Focus : Le Punisher sans Garth Ennis
Un Blue Bayou signé BRUCE LIT
VO : Marvel
VF : Panini
1ère publication le 24/09/18 – MAJ le 19/10/19
En 2008, tombe une affreuse nouvelle : Le Punisher MAX de Garth Ennis, ce sommet de noirceur mâtiné de Thriller urbain n’ayant rien à envier aux grandes signatures de Vertigo, se termine.
Pour les admirateurs de Ennis c’est à la fois un soulagement et une source de grande frustration : un soulagement car au bout de 8 ans, Ennis estime avoir tout dit sur le personnage et nous évite un exil de Frank Castle en Australie, amnésique et en costume rose. Frustrés, car comme les admirateurs de de DD après Frank Miller, il laisse un grand vide derrière lui et des chaussures impossibles à remplir. Pourtant, chez Bruce Lit on n’a pas peur des défis et voici pour vous, chers lecteurs, un petit focus du Punisher Post-Ennis.
1/ Six Heures à vivre par Duane Swierczynski et Michel Lacombe
Paru originellement en 2009 dans les numéros 66 à 70 aux USA, le lecteur français pourra se procurer ce scénario de Duane Swierczynski et les dessins de Michel Lacombe dans le volume #16 des recueils gris de la collection Punisher Panini avec une bonne traduction de Nicole Duclos. Les couvertures sont signées Dave Johnson, qui mine de rien les magnifiera jusqu’à la fin du run de Jason Aaron.
L’album est dédié à la mémoire du jeune coloriste Stéphane Péru décédé à 26 ans en 2008.
Le pitch : Sur la piste d’un gros bonnet, le Punisher est capturé à Philadelphie et empoisonné. Il lui reste 6 heures à vivre qu’il va employer à nettoyer la racaille locale tout en cherchant ceux qui lui ont fait cette mauvaise piquouse.
C’est l’époque où Marvel embauche des romanciers pour faire style sur les crédits. En plus d’avoir signé les très dispensables aventures de CABLE VS BISHOP après MESSIAH COMPLEX, Duane Swierczynski a signé des romans noirs : THE BLONDE, THE WHEELMAN, ou SEVERANCE PACKAGE dont j’accepte l’appréciation de qui les aurait lus ici.
Si le pitch du type empoisonné qui enquête sur son propre meurtre, déjà emprunté aux films MORT A L’ARRIVEE (1950) et son remake de 1988 ou le formidable CRANK, n’a rien de particulièrement original, il est suffisamment excitant pour le voir transposé dans l’univers sordide du Punisher.
Question ambiance, tout est là : un maire marron impliqué dans de l’esclavage d’enfants, un malabar traumatisé du Vietnam, un savant psychopathe et une experte en gâterie sub-ceinturale qui rêve depuis son enfance de goûter du Punisher à l’anis…
Mais… très vite, tous ces personnages tournent en rond ; non seulement Michel Lacombe ne parvient pas à les rendre visuellement intéressants et facilement identifiables, mais le scénariste peine à les incarner. Il multiplie à outrance un casting inintéressant où chaque personnage tente d’avoir son moment avant de se faire flinguer, mais surtout, il emberlificote tellement son intrigue de factions et de manigances politiques qu’il produit l’inverse escompté : son intrigue semble aussi droguée que son personnage et on finit par parcourir cet imbroglio de bitch’n’politics en pilote automatique en se demandant tout simplement comment Frank Castle s’en sortira cette fois et le score qu’il atteindra en 6 heures de maximum carnage. Au fil des heures, on notera tout de même que malgré son empoisonnement, le Punisher tient une forme éblouissante.
De ce côté, les affrontements sont suffisamment variés et nombreux pour ne pas s’ennuyer avec des moments amusants où Castle fait un teamup avec le FBI venu le coffrer contre un escadron de la mort ou sa réaction face à une groupie qui rêve d’une punition plus jouissive… Swierczynski signe un épilogue pas dégueu avec un twist amusant mais qui du début à la fin souffre des illustrations de Michel Lacombe.
Le dessinateur est plutôt bon dans les scènes à connotation sexuelle et le rendu de femmes fatales. Pour le reste, on ne peut pas dire que son jeu d’acteur soit des plus fins, surtout dans le rendu des dialogues où les personnages à bouche ouverte semblent candidater à un porno.
C’est surtout son Punisher qui m’a posé souci : si l’on ne peut que saluer la démarche de Lacombe de trancher quelque peu avec l’apparence classique de Frank Castle, le justicier à tête de mort transformé en grand type avec une petite tête, flottant dans ses vêtements avec une calvitie naissante et un regard de chien battu n’en impose pas du tout. Et lorsque celui-ci prend des coups et qu’il semble affublé de pustules sur le nez à la place de bleus, le lecteur se surprend à penser que ce Punisher fait d’avantage pitié que peur.
Au final un récit sympathique et anecdotique loin d’être désagréable (ce n’est pas tous les jours que l’on apprend à dire suce moi la bite en vietnamien dans un comics américain) si vous avez quelques euros et heures de lecture à tuer. Le duo fera nettement mieux dans un One Shot où le Punisher traque un trio de criminels en haute mer.
Le bodycount de Frank
19 tués
5 bléssés
2/Bienvenue dans le Bayou par Victor Gishler et Goran Parlov
Ces épisodes sont parus en 2009 dans les numéros 71 à 74 de la série US et dans le recueil #17 de la collection Panini. Des minis épisodes totalement dispensables signés Swierczynski ou Peter Milligan complètent le programme.
Lorsque j’avais lu cette histoire la première fois, je me surpris en flagrant délit de mauvaise foi : je les achetais une à une mais m’obligeais à ne pas les aimer par fidélité à Garth Ennis. C’est un tort car nous allons voir que cette histoire vaut le détour (mortel).
Le pitch : En mission en Louisiane, Frank Castle décide d’enquêter sur d’étranges disparitions autour d’une station service. Mal lui en prend car il va avoir à faire à une bande de dégénérés cannibales tuant de l’Alligator à mains nues aussi facilement que le parisien de souche file des des coups de tatane à son caniche nain.
Comme SIX HOURS TO KILL, l’idée d’éloigner Castle de la Grande Pomme amène un dépaysement bienvenue. Encore une fois, ce n’est des plus original puisque Ennis avait déjà envoyé le justicier à la campagne, en Russie et en Irlande et que l’on lorgne fortement sur MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE ou DÉLIVRANCE, mais ces clins d’oeil sont assumés et souvent jouissifs.
Ademas, l’idée de plonger un ancien du Vietnam dans la jungle reste délectable avec un Frank pisse-froid utilisant serpents-pièges-marécages pour neutraliser une quarantaine d’abrutis consanguins.
Globalement Gishler parvient à faire du bon Ennis avec des instants de pur sadisme et de moments énormes : le redneck un peu bourré qui massacre à mains nues un Alligator de trois mètres rappelle Jodie qui latte à coups de poings un gorille dans un spécial de PREACHER et qui rendait lui aussi hommage à DÉLIVRANCE.
Dans cette histoire où la proie devient le chasseur, Gishler écrit un scénario bourrin mais sans temps mort très divertissant où la simplicité des intentions fait mouche à l’inverse de l’inutile sophistication de Swierczynski. La ruse du Punisher et son sang froid lui permettent de surmonter le désavantage du nombre et de la méconnaissance du terrain. La voix -off du personnage est bien utilisée ainsi que le dosage: machine à tuer-fenêtre d’humanité du personnage.
Gishler dispose d’un atout de taille : Goran Parlov. Le dessinateur Croate qui a illustré certains des meilleurs épisodes de la série est au mieux de sa forme. Là encore, c’est de la haute couture : son Punisher est massif, ses adversaires encore plus et pourtant ils sont crédibles et crèvent l’écran dans une mise en scène panoramique permettant la fluidité de la lecture. L’ambiance de son Bayou est juste phénoménale : ses freaks, ses pièges, sa moiteur. Parlov réussit même la gageure de dessiner Frank Castle en caleçon sans le ridiculiser en lui conservant sa dangerosité.
Le duo met en place des personnages haut en couleur : une petite frappe qui fait un teamup irrésistible avec le Punisher dont on sent l’attachement des auteurs, le taré innocent mais dangereux qui se ballade avec un lapin rose en pleine jungle et l’allumeuse de service sexy et vulgaire. Parlov joue la référence Tarrantino à fond en mettant son lecteur le nez face à ses plantes de pieds comme celles de Bridget Fonda dans JACKIE BROWN. En outre, ceux qui vénèrent THE DEAD HEART de Douglas Kennedy se sentiront chez eux.
Il n’y a aucune honte à écrire une bonne série B et celle-ci est formidablement bien troussée. . Et les puristes savent que parfois, à l’époque du vinyle, elles étaient meilleures que les faces-A.
Le bodycount de Frank
14 tués
2 blessés
Convaincus ? Alors commandez ce comics chez Attilan Comics ICI
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Dans le Bayou ou empoisonné à San Francisco, Focus sur deux épisodes du Punisher post Ennis. Bien ou pas bien ? Réponse chez Bruce Lit.
La BO du jour : allez, après toute cette violence, un peu de douceur dans le Bayou.
Sur « Six hours to kill », mon avis rejoint carrément celui de Bruce, même si ça fait des années que je ne l’ai pas relu…
Sur « Welcome to the Bayou », en revanche… C’est certes dessiné de manière très efficace par Goran Parlov mais… En fait, j’aime pas ce genre de contexte/décor. Déjà, le personnage de Jodie dans Preacher me mettait mal à l’aise. En étant tombé par hasard sur Deliverance, un dimanche soir sur Arte, il y a quelques années, j’en étais ressorti assez glacé d’horreur. Poutant, ce n’est pas gore mais on se met à s’imaginer des tas de trucs sur ces dégénérés peuplant la campagne profonde.
Du reste, ces fantasmes d’individus consanguins et cannibales ne sont-ils pas la manifestation d’un certain mépris de classe de l’auteur bourgeois/urbain se moquant des bouseux décérébrés ?
Bref, je peux admettre que cet arc soit « bien fait » mais ce n’est franchement pas ma came…
Tiens j’allais dire un truc du même genre sur les dégénérés de la campagne profonde.
ça revient un peu trop souvent le coup des rednecks consanguins. J’avais fait une remarque restée sans réponse sur le Authority de Millar (que j’ai bien aimé, mais il y a un méchant plouc transformé en monstre qui se retrouve changé en poulet à la fin et ses compatriotes ploucs baveux semblent vouloir faire des trucs dégueux avec le poulet et…bref vous avez saisi)
Bon et puis le Punisher j’ai ai rien à carrer, donc ses promenades qui lui font rencontrer des dingues qu’il va défoncer ne m’intéressent pas.
article bien ficelé avec de bonnes touches d’humour. mais je demends le parisien n a plus pour cible le caniche nain.. mais le piéton.
la remarque de Jp fait sens mais en même temps l’électorat de Trump semble être dand cette démesure…
Vous savez quoi ? Je vais encore lancer un débat qui fâche^^
Non sérieusement, je vais essayer de m’exprimer avec douceur pour que ce ne soit pas mal pris.
Il y a une chose que je me demande depuis un moment.
J’ai remarqué souvent un manque d’intérêt quand on parle de mangas ou de BD franco-belges et/ou une grande exigence au niveau de l’histoire ou du dessin dès qu’on sort des comics de super héros (de l’aveu même de Présence qui accepte le dessin industriel fonctionnel sans souci dans les comics mais recherche autre chose qu’un trait sans génie dans du franco-belge)
Et à côté de ça vous recommandez des comics qui, de mon point de vue totalement subjectif hein^^, me donnent l’impression d’être complètement anecdotiques si on enlève la tête d’affiche (ici le Punisher)
En gros si bienvenue au bayou était un one-shot français avec un personnage de gros dur nommé Bob qui se promène dans le sud des Etats Unis et tombe sur des rednecks tarés qu’il va devoir défoncer, quelqu’un en aurait quelque chose à foutre ?^^
Attention mon but n’est pas de dire que c’est nul ce que vous recommandez comme comics. Dans mon cas justement, je n’en aurais pas rien à foutre si c’était un one shot français. D’ailleurs ce genre d’histoires, il y en a dans les comics français Doggybags (très inégaux cela dit ces comics, puisque c’est parfois presque amateur. Mais il y a des histoires sympas dans certains numéros.)
Mais en gros je me demandais si c’est votre amour pour les personnages qui vous poussent vers ces récits (quand bien même ces récits en question n’approfondiraient pas du tout le personnage) ?
Je confirme totalement : tu as très exactement retranscrit ma consommation de comics et mes envies et exigences en ce qui concerne le franco-belge.
Parce que dans mon cas, le fait que ce récit soit avec le Punisher, ça joue presque au contraire en sa défaveur. Alors que vous, ça va vous attirer^^
Pourquoi ? Parce que le Punisher est un personnage déjà établi. On sait qu’il est fort, on sait qu’il ne va pas mourir ni se faire couper un bras ou une main, parce que c’est un héros qui doit rester en bon état et que le récit est trop peu événementiel pour qu’il lui arrive un truc horrible dedans. Du coup pas de surprise, on sait qu’il va défoncer tout le monde et s’en tirer.
J’ai rien contre un récit de série B de ce genre, mais là où ça semble vous attirer parce qu’il y a un héros connu, moi ça aurait tendance à me désintéresser par l’absence de surprise possible.
Et pourtant…je soupçonne que si le Punisher n’était pas dedans, vous feriez complètement l’impasse sur ce genre de récit anecdotique.
Mais je peux me tromper^^ Ne vous vexez pas, je m’interroge.
Je renchéris : excellente idée que d’indiquer le score de Castle pour chaque histoire.
Après Punisher MAX de Garth Ennis, je n’ai pas eu le courage de tester des versions différentes à commencer par Swierczynski (pas très bien avec les superhéros comme tu le soulignes), ou Gischler (sympathique faiseur, mais pas de la trempe d’Ennis).
Ton article comprends les 2 seuls points qui titillent ma curiosité (mais pas assez pour sauter le pas) : les dessins de Goran Parlov, les couvertures de Dave Johnson. Une fois n’est pas coutume, je passe, sans regret.
Tout comme Présence, j’avais décidé de lâcher la série après le départ d’Ennis. Parce que, justement, ce n’était pas pour lire du Punisher que je suivais tout ça, mais bel et bien pour lire du Ennis.
Maintenant, moi, ces histoires de rednecks dégénérés et cannibales, j’ai plutôt tendance à kiffer. C’est tout simplement cathartique. Oui parce que pour moi, le mépris ou au contraire la défense systématique des pauvres, des riches, des gens de droite ou de gauche, ça n’a strictement aucune signification. Alors, ben… pourquoi pas, si un jour je tombe dessus !
Ben disons que pour contrebalancer, ce serait sympa de voir des riches bien tordus dégénérés ou de gros connards finis pétés de thune. ça changerait. Mais les milliardaires chez Marvel et DC, ils sont plutôt sympas en général.
Faut que ça marche dans les 2 sens. Sinon difficile de se dire que les auteurs de comics issus de la grosse pomme ne regardent pas un peu de haut les fermiers du Kansas.
Cathartique ? Pourquoi ? t’as quelque chose contre les fermiers ?^^ Quand il défonce du truand je comprends mais là…
Enfin je m’en fous un peu, hein. Je dis ça comme ça. Je constate que ça revient souvent. Et pour ma part, quitte à lire un récit qui se passe dans un contexte pareil, je préfère un truc indépendant qui me réserve des surprises qu’un truc du Punisher.
@Présence : ben c’est vilain !^^ Discrimination des auteurs ! Les pauvres français doivent faire 10 fois mieux que les comics mainstream pour mériter ton attention.
Enfin chacun a ses préférences. Mais c’est pour ça des fois que je vous trouve durs sur certains trucs, et hyper tolérants sur d’autres. Donc forcément ça va encore clasher quand je vais pondre des articles sur du franco belge^^
Pour ton premier point, Mattie, tu peux en voir dans la saison 1 de Iron Fist que je viens de terminer sur Netflix. Je pense qu’il y en a souvent, il y en a même dans Preacher.
Cathartique parce que le Punisher flingue des enflures bien dégeus. Tout simplement. On se sent vengés des salauds de manière symbolique.
Je ne suis pas d’accord pour dire que ce sont tout le temps les campagnards qui trinquent. Chez Ennis, les riches en prennent tout autant pour leur grade. Il suffit de lire l’arc où il rencontre Barracuda (avec les requins). Là ce sont les bien gros riches qui trinquent.
J’ai pas lu cet arc.
Mais est-ce que ce sont de gros dégueulasses bien déviants et tordus, ou juste des mecs riches qui ont des gens qui bossent pour eux et qui font du traffic d’être humains sans se salir les mains et en sirotant du champagne (tu vas me dire, ça reste dégueulasse de faire ça, mais c’est juste motivé par l’argent et il ne s’agit pas de pédophilie ou de perversion sadique, juste d’appât du gain) ?
Ou est-ce que ce sont des Patrick Bateman ?
Les pauvres fermiers n’ont pas le monopole de la perversion sadique^^
Matt tu soulèves comme d’habitude une pierre sous laquelle il n’y a pas forcément de réponse satisfaisante.
Je lis du franco-belge, bien sûr. mais je dois avouer que la production actuelle me paraît…. totalement, je ne sais pas comment l’expliquer…sans saveur. les dessins me paraissent sans âme, même si très très bien faits… les scénarios ont de mal à me remuer.
De manière générale, j’ai du mal à vibrer pour des trucs français, je n’ai pas d’affinité avec la façon de penser les histoires ici. il y a souvent une sorte de leçon moralisatrice permanente où j’ai souvent l’impression de lire des tracts. Ce ne sont pas des débats, ce sont des leçons.
46-50n e me parait pas non plus un format adéquat pour écrire n’importe quelle histoire et les auteurs excellant dans les one-shot ne sont plus légion.
pour faire court: j’ai du mal à identifier le nouveau Van Hamme. Philippe Tome est génial mais il écrit une bd tous les dix ans maintenant.
je retiens des trucs comme Tyler Cross, mais tu vois que la filiation comics n’est déjà plus très loin..
Les mangas, ben… c’est pareil il y a une overdose de trucs qui se ressemblent tellement, que je décroche et puis les collèges, ça suffit comme ça…
J’ai une affinité pour les comics. d’abord graphique. j’adore les trucs de EC, Warren, Joe Kubert, etc…j’ai adoré les super -héros parce que…plein de raisons que d’autres ont développé mieux que moi, mais pour résumer, on peut raconter n’importe quoi à l’intérieur d’un même genre à la fois immuable et protéiforme. SIDA, polar, Soap Opera, angoisse du nucléaire, récits noir, ou action jusqu’aux fables urbaines amères, tout cadre. c’est fascinant et c’est sans doute ce qui continue à passionner un tas de farfouilleurs.
Les auteurs ensuite sont souvent brillants. après il y ales goûts tout ça…mais j’aime cette façon d’écrire, je m’y sens bien et je trouve ça élaboré la plupart du temps.
le changement de braquet de Marvel ces dernières années et le New 52 m’ont éloigné du truc, mais il reste pas mal de bonnes choses, bien vivantes à lire.
Comme toi je constate une certaine « indifférence » pour certains trucs, mais c’est justement la vocation de ce blog: défendre ce qu’on aime: je vais m’y employer.
je veux faire connaitre certaine choses et vous allez m’y aider, à votre corps défendant s’il le faut 🙂
je lis tous les articles avec intérêts parce j’aime lire Tornado s’enflammer sur des vieux films en noir et blanc. il me donne envie de les revoir (pas tout le temps non plus).
alors pour terminer Matt. défends tes trucs, et su tu trouves qu’on est pas assez réactifs! insiste! je t’assure que je retiens deux trois titres que tu as conseillés…
Ah mais bien sûr qu’on a tous nos affinités, et c’est tant mieux. Sinon on aurait trop de trucs à acheter si on aimait tout^^
Mais tu vois ta critique des trucs franco belge « sans saveur » « très beau mais sans âme » je trouve ça très sévère. Les dessins sur la série Spider-man durant le run de Stern ont-ils beaucoup plus d’âme ? Les dessins de comics plein de gros muscles ? Les dessins comics durant les années 90 ?
je trouve que vous tolérez drôlement bien le dessin industriel des comics, et êtes sans pitié pour le dessin des BD françaises.
Pour les mangas : j’en ai chroniqué aucun qui se passe dans un collège^^
Mais oui s’il le faut je vais insister et vous gonfler avec mes trucs ! Même si l’absence de retour et le mur d’indifférence que je me mange en face est parfois décourageant.
Ah et concernant ton histoire de filiation comics avec Tyler Cross, c’est pas un souci ça. Viens en parler ! Justement je le dis : on a droit ici à plein d’histoires méconnues et/ou pas exceptionnelles mais sympathiques dès qu’il y a un héros dedans. Mais s’il n’y a pas de héros, les « comics » français moins connus n’intéressent personne.^^
J’ai mentionné Doggybags moi, c’est français mais aussi très comics (mais sans héros). C’est un peu un bac à sable avec des essais donc tout n’est pas bon, mais c’est rigolo.
Oups, Tornado en a déjà parlé^^ Je me disais que ça me rappelait un truc.
Enfin bon ça reste rare.
@Présence : ‘tain, le gars qui prend déjà les devants parce qu’il sait que je vais vouloir lui refiler de force à sa prochaine visite.
@Jp : ‘tain, le gars qui lance un débat sociologique dès lundi mattin et pour lesquelles mes connaissances universitaires sont forcément limitées désormais.
Je ne vois pas ça comme du mépris de classe pour ma part mais le reflet d’une certaine réalité américaine. Pour moi cela relève du cliché dans le cliché. Matt et Maticien relève pertinemment une certaine réalité avec l’électorat de Trump.
Rappelons nous la réalité de Prairie Rose chez Jason Aaron : non les indiens ne sont pas de pauvres victimes sans défense, oui leurs conditions de vies sociales sont désastreuses.
Lorsque tu vois, lis, écoute une oeuvre de noirs du ‘Hood », il est possible de t’en faire une représentation.
Dès lors cette représentation est passé au crible de la fiction.
Pour le Bayou, on parle quand même de gens qui côtoient la nature la plus agressive et sauvage qui soit : la moiteur, les moustiques, les crocos, où on ne se lève pas pour aller au bureau tous les matins. C’est un désert végétal qui prête à tous les fantasmes (tu évoques Jodie et TC, mais rappelle-toi où fini la jambe de Herr Starr).
Comme Tornado, je pense que les riches, les urbains tous le monde passe à la casserole chez Ennis, même les petites gens dans leurs névroses (Soap, Joan).
Je ne suis pas choqué du tout et n’y voit rien de méprisant.
@Matt : Youpi ! Pour une fois je peux répondre à une de tes questions simplement ! Oui, si le thème était abordé par du francobelge, je prendrais puisque The Dead Heart que j’aborde dans l’article est écrit et dessiné par un auteur français C De Metter 🙂 . Bon c’est une source US, certes….
Après je pense qu’une histoire se fait aussi en fonction de son contexte. Certes, ça arrive à tout le monde les drames (pensées pour la petite Maylis victime d’un tueur en série loin d’une grande agglomération). Mais un peu comme Truman CApote je reste persuadé que le milieu influence les actes. J’aurais du mal à imaginer par exemple l’affaire Grégory à Paris. Tout comme l’affaire Halimi en Corse….
C’est pas vraiment ça que je veux dire. Et d’ailleurs les frenchies peuvent écrire des trucs qui se passent aux USA (SODA par exemple^^)
Mais disons que pour moi par exemple les séries françaises Crossfire, L’ordre des dragons, les Druides, Code McCallum, Murena, Le cycle d’Ostruce, Blacksad, Long John Silver, Pandemonium, Sillage, quelques histoires courtes des Doggybags, même si c’est pas toujours des chef d’œuvres, que c’est orienté « jeunesse » pour certains…ben c’est largement mieux raconté et dessiné de manière plus intéressante que…disons…le run de Roger Stern sur Spider-man (pour ramener le débat là bas^^)
Mais ça n’attire personne. Donc je me demande juste « c’est parce qu’il n’y a pas de personnages que vous connaissez dedans ? » Et par extension « vous aimez ces comics parce que vous aimez suivre les aventures de certains personnages ? »(ce que je comprends parfaitement, parce que ça m’arrive aussi) ou « vous pensez vraiment que ces auteurs de comics comme Stern, Englehart, etc. sont super talentueux ? » (ce que je comprends vachement moins !)
Mais ne vous fâchez pas, hein ! Chacun aime ce qu’il veut.
Je me questionne (encore) parce que je vois débarquer des histoires anecdotiques de type série B quand c’est estampillé Marvel, mais un vent d’indifférence souffler quand c’est estampillé rien du tout.
@Matt : je vais faire une réponse bateau. J’ai souvent lu des comics par confort. C’était pas cher, la culture us répondait à ce que j’aimais et surtout s’opposait à la norme d’alors. Le comics, c’est Busiek qui le dit, permet de toucher à tous les genre. Si tu prends Frank Castle, c’est à la fois Rambo, Platoon, Bronson, Eastwood et Frankenstein à la lui tout seul. Sans lui, pas de Dexter ni de Jack Bauer.
La BD : disons que j’ai moins de culture, mais uniquement parce que ces histoires plutôt « adultes » , je ne les trouvais pas en bibliothèque. Les trucs les plus « intenses » c’était Thorgal ou Chevalier ardent. Très vite après Tintin, Gaston, Achille TAlon, Boule et Bill, Asterix, Lucky Luke etc. je me suis tourné vers le comics.
Aujourdhui je lis de la BD avec plaisir. Avec toi, je pense même être de ceux ayant le plus écrit dessus. Mais il me manque le background, la fibre de l’enfance, la passion.
pas fâché, pas fâché! 🙂
mais c’est une obsession ce Stern …^^
j’ai un peu de mal avec le terme industriel du comics… c’est évidemment indéniable mais un peu partout…
on a du mal à voir aussi les auteurs défricheurs et torturés chez Soleil et je dis ça sans bâcher.. on a beaucoup de « sous-Crisse » la dedans et la mise en couleur est très « maison » aussi.
le dessin de John Romita jr de cette époque et en pleine évolution et ses progrès se voient de mois en mois. sa patte s’affirme, sa mise en scène (domaine que les ricains maîtrisent mieux que personne et qui fait peut-être le différence)…
Stern est feuilletoniste de son époque qui n’a rien à envier à AP-Duchateau et son Ric Hochet…
Le piège du jeu de la comparaison est souvent comparer les truc hors de leurs catégorie. C’est comme la boxe ou le sport en général, on va avoir l’amateur, le professionnel, le champion olympique, le haut niveau…
Si je pense à Stern et que je le met en parallèle avec Hergé, je suis à coté de la plaque, si je le met en corrélation avec un autre feuilletoniste qui aligne à toute vitesse, plein d’intrigues dont les ficelles sont assez convenues pour obtenir un résultat standardisé, mais qui le fait avec sérieux sans bâcler, j’obtiens aussi un tas d’auteurs de franco-belge…
je réagirais toujours aussi pour les comics tout simplement que c’est un peu mon domaine de compétence privilégié sur lequel je me sens un peu le droit de pouvoir mettre mon grain de sel…
malheureusement j’y connais rien dans le reste…
je suis resté assez muet sur les films Tarzan. j’ai lu et j’ai pris acte et ça m’a donné des envies, mais j’aurais du mal à « apporter » quelque chose la dedans….
Quand je pense que je ne même pas un gros fan de Stern… 🙁
« on a du mal à voir aussi les auteurs défricheurs et torturés chez Soleil et je dis ça sans bâcher.. on a beaucoup de « sous-Crisse » la dedans et la mise en couleur est très « maison » aussi »
Mais tout à fait oui. Mais je disais justement que curieusement ça vous plait en comics mais ça vous laisse froid en franco-belge. Pour l’un on est indulgent, pour l’autre « bof y’a mieux à lire »
Du coup ça donne l’impression de devoir faire 3 fois plus d’efforts pour « vendre » la BD et la défendre contre des reproches que vous ne faîtes pas aux comics^^
Les séries franco belges que je mentionnais c’était pas du Hergé non plus^^ C’est souvent de la série B (sauf Murena quand même…)
« plein d’intrigues dont les ficelles sont assez convenues pour obtenir un résultat standardisé, mais qui le fait avec sérieux sans bâcler, j’obtiens aussi un tas d’auteurs de franco-belge… »
Oui, oui toujours d’accord (mais quand même souvent plus modernes et moins balourdes sur la forme les BD franco belges. Là je me transforme en Tornado^^)
Mais justement pour moi ça devrait être jugé avec la même bienveillance (ou la même cruauté, selon notre humeur^^)
Indépendamment des goûts personnels évidemment.
Comment ça c’est pas possible d’être objectif ? Euh ouais mais…bah…faut essayer un minimum quand même^^
Les goût, ça fait quand même beaucoup…
le graphisme en FB, c’est rare que ça me parle d’entrée de jeu…
Il y a un papier sur De cape et de de crocs ici?
C’est une tuerie ce truc, le meilleur truc que j’ai lu depuis….
mais pour un truc comme ça…
J’ai lu les huit premiers tomes de De capes et de crocs, je trouve ça bien (surtout le tome 4) mais je n’ai aucune envie ni de les relire ni de les acheter. Le dessin est trop figé pour moi tout d’abord… Mais j’adorerai que tu en fasses un article !
Merci Cyrille peut-être sous l’angle d’attaque du League of extraordinary Gentlemen version siècle des lumières…
figé?
ouille.
non mais t’as vu le détail dans les drapés des robes en velours?
Je défaille!
Ah ben justement, personnellement ça ne me touche pas trop le détail des drapés dans une cape. Ou alors c’est un tableau.
Tout à fait, c’est très picturale…
@Eddy : Jyrille faut pas chercher, il te brise le cœur en te sortant qu’un truc magnifiquement détaillé c’est « boaf, c’est du beau classique qui manque de charme »^^
OUILLE !
ça peut m’intéresser « de capes et de crocs » mais hélas moi les séries pas finies…ben j’attends qu’elles soient finies^^
Moi il faut que je fasse un article sur Blacksad.
« le dessin de John Romita jr de cette époque et en pleine évolution et ses progrès se voient de mois en mois. sa patte s’affirme, sa mise en scène (domaine que les ricains maîtrisent mieux que personne et qui fait peut-être le différence) »
Effectivement, l’évolution de son style des débuts est très intéressante à observer (le changement de rendu en fonction des approches de Mooney et Layton), avec dans le lot une première collaboration mémorable avec Janson à l’encrage (l’épisode qui voit Peter obtenir sa revanche cathartique après que l’administration universitaire l’ait fait poireauter*) : http://comicartistevolution.tumblr.com/tagged/john_romita_jr./chrono
*quand il entoile la porte, empêchant ainsi le prof de sortir de son bureau
Moi je le préférais avant son style moderne tout carré et plein de hachures…
La composition des planches devient peut être plus intéressante mais le style anguleux du dessin n’est vraiment pas ma came.
Hors Ennis mais toujours dans la catégorie « MAX », le one-shot de Noël par Aaron & Boschi était pas mal aussi (comme le montrait déjà la fin du run de Remender, le style du dessinateur est très adapté à l’univers du vigilante).
Je crois avoir lu Nikolavitch vantant les qualités de l’arc « Barbarian with a Gun » par Dixon/Buscema. Ça a piqué ma curiosité, alors que pourtant l’arc de Dixon/Kubert, paru en VF dans un Best of, ne m’avait pas plus emballé que cela.
Boschi sur Ghost Rider ça passait plutôt bien aussi, même si au premier abord son dessin n’est pas attirant.
Merci pour l’article Boss ! Des trucs que je ne lirai pas mais ta prose fait du bien. J’ai adoré le bodycount en fin de chapitre, cela met tout de suite l’ambiance quant au ton que tu utilises. Je suis totalement d’accord pour les illustrations de Dave Johnson que je n’ai jamais vu mauvais.
La BO : je ne connais pas son oeuvre (je dois avoir une pauvre compile qui traîne), mais j’adore. J’ai beaucoup écouté In Dreams qui apparaît dans la BO de Blue Velvet (excellente BO il faudrait que je la retrouve tiens).
@Cyrille. Généralement, pour les pionniers du rock je me contente de best of et pas d’albums, Elvis Included. Pour Orbinson, tout est bon.
En BD récemment, j’ai acheté et lu « Il faut flinguer Ramirez » et c’est une excellente BD d’action/humour que je recommande. J’ai un peu la flemme d’en faire une review parce que j’ai peur de manquer d’originalité et que cette BD est déjà un succès de librairie mais franchement, c’est bien foutu, avec une vraie personnalité de l’auteur qui transparait à travers les pages (ce n’est donc pas « sans âme »).
Pour le débat sur les rednecks et autres hillbillies, on est quand même dans le gros cliché, avec les histoires du genre « Welcome to the Bayou ». On peut être assez con pour voter pour Trump (ou pas, d’ailleurs, Trump a des soutiens de tous bords et toutes origines, au hasard Dean Cain, l’ancien acteur de « Lois et Clark », ou des patrons friqués qui accueillent sa politique pro-riches avec le sourire, mais je m’égare) donc, je reprends, on peut voter Trump sans aller jusqu’à être un total dégénéré cannibale… Mais c’est un genre, ok, c’est juste que ce n’est pas le genre d’histoires que j’affectionne…
Côté cathartique, tant qu’à faire, je préférerais lire des histoires ou des lobbyistes de Bayer/Monsanto ou de l’industrie pharmaceutique ou encore des spécialistes des hedge funds auraient à subir des conséquences fâcheuses pour tous leurs agissements…
Ouais je te rejoins ça serait marrant avec des lobbyistes^^
RENATO 100% ?
OUPS…RENATO JONES 1%
JP Nguyen : « Du reste, ces fantasmes d’individus consanguins et cannibales ne sont-ils pas la manifestation d’un certain mépris de classe de l’auteur bourgeois/urbain se moquant des bouseux décérébrés ? ».
Ta question est intéressante parce qu’elle implique une indifférenciation entre l’opinion du scénariste et l’usage d’un trope par ce dernier. Je traduis (si, si, j’insiste). Nous savons qu’une étude sociologique menée n’importe où dans le monde montrerait un pourcentage plus ou moins élevés de consanguins, dégénérés, criminels, déviants et j’en passe. C’est un fait. Objectivement, pas besoin d’un sentiment de classe pour se rendre compte que l’inceste est encore courant dans nos sociétés, et pas nécessairement dans les classes les plus basses uniquement. Ceci posé, on ne peut pas reprocher à un scénariste de dépeindre une famille de rednecks et de la confronter au héros du jour. Ajoutons que dans le cas de l’histoire qui nous occupe, le Bayou représente la Nature et le Punisher la Culture. La rat des villes contre la vermine des champs.
D’un autre côté, et ce bien avant DELIVRANCE, le cinéma et l’ensemble des arts n’ont pas manqué d’utiliser le dégénéré comme un trope, un cliché si l’on préfère. Il ne s’agit pas ici de juger une communauté, de dénoncer les conséquences du manque d’éducation, de la pauvreté et des pratiques déviantes, non, ce qui intéresse le scénariste, c’est de nous dépeindre un groupe de malades, suffisamment vicieux pour mériter quelques grammes de plomb généreusement offert par la main experte de notre Exécuteur de service.
Je lisais encore récemment un bel exemple d’amalgame entre l’oeuvre et la pensée d’un auteur. Il s’agit du dernier album de BASTIEN VIVÈS, lequel j’espère lire bientôt, et qui semble poser problème aux lecteurs les plus conservateurs.
https://www.lemonde.fr/bande-dessinee/article/2018/09/24/accusee-de-pedopornographie-la-bd-petit-paul-de-bastien-vives-retiree-des-magasins-cultura-et-gibert_5359590_4420272.html
J’ai pu lire des commentaires assez amusants, d’autres politiquement ciblés et les quelques arguments biaisés habituels (l’artiste est sans doute pédophile, il faudrait fouiller son disque dur, etc…).
Imaginons maintenant un scénariste désireux de transformer un ancien nazi en héros de son histoire (un peu comme OBERGEIST paru en VF). Pas seulement en héros, mais en une entité positive. Il ne fait aucun doute qu’une minorité plus ou moins vociférante accusera notre auteur de faire l’apologie du nazisme, voire d’être lui-même un membre de l’extrême-droite.
Il est bien entendu que je ne reproche rien de tel à JP Nguyen, mais je tenais à attirer l’attention sur un fait qu’on oublie bien souvent : la pensée d’un auteur ne se retrouve pas nécessairement dans ses oeuvres, d’autant plus quand il s’agit d’un comic book dont la portée sociale est loin d’être la priorité.
Ah oui, j’ai lu cet article sur le mouvement anti-Vivès. Affligeant….
Houlà, je sais pas pour JP mais moi si je disais ça, c’est pas pour accuser l’auteur d’être un connard envers les campagnards; Juste que ça fait cliché exagéré justement. Un cliché souvent utilisé. Et que parfois on aimerait bien voir des pédophiles cannibales dégénérés parmi la haute société, des mecs qui font des orgies dans la jet set avec le pognon soutiré aux contribuables, le nez constamment dans la dope, ce genre de truc. ça changerait.
« le Bayou représente la Nature et le Punisher la Culture. La rat des villes contre la vermine des champs. »
Eh ! Y’a des gens certainement moins cultivés en ville qu’à la campagne aussi^^ Question d’éducation. Y’a des bibliothèques et des écoles aussi dans les campagnes^^
@Ozymandias : ok pour ne pas faire de mauvais procès aux auteurs qui véhiculent ou utilisent des clichés.
Toutefois, ben, c’est quand même pas neutre, au final.
Allez, un exemple, comme ça, en live.
J’adore Goscinny. Mais dans Lucky Luke, 99% du temps, lorsqu’il y avait un chinois, c’était un blanchisseur. Et quand il y avait un noir, le plus souvent, c’était un larbin. Normal me direz-vous, c’était la position sociale/la profession de référence pour les individus de cette ethnicité, à la période où se déroulait ces récits.
Si on fait partie du lectorat blanc dominant, y’a pas de souci. On rigole bien (comme l’ont encore fait Kev Adams et Gad Elmaleh dans un sketch à deux balles il y a quelques temps). Les asiatiques parlent tous avec un accent et vous donnent du « honorable xxx »…
N’empêche que, en continuant à véhiculer les clichés, on contribue à enfermer les gens dans des caricatures.
Je ne suis pas un redneck mais si à chaque fois qu’une histoire se passe à la campagne, on me ressort le cliché du plouc/consanguin/cannibale, je pense que je l’aurais un peu mauvaise.
Après, j’ai sorti cet exemple comme ça et je sais que les auteurs ne font qu’observer la société. Ils ne sont pas forcément « responsables » du racisme ou des préjugés. Mais là, on rejoint le reproche de Matt, la fiction, ça pourrait ouvrir la voie à plus d’originalité, à créer de nouveaux archétypes.
C’est pour ça que, par exemple, Bruce Lee a été si important pour la communauté asiatique mondiale. Pour la première fois, un « chinois » avait le premier rôle parmi les occidentaux et n’était plus un sous-fifre ou une incarnation du péril jaune.
On pourrait arguer que depuis, il y a eu le cliché que « tous les bridés font du kung-fu » (ce qui peut attirer des ennuis, même si c’est plus facile à porter que « tous les campagnards sont des attardés »)
Bon, je tape tout ça en mode automatique et je ne prétends pas construire une argumentation béton mais, pour tenter d’en revenir à ton argument » la pensée d’un auteur ne se retrouve pas nécessairement dans ses oeuvres, d’autant plus quand il s’agit d’un comic book dont la portée sociale est loin d’être la priorité. »
Je suis d’accord avec toi. N’empêche que c’est un auteur, il choisit de quoi il veut parler et quel traitement il veut utiliser. S’il choisit de jouer sur des clichés faciles, c’est son droit, mais faut pas s’attendre à ce qu’on salue son talent ou son originalité. Et s’il n’est pas à l’origine des clichés, il ne fait rien pour les faire disparaître.
Allez, je tente le truc extrême. Il y a des années, les « supporters » du PSG avaient déployé une banderole insultant les habitants du Nord avec « Chômeurs, pédophilesn consanguins, bienvenue chez les Ch’tis ». Ce geste avait été, à raison, me semble-t-il, condamné. Pourtant, quand un auteur utilise des clichés stigmatisant certaines populations, ça passe mieux. Une meilleure façon de tourner ou d’habiller l’insulte, peut-être. Mais même si c’est bien tourné, ça reste une insulte.
Après, je sais que les « supporters » ont insulté tout une population dans son ensemble tandis que l’auteur se concentre sur des individus fictifs pour servir son histoire. J’en reviens à Bruce Lee et l’importance de la représentation fictionnelle. Si une catégorie de personnes est enfermée dans un cliché (de victime, de méchant ou autre) et bien, même dans la fiction, ça ne leur fait pas du bien.
Bon, j’ai pondu un pavé, faut m’excuser. Mais je reste zen, peace and love et tout. C’est juste que j’ai été gagné par la fièvre « Matt-euse » du débat 😉
Hé hé ! Pour une fois que c’est pas moi^^
Cela dit je comprends complètement ce qui te dérange. C’est peut être juste pour déconner et créer des personnages détestables faciles à dézinguer (alors que, tiens, pour en revenir à mon commentaire sur l’article d’aujourd’hui, si on crée de l’empathie avec les méchants en leur donnant un passé de martyr, on a moins envie de les voir se faire casser la gueule^^)
Mais c’est pas forcément bien original et/ou très intelligent.
Mais oui après toute BD de divertissement type série n’a pas besoin d’être super intelligente ou respectueuse. Mais évidemment ça véhicule des trucs qui peuvent déplaire à certains publics. Moi j’ai notamment déjà dit que le Punisher pouvait me gêner comme personnage. Là où c’est cathartique pour certains, moi j’y vois un fantasme de vengeance peut être trop simpliste (et si justement les grands méchants avaient souffert dans leur passé aussi ?^^ ça n’excuse en rien leurs actes, mais la violence du Punisher serait bien plus malsaine si ses ennemis n’étaient pas complètement irrécupérables et donc assez clichés)
Pour ma part je suis un campagnard. J’ai vécu en ville comme tout le monde pour les études, certains boulots, je suis retourné à la cambrousse quand je pouvais et je m’y sens vachement plus à l’aise que dans les villes bondées. A un point où ça devient gênant même, parce que c’est pas là bas qu’on trouve du taf. Mais bref…
Effectivement le cliché du plouc des fois ça saoule. Quand j’ai trouvé un de mes tafs dans une ville de 5000 habitants après une formation, on m’a dit en rigolant « ha, t’auras un tracteur de fonction ? » Bah voyons…les informaticiens, banquiers, policiers, coiffeurs, restaurateurs, ils ont tous des tracteurs si tu bosses pas dans les plus grandes villes de France hein…
Ah c’est là qu’on voit qu’il y a plus de SJW dans les milieux LGBT que dans le bayou…
les tropismes (super j’ai un nouveau mot! :)) sont malheureusement faciles à utiliser pour les scénaristes. Le Punisher en est d’ailleurs un nid.
un rital mafieux qui bouffe des pattes dans un resto? pan
un irlandais qui veut bombarder n’importe quoi de britannique? pan
un tueur russe impitoyable tatoué avec la vierge marie? Pan
des guerriers yakusas/ninjas silencieux qui coupent des doigts? Pan
Les français lâches et collabo pro nucléaires qui mangent du cheval? Pan
des cht’is qui se marient entre eux en dessous du seuil de pauvreté? Pan
ah il n’y a pas celle-là?
bon ben c’est le temps de pitcher pour Marvel les gars 🙂
Une chose qu’il faut bien comprendre, c’est que les tropes, les clichés, les caricatures raciales, c’est comme les blagues belges, ça fait partie de l’inconscient collectif. Un peu comme la mauvaise herbe dans le jardin : votre pelouse est à moitié calcinée par la canicule, mais cette chienlit continue à prospérer.
C’est beau l’approche idéaliste, mais par définition, ce n’est pas réaliste. Quand vous vivez dans un monde où des crétins se font exploser pour 72 vierges hypothétiques, vous ne pouvez pas tabler sur une évolution de la pensée avant quelques siècles, si d’aventure nous sommes encore là.
Je le répète, dans cette histoire, comme dans beaucoup d’autres, ce n’est pas l’ensemble d’une population qui est visée. De la même manière qu’on tente de nous faire croire qu’un sondage est une bonne représentation de la société. Une théorie qui montre l’usage excessif des statistiques depuis Francis Galton, le cousin de Darwin.
Je ne vois pas non plus l’intérêt de répéter sans cesse que le PUNISHER est un personnage monolithique que l’esprit de vengeance a transformé en sociopathe. Ce n’est pas une créature de chair et de sang. Il n’est ABSOLUMENT pas réaliste. Il faudrait un article entier pour pointer ce paradoxe constant du lecteur de comics qui accepte l’impossible d’une part (les pouvoirs, l’immortalité, la résurrection, etc…) mais s’attache néanmoins au réalisme et à la vraisemblance.
Concernant l’exemple de Goscinny, il faut se souvenir que le scénariste a toujours eu le souci du détail historique. C’est un fait, malheureusement, qu’à l’époque de Lucky Luke, le chinois avait accès à un nombre restreint de professions. Mais on est quand même loin de TINTIN AU CONGO avec tout l’attirail des clichés raciaux.
Nous vivons malheureusement au sein d’une société qui aime à tout simplifier. Le foot est un bon exemple des comportements et modes de pensée actuels, notamment chez certains supporters. Mais je doute que GARTH ENNIS puisse être comparé à un hooligan dans sa démarche.
En outre, lorsqu’un scénariste essaie de s’affranchir des tropes, on l’accuse assez vite d’hermétisme. Non, décidément, le monde des comics est plein de paradoxes.
Somme toute, il est peu probable que la révolution de nos modes de pensées provienne des comics. Par définition, ils se contentent de refléter le monde réel par un ensemble de stéréotypes multi-séculaires et des dernières tendances sociétales (LGBT notamment).
PS : Mon petit billet n’implique pas qu’il faille tout accepter. Un minimum d’éducation permet de corriger certaines erreurs, mais la pression du groupe et la volonté de s’intégrer peut venir à bout de la meilleure éducation.
l’écrit est assez traître parfois…
Mon commentaire était totalement déconnant et je pointais seulement le fait que les bds sur Punisher baignent effectivement dans un monde simplifié où le cliché devient la réalité.
Pour ma part, j’ai lu du Punisher jusqu’à ce que la répétition de la vendetta me lasse…
Je n’ai pas d’affect pour ce personnage.
Je me méfie également de Garth Ennis dont les remarques font parfois tinter mon « spider-sens »…
Je crois que je me suis lassé aussi. Bien plus vite que toi^^