L’érection par Jim et Lounis Chabane
Par : PATRICK 6
VF : Grand Angle
1ère publication le 27/01/17 – MAJ le 15/08/20
Cet article portera sur la Bande dessinée L’érection chez Grand Angle et réalisée par Jim et Lounis Chabane.
L’histoire commence chez un couple, Florent et Léa, qu’on aurait autrefois appelé Bourgeois mais que l’on désigne de nos jours par le terme de Bobo. Ils sont en couple depuis 25 ans et ont deux enfants. Florent, professeur aux Beaux-Arts, a hérité de ses parents d’un bel appartement Haussmannien donnant directement sur les Galeries Lafayette. Sympa.
Ils ne sont pas mariés mais de l’extérieur ils donnent l’image d’un couple branché ayant réussi aussi bien leur vie professionnelle qu’affective.
L’anniversaire de Léa tombe à quelques jours de Noel. Elle va avoir 48 ans. L’avancée en âge ne se fait pas heurt, elle se trouve même en plein dans les affres de la midlife crisis.
Quoi qu’il en soit pour fêter son anniversaire ils reçoivent un couple d’amis : Alexandra et Jean-Fabrice qu’ils côtoient et apprécient depuis de longues années.
La soirée à quatre se passe agréablement, sur un mode « réglé comme du papier à musique : un tiers enfants, un tiers potes, un tiers séries tv ». Cependant pour le dessert, Alexandra et Jean-Fabrice lâchent une bombe : ils annoncent qu’ils vont se séparer ! Sous le choc et par reflexe Léa pose sa main sur la cuisse de son compagnon et quelle ne sera pas sa surprise de constater que celui-ci est en pleine érection ! Mince ! Alexandra annonce son nouveau célibat et Florent bande ! Pour Léa cela ne fait pas de mystère, il y a anguille sous roche !
Après le départ des invités c’est le début d’une scène de ménage magistrale dont ils se rappelleront fort longtemps ! L’érection inopinée de Florent va être le déclencheur d’un tsunami relationnel qui emportera tout sur son passage…
Quand je pense à Fernande, je bande, je bande…
Le scénariste aborde un thème quasi inédit en BD : la baisse du désir chez l’homme et plus largement la crise de la cinquantaine au sein d’un couple. Le défi est de taille particulièrement à travers ce média, d’autant plus que le parti pris choisi par les auteurs est celui de la comédie et de l’humour ! Avec un tel sujet on aurait facilement pu tomber dans le mélodrame car après tout qui peut se targuer de savoir faire rire avec l’érosion du désir ?
La première partie de la scène de ménage est consacrée à l’incompréhension et à l’explosion de jalousie de Léa. Qu’a donc « cette pute d’Alexandra » pour provoquer le désir chez Florent mieux qu’elle ne saurait le faire elle-même ? Est-elle devenue à ce point décrépie pour que son compagnon s’excite sur la première blondasse à gros seins venue ? Les protestations de Florent n’y feront rien, puisque factuellement celui-ci continue de bander comme un fou bien après le départ d’Alexandra ! La preuve est faite et son compte est bon !
Devant la rectitude des arguments de son accusatrice (!) Florent doit finalement avouer la vérité à sa compagne : son érection n’a rien à voir avec un quelconque désir pour Alexandra, puisqu’elle est en réalité médicament assistée ! Florent a voulu offrir une bonne vasodilatation à Léa pour son anniversaire… Traduisez : il a pris du Viagra !
Le médicament rentrant en action au bout d’une heure il a estimé le départ des invités avant de prendre la petite pilule bleue. Malheureusement la soirée ayant trainé en longueur, il s’est retrouvé en érection alors que les convives étaient encore là…
Cette explication dans l’esprit de Florent devrait suffire à apaiser la situation, après tout grâce à l’aide de la médecine moderne il a voulu offrir une folle nuit d’amour à sa compagne. Telle une pilule qui transformerait un quidam en super-héros, Florent souhaite que le médicament bleuté le transforme en bête de sexe… En offrant par là même une nuit multi-orgamisque à Léa ! Joyeux anniversaire !
Hélas celle-ci ne l’entend pas du tout de cette oreille! Cet aveu ne réglera rien, bien au contraire ! Sa rivale n’est peut-être pour rien dans la turgescence de Florent, mais pour Léa cela veut surtout dire que son conjoint a désormais besoin de l’assistance d’un médicament là où autrefois l’action seule de la nature était suffisante !
Loin de la rassurer cet aveux l’insécurise davantage et appuie exactement là où ça fait mal.
Prendre un médicament pour faire l’amour est pour elle une trahison en bonne et due forme et la preuve irréfutable que Florent l’aime moins ! « Tu vas bander 6 à 8 heures d’affilée la nuit où je découvre ton absence de désir à mon endroit… C’est à se pendre ! ».
Léa se sent trahie, non désirée et vieille…
L’égo de Léa est malmené mais surtout elle déplore de ne pas avoir été mise dans la confidence. Jadis ils partageaient tout, et voilà qu’à présent Florent a agi sans l’informer. Elle se sent trompée puisque son compagnon a introduit le mensonge dans leur relation. Elle imagine les précédentes fois où les érections de Florent étaient plus pharmaceutiques qu’amoureuses. Elle voit désormais son compagnon comme un tricheur. Ce à quoi Florent répond en évoquant les propres mensonges de Léa : n’a-t-elle pas elle-même simulée son orgasme à quelques occasions ?
Au théâtre ce soir
Au-delà du fond c’est le coté de formel de la BD qui surprendra le plus : elle a une unicité absolue de lieu ! Tout se passe entre les murs d’un appartement Haussmannien.
Dans l’appendice qui conclue l’ouvrage les auteurs ne font pas de mystère sur leurs intentions : ils ont conçu cette histoire comme un hommage direct et littéral au théâtre de boulevard (celui où l’amant est caché dans le placard) et tout particulièrement aux pièces présentées à la télévision dans les années 80 dans le cadre de l’émission Au théâtre ce soir.
Du reste on s’attend à l’issue de la BD à voir les protagonistes revenir sur scène pour saluer leurs lecteurs en déclamant : « les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell ! ». Les quarantenaires comprendront l’allusion, pour les plus jeunes disons qu’il s’agissait de pièces de théâtre filmées tirant le plus souvent sur le thème du Vaudeville. Les comédiens donnaient de la voix dans un jeu outré en évoluant le plus souvent dans un appartement bourgeois et quittaient la scène dans de superbes effets de claquements de porte…
Presque du Feydeau en somme. Pour renforcer cette impression la BD est découpée en acte.
Mine de rien la performance relève du chalenge car comment réaliser 70 pages dans un seul décor avec essentiellement les deux mêmes protagonistes ? De fait l’intrigue tient d’avantage grâce aux dialogues qu’aux dessins (aussi brillants soient-ils). Le dessinateur pour compenser l’apparente staticité de l’action multipliera les cadrages différents et les prises de vue, en misant tout sur les postures des personnages et l’intensité des regards.
Du théâtre en BD il fallait y penser ! Et de ce point de vue là, le défi est très largement relevé, puisque la lecture se révèle parfaitement fluide et n’est à aucun moment ennuyeuse.
Le dessinateur Louis Chabanne, parvient à donner vie à cette histoire et à la rendre crédible. Dans des nuances de bleu et de marron il crée une atmosphère s’adaptant parfaitement aux rapports explosifs. Son trait est ultra réaliste et on a bien souvent l’impression de regarder des photos colorisées ! Détail amusant, le personnage de Florent a manifestement été créé en s’inspirant du chanteur Vincent Delerm !
… Mais quand je pense à Lulu, là je ne bande plus !
Alors résumons, nous parlons ici d’une bande dessinée qui aborde des thèmes forts comme la difficulté de vivre ensemble, la difficulté d’accepter l’avancée de l’âge, la perte du désir, enrobés sous les atours d’une comédie. Le tout se présentant comme un huis clos… Ma foi il y aurait de quoi crier au génie et désigner cette BD comme la plus originale de ces 10 dernières années ! Et pourtant après avoir refermé cet ouvrage on ne peut pas s’empêcher de ressentir un certain malaise…
Tout d’abord avec un titre aussi provocateur que L’érection on imaginait un ouvrage allant plus en profondeur (sans jeu de mot hein). Pourquoi le personnage principal a t-il eu recourt à une érection pharmaceutique ? Pendant tout l’ouvrage il se défendra en disant que « il n’a pas besoin de ça », « que c’était juste dans un souci d’offrir une nuit mémorable à Léa ». Mais manifestement ce n’était pas la première fois qu’il avait recourt à cet artifice. Pourquoi en est-il arrivé là ? Quel parcours psychologique a conduit ce personnage à s’échouer sur les rivages du Viagra ?
On ne le saura jamais clairement (à moins que cela soit réservé pour le volume 2).
De fait, la BD aurait pu être une véritable étude de mœurs sur la sexualité des couples après des années de vie commune, mais hélas en optant pour la comédie à tous prix les auteurs se privent par là même d’un important ressort dramatique autant que psychologique. Par ailleurs si on est, dans un premier temps, en empathie avec Léa et son interrogation à l’approche de la cinquantaine sur son pouvoir de séduction, on a ensuite nettement plus de mal à la suivre sur le terrain de l’hystérie et de la colère sur-jouée… Devenant limite caricaturale le personnage perd nettement en crédibilité.
De plus si le dessinateur a fort bien représenté les appartements Parisiens (il connait manifestement bien la question) il a cependant omis d’y insérer la vie ! Le couple est sensé avoir deux enfants, on aperçoit quelques photos éparses mais rien de plus ! Certes ils sont chez leurs grands-parents au moment des faits, mais nulle trace de leur passage n’est visible ! On a presque l’impression de voir un appartement témoin plutôt que le véritable lieu de vie d’une famille Parisienne.
Pour finir je ne suis pas un spécialiste de la question du viagra (ça viendra peut-être) mais il me parait peu crédible que, même médicamentalisée, une érection puisse résister à une scène de ménage carabinée façon douche froide… Pourtant Florent restera en érection sur 70 pages ! Si l’effet du Viagra s’apparentait à du Priapisme, il y a peu de chance qu’il ait remporté un tel succès ! On comprendra que le sujet de ce tome est bien la comédie au-delà du souci de tout réalisme et de toute crédibilité…
Ne boudons cependant pas notre plaisir, la BD se révèle largement distrayante et amusante (tout en donnant envie de lire la suite – le volume un se termine sur un coup… de théâtre) mais c’est bien là le souci : la BD n’est « que » drôle quand elle aurait pu être en même temps plus intense tant sur le plan émotionnel que psychologique.
Le Viagra ferait-il bander mou ?
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LA BO du jour : L’idéal eut été de poster le « Je me suis trompé d’érection » de Bashung, mais pas de vidéo nulle part….
Du coup, on se rabat sur une aimable pochade de Gainsbarre sans qui il était inconcevable de ne pas finir la semaine ! .
« les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell ! »
Je ne sais pas d’où tu sors cette phrase mais elle a immédiatement remonté des images dans ma mémoire, alors que je ne m’en souvenais pas du tout. C’est fantastique.
Je ne connaissais pas le contexte de base de cette bd, je salue l’originalité et en général je pense que Jim est un bon scénariste, mais il est surtout un bon dialoguiste. Comme Zidrou, il a commencé par faire des bds en une planche de blagues potaches pas très drôles, puis il a fait une bd sans image où il ne s’agit que de cases noires rehaussées de dialogues de couples dans leur lit, et j’avais bien aimé. Par la suite il est devenu un incontournable de ces histoires de couples avec Petites Eclipses, un gros pavé fait avec un autre dessinateur (Fane) édité dans la collection Ecriture de Casterman, celle qui abrite du Taniguchi. Il faudrait que je la relise, mais j’avais bien aimé aussi la justesse des dialogues et le dynamisme du dessin.
Cela dit, cette bd semble également proche d’autres auteurs historiques. Je pense au Cahier bleu de Juillard, qu’il faudrait que je m’offre en intégrale, et à d’autres types d’histoires comme celles de Cosey qui vient d’avoir le Grand prix de Angoulême. Le dessin n’est pas du tout ma tasse de thé, trop propre, trop poli, même si effectivement le découpage semble intéressant. Cela doit ressembler à Une nuit à Rome du même Jim, qui vient d’être rééditée en intégrale, et ce genre ne m’a jamais attiré. Je passe donc, mais merci !
Ah le retour de Patrick !
Toujours dans les bons coups toi hein ?
Le point de départ est très intéressant mais ta review me confirme que ça a l’air ultra bobo ce machin. Ces gens quittent ils leur appartement ? Et la fille a l’air sacrément hystérique. Un volume 2 serait en préparation ?
L’article est intéressant et décrit bien l’intérêt de la BD, mais voilà encore un truc que je n’aime pas pour ce genre de BD : le réalisme naturaliste. Deux personnes dans un appart qui s’engueulent et parlent de leur libido.
Comme vous l’avez vu hier, j’ai parlé de truc exotiques et de délires d’horreur.
Les histoires de cul de couples, que ce soit en BD ou films…ça m’emmerde.
Surtout que je pense avoir un problème avec l’importance accordée au sexe dans notre société. Non pas que je pense que c’est secondaire et anecdotique, mais quand un mec se retrouve à se faire accuser de trahison par sa femme sous prétexte qu’il n’est pas capable d’assurer au lit sur commande sans une pilule, ça m’énerve (j’ai lu les scans).
Comme le dit Bruce la femme a l’air hystérique et chiante. Se remet-elle seulement en question ? Est-ce qu’un homme se résume à une bite qu’il doit être capable de durcir sans aucune aide quel que soit son age au risque de briser son couple ?
C’est à ajouter sur la liste des trucs auxquels les gens (hommes ou femmes) doivent visiblement faire gaffe s’ils ne veulent pas se retrouver au placard. Un de plus. Les relations sont-elles si superficielles maintenant ? Je me rends compte que ça ne m’intéresse pas du tout de découvrir les problèmes de couples existants et que ceux que je pourrais avoir dans le futur me suffiront amplement. Sinon ça va juste m’agacer, m’inquiéter et me donner une vision pathétique des rapports humains.
Détrompe-toi, le sujet de l’érosion du désir dans un couple n’est pas du tout superficiel. Au contraire, c’est emblématique de la relation et un couple sans activité sexuelle (quelle que soit la fréquence des rapports) n’en est plus un.
Oui m’enfin entendre un truc du style « tu n’arrives plus à bander donc tu ne m’aimes plus » c’est un peu con.
Il y a des paramètres physiques après.
A ce compte là c’est comme reconnaître qu’un mec qui se fait castrer est incapable d’aimer…
Du théâtre en BD – Je comprends mieux mon manque d’intérêt en feuilletant cette BD sur une tête de gondole, intrigué par le fait qu’elle soit tellement mise en avant. C’est au-dessus de mes forces si c’est un hommage à l’émission Au théâtre ce soir. Comme tu le dis, je pense que j’aurais préféré une véritable étude de mœurs.
Je ne suis pas non plus très fan du réalisme naturaliste. Mais il peut y avoir des exceptions.
Je passerais mon tour sur ce coup là, même si j’ai aimé lire l’article et si je trouve que ça apporte, comme d’habitude, beaucoup de variété à notre blog bien aimé.
@ Jyrille : Et oui une simple phrase peut suffire à faire remonter une foule de souvenir ! La madeleine de Proust est aussi verbale 😉
Merci de replacer cette bd dans l’œuvre de ses auteurs car je dois dire que je les ai découvert tous les deux grâce à ce volume !
@ Bruce : Oui l’hystérie de la fille fait qu’on a un peu de mal à être en empathie avec elle. Le problème est sans doute que la bd a été écrite par un homme ! Le point de vue féminin est à mon sens fort mal représenté.
Autrement j’ai découvert cette BD l’été dernier je pense que le volume 2 ne devrait plus trop tarder.
Les auteurs ont annoncé que la fin du volume 1 marque l’entracte de la pièce de théâtre (un entracte de plus de 6 mois) et tout comme Au théâtre ce soir, il y aura un nouveau décor pour l’acte 2 !
Donc à priori on peut dire au revoir à l’appartement Haussmannien.
@ Matt : Ah ne t’énerves pas Matt tu vas te faire du mal ! ^^ Blague à part tu reprends peu ou prou le point de vue du personnage masculin de la BD, mais je pense que la point de vue féminin serait bien différent. Bon la fille de la BD en fait des tonnes (ce qui finalement nuis un peu à l’histoire) mais je pense que la réaction générale serait « Mince je ne fais plus d’effet à mon mec ».
L’arrivée de la pilule bleuté amènerait de nombreux bouleversements dans la vie d’un couple à mon avis (qui n’auraient pour le coup aucun rapport avec le nombre d’orgasme de madame).
« A ce compte là c’est comme reconnaître qu’un mec qui se fait castrer est incapable d’aimer » Hum je dirais qu’il est toujours capable d’aimer oui, mais par contre capable de fonder ou vivre en couple, j’ai comme un doute…
@ Présence : Mon humble avis est en effet qu’en adoptant le parti pris de la comédie surjouée les auteurs sont un peu passé à coté du sujet, oui.
@ Tornado : Vive la variété 😉
En fait ce qui me choque c’est cette tendance à prendre comme une offense personnelle un fonctionnement de l’organisme qui se détériore de manière naturelle.
ça va de pair avec cette idée qu’il faut toujours être positif, au top, toujours motivé et parfait dans cette société.
Si bientôt il faudra se doper au viagra pour conserver son couple, se doper en amphétamines ou autres dérivés pour être enjoué au boulot et devant des recruteurs…
Merde, ça ne m’étonne même plus qu’au contraire les dépressions soient le mal du siècle. C’est une pression incroyable de devoir toujours être au top pour combler les attentes de tout le monde.
Et dans un domaine intime comme le couple, on serait justement en droit d’espérer ne pas avoir à prétendre, porter un masque et faire semblant.
N’ayant pas lu L’érection, je serai curieux de savoir si les auteurs abordent ce que tu décris Matt (L’homme obsédé par la vigueur sexuelle) ou si c’est juste un support à un conflit de couple. Il y a quelques années j’avais bien aimé les films La Cravatte et La Moustache qui abordaient habilement les convenvionns sociales.
@Matt : il existe une dictature du sexe comme celles de la jeunesse ou de la consommation. Voire de la Drogue. Être in, c’est désormais baiser avec des Sex-toys, mettre en ligne des sites adultérins (!) et pratiquer des positions sexuelles extrêmes. C’est assez terrifiant. Chacun baise comme il veut. Normalement. Mais ce formatage qui s’insère dans le lit des gens c’est aussi effrayant que ces danses préformatées où chacun danse pareil. Il s’agit d’un détournement des libertés au profit d’un conformisme inquiétant. Hé ! Je suis sûr que Grant Morrison écrirait très bien là dessus !
@ Bruce : Le thème de la performance sexuelle et de la virilité est sous-jacent à l’histoire mais n’est pas abordé frontalement. Ce sera pour le volume 2 sans doute.
La Moustache dont tu parles est le film d’Emmanuel Carrère ?
@ Matt : je ne suis pas certain de te suivre « un fonctionnement de l’organisme qui se détériore de manière naturelle. » Hum au 3éme âge sans doute, mais avant cela, sauf problème moteur précis, le matériel fonctionne normalement 😉
L’impuissance n’est pas un phénomène nouveau après tout, sauf que maintenant les progrès de la science permettent de l’éviter ! C’est à priori plutôt un bien, non ?
Oui, c’est ça le film de Carrère.
Je pense aussi à l’Extension du domine de la lutte de Houellebecq
Oui mais justement, je n’ai pas lu la BD mais imaginons que, même si le personnage prétend le contraire, il ait besoin d’une pilule pour remédier à son impuissance.
Eh ben le fait que sa femme s’en offusque alors qu’il s’agit d’un problème physique et pas d’un manque d’intérêt du mec pour sa compagne, ben ça craint !
Oui c’est un bien si tu peux remédier à ces problèmes. Mais après il ne faudrait pas que ce soit une drogue mauvaise pour le coeur. Tu as lu mon article d’hier sur les 110 pilules ? Un mec qui se ruine la santé avec des produits trop puissants dont il abuse pour être performant. En arriver là ce serait inquiétant aussi. Juste pour être « au top ».
C’est un peu comme carburer toute sa vie aux anti-dépresseurs. Est-ce qu’il ne serait pas plus sain de trouver un mode de vie, de pensée qui permette de se sentir mieux sans avoir recours aux médocs ?
Je ne suis pas certain d’approuver d’avoir recours à des produits chimiques pour se conformer aux normes d’une société aux pratiques discutables. Oui ok, si tu veux satisfaire ta chérie, bien sûr que tu seras content de pouvoir le faire grâce à un médoc…mais comme le dit Bruce, si c’est pour être super performant et faire des folies à la mode, cela soulève tout de même un problème plus profond de conformisme à un mode de vie malsain.
Bon, je passe très tard car beaucoup de boulot (du vrai et du FR…)
Mais quand même, je voulais souligner que la chro sur la BD parlant de problème d’érection était signée… « Pas-trique » ! Prédestination ?
Quand même, entre les 110 pilules par Matt et L’érection par Patrick, on voit que les pensées con-vergent…
Et même déjà sur certains articles antérieurs, comme Tomb Raider, où l’on pouvait augurer que, un jour, fatalement, la raideur tombe.
Tiens d’ailleurs c’est déjà fini les sexy girls ? La fameuse raideur qui tombe n’en avait pas fini justement. Et un de mes articles coquin fait encore la queue.
Non pas que je me plaigne de ne pas être suffisamment à l’affiche hein, mais comment Bruce va-t-il donc s’y prendre ?