Metamaus par Art Spiegelman
Première publication le 18/11/14- Mise à jour le 25/01/20
Un article : BRUCE LIT
Metamaus est un making of de Maus illustré de photos, dessins et d’interviews d’Art Spiegelman.
L’exemple typique de l’artiste dépassé par son oeuvre. 27 ans après la publication du premier volume , critiques et lecteurs continuent de barder Art Spiegelman de récompenses et de questions diverses : Pourquoi l’holocauste ? Pourquoi des souris ? Pourquoi la BD ?
Et Maus ce n’est « seulement » une BD. C’est une expérience incomparable , une des rares lectures qui vous hantera jusqu’à la fin de vos jours. Étudiée dans les universités , encore interdite dans certains pays, boudée en Israël, Maus est le seul Comic à avoir obtenu en 1992 le prix Pulitzer. 294 pages d’un « Making Of » n’étaient pas de trop pour comprendre la genèse de cette oeuvre.
Maus raconte l’histoire d’Art et Anja Spiegelman, deux juifs polonais, des premières lois raciales jusqu’à leur déportation dans les camps de la mort. Incroyablement , ils survivront tous les deux à la solution finale et donneront naissance 3 ans plus tard au petit Art. Spiegelman raconte donc plus particulièrement l’histoire de son père, Vladek, dont la chance mais aussi l’ingéniosité ont permis de survivre à l’enfer.
Mais Maus n’est pas uniquement l’histoire d’un homme qui survit aux nazis. C’est aussi le récit intimiste d’un fils qui tente de retrouver son père avec qui il entretient des rapports tendus et confronté à son héritage spirituel et celui des Juifs en y cherchant sa place. Pas facile d’être l’enfant d’un survivant : sa mère se suicide en 1968 , on apprend qu’ Art a séjourné en psychiatrie , et Vladeck , à bien des égards correspond aux stéréotypes portant sur les Juifs : avare , mesquin, égoïste, maniaque.
Metamaus est construit en plusieurs partie : les 3/4 sont constitués d’entretiens avec l’auteur à la manière des fameuses sessions de Numa Sadoul avec Hergé, Franquin, Uderzo. Spiegelman décortique les 13 années de travail qu’ont nécessitées l’écriture de son chef d’oeuvre. Il ouvre ses archives et dévoile les photos et les gravures, souvent faîtes par les déportés au péril de leur vie et qui ont inspiré ses choix esthétiques.
A la manière de Kubrick, on comprend que son souci du détail l’a mené à la dépression : comment dessiner l’innommable ? Faut il ou non dessiner l’orchestre d’Auschwitz ? Les chambres à gaz ? quels sont les choix esthétiques et narratifs pour éviter que le lecteur parte en courant ? A quoi ressemblaient les toilettes des camps où Vladeck se réfugie pour échapper aux sélections ? Ce détail révèle l’incroyable pédagogie de l’artiste pour fournir à son lecteur la version la plus honnête des faits historiques.
Et bien sûr , une grande partie de l’entretien revient sur les rapports ambivalent d’Art avec son père : son admiration et son exaspération pour le caractère infernal de Vladeck. Spiegelman révèle qu’il n’a jamais essayé de faire de son père un héros , un survivant ennobli par ses souffrances tout en reconnaissant ses côtés foncièrement attachants.
C’est cette partie que j’ai préféré , celle où l’auteur superpose son histoire à son oeuvre, agrémenté de photos de famille, de croquis préparatoires et du témoignages des enfants sur l’état de leur père. La deuxième partie aborde essentiellement les techniques de dessin et de conception des planches. Il fera par contre la joie de tous les apprentis dessinateurs. Un DVD complète le programme avec des documents Audio où l’on peut entendre la voix de Valdeck et de nombreux croquis.
Cette retranscription intégrale des entretiens audio de Vladeck avec son fils se lit comme un script de cinéma où l’on peut mesurer le travail hallucinant de Spiegelman. Il revient d’ailleurs sur son refus absolu qu’Hollywood , même avec les meilleures garanties, adapte Maus au cinéma et disserte longuement sur les impostures cinématographiques qui dénaturent totalement la réalité d’Auschwitz . C’est ce que Spiegelman appelle les films négationnistes : Holocauste , la Vie est Belle , Portier de Nuit qui correspondent d’avantage à des fantasmes familiaux, victimaires et érotiques des réalisateurs que du souci pédagogique.
Attention!, il est quand même préférable de bien connaitre Maus pour apprécier Metamaus. Je suis ressorti pleinement « satisfait » de cette lecture qui aborde avec brio les affres de la création artistique, les rapports d’un artiste à ses parents, les vertus à la fois thérapeutiques et destructrices qu’une oeuvre d’art produit chez son créateur ainsi que l’intelligence, l’humilité et le recul d’Art Spiegelman sur lui-même. En étant maintenant l’interviewé, la boucle est ainsi bouclée pour Art Spiegelman qui conclut son oeuvre commencée 30 plus tôt par … des entretiens avec son père.
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LA BO du jour : Maus raconte l’histoire de Souris traquées par des chats. L’homme est un loup pour l’homme….
Morning Bruce, iconoclaste et bienvenue la dernière légende…
Comme tu l’écris, Maus est un telle institution que Spiegelman est probablement son meilleur exégète, par besoin personnel autant que professionnel.
Toujours un plaisir de te lire de bon matin.
Je n’ai toujours pas lu Maus (honte à moi !), mais par contre j’ai déjà offert Meta Maus et j’en ai déjà lu des critiques. Effectivement Maus et Meta Maus sont des œuvres qui suscitent toujours autant de réactions et de commentaires (j’en parcours des nouveaux régulièrement).
Ton article m’a appris que Spiegelman refusait une adaptation au cinéma, ce qui me semble logique car une adaptation (aussi bonne soit-elle) ne peut être qu’une trahison (Tornado l’a souvent fait remarquer) parce que les règles d’un médium à l’autre ne sont pas les mêmes.
@ Lone : Merci ! A /Ce que j’ai pu lire d’autre de Spiegelman, notamment à l’ombre des tours ne m’a pas transporté. Je pense que sa vie ne doit pas être facile d’être l’homme d’une seule oeuvre. Mais quelle oeuvre !
B/La dernière légende : merci de me rassurer, voilà le type d’humour qui passe ou qui casse. J’ai longtemps réfléchi avant de me décider. Et finalement pour rejoindre le point A : Cette somme de travail accumulée par Spigelman durant des années l’ a t’il rendu libre ou esclave de cette oeuvre qui semble avoir dévoré sa vie. Voilà une question passionnante !
@ Présence : il m’arrive de feuilleter Maus à l’occasion, mais je ne l’ai pas relu depuis une dizaine d’années. Manque de courage…
Et bien moi aussi : Il est dans ma bibliothèque. Mais je ne l’ai jamais lu !
Il est au programme Histoire des arts pour le brevet des collèges, chaque année. Mais les élèves ne le choisissent jamais !
Pour les curieux, je mets en lien le très complet dossier pédagogique que le Centre Pompidou a produit à l’occasion de l’expo consacrée à Spiegelman en 2012.
Ca met, de façon synthétique, en perspective le travail produit et le fait qu’on ne peut pas résumer cet auteur uniquement à Maus, et heureusement pour lui.
http://www.bpi.fr/files/live/sites/SiteInstitutionnel/files/PDF/Informations%20pratiques/Les%20offres%20par%20type%20de%20public/dossier_spiegelman.pdf
Ce qui m’a rappelé que j’ai quelque part le recueil, illustré par Spiegelman, La nuit d’enfer. Il va falloir que je parte en expédition tel un Gaston dans son labyrinthe de papier 🙂
Bon sang j’ai loupé ça !!! Les planches originales de Maus !!! merde ….
La formule : Maus = « la bande dessinée de ceux qui n’aiment pas la bande dessinée » me convient tout à fait. Maus fait partie de ces Bd qui rendent le lecteur fier voire invulnérable lors des conservations agitées auprès de ceux continuant de considérer cet art comme mineur.
Je n’ai jamais lu RAW, beaucoup d’ouvrages ( la totalité ? ) de Spiegelman étant underground….mais j’avoue m’être ennuyé pendant la lecture des deux tours.
Ton lien rappelle son important travail d’éditeur. merci Lone
De la même façon que toi, Bruce, Les deux tours m’a ennuyé. Mais graphiquement, c’était très intéressant. Par contre je n’ai lu que Maus comme autre oeuvre de Spiegelman et il est vrai qu’il est esclave de cette bd, c’est assez triste. Cela dit, je ne l’ai lue qu’une seule fois, j’adorerai la relire, mais c’est vraiment très dur à supporter.
J’ai quelques bds (je ne parle pas des livres qui sont légion) rangés dans ma bibliothèque que je n’ai pas lus : Alpha que Tornado décrit si bien, et deux Chris Ware (Acme et Quimby the mouse). Faudra que je m’y remette un jour…
J’ai bien aimé ta dernière légende aussi, très ironique. Et je suis d’accord avec Spiegelman, j’ai détesté La vie est belle (pas vu les autres). La liste de Schindler est réussi.
Article très intéressant. Je ne sais pas si je le lirai car j’aime rester sur ma première lecture fasciné et fascinante de Maus. j’imagine que rédiger cet article synthétique a imposé des choix drastiques et difficiles.
@Matt : Welcome back ! Non l’article n’a pas été trop dur à écrire. Etant un paresseux affligeant, je savais que je ne voulais pas rentrer dans le détail. Une photo m’a profondement marqué : Une image de famille où les Spiegelman emmène leur bébé dans cet horrible endroit. C’est à la fois important mais en même temps c’est quand même violent pour un bébé je trouve
@Cyrille LA vie est belle. Je n’aime pas bcp ce film. La liste de Shindler m’a beaucoup ému, notamment la musique de John Williams qui me fait chialer dans l’instant à chaque fois que je l’écoute. Pour en avoir parlé avec une amie juive, celle-ci n’a que très peu apprécié le suspense que Spielberg fait durer dans la scène de la douche…Est-ce de l’eau ou du gaz qui va sortir ? Une concession au spectaculaire selon elle
C’est vrai que le suspense de la scène de douche est maladroit. Mais j’ai envie de le minimiser au regard des 2h50 restants du film…
Je n’ai toujours pas osé regarder Johnny s’en va-t-en guerre… Mais j’ai écouté tous les Metallica il y a deux ans, suite à mon premier concert du groupe. Enfin, j’ai fait l’impasse sur Lulu, St Anger, et Garage Days. Je ne suis resté que sur leurs albums studios (sauf le S1M, qui sonne bien par moments). C’est étrange : autant je les trouve excellents sur certains titres (One, Call of Ktulu, Of Wolf and Men, Unforgiven, Fade to Black, Seek and destroy, Battery, Master of Puppets, Hero of the day…) autant je les trouve ridicules sur d’autres, et souvent dans le même album (Fight fire with fire, Orion…). Je n’aime donc pas vraiment leurs albums en entier, c’est un groupe de chansons pour moi. Mais le second et le troisième sont vraiment leurs meilleurs moments. Et puis le Black album. Après, c’est trop boursouflé, ils ne retrouvent jamais leur second souffle. Mais bon, j’aime bien ces mecs.
Oui, les 3 albums que tu cites, c’est pas une référence 😉
N’y faudrait il pas y voir aussi le symptômes des disques des 90’s Cyrille ? Mis à part Doolitle, Nevemind ou….le Black Album, King for a day….fool for a lifetime, To Bring you My love, The Downyard Spiralqui peut se targuer d’avoir fait un album parfait de bout en bout ? Sûrement pas les Guns ? Ni même FNM : Angel Dust et sa B side complètement foiré…Les 74 minutes de Outside de l’aveu même de Bowie, c’est inécoutable.
C’est Iggy qui disait que l’oreille est programmée pour écouter 43 minutes. Dans ces années là, j’amputais la moitié des titres sur mes K7.
Le groupe à chansons par excellence pour moi c’est Pearl Jam avec 4 bon titres par albums….
Metallica : Load est mon préféré !
Il y en a, en plus de ceux que tu cites : Loveless de My Bloody Valentine, Stag et Houdini des Melvins, Henry’s Dream de Nick Cave, tous les Pixies de cette période (même Trompe le monde), Mellon Collie des Smashing, Dig Your Own Hole des Chemical Brothers, Paris sous les bombes de NTM, L’école du micro d’argent de IAM, les trois premiers Pavement, le dernier Mr Bungle, le premier Sugar, les Sonic Youth, le Blood Sugar des Red Hot, le Check Your Head des Beastie Boys… et je ne te cite ceux qui m’ont marqué. Il y en a pléthore. As-tu tenté le Relationship of Command de At The Drive-In ?
Par contre je suis d’accord, pour moi, un bon disque tient sur une face de K7 de 90 minutes. Mais au-delà de ce que tu dis, très peu de groupes ont réussi à faire des albums d’une pièce comme Disintegration ou Station To Station. Ces disques sont spéciaux. Comme disait Présence, tous les auteurs ont une oeuvre de grâce, et parfois plus jamais. Mais pour Metallica, c’est le cas de tous leurs albums pour moi : aucun ne tient la longueur réellement. Peut-être est-ce parce que ce n’est pas ma musique de prédilection.
oh je crois avoir cerné le monsieur 😉 J’étais plus branché métal que noisy-indie rock.
Il m’a fallu 20 ans aimer les Cure. Desintegration : est un grand album, j’adore Lovesong mais il a un défaut majeur à mes yeux : on a l’impression que chaque chanson termine l’album. Et paf on embraye sur une autre. J’en ressors à chaque fois épuisé.
J’ai toujours eu du mal à prendre les Smashing au sérieux….
Par contre la meilleure OST rock de tous les temps reste celle de Lost Highway avec Eve la seule chanson de Corgan que j’aime. Ah si, j’aimais bien aussi Adore.
D’accord pour Lost Highway, la BO que j’ai le plus écouté. Note bien que je me suis contenté des années 90. Les autres décennies ont leur lots d’albums grandioses et marquants. Prends les Stones : ils ont fait au moins cinq albums de ce niveau, ce qui est énorme. Pense à Police, aux Specials, à Joy Division, Television, Patti Smith, Hüsker Dü, The Zombies, Dylan, les quatre premiers Cure, les Smiths, Jeff Buckley, les derniers Blur, Led Zep, Queen, QOTSA, Scott Walker, Tom Waits, Stooges, Zappa…
@ Bruce : En tant que fan Disintegration n’est pas mon album préféré. Il y a d’excellents morceaux mais dans l’ensemble l’album passe beaucoup mieux en live qu’en studio. Trop plombé et pesant. Leur marque de fabrique hélas sur la plus part des albums suivants.
Tout est très subjectif !
Pour ma part il y a trois albums parfaits dans les 90’s : Grace de Buckley, OK Computer de Radiohead et Urban Hymn de The Verve. Je sais bien que tout ça, avec le recul, ne plait pas bien aux rockers puristes, mais ce sont pour ma part des albums parfaits de bout en bout. J’ajouterais également à la liste des albums où il n’y a rien à jeter le premier de Rage Against the Machine, le Dummy de Portishead, le White Ladder de David Gray, le No One’s Really Beautiful de Jude et peut-être le Sea Change de Beck, que j’ai complètement redécouvert récemment. Les deux premiers albums de Muse sont également assez parfaits dans leur genre. Le Nevermind de Nirvana est un monument et, si je ne trouve pas Mellon Collie parfait de bout en bout, je suis assez fan de Gish et de Siamese Dream. Without You I’m nothing de Placebo est également un grand album. Les trois premiers de Supergrass sont supers aussi.
Les autres, je ne partage pas l’enthousiasme (surtout le Rap). Donc, c’est quand même très subjectif ! 🙂
Oh là là The Verve….Buckley…Jamais pu les supporter. Radiohead aussi, mais Ok Computer est un grand album, c’est indéniable. J’aime beaucoup aussi In Rainbows.
Les Red Hot bidule ? j’ai arrêté avec Californication que je trouve super mal enregistré.
RATM: quel choc quand c’est sorti ! Mais tous les albums qui suivirent…bon…c’était toujours la même chose non ?
Les Audioslave étaient ok même si ça n’a plus aucun intérêt d’écouter ça aujourdhui.
Je te rejoins presque complètement, Tornado. A part pour The Verve qui m’ennuie, Jude que je ne connais pas et Gish qui est loin d’être parfait. De plus, pour l’avoir réécouté récemment, le second Placebo est beaucoup moins bon que le premier finalement, vraiment leur meilleur boulot. On pourrait aussi ajouter le Soul Cages de Sting par exemple.
Mais franchement, comment ai-je pu oublier Grace et Ok Computer ? Et Kid A, encore meilleur sans doute.
Tiens, par exemple, j’ai essayé de réécouter les Red Hot et… Punaise ça a hyper mal vieilli ! Les coeurs sont atroces et certaines expérimentations rock/rap sont juste ridicules avec le temps.
Sauf sur Blood Sugar Sex Magik qui tient toujours la rampe.
J’ignorais qu’il existait un making of de Maus.
Merci pour la découverte.
La formule : Maus = « La bande dessinée de ceux qui n’aiment pas la bande dessinée » est tellement juste.
J’en ai moi même fait le constat :
J’ai reçu Maus en cadeau de la part d’un proche. Un intello réac qui, par fierté, a toujours rejeté le médium. A part cette BD bien entendu…
Aussi curieux que cela puisse paraître pour un amateur inconditionnel de cet art, s’il ne me l’avais pas offerte, je crois que jamais je ne l’aurai lu.
En aucun cas, je n’aurai investi dans une œuvre traitant d’un sujet aussi grave et sérieux par des dessins aussi peu réalistes et naïfs. Cela ne me semblait pas approprié.
Sans lui, un des pires détracteurs de mon médium préféré, je serai passé à côté d’un monument….
Cela m’a permis de comprendre que la force de cette œuvre est immense. Elle parle à beaucoup de monde, amateurs ou pas de BD.
Ce qui est essentiel pour transmettre ce sombre événement de notre histoire au plus grand nombre.
L’actualité récente nous montre que certains ont tendance à oublier.
Les rescapés, avec l’âge vont disparaître peu à peu et leur témoignage aussi.
Heureusement qu’il existe des média, et ce Blog en fait partie avec sa petite contribution, pour nous raviver la mémoire.
@Surfer : ravi de t’avoir enrichi Surfer (enrichir /Surfer /Argent…tout ça…)
Le snobisme absolu, ton exemple…
Sur FB j’ai eu aussi hier, un négationniste, un gamin qui niait l’existence des chambrez à gaz et mettait ça sur un complot de gauche pour nous faire digérer le capitalisme…
J’ai beau connaître ma Shoah sur le bout des doigts, je me suis trouvé dépourvu. Non pas à court d’exemples, mais comment faire entendre raison à un discours aussi déconstruit et délirant.
Au bout de deux tentatives, j’ai lâché l’affaire. Le gars a continué ensuite par MP à me parler d’un gigantesque complot et ce, sans être agressif.
Le plus drôle de l’histoire : c’est que Facebook m’envoie un avertissement en m’indiquant que la photo de cadavres que j’ai postée pour indiquer à ce crétin que Auschwitz n’était pas une station balnéaire de juifs friqués allait à l’encontre des standards de la communauté…
Nous vivons de beaux jours…
… Je suis toujours sidérée de lire de telles choses. Mon esprit n’arrive pas à concevoir autant de bêtise. J’arrive à concevoir l’horreur de la Shoah parce que c’est le passé, c’est un temps que je n’ai pas vécu, ça fait partie de l’Histoire. La cruauté et le sadisme de l’Homme, malheureusement, on les connaît. Mais s’y trouver confrontée aujourd’hui, au 21ème siècle, à travers des négationnistes que je croyais en voie de disparition… Et des gamins, en plus… L’Humanité m’échappe encore tellement…
Oui, il y a une sorte de mode bizarre qui consiste à nier le passé.
Et une censure qui n’aide pas.
Sur youtube, je regarde parfois des vidéos de youtubeurs qui parlent de ce qui se passe dans leurs vidéos. Un exemple : une image du 11 septembre dans une de leur vidéo leur fait recevoir un avertissement de youtube. Et une démonétisation de leur vidéo, ainsi qu’une suppression du moteur de recherche ou je ne sais quoi. Du coup t’enlèves l’image et là ta vidéo sera trouvable en faisant une recherche, et tu pourras avoir des pubs dessus qui te rapportent un peu de thune.
En gros ça devient trop « choquant », faut pas en parler ni montrer, c’est pas bien.
Et ça n’aide pas les imbéciles qui sont persuadés que certaines choses sont fausses (peut être que ton gamin a des parents qui tiennent le même discours)
« Nous vivons de beaux jours…. »
Malheureusement, ton ironie et ton exemple résument tout: Un gamin!!!!
Probablement un gosse influençable, qui va trouver des informations mensongères sur un site Web douteux pensant parfaire sa culture générale.
Un gosse féru de réseau sociaux qui trop souvent sont vecteurs de propagande.
Ces mêmes réseaux sociaux qui, soumis à l’algorithme d’une pseudo intelligence artificielle, ne révèlent pas les dangers réels.
Quelque part nous sommes tous responsables.
Les parents, l’éducation nationale, les politiques…
Nous avons créé ce monde.
À nous de le corriger, de le faire évoluer dans le bon sens.
Chacun peut apporter sa petite contribution, aussi infime soit-elle.
J’ai 2 enfants et je dois aussi assumer ma responsabilité.
Voilà, je vais arrêter là ma tirade. Sinon, pour le coup, on risque de me prendre pour le vrai Silver Surfer…moralisateur, donneur de leçons…avec son rêve d’utopie. Lol 🙂
J’ajouterai ceci : on a longtemps mis sur le compte de la mauvaise diffusion de l’information et du savoir, l’obscurantisme et le négationnisme. Visiblement, c’était pas ça…
Oh peut être que si.
On trouve tout et son contraire sur le net.
Et puis l’éducation. Si les parents sont des crétins obscurantistes…