Première publication le 23/01/15- Mise à jour le 28/09/24
100 Bullets par Brian Azzarello, Eduardo Risso et Patricia Mulvihill
Un article de : JP NGUYEN
VO : Vertigo
VF : Semic, Urban
100 Bullets était une série publiée chez Vertigo, avec un scénario de Brian Azzarello, des dessins d’Eduardo Risso et des couleurs de Patricia Mulvihill (après Grant Goleash sur les numéros 1 à 14).
Ses 100 numéros ont parus de juin 1999 à avril 2009, avec des couvertures réalisées par Dave Johnson. Elle a été compilée en VO dans 13 TPB et 5 Hardcovers Deluxe.
L’édition française, qui n’a pas repris le découpage de la VO, a commencé chez Semic (après un début avorté chez Soleil) pour se poursuivre chez Panini avant de s’achever chez Urban pour un total de 18 volumes.
Urban a depuis réédité l’ensemble des albums. Une réédition en intégrale vient de débuter.
Ma chère 100 Bullets (oui chère, car 13 TPB tout de même),
Il y a plus de cinq ans déjà que nous nous sommes quittés, un peu fâchés, je crois. Je pensais qu’après tout ce temps, on pouvait renouer le contact. Evoquer un peu le bon vieux temps… Tu te rappelles notre première rencontre ? J’ai acheté ton premier TPB un peu par hasard et j’ai été conquis. L’agent Graves venait à la rencontre d’individus et leur donnait la possibilité de prendre leur revanche sur la vie en leur remettant une mallette contenant une arme à feu et des cartouches intraçables, accompagnée de preuves incriminant les personnes responsables de leurs malheurs. Ah quel pitch !
Je suis vite devenu accro à tes arcs plutôt courts (voire tes one-shots) déclinant l’art de la vengeance dans tous les coins des Etats-Unis, des ghettos de Chicago à une banlieue anonyme en passant par Miami ou Philadelphie. Tu m’as fait voyager dans l’Amérique urbaine, gangrénée par le crime, où les truands minables commettent des actes horribles pour échapper à la médiocrité de leur quotidien sans jamais y parvenir. C’était désespéré mais c’était beau.
Il faut dire que t’étais plutôt canon, avec tes couvertures de Dave Johnson qui donnaient trop envie de voir ce qu’il y avait en dessous. Et lorsque tu dévoilais tes atouts, on en restait baba devant les dessins d’Eduardo Risso aux aplats noirs si brillamment exécutés. Et quand t’as changé de maquilleuse avec Patricia Mulvihill, t’es carrément devenue irrésistible, une vraie femme fatale. « Hang Up on the Hang Low » : une histoire de filiation et de choix de vie si bien troussée. Une perle noire récompensée d’un Eisner Award. Et on n’en était qu’au numéro 19 ! Avec toi, on refaisait le monde et on réécrivait l’histoire, comme dans l’épisode 27, où tu m’expliquais qui avait tué Kennedy.
Le charme a continué à opérer jusqu’au numéro 40 environ. Ta galerie de personnages se développait, les losers pathétiques côtoyant les assassins sans foi ni loi. On se plaisait à suivre ce petit monde dans des épisodes superbement mis en image, avec des intrigues parallèles et des jeux de miroirs drôlement bien menés.
Et puis tu as commencé à changer. T’étais devenue ma régulière et je te prenais en single issues. Mais tu n’arrêtais pas de parler d’autres types : les Minutemen, ces tueurs d’élite amnésiques ; le Trust, la grande organisation mafieuse dont les treize familles contrôlaient les activités criminelles de toute l’Amérique du Nord. Tu t’affichais avec des types détestables comme ce gros singe de Lono, violeur et meurtrier. Plusieurs fois je pensais que tu arrêterais de le voir mais il revenait toujours et tu le laissais faire ses basses œuvres.
Je suis rentré dans ton jeu et j’aimais bien retrouver certains gars comme Shepherd, Wylie, Cole et Victor. Qui était qui ? Qui était de quel côté ? Quel était le grand plan de l’agent Graves ? Je trainais sur les forums à l’affut de toute nouvelle théorie, je décryptais les sollicitations sur le site DC Comics, je guettais les interviews sur Newsrama et ailleurs, en quête de tout nouvel indice pouvant compléter le puzzle du grand complot. Tu m’avais embarqué dans ton délire paranoïaque.
Parfois, je regrettais les histoires courtes et auto-contenues de nos débuts mais le jeu devait en valoir la chandelle. Azz avait toujours annoncé une série sur 100 numéros. Une cathédrale du comics. Je ne voulais pas passer à côté de la réalisation d’un tel monument. Je m’évertuais même à comprendre tous les jeux de mots contenus dans tes titres, histoire de rester dans le club fermé des lecteurs avertis.
Mais plus je faisais connaissance avec tes personnages et moins ils me plaisaient. Cole Burns n’était qu’un accro à l’action qui ne se poserait jamais, Jack Daw un pauvre suicidaire tout comme Milo Garret, Victor était un super-tueur mais sans réelle épaisseur. Et l’agent Graves n’était pas si idéaliste que ça.
Dire que j’avais cru à son discours sur la nécessité d’un contre pouvoir pour maintenir l’équilibre. C’était du vent pour assurer son ascension et sa prise de pouvoir. Un truc classique de politicard et j’étais tombé dans le panneau. Seuls Loop et Dizzy me paraissaient encore dignes d’intérêt mais je les voyais mal embarqués et tu m’as donné partiellement raison.
Quand vient le désamour, on ne regarde plus les choses du même œil. Eduardo Risso avait beau nous régaler avec des planches ultra-léchées, des prises de vues originales, je pinaillais sur ses petites erreurs, de simples détails comme des montres changeant inopinément de poignet entre deux cases. Azz nous faisait toujours voir du pays, de la Nouvelle Orleans au Mexique en passant par Rome. Mais je doutais de plus en plus que la destination en vaille la peine et le voyage me semblait alors bien long.
Les dialogues avec le « slang » si bien distillé ne me parlaient plus. Je relevais surtout les tics d’écriture avec un personnage finissant une phrase à la place d’un autre pour placer un jeu de mot sans vraiment convaincre. Des bulles de paroles en l’air pour meubler le vide.
Comment les Minutemen sont-ils devenus des machines à tuer ultra-efficaces ? Quel était le secret du tableau « La Morte dil Cesare » ? Tu ne me l’as jamais dit. Comment Graves se procurait-il les attachés-cases au Magic-Gun ? Quel était son plan ? Que s’était-il passé cette fameuse nuit à Atlantic City ? Ces réponses-là sont venues mais je les ai trouvées bien décevantes. Tout comme le final, plein de bruits et de fureur mais qui ne signifiait pas grand-chose.
Mais peut-être n’était-ce pas de ta faute. Peut-être que ça venait de moi. Peut-être que j’aurais du te lire et t’apprécier pour ce que tu étais et non pas ce que j’aurais voulu que tu sois. Je te l’ai dit, en cours de route, tu as changé et sans doute moi aussi. Mais pas de la même manière, nos chemins se sont éloignés.
Je recherchais des paraboles intelligentes sur la vengeance ou le pardon, des allégories sur le pouvoir de donner la mort impunément et la responsabilité qui y était liée. A la place, tu m’embarquais dans une tournée de dégommage des familles du Trust, pour une concentration des pouvoirs entre Graves et son « ami » Augustus Medici. Un jeu de massacre ennuyeux qui ne m’a pas convaincu.
On aura quand même passé de super moments de lecture ensemble… Alors, on reste amis ? On pourrait se prévoir une relecture un de ces quatre… Non, pas ce week-end, j’ai plein de trucs à taper pour Brucelit et le manager est vraiment pas commode, faut pas que je lambine… Mais on reste en contact, ok ?
Tu garderas toujours une place particulière dans ma bibliothèque.
Un lecteur désintoxiqué
JP
PS : c’est sympa ta proposition de mini-série en 8 épisodes mais « Brother Lono » au Mexique, non-merci…
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A l’occasion de la réédition en Intégrale par Urban de 100 Bullets, redécouvrez les balles en or et les balles perdues de la série culte de Brian Azzarello et Eduardo Risso. Jean-Pascal Nguyen à la gachette.
La BO du jour : à l’arrière d’un taxi, l’agent Graves propose une valise aussi belle qu’une balle à des paumés. Daniel Darc aurait pu en recevoir une….
Pour moi c’est vraiment une question de fond que tu soulèves : la confrontation de mon attente par rapport au récit, ma capacité à l’apprécier pour ce qu’il est, la possibilité d’apprécier le voyage (de la lecture) plus que la destination (la résolution de l’intrigue).
Pour continuer sur cette lancée, un petit avis déjà formulé ailleurs de ce qui m’a plu dans cette série d’une envergure monumentale.
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– En introduction du dernier tome, il y a un court texte de Brian Azzarello qui remercie Eduardo Risso, Dave Johnson, Clem Robbins et Patricia Mulvihill. Dans le tout premier paragraphe, il indique qu’il ne donnera pas plus d’indications que ce qui est déjà contenu dans le récit. Il précise qu’il a souhaité écrire un récit sur les États-Unis, le pouvoir et la corruption, la loyauté et la trahison, ce qui fait une famille, les amis et les ennemis, les pères et les fils, les mères et les filles, et les choix moraux.
Un regard en arrière vers les 12 précédents tomes permet de s’apercevoir que l’introduction d’Azzarello résume bien les principaux thèmes abordés. Il est possible d’en distinguer d’autres tels que la parenté non désiré (tome 2), le refus d’affronter la réalité au travers de l’usage de la drogue, l’amour du baseball (l’apparition de Babe Ruth, ou le titre du treizième tome évoquant Wilt Chamberlain qui portait le numéro 13 sur son maillot et qui a réussi à marquer 100 points au cours d’un unique match, autant que d’épisodes de la série), le rôle du hasard (le ticket de loto) et de l’arbitraire (Lono frôlant la mort au sauna, ou le trompettiste de jazz mourant dans l’anonymat malgré son talent), l’opposition de la nature humaine à la nature animale (la nuit au zoo), une forme de mythologie des endroits banals des États-Unis (station service, quartier malfamé).
À y regarder de plus près, 3 thèmes sont prépondérants dans ce récit. Il est facile pour le lecteur de se perdre dans le délice des méandres des machinations à tiroir et de se divertir à l’exécution violente des vengeances diverses. L’habilité narrative d’Azzarello et Risso joue même parfois contre eux, quand les dispositifs narratifs sont tellement puissants qu’ils masquent le réel point de vue des auteurs. Il en va ainsi des mallettes, truc artificiel et addictif qui n’était pas loin de phagocyter tout le récit, ou encore du mot clef Croatoa (qui serait supposé avoir des effets différents en fonction de qui le prononce), ou même de certains points névralgiques du récit (telle la mystérieuse exécution ayant eu lieu à Atlantic City). Parfois la forme du récit menace de noyer le fond.
Le premier thème récurrent développé à travers de nombreux exemples est bien celui de la relation père / fils, de ce que le premier laisse au second, du poids des péchés des pères à porter par les fils, des capacités des fils à s’émanciper de leur milieu (ou plutôt de la quasi impossibilité à s’extirper du cercle vicieux de la violence). Deuxième thème omniprésent : la recherche du profit matériel à tout prix, du petit truand avec son jeu de dés truqués, aux revendeurs de drogues, jusqu’aux gros bonnets qui ne se salissent jamais les mains directement. Azzarello et Risso dépeignent une Amérique obsédée par l’appât du gain à tous les niveaux (inoubliable scène de vente de sextoys à domicile), l’argent étant devenu le dieu d’une religion totalitaire et exclusive, paradoxalement sans âme, sans valeurs. Le troisième thème majeur est celui de la violence, parfois masqué par le spectacle hypnotisant qu’elle constitue. Toutefois, Azzarello et Risso déploient des efforts colossaux pour dépasser ce stade de séduction de la violence sous forme de simple divertissement, pour en montrer les conséquences sur les individus, pour montrer la douleur, la souffrance, les morts arbitraires, aussi débiles que futiles. À ce titre ce dernier tome enfonce le clou de la condamnation des armes à feu en vente libre, par le biais du funeste destin de Pippen, caïd de bac sable dérisoire, incarnation dégénérée de la loi du plus fort, tragique dans son aveuglement imbécile et dans son sort dépourvu de toute importance.
Je ne suis pas peu fier d’avoir fait découvrir 100 Bullets à Présence. Je reviendrai sur ton article tout à l’heure !
Merci Bruce. Effectivement ton encouragement a été déterminant dans mon choix de plonger dans cette lecture au long cours.
@ Présence : je reconnais tout à fait les thématiques que tu as évoquées, cependant, je pense pas mal fonctionner par attachement aux personnages et lorsque plus aucun ne me semblait attachant, cela m’a un peu fait décrocher de la série. De plus, l’intrigue de pipen m’a semblé moins bien fonctionner que d’autres histoires parallèles racontées dans la série.
A un moment, Azzarello me semble prisonnier de sa meta-intrigue. Exemple : Sophie épargne -t- elle Lono parce qu’elle a dépassé son trauma ou parce que Lono doit resservir dans la suite de la série ? Et pourquoi Lono ne la zigouille pas, alors ?
Azzarello prisonnier de son intrigue – Sûrement, Bruce m’avait aussi fait remarquer quelques incohérences… qui ne m’ont pas gêné et dont je ne m’étais pas aperçues. J’ai été totalement absorbé par la qualité de la narration, en immersion intégrale. Tu as raison : Azzarello a dû faire rentrer quelques séquences de force dans son intrigue générale pour coller à son plan de travail.
C’est une question que je me suis posée à plusieurs reprises : comment les lecteurs des épisodes mensuels ont pu résister à l’attente pendant 10 ans (de 1999 à 2009) ? J’ai échelonné ma lecture des 13 tomes sur environ 8 mois, et j’ai quand même perdu le fil de plusieurs intrigues secondaires en cours de route, n’arrivant plus à retenir la chronologie de qui était à quel niveau d’information.
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– Aucun personnage ne me semblait attachant. – C’est le moins qu’on puisse dire, il n’y a que des salauds prêts à imposer leur volonté par la force, la torture et le meurtre, Lono décrochant la palme. D’un autre côté, ils sont tous prisonniers de leurs limites, de leur éducation, de leur milieu. Il ne m’était pas possible de me projeter dans des beaux gosses prompts à la violence et au sadisme, mais mon empathie était déclenchée pour chacune de leurs failles (sauf pour Lono).
Azzarello et Risso ont utilisé des conventions de genre (polar : violence, flingue, baston, crime, théorie du complot,etc.), mais ils parlent de la résistance au capitalisme tout puissant, des liens complexes entre père et fils, de la façon dont la vie du père détermine celle du fils, du déterminisme lié au milieu social. Chaque fois qu’un personnage se heurte à ces murs, j’y voyais des échos très concrets dans ma vie quotidienne, comment la société détermine mon comportement, mes choix, mes activités, etc.
Lizzy reste attachante tout du long malgré ses choix parfois étranges je trouve. Mais je salue ton analyse, Présence, tu as dû beaucoup réfléchir à tout ça…
Sinon, pour le Base Ball, le joueur qui apparaît c’est DiMaggio…
Damned, je me suis effectivement trompé. Je ne devais pas avoir les yeux en face des trous le jour où j’ai écrit ça.
Attention Spoilers
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Ah ! 100 Bullets ! De toutes les séries US, je pense que c’est l’une qui aura le plus souffert des publications Panini. Le découpage chirurgical d’Azzarello maltraité par le charcutage des vendeurs de sandwichs, ont fait que j’ai fini par revendre la série une première fois….Attendre 6 mois pour 4 épisodes alors que les arcs étaient composés du double et qui faisait que l’on ne comprenait rien à une intrigue qui demande déjà du temps de cerveau disponible. Et puis les épisodes devenaient sordides, Lono en train de défféquer devant Echo….Bof….
Malgré tout, je ne me décourage pas et achète les volumes en VO ( ceux où Lono se retrouve en taule). L’intrigue est prenante mais cette fois ci l’argot m’empêche d’apprécier la teneur de l’histoire. Et puis Urban arrive avec de meilleurs découpages et des fiches techniques sur qui est qui.
Je me situerai entre deux vos avis. D’un côté, mes commentaires amazon mentionnait déjà l’intelligence du méta commentaire sur la déchéance du capitalisme.
De l’autre je rejoins JP sur bien des points : aussi artificiel soit il, le pitch de la mallette, je le trouvais génial et je préférais les épisodes centrés sur les inconnus que sur le complot des Minutemen vraiment chiant à suivre. Pour au final, se rendre compte que le plan de Graves, c’est qu’il n’y a pas de plan. Là je me suis senti eu !
C’est notable quand tous les membres du Trust tombent les uns après les autres avec un Medici amorphe. J’avoue également comme Jp avoir été agacé par les dialogues parfois stéréotypés d’Azzarello où les personnages s’expriment par énigmes à longueur de journée. J’ai lu son Joker et c’était la même chose.
Enfin, j’ai trouvé qu’il se foutait quand même un peu de la gueule du monde, parce qu’en 100 épisodes, il avait quand même le temps d’aborder les questions cruciales laissées sans réponses….Ou faire une mini série plutôt que Brother Lono.
Au final, 100 Bullets reste une série magnifique mais qui finalement délaisse le fond pour la forme….
La fin ouverte concernant Dizzy ( survit’elle ou pas au massacre ? ??) ne me dérange pas. Son rôle tel que prévu par le journaliste est à peine évoqué…. On peut supputer que depuis le début Graves avait choisi Dizzy pour le tuer, un peu comme John Doe savait que Brad Pitt presserait la gâchette dans se7en. Mais pourquoi elle ????
La somme des qualités de la série l’emporte sur les tares du scénario. De justesse….
Superbe article ! Je comprends quelle était l’autre chro à la forme inhabituelle sur laquelle tu travaillais…
100 bullets fait partie des séries que je dois relire. Ne l’ayant lue qu’une seule fois, n’ayant jamais pris le temps de relire les épisodes précédents, je naviguais à vue à chaque fois à partir du moment où elle ne parle plus que du Trust et des Minutemen. Pourtant l’arc qui concerne le Minuteman au visage bandé, avec sa forme de roman noir à l’ancienne, est pour moi une réussite. J’avais lu une analyse profonde de ce passage sur le forum dédié dans BDGest.
Evidemment comme toi j’ai été déçu par l’histoire finale, mais tout de même, quelle série ! Les dessins ne m’ont jamais déçu par contre.
Maintenant je vais lire vos commentaires. Et encore bravo pour l’analyse, je me sens bien incapable de parler de tels monuments (comme Promethea que je suis en train de relire ou d’autres).
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Parce que merde, quand même, Dizzy tue Shpeherd au son de Croatoa sans que personne ne nous ait jamais expliqué pourquoi !!!
Pour reprendre le questionnement mentionné par Présence, l’attente a quand même été provoquée par le scénariste : en installant tous ces éléments (conditionnement des minutemen , peinture, atlantic city,echo memoria…) en lançant toutes ces pistes, il place le lecteur dans l’attente de réponses. Si le récit s’était focalisé sur les intrigues principales (comme dans Hang up on the hang low) on ressortirait moins frustré à la fin de la série.
Oui, Présence, on est d’accord. La série peut s’apprécier même sans ces réponses et mon niveau d’attente était plus fort du fait de l’avoir suivie en mensuel. Il faut savoir qu’à l’époque, sur les forums, chaque épisode alimentait les spéculations… Qui était l’homme encapuchonné exécuté à Atlantic City ? qui était « The Saint », « The Monster » et autres surnoms des Minutemen ? quel était le sens de telle réplique de l’agent Graves etc.
Sinon, un point que j’avais apprécié, c’était que Azzarello avait le sens du détail pour les boissons fétiches des personnages : la vodka de Graves, la tequila pour Cole, le cocktail Manhattan pour Milo, le cognac pour Loop…
Lors d’une visite de chai chez Remy Martin, j’avais appris que le cognac était l’alcool fort de prédilection des afro-américains, notamment des rappeurs, par opposition au whisky, perçu comme l’alcool de l’homme blanc.
@JP Nguyen : j’ai récemment proposé à Présence des défis : écrire un article sur un BD qu’il a détesté ou faire une anthologie des moments Ennis qu’il préfère.
Je te laisse carte blanche pour faire un article autour de l’alcool et bande dessinée !
Quant à moi, ça fait deux jours que je bosse sur un article portant sur Preacher que Tornado m’a défié d’écrire.
Bruce, je ne peux pas relever ton défi car j’ai déjà écrit l’article en question : c’est « Alcool et comics – les super-héros consomment-ils avec modération ? » Il fait 23600 caractères espaces compris et attend sagement dans la réserve d’articles du rédac chef de Scarce…
Le croirez-vous : encore une série qui attend sagement sur mes étagère que je veuille la lire. Sa longueur m’intimide, comme pour « Sin City » et « Powers ». Et oui, il y en a des comics sur mes étagères que je n’ai jamais lus !!!
100 Bullets serait l’une des seules séries dont le portage au petit écran m’intéresserait.
Juste pour le plaisir de la discussion et parce que tu sais que je suis curieux de nature : ça apporterait quoi un portage au petit écran ? (à part des sous à Azzarello & RIsso, bien sûr)
ça n’apporte pas souvent grand chose les adaptations. A part la satisfaction pour les fans de voir leurs héros en chair et en os…ou être dégoutés par des choix de casting foireux.
Des fois on a surtout une œuvre qui tient la route toute seule sans se reposer sur le fan service et ça peut avoir un intérêt pour ceux n’ayant pas lu l’œuvre originale.
Mais globalement ça me gonfle un peu les adaptations quand je connais l’original.
Et bien comme l’Ikigami, le concept de 10 Bullets permet de larges tergiversations par rapport au matériel original.
Comme le dit JP, les meilleurs épisodes concernent la mallette et son impact sur les petites vies. Je suis moins intéressé par l’histoire des XIII un peu bêta.
Mais il y aurait de quoi faire à imaginer les décisions de parfaits inconnus face à la valise de Graves. Tout comme l’Ikigami pourrait aller plus loin que ce que propose Masé.
Il y à là matière à éxplorer, aller plus loin que l’original sans en trahir l’essence.
@Pierre : un scan magnifique.
@Bruce: En effet, sa structure narrative s’y prête bien.
C’est ce que je préférais dans la série, ces petites histoires reliées par Graves, une fois que l’intrigue s’est peu à peu concentré sur le Trust et les Minutemen j’ai fini par décrocher.
Pour les curieux qui auraient envie de voir ce que ça donne quand R.M. Guéra croque les personnages de 100 Bullets aux côtés de Dash Bad Horse et Carol :
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