Captain America: The trial of Maria Hill par Nick Spencer, Jesús Saiz et Javier Pina
AUTEUR PRESENCE
VO : Marvel
VF : Panini(Kiosque)
Ce tome fait suite à Captain America: Steve Rogers Vol. 1: Hail Hydra (épisodes 1 à 6) qu’il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 11, initialement parus en 2017, écrits par Nick Spencer.
Les épisodes 7 & 8 ont été dessinés et encrés Jesús Saiz. Il a également dessiné l’épisode 11 qui a été encré par Scott Hanna. L’épisode 9 a été dessiné par Javier Pina avec l’aide d’Andres Guinaldo. L’épisode 10 a été dessiné et encré par Jesús Saiz, Ted Brandt et Rod Stein, avec l’aide de Kevin Libranda. La mise en couleurs a été assurée par Rachelle Rosenberg pour l’ensemble des 5 épisodes.
Les couvertures de chaque épisode ont été réalisées par Stéphanie Hans (numéro 7), Elizabeth Roque (numéro 8), Jesús Saiz (numéro 9) et Paul Renaud (numéros 10 & 11). Ce tome inclut également les couvertures alternatives réalisées par Steve Epting, Jay Anacleto, Mike McKone, Bob McLeod, Mike Deodato, Jack Kirby, Paul Renaud, Joe Jusko.
En 1935, Steve Rogers suivait les cours dans un établissement privé, dont ceux de Sebastian Fenhoff, tout en restant la risée de ses camarades pour sa frêle stature. Au temps présent, Red Skull a pris la tête d’une armée de rébellion pour renverser le régime du général Kamil Novoty, dans la nation de Sokovia. Il a à ses côtés Sin (Synthia Schmidt, sa fille) et Crossones (Brock Rumlow).
De son coté, Steve Rogers Captain America explique au docteur Erik Selig que son objectif final est d’assassiner Johann Schmidt (Red Skull, le chef d’Hydra) pour prendre sa place. Le docteur fait remarquer qu’il s’agit d’une trahison pure et simple vis-à-vis de leur meneur. En tant que porte-parole du SHIELD, Sharon Carter indique que le SHIELD est opposé aux actions du Red Skull en Sokovia, même s’il s’agit de renverser un régime dictatorial et abusif.
Mais les apparences sont trompeuses. Le SHIELD envoie bien des soldats, ainsi que Black Widow (Natalia Romanova) et Captain America (Steve Rogers) en appui, mais ce dernier semble avoir ses propres motivations pour libérer le général Alois Denz, précédent opposant au régime du dictateur Kamil Novoty. Red Skull marche bien sur la capitale de Sokovia mais il n’a aucune intention de gagner. Maria Hill a commandité la libération de Denez, tout en sachant parfaitement qu’il n’a aucune chance contre le dictateur en place. Steve Rogers mise la réussite de son plan complexe et à long terme sur sa capacité à convaincre son meilleur ami de son bienfondé, à savoir Helmut Zemo. Il est également question de l’invasion de la Terre par une race extraterrestre, les Chitauri.
En entamant ce deuxième tome de la série, le lecteur n’est pas dupe. Il a bien compris qu’elle a été créée pour Nick Spencer puisse mettre en place les pièces nécessaires pour le crossover Marvel de l’été 2017 : Secret Empire également écrit par Nick Spencer. Il sait donc avant de commencer sa lecture que l’intrigue est entièrement bâtie avec cet objectif à atteindre. La couverture montrant le visage de Captain America baignant dans une teinte verte rappelle la révélation du tome précédent : c’est un agent d’Hydra. Mais dans le même temps, le lecteur sait très bien que cet état de fait est causé par le cube cosmique utilisé lors de Standoff et que tout reviendra à la normale après le crossover, ou quelques épisodes après au plus tard. Du coup, le lecteur chevronné se focalise plus sur les différences qu’introduit le scénariste par rapport à l’histoire classique de Captain America, et sur la manière dont il construit son édifice.
De ce point de vue, Nick Spencer continue à être bluffant. Il a conçu une intrigue qui entremêle plusieurs fils narratifs : le passé de Steve Rogers, embrigadé par l’Hydra, le présent dans lequel Steve Rogers joue double jeu (à la fois agent d’Hydra au service du Red Skull, mais aussi avec ses propres objectifs), les risques que ses manigances soient découvertes (car on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs), et des intrigues secondaires comme les conséquences de Standoff pour Maria Hill.
Dès le premier épisode, le lecteur est happé par la narration et l’intrigue, dans une histoire d’espionnage de haute volée, dans une histoire de superhéros respectant les conventions du genre, et par un suspense élevé parce que si la destination est connue, le chemin reste à découvrir. Il est amusant de jouer à trouver les différences, et encore plus à trouver les ressemblances. En effet si Steve Rogers a été enrôlé par Hydra dès son plus jeune âge, comment va-t-il bien pouvoir être sélectionné pour le projet Super Soldat du docteur Abraham Erskine ? En devant rendre des comptes à Red Skull, comment va-t-il réussir à cacher ses actions pour le neutraliser ? Ce double jeu prend une autre dimension quand le lecteur prend en compte qu’en plus, pour le grand public, Captain America reste le symbole des États-Unis. Effectivement Nick Spencer utilise les conventions du récit d’espionnage avec une grande adresse, sans jamais perdre son lecteur sur la question du qui sait quoi à quel moment. L’auteur ne perd également aucun fil narratif en route, et le lecteur voit apparaître les conséquences du comportement de Captain America vis-à-vis de Jack Harrison (Jack Flag), avec un dilemme moral des plus odieux.
Comme souvent, quand le lecteur prend connaissance de qui a dessiné quoi, il s’inquiète un peu en voyant qu’il a fallu plusieurs dessinateurs pour venir à bout de 5 épisodes. Il sait que cela est dû à la cadence mensuelle de parution desdits épisodes. Néanmoins dès qu’il commence le premier épisode, il voit que cette alternance d’artistes a pour objet de laisser le temps à Jesús Saiz de peaufiner ses planches. Les 2 principaux dessinateurs doivent faire face à un scénario très dense avec de nombreuses discussions d’exposition pour que Nick Spencer puisse tout mettre en place à temps pour le crossover. Ils réalisent des dessins sur un mode descriptif détaillé et réaliste, très agréable à l’œil. Effectivement le lecteur ressent une baisse de précision et de finitions dans les épisodes 9 & 10, mais rien de catastrophique, ça ne donne pas l’impression d’avoir été bâclé.
Saiz et Pina se montrent très impressionnants pour donner des visages spécifiques sans être caricaturaux à chaque personnage, avec des expressions justes attestant de leur état d’esprit. L’approche descriptive fait des merveilles pour donner de la consistance et de la crédibilité aux scènes en civil. Le lecteur voit vraiment un enfant un peu chétif dans un pensionnat, avec ses camarades chahuteurs et envieux. Saiz et Pina évitent d’aligner des têtes en train de parler et construisent leur suite de cases sur la base de prises de vue montrant également les gestes des personnages, ainsi que les décors dans lesquels ils évoluent. Le lecteur est très impressionné par le charisme de Red Skull et de Captain America quand ils s’adressent à autrui ou quand ils haranguent une foule.
Saiz et Pina se montrent tout aussi à l’aise pour mettre en scène les séquences d’action. Ils continuent d’apporter un haut degré de précision descriptive tant dans les éléments réels, comme les uniformes militaires, que dans les éléments spécifiques de l’univers Marvel, comme les uniformes des agents du SHIELD. Jesús Saiz réalise des visuels époustouflants pour l’invasion des Chitauri, rendant compte de l’ampleur de la vague d’assaut. Il sait faire s’exprimer toute la majesté cosmique de Quasar (Avril Kincaid) en action. Javier Pina se débrouille pour l’épisode 9 consacré au procès de Maria Hill, alors qu’il s’agit essentiellement de scène de prétoire. La direction d’acteurs de Saiz met en scène le risque réel quand des individus se menacent d’armes à feu. Au fil des pages, le lecteur apprécie mieux la capacité des 2 artistes à différencier chaque individu car la distribution est pléthorique.
En progressant dans les épisodes, le lecteur se rend compte qu’il peut aussi lire cette histoire au premier degré, sans jouer à repérer les blocs de construction pour le crossover. Nick Spencer manie donc habilement les conventions de l’espionnage pour une intrigue retorse dont le lecteur serait bien en peine de prévoir les retournements, et les traîtrises. En prime, le scénariste réussit à développer des séquences totalement inattendues. Le lecteur s’en rend compte quand il voit une réunion clandestine entre comploteurs : Baron Zemo, Elisa Sinclair, Sebastian Fenhoff et Kraken (Daniel Whitehall).
Une fois encore, cette séquence est également l’occasion d’admirer le travail de mise en couleurs de Rachelle Rosenberg, intense et nuancé. Il est tout aussi enchanté de voir que le scénariste attaque de front la question de la responsabilité de Maria Hill dans l’affaire de Pleasant Hill, mais aussi pour d’autres décisions de sécurité, pour le moins cavalières et discutables. Spencer se paye le luxe de traiter ces accusations en suspens, de montrer que Maria Hill n’est pas née de la dernière pluie, et en plus ce procès nourrit l’intrigue principale par le témoignage de Captain America (Steve Rogers) qui continue à déplacer ses pions, ici en favorisant Sharon Carter, mais aussi un projet proposé par Maria Hill, avec une dextérité machiavélique.
A priori, le lecteur s’intéresse à ce deuxième tome de la série, essentiellement pour voir Nick Spencer mettre ne place les éléments pour le crossover Secret Empire (version 2017). A posteriori, il ressort de ces 5 épisodes avec un grand sourire et un terrible envie de découvrir la suite. Le scénariste ne se contente pas d’une construction artificielle pour positionner ses pions, il poursuit plusieurs fils d’intrigue développés auparavant, avec plusieurs personnages dotés d’un solide caractère dans un récit d’espionnage malin et haletant, et servi par une narration visuelle de très bon niveau.
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Ainsi, Captain America joue les agents double pour Hydra ? Avant le retour inévitable au statu quo, Présence nous explique en quoi le travail de Nick Spencer est passionnant. Un article classifié Bruce Lit.
La BO du jour : Quand reverra t’on un Captain Sensible ?
Et merde.
Je crois que je suis accro à cette série.
Merde parce qu’elle est incroyablement bien écrite.
Merde, parce qu’elle représente tout ce que je déteste : une intrigue hypra décompressée, et un personnage valeureux dont l’honneur est encore traîné dans la fange.
Merde, parce que c’est très, très, très et souvent inutilement bavard.
Et Merde, parce que tout ça se finit en crossover.
Mais c’est sûrement ce que j’ai lu de mieux chez Marvel depuis le DD de Waid ! Parce que tout y est à l’image de la couverture de cet article : les pions avancent lentement sur l’échiquier. Et pour une fois, une p**** de fois, un personnage paie devant la justice le prix de son arrogance. Moi, il ne m’en faut pas plus !
Et c’est à toi que je le dois Présence !
(Mais, merde !).
J’ai lu le premier tome et je confirme le concert de louanges plus que mérité (même si ma préférence va pour le moment à la série de Sam Wilson).
Puisque ce run se termine sur une event et que les épisodes 4 à 6 sont corrélés à une autre crossover de Bendis, Tornado risque de faire l’impasse sur ce titre.
C’est bien dommage, car dans le domaine de la contrainte éditoriale du tie-in à un crossover (en l’occurrence Cvil War 2), Spencer semble être le seul à avoir su en tirer quelque chose d’intéressant (en raison du nouveau statut secret de Rogers).
Que ce soit dans Scarlett Witch ou Captain America la transition avec la Bendiserie de service est bien amenée et absolument indolore.
@PierreN – Pour suivre plusieurs séries Marvel, j’ai été agréablement surpris de l’interaction douce des séries mensuelles avec le crossover Civil War II. Dans celles que j’ai lu le scénariste pouvait se limiter à montrer la prise de position du personnage principal, sans être obligé de l’envoyer sur le terrain des opérations pour rencontrer Ulysses Cain.
@ Bruce – 🙂 Marvel, j’arrête quand je veux !
Et pourtant j’étais prêt à parier que ce type de récit très interconnecté, avec un personnage que tu n’apprécies pas plus que ça, et de très nombreux personnages secondaires, sans parler des références pus ou moins obscures, avaient tout pour te rebuter.
Par contre, je trouve l’intrigue très dense, car Nick Spencer retricote toute l’histoire de Captain America depuis que Steve Rogers était un enfant.
sans parler des références plus ou moins obscures : bon, je débarque pas non plus chez Marvel, hein ?
Marvel, j’arrête quand je veux ! : ah mais j’ai arrêté mais j’ai un très bon dealer. Comme dirait Manson, je n’aime pas la drogue, c’est la drogue qui m’aime !
Je ne voulais pas être condescendant ; je me souvenais juste que pour écrire cet article il avait fallu que je fasse des recherches wikipedia pour m’assurer de l’identité de 3 personnages qui n’étaient pas nommés dans ce tome.
Je confirme que l’impasse, je ferais.
J’ai bien trop de choses à lire et trop peu de temps pour retourner m’enliser dans les séries connectées de chez Marvel. Mais je prends plaisir à suivre ça de loin, notamment à travers les articles des copains ! 😉
Quand Bruce Lit devient le reader’s digest des comics Marvel.
Il est possible de lire les séries Captain America indépendamment l’une de l’autre. Dans la série Sam Wilson, Nick spencer se focalise sur l’approche personnelle de Sam Wilson à être Captain America, c’est-à-dire qu’en tant que porteur du drapeau américain, il se doit d’être engagé, de prendre partie et d’agir selon ses convictions. Il prend la défense de minorités incarnée par le nouveau Faucon (Joaquin Tores) et il apporte son aide à Rage (Elvin Daryl Haliday, afro-américain) alors qu’il se retrouve incarcéré sur la base de preuves douteuses. Il évoque des questions comme le pourcentage élevé d’afro-américains dans la population carcérale, et l’immigration clandestine.
Pour avoir une idée plus concrète de la série consacrée à Sam Wilson, il n’y a pas à aller loin :
http://www.brucetringale.com/plus-pres-du-vulgum-pecus/
@Omac : à mon sens la série de Sam Wilson est encore supérieure à celle de Cap’, car (presque) autocontenue. Elle est à la fois très forte car questionnant de front la valeur de Capain America dans l’amérique de Trump et souvent très divertissante.
@Omac SPyder – Au temps pour moi. je viens de finir le tome 5 de la série Sam Wilson et il apparaît que les occupations de Steve Rogers laissent le champ libre à Sam Wilson pour être Captain America sans que Rogers n’interviennent toutes les cinq minutes. Du coup, il est possible de la lire sans lire l’autre.
Dans la série consacrée à Steve Rogers, il n’est pas fait mention de Sam Wilson, et Rogers a les mains libres pour mener à bien ses affaires sans avoir à incarner la patrie. Par contre le dernier tome de Captain America regroupe les derniers épisodes des 2 séries, mais je ne peux pas t’en dire plus car je ne l’ai pas encore lu.
Spencer me bluffe ! J aimais Thunder agent ou antman et adore superior foes !
Mais ses Avengers étaient quelconque!
La, il signe peut être un run plus important que Brubaker!
Références au run de Gruenwald intelligente mais surtout organique à son histoire!
Je pense au contraire de présence que le crossover secret empire était pas forcément prévu comme évent maison au départ alors que la série Steve Rogers étaient forcément prévue déjà car elle est utile à l intrigue mais aussi qu elle commence pour le 75eme anniversaire du personnage et au moment du 3eme film!
Les deux séries cap sont facilement dans le top 10 des séries de super-héros actuelles tout éditeur confondus!
Après Secret Wars, Hickman n’est toujours pas revenu chez Marvel (même s’il y a encore la seconde mini-série Shield donc la conclusion tarde à venir), et je ne m’en plains pas, par contre j’espère que le retour de Spencer après Secret Empire prendra moins de temps. Il serait temps que Marvel ramène quelques poids lourds dans son écurie (Milligan sur Legion ça incite tout de même plus à l’achat que Soule, Brisson et consorts).
@PierreN – Jonathan Hickman a annoncé cette semaine qu’il avait écrit la dernière bulle de dialogue de la minisérie SHIELD. J’y crois encore. 🙂
Parmi les scénaristes de talent ayant déserté Marvel, il est possible d’ajouter Rick Remender, et à mes yeux (même s’il ne fait pas l’unanimité) Kieron Gillen qui n’écrit plus que pour Star Wars.
Oui Remender est pour moi trés doué (plus qu’hickmann qui oublie ses personnages qui ne sont que des rouages dans son intrigues trop ciselées) mais, je trouve qu’en sortant 5-6 séries par moi chez Image, il se grille. On voit trop ses marottes, ses tics.. il va finir en quelques années par se bruler comme claremont (dont je suis pas trés fan) l avait fait à la fin des années 80 à force de tics et en parlant toujours de la même chose.
Apres je suis pas d’accord. J aime beaucoup Gillen (même si son iron man est assez mauvais par exemple) mais Marvel avait encore Robinson qui a fait du bien chez eux (Il ranime les FF et arrive à rendre un passé cohérent à Scarlet Witch malgré les changement qu a demandé Marvel pour Axis). Slott est arrivé à ramener Spidey au dessus de 60 000 ex (et tient bien la baraque) et il y a Aaron (qui me decoit rarement à titre personnel).
Le souci est, c’est vrai, qu’ils n’arrivent plus à imposer les scenaristes comme des stars comme à l’époque Bendis/Brubaker/Millar..
Hickmann, il a vendu quand la série vendait ou qu il faisait l’evenement (mort de Johnny). Avengers a perdu son rang de premiere série Marvel à la fin de Bendis (Heroic age) et Hickmann ne lui a pas rendu. Il vendait dans les mêmes spheres..
Apres Marvel a tenté avec Lemire (qui a reussi sur MK au moins au niveau qualité mais pas sur Xmen)..
En même temps, Bendis est devenu une star avec eux, comme Brubaker et comme Millar donc ils doivent en effet prendre des gens comme Brisson s’ils y croient.
Apres, c’est clair qu’il faudrait qu’ils fassent un coup avec un createur DC ou le retour d’un createur qui est parti sur du Creator chez Image.
Peut-être aussi rassurer les auteurs sur la politique éditoriale d’arrêter les events pour laisser aux auteurs plus de latitudes.
La liste des scénaristes que j’apprécie chez Marvel est similaire à la tienne. Je ne tiens pas rigueur à Jonathan Hickman de n’avoir pas développé tous les personnages apparaissant dans les séries Avengers, parce que j’ai trouvé le métacommentaire sur l’industrie des comics de superhéros, et sur les attentes des lecteurs très perspicace et pénétrant. Il y a un article sur Secret Wars 2017 sur le site.
Je trouve que James Robinson s’est très bien sorti des séries Fantastic Four et Invaders. Les 2 premiers tiers de la série Scarlet Witch sont vraiment fantastiques (2 commentaires sur le site), mais le dernier était très fastidieux en n’ayant comme seul objectif de recoller les morceaux d’une continuité irréparable et devenue inintéressante. J’ai également bien apprécié sa série Squadron Supreme où il s’ingénie aussi à insuffler de la personnalité dans les superhéros, à leur donner des motivations spécifiques, à s’intégrer dans la continuité.
Je trouve que Dan Slott et Jason Aaron sont un peu plus irréguliers. Visiblement Slott court un peu trop de lièvres à a fois, et la qualité d’Amazing Spider-Man baisse à chaque fois qu’il se fait aider par Christos Gage. Par contre sa série Silver Surfer est extraordinaire. A mon goût, Jason Aaron est également un peu irrégulier, que ce soit sur Wolverine, ou sur la première série de Thor. Par contre la dernière en date est fantastique.
Jeff Lemire : tu trouveras également un article sur Moon Knight. Autant j’avais trouvé le tome 2 un peu convenu, autant le tome 3 s’est aventuré dans des rebondissements auxquels je ne m’attendais pas du tout, aboutissant à une conclusion originale.
Aprés cela dépend aussi de ce que l’on attend.
Je suis pas trés fan du surfer de Slott (Slott pour moi c est surtout GLA, SHe-Hulk, Thing..). Par contre, j’adore le Howard de Zdarsky. C’est pas aussi bon que celui des 70’s mais je trouve que dans le genre comme le Surfer cest bien plus réussi.
Je trouve peu de défauts à Aaron (allez, Original Sin, Amazing Xmen, Hulk et Thanos sont pas terribles) et à remender (il a beau tourner en rond, ses sujets de préoccupations doivent être les miens car je suis toujours ses séries).
Mais chez Marvel j aime beaucoup Widow (même si plus grâce a samnee que Waid à mon avis), Occupy Avengers, Hawkeye, les séries de Robnson dont tu as parlé, Thor, cap America, Spiderwoman de Hopeles (alors que jusque là je n aimais pas ce personnage), Panther, Doc Strange et Ultimates; chez DC j aime bien Tomasi et Priest ne me déçoit pas sur Deathstroke!!
Chez les indes, au-dela de Brubaker (qui revient en forme avec Kill or Be Killed), remender, Aaron, Azzarello, Rucka, Ellis, Morrison et Vaughan, j ai beaucoup aimé Animosity et Bitch Planet!
Nous avons là encore des points communs : Spider-Woman de Dennis Hopeless (une excellente surprise inattendue, du coup je pense tenter sa série Jean Grey), Black Panther et Ultimates. Par contre je n’ai pas accroché à Howard The duck de Zdarsky (pour le coup je suis resté bloqué sur l’original de Steve Gerber), ou à Doctor Strange (bluffant du point de vue visuel, mais avec une intrigue peu engageante).
J’aime également beaucoup Peter Tomasi, même s’il est très fort en termes de décompression. Je continue à lire Deathstroke de Christopher Priest parce que je n’en ai vu que de bonnes critiques, mais je n’y comprends pas grand chose, et je n’ai pas réussi à apercevoir le thème de son récit.
Chez les indépendants, c’est une corne d’abondance, un puits sans fond qui fournit des séries magnifiques mois après mois et depuis des années maintenant.
Le thème de Priest me parait être la famille (dysfonctionelle) mais aussi la rédemption depuis quelques numeros.
@Fred Le Mallrat – L’enchaînement parfait de Stand Off et des 2 séries Captain America me fait dire que Spencer savait qu’il prendrait en charge le crossover généralisé de l’été 2017. De ce que j’ai pu comprendre, ce genre d’événements à l’échelle de toutes les publications Marvel se décide plus d’un an à l’avance, la planification détaillée s’établissant ensuite progressivement.
Jusqu’ici, il y a une série de Nick Spencer à laquelle je n’ai pas réussi à accrocher : Morning Glories, chez Image Comics, dessinée par Joe Eisma. L’as-tu lue ? Qu’en penses-tu ?
Oui, il le savait surement bien à l’avance mais pas en posant son pitch et à mon avis la série Steve Rogers étaient prévue dans le pitch initial voire à la demande de Marvel pour les 75 ans et le film.
J’en profite par contre pour pousser mon coup de gueule à Marvel: Ils ont une série qui amène à leur dernier event à l echelle de leur ligne pour quelques temps et ils sont aps foutu de mettre une equipe graphique plus stable?
Autant Wislon a bénéficié d’Acuna, Renaud et Bennet.. autant derriere Saiz sur Steve Rogers, c est largement moins experimenté.
La route vers le mega event de l année est quand même pas assurée dans les meilleures conditions!
Même regret de mon côté pour les fluctuations de qualité parmi les dessinateurs affectés sur cette série, comme tu le fais remarquer.
Comme souvent, Présence, tu le vends très bien…
Une petite question inutile : est-ce que le scénariste ou le dessinateur arrive à justifier la présence des poches de rangements sur les gants du costume de Cap ?
Je ne suis pas trop fan de ces éléments de design, ça fait un peu mécano-réparateur plus que super-héros…
@JP Nguyen – Les pochettes de rangement sur les gants sont exclusivement décoratives, et n’ont servi à rien jusqu’ici. 🙂
Je n’ai aucune envie de m’embarquer dans ce genre de lecture mais plusieurs éléments me font douter : tu vends ça très bien, je me souviens avoir vu passer un article outré de savoir que Cap allait devenir un agent d’Hydra, les scans présentent tous des dessins splendides et des couleurs travaillées, les histoires d’espionnage m’ont toujours plu, et enfin le second Cap en film est le plus réussi et cette histoire semble être de la même veine. L’idée même d’un symbole américain comme Cap devenir un traître et celle de traiter une histoire d’espionnage m’intrigue. Du coup j’ai super envie, c’est pas très malin ! Je verrai dinc si je tombe un jour dessus en librairie.
J’ai laissé des commentaires amazon sur Captain America Blanc dont la relecture (presque une lecture tant la première n’était pas optimale) m’a enchanté. J’ai oublié de vous dire que cet album m’a fait le même effet que le premier Avengers au cinéma : l’impression sincère de retrouver mes douze ans, la magie de l’enfance.
Dans le troisième tome de cette série (que je viens de finir) Nick Spencer montre même les conséquences du fait que l’incarnation de la patrie ait trahi les idéaux de la nation. Il ne transforme pas le récit en un discours anti-Trump ; il utilise la trahison de Captain America pour mettre en scène les horreurs qui accompagnent les réformes où la fin justifie les moyens, où les valeurs morales sont un but à atteindre, et pas un principe à respecter et à mettre en oeuvre.
Juste pour tempérer, Spencer fait moins de l’espionnage que Brubaker par exemple.
Apres moi j apprécie peu White… je suis déjà pas fan de Loeb mais la mini me parait datée:
J en disais::
« c est assez poussif.. je comprend pas pourquoi Loeb n a pas utilisé la retcon de Brubaker sur Bucky (le coup de la découverte fortuite de l identité de Rogers étant un coup de com’ des militaires).. l idee de mettre le grand père de Batroc tombe pas terrible (ca expliquerait le sens de l honneur prononcé de notre sauteur national mais..) et refourguer un énième intérêt romantique après la flopée que nous avons.. me semble de trop (surtout que ca fait double emploi avec l histoire de Cynthia Glas (remis en continuité par Brubaker avec la mini Steve Rogers Super-Soldier)…
C est trés calqué sur les autres couleurs Marvel qui étaient toutes des romances… si bien qu on s attend à une révélation sur les relations entre Bucky et Cap tant c est pas finaud.. mais ca va pas au bout.. (pas que je pense qu il fallait faire une révélation sur une aventure entre les 2.. ca me parait pas adapté.. mais alors il convient de ne pas utiliser les ressorts de la romance utilisés déjà dans les autres « couleurs »).
En plus Sale m a paru un peu en dessous sur certains passages.
Bref je suis pas un grand fan de loeb (au contraire; a part sur Superman où il fait toujours du bon boulot.. en tout cas supérieur à la plupart qui s y essayent depuis 20 ans) mais ces collaborations avec Sale sont en général sympas.. là ca se lit mais si longtemps pour si peu.. bof quoi. »
Je ne m’attendais quand même pas à des révélations sur les relations entre Captain America & Bucky dans White. 🙂
Avec le temps et le nombre de lectures, j’ai comme l’impression que la définition du genre espionnage est assez large, allant du film d’action avec des agents secrets (de type James Bond) à des romans psychologiques (Type Graham Greene) en passant par des théories du complot à grande échelle. Si je cherchais, je ne doute pas que je trouverais une nomenclature spécifique aux récits d’espionnage, en 36 sous-genres différents très pointus. Du coup, j’ai un peu de mal à établir une échelle permettant de graduer le degré d’espionnage chez Brubaker et chez Spencer.