter et sa musique.
Ton plaidoyer pour défendre ses actes est recevable mais il n’excuse pas tout.
Au final, c’est dommage car ce qui va rester de lui, au delà de son talent d’artiste, c’est aussi ses insultes envers Catherine Ringer,… Son irrévérence face à Whitney Houston….
Il a beau s’excuser et lui offrir des fleurs. Malheureusement le mal qui est fait et fait.
Et puis ce billet de 500 balles qu’il brûle en direct devant les caméras et des millions de spectateurs qui ont du mal à joindre les 2 bouts !
C’est tout simplement indécent !
Il avait brûlé les 2/3 du billet pour protester contre le soit disant racket des impôts et montrer ce qui lui restait après les avoir payés !!!!
Loooooool…..j’aimerais bien payer beaucoup d’impôts moi….quelque part, cela voudrait dire que je gagne beaucoup d’argent !
On peut s’enorgueillir d’avoir eu, en France, un artiste musical avec autant de talent car ils ne sont pas nombreux. Et la variétoche me sort pas les trous de nez!
Mais malheureusement ses provocations m’ont agacé et dégoûté et je ne peux pas passer l’éponge
Je comprends.
Pour Whitney, le fait d’offrir des fleurs n’excuse en rien la goujaterie, tu as raison.
Concernant Ringer, je serai plus nuancé. On voit toujours le même extrait et du coup on ne sait jamais comment était l’échange au début et comment il se termine. Ringer rendait encore hommage à Serge au début du mois. J’y vois quand même l’affrontement de deux monstres sacrés qui se donnent coup pour coup. Ringer domine même le match. A mes yeux, ça dépasse l’affrontement homme-femme. Il aura la même conduite avec Guy Béart qui sera nettement moins à l’aise dans le match.
Sur le billet de 500, c’est la provocation d’un esthète qui se heurte à notre réalité. Mais gageons que sans ces provocs, Gainsbourg serait tombé dans l’oubli, j’en suis même sûr, l’excellence musicale n’ayant aucun droit de cité en France.
Et oui c’est ça : Sans provoc, pas de succès. Il le savait et acceptait le piège parce que c’était une question de survie. C’est pour ça qu’il faut connaitre les choses dans le fond. C’est une histoire magnifique que celle de Gainsbourg : Celle d’un mec qui avait tout pour n’être rien. Et qui est devenu tout.
Je crois l’avoir déjà écrit mais Gainsbourg, c’est vraiment l’artiste d’une époque.
Il est rive gauche dans les années 50, pop dans les 60, rock puis reggae dans les 70 et funk dans les 80. Son attitude passe de gentleman coincé à cool destroy pour finir dans l’outrance et la vulgarité des années 80. C’est un vrai baromètre du Zeitgeist de la France d’alors. Peu d’artistes mis à part Bowie ont à ce point épousé les couleurs de leur génération.
Ses frasques télévisées arrivent avec Le Droit de réponse de Polac, les interviews musclées chez Ardisson ou les débuts tonitruants de Canal +.
Curieusement il est plus sincère chez Chapier ou même Sabatier, mais ça tout le monde s’en fout. Comme un publicitaire, il fabrique alors des hits de lui-même et que l’on aime ou pas, ça a marché. A son grand désespoir. Il aurait sans doute préféré que l’on se rappelle de ses films ou de son roman.
Anna : les chansons que tu cites c’est carrément du hors sujet. Mais on sent que Anna Karina jubile et j’aime bcp ROLLER GIRL, ses paroles qui parlent de comics, le LOUIE LOUIE de Gainsbourg.
https://www.youtube.com/watch?v=99w7HxI-rhw
Oh c’est top Cyrille, j’adore. Les Little Rabbits ont décidemment bon goût, puisque je les sais fans de Jacqueline Taieb. Je ne connaissais pas cette reprise. Il faudrait que j’aille dans les albums.
Il y aurait matière à faire un article sur un top 10 des reprises de Gainsbourg.
Mais plus tard ou pas moi, je pense avoir fait le tour pour un bon moment. Et je repousse sans arrêt le spécial France Gall que j’ai en tête depuis des années.
Je te conseille leurs albums GRAND PUBLIC et YEAH! d’abord.
En reprises Gainsbourg il y a mick Harvey qui a fait des trucs pas mal, non?
Sinon que penses tu de la reprise de bandit bandit, interviewé ici il y a peu ?
@Cyrille : cool, je veux écouter ça.
@Steve Mick Harvey fait des trucs bien, c’est un peu fade parfois. La liste des reprises de Gainsbourg est infinie et il y en a que j’adore comme celle de Strashooter et sa reprise Punk du poinçonneur. Jad Wio et CONTACT Mike Patton sur FORD MUSTANG (Tornado va a-do-rer…)
@Tornado : j’étais sûr que tu détesterais PLAY BLESSURE.
Ouais elle est coole celle de Patton.
Et sinon rien à voir, la reprise de Daho de cirrus minor est sympa!
Oui, Daho un personnage lui aussi, bien plus destroy que son image polie laisse à penser.
Un joli moment avec Gainsbourg https://www.youtube.com/watch?v=n8J8vM4bOtg
Je ne me suis pas jetée sur l’article, cette fois-ci. Peut-être que j’avais peur de frôler l’overdose. Et puis je découvre ce matin que c’est une reprise, une amélioration du texte que Bruce avait publié au lendemain des Victoires, et c’est un réel plaisir.
Enfin, je découvre cette petite bande dessinée, qui ne paye pas de mine, et qui pourtant a réussi à me faire verser une larme devant cette dernière image d’Aude accompagnant un Serge du 3ème âge, avec sa petite chienne qui tourne autour d’eux… Comme un coucou du Paradis, ou une vision de ce qu’aurait pu être la suite de leur histoire. Un très bel hommage, très émouvant…
Je ne m’étendrai pas sur les polémiques qui touchent l’homme… J’aurais tendance à penser que oui, c’est par la provoc que Gainsbourg a pu marquer son temps et les esprits, mais nous laissant aussi de belles traces de son talent.
Concernant les polémiques sur le passé, c’est un thème que j’ai abordé avec mon conjoint cette semaine justement, suite à un reportage sur le traitement des femmes dans le milieu sportif. Il y a tout un dossier à charge contre Pierre Ménès, un journaliste et présentateur sportif que l’on connait plutôt bien à la maison, puisque mon homme est fan de foot et regarde ses émissions depuis toujours. La polémique est sur des baisers échangés sur le plateau, des jupes soulevées pour faire rire les copains. Sa « défense », c’est qu’aujourd’hui il ne le referait pas, parce qu’aujourd’hui on ne peut plus se permettre de le faire. Pas du tout parce que c’est humiliant ou déplacé. Juste parce que la société a changé.
Je comprends son discours de « je charrie les femmes comme les hommes ». Beaucoup moins son « y a 20 ans, on pouvait le faire ». On sent presque un « quel dommage » poindre dans cette phrase.
Donc voilà, ok, il y a des polémiques qu’il ne sert à rien de ressortir 20 ans après, parce qu’à l’époque « ça passait ». Ca ne veut pas dire que c’était bien que ça se passe. Mon conjoint m’a sorti un truc marrant (je crois qu’il est plus choqué que moi de ce discours) : y a 100 ans, les femmes n’avaient pas le droit de vote. Ca veut pas dire que c’était bien…. Je n’ai pas pu lui donner tort…
@Kaori,
Je sais , j’y suis allé fort sur Gainsbourg ces temps-ci mais c’est la faute des 2 meufs là…
Le petit chien, c’est le Snoopy, la peluche que Gainsbourg avait dans son lit à l’hôpital et avec lequel il a été enterré.
Je ne peux m’empêcher d’y voir d’une symbolisation de Nana… sans doute à travers cette peluche de Snoopy l’accompagna-t-elle jusqu’au bout et au-delà…
Pierre Ménès : avant tout ça, bien avant la polémique, j’ai toujours trouvé que c’était une tête à claque insupportable. C’est encore pire depuis.