Des dieux et des hommes (Thor par Coipel et Straczynski)

Thor par J.Michael Straczynski et Olivier Coipel

Article de  PIERRE N

1ère publication le 18/07/16- Mise à jour le 16/02/20

VO: Marvel

VF: Panini

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Un run qui donne Le Thorni ! ©Marvel Comics

Cet article parle du run de Straczynski et Coipel, qui va des épisodes 1 à 12 du volume de 2007, plus les épisodes 600 à 603, ainsi que le giant-size. L’ensemble a été réédité dans deux Marvel deluxe chez Panini.

Dès ses débuts, le personnage de Thor à toujours été un peu à part dans l’univers Marvel tel l’inimitable Docteur Strange ou le mélancolique Surfeur d’argent. Cette situation est accentuée par le fait qu’il repose, contrairement aux autres, sur la relecture d’une mythologie préexistante.

Cependant la paire Lee/Kirby n’a pas tout de suite trouvé la formule adéquate pour traiter le personnage, à mi-chemin entre le super-héroïsme classique et les ressorts soap opera que Stan Lee avait injecté dans le genre, à l’instar des comics de monstres des années 50 (Ben Grimm est après tout un des premiers monstres héroïques).

Un relooking exemplaire

Un relooking exemplaire©Marvel Comics

La solution sera trouvée dès lors que la série va  introduire le panthéon lié à Asgard, avec Loki et Odin, puis tous les neuf royaumes dans leur ensemble.
À partir de là, le King s’en donne à coeur joie dans une démesure paroxystique de sagas épiques faisant intervenir Surtur, Galactus ou encore Héla, magnifiée par des planches pétaradantes, du dynamisme et de l’énergie visuelle qui s’en dégagent (malgré le gros bémol de l’encrage de Vince Colleta).

Sauf que Lee est attaché à la notion selon laquelle le lecteur doit pouvoir s’identifier, nécessitant de garder un pied dans la réalité, ce que l’on retrouve avec l’infirme Don Blake, qui se révélera être une coquille vide, un avatar humain crée par Odin pour rendre son fils plus humble et moins vaniteux (c’est d’ailleurs sur ce point que le film ne convainc guère puisque l’exil est de courte durée). Cette révélation tardive permet à Kirby de se concentrer sur ses sagas ambitieuses qui se déroulent dans un cadre exotique de moins en moins familier, fonctionnant à plein régime sur le sense of wonder.

Qui sème le vent récolte la tempête

Qui sème le vent récolte la tempête©Marvel Comics

Kirby comme de coutume, préfère les envolées lyriques, la création sans cesse renouvelée de nouveaux concepts (ce qu’il poussera dans ces derniers retranchements avec la monumentale saga du quatrième monde) plus à même d’être exploités dans leur plein potentiel au sein d’un univers vaste, qui poussent Thor à quitter de plus en plus souvent la Terre.
Cette dualité imprègne la série jusque dans ses intrigues plus soap opera, puisque l’on retrouve cela avec les deux love interest du dieu nordique, la guerrière Sif et la nunuche Jane Foster (du moins à l’époque).

La discorde commence à se faire sentir sur  Fantastic Four, où Kirby avait commencé à moins s’impliquer, ce qui n’a pas empêché au titre de rester d’excellente facture.
Suite à un nouveau contrat jugé insatisfaisant à l’aune de la somme de travail qu’il avait produit pour l’éditeur, Kirby en sera quitte pour emmener avec lui ses idées fécondes chez la distinguée concurrence, laissant Lee désemparé par ce départ.

Le serpent a changé de peau mais pas de mentalité

Le serpent a changé de peau mais pas de mentalité©Marvel Comics

Heureusement les FF et Thor vont bénéficier d’un remplaçant de renom en la personne de John Buscema, qui s’est acquitté honorablement de la tâche malgré son peu d’intérêt pour le genre, Conan le barbare étant plus proche de sa sensibilité artistique. Pour le dieu du tonnerre c’est le début d’une période faite de hauts et de bas selon l’inspiration des scénaristes (Thomas, DeFalco, Ellis, Wein, Moench).
Il faudra attendre l’arrivée salutaire de Walter Simonson pour que la série retrouve durablement un second souffle, constituant sans là ce que l’on peut considérer aisément comme la meilleure période du titre.

Dans les années 90, le pôle Avengers est à la traîne par rapports aux ventes des X-Men et de Spider-Man, malgré quelques bons runs ( Captain America de Waid, les Vengeurs d’Harras, les FF de DeFalco). Tout cela pousse l’éditorial à des mesures drastiques, qui aboutissent au crossover Onslaught, plus intéressant pour ses conséquences que pour sa piètre qualité intrinsèque. Après le retour plutôt bref des Image boys dans le cadre d’Heroes Reborn, la relance se fait plus harmonieuse avec le lancement d’Heroes Return, qui s’éloigne de ce qui a précédé pour privilégier une approche plus traditionaliste, qui renoue avec une veine proche des séries du bronze age (ce n’est pas pour rien que les Vengeurs de Busiek lorgnent beaucoup sur ceux d’Englehart).

Les hommes et les dieux s’apprivoisent mutuellement

Les hommes et les dieux s’apprivoisent mutuellement©Marvel Comics

C’est Dan Jurgens qui se charge de relancer le personnage, de manière assez inspiré au départ, surtout qu’il bénéficie de la contribution de John Romita Jr, dont l’héritage Kirbien est devenu de plus en visible dans ses travaux, et cela depuis les années 80. Lorsque Thor reprend le trône, la série arrive à un stade où elle boucle une certaine logique, et les éditeurs se demandent quoi en faire, surtout avec des ventes en berne.

L’arrêt de la série est acté et trouve sa pleine justification dans la concrétisation du Ragnarok, le crépuscule, que Kirby avait déjà voulu explorer en son temps avec l’avénement d’un nouvelle génération de dieux (ce n’est pas un hasard si l’on aperçoit un casque ailé dans les décombres au début des New Gods). La prophétie de longue date finit par aboutir, entraînant dans sa chute tous les personnages de la série et leurs univers spécifique. À partir du moment où tout est détruit, il ne reste plus qu’à reconstruire, et c’est précisément ce qu’à fait le scénariste J. M. Straczynski (Babylon 5 une des meilleures série télé SF des années 90 au même titre que Star Trek Deep Space Nine) lorsque il fait réapparaître le marteau Mjolnir dans les pages de la série de la first family.

Au sortir de Civil War, l’auteur se charge de relancer la série sur de nouvelles bases, en compagnie du dessinateur français surdoué,  Olivier Coipel. Ayant précédemment travaillé dans l’animation, celui-ci garde de sa période de lecteur une affection particulièrement prononcé pour la période australienne de Claremont, notamment les épisode signés Marc Silvestri qui reste son influence principale, sans oublier son dynamisme digne d’Otomo. Sans oublier cette rondeur dans les visages qui renvoie aussi bien au manga qu’à l’animation.

Le mal incarné jubile dans un paysage immaculé

Le mal incarné jubile dans un paysage immaculé©Marvel Comics

Le dessinateur profite de cette occasion pour s’approprier le personnage et son univers, ayant à coeur que le fils d’Odin n’ait pas un physique de bodybuilder interchangeable.
Force est de constater que son look est une grande réussite, qui opte pour une carrure massive, un physique taurin qui en impose, doublé d’un redesign inspiré à base de cotte de mailles et de teintes plus sombres, qui rappelle rétrospectivement le look de Tornade lors de la saga Asgardian Wars d’Art Adams.
Loki est aussi réinventé pour l’occasion, puisque cette habitué du changement d’apparence revient sous la forme d’une femme, dont le look androgyne met avant sa véritable nature, qui lui donne des airs de Marilyn Manson nordique.Après la période Simonson qui avait vu (non sans humour) les Asgardiens fraterniser avec les terriens par le biais de leurs spécialités (allant des armes à la gastronomie), JMS pousse ce concept dans une nouvelle voie, en déracinant les dieux de leur contrée lointaine.

En effet la nouvelle Asgard se trouve désormais au fin fond de l’Oklahoma, en pleine Amérique  profonde, propice à des situations cocasses, par le biais du choc des cultures et du dépaysement déconcertant pour ces guerriers pas habitués à un tel calme. Pour appuyer ce lien avec les mortels, JMS renoue avec Don Blake l’avatar terrien de Thor, qui devient un personnage à part entière.

Une romance placé sous de mauvaises augures

Une romance placée sous de mauvaises augures©Marvel Comics

Afin de restaurer son royaume tel qu’il était, Thor part à la quête de ses semblables, éparpillés et amnésiques aux quatre coins du mode (Afrique, Nouvelle-Orléans). Ce tour du monde aurait pu devenir longuet et systématique à la longue, sauf que JMS règle vite la question pour se concentrer sur son véritable fil directeur. En effet, le coeur émotionnel du récit repose sur cette jonction entre humains et Asgardiens, source d’humour mais aussi de drame, dont le catalyseur est certainement la relation qui unit la déesse Kelda et Bill le simple tenancier d’un restaurant familial.

JMS utilise ce lien entre les deux pour montre le caractère essentiel des deux facettes, les hommes ont besoin de l’aide divine, et en même temps les dieux se fortifient grâce à la foi que placent les mortels en eux, chacun ayant sa propre perspective. Déjà avec son run sur Spidey, il s’intéressait à l’aspect mystique par le biais des totems (bien que DeMatteis se soit mieux débrouillé que lui dans ce domaine-là).
C’est dans ce cadre-là que l’on retrouve certaines tares dans le style du scénariste, avec des dialogues pompeux qui se prennent très au sérieux, des scénarios un brin décompressés, et des intrigues qui traînent à force de tourner autour du pot avec les manigances répétitives de Loki.

Bill fait preuve d’une galanterie maladroite

Bill fait preuve d’une galanterie maladroite©Marvel Comics

Cette nouvelle existence des dieux, libéré du fardeau de la fin programmée, entraîne d’amblé une atmosphère plus sereine, ponctués de tranches de vies, qui donnent presque l’impression que les divers combats de l’intrigue sont des concessions faites au genre, pour les lecteurs qui ont besoin de leur dose régulière de fricassée de phalanges.
Le scénariste n’oublie pas la notion d’univers partagé, lorsque celui-ci rend un bel hommage à Captain America, alors décédé, ou encore lorsque il orchestre une confrontation plutôt musclé avec tête de fer, une scène forte et qui rend leur rabibochage ultérieur d’autant plus artificiel et forcé.

En ce qui concerne la partie graphique, c’est Marko Djurdjevic qui s’occupe de l’intérim, plus connu chez Marvel pour ses nombreuses couvertures, qui se débrouille convenablement sur les fill-in, malgré son style plus convenu et moins original, qui a du mal à tenir la comparaison avec le style de Coipel sur le plan de la narration séquentielle. On retrouve ici cette manie qu’a le scénariste de quitter une série avant d’avoir pu donner une conclusion satisfaisante à son run, ce qui est  toujours assez frustrant.

Enter Marko Djurdjevic

Enter Marko Djurdjevic©Marvel Comics

Après le spectaculaire épisode 600, JMS semble moins impliqué, son départ étant proche, à l’instar se son conflit avec Quesada à propos de la conclusion d’One More Day.
Tel est la rançon du succès, la pérennité renouvelée de la franchise fait que Asgard est le théâtre d’un crossover médiocre, Siege, qui réunit le tandem Bendis/Coipel d’House of M, dans lequel le rôle du lieu est superficiel, puisque les spécificités ne sont guère plus exploités que celles de la Terre sauvage dans Secret Invasion.

Les successeurs se sont également montrés moins inspirés, que ce soient Gillen ou Fraction, et il a fallu attendre Aaron pour que le titre retrouve toute sa superbe, au point de devenir le meilleur titre actuel chez la maison des idées.
Un run plaisant en somme, malgré quelques bémols, qui se démarque par sa réinvention courte mais durable du titre, à l’image du Captain America de Brubaker et du Iron Man de Fraction.

Chez les asgardiens, le fossé générationnel se creuse à coup de marteaux

Chez les asgardiens, le fossé générationnel se creuse à coup de marteaux©Marvel Comics

57 comments

  • Matt  

    Bon alors il me reste ce run à lire.
    Question simple : il faut lire les 3 deluxes pour avoir la suite et FIN de l’histoire de JMS ? Ou plus que ça encore ?

    • PierreN  

      Le 3eme deluxe me semble suffisant (les épisodes de Gillen avec Fatalis c’est bien ça ?), puisque la première période post-Siege/pré-Fear Itself du run de Fraction va dans sa propre direction.

  • Matt  

    Bon déjà j’ai trouvé à 3,99€ le Ragnarok de Michael Avon Oeming conseillé par Tornado.
    J’ai vu Coulomb à la trad…j’ai hésité.
    Et puis je me suis dit que si elle fait le même boulot que sur Conan, sans que ce soit génial, au moins il n’y aura pas de « vache de valdingue » ou de « on est dans le pastis » dans le langage de Thor.

    • PierreN  

      Je crois qu’elle s’occupait aussi de la trad du Thor de Simonson, et sur le type de language propre aux Asgardiens cela fonctionnait plutôt pas mal.

      • Matt  

        Pour l’instant je n’ai accroché à aucun run de Thor, à part au début de celui de Aaron (faut dire que le dessin de Esad Ribic aide pas mal) mais il est vraiment trop long son run. J’attendrai un omnibus ou je ne sais quoi pour suivre tout ce bazar.
        Je n’ai pas lu beaucoup du run de Simonson mais je n’accrochais pas, peut être à cause des dessins.
        Il est temps que je laisse une chance à cette période Ragnarok/Renaissance

        • Bruce lit  

          Je lis actuellement un récit de Starlin où Thanos se bastonne contre Galactus et effectivement la traduction de Coulomb est très correcte.

          • Matt  

            Un récit de Thanos avec Galactus traduit par Coulomb ? Hum…ce ne serait pas la série Thanos de 2003 publiée dans 2 Marvel mega hors série 22 et 23 ?
            J’avais trouvé ça correct aussi. Pour du Coulomb. Toujours quelques phrases chiantes mais plus supportable.

          • Bruce lit  

            Exact !
            Je fuis le cosmique d’habitude mais j’ai trouvé le pitch suffisamment rigolo pour tenter le truc (legs ès Nikolavitch)

          • Matt  

            La série se poursuit dans une revue « marvel universe v2 n°6 : le samaritain. par Keith Giffen.
            Je vois que tout ceci a été réédité en deluxe d’ailleurs.
            La fin de cette série est un bon point d’entrée vers la saga Annihilation concernant le statut de Thanos^^

            Mais bon faut surement pas trop t’en demander. Même si pour moi le run de Abnett et Laning sur le cosmique, c’est le meilleur avec les séries de Starlin (même si y’a quand même des trucs pas terribles chez Starlin des fois)

          • Bruce lit  

            Oui, piano, piano….Déjà je trouve Warlock super moche dans cette histoire….
            Je ne l’ai pas encore finie.

          • Bruce lit  

            J’ai fini ce matin. C’était bien. Le vilain (La Faim) n’a aucun intérêt, mais c’est juste un alibi pour tester la rédemption de Thanos. Les séquences humoristiques sont réussies.

          • Matt  

            Tiens, je me souvenais même pas qu’il y avait Warlock.
            Bon pour moi c’est pas la meilleure série, hein.
            Je suis surtout fan des épisodes du silver surfer qui précèdent la quête des gemmes de l’infini.
            Puis thanos quest pour la quête des gemmes.
            Puis le gant de l’infini.
            Après bon…les autres machins « infini » (guerre de l’infini, tout ça…) c’est pas terrible.
            Il y a cette série de 2003 sympa.
            Puis après le run de DnA (Annihilation, war of kings, realm of kings, Thanos Imperative)
            Et puis après fuck les trucs compliqués chiants de Hickman à base de crossovers entre les crossovers, je reviens à Starlin avec quelques unes de ses mini séries récentes (elles sont pas toutes géniales…)

      • Matt  

        Au moins visuellement ça me plaira.
        J’aime bien quand Coipel fait des planches épurées avec des jeux d’ombres. ça me fait penser un peu à du Jae Lee. Pas au niveau du look des personnages mais la composition des images, avec une certaine simplicité dans les décors mais une belle ambiance.

  • Matt  

    Je viens de finir la lecture de Ragnarok (eh oui déjà)
    Eh ben…c’était drôlement bien quand même ! Une bonne utilisation du background mythologique et une direction différente pour justifier les variations du Ragnarok, avec une intrigue plus complexe que la grosse baston classique de fin. Très bien.
    Bon allez je vais me dénicher le run de JMS.

  • Tornado  

    Et oui, Ragnarok est vachement bieng. Ça vaudrait peut-être le coup d’essayer tout le run de Michael Avon Oeming qui le précède.
    Le run de JMS commence super bien, même si c’est en mode hyper-décompressé (mais moi personnellement j’aime bien ça). Il y a des moments magnifiques (la lutte mythologique entre Thor et son grand-père !). Mais hélas, JMS laisse tomber le récit en plein milieu. Kieron Gillen conclue le tout (deluxe N°3) avec un ou deux arcs corrects, mais on peut quand même regretter que JMS n’ait pas mené ses plans jusqu’au bout (comme d’hab).

    Je ne me sens pas du tout le coeur de tenter le run de Jason Aaron. C’est beaucoup trop long (il bosse encore dessus aujourd’hui !) et apparemment beaucoup trop fluctuant.

    • Matt  

      Je n’ai lu que les 2 premiers arcs « le massacreur de dieux » et euh…l’autre je sais plus le titre.
      A la limite le massacreur de dieux peut se lire seul, mais je sais que toi si tu commences un run, tu veux le finir. Alors ben…je peux pas t’aider parce que j’ai laissé tomber aussi en voyant la longueur du truc.

      Pour le run de JMS je suis préparé, je sais que la fin n’est pas aussi top. Mais la partie graphique m’attire et donc on verra^^

      Avon Oeming est un auteur bizarre. Ce qu’il fait est vachement fluctuant quand même. Sur Red Sonja c’est pas trop ça quand même…
      Euh sinon, juste avant Ragnarok, c’est le run de Dan Jurgens qui dure depuis 80 épisodes (depuis Heroes Reborn en fait, la reprise es héros Marvel après Onslaught)

    • Matt  

      D’ailleurs au passage si tu voulais des infos sur la série Red Sonja de 2005 publiée par Panini en 2008…

      Euh…le premier tome par Mike Carey est très sympa. Et peut se lire comme une courte histoire à la Conan, sans réelle fin mais sans finir sur un cliffhanger.

      En fait un tome sur 2 c’est une mini série. La série régulière est donc publiée dans les tomes 1, 3, 5 et 7. Et Panini a arrêté la publication alors que rien n’est terminé. Et de toutes façon d’album en album ça devient de pire en pire (donc entre les mains de Avon Oeming justement, de tome en tome on se rapproche de plus en plus d’un délire à la super héros avec des dieux qui se pointent pour se bastonner…). Donc au final seul le tome 1 est à retenir.
      Les tomes 2, 4, 6 sont donc des mini séries indépendantes. Dans mon souvenir les tomes 2 et 4 se lisent bien. Mais s’oublient bien aussi. Le tome 6 je n’en ai aucun souvenir.

    • Matt  

      Techniquement le début de la reprise de la série par Avon Oeming n’est pas mauvais (le tome 3 de Red Sonja donc, qui début une nouvelle histoire après le tome 1) mais le souci c’est que cette fois il est impossible de s’arrêter à la fin du tome 3 contrairement au tout premier tome. ça se suit vraiment, et ça devient naze.

      • PierreN  

        Oeming a fait une autre histoire que j’avais bien aimé aussi, la mini-série Blood Oath, parue lors du hiatus de la série régulière suite à l’arc Ragnarok (avant le teasing du retour de Thor chez les FF de JMS).

  • Tornado  

    @Matt : Merci pour le compte rendu ! J’ai bien fait de me tenir éloigné de cette série inspirée de Howard.

    @Pierre : Alors en fait voilà le truc : Je pensais que « Ragnarok » était la fin d’un run de Michael A Oeming. Or en fait il a fait deux mini-séries : « Ragnarok » en premier et « Blood Oath » ensuite. C’est bien ça ?

    • Matt  

      Alors je ne suis pas Pierre, mais oui c’est bien ça.
      Thor : Blood Oath, je trouve les dessins de Scott Kolins bien moches (il a sévi dans la saga « avengers les plus grand héros de la terre » que je n’ai jamais lue à cause des dessins justement, ou dans le prologue de Annihilation, heureusement pour un seul épisode). Du coup jamais lu.

    • PierreN  

      Oui mais là où Ragnarok marque la fin d’une ère, Blood Oath est conçu comme quelque chose de plus auto-contenu et intemporel (situé dans un passé un peu flou).

  • Matt  

    Bon…encore un truc introuvable en fait.
    Le premier deluxe est très cher, l’édition Marvel Select a disparu de la circulation (elle n’est pas chère, juste introuvable), et je pensais que l’édition Hachette publiait le même contenu, maaaaais NON ! Chez Hachette, on publie que les 6 premiers épisodes et on s’arrête au beau milieu de l’intrigue. Comme quoi leur collaboration avec Panini ne leur fait pas du bien.

    Bref encore un truc que je pourrais pas lire de suite.

  • Matt  

    Bon j’ai finalement pu lire ce run.
    Ben c’est le meilleur truc que j’ai lu sur Thor, avec Ragnarok (selon moi)
    J’ai beaucoup aimé l’idée des dieux qui renaissent libérés de leur cycle mais qui sont finalement dépourvus de but, qui deviennent oisifs. Tout comme la caractérisation de Loki, plus machiavélique que jamais, qui va exploiter ça.

    Techniquement ça se gâte un peu au moment des épisodes qui font référence à l’event Siege, on pige pas trop pourquoi Loki retourne sa veste, se sacrifie, tout ce bazar référentiel à l’event en question. MAIS…il y a un MAIS qui sauve tout : d’une part c’est pas mauvais même si c’est lié à un event, et d’autre part l’histoire était quasiment terminé avant, à la fin de l’arc avec Fatalis et le semi échec de Loki et Fatalis. Je n’ai pas eu la sensation que l’event venait parasiter la série, c’est plutôt que je me serais passé de ces épisodes. M’enfin évidemment la suite serait difficilement compréhensible (putains d’events !)

    La dernière histoire avec les Dises après Siege est également fort sympathique. C’est un peu compliqué avec les règles des contrats et des malédictions et tout ça…(et toujours la raison pour laquelle Loki a fait ce qu’il a fait avant de mourir) mais mythologiquement, c’est une histoire qui marche bien.

  • Matt  

    Ah, il y a juste un truc que je n’ai pas vraiment aimé, mais c’est un pinaillage de geek : le voyage dans le temps de Loki.
    Tout simplement parce que les pirouettes temporelles, je n’aime pas ça, ça me file un mal de crâne, ça n’a aucun sens, çe ne peut pas marcher. Quoi a commencé, la poule ou l’oeuf ? Si le Loki adulte asgardien peut aller influencer le petit Loki du passé, c’est qu’il a déjà pu grandir en Asgard, donc ça s’est déjà produit, donc ce qu’il fait en retournant dans le temps ne sert à rien et…ah et puis merde, je déteste les voyages temporels^^

    Bon et puis ça sous-entend quand même que si Loki peut faire ça, il pourrait tuer n’importe qui. C’est comme les méchants comme Kang ou Fatalis avec leur pouvoir temporel. Techniquement ils ne pourraient pas échouer, c’est le pouvoir le plus dangereux du monde, tu reviens 500 fois à la suite, tu remontes à la naissance de tes ennemis pour les tuer. Enfin bref…potentiel infini jamais utilisé, les vilains paraissent donc débiles de ne pas savoir s’en servir et…je vous ai dit que je n’aimais pas les voyages temporels ?^^

  • JP Nguyen  

    Bon, comme d’autres avant moi, j’utilise cet article pour poster un avis rapide sur le Ragnarok de Michael Avon Oeming : je ne serai pas original, j’ai trouvé que c’était bieng…
    J’adore le dessin classique mais clean et punchy de Di Vito. Et le scénar profite à fond du contexte apocalyptique. Un peu comme Days of Future Past, les persos tombent comme des mouches et nul n’est à l’abri, même les enfants. Il y a même un côté commentaire « méta » avec les cycles asgardiens qu’on pourrait rapprocher des cycles de reboots des éditeurs de comics. Ceux qui siègent dans l’Ombre seraient-ils une métaphore des décideurs de Marvel et DC ?
    Une belle fin pour le dieu de la foudre, même si un peu/beaucoup triste.

  • Matt  

    Bon et le run de Fraction qui suit celui de JMS/Gillen, quelqu’un l’a lu ?
    Présence peut être ? Toi qui aime Fraction.
    J’ai feuilleté un peu, les dessins du premier arc ne m’attirent pas, mais l’arc avec Galactus et les dessins de Coipel a l’air chouette.

    • Présence  

      Bien sûr que je l’ai lu 🙂 . Je lisais tout de Matt Fraction à l’époque. La version courte compilée à partir des articles détaillés sur amazon qui aboutit à une appréciation globale de sympa, avec des moments très réussis, et des passages plus quelconques.

      Tome 1 : Matt Fraction et Olivier Coipel proposent une aventure de Thor qui sort assurément des sentiers battus, tant par la franche confrontation entre Galactus et son héraut d’un coté, et Odin et Asgard de l’autre, que par ses visuels qui prennent leur distance avec les comics de superhéros de base pour proposer des images saisissantes.

      Tome 2 : le lecteur a le sentiment qu’il manque peu de choses pour que Matt Fraction puisse transformer un bon récit de Thor en une épopée mythique démontant ses propres codes. Le premier épisode permet de rêver qu’il se joue des obligations du crossover tout en en tirant les bénéfices ; la suite de l’histoire se révèle intéressante et divertissante mais le deuxième niveau de lecture s’est en allé. Les illustrations de Pasqual Ferry sont agréables et très bien mises en valeur par la mise en couleurs de Frank d’Armata.

      Tome 3 : il faut attendre le dernier épisode pour que les éléments raréfiés des 4 épisodes précédents finissent par converger vers une situation plus élaborée comprenant des enjeux plus sophistiqués que de frapper comme un sourd sur l’ennemi suivant. Tout d’un coup, Matt Fraction passe en mode Résolution de l’intrigue et il extirpe la substantifique moelle des composantes de son histoire, en en révélant les saveurs. Les changements de lieux obligent Larraz à dessiner les décors un peu plus fréquemment. Ses personnages conservent une forte présence lors des combats. Le lecteur se réveille avec la fin du tome pour un final savoureux, après 3 épisodes insipides, malgré 3 idées intéressantes (d’un autre coté 3 idées en 3 épisodes, ça ne fait pas beaucoup).

      Le tome 4 est un crossover plutôt réussi entre Thor et Journey into Mystery (Loki) par Kieron Gillen, avec un épilogue des épisodes de Thor par Fraction à la fin.

    • Matt  

      Merci^^
      Mais t’as oublié un « tome 0 » non ? Le run ne commence pas avec Coipel mais avec « the world eaters » dessiné par Pascual Ferry

      • Présence  

        Oups ! Tu as entièrement raison.

        Thor: The World Eaters – Cette reprise en main par Matt Fraction présente de bons cotés : une volonté de s’aventurer sur le territoire des dieux et de développer leur mythologie à grand spectacle, avec les deux premiers tiers bénéficiant d’illustrations pleines de personnalité. Malheureusement la qualité des dessins décline rapidement dans le dernier tiers et le scénario comprend quelques éléments difficiles à faire passer (les méchants génériques, le retour de 2 asgardians bizarrement justifié, la disparition de Donald Blake en cours de route).

        • Matt  

          C’est ce que je crains un peu. La reprise directe n’a pas l’air top. La suite m’attire davantage. Mais j’aurais loupé le retour de Loki et Odin si j’ai bien compris.
          Bon…après les persos reviennent toujours chez Marvel donc je peux essayer de me passer de ce World eaters…

        • PierreN  

          « (3) l’excellente de prestation de Kieron Gillen pour Journey into Mystery. »

          Extrait d’un précédent commentaire de Présence pour ce même article. 😉

          Et ensuite il y a le très bon run d’Ewing (agent of Asgard), avec un Loki redevenu adulte (là encore rattaché à des events).

        • Matt  

          Tu relis les commentaires tous les jours ou quoi ?^^
          Oui ça semble bien, c’est bien noté souvent. Mais assez lié à Fear Itself quand même. Je me demande si c’est lisible indépendamment sans se taper l’event.

    • PierreN  

      « mais l’arc avec Galactus et les dessins de Coipel a l’air chouette »

      Décevant toutefois sur le plan du scénario (d’après mon souvenir d’unique lecteur en kiosque VF).
      Pour les histoires récentes de Thor avec Galactus, Aaron & Ribic s’en sont beaucoup mieux sortis (les derniers numéros de God of Thunder).

      De Fraction, ce sont surtout ses one-shots qui surnagent (ceux situés à une autre époque) : Ages of Thunder, Reign of Blood & Man of War

      God-Size : à part car c’est surtout un hommage à Skurge et donc à la période Simonson
      Secret Invasion – Thor : aucun souvenir à part les planches de Braitwhite
      Fraction doit avoir une quarantaine de numéros au compteur sur cette série (en comptant Fear Itself), soit à peu près comme Simonson

      • Matt  

        Le truc c’est que je ne lirais jamais un run long de 7 ans (Aaron) Même publié en omnibus, ça en prendrait combien ? 3 ? 4 ? Pfiou…
        Et le run de JMS est le comics de Thor que j’ai préféré.
        Simonson je suis comme Tornado : j’arrive pas à le lire. Même si je suis plus tolérant avec le old school, il me faut au moins de jolis dessins. C’est franchement pas la joie le run de Simonson à ce niveau.
        Du coup comme j’aime bien JMS/Gillen, je voulais voir si la suite directe de Fraction était sympa.
        Je ne pense pas qu’on ait les mêmes goûts de toutes façons^^ Tu as mis 3 étoiles au run de JMS et j’aurais mis 4 ou 4,5 moi.

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