Diviser pour mieux régner (Les FF de Morrison)

 

Fantastic Four: 1234 par Grant Morrison et Jae Lee

Article de :  PIERRE N

1ère publication le 26/09/18- MAJ le 06/03/22

VO : Marvel

VF : Panini

Marvel Knights où « l’Adulte Ère »  © Marvel Comics

Marvel Knights où « l’Adulte Ère »
© Marvel Comics

Cet article portera sur la mini-série FANTASTIC FOUR: 1234, parue initialement en 2001 et publiée à deux reprises chez Panini. Une réédition en VO est prévue pour octobre, à l’occasion d’une collection spéciale, célébrant les 20 ans du label Marvel Knights.

En dépit de son arrivée tonitruante chez Marvel à l’aube des années 2000 et en dehors de son indéniable magnum opus qu’est NEW X-MEN, Grant Morrison n’a finalement pas accouché d’une production pléthorique chez la maison des idées (l’écossais avec déjà fait une infidélité à DC lors des années 90, en s’occupant de la mini-série SKRULL KILL KREW avec l’aide de son futur ex-padawan Mark Millar), là où son pote Peter Milligan s’est finalement montré plus productif mais aussi plus inégal, alternant les oeuvres inspirées (X-STATIX, TANGLED WEB) et les travaux alimentaires (ELEKTRA, X-MEN).

Après une entrée en matière réussie avec la mini-série MARVEL BOY (dont la suite annoncée ne vit jamais le jour malheureusement), Morrison s’est ensuite attaqué à une des trois équipes phares de la maison d’édition. Puisque les élèves de Xavier étaient d’ores et déjà sous sa coupe, et alors que les Vengeurs étaient dans les mains d’autres scénaristes (avec d’un côté un Busiek occupé à faire dans le néo-old-school, et de l’autre un Millar qui aillait bientôt débuter son run sur les Ultimates en les agrémentant à la sauce AUTHORITY), il ne restait plus à Morrison, en bon fan de Kirby, qu’à mettre brièvement la main sur l’équipe des Quatre Fantastiques (parallèlement au run de Pacheco et à la maxi-série de Larsen/Stephenson).

Grimm ne reste pas de marbre face aux arguments de Doom  © Marvel Comics

Grimm ne reste pas de marbre face aux arguments de Doom
© Marvel Comics

Contrairement à un Waid qui mettra en avant quelques mois plus tard la fonction exploratrice du groupe dès le tout premier épisode de son run  (cette mini-série se termine quant à elle justement au moment où ce type de virée cosmique s’annonce à l’horizon), Morrison privilégie un cadre relativement plus terre-à-erre, délaissant la Zone Négative et tous ces autres lieux maintes fois visités par le groupe.

De la part d’un scénariste aussi doué pour manier des concepts bigger than life de science-fiction, cela peut paraître assez frustrant d’opter pour une voie moins ample et spectaculaire (faire la part belle à l’intimiste dans un premier temps, puis à la dose d’action cathartique), mais cela s’explique par les propos du scénariste concernant son choix d’angle narratif (Morrison le confirme en interview, allant même jusqu’à comparer l’ambiance morose de sa mini-série à celles des travaux de Chris Ware).

Alicia Masters, à la fois aveugle et clairvoyante  © Marvel Comics

Alicia Masters, à la fois aveugle et clairvoyante
© Marvel Comics

L’atmosphère se veut nettement plus sombre, tendue et crépusculaire qu’à l’accoutumée (sous la plume du scénariste, les chamailleries entre les membres et le mauvais traitement de Ben Grimm à l’hôpital prennent même une tournure plus abrasive), et le scénariste ne se prive pas de mettre à mal une famille esseulée en l’absence de son chef, trop occupé à cogiter dans ses quartiers pour déjouer les plans d’un Fatalis toujours aussi revanchard et pernicieux.
Ce vernis de noirceur ne doit pas pour autant faire oublier la démarche du scénariste, consistant en une forme de retour aux sources à peine déguisé (certes moins flagrant qu’un Byrne redonnant à la Chose son allure des origines ou qu’un DeFalco ignorant les développements d’un Simonson sur Fatalis pour mieux revenir à une vision traditionnelle, plus typée canal historique).
Cette approche se reflète également dans le choix des adversaires (Docteur Fatalis, Namor, l’Homme-Taupe), ayant tous en commun d’être apparus (voire réapparus dans le cas du prince des mers), au cours de ces premiers numéros (il ne manque guère plus que l’oublié Miracle Man et les Skrulls pour compléter le tableau).

Là où Morrison se démarque, c’est que bien souvent les autres créatifs ont tendance à se tourner vers la période Sinnott pour rendre hommage au run de Lee & Kirby, tant en terme de tonalité que de visuels. Plutôt que d’aller dans cette direction maintes fois explorée, Morrison a voulu renouer avec les composantes des tout premiers numéros de la série, lorsque la formule n’avait pas encore été raffinée, et alors que la nature hybride des histoires reflétait un changement de paradigme, une sorte de chaînon manquant appelé à s’estomper au fil des numéros, celui de la passation de pouvoir progressive entre les comics de monstres géants des 50’s (Fing Fang Foom & co), produits à la pelle par Stan Lee chez Atlas, et la nouvelle génération des séries de super-héros à problèmes de l’ère Marvel des 60’s.
Tout comme Hulk, le personnage d’Hank Pym est également révélateur de ces tendances imbriquées, puisqu’il passera assez vite d’un rôle à un autre (le civil confronté à une situation extraordinaire, digne du film L’HOMME QUI RÉTRÉCIT, se muant assez vite en super-héros par la suite).

Être ou ne pas être un monstre ?  © Marvel Comics

Être ou ne pas être un monstre ?
© Marvel Comics

La note d’intention est donc claire : Morrison souhaite revenir à l’ambiance plus tendue des tout premiers numéros de la série, avant l’entrée en scène d’Alicia Masters et Willie Lumpkin, avant que l’équipe ne devienne la coqueluche des médias plutôt que des parias discrets comme les X-Men (la différence de perception des deux équipes auprès du public étant bien encapsulé dans un numéro de MARVELS), et avant que Grimm ne mentionne régulièrement sa tante Pétunia en usant de catchphrases populaires. En bref, avant que le ton ne finisse graduellement par s’adoucir, avec l’émergence d’une atmosphère plus enjouée et bon enfant (les pitreries de Ben Grimm et les farces dont il est victime par la faute des voyous de Yancee Street, les FF poursuivis par leurs fans hystériques, tels les Fab Four à la même période, durant la Beatlemania).

Cette évolution est particulièrement significative avec l’assagissement progressif de la Chose, l’homme amer des débuts, en mesure de sauter à la gorge de son meilleur ami à tout moment, se muant peu à peu en tonton rigolo de Franklin, visiblement plus à l’aise avec son apparence et le regard que lui portent les autres. Pour retrouver ce Ben Grimm originel, Morrison a donc recours a une astuce tout à fait raccord avec un des éléments-clés de la première apparition de Fatalis (les sentiments initiaux de Ben Grimm envers Susan Storm avant l’acquisition de leurs pouvoirs, l’ambivalence d’un Namor pas dépourvu de noblesse, changeant de camp comme de chemise ; Morrison a visiblement bien potassé le sujet).

La tentation charnelle sonne à la porte  © Marvel Comics

La tentation charnelle sonne à la porte
© Marvel Comics

L’exercice de l’exhumation des ingrédients initiaux peut s’avérer délicat, surtout s’il s’agit d’éviter de tomber dans l’écueil d’un exercice de style rétro à tendance nostalgique, or Morrison a démontré qu’il sait amalgamer d’anciens éléments avec de nouveaux apports pour éviter de tourner en rond et impulser une nouvelle dynamique. Morrison les fait donc chuter du Baxter Building, leur propre tour d’ivoire, dans un démarche de déconstruction méthodique, pour mieux leur faire remonter peu à peu la pente.

Pour ce faire, Morrison ramène le Prime Mover, un ancien deus ex machina de Fatalis (provenant du fameux cycle de Jim Steranko sur Nick Fury dans STRANGE TALES), rien de moins qu’un prétexte narratif bien pratique, permettant au scénariste de pousser les curseurs comportementaux tout en réussissant à retomber sur ses pattes in extremis avec une science consommée du dérapage contrôlé. À ceux qui l’accusent de trop malmener les personnages ou d’avoir la main lourde en terme de noirceur, l’auteur peut leur rétorquer que de toute façon les personnages ne sont pas dans leur état d’esprit habituel, chamboulés qu’ils sont par l’émergence de vieilles rancoeurs et de désirs enfouis (à contrario, le comportement des civils particulièrement désagréables n’a ni excuses ni circonstances atténuantes).

King Kong et Godzilla n’ont qu’à bien se tenir  © Marvel Comics

King Kong et Godzilla n’ont qu’à bien se tenir
© Marvel Comics

L’inconvénient est que le format de la mini-série ne lui laisse qu’une place limitée pour manoeuvrer, impliquant d’enclencher le parachute et de commencer à ranger les jouets dès lors que la fin se profile, quitte à sacrifier ses ambitions sur l’autel d’une conclusion un brin hâtive, permise par le génie de Reed Richards, faisant lui aussi figure de deus ex machina personnifié, dont l’intellect permet de pratiquement tout résoudre et de repousser les barrières de l’impossible.

Si Morrison modèle un portrait à charge d’un Mr. Richards plus si fantastique pendant une grosse portion de l’histoire (certaines pistes suggérées ou démenties comme le syndrome d’Asperger ou encore le concept du tulpa), il se rattrape sur la fin en lui redonnant un certain éclat et l’aura qui lui est dû.

Bien que votre serviteur ne soit pas forcément le plus grand amateur du virage stylistique de Jae Lee, opéré à partir de son HELLSHOCK (l’éloignant dès lors de certaines de ses influences encore perceptibles du temps de ses épisodes de NAMOR, entre la virtuosité d’un Sienkiewicz, les ombres d’un Mignola et la rugosité d’un Bisley) son approche convient ici tout à fait à l’humeur narrative et à l’attitude de l’orgueilleux Namor.
La gestuelle d’un Fatalis reflète bien la rigidité inflexible des personnages statiques de Jae Lee, tous occupés qu’ils sont à prendre la pose en faisant la gueule (à tel point que lorsque Alicia Masters se mêle à ses statues, l’organique et la matière inerte ne dépareillent pas tant que ça, égaux dans leurs postures figées).

José Villarrubia, le plus inspiré du trio créatif ?  © Marvel Comics

José Villarrubia, le plus inspiré du trio créatif ?
© Marvel Comics

Sur ce plan-là, il est intéressant d’observer la différence de traitement graphique d’un même personnage à quelques années de distance, le rendu visuel contrastant ainsi d’autant plus avec la façon dont Lee représentait autrefois Fatalis et le prince des mers, plus expressifs et avec une forme d’outrance typique des tendances visuelles du mainstream des 90’s (bouches grandes ouvertes à s’en déchirer les joues, veines saillantes, inflation musculaire, longues chevelures, etc…). Celui-ci a tracé par la suite son propre sillon, à base de photo-réalisme froid et d’esthétique aseptisé, la nervosité bouillonnante laissant place à un apaisement plus sobre, perdant en énergie brute et en intensité ce qu’il gagne en grâce et en élégance.

Lee a également un atout dans sa manche de premier ordre qu’il convient de ne pas omettre : le travail remarquable du coloriste José Villarrubia, dont la palette subtile et nuancée mêle les teintes bleutées et grisâtres pour un résultat véritablement somptueux, renforçant l’atmosphère pesante de l’ensemble et la dimension oppressante de cette grisaille urbaine ambiante.

Namor et la Torche, un duo qui va de soi depuis le Golden Age  © Marvel Comics

Namor et la Torche, un duo qui va de soi depuis le Golden Age
© Marvel Comics

En guise de bonus appréciable pour les complétistes et les fans du scénariste, le recueil contient aussi une histoire courte, mettant en scène un Nick Fury toujours aussi roublard, et constituant une sorte de préambule à un projet de reprise du titre de l’espion borgne (faute d’un feu vert de la part de Bill Jemas, Morrison reformulera le projet chez Vertigo, donnant ainsi naissance à THE FILTH).

Fidèle à ses marottes thématiques et à une volonté de lorgner sur la représentation fantaisiste des plus fameux espions fictionnels des 60’s (passant par l’usage d’atmosphère psychédélique et surréaliste à la Steranko), Morrison profite des faux-semblants propres au monde de l’espionnage (tout n’est que leurre, illusion et mise en scène, un peu comme dans l’intro du premier MISSION : IMPOSSIBLE de De Palma) pour multiplier les retournements de situations les plus invraisemblables et rocambolesques. Une one-shot plaisant à défaut d’un incontournable.

Si le scénariste s’y montre moins inventif et innovant que sur MARVEL BOY et NEW X-MEN, cette mini-série n’a pas pour autant à rougir de la comparaison avec les runs de la série régulière. Du reste, il est aisé de lui préférer la réussite éclatante d’autres récits auto-contenus, tel ce must qu’est le THE END  de Davis (sans doute ce qui s’est fait de mieux sur le quatuor lors de cette décennie).

Cover de Bajram pour les 20 ans de Panini.

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Vous avez été nombreux à nous réclamer le FF de Grant Morrison et Jae Lee. Pierre N vous en dresse l’état des lieux complet chez Bruce Lit.

La BO du jour:
Cette fois c’est la bonne, le Docteur Fatalis a trouvé un moyen de vaincre la First Family en gardant sa némésis pour la fin, à moins que les marionnettes ne se retournent contre celui qui les manipule…

66 comments

  • matt & Maticien  

    Article érudit qui remet bien en perspective ce travail et donne à voir la spécificité de ce run. on a envie découvrir cette nouvelle facette des 4F. Les illustrations choisies sont très parlantes

  • Matt  

    L’image ou Namor se pointe en mode « yo j’suis trop sexy, you want some ? » on a quand même envie de lui foutre un genou dans les valseuses, non ? Quel fouteur de merde celui-là.

    Je n’ai pas lu cette mini mais ça semble sympa. Et puis j’aime bien Jea Lee. Les FF ne me passionnent pas mais pourquoi pas ?

    • PierreN  

      « Quel fouteur de merde celui-là. »

      Ça peut aussi participer à son intérêt, puisque il dénote au niveau du comportement de monarque à l’ego prononcé (le Alain Delon des mers comme dirait Bruce) et d’une ambiguïté au niveau des changements d’allégeances (les Défenseurs et son association de longue date avec Fatalis, les Illuminati et sa version négative) Toutes ces spécificités qui en font une véritable « wild card », un chien dans un jeu de quilles (et un dragouilleur obsédé par toutes les blondes qu’il croise).

  • Présence  

    Je ressors de la lecture de cet article assez déconcerté. Ce fut un vrai plaisir de voir ainsi cette histoire recontextualiser, à la fois dans la carrière de Grant Morrison, à la fois par rapport aux orientations des séries contemporaines de cette histoire, et à la fois par rapport à l’histoire éditoriale des FF. Tu restitues la logique de l’approche du scénariste avec une élégance épatante.

    La description de l’évolution de ‘esthétisme des dessins de Jae Lee est tout autant éclairante. Du coup, en cumulant ces points positifs, je me disais que l’article finirait par un paragraphe abordant ce qui a pu te déplaire pour aboutir à une note de 3,5 étoiles, et je n’ai pas trouvé. Peut-être que mon cerveau a inconsciemment filtré tous les points négatifs au fur et à mesure de ma lecture ?

    J’ai suivi le lien sur facebook hier menant sur un article de CBR dans lequel Morrison explicite le sous-texte sexuel à partir duquel il est parti pour vicier la dynamique de groupe du quatuor, très éclairant, à la fois pour exprimer clairement le malaise au sein de l’équipe, à la fois comme explication de la démarche conceptuelle du scénariste pour définir le carburant de son histoire. C’est un réict que j’avais beaucoup aimé pour les raisons que tu cites : un bel hommage à l’époque de Kirby avant Sinnott, avec une direction originale qui n’appartient qu’à Morrison, et un parti pris graphique très affirmé.

    • PierreN  

      Et la façon dont les civils dont les civils sont écrits parfois, laissant un peu circonspect (le comportement des FF est affecté par la machine de Fatalis au moins, alors que les membres du service hospitalier se montre pratiquement odieux avec un Ben Grimm diminué).

  • Manu  

    Les dessins sont vraiment sympa, en effet. Pas mon style préféré mais ça colle bien a l’ambiance.
    Moi non plus je ne suis pas fan plus que ça dès FF, mais la curiosité me donne envie de lire tout ça. Pour le scénario… Hmmm… Faut voir. Avec le temps je deviens assez difficile

  • Eddy Vanleffe  

    J’avais bien aimé cette série. elle ne vient parasiter aucun autre récit. la conclusion est un peu « Deus Ex Machina » mais cela se révèle presque être inhérent à ce genre où les personnages sont trop intelligents pour le scénario.
    la grosse pluvalue de ce bouquin, c’est bien entendu le dessin de Jea lee et la colorisation.

    voilà ce que j’en disais:
    « Une fois de plus, l’ennemi de toujours concocte un plan pour détruire nos amis Fantastiques, en les attaquant cette fois à leur faiblesse la plus criante: leurs liens familiaux. En effet Grant Morrisson pense que la première famille Marvel est la plus dysfonctionnelle qui soit. Il les sépare donc, le couple d’abord (facile) puis les amis de toujours mais au bout du compte Quel intellect est supérieur? Celui de Fatalis ou de Richards? Chut! chut! Ne soufflez pas! Le scénar basique de Momo s’efface sous la pesanteur de son écriture qui telle la pluie salit tout avant de le laver. Les dialogues sont donc excellents. Mais ce qui ressort, ce sont les magnifiques planches de Jae Lee, sombres, dont les ombres cassées soulignent les cernes, les lèvres gercées et tous les tourments de héros fatigués. Les couleurs de Villarubia sont sublimes et si tous les comics avaient cette palette, on irait les lire dans les musées. »

  • Patrick 6  

    Un bel article fluide et précis ! A vrai dire je n’ai gardé que très peu de souvenirs de cette mini-série à part ceux du graphisme époustouflant de Jae Lee ! Il faudrait que je la relise pour confirmer cette impression, mais j’avais gardé l’image d’une série sympa mais un peu dispensable, où beaucoup de bonnes idées sont amenées sans être pleinement développées.

  • Bruce lit  

    Merci pour la mise en contexte et cet avis objectif Pierre.
    Pour ma part, j’ai attentivement relu ce machin hier pour être en phase avec toi.
    Ce sera 2 étoiles pour moi. Oui, il s’agit certainement du plus beau travail de Jae Lee avec une superbe mise en couleurs.
    Pour le reste, ce torchon en guise de scénario est juste lamentable…
    Brouillon, prétentieux, plein de plott holes à chaque page.

    -Ainsi, lorsque Ben Grimm disparaît et que NY est attaqué, la priorité de Jane est de se faire sauter par Namor ?
    – La plus grande peur de Ben Grimm est de retrouver son apparence humaine et d’être amputé du bras droit ? C’est n’importe quoi !
    -Comme toujours avec Morrison, c’est une avalanche de scènes gratuites et stupides : Ben Grimm qui appelle à l’aide dans un hopital où on coupe les couilles des patients puis où l’infirmière baise avec le toubib derrière un rideau.

    -La scène où Namor roule du cul devant Jane qui réagit comme une nunuche est ridicule. Mais elle aura suffi à me bloquer 24 heures sur FB….

    -Les dialogues entre Jane et Alicia, tout droits sortis de Nous deux
    -Reed Richards qui dénoue tout (normal, c’ets un élastique, ahahaha, deux pages avant la fin, en ayant laissé son équipe affronter les plus terribles souffrances).

    -Les rapports humains pathétiques vus par Morrison incapable de retranscrire l’affection des personnages les uns pour les autres.
    En fait, comme d’habitude, le mégalochauve se sert de ses personnages pour ne parler que de lui : ce n’est pas Reed Richards qui est incapable d’empathie vis à vis des autres, mais lui !

    -Comme si ce n’était pas assez embrouillé comme ça, Morrison nous explique en deux pages que Richards est un connard, qu’il a tabassé une assistante étant jeune et que c’était la faute d’un Tulpa (histoire de ramener sa science à la fin de l’histoire avec un zeste de mysticisme à deux balles). Au final ni cette histoire de Tulpa, ni d’Asperger n’amènent rien à l’histoire, juste de la pose comme d’habitude.

    -Ben Grimm perd et retrouve son apparence sans que l’on comprenne pourquoi. Il se fait berner comme un stagiaire super héros, lui, le malin de l’équipe ! Au détour d’une page, il se retrouve avec Doom en plus QG des FF (oui, c’est un Bot) sans que personne ne se demande si c’est dangereux…

    -Quant à Johnny, il n’intéresse pas Morrison puisque’il n’apparaît que dans un minimum de séquence.

    -Une gestion calamiteuse des personnages et des unités de temps/lieux : Namor quitte Jane et revient et repart. Il est censé être sous l’eau. On le retrouve sous terre en train de casser la gueule à l’homme taupe. Alicia est otage sans que personne ne l’ait vue être kidnappée. Un Doombot géant arrive et disparaît, enfin c’est n’importe quoi.

    • Bruce lit  

      Enfin, bref, comme d’habitude Morrison pète plus haut que son cul et oublie / ignore que cette histoire de FF qui se déchire manipulée par Doom a déjà été écrite et mille fois mieux que ce torchon graisseux : ça s’appelle FF Vs Xmen et c’est signé Chris Claremont.

      • Eddy Vanleffe  

        Alors là si tu mes prends par les sentiments…

        cette mini est sans doute le meilleur crossover inter équipes.
        c’est pas la même pulsion de lecture. J’appuie pas sur le même bouton dans mon cerveau pour apprécier les deux lectures.
        La série de Momo est simple/synthétique/ plus pour un ambiance…
        L’autre exalte un sentiment de tolérance-de rédemption, d’humanité retrouvée et un Fatalis qui sort du cadre, dépasse tout le monde. un vrai plan machiavélique, pas un délire de maître du monde…

      • Matt  

        J’ai pas lu la mini de Momo, mais justement le comportement pas logique des persos, ça fait pas partie du plan de Doom avec une machine ou je ne sais quoi ?

        Je vois pas trop le rapport avec FF vs X-men. J’aime beaucoup le récit de Claremont mais ça n’a pas l’air d’être la même chose. Les X-men vont voir Fatalis et ce dernier n’a même pas spécialement de plan méchant il me semble. Sauf qu’il a écrit un journal pour piéger les FF il y a longtemps et ça a des conséquences à ce moment là.

      • Bruce lit  

        Parce que c’est stupide….
        Parce que tu le monde sait qu’exprimer ses fantasmes à haute voix devant l’objet du fantasme est chose commune
        Parce que nous sommes à l’époque où MJ se fait larguer pour Tante May, Scott Summers emballe Emma Frost sur la tombe de sa femme, un peu plus, un peu moins…hein…
        La perspective du divorce Reed / Jane a d’ailleurs plané pendant Civil War. Ils en ont de la chance de pas être passés à la moulinette les RIchards.

        Facebook : m’a interdit de poster le teaser de ce matin pour contenu indésirable. C’était l’image de Namor qui roule du cul suffisamment pour dérange les algorithmes. Cette semaine un copain et Cyrille je crois ont été bloqués pour avoir oser poster ça sur leur mur. Avec la polémique Vivès retiré des librairies parce qu’il met en scène des enfants nus, ça fait quand même cherot du gnon le puritanisme….Il semblerait cependant qu’appeler au Djihad soit plus facile….

        FF vs X : la trame est la même si l’on y réfléchit. Doom fait imploser les FF avec le même point de départ : et si Reed avait volontairement irradiés ses amis aux rayons cosmiques : Jane doute de son mari, Ben lui fout un pain dans la tronche, Johnny brûle accidentellement Storm, Reed flanche et doute de lui. Doom, lui passe pour le sauveur de Kitty Pryde. Une histoire toute en introspection et en sensibilité tellement plus profonde que ce chewing gum sans saveur que Morrison crache à la gueule de son lecteur.

      • Matt  

        Tu réagis un peu violemment quand même non ?
        Facilité d’écriture pour que le lecteur comprenne plus vite peut être. Format court de l’histoire = moins de subtilité pour aller au fait.

        Enfin je sais que toi et Morrison ça marche pas du tout^^

      • PierreN  

        « Ben Grimm perd et retrouve son apparence sans que l’on comprenne pourquoi. »

        Ça c’est lié à la tour temporelle (une variation de la machine à voyager dans le temps de Fatalis), raison pour laquelle sa mémoire correspond au Ben Grimm d’avant Fantastic Four #1 (le Ben Grimm militaire/pilote pas insensible au charme de Sue, avant que la rencontre avec Alicia ne supplante cette piste passagère).

        « La perspective du divorce Reed / Jane a d’ailleurs plané pendant Civil War. »

        Et aussi et surtout du temps du run de Gerry Conway des années 70 (#147 et des poussières). Susan ira même jusqu’à envoyer les papiers du divorce à un Reed dévasté*, mais contre toute-attente, l’imprévisible Namor* aidera le couple à se rabibocher. Et oui cette tête de lard de Namor a parfois ses bons moments.

        *L’occasion pour Bucker de copier sans vergogne une case de Buscema (un gros plan sur une main tenant les papelards en question).

        *Ça doit être Byrne qui a du expliquer les sautes d’humeur de l’atlante grâce à un problème sanguin (mouais).

        « Je trouve le récit FF vs X-men plus poignant et 1234 plus froid et clinique »
        « Si Morrisson devait être quelqu’un dans cette histoire, il serait Fatalis. »

        C’est aussi ce que je me suis dit.

        « Tu parles de MARVELS que j’ai lu il y a longtemps. On y aperçoit les X-Men et les FF ? Je n’en ai aucun souvenir. »

        Oui puisque chaque numéro développe des axes complémentaires : l’émergence des premiers héros du Golden Age dans le 1, l’envers du décor de l’arrivée de Galactus sur Terre dans le 3, et la mort de Gwen Stacy comme bascule d’une ère finissante et du début d’une autre (un Bronze Age résolument moins optimiste).

        Dans le 2, c’est la seconde vague héroïque des 60’s selon diverses perspectives : d’un côté les mutants très mal vus par la population, un Phil Sheldon hanté par la réplique de Scott Summers (« ils n’en valent pas la peine » ou quelque chose de ce genre) et de l’autre des FF adulés à l’approche du mariage de Reed & Sue, un couple plus « glamour » et en vogue que la pauvre petite mutante recueillie par les Sheldon.
        D’un côté les stars en mesure de faire la une des magazines people, et de l’autre les laissés pour comptes de l’Amérique (la communauté mutante et ses défenseurs méprisés, sans oublier Spidey le hors-la-loi et un Hulk marginalisé).

      • Présence  

        J’avais également été sensible à ces comportements paroxystiques qui pour moi évoquait des individus se débattant dans un état de dépression et de désespoir.

  • JP Nguyen  

    C’est un article qui vend très bien cette mini. Les images choisies sont très chouettes.
    Pour l’avoir pris en VF à l’époque, j’en garde toutefois l’impression d’un récit joliment dessiné mais pas très agréable à lire. Un peu comme Bruce, l’enchaînement des évènements me paraissait bizarre, mal raconté et peu immersif. Dommage, avec un Jae Lee aussi appliqué, on aurait aimé une meilleure histoire.

  • Matt  

    J’ai une question bête : sur le scan « king kong et godzilla… » quelle est la nécessité de couper l’image en 3 avec des barres blanches ?
    C’est un truc que je vois souvent dans les comics chez les auteurs qui font de la mise en page originale. Parfois on a une image entière mais elle est coupée sans aucune raison pour faire comme s’il y avait plusieurs images.

  • Matt  

    Pour être plus clair : je comprends bien que ça justifie la présence du personnage de la torche 3 fois, mais à côté de ça l’ordre des cases de gauche à droite ne montre pas l’action dans le bon ordre^^ C’est d’abord la case du milieu, etc.
    Et dans les comics Spider-man on voit souvent plusieurs dessins de Spidey pour simuler ses acrobaties dans une même image, et c’est pas gênant. Pour moi ça gâche un peu le dessin de le découper comme ça.

    • Eddy Vanleffe  

      C’est procédé évoquant le travelling.
      Hergé l’utilise pour simuler la progression de Tintin dans les montages su Tibet.
      ici c’est la Torche qui appelle les trois autres, toute cette BD étant une illustration de la séparation… Non moi cette page, je la trouve bien vue…

      • Matt  

        Mais chez Hergé, Tintin va toujours de gauche à droite, et ce n’est pas un mouvement rapide. ça fonctionne.
        Là non seulement c’est pas dans le bon ordre. D’abord faut regarder le milieu (qui contient déjà la trace de son futur passage pour fermer le 4…), puis à gauche, puis re le milieu, puis à droite.

        Non moi j’aurais préféré une simple illustration sans découpage^^

        • Eddy Vanleffe  

          oui c’est vrai que le sens cloche…
          erreur d’édition sur le volume? La planche est-elle à l’envers?
          Je ne sais pas.
          mais je retiens d’avantage l’idée des trois perception de l’appel de manière séparée…
          mais c’est pas super clair, après sur du Morrisson/Lee, le résultat est forcément un peu « confus » …

        • Kaori  

          Les gars, ça forme le signal « 4 » que fait toujours la Torche… Il faut regarder en global ^^

  • Jyrille  

    Très très très bel article, érudit et argumenté. Evidemment je ne lirai sans doute jamais cela, mes connaissances et accointances avec les supers Marvel étant proches de zéro, mais au moins je sais de quoi il retourne : je suis fan de Morrison. A priori, d’après les réactions sur FB, tu es bien courageux de prendre sa défense sur cette histoire ! Et cela me semble réussi. Bravo.

    Faire le parallèle avec The Filth est très bien vu, je n’avais pas fait le rapprochement avec Nick Fury. Comme dans son run sur Batman, Morrison semble avoir bien étudié le sujet.

    Tu parles de MARVELS que j’ai lu il y a longtemps. On y aperçoit les X-Men et les FF ? Je n’en ai aucun souvenir.

    « allant même jusqu’à comparer l’ambiance morose de sa mini-série à celles des travaux de Chris Ware » : ah oui carrément ! J’en ai sur le feu, de Chris Ware. Allez, ce sera mon prochain article, c’est dit !

    J’ai bien aimé les dessins ici présentés de manière générale (je crois avoir déjà lu du Jae Lee je ne trouve pas ça désagréable).

    La BO : je n’ai qu’un seul Sly, son plus connu (There’s a riot going on), mais je ne suis jamais vraiment entré dedans. Alors que pris par titres, ça marche toujours. Ici ça ne déroge pas à la règle, de la bonne soul funk.

  • Tornado  

    Tout comme Présence, j’ai beaucoup aimé cette mini-série.
    Même le fait qu’à la première lecture il soit difficile de se l’imprimer est pour moi cohérent avec son côté onirique et vaporeux complètement volontaire.
    Mais à bien y regarder, il y a une manière conceptuelle d’aborder le sujet des FF qui sort quand même franchement du lot.
    Morrison pratique ici le procédé de déconstruction/reconstruction en reprenant tous les éléments inhérents à la mythologie des FF, ni plus ni moins.
    Son approche n’est pas seulement originale, elle est virtuose puisqu’elle est doublée d’une prise de recul avec, en contrepoint final, une conclusion en forme de constat sur la nécessité de faire évoluer un medium particulièrement infantile (tout pour me plaire), avec ses plots et ses subplots à rengaine moisie (voir Richards qui moque Fatalis en lui demandant d’arrêter ses guéguerres sans fin et infantiles, c’est clairement du 2nd degré de lecture sur ce début des années Marvel Knight qui tentèrent de faire grandir le lecteur et ses lectures).

    La construction en 1234 est une magnifique idée. Le concept, encore une fois (mais Omac l’a mieux expliqué que moi), est très fort.
    Les dessins de Jae Lee sont, comme dans les Inhumains, au diapason d’un récit quittant la linéarité pseudo-réaliste habituelle pour habiter les limbes d’un récit déconstruit et vaporeux.
    C’est, contrairement aux habituelles histoires de super-héros, un récit strictement intellectuel.

    Alors certes, c’est trop court avec cette phase de reconstruction menée en deux/deux (manqueraient trois/trois et quatre/quatre, quoi). C’est bourré d’ellipses à la Morrison est c’est incontestablement très poseur.
    Mais, quand même, c’est infiniment plus riche et plus exigeant comme lecture que le tout venant des comics de slips. Et malgré ses défauts, c’est une BD qui restera dans ma bibliothèque parce je sais que sa lecture sera toujours un événement en soi. Pour son approche conceptuelle, son esthétique onirique et son sous-texte passionnant.

    Une fois encore, c’est dingue de constater qu’on peut être proches dans la vie (je pense à certains de mes copains de chez moi mais aussi à Bruce), et avoir une grille de lecture tellement opposée parfois. Car moi la vie des FF et leur continuité j’en n’ai vraiment rien à faire. Par contre, lire une histoire des FF avec toute cette approche conceptuelle et cette mise en forme sophistiquée, ça m’interpellera toujours mille fois plus qu’une histoire mainstream façon soap/le méchant/le gentil/le traitre/le rédempteur/etc/etc/etc…

    Je comptais faire une chronique (maintes fois annoncée) de cette mini-série, mais manifestement Môssieur Pierre a pris un malin plaisir à me dépasser 5 mn avant (j’allais l’écrire d’un jour à l’autre lorsque Bruce m’a annoncé que Pierre lui avait envoyé en lousdé)…
    M’enfin, bonne chronique du Pierre, quand même…

    • Matt  

      C’est rai c’est dingue que les goûts personnels soient un truc qui entre en compte dans une grille de lecture ,-)

      Pour ma part je me situe un peu entre vous. Dans un sens, la continuité (dans une certaine mesure) me pousse à suivre les personnages. Parce que si je m’en foutais complètement du vécu et de la personnalité de ces personnages, je vois même pas pourquoi je lirais du super héros. C’est l’envie de les voir interagir quand on s’est attaché aux persos qui me pousse à en lire. Si c’était les aventures de Bibi, Bobby et Didi face au méchant Lord Darkmachin, je sais pas pourquoi je m’y intéresserais. A moins que ça parte de zéro et que ça établisse les personnages comme un comics indépendant, et que ça propose une bonne histoire.
      Donc je ne peux pas pardonner certains excès de n’importe quoi si je viens lire un truc sur des personnages que je « connais ».

      Mais d’un autre côté j’apprécie aussi les récits originaux sur la forme, visuellement inhabituels. Et qui bouscule légèrement la continuité. Je ne m’accroche pas aux petits détails infimes sur machin qui est redevenu copain avec truc alors qu’ils étaient fâchés, ça je m’en fous. Mais si Doom devient un pleurnichard, Johnny un tueur en série et Sue une allumeuse qui se noie dans des orgies, je vais lever un sourcil quand même…^^

  • Eddy Vanleffe  

    sur quelques commentaires la série passe de « lamentable » à « virtuose »…
    finalement, on voit ce qu’on veut y voir
    Je ne crois pas que Momo ait voulu asséner le message qu’il faille faire grandir les comics étant donné l’emphase et le retour au silver age assumé qu’il arbore sur All Star Superman

  • Tornado  

    Sans aller jusqu’à transformer un héros en psychopathe, savoir juste qui est le personnage à gros traits me suffit pour lire une histoire sur ce personnage. Et d’ailleurs, mes histoires préférées sur Batman sont toujours celles où le personnage n’est qu’un héros monolithique, mais dont l’histoire est super bien foutue et la BD super bien racontée dans la forme.
    Evidemment, je ne suis pas un robot et s’il y a des émotions c’est un bonus.

    J’ai fait une pause avec les Amazing Spiderman de mon enfance, là (Strange 201). C’est vraiment trop nunuche pour que j’arrive à lire plus de 10 épisodes d’affilée…

  • Tornado  

    @Eddy : relis les dernières pages de 1234. C’est vraiment ce qu’il dit (en fait c’est Susan qui parle) :
    -« Qu’est-ce qu’on t’a fait pour que tu passes tout ton temps et toute ton énergie à ces jeux stupides ?… Pourquoi te complaire dans cette rivalité infantile alors que tu pourrais soigner des gens ou conduire ton peuple jusque dans les étoiles ?… Des jouets… Franchement, tu devrais avoir honte. »

    Voilà, pour moi, le message est limpide.
    Et je suis fan de All Star Superman justement parce que Morrison a su reprendre le fond des comics old-school tout en changeant la forme. Ce qui change tout à mon sens. Car on sait bien qu’il n’y a guère que 10 histoires à raconter, mais une infinité de manières de le faire… 🙂

    • Eddy Vanleffe  

      Oui, mais je pense que c’est vraiment DOOM qu’elle trouve infantile…
      Au premier degré, le dialogue fonctionne du tonnerre: DOOM, un mec qui possède une intelligence et une technologie hors du commun qui gâche sa vie à essayer de mettre Reed minable. Dans le regard d’une épouse, cette femme qui nous donne l’impression d’être plus grands que nous sommes, peut d’un revers prononcer la sentence inverse: Doom n’est qu’un enfant à ses yeux.

      Après on peut y lire un double argument…mais GM est trop un amoureux du genre pour ne sortir cette phrase que dans le but de condamner le pouce en bas, une certaine façon d’écrire.
      il a écrit un essai sur les super héros. c’est un type impliqué pas un dédaigneux.

      • Bruce lit  

        Je ne me prononcerais pas sur ce qu’il a écrit pour DC puisque je n’y connais rien, mais franchement si vous arrivez à me convaincre de l’amour de Morrison pour les FF et les XMen, je vous tire mon chapeau.
        Les FF, je m’en fous, la plupart du temps leur continuité m’échappe. Je m’en tiens au concept de l’équipe. Et en fait, déshabillés de la culture super héroïque, leur histoire avec Doom ne tient pas la route. En fait cette partie d’échec avec Reed qui refuse d’y jouer est totalement superficielle.
        Il y a un gouffre entre les intentions de Morrison, souvent brillantes de raconter une histoire et ce qu’il raconte au final . Ces intentions que Tornado et Omac admirent. Moi je ne peux pas être indulgent avec ce style et cette narration hachée.

        • Bruce lit  

          Sinon, Pierre, très bonne légende Adulte ère !
          Je crois que la formule est de Aldo Nouri.

  • Ben Wawe  

    Très bel article, qui vend très bien une histoire qui ne le mérite pas.
    Morrison s’acharne à traiter froidement les FF en se coupant d’eux, de leurs liens et de leurs relations, pour en faire une étude clinique ; mais il nie ici le fondement du groupe et ce qui a fait sa place et son succès. S’il revient à d’éventuelles bases, c’est pour rejeter ce qui est intervenu par la suite, et s’est intégré au concept depuis.
    Ce serait comme garder uniquement le Batman de Détective comics 29, sans prendre le reste ; absurde et inutile.

    Mais, surtout, c’est mal raconté.
    La narration est mal fichue, les enchaînements sont grossiers, les réactions sont superficielles, et les rebondissements lourds ou glauques.
    En fait, j’ai l’impression que Morrison a eu l’idée d’un Doom littéralement créé par Reed, et a brodé très difficilement autour ; mais même ça, ça ne tient pas, que ça soit dans le principe général (ça tombe comme ça, pouf, dans la relation entre les deux), et dans l’histoire, sans préparation ou présentation sérieuses.

    1234 est une histoire grossière, qui cache la vacuité de son propos par une approche déshumanisée et sans émotion d’un groupe dont l’élément principal est l’humanité de leurs relations ; c’est con. Et vu que c’est écrit fin 90s/début 2000, ça se joue brillant et génial dans une posture branchée devenue insupportable.

    Mais bravo pour l’article.

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