Punisher : The End par Garth Ennis et Richard Corben
Première publication le 09 octobre 2014- Mise à jour le 07 février 2016.
VO : Marvel
VF: Panini
Sorti en 2004, Punisher The End est un One Shot écrit par Garth Ennis et illustré par Richard Corben, une légende vivante du Comics horrifique. Panini a édité ça en album cartonné en 2005 avec une bonne traduction et tout en papier glacé.
The End était une commande éditoriale de Marvel qui souhaitait positionner des scénaristes de renom (Chris Claremont pour les Xmen, Peter David pour Hulk) pour imaginer une fin aux grandes séries Marvel. Bien entendu, ces fins restent alternatives aux licences Marvel fructueuses toujours en cours.
Une interview de Richard Corben publiée dans Comic box il y a quelques années laissait entendre qu’en rupture d’éditeur, ce travail était essentiellement alimentaire. M’enfin, on ne va pas faire la fine bouche sachant qu’avec Garth Ennis au scénario, Corben ne disposait pas de n’importe qui ! Car, oui, on n’encensera jamais assez Garth Ennis pour le travail accompli sur Punisher.
Comme Frank Miller avant lui pour Daredevil, Ennis s’est approprié cette franchise pour recréer un univers étrangement cohérent, dérangeant, violent et surtout désespéré. Comme Miller pour Batman , il propose une fin alternative au Punisher débarrassé des Super Héros.
Mieux, Ennis a un parcours plus audacieux car il aura écrit une série complète sur une licence Marvel avec un début ( The Punisher: Born ), un développement avec des intrigues secondaires liées entre chaque album de Punisher Max et une fin en adéquation avec cette série, aussi alternative soit elle. Tant et si bien, que le Punisher de Ennis peut être considérée comme une série complète dont on peut interrompre la lecture après son départ.
The End fait un bond de 20 ans dans la continuité MAX. L’humanité est décimée par les retombées d’une guerre nucléaire. Frank Castle enfermé en prison se libère, malgré ses 70 ans et au mépris des radiations se lance dans une dernière croisade : punir les salauds qui ont survécu au désastre qu’ils ont causé.
L’histoire est étonnamment courte (environ 50 pages) et tiendrait d’avantage du format Européen que du Comics. Ennis maîtrise totalement sa narration qu’elle constitue un régal pour le fan de la série qui a droit au bouquet final d’une série sans faute mais peut également être appréhendé par n’importe quel néophyte ! Frank Castle ère dans les ruines de New-York mourant mais avec la détermination d’un Terminator auquel il est clairement fait allusion.
Plus que jamais, c’est une force de la nature, qui tel un prédateur urbain, est programmé à rectifier les erreurs humaines. Comme un squale, il accomplira sa tache sans plaisir mais sans pitié, avec ce refus de compromission qui rappelle Rorschach un autre grand détraqué des Comics. Castle a face à lui des criminels contre l’humanité qu’il n’hésitera pas à liquider au mépris de sa propre rédemption. Il y a là une certaine beauté dans la violence du Punisher. Il incarne une justice instoppable, la garantie dans un monde où les hommes ont crée un enfer sur terre, que les coupables soient châtiés en l’absence d’un jugement divin.
Dans la littérature du Comics, Garth Ennis restera l’homme qui aura tué Dieu dans Preacher. Rien étonnant à ce que chacune de ses oeuvres de la plus graveleuse à la plus grave mette en scène des hommes qui assument leur devoir à bras le corps en l’absence de toute providence divine.
Frank Castle incarne ici notre rêve honteux de devenir inhumain, insensible aux radiations, à la souffrance, au remord, à la culpabilité et aux flammes. Il devient notre Dieu vengeur, celui du premier testament qui liquide quiconque aurait désobéi à sa loi. Un être puissant, fort, impitoyable que l’homme normal écrasé par la routine, ses compromissions et sa lâcheté salvatrice ne pourra jamais devenir. En moins de 50 pages, Ennis utilise à fond les codes de la BD : c’est impossible mais qu’est ce que ça sonne vrai !
Le trait gras et granuleux de Corben correspond parfaitement à cet arc crépusculaire à l’ambiance pesante et désespérée. Le Punisher est remarquablement peint comme un Clint Eastwood cloné par Skynet. Sa présence est imposante. Plus de costume, plus de flash back, le personnage s’impose de lui-même au lecteur.
Vers la fin, les visages sombrent quelque peu dans la caricature avec des expressions corporelles exagérées traduisant la vulgarité des salauds qui supplient Frank de les épargner Les corps se rétrécissent symbole de la mesquinerie humaine face à un Castle littéralement mort en sursis dont la présence est écrasante. La haine dans son regard n’a peut être été jamais aussi terrifiante.
L’humanité disparue, Frank Castle, cette machine anciennement humaine reste le dernier homme. L’ange de la mort a accompli sa dernière mission et n’a plus lieu d’être. Lui qui a vécu par le feu, périt par le feu. L’ironie est suprême, et comme un damné, le corps de notre héros s’embrase, se décompose sous les yeux du lecteur qui s’attendait forcément à une fin sanglante mais sûrement pas à ce poème nihiliste. Et tout ça publié chez Marvel !
Indifférent à la mort, Frank a une dernière pensée pour sa famille, et s’éloigne le dos tourné au lecteur. Même mort, il reste debout. Et comme le corps de Rodrigue continuant d’être dressé sur son cheval alors que la vie l’a quitté, il continue de nous faire peur et nous impressionner !
Il faudrait peut-être que je le relise celui-là. Dans mon souvenir, Richard Corben était en petite forme. Je n’avais pas été impressionné par le scénario d’Ennis, pas assez consistant à mon goût. Je préfère considérer « Valley Forge, valley Forge » comme une fin thématique virtuose au Punisher MAX d’Ennis.
Je l’ai, mais je ne l’ai toujours pas lu ! Je n’ai toujours pas fini la série « Punisher MAX », vous rendez-vous compte ?
Un très bel album, puissant et deséespéré. En effet le monde devient la victime de cette bande de salopards assoiffés de fric et de puissance et qui n’ont aucun remord pour l’holocause nucléaire qu’ils ont causé.
En bonneplace dans ma comicsthèque.
Tornado : je t’en conseille franchement la lecture.
Ah oui, je suis d’accord sur le fait que Valley Forge soit un cran au dessus. Et la fin de Jason Aaron un cran au dessous. Néanmoins, je vois presque cette histoire comme un court métrage muet d’une intensité incroyable. Et qui ne peut s’apprécier qu’en ayant en tête la dimension philosophique du personnage. The Pro est une version courte de The Boys, non ? Pourtant les deux versions sont délectables et Ennis maîtrise l’art du récit court. Moi qui ne connait rien à Richard Corben, je trouve son boulot assez intense. Comme un film dont on couperait le son, il est possible d’apprécier cette histoire sans lire les phylactères. Frank n’est pas au dessus du lot d’ordures qu’il refroidit puisqu’il me souvient que dans le bunker qu’il mitraille, il y a aussi des enfants…
@Leo l’album est assez facile à trouver en occaz’. Pour les puceaux, je ne suis pas sûr que cette histoire soit le meilleur moyen de les déniaiser… C’est quand même sombre, sans espoir non ?
Le Punisher n’étant pas un personnage que j’apprécie, je me suis arrêté lorsque ce pauvre Franck était devenu une espèce d’ange vengeur directement appointé par le paradis…Totalement débile.
Depuis, j’ai fait un rejet du Punisher, ce qui fait que je n’ai jamais lu la version Max et encore moins ce The end, dessiné par Corben dont le trait underground ne m’a jamais convaincu, même à la grande époque de Métal Hurlant.
En tout cas, merci, Bruce, pour ton article, qui me conforte sur le fait, que décidemment, le Punisher ne m’intéresse vraiment pas !
Salut Erik : Moi le Punisher, je m’en foutais avant Garth Ennis ! Cette histoire de paradis, il s’en moque lui aussi. Et je ne lis rien du Punisher depuis le départ de Jason Aaron. MAX , cher Erik, c’est vraiment du très haut de gamme : http://www.brucetringale.com/impitoyable/.
Aaah du Corben ! Bon, faudrait peut-être que je me le trouve celui-là, ça me ferait une bonne raison de commencer Punisher. Même en petite forme, je prends du Corben. Je n’en ai pas assez, de ses bds.
Cela dit, ton article me rappelle une discussion houleuse que j’ai eue récemment avec un ami sur Facebook au sujet du Frank Miller : ses Dark Knight Returns, Sin City, Born Again et 300 seraient de vrais bds fachos.
Ses arguments sont plutôt convaincants mais je n’ai jamais ressenti cela en les lisant. Tout au plus, j’étais desespéré par tant de noirceur. Quelle est donc la différence entre les oeuvres de Miller et cette bd qui me semble également nihiliste et posséder un discours radical ?
Je ne suis pas très bon juge concernant le Batman de Miller que je trouve moi aussi bien réac’. Et je n’aime pas Batman non plus, ce qui n’arrange rien. Tornado et Présence t’en parleraient mieux que moi.
Concernant Ennis, il y a chez lui une vraie sensibilité au moins égale à sa révolte. L’homme a de sérieuses compétences historiques sur la guerre, les armées voire l’histoire des armes. Il a un point de vue original sur la guerre : il en montre toutes les horreurs sans bla^mer les militaires qu’il montre comme des hommes intelligents et sûrs de leurs métiers.
Comme dans la culture cinématographique, il place souvent ces hommes face à des choix cornéliens et existentiels. Enfin, il y a chez lui un vrai discours militant pro féministe, capable d’en faire l’égal de l’homme avec de vraies personnalités.
Ce discours social sur la justice, la politique ou les droits de l’homme me rappelle celui du jeune Miller chez DD.
A aucun moment je n’ai soupçonné Ennis d’accointances fascistes, neo reac’. Ce qu’il fait n’est du gôut de tous, mais j’y décèle une vision moins stéréotypée de la vie.
Intéressant, mais dès qu’on parle de militaires, on pense aux réacs non ? Et cette histoire m’a tout l’air d’être une ode à la justice personnelle, qui est pourtant décriée depuis longtemps de long et en large dans la littérature et le cinéma. J’ai vu Death Sentence récemment, avec Kevin Bacon. C’est un bon film, mais on ne peut adhérer à l’évolution du personnage, se transformant en machine à tuer.
La force d’Ennis n’est pas de glorifier la justice personnelle de Frank Castle. Il décrit d’avantage une société monstrueuse où les êtres comme Frank Castle sont des prédateurs permettant un certain équilibre.
La guerre de Castle est perdue d’avance. Le Punisher sait qu’il y laissera sa peau. Il sait aussi qu’il a vengé au centuplela mort de sa famille. Ennnis et Aaron suggèrent qu’il se punit lui-même pour avoir sacrifier sa famille sur l’autel de son égoisme. Puis je t’inviter à lire le dossier que j’avais écrit pour Scarce sur le personnage : http://www.brucetringale.com/wp-content/uploads/2014/08/scarce78V3canape.pdf.
Si le lien ne marche pas, tu le trouvears dans la rubrique presse.
Je lirai ça… Cela dit, la société monstrueuse, c’est aussi ce que décrit Miller. En plus vicieux.
Ca me rappelle une superbe bd que je n’ai qu’en hebdomadaires de Spirou : S.O.S. Bonheur, de Jean Van Hamme (je ne me souviens plus du dessinateur, un truc très réaliste et un personnage avec les traits de Lino Ventura). Faudrait que je me l’offre, elle est sortie en intégrale dans la collection Aire Libre il me semble. Bref 🙂
Une différence notable par rapport à Miller, c’est que dans ce « The End » de Ennis, il n’y a aucun « bon » à sauver, aucun espoir. Le Punisher est un monstre qui tue d’autres monstres (observation valable sur tout le run d’Ennis, vu que Frank Castle fait même un cauchemar où après avoir exterminé tous les criminels, ils se retournent vers la foule « innocente »).
Dans toutes les oeuvres de Miller que j’ai lues, il y a toujours une opposition entre le mal et le bien, plus ou moins nuancée et bien mise en scène selon la période (bien dans ses Daredevil et Born Again, caricatural dans ses Sin City et 300, par exemple).
Bruce, j’avais oublié de lire ton article pour Scarce. Et bien cela ne me donne toujours pas envie de lire Punisher MAX ou tout autre Punisher en fait. Tant d’horreurs me font fuir. Peut-être à l’occasion, mais je n’ai aucune volonté de subir tant de violence en ce moment…
Je rejoins tout-à-fait votre analyse sur le rapport d’Ennis aux militaires : il voue du respect, si ce n’est de l’admiration, pour ces hommes mais ne glorifie pas la guerre pour autant. Je ne pense pas qu’Ennis soit un réac’ dans le sens où il n’a pas une vision « à l’ancienne » de certains aspects de la société (pour prendre l’exemple des préférences sexuelles, je pense qu’au pire il s’en fiche), et contrairement à un Frank Miller je ne le vois pas du tout fustiger des mouvements comme le Occupy Wall Street. L’influence d’Ennis est sans doute à rechercher dans ses origines irlandaises, il s’en inspire d’ailleurs dans un arc sur l’IRA dans ses Punisher MAX.
« Histories of violence » Prelude:
Il partagera bientôt l’affiche de la saison 2 de Daredevil, et c’est le personnage préféré de votre serviteur: l’irréductible, l’incorruptible, l’increvable Punisher.
Increvable ? Pas si sûr ! Voici la fin du Punisher ! Un récit violent, impitoyable et comme toujours tragique mis en scène par deux dieux du séquentiel : Garth Ennis et Richard Corben !!!!
La BO du jour : un autre psychopathe mais nettement plus drôle ! Alice Cooper nous raconte ses journées de dernier homme sur terre et semble s’éclater plus que Frank !!! https://www.youtube.com/watch?v=Ox21vPvzXVs
Enfin rééditée par Panini, la fin du Punisher racontée par Garth Ennis et le légendaire Richard Corben ! Chef d’oeuvre !
La BO du soir : autre grand spécialiste de l’Apocalypse, Big Jim imagine la fin du monde en musique. https://www.youtube.com/watch?v=YkKRU1ajKFA
Fidèle à moi-même toujours décalé et jamais à sa place, je découvre le Punisher par la fin avec cette réédition de Panini, qui comporte celle-ci, celle du Tigre et une autre en prison.
Tout d’abord je dois dire que ton article est très bon Bruce, surtout que tu dis beaucoup de choses sur une bd si courte !
Mais j’ai un mal fou à accepter ce personnage. Je dois préciser que je suis en plein visionnage de la saison 2 de Daredevil également.
Indépendamment du fond, j’ai pris du plaisir à lire ces trois histoires, pour l’écriture, les dialogues, les dessins de Corben (j’adore la planche où les nuages brûlent). Par contre ce Castle ne vaut pas mieux que le Saint des tueurs de Preacher : il assassine quiconque se retrouve en prison, veut annihiler l’être humain, ce qu’il finit par faire dans cet épisode. Il ne laisse aucune chance, la seule femme du récit est à la fois invisible derrière sa combinaison anti-radiations et exécutée dans le dos car « elle eet avec eux ». Imagine-t-on excuse et accusation plus puérile ?
Au-delà de la violence cathartique de ces trois histoires je ne saisis toujours pas la beauté de cette vengeance sans fin. Castle ne fléchit jamais, tel un robot, incapable de la moindre empathie. Du coup je me demande si je dois tenter les autres Ennis sur Punisher. C’est sans doute pas pour moi, alors que j’aime toujours (mais moins qu’avant, et parce que je lui trouve des excuses de l’ordre artistique et une absence de réalisme) Miller sur 300 et Sin City.
Je te comprends. Je n’arrive pas à m’intéresser au personnage du Punisher. Je n’ai jamais réussi. Ou alors je n’ai lu que des bouses. Mais ce qui tu dis là me donne l’impression que même dans des BD considérées comme bonnes, ça reste un gros con impitoyable qui fait n’importe quoi sous prétexte qu’il a souffert.
Ah non !!!!!!! Frank Castle n’est pas un gros con !!!! (yeux verts….Bruce déchire sa chemise et se trasnforme en….).
HULK SMASH PUNY MATT !!!!!!
ça reste un gros con impitoyable qui fait n’importe quoi sous prétexte qu’il a souffert.
c’est un contresens total du run de Ennis. Au contraire, ce qu’ont montré Ennis et Aaron, c’est Castle est un monstre né qui a provisoirement cherché une rédemption impossible auprès d’une famille qu’il a négligé. La mort de celle ci lui permet de se puni lui même en allant à la mort et en y entraînant un MAX de connards avec lui !
@Cyrille : The End est un récit minimaliste. Je pense qu’il fat vraiment lire un arc comme The Slavers ou Man of Stone pour saisir le personnage et savoir s’il te touche ou pas.
Bruce se prend pour Banner.
Et c’est là qu’il se transforme en rien et se prend une amende pour exhibitionnisme.^^
Non mais on ne se fâche pas ^^, c’est juste une impression que j’ai eu en lisant très peu de trucs sur le personnage. Surtout des cameo dans des séries où il a toujours le rôle du gros badass qui a plein de flingues pour tout niquer. Bon…un peu léger.
Je précise bien que je n’ai peut être lu que des bouses sur ce perso. Mais j’ai vraiment du mal à le trouver attirant.
Tiens bah pour commencer et combler mes lacunes de gros inculte du Punisher tu me conseillerais quoi ? Et j’espère que Ennis est moins hardcore chez Marvel hein. Parce que lui aussi j’ai du mal. Et Corben aussi, tiens, argh ><. Le maximum combo ! Non, Corben je lui reconnais un talent (à Ennis aussi hein mais j'en ai déjà parlé) mais il m'angoisse avec ses grosses têtes aux expressions tordues. On dirait des caricatures. Quand il dessine des décors ou des bestioles c'est la classe, mais les humains sont souvent flippants.
Ben tout le run de Ennis. C’est une évidence pour moi qui ne voyais le personnage que comme un gros con avec cette reprise en main. Ennis a fait ce que Miller a fait pour DD. Point. J’ai découvert ces histoires via un certain JP Nguyen sur la zone. Qui m’ ensuite invité à écrire ma passion pour le personnage pour Scarce ! Modestement, je pense que c’est une bonne intro pour appréhender le personnage.
ça correspond au Punisher v6 (ce qui a été publié en Omnibus et en 100% Marvel) + Punisher Max c’est ça ?
@Matt : Baracuda http://www.brucetringale.com/requins-de-la-finance/
Man of stone : http://www.brucetringale.com/le-monde-est-stone/
Si je peux éviter Steve Dillon sur la série Punisher v6 et me contenter de la version MAX, je tenterai peut être. Y’a un sacré paquet de tomes par contre…
Oui et non : toutes les histoires majeures du personnage en 40 ans, c’est pas énorme….