Daredevil : Redemption par David Hine et Michael Gaydos
Un plaidoyer de BRUCE LIT
VO : Marvel
VF: Panini
Première publication 15/03/16 – MAJ le 10/04/24
Redemption est une mini série de 2005 écrite par David Hine (District X, Spiderman Noir) et dessinée par Michael Gaydos (Alias). Toutes les couvertures sont signées Bill Sienkiewicz.
Il n’est pas nécessaire de maîtriser la continuité du Diable Rouge pour apprécier cette histoire qui forme un tout. En outre, il s’agit ici d’une aventure de Matt Murdock puisque DD n’apparaît qu’ une dizaine de pages sur 150. Totalement dénué d’action et de supers-pouvoirs, Redemption est en outre inspirée d’un fait divers authentique The Robin Hood Hills Murders où trois adolescents qui aimaient le métal satanique furent accusés du meurtre d’un enfant sans l’ombre d’une preuve.
Cet article comporte de diaboliques spoilers…
Tout commence dans la ville de Redemption (Nevada) où le corps d’un petit garçon est découvert atrocement mutilé. Redemption est l’archétype de la bourgade américaine puritaine où écouter du rock, lire des BD, voir des films d’horreur ou se masturber relève d’une insulte au Seigneur. Joel Flood, jeune adolescent amateur de métal et de messe noire bidon est immédiatement soupçonné et emprisonné. Les jours de Joel sont sérieusement menacés alors que de fausses preuves risquent de l’emmener tout droit à la chaise électrique.
C’est alors que Matt Murdock entre en scène. Contacté par la mère de Joel, une femme obèse au caractère bien trempé, Matt accepte de défendre le jeune homme afin de lui éviter le couloir de la mort. Sûr de son fait, il amène avec lui son collant rouge. Alors que Matt a toujours été présenté comme un avocat surdoué, Redemption restera certainement le cas le plus difficile de sa carrière, celui qu’il va perdre en dépit de tous ses efforts.
Car d’emblée les dés sont pipés : cette ville de Rednecks n’apprécie pas de voir débarquer ce New-Yorkais en costard cravate et va tout faire pour lui savonner la planche. Du fait de la mort de l’enfant l’émotion prévaut désormais sur la raison et la justice ne peut être rendue sereinement. Matt est également confronté à la personnalité ambiguë de Joel dont il n’est pas sûr de l’innocence. Enfin, ajoutez à cela des secrets de famille sinistres, un père dévot paralysé, des soupçons d’inceste, une police marron, des avocats locaux novices en matière d’infanticide : la situation va vite devenir incontrôlable. Rien ne pourra se régler en mode super-héros, c’est à Matt Murdock de jouer !
Pour apprécier Redemption, il convient de se rappeler que nous sommes à l’époque en plein Marvel Knights. Une franchise où les Super Héros étaient des médiums populaires abordant des sujets de société douloureux par des auteur engagés. Et David Hine joue le jeu à fond : plaidoyer impitoyable contre les erreurs judiciaires, l’aveuglement de la religion et la description au vitriol d’une province américaine, Hine écrit sans nul doute une des meilleurs histoire de DD, un véritable prolongement à celle de Miller où Matt affrontait des dealers et des enfants armés dans les années 80.
J’avais déjà aimé cette histoire à sa première lecture à l’époque. En la relisant, je l’ai adorée. Tout en connaissant la fin terriblement noire et réussie, le suspense était là, l’écriture de Hine si efficace, ciselée, sans aucune concession. Redemption est un thriller palpitant où la recherche de preuves patine, où les témoins ne sont pas fiables, où les suspects sont retors et les innocents coupables de quelque chose.
A aucun moment les auteurs ne cèdent à la facilité : comment interroger un témoin essentiel qui a perdu l’usage de la parole ? Comment gagner un procès perdu d’avance ? comment Matt supportera t’il la condamnation d’un innocent ? Et lorsque celui-ci lui demandera de l’aider à s’évader, se soumettra t-il à la décision du juge ou cédera t-il à sa propre conception de la justice ?
Tout en contrôle de ses émotions, l’âme du héros n’a jamais été si noble, si belle, si juste. Tout au long de l’histoire, le lecteur est au côté de Matt, de sa ténacité, de sa persévérance. Il admire son intelligence. Il ressent ses émotions. Il hurle de frustration à ses côtés. Il se range à ce bastion de civilisation. Une histoire donc, sans super vilains, sans ninjas, sans acrobaties et quasiment sans action mais qui s’inscrit dans la droite lignée du Born Again de Miller et Mazzucchelli : le costume n’est rien, c’est l’homme qui le porte le héros. Et Hine écrit ici un Matt Murdock en pleine possession de ses moyens, sans ses accès dépressifs ou psychotiques, notre héros travaille, fait son métier et le fait bien.
Mon Dieu que c’est bon de lire ce genre d’histoire qui rappelle les grandes heures du Comic Book Marvel : un super héros habité par des valeurs, prêt à se battre pour les appliquer et un sous-texte sur les failles de la justice. Avec Bendis, DD ferait appel à Emma Frost pour interroger télépathiquement les témoins, Luke Cage viendrait lui casser les couilles avec ses leçons de morale, le Dr Strange jetterait un sort sur la ville tandis que Wolverine déchiquetterait les beaufs. Pas ici ! Au contraire, à aucun moment les pouvoirs de Matt ne sont susceptibles de changer la donne.
Il s’agit d’avantage d’un récit sur l’impuissance : quand bien même les talents surnaturels de Murdock lui permettent de penser qu’il va influer sur la balance, il va devoir contenir sa frustration par égard pour les victimes, son client et la jouer fine face à un suspect pervers. Lorsque à deux reprises, Matt fait intervenir son alter ego, il ne fait que souffler sur les braises d’une ville en état de choc, prête à imploser, fanatisée au point de faire brûler des comics par des enfants instrumentalisés. L’ironie d’un héros déguisé en démon au secours d’une ville de culs bénis n’échappera à personne.
Il convient ici de saluer le travail de Michael Gaydos. Comme pour Alias, il n’a pas son pareil pour mettre en image des visages ordinaires, des hommes et des femmes n’ayant rien d’exceptionnels. L’ ambiance est oppressante renforcée par les couleurs glauques de Lee Loughridge. En outre Gaydos arrive à mettre en scène Daredevil sur un arbre perché, loin de ses buildings sans le ridiculiser. Tous ses personnages sont emprunts de raideurs comme à son habitude mais encore une fois, c’est parfaitement approprié à la marge de manœuvre limitée de notre héros. En ce qui me concerne, je trouve que c’est son travail le plus personnel qui a le mieux vieilli.
Redemption, c’est donc l’immersion de DD dans un thriller façon Dead Man Walking qu’aurait pu écrire Garth Ennis. On pense notamment à ce prêcheur paralysé qui continue de maudire sa famille même privé de parole. A cette famille forcée de planter un clou sur un mur à chaque fois qu’elle pêche. Ou à cette femme obèse admirable qui se bat avec pudeur et dignité pour son fils.
En éditant cette histoire, Panini fait coup double en nous rappelant que Marvel était capable de proposer autre chose que des histoires de Chat-Bite et signe ici sa…rédemption en proposant à la génération Netfix une histoire indispensable aux fans de tête à cornes mais aussi aux amateurs de polars judiciaires. Brillant !
Encore une histoire de Daredevil que je ne connaissais pas, merci Bruce. Ton analyse sur cette histoire permet de mieux mesurer la distance qui la sépare des récits de Bendis.
« Daredeweek » 3/5
Youpi ! Panini vient de publier une histoire méconnue de DD : « Redemption » écrite par David Hine et illustrée par Michael « Alias »Gaydos. Une aventure de Matt Murdock avocat presque sans collant rouge mais inspirée d’un fait réel sordide. Où il est question d’éviter à un gamin qui aime le métal la peine de mort ! Une brillante réussite à lire Dare-Dare chez Bruce Lit !
La BO du jour : Matt Murdock débarque dans une contrée où se masturber, écouter du rock ou lire des comics est passible de la peine de mort ! Midnight Oil vous souhaite la bienvenue chez les Rednecks : https://www.youtube.com/watch?v=iar-d8QhzOs
J’avais lu cette mini à l’époque et je ne l’ai pas relue depuis des années. Je serais sans doute un poil moins enthousiaste que Bruce notamment à cause des dessins de Gaydos. Sinon, le choix d’emmener DD à la campagne façon « rat des villes » chez le rat des champs amenait un changement bienvenu. Et le fait de reprendre un fait divers et de le passer au travers du prisme Murdockien était aussi très sympa. C’est du bon DD, juste différent.
Ce genre de récit fait assez cruellement défaut de nos jours.
Et bien, moi qui n’aime pas plus que ça Gaydos, ai revendu tous mes Alias et « Le pouvoir des rêves », je trouve que les dessins sont très encore très efficaces.
Un peu comme dans Magnéto Testament, le super héros est d’avantage témoin qu’acteur d’une histoire vraie. Oui, il manque ce genre de scénario très ambitieux aujourd’hui qui confronte le super héros à la société dans laquelle il est censé vivre.
J’avais acheté la série en Comics à l’époque mais je l’ai revendu quand la bise fut venu (et je m’en suis trouvé fort dépourvu).
Blague à part ton article aurait tendance à me faire regretter de ne pas l’avoir gardé, peut-être son coté atypique m’avait-il dérangé à l’époque ? En tous cas je n’en ai gardé que peu de souvenirs, en dehors du fait que le port du costume rouge ne sert à rien…
Les goûts évoluant avec les personnalités je serais curieux de le relire maintenant…
Mais ça à l’air bon ce DD,ou plutôt ce MM!
Le style de Gaydos colle bien au récit sombre et dirty ,des coups de serpette graphique qui changent de la prod classique.
Ca rime,en plus.
@Présence : j’oubliais de préciser que par une astuce sympathique le dernier épisode de Redemption s’intègre au run de Bendis
@Farid : le printemps des poètes a droit de cité chez Bruce Lit !
@JP et Patrick: lors des premières lectures, je n’en gardais aussi qu’un souvenir diffus. Redemption mérite vraiment d’être redécouvert. C’est un bon compromis entre le run de Miller et de Nocenti (sans le côté vieillot de cette dernière).
Jp, voilà en fait tout à fait le genre d’histoire que j’aurais voulu voir sur Netfix. c’est MON Daredevil…..
Merci Bruce pour cet article qui colle à l’actualité (comme quoi des fois c’est important). Je ne connaissais pas du tout cette mini et je vais l’acheter dare-dare entant que vestige des années Marvel Knights. Quand je pense qu’aujourd’hui il n’existe plus de telles publications chez Marvel, je ne sais plus à qui il faut en « vouloir ». Est-ce à l’éditeur ou aux lecteurs ? Parce que si aujourd’hui de tels récits adultes et autonomes ont disparu au profit de grands crossovers bling-bling connectés entre slips qui jouent à chat-bitte, c’est bien la faute de quelqu’un, non ?
Car ce Rédemption correspond parfaitement à ce qui m’a fait revenir chez Marvel en 2000. Tandis que j’ai commencé à fuir (ou en tout cas à commencé a sentir le vinaigre) à partir de Secret Invasion…
Je situe la fin de l’âge d’or Marvel Knights dès la fin de Civil War, avec One More Day. On a là à mon sens la mort réelle et symbolique de la tonalité adulte de Marvel qui se sert de ses magiciens comme d’une ardoise magique. Civil War a d’ailleurs fait son succès sur ce volet sociétal qui intégrait pour une fois un Crossover Marvel dans la vie des Américains au civil….Lorsque j’ai appris que Captain America ressusciterait, je me suis rendu compte que Marvel m’avait arnaqué une fois de plus….En tout cas ha^te de connaître ton avis Tornado.
Pour répondre à tes questions, c’est un peu la somme des fautes de chacun : des lecteurs qui veulent lire des bastons, des auteurs qui acceptent de les écrire et des éditeurs qui les demandent….Après tout, c’est bien là dessus que l’on s’oriente aussi vers les versions ciné non ?
Oui, Secret Invasion arrive juste après Civil War. Je me suis effectivement senti arnaqué par la résurrection de Captain America car, naïf, je m’étais laissé avoir par l’apparente honnêteté intellectuelle de cette ère Marvel Knight. Je me souviens d’ailleurs avoir été houspillé par plusieurs internautes tentant de me rabaisser le caquet en m’expliquant qu’il était évident qu’il ressuscite par ce que « c’est comme ça » chez les slips. Inutile de préciser que je ne me reconnais pas dans ce genre d’argument cynique.
@Bruce : pour pinailler, quand tu dis « c’est MON Daredevil », je dois admettre que ce n’est pas tout à fait le mien. Le mien, je l’aime avec un peu plus de kung-fu à l’intérieur. Oui, je sais, c’est un peu infantile, mais j’assume (et bien sûr, je n’oblige personne à aimer DD de la même façon, c’est un peu comme les burgers, chacun les accommode comme il veut…)
Ca n’enlève rien aux qualités de Redemption mais pour moi, les meilleures histoires de super-héros sont celles qui mélangent harmonieusement action et réflexion.
Par rapport à la mort et la résurrection de Cap : peu de lecteurs s’en souviennent, mais avant le run de Brubaker, Cap aussi était passé de vie à trépas. Donc, sans vouloir trop titiller Tornado, les résurrections font partie des conventions du genre. Avec les jurisprudences Superman (tué par Doomsday et puis finalement pas mort) et Spider-Man (remplacé par son clone et puis non), avant même l’ère des adaptations ciné, il était évident qu’un personnage de premier plan comme Cap ne peut rester mort durablement. Et pour un lecteur privilégiant la façon de raconter une histoire et se moquant de la continuité, je suis surpris que cela puisse te gêner.
@JP : Sur le coup du « lecteur privilégiant la façon de raconter une histoire et se moquant de la continuité », tu marques un point. Alors je te dois quelques précisions :
Lorsque j’ai appris que Brubaker avait ressuscité « Bucky » au début de son run, j’ai trouvé cette idée grotesque et j’ai quand même lu la chose parce qu’il y avait de très bonnes critiques. Résultat : Le récit était magistral et cette résurrection était superbement amenée. OK. C’était excellent ! Je m’avoue vaincu et c’est tant mieux !
Pour Captain America c’était très différent. On avait Marvel qui se foutait de notre gueule avec un plan commercial en plastique (combien elle a duré la mort de Captain America ?), planifié à l’arrache. Et sur le coup le même Brubaker, pourtant génial sur la résurrection de Bucky, nous pond une résurrection du Captain America à la ramasse !
Alors oui, effectivement :
1) Je me suis senti arnaqué
2) C’est bien la manière de raconter et non la continuité qui m’a plu ou déplu dans le deux cas.
OK, on est d’accord, ce n’est pas tant qu’il ait été ressuscité mais plutôt parce que c’était pas trop bien amené et exploité…
Je crois que Brubaker a du subir pas mal d’interférences éditoriales sur ses runs. On en reparlera demain pour ton article sur son run de DD mais je pense qu’une partie de ses choix lui ont été soit imposés ou fortement suggérés. Mais je pense qu’il était aussi fautif de ne pas se donner à fond sur ces travaux mainstream…
Nous sommes tous d’accord je pense pour dire que la manière dont Cap a été ramené était assez mal fichu, et le plan de Crâne Rouge complètement tiré par les cheveux. C’est à se demander si Brubaker n’a pas dû revoir ses plans un peu à l’arrache…
Je n’ai évidemment jamais entendu parler de cette histoire mais tu donnes très envie ! Je ne pense pas être fan du dessin (c’est sans doute la principale raison pour laquelle je n’ai toujours pas investi dans Alias Jessica Jones) mais j’aurai presque envie de passer outre… Ralala.
La réaction de David Hine sur Facebook à l’article :
David Hine Wow! Nice review, Bruce. I’m blushing émoticône smile Seriously, I’m glad you liked it. This was the first book offered to me at Marvel and I remember how pleasantly surprised I was to be told that I could write a non-superhero version of Daredevil. As you say, this was during the latter end of the Marvel Knights period. MK was a great imprint.
Il me semble que oui, c’est d’ailleurs pour cela qu’il avait aidé Fabrice Sapolsky à adapter le projet Spider-Man Noir pour Marvel. Son attachement à la France transparaît également dans la création de Nightrunner, le fameux Batman des banlieues.
Cet auteur se fait trop rare à mon goût, j’avais adoré ses projets sur les mutantss ainsi que l’excellent Silent War.
Merci pour cette reviens Bruce qui l’a donné très envie de tester cette histoire. Dans le genre « on ne l’attendait plus », il y a très prochainement une mini sur le Caid datant de la même époque qui sera publiée (merci Netflix encore une fois !).
Grâce à un généreux prêteur, j’ai pu lire cette histoire, et il a encore fallu qu’il rafraîchisse ma mémoire défaillante sur l’endroit où j’en avais entendu parler la première fois.
Une fois n’est pas coutume, mon avis est un peu moins dithyrambique que le tien. Hine & Gaydos apportent chaque ingrédient de manière opportune et intelligente. Comme toi, j’ai trouvé que Gaydos était à la fois en forme et à la fois en phase avec la nature du récit. Hine évite de sur-utiliser Daredevil, et montre même que ses apparitions n’améliorent pas la situation (l’horrible alibi à base d’auto-mutilation). J’ai bien aimé cette lecture adulte, tout en souhaitant une description sociologique de la communauté plus approfondie. J’avais trouvé Cruel & Unusal (Greg Rucka, Ed Brubaker et Michael Lark) plus réussi dans le genre réquisitoire.
Amusant.
Je n’attendais rien en terme d’analyse sociologique. Il s’agit d’un thriller en milieu rural avec stratégie du bouc émissaire qui permet dans la grande tradition des épisodes de Miller de donner du boulot à Matt Murdock avocat. Que ce soit chez lui ou Nocenti, on a plein d’histoire comme ça.
(Bruce en larmes que Présence se mette à faire comme lui de critiquer des histoires qu’on lui a filées).
L’ayant enfin trouvée grâce à la réédition MUST HAVE de Panini, je découvre cette mini et l’ai trouvée excellente. Brillante en effet. Un polar judiciaire très bien écrit avec des illustrations sombres au diapason. J’ai bien senti de quelle période cela datait malgré ma méconnaissance des Marvel Knights, mais bien plus que Ennis, j’ai sutout pensé à l’écriture de Bendis, quand il faisait du polar avec POWERS ou ses travaux persos comme TORSO. Merci pour la découverte !
Avec tout ce que Bendis m’inspire, j’aurais du mal à en faire un style d’écriture à suivre (il y a des jeunes scénaristes qui se réclament de lui ?). Mais pourquoi pas, après tout.
Je pense quand même que Bendis possède quand même un style très personnel.
Il fera des émules.
Tom King sur Mister Miracle avec ses conversations débiles autour d’un paquets de crackers avec des fins du monde quasi hors champs, il fait clairement une « imitation » à mon sens.
Ceci expliquant cela…
Tom King possède un style bien à lui qui ne doit à mon sens pas grand chose à Bendis.
L’horizon de Tom King, avec ses moyens propres, c’est Alan Moore.
Bendis, c’est du menu fretin à côté de Tom King.
C’est bien possible mais quand on lit des titres comme Mister Miracle, on est bien dans de longues scènes fixes de conversation méta/rigolotes avec une vision de la continuité/je choisis ce que je veux et je laisse le reste totalement popularisé par le Marvel des années 2000/2010 dont Bendis était le maitre d’oeuvre…
King fait sans doute des trucs très biens mais il est également imprégné( non pas dans ses thèmes) mais sa façon d’écrire le mainstream par BMB.
Il vise peut être les étoiles, mais n’atteint que le fossé à mes yeux.
Bon ben, let’s agree to disagree… 😉
Pour moi, et je l’ai déjà souvent répété, parmi les scénaristes actuels oeuvrant dans le comics mainstream (j’inclus ici Image et autres), Tom King est de très loin celui que je trouve le plus intéressant.
Mais je ne suis pas tant en désaccord que ça…
Qui m’a un jour dit qu’il fallait juger un auteur sur ce qu’il avait fait de meilleur et non de pire?
Je crois qu’il s’appelait Zen quelque chose… ^^
Et s’il fait de bonnes choses, cela suffit.
Mon propos est que je crois que Bendis aura quand même influencé derrière lui
Jim Lee a influencé l’industrie avec tout un tas de petits clones fleurissant dans la première moitié des 90’s…Certains sont devenus Travis Charest…cela n’empêche pas l’autre
Et Mister Miracle ne fait pas partie de ce que je préfère chez King, en plus… 😉