Happy par Grant Morrison et Darrick Robertson
1ère publication le 29/06/16- Mise à jour le 04/01/18
AUTEUR: BRUCE LIT
VO: Image
VF: Delcourt
Happy est une histoire complète en 4 épisodes scénarisée par Grant Morrison et illustrée par Darick Robertson.
Les spoilers qui suivent risqueront de rendre très Unhappy ceux qui veulent tenter l’aventure malgré le flinguage qui va suivre.
Les fans du mégalochauve devront faire contre mauvais fortune, bon coeur, Morrison étant dans la Bruce Ligne de mire depuis un petit bout de temps et en ayant en tête que sur ce blog toutes les vache sacrées des comics ont en pris pour leur grade : Alan Moore, Neil Gaiman, Chris Claremont, Warren Ellis et même notre saint patron Garth Ennis. Et la rubrique commentaires est là pour vous permettre de demander réparation….
Happy raconte en moins de quatre épisodes la chute et la rédemption de Nick Sax, ancien flic reconverti dans la tuerie à gages. Misanthrope, cynique, impitoyable et surtout très con, Sax a des tueurs de la mafia aux trousses et va devoir faire équipe avec un cheval ailé imaginaire pour sauver le soir de noël des enfants victimes de pornographie. Tout un programme…
Sur ces vieux jours, Gainsbourg, pour justifier qu’il était passé du statut de poète érotique raffiné à la pornographie pour beaufs de TF1, avait eu cette formule censée justifier son passage du côté obscul : La connerie, c’est la décontraction de l’intelligence.
En y réfléchissant, l’aphorisme de l’homme à tête de chou colle merveilleusement à cette histoire de Grant Morrison. On se sera assez plaint que l’auteur d’Arkham Asylum multiplie les récits surréalistes où peu entendent de-quoi-qu’y-cause-, pour ne pas se réjouir que, pour une fois, il ait choisi la voie de la simplicité pour un scénario très linéaire. Avec WE 3, c’est d’ailleurs son récit le plus accessible avec un sous-texte analogue: sous fond de poursuite sanglantes, il s’agit de préserver les symboles de l’innocence victime de la perversion adulte : les animaux domestiques transformés en machines de guerre pour We3 et les enfants utilisés en esclaves sexuels.
Le récit est construit de manière très professionnelle avec un prologue, un épilogue efficace, un flashback expliquant la déchéance de Nick Sax et même un deuxième épisode entièrement construit sur une partie de poker. Mais très vite, le lecteur sent que quelque chose cloche (et pas forcément celle de noël). Tout d’abord, il est évident que Morrison a construit son scénario autour de scènes chocs, une par épisode, et qu’il a brodé par la suite : le poker avec la pègre donc, mais aussi un massacre dans un hôpital et la scène d’ouverture avec fellation d’un gars déguisé en cafard et éjaculation faciale.
Happy s’inscrit typiquement dans les récits potaches auxquels Warren Ellis, Mark Millar et Garth Ennis nous ont habitués. Rien de choquant à ça donc. Sauf que jamais les moments Morrison n’égalent les moments Ennis, ceux-ci servant toujours de contrepoint à des histoires tragicomiques avec une vraie fibre sociale et un sens de la dramaturgie faisant que, même dans une grosse farce comme The Pro, il y a toujours un minimum de consistance.
Ici, le seul élément Morissonesque (= écriture chimique influencé par autre chose que par un régime sans gluten) reste la présence dans un récit à la Sin City d’un cheval volant imaginaire censé remettre notre antihéros sur la voie de la rédemption.
Dans les faits, c’est très embarrassant; le résultat n’étant ni comique, ni poétique. Morrison tente de trouver la synergie des Buddy Movies façon Arme Fatale sans jamais y arriver. Car la réaction devant Happy reste plutôt celle de n’importe quel quidam face à Jar Jar Binks : ce qui devait être une créature mignonne et rigolote devient rapidement matière à fantasme d’extermination impitoyable…
Pour le reste, on se demande ce qu’est la légendaire originalité de Morrison devenue… Tout se passe comme s’il voulait se détendre entre deux séries en écrivant une histoire à la Frank Miller où un gros dur à la résistance physique invraisemblable affronte plus pourri que lui, à la Warren Ellis pour mettre en scène un homme imprégné de mépris envers lui même et à l’hygiène corporelle douteuse, à la Garth Ennis pour les jurons à base de Fuck’s Sake et de couilles en boite (coucou Alex Nikolavitch !).
Mais en disposant de tous ces ingrédients et d’un éditeur prêt à imprimer cette pochade, Morrison ne parvient jamais à faire gicler la mayonnaise… Nick Sax n’a l’étrange poésie du laid de Marv’, le bagout et l’ambivalence de John Constantine ou la science du juron de Garth Ennis. Ce n’est qu’un pauvre con vulgaire au sens Berlusconni, antipathique et dont la mort est attendue avec ferveur. Sa logorrhée d’insultes et de jurons tombent à plat et donnent plus dans un pathétique syndrome de Tourette que dans le génie de l’argot de Ennis, d’Hergé ou de San Antonio.
Enfin, comme son copain Millar jamais en retard pour utiliser le viol féminin comme ressort dramatique paresseux, on attendait plus de finesse de Morrison sur la traitement de la pornographie infantile utilisé ici comme un ressort dramatique bidon histoire de changer de la sempiternelle demoiselle en détresse.
On lui sera gré de relire The Slavers, ou l’arc Jesus de Sade de Preacher entre deux champignons pour comprendre comment lier dramaturgie sociale et scénaristique.
Happy est donc un immense gâchis, peut être le Nemesis de Morrison et c’est d’autant plus dommageable que Darick Robertson est en forme: sont trait gras et sale colle parfaitement à la crasse médiocrité des personnages, leur méchanceté et leur idiotie. Robertson arrive à faire passer la pilule graphique de la coexistence d’une brute épaisse tout en muscles et sparadrap avec un cheval volant, ce qui n’est pas le moindre de ses mérites.
Il s’est rarement autant appliqué sur les décors et on aurait tellement préféré qu’il consacre cette énergie à 4 épisodes de The Boys supplémentaires plutôt qu’à…cette ânerie ! Restent les personnages féminins qui semblent toujours frappées de calvitie frontale…
Choisis ton camp camarade ! Selon l’affection portée à l’écriture de Morrison, les lecteurs indulgents verront dans ce Happy la fameuse décontraction de l’intelligence citée plus haut. Les autres se diront, votre serviteur en tête: quel con ce Morrison décidément !
Je n’ai lu de Morrison que ses New X-men et Joe l’aventure intérieure. J’ai plutôt aimé mais je ne saurais dire si je suis un fan de son écriture. Comme je le dis souvent, je défends les histoires que j’aime mais rarement tout le travail d’un auteur juste parce que j’ai aimé quelques histoires. Parce qu’ils sont tous capables de pondre des trucs mauvais.
Je ne saurais donc dire si tu as raison ou pas dans cette critique. Mais tes arguments ne ressemblent pas à de la mauvaise foi liés à ton aversion pour cet auteur. Et le thème ne m’attire pas. Tout comme le coup du cheval imaginaire me laisse de marbre. Donc en effet ça ne ma parait pas passionnant. Je me tournerai plutôt vers We 3 je pense pour ma prochaine lecture Morrisonesque.
D’ailleurs, question bête mais quand je vois ces critiques négatives d’auteurs qui de base vous plaisent guère, je me demande : est-ce que vous espérez trouver un bon récit à chaque fois en conservant l’espoir ou avez vous un petit côté maso à aller lire délibérément quelque chose que vous supposez mauvais ?^^
C’est marrant comme les ressentis de lecture peuvent parfois diverger… J’avais trouvé ce Happy très sympathique. Le mélange d’influences (voire hommages) que tu cites ,Miller/Ennis/Ellis ne m’avait pas déplu. C’est un récit de genre (noir) avec un petit twist, fort bien illustré.
Je fus bien plus déçu ou agaçé par certains autres comics dont il est fait mention dans l’article : Nemesis (Millar le super-poseur), voire certains épisodes d’Ennis (Preacher et le français mangeur de chevaux)…
Bref, je n’irai pas clamer que c’est super génial et que c’est l’avènement d’une nouvelle ère des comics mais, pour moi, c’est un récit de genre bien mené. Une série B bien foutue. Morrison qui aurait écrit une mini « à la manière de » Ennis, avec la complicité d’un Robertson en forme.
Si cette série est à 1,5 étoiles, faudrait mettre le DD de Soule en négatif… 😉
Pas lu. Pas acheté.
C’est sorti à un moment où je commençais à devenir sélectif et les critiques étaient très divisées. Alors je suis passé à autre chose.
J’apprécie une partie de l’oeuvre de Morrison, mais je ne suis pas aussi à fond que ça sur l’ensemble. Je déteste lire quelque chose où je ne comprends rien et je ne suis pas admiratif du volet « je prends de le drogue pour créer et ouvrir les portes de la perception ».
J’ai choisi mon camp : la décontraction de l’intelligence. Comme Jean-Pascal, j’avais trouvé cette histoire sympathique, et comme toi très dérivative, comme si Grant Morrison voulait prouver qu’il peut écrire à la manière de Garth Ennis (l’inventivité des jurons et le fond en moins comme tu le dis si bien).
Il est vraisemblable que Happy soit un bon exemple du phénomène que décortiquait Matt. Je ne sais pas si j’en aurais eu la même appréciation et si j’y aurais porté le même intérêt si je n’avais pas su avant que l’auteur est Grant Morrison.
Je n’ai encore rien lu d’incompréhensible de Morisson. C’est marrant que vous disiez ça parce que je suis aussi du genre à être agacé et frustré quand je ne comprends rien. D’où ma petite pique envers David Lynch qui, même si je reconnais ses talents (message pour Jyrille que j’ai offensé^^) me frustre parce que j’y pige rien.
Faut dire que j’ai lu peu de choses.
Et bien voilà un bel article clairement argumenté et très bien écrit ! Je suis toujours admiratif de ta façon de proposer ta vision d’une oeuvre, et toute ta colère est bien visible.
Je ne connais pas cette bd et pour une fois, tu m’as convaincu de faire l’impasse sur du Morrison. Plus que Miller ou Ennis, j’ai eu l’impression de lire un pitch de Millar pour une oeuvre mineure (sic), il y a forcément un moment où nos auteurs favoris, quel que soit le domaine artistique, nous déçoivent.
D’où l’importance de ne pas tomber dans l’idolâtrie d’un auteur.
Il fut un temps où je ne faisais même pas attention aux auteurs en achetant des BD. Je lisais aussi des critiques ou je me basais sur le synopsis pour savoir si ça pouvait m’intéresser. Mais je me fichais du nom sur la couverture. Forcément il y a un inconvénient : on ne sait pas à quoi s’attendre, on ne sait pas s’il a l’habitude de produire des bouses, etc.
Mais le souci quand on s’attache à des auteurs, c’est que notre jugement devient plus subjectif (il l’est toujours un peu de toutes façons, mais moins quand on n’a pas l’impression d’avoir affaire à notre idole) et on ne jure aussi que par eux en allant moins voir le reste. Des auteurs mineurs peuvent aussi se révéler inspirés sur certains sujets. Et puis on est également bien plus sévère quand nos auteurs favoris font quelque chose de moins bon par rapport à leurs standards habituels, ce qui n’est pas toujours justifié parce qu’ils peuvent aussi avoir envie de produire des divertissements décomplexés qui les détendent.
« Chaos, confusion, savon » 3/6
On peut s’appeler Grant Morrison et pondre des âneries volantes…
Tel ce Happy d’une idiotie sans nom empruntant sans succès les trucs de Miller, Ennis et Ellis. Bullshit Detector au rouge chez Bruce Lit…
La BO du jour: Grant Morrison ne me donne pas satisfaction…Et pourtant j’essaie, et j’essaie, et j’essaie….https://www.youtube.com/watch?v=nrIPxlFzDi0
@Jyrille + JP : article écrit sur la plage Croate 🙂
La déception des auteurs : c’est vrai et l’article commence ainsi. Il n’est pas un seul auteur de Comics qui ne m’ait jamais déçu…Ennis sur le Preacher que tu cites JP était pas à son Top. Je me rappelle aussi du cauchemar de lecture de Jennifer’s Blood.
@ Matt: ne jamais confondre Morrison et Lynch ! Jamais ! Lynch est un créateur humble et discret qui n’a jamais pété plus haut que son cul. Et tous ses films me parlent. Lost Highway est dans mon Top 5. Bon nombre de créateurs pensent qu’il suffit d’aligner trois séquences oniriques incompréhensibles pour faire du Lynch, sans jamais comprendre son génie du silence, des ambiances et de l’émotion. Le cinéma de Lynch reste un lieu très humain, malgré les cauchemars mis en scène, où l’on pleure beaucoup, où l’on rit, où l’on ressent, quelque chose que Morrison ne m’a jamais fait ressentir.
Donc, oui, je n’aime pas son écriture tout en reconnaissant son talent et son imagination. Et je tente par tous les biais de percer l’admiration vouée à ce mec qui ne me convainc que rarement. Mais on en reparle demain….
@Présence: on est d’accord: enlever le nom Morrison et cette histoire n’a aucun intérêt. Encore une fois, j’aime connaître ce que je critique. Et mine de rien, j’en ai bouffé du Morrison: tous ses new Xmen, presque tous ses Invisibles, We3, son Superman, The Filth, Supergods, son Batman….
M’enfin je ne compare personne. C’est juste que moi Lynch je comprends rien, ça ne me parle pas. Donc pour moi il est un bon exemple d’un auteur qui me frustre. Il n’y a là aucun commentaire médisant de ma part par rapport à ses talents^^ Je n’ai pas dit qu’il pétait plus haut que son cul, et ses films ont une bonne ambiance, c’est vrai. D’ailleurs ça ne serait pas si frustrant de ne pas comprendre si je n’avais rien aimé des films en question. Lost Highway ça va encore j’apprécie même si je ne comprends pas le lien entre les 2 parties du film.
Mais bon Mullolhand Drive ça part en gros trip hallucinatoire à la fin que je ne comprends pas du tout, et Inland Empire a été une torture à regarder.
Mais comme je l’ai dit, j’aime ses films plus « normaux » (Elephant man par exemple)
Et pour le coup moi aussi j’aimerais bien comprendre l’admiration vouée à ce réalisateur. Qu’il soit humble est tout à son honneur mais ça ne m’aide pas à comprendre le succès qu’il a avec des films que les gens ne comprennent pas. A moins que je sois le seul à ne pas comprendre…mais j’ai un doute.
@ Matt : Je suppose qu’une partie du sucés de Lynch réside justement dans le mystère qui entoure ses films… A l’instar de 2001 par exemple rien n’est dit littéralement, il faut vraiment brainstormer sur ce qu’on vient de voir pour essayer d’en comprendre le sens… (si sens il y a, bien sur)
Mais Kill your boyfriend ne fait pas parti de ta liste… ce qui est fort regrettable 😉
Blague à part pour une fois que ce blog me convainc de ne PAS acheter un comics je ne vais pas faire le malin ! Mon banquier et moi même te remercions donc 😉
Ah ! Je me sens un peu moins seul quand même, merci sir Lionel^^
Je n’ai pas vu Eraserhead, mais les 2 films que tu cites comme ceux qui t’ont perdu sont aussi ceux avec lesquels j’ai le plus de mal.
J’ai toujours vu Mulholand Drive comme le pendant féminin de Lost Highway, une histoire d’amour à l’endroit à l’envers entre deux femmes vs une histoire de haine entre une couple pour LO. Les deux films sont indissociables à mes yeux, même si je préfère LO.
The Filth par Lynch ?….si c’est aussi bien que Dune….
Comme JP et Prudence, j’en garde le souvenir d’une lecture fluide et agréable avec un satisfecit sur la partie graphique. Mais un souvenir d’une acuitê inversement proportionelle à celui des films de David Lynch. Blue Velvet et sa chanson titre sont gravées dans le,marbre de mon cortex.
Prudence ou Présence ? 😉
Ah ah, Dear Prudence, won’t you come out to play? 🙂
Je n’ai pas vu ce film. Au début je pensais que c’était un remake du « mother » coréen. Mais rien à voir (font chier avec les titres identiques)
C’est un film qui semble diviser beaucoup aussi. Pas mal de gens lui vomissent dessus. Mais bon j’aime assez Aronofsky en général (même si son Black Swan est une sorte de copie du film d’animation japonais Perfect Blue de Satoshi Kon, en moins bien. Et ça semble logique puisqu’il avait déjà acheté les droits de Perfect Blue pour refaire une scène à l’identique dans son Requiem for a dream)
Il faudra que je le regarde alors.
Sinon pour en revenir à Happy, je pense qu’il est pourquoi plus facile de voir les adaptations de trucs qu’on n’aime pas, non ?^^ Il y a peu de risques que ce soit pire du coup. ça peut être meilleur même. Alors que bon…une adaptation d’un comics génial on sait que ce ne sera jamais aussi bon.
C’est un très grand film porté de manière admirable par une Jennifer Lawrence vulnérable et psychotique, sans doute son plus grand rôle à ce jour. Je n’avais aimé ni Black Swan et encore moins son Wrestler, mais Mother est un film immense d’une rare intelligence et pleine de couches de lectures. Il me hante depuis hier. Bordel, ça fait du bien du VRAI cinéma !
Sur la forme, nous sommes dans l’univers de Lynch mais surtout du Polanski époque Le Locataire. C’est vraiment, vraiment bien !
Il y a plusieurs Aronofsky que je n’ai pas vus mais tu me donnes envie là… J’ai The Wrestler en DVD va falloir que je le mate un de ces quatre.
Tu devrais voir Perfect Blue pour un Black Swan en mieux^^
Il y a du vrai cinéma dans les films d’animations aussi. Avec les Miyazaki, les Satoshi Kon, les Mamoru Oshii, Isao Takahata (tombeau des lucioles, conte de la princesse Kaguya) ou Mamoru Hosoda, etc.
Sans parler de très bonnes séries comme Cowboy Bebop bien sûr^^ Mais là on change un peu de registre. Même si ça n’empêche pas à la série d’être adulte.
Je connais très bien Perfect Blue que j’avais apprécié à sa sortie. Un peu moins la deuxième fois (le rythme du film).
Le tombeau des Lucioles : un des rares DVD ayant survécu à ma purge d’il y’ a quelques années (choisir entre des milliers de CD, BD et DVD quand tu manques de place…). Pour autant je me sens incapable de voir ça sans pleurer.
Bon mais attention quand même aux termes utilisés hein^^ « VRAI » cinéma, c’est comme dire « VRAIE » BD en parlant d’un truc profond et méprisant les comics^^
C’est pas toi qui m’était tombé dessus quand j’ai jugé Hunger Games comme une connerie pour gamines du genre Twilight sans l’avoir vu ?^^
Attention hein !
Oui chef !
Vraie cinéma : la formule est aussi provocante que creuse. Mais bon sang, après la déception du dernier Star Wars, il est bon de renouer avec du cinéma populaire exigeant et souvent très éprouvant avec une mise en scène ambitieuse et des personnages fouillés. Ambitieux, voilà, c’est mieux ?
J’aurais dit « films plus profonds » peut être^^ Ambitieux, ça dépend aussi des ambitions de départ (ouh, qu’il est chiant le Mattie !^^)
On ne compare pas un drame social avec un film d’aventure de type Indiana Jones, ni un film de kung fu avec un thriller psychologique^^ Il faut de tout. L’important c’est que dans son genre, ce soit bien fait. Et là encore la réussite est subjective^^
Chaque film dans chaque genre peut être réussi ou foiré. Que ce soit à cause de blagues bonnes ou mauvaises, de mélange de tons qui fonctionne ou pas, de présence ou absence de clichés, de bons ou mauvais persos, etc.
Oui j’suis chiant mais tu sais que je suis aussi le défenseur de films de divertissements purs un peu couillons^^ Que j’estime qu’il en faut, que ça fait parfois du bien, mais bien sûr il faut des films profonds aussi avec des persos fouillés, avec des mises en scènes originales, etc.
Les films formatés pour le plus grand nombre qui n’ont pas d’âme…je ne les déteste pas. Eux aussi peuvent être sympas ou ratés, selon s’ils sont écrits avec les pieds (Batman VS Superman) ou pas (les Gardiens de la galaxie). Le plus agaçant c’est surtout que ce sont ceux qui ont les meilleurs budgets. Et pas les films qui cherchent à traiter de sujets plus profonds intelligemment. Mais il nous faut aussi des films comme les Gardiens.^^
Les films qui m’énervent sont les films qui font volontairement de la merde pour un public de niche qui aime voir n’importe quoi (comme Sharknado, qui ne mérite même pas le qualificatif sympathique de nanar puisqu’en devenant une franchise, les mecs derrière ont capitalisé sur la nullité de leur produit qui attire les amateurs de…films de merde) et les films prétentieux qui ne sont que des divertissements mais se donnent l’air d’avoir un message profond à faire passer avec de la psychologie ou de la critique sociale de mec bourré.
Ok, ça me va.
Tout est une question d’équilibre en effet.
Au fait c’était ironique le fait que je puisse aimer les films à énigmes ?
J’aime bien Araonofsy et j’aime bien Satoshi Kon.
C’est Lynch qui me fait chier^^
Et j’aime bien l’échelle de Jacob d’Adrian Lyne…et les jeux Silent Hill pas mal symboliques qui s’inspirent pas mal de l’échelle de Jacob justement.
Mais Lynch me fait toujours chier. Il va trop loin, plus personne ne comprend rien sans lire 30 pages de théories sur le net…et souvent je me mets à bailler devant.
L’archétype des histoires que je ne veux plus lire…
du vulgos pour faire gnre on est des sales gosses.
J’aime largement mieux Millar le hilare dans ce registre.
J’avais fait une review positive sur ce bouquin sur MDCU à l’époque. C’est amusant comme les perceptions peuvent changer d’un lecteur à l’autre. Je te trouve quand même très dur avec Morrison. Est-ce parce qu’il s’aventure dans les territoires de Garth Ennis que tu adores ? Personnellement, j’ai trouvé plus d’intérêt dans Happy ! que dans bon nombre d’histoires potaches et bas du front d’Ennis. En tout cas, Morrison prend des risques et fait autre chose que du Morrison.
Salut David,
ça va être très simple : l’écriture, le style, la manière dont Morrison tourne ses histoires me sont très antipathiques. Je suis rarement convaincu parce que je lis de lui. Sa culture ne m’impressionne pas du tout. Il n’y a aucune chaleur humaine qui émane de ce type qui dirige ses personnages comme ses esclaves récitant des fiches de bons mots. Je le respecte en tant qu’auteur, je lui reconnais une place importante, j’ai 10 bouquins de lui à tout casser à la maison, mais je ne l’aime pas. C’est dit 😉
Alors rien que pour la petite pique envers Ennis et certaines de ses histoires bad du front, j’ai envie d’accorder de l’importance à cet avis^^ Hé hé ! Mais bon…j’ai quand même pas trop envie d’acheter Happy, faudra que je le lise autrement.