Red Lanterns 3 – The second prophecy par Peter Milligan & Miguel Sepulveda
DC en VO,
Urban kiosque en VF
AUTEUR : PRÉSENCE
Dans l’univers partagé DC, une race d’individus à la peau bleue a pris sur elle d’instaurer un police à l’échelle de l’univers : les Green Lanterns.
Chaque Green Lantern est doté d’une arme sous la forme d’un anneau de puissance commandé par la force de la volonté et puisant dans une source d’énergie.
Chacun de ces policiers a la responsabilité d’un secteur de l’espace.
En 2007/2008, le scénariste Geoff Johns s’est livré à un incroyable de construction mythologique, révélant l’existence de plusieurs autres couleurs d’anneau, dont les rouges, commandés par une autre émotion : la colère.
En 2011, les Red Lanterns ont bénéficié de leur propre série mensuelle, écrite par Peter Milligan. Ce tome est le troisième de la série. Il contient les épisodes 0 et 13 à 20 de la série « Red Lanterns », ainsi que l’épisode 20 de la série « Green Lantern », initialement parus en 2013. Ce sont les derniers écrits par Peter Milligan.
Épisode 0 – Dans le secteur 666, sur la planète Ryult, Atros était un bon père de famille jusqu’à ce que les Manhunters détruisent tout. Il a alors été pris en charge par Roixaeume, Qull, Orphram et Dal-Xauix. À eux 5, ils se firent connaître sous le nom des 5 Inversions. Épisodes 13 à 20 – La batterie rouge continue à avoir une faible charge pour une raison indéterminée. Les Red Lanterns se rendent sur Arhikty dans le secteur 2967 pour répondre à l’appel de vengeance d’une extraterrestre maltraitée. Ils doivent se battre contre les soldats de la Troisième Armée (mise en branle par les Guardians of the Universe).
Afin de comprendre la nature de cette menace, Atrocitus se livre à une lecture des augures. Rankorr (Jack Moore) se rend sur Terre afin d’exterminer celui qui l’a tué, pour pouvoir devenir une vraie Lanterne Rouge. Il est accompagné par Bleeze. Rex-Starr les suit en cachette et prend la tangente pour aller également se venger sur une autre planète. Atrocitus finit par se retrouver devant la Lanterne Originelle (First Lantern, aussi connu sous le nom de Volthoom).
Ce tome est inféodé à la fin de tenue du titre « Green Lantern » par Geoff Johns. Ce dernier a donc conçu l’architecture globale d’un affrontement en 2 temps (d’abord la Troisième armée, puis la Lanterne Orignelle). La série « Green Lantern » raconte les principaux affrontements, sur la base des éléments structurant ces 2 confrontations. Les 3 autres séries (Green Lantern Corps, Red Lanterns et New Guardians) racontent des événements complémentaires permettant de comprendre comment tel personnage se retrouve à tel endroit à tel moment, tout en continuant à développer les personnages des séries correspondantes.
Il est possible de lire le tome « The end » de la série Green Lantern, sans lire les autres. Par contre il est difficile de suivre le déroulement des événements majeurs et structurants sans avoir lu « The end ». Toutefois, « The second prophecy » est un peu moins connecté que la série « Green Lantern Corps ».
Dans la série « Green Lantern », Geoff Johns avait élargi l’horizon de la mythologie du personnage de manière incroyable en concevant une théorie unificatrice autour des anneaux de couleurs déjà existants (vert, rose et jaune), et en les complétant avec d’autres couleurs associées à des émotions. C’est ainsi que les lecteurs avaient découverts le corps des porteurs d’anneaux rouge dans Rage of the Red Lanterns (épisodes 26 à 28 & 36 à 38, 2009).
Les porteurs d’anneaux rouge étaient habités par une rage d’intensité aveuglante, avides d’une vengeance toujours frustrante, vomissant un flux de bile destructrice sur leurs opposants. En 2011, Peter Milligan prend la responsabilité de construire une mythologie spécifique aux Red Lanterns, depuis l’histoire de leur chef Atrocitus, jusqu’à leur planète de choix Ayutt.
Il revenait à Peter Milligan d’étoffer l’historique d’Atrocitus et des autres (Bleez, Dex-Starr) et d’imaginer une dynamique propre à la série. Il s’acquitte de la première partie de sa tâche avec l’épisode zéro qui permet de découvrir l’origine de la Lanterne Rouge, et les personnages composant les 5 inversions. Comme depuis le départ, le concept reste fumeux, entre ramassis de clichés et travail à moitié fait, avec une composante de sorcellerie supplémentaire qui vient s’ajouter au fonctionnement peu clair de la Batterie Rouge. La logique de fonctionnement de cette batterie est incompréhensible et incohérente.
La suite n’est guère plus convaincante, avec une intrigue secondaire alléchante sur le siphonage de la Batterie Rouge, mais qui n’aboutit pas dans le présent tome. Rankorr retourne sur Terre pour parachever sa transformation, mais Milligan y va avec la truelle, sans nuances, surjouant des émotions déjà extrêmes, ajoutant une couche de jalousie de la part de Bleez, totalement grotesque et dénuée de sens. Il dépeint Atrocitus sous la forme d’un héros tragique à l’âme tourmenté, là encore avec un degré de finesse proche du zéro absolu.
Le lecteur peut percevoir les bonnes intentions de Milligan, et il ne peut que se désoler devant une narration à l’emporte-pièce. À la fin de tous ces épisodes, quelques éléments ont été apportés pour compléter une partie des fondations posées par Geoff Johns, mais la dynamique globale du Cors des Lanternes rouges reste toujours aussi vague. La frustration augmente encore d’un cran quand le lecteur s’aperçoit que cette fameuse rage ne s’empare que très occasionnellement des porteurs de l’anneau rouge.
L’épisode zéro est dessiné par Ardian Syaf, encré par Vincente Cifuentes. Il s’agit de dessins surtout descriptif, avec une densité d’arrière-plan assez faible, et quelques réminiscences de comics basiques de superhéros qui diminue l’impact visuel de la tragédie qui est racontée. L’épisode 16 est dessiné et encré par Andres Guinaldo, avec un encrage qui a du mal à conférer l’agressivité voulue aux Red Lanterns, les rendant plus ridicules qu’autre chose. Les épisodes 19 et 20 sont dessinés et encrés par Will Conrad, légèrement lus attentif aux décors, avec une bonne capacité à rendre compte de l’impulsivité brutale des Red Lanterns.
Le lecteur retrouve Miguel Sepulveda, le dessinateur attitré de la série dans les épisodes 13, 14, 15, 17 et 18, soit 5 épisodes sur 8. Lui aussi se préoccupe essentiellement des personnages, mais un niveau de détail plus important, et un degré de finition en traits fins qui les rend coupants, abrasifs, dangereux et angoissants. Ses dessins un peu plus chargés apportent tout le sérieux et la présence intense, nécessaires pour faire ressortir leur côté hors de contrôle.
L’épisode 20 de la série « Green Lantern » est intercalé entre les épisodes 19 et 20 de la série « Red Lanterns ». Il est écrit par Geoff Johns, majoritairement dessiné par Doug Mahnke, encré par Christian Alamy, Keith Champagne, Marc Deering, Mark Irwin, Wade von Grawbadger et Tom Ngyen, avec quelques pages dessinées par Cully Hamner, Aaron Kuder, Jerry Ordway, Ethan van Sciver, et Ivan Reis.
Cet épisode apporte la résolution majeure du conflit entre les Green Lanterns et Volthoom. Il comporte également une coda montrant ce que sont devenus les personnages plusieurs années dans le futur. L’épisode 20 de la série « Red Lanterns » permet d’apporter une résolution satisfaisante à la situation de Jack Moor (Rankorr) et de découvrir la manière dont Atrocitus s’est occupé des GotU.
Après 3 tomes et 20 épisodes, le bilan de cette série est très en deçà de ce que le lecteur pouvait attendre. Les principaux personnages ont bénéficié de séquences pour étoffer leur histoire personnelle. La Batterie Rouge a été installée sur un monde identifié, mais son fonctionnement reste toujours très vague. Les Lanternes Rouges se cherchent souvent des noises entre elles, ce qui a pour effet de plonger le lecteur dans des bagarres pour savoir qui a la plus longue, sans enrichir la trame narrative.
Le plus souvent, Peter Milligan a bien du mal à développer une thématique intéressante sur la rage en tant que colère immaîtrisable, se contentant de prises de bec primaires.
Et si Peter Milligan n’aurait jamais dû faire du Super héros « traditionnel » ? Et si il n’aurait jamais dû quitter Vertigo ?
Je ne partage pas entièrement ton avis. Il a aussi écrit des séries moyennes chez Vertigo (Greek street), et de très bonnes choses pour Marvel (il suffit de relire l’article de Bruce sur X-Statix).
Oui mais dans l’ensemble je le trouve plus à son aise dans l’atypique (Vertigo) que dans la norme (Marvel)… même s’il a en effet du mauvais et du bon des deux cotés 😉 En ce qui concerne X-static nous en avons déjà parlé, même si je trouve l’idée bonne (Notamment ses débuts dans X-Force ou les héros se font génocier à chaque épisode !) par contre les dessins d’Allred me laissent totalement de marbre… Une histoire aussi noire avec des dessins aussi « enfantins » non vraiment je bloque.
Présence, je ne sais que dire tellement cela a l’air mauvais. J’ai cependant remarqué plusieurs fois que tu confondais « habileté » avec « habilité » il me semble.
Oups ! Tu as parfaitement raison, et je ne m’en étais jamais rendu compte. Merci de me l’avoir fait observer.
Et personne n’a donc soulevé que pour la première fois, Présence a foutu une mauvais note ? C ‘était le but du défi et il l’a relevé brillamment. J’avoue ne rien n’avoir compris à cette histoire de lanternes….
Je garde un très bon souvenir de son court run sur Batman, dont certaines idées ont ensuite été reprises par Morrison.
J’avais trouvé ses épisodes de Robin pour « Resurrection of Ra’s al Gul » assez quelconques. J’ai acheté « Dark night, dark city » qui contient les épisodes écrits par Peter Milligan (Batman 452 à 454 et Detective Comics 629 à 633.) ; mais je ne l’ai pas encore lu.