Counterpart par Justin Marks
Une cinquième série télé-streamed par CYRILLE MMa cinquième victime est une série télé produite par la chaîne Starz, qui a duré en tout 2 saisons de 10 épisodes chacune, de 2017 à 2019. Elle est visible en France sur la plateforme OCS. Comme toujours, cet article ne serait pas le même sans les sites Wikipédia, Tunefind et IMDb.
Quelques notes parmi les suivantes pourraient vous révéler des secrets à ne pas dévoiler. Evitez également de cliquer sur certains hyperliens si vous comptez la regarder…
IntroCOUNTERPART est une série télé créée par Justin Marks et réalisée entre autres par Jennifer Getzinger. Les rôles principaux sont tenus par J.K. Simmons (Howard Silk), Olivia Williams (Emily Burton Silk), Harry Lloyd (Peter Quayle), Nazanin Boniadi (Clare), Sara Serraiocco (Baldwin) et Nicholas Pinnock (Ian Shaw).
Berlin, 2018 (rien à voir avec le jeu de rôle des productions Siroz). Howard Silk est fonctionnaire depuis trente ans dans une agence des Nations Unies. Son travail consiste à échanger des messages codés – dont il n’a aucune idée de la teneur – avec des personnes qu’il ne connaît pas. Malgré ses demandes incessantes, il n’arrive pas à évoluer ni obtenir de poste plus important. Depuis quelques semaines, sa femme, avec laquelle il n’a jamais eu d’enfant, se trouve dans le coma suite à un accident de voiture. Il traîne donc son désespoir entre son appartement modeste, les portails sécurisés de son lieu de travail et la chambre d’hôpital où il fait la lecture à son épouse. La seule distraction de cette vie répétitive et déprimante consiste à jouer au go au café du coin avec un ami récent rencontré à l’hôpital.
Tout bascule le jour où ses responsables l’emmènent dans une salle d’interrogatoire : quelqu’un veut absolument le rencontrer. Ce quelqu’un n’est autre que… Howard Silk. L’autre Howard Silk, celui du monde parallèle dont l’accès se trouve au sous-sol du bâtiment des U.N. et où toute personne y a son double.
Alors ?Ne vous fiez pas à ce postulat qui place la série dans la science-fiction. COUNTERPART, que l’on peut traduire par « contrepartie » mais également, et c’est le cas ici, par « homologue », est en fait une série d’espionnage où l’existence de ce monde parallèle complexifie les relations internationales. Le lieu de l’action étant Berlin, la série utilise deux langues (l’anglais et l’allemand) et le casting est donc mixte. De plus, des bureaux aux appartements en passant par les costumes, tout nous renvoie aux grandes heures de la guerre froide.
Contrairement à FRINGE (série que je n’ai pas vue à part quelques épisodes), pour passer dans l’autre monde, il suffit de prendre un couloir d’une cinquantaine de mètres de long, bien gardé de chaque côté. Car l’agence où travaille Howard ne s’occupe que de communication entre les deux planètes Terre, de diplomatie. C’est donc ce souterrain qui fait office de Mur de Berlin et l’univers parallèle du bloc soviétique. Cependant, au-delà de l’espionnage réel des années 80, l’existence d’un double soi-même multiplie les possibilités, la manipulation devenant ainsi plus simple et extrêmement tentante.
Avant de rencontrer Howard, nous faisons la connaissance de Baldwin, une tueuse impitoyable de « l’autre côté » comme il est appelé, et qui s’occupe surtout d’assassinats politiques. Son contact est Clare, une jeune femme inquiétante sous des atours charmants. Dès le départ, il est donc bien question de dissimulation, d’échanges d’informations, sachant que l’existence de cet autre monde reste farouchement cachée.
Howard constitue le quidam dont la vie va basculer en rencontrant son double : ce dernier n’a que de très lointains rapports avec lui. En effet, lors de la découverte de cet autre monde, dans les années 80, par un scientifique cherchant à passer à l’Ouest, les deux mondes n’avaient aucune distinction et étaient de parfaites copies, ce qui inclue la vie des personnes et leurs actions autant que leurs péripéties. Mais à partir du premier échange, les choses ont évolué différemment et les destins des doubles ont commencé à diverger.
J.K. Simmons, que vous connaissez sans doute pour être l’alter ego de notre rédac chef, à savoir l’intraitable J. Jonah Jameson du Daily Bugle dans les adaptations de Spider-Man par Sam Raimi, mais qui tient également un des deux rôles principaux dans le terrible WHIPLASH de Damien Chazelle, incarne les deux Howard avec un talent époustouflant. Il parvient à nous faire reconnaître ces deux personnages tellement ils diffèrent dans leurs attitudes et leurs expressions.
Le reste du casting est au diapason, chaque second rôle ayant sa propre histoire à défendre. Baldwin devient immédiatement notre protégée, tandis que le méprisable Peter Quayle, attaché diplomatique et responsable de la mission qui occupe Howard, se révèle très humain face à la situation inextricable dans laquelle il se retrouve.
Dans chaque saison, l’épisode 6 revient sur le passé de ce monde parallèle, à travers un personnage secondaire nécessaire. Ces épisodes permettent également aux scénaristes de ne pas orienter le spectateur : la série ne comporte ni bons, ni méchants. Tous cherchent simplement à atteindre leurs objectifs.
Afin de ne pas déflorer encore plus la série, je passe sous silence les autres rôles principaux, impeccablement tenus par leurs actrices et acteurs respectifs.
MusiqueLa musique est composée par Jeff Russo, un musicien prolixe qui compte également THE UMBRELLA ACADEMY, LEGION, THE NIGHT OF, FARGO et STAR TREK: DISCOVERY parmi son tableau de chasse. Il a d’ailleurs été récompensé sur certains de ces travaux. Il fait également partie de deux formations de rock que je ne connais pas : Tonic et Low Stars.
De manière générale, si vous regardez la liste des chansons de la série dans mon lien en début d’article, vous verrez que la tonalité globale penche vers de la musique classique ou des titres mélancoliques. Tout comme ses décors parfois décatis et sa photo un peu grise, telle que Berlin apparaît souvent dans l’imaginaire collectif, la bande son concorde.
A ce titre, le générique d’ouverture, qui a gagné un Emmy Awards, donne tout à fait le ton : des violons et violoncelles nous traînent sous des bâtiments néo-brutalistes gigantesques, dans des bureaux aux rangées interminable de classeurs, tout en développant le thème du jeu de go, qui forme le labyrinthe kafkaïen dans lequel se trouvent les personnages, pions noirs ou blancs.
OutroRelecture efficace de la guerre froide, COUNTERPART possède tout de même un aspect science-fictionnel qui interroge nos credos : qui serions-nous dans cet autre monde ? Aurions-nous péri de la pandémie qui y sévit, celle-ci étant une grippe foudroyante ? Voir les personnages de l’autre côté effectuer des gestes barrières et mettre des masques nous met forcément mal à l’aise en nos temps de confinement.
Comme le travail des diplomates qui s’échangent des informations sur les mouvements terrestres ou la qualité de l’air, la série nous demande si nos choix sont les bons, si notre technologie est suffisante, si un autre modèle pourrait voir le jour. Les possibilités semblent infinies.
Pourtant, faute d’audience, la série s’arrête au bout de deux saisons, se concluant parfaitement sur un cliffhanger forcément étonnant mais parfaitement logique et assez sombre. C’est à la fois très décevant, tant les aventures futures auraient pu être imaginatives, mais aussi rassurant : aucun personnage n’est laissé à l’abandon et toutes les histoires sont closes. Personnellement, j’ai regardé les vingt épisodes en quelques jours, car malgré le manque d’action (ne vous inquiétez pas : il y en a quand même), la série m’a captivé de bout en bout.
La BO du jour : Big White Cloud par John Cale.
</em>
oh, je connaissais pas du tout, mais c’est intrigant !
et je vois qu’il y a Stephen Rea, aussi ?
Oui, mais il a un petit rôle récurrent. Franchement je ne sais pas pourquoi je n’ai mis que quatre étoiles. Ca en vaut 5.
Salut Cyrille
Je ne connaissais absolument pas cette série mais il va falloir que je traverse un couloir pour être dans un monde où il n y a plus d abonnement ocs, netflix etc…
et découvrir cette œuvre de toute urgence!
Visiblement il y a tous les thèmes que j aime et comporte du beau monde : espionnage, vie parallèle…
l article n a cessé de me surprendre :
Je vois d abord un espion qui joue au go ; j ai pensé alors à Shibumi de Trévenian ; ensuite le passage à un monde parallèle et la rencontre de son double ;
L acteur principal, J.K. Simmons ; le compositeur Jeff Russo je viens de finir Fargo saison 3, incroyable (et m attaque ce soir à la saison 3 de Leftlovers)
Enfin la question de savoir si nous faisions les bons choix, j ai fait le lien avec la mini série Devs, série Kubrickienne magnifique.
Merci pour la découverte !!
Salut Steve, merci pour le retour !
Je n’ai pas vu Devs et pas encore Fargo mais tu donnes envie. Surtout Devs en fait mais je ne sais pas encore où le voir.
La série est parfaitement pitchée. Ça donne envie.
Mais pour moi, avant d’être JJ Jameson, JK Simmons est l’inoubliable Schillinger, le chef de la Fraternité aryenne dans Oz. Le genre de bad guy que l’on n’oublie pas…
Merci Bob Marone !
N’ayant malheureusement vu que quelques épisodes de OZ, je ne suis pas légitime pour en parler mais tu as totalement raison. Comme j’ai pu finir The Wire, The Sopranos, Justified et d’autres l’année dernière, tous les espoirs sont permis : je la verrai un jour.
Cet article constitue une total découverte en ce que me concerne.
Qui serions-nous dans cet autre monde ? – Une question fascinante. Je présume que les réponses mettent en lumière l’incidence prépondérante de l’éducation du milieu dans lequel on évolue. Que tous les épisodes doivent traiter en filigrane de la question de l’identité, de la personnalité profonde de l’individu, des invariants.
Comme d’habitude, merci beaucoup pour le développement sur la BO : je sais ce que je vais écouter aujourd’hui. 😀
Merci Présence ! Tu as raison : il y a une certaine réflexion sur notre éducation, ce qu’on aurait pu devenir, sur les choix qui nous forgent. Et c’est effectivement fascinant.
J’espère que tu as pu voir le générique !
ça a l’air profond.
je note ça si jamais ça tombe sous mon radar..;j’en doute parce que la tv est collégiale chez nous et on essaie de trouver des programmes fédérateurs…
donc en ce moment c’est…..
L’ATTAQUE DES TITANS SAISON 3….tin tin tin tin tin tin….
ça fait du bien de redevenir un otaku!
la poche culturelle où on nous casse pas les couilles avec des histoires de mâles blancs dominants etc…
Ah ah merci Eddy ! Pas trop pour les enfants quand même, ce COUNTERPART.
Je tiens à préciser que si au départ ce n’est que la 5ème série que je présente ici, c’est parce que j’avais écrit cet article avant même d’avoir vu un épisode de SENSE8. Et le titre vous donne la puce à l’oreille aussi : je l’ai écrit après mon article sur MEKA.
« Pourtant, faute d’audience, la série s’arrête au bout de deux saisons, se concluant parfaitement sur un cliffhanger forcément étonnant mais parfaitement logique et assez sombre. C’est à la fois très décevant, tant les aventures futures auraient pu être imaginatives, mais aussi rassurant : aucun personnage n’est laissé à l’abandon et toutes les histoires sont closes. »
Alors moi une série qui se termine en 2 saisons en général ça me rend heureux^^ ça fait que ce ne sera pas dilué éternellement jusqu’à n’avoir plus aucun intérêt, ou jusqu’à ce que je me lasse…comme avec 90% des séries (abandonné GoT, abandonné l’attaque des titans, et même pas envie d’y revenir de peur d’être déçu ou…juste pas envie en fait, la page est tournée.)
Mais après tu parles de cliffhanger. Un cliffhanger final c’et pas cool en général.
Mais tu dis aussi que toutes les histoires sont closes.
Béh c’est quoi comme genre de cliffhanger alors ? En général ça laisse sur un truc inachevé justement.
Merci Matt, tu as raison, ce n’est pas vraiment un cliffhanger : on peut très bien extrapoler sur la suite des événements. D’où une fin concluante. Peut-être aurais-je dû dire « ouverte » mais je ne suis pas certain que ce soit le cas également.
Ça a l’air chouette quoique le côté glacial (ça s’appelle la « guerre froide » d’ailleurs) me dérange systématiquement. Mais le côté réflexif a en revanche l’air assez passionnant.
Je le note dans un coin si jamais j’ai le temps entre les programmes collégiaux avec ma femme (séries-TV et films), avec mes enfants (séries animées et films), et mes petites plages tout seul quand tout le monde est couché… (sans compter les lectures)…
La BO : Je ne connaissais pas cette chanson. C’est cool.
Merci Tornado ! Si ce n’est pas fait je te conseille de regarder le générique, il devrait te parler et te plaire.
La BO : je ne la connaissais pas non plus avant, elle est dans la série (pour ces articles, je mets systématiquement un titre tiré de la bande son de la série).
Je reconnais là le serial watcher : je n’ai jamais entendu parler de cette série et tout porte à croire que je m’y serais intéressé si et seulement si j’avais l’abonnement pour Starz ce qui ne risque pas d’arriver vu qu’un seul abonnement à Netflix, chaîne bien plus généraliste qu’un Disney par exemple me suffit.
J’aime bcp ces identités doubles et à terroir et le pitch me rappelle furieusement celui de DANS LA PEAU DE JOHN MALKOVITCH où un tiroir de bureau abritait un passe où accéder à des identités et des genres alternatifs.
Le générique effectivement Kafkaien est réussi et les instruments à vents avec parfois une pointe de violon yiddish font le job.
Autres hypothèses : un jour tu viendras à Paris ET je te présenterai mon frère un autre serial watcher. Vous allez vous adorer.
La BO : bof, c’est noyé dans la reverb’ et assez plat je trouve. Mais il est vrai que je ne suis pas le plus grand fan de John CAle.
Merci Bruce ! Je n’ai aucun mérite : je suis beaucoup de gens online qui regardent, lisent et écoutent beaucoup plus que moi, je ne fais que prendre dans leurs panels si je peux et qu’ils disent que c’est bien.
Pour les séries, je pense que OCS est nécessaire : ils ont les séries HBO. Mais bon, on ne peut pas tout avoir, je les reprendrai peut-être un jour, on verra, je sais en tout cas que j’ai vu ce que je devais voir en priorité.
Je serai ravi de rencontrer Steve dans son bar ! 😀
Il y un John Cale que j’aime beaucoup, c’est Paris 1919.
Vous serez toujours tous les bienvenus !
🙂
C’est marrant, comme certains rôles peuvent coller à la peau… En ce qui me concerne, la tête de JK Simmons m’évoque immédiatement Jonah Jameson, ce qui, du coup, ne me le rend pas trop sympathique. Mais il semblerait que dans cette série, il a un rôle (et même deux) très différent.
Je n’avais jamais entendu parler de cette série. Ton article est très vendeur. Cependant, la question de l’accessibilité est un premier frein pour moi. Je ne suis abonné qu’à Netflix et pour les séries des autres plateformes, c’est Système D. Et autant pour les BD, je suis prêt à pas mal chercher pour trouver les sources adéquates, autant pour les séries, j’ai moins de patience (il y a plus de pubs et de sites foireux, aussi…)
Mais peut-être que mon double d’un autre monde le regardera, qui sait ?
Merci beaucoup JP ! Tu as raison pour les sites foireux et les pubs intempestives. Mais parfois c’est pratique. Pas tous les jours…
En attendant que ton double te raconte tout, tu as de quoi faire sur Netflix ! Il suffit de regarder mes vieux articles 🙂
J’arrive après la bataille pour cette série dont je n’ai jamais entendu parler ! Tu nous la vends fort bien, mais hélas n’étant sur aucune plateforme (Charles Ingalls attitude) je ne suis pas près de la voir 🙁
Simmons est un excellent acteur même s’il est surtout connu pour deux roles de caractériels odieux.
Bref je guetterai une éventuelle sortie en DVD 🙂 Merci à toi.
Merci pour ton retour Patrick !