La trilogie Heroic Fantasy de Ralph Bakshi
Une anthologeek de TORNADO
1ère publication le 06/02/20 – MAJ le 29/12/20
Cela fait plusieurs fois que je lis ici que TYGRA, LA GLACE ET LE FEU titille la fibre nostalgique de certains lecteurs. Ainsi ai-je songé à en écrire l’article.
Mais il se trouve que le réalisateur du film, Ralph Bakshi, est par ailleurs l’auteur d’une trilogie de films d’animation Heroic fantasy qui comporte certes TYGRA, mais également deux autres longs métrages dont une célébrissime adaptation du SEIGNEUR DES ANNEAUX.
L’idée a donc fait son chemin et je vous propose aujourd’hui un encyclopegeek sur la trilogie en question. Tant qu’à faire !
1. LES SORCIERS DE LA GUERRE
LES SORCIERS DE LA GUERRE (WIZARDS en VO) est un film d’animation réalisé en 1977 par Ralph Bakshi, un an seulement avant sa version animée du mythique SEIGNEUR DES ANNEAUX.
Le pitch tient d’ailleurs tout autant de l’œuvre de J.R.R. Tolkien que des récits de science-fiction populaires que l’on trouvait à la même époque dans les anthologies de type METAL HURLANT : La Terre a été ravagée par le feu nucléaire. Des millions d’années sont passés lorsque notre planète se retrouve dominée par plusieurs races mutantes et diverses créatures féériques.
Un beau jour, deux jumeaux très puissants et quasiment immortels naissent au royaume de Montagar. Le premier, Avatar, est sage. Mais le second, Blackwolf, est maléfique. Après plusieurs siècles de paix, la guerre va de nouveau ravager le monde…
Film culte de toute une génération issue d’une époque où l’Heroic Fantasy ne courrait pas les rues, le film de Ralph Bakshi est à la fois d’une ambition démesurée et d’une forme bâtarde qui souffre d’un manque de moyens évident.
Regarder aujourd’hui ce film unique en son genre est une expérience hallucinante, qui confine au mélange des genres, thématiques comme esthétiques !
Dans les années 70, Ralph Bakshi est l’un des tout premiers auteurs à réaliser des films d’animation à destination des adultes (on se souvient encore de FRITZ THE CAT !). Avant lui, personne n’avait encore injecté de l’érotisme, du réalisme cru et des véritables expérimentations psychédéliques (au sens psychotrope du terme) dans le médium préféré de Walt Disney ! Ainsi, Avatar, le héros du film, est un véritable vieux poivrot lubrique qui fume à longueur de journée !
Une chose est claire : LES SORCIERS DE LA GUERRE est un ovni, un ovni aujourd’hui intrinsèquement lié à une époque bien précise : Celle de la génération flower power…
Une étrange formule mêlant le cartoon et… on ne sait pas trop quoi…
© Bakshi Productions
Alors qu’il rêve d’adapter LE SEIGNEUR DES ANNEAUX depuis de nombreuses années, Bakshi imagine une mythologie d’une étonnante richesse et d’une incroyable originalité, qui puise ses sources dans les diverses références les plus évidentes (le monde de Tolkien mais aussi les contes de notre enfance) tout en les interprétant avec une liberté de ton qui s’impose à l’arrivée comme une véritable reformulation. En bref, il fait du neuf avec du vieux…
La mise en forme de l’ensemble souffre toutefois d’un mélange de techniques pas toujours réussi (c’est le moins que l’on puisse dire). S’il a la bonne idée de faire appel à deux artistes illustrateurs de premier ordre pour réaliser les backgrounds en la personne de Mike Ploog et Ian Miller, Bakshi colle par dessus leurs magnifiques tableaux ténébreux des personnages animés tout en rondeur qui ne s’harmonisent pas du tout avec les décors.
Et puis le réalisateur oppose pour la première fois (et par manque de moyens) les divers personnages principaux animés de manière traditionnelle avec tous les personnages secondaires intégrés grâce au procédé de la rotoscopie (qui consiste à filmer des acteurs ensuite recouverts -ici grossièrement- par le dessin). Ce mélange disgracieux se reproduira par la suite dans les deux autres films de la trilogie, pour un résultat bâtard qui aura peu à peu raison de la carrière de l’auteur…
Par manque de moyens, encore, Bakshi ira même, afin de mettre en scène la grande bataille finale, jusqu’à recycler puis intégrer (parfois de manière « copié-collé » à outrance !) des scènes de quelques films de guerre (comme par exemple LA BATAILLE DES ARDENNES (film que je connais par cœur et donc j’ai reconnu la supercherie !)), elles aussi « maquillées » à la va-vite grâce à un mélange de filtres et de fumées colorés !
Le résultat est surprenant, parfois raté, souvent choquant, toujours original et surtout extrêmement psychédélique, sensation encore renforcée par une musique aujourd’hui très connotée 70’s avec ses accents pop underground !
Presque un clip aux multiples couleurs…
© Bakshi Productions
Une des qualités principales des SORCIERS DE LA GUERRE tient tout de même à son script d’une force hors du commun. La toile de fond politique et anticipationnelle propose ainsi au spectateur de s’interroger sur le devenir de notre monde s’il venait à basculer une fois encore dans le totalitarisme primaire et les idées fascistes. Afin de matérialiser sa métaphore, Ralph Bakshi se fend d’une idée absolument géniale : Lorsque Blackwolf le maléfique déverse ses armées sur le royaume de Montagar, il mystifie ses ennemis grâce à une vieille caméra retrouvée dans les ruines antiques de notre monde, qui diffuse des images de propagande du III° Reich ! Ainsi terrifiés par ces images d’apocalypse, ses ennemis baissent leur garde et se laissent décimer dans un décor qui rappelle les horreurs de la guerre des tranchées…
Le message est clair : La force des images, qui galvanisent les troupes autant qu’elles terrorisent l’ennemi, agit comme une arme ultime qui pervertie la conscience humaine !
Si aujourd’hui l’affrontement manichéen qui oppose le gentil Avatar et ses allures de hippie au méchant Blackwolf avec ses croix gammées peut paraitre simpliste, il gagne ses jalons de fable anticipationnelle d’une puissance peu commune dès lors qu’on le replace dans son époque, où l’on pensait encore que le festival de Woodstock suffisait à répandre la paix sur le monde tandis qu’une autre partie des jeunes américains se faisait massacrer au Vietnam (même si, dans le même temps, le nombre de morts vietnamiens -civils compris- s’élevait bien, bien plus haut…)
Bref, un film unique en son genre qui souffre autant de sa mise en forme composite qu’il profite de son ambition artistique ébouriffante. Un très grand moment de cinéma, quoiqu’il en soit…
2. LE SEIGNEUR DES ANNEAUX.
Nous avons déjà parlé de ce film dans l’article consacré à JRR Tolkien. Ceux qui ne souhaitent pas relire ce passage peuvent donc passer au film suivant.
Depuis 1957, Ralph Bakshi rêvait de réaliser une adaptation du SEIGNEUR DES ANNEAUX sous la forme d’un dessin-animé.
D’abord frustré de ne pas réussir à en obtenir les droits, il imagine sa propre mythologie inspirée de l’univers de Tolkien, ce qui aboutit à la réalisation des SORCIERS DE LA GUERRE en 1977.
A peine un an plus tard, Bakshi apprend que le studio United Artists a entamé la production d’une adaptation du chef d’œuvre de Tolkien…
D’abord destiné à John Boorman, qui devra se « contenter » d’EXCALIBUR, le projet échoue finalement à Ralph Bakshi, qui réussit de manière inespérée à convaincre le producteur Saul Zaentz de réaliser un dessin-animé et de lui en laisser la direction. Il propose d’emblée l’idée d’un film en trois parties, mais United Artists en négocie deux, chacune adaptant un livre et demi (le premier film bénéficiera tout de même d’une durée de 132 minutes)…
La suite est désormais connue : Le film soufra d’un manque de moyens (pourtant considérables) et de choix artistiques parfois étranges.
Comme il l’avait fait pour LES SORCIERS DE LA GUERRE, Bakshi abusa du mélange entre les superbes décors peints comme des tableaux, les personnages principaux aux allures de cartoon et les figurants animés par le procédé de la rotoscopie. Si ce parti-pris technique n’était pas nouveau (Walt Disney l’utilisait depuis 1937 !), on ne peut pas dire qu’il ait été pratiqué, dans le cinéma de Ralph Bakshi, avec subtilité et harmonie. Ainsi, lors de la grande Bataille du Gouffre de Helm, à la fin du film, peut-on voir les personnages de cartoon se télescoper avec des acteurs en chair et en os, à peine « maquillés » par quelques filtres sombres et autres légères brumes colorées ! Pour un résultat esthétique somme-toute très particulier…
Le film ne plut d’ailleurs pas à la critique qui le descendit en flèche. Et malgré le succès commercial de ce premier essai cinématographique, le studio refusa d’en produire la suite…
Une introduction toute en ombres chinoises !
© United Artists / Warner Bros.
Et pourtant, cette première adaptation de l’œuvre de Tolkien au cinéma regorge de qualités !
Le scénario est parfois confus, mais la mise en scène épouse brillamment les aspérités de la Terre du Milieu. Bakshi trouve immédiatement la « voix » de ses personnages et les anime dans une série de scènes qui s’abreuvent directement à la source des deux premiers livres.
Dès l’introduction, tandis que retentit la magnifique bande-son épique composée par Leonard Rosenman, l’univers de Tolkien s’impose à notre esprit, alors qu’il ne s’agit que de simples ombres chinoises !
Fidèle à sa volonté de réaliser des films d’animation pour adultes, Bakshi nous offre une interprétation du monde de Tolkien très crédible et aussi épique que celle d’un film en prises de vues réelles.
Une scène reprise dans le film de Peter Jackson
© United Artists / Warner Bros.
Alors qu’à l’époque le cinéma ne s’intéresse pas encore à l’Heroic fantasy, cette première adaptation du SEIGNEUR DES ANNEAUX se révèle comme le mètre-étalon de toutes les productions futures dans ce domaine au départ réservé aux livres ou aux jeux de rôle.
Bien des années plus tard, Peter Jackson s’inspirera clairement des partis-pris narratifs du film de Bakshi, apportant dans sa version peu ou prou les mêmes modifications et les mêmes changements de script par rapport aux livres de Tolkien.
3. TYGRA, LA GLACE ET LE FEU.
Le pitch : A l’ère glacière, la maléfique reine Juliana et son fils, le terrible sorcier Nekron, terrorisent le monde. L’histoire commence au moment où Nekron, qui manipule la glace par pure magie, tente d’attaquer le royaume du roi Jarol, qui de son côté possède une grande maitrise du feu…
En 1982, Ralph Bakshi s’associe à Frank Frazetta, alors considéré comme le plus grand illustrateur de féérie de tous les temps, afin de mettre en image un grand film d’animation d’Heroic fantasy, genre –enfin– en vogue dans le cinéma de l’époque.
Si Bakshi et Frazetta mettent au point les bases du récit, le scénario à proprement parler est rédigé par Gerry Conway et Roy Thomas, deux célèbres scénaristes de comics des années 70. Le second est très important dans le domaine de l’Heroic fantasy car il est le premier à avoir adapté les aventures de Conan le Barbare dans le monde de la bande-dessinée. Le projet réunit ainsi deux des plus importantes figures à l’origine de la popularité du personnage créé par Robert Howard, puisque Frazetta avait déjà relancé, grâce à ses couvertures réalisées dans les années 50, le succès du barbare en question.
La bande-annonce VO
© Filmedia
Puisqu’on parle de CONAN LE BARBARE, il faut préciser que le film de John Milius, première adaptation de l’œuvre d’Howard sur grand écran, venait tout juste de sortir au cinéma en cette année 1982. Il lança la grande mode de l’Heroic fantasy au cinéma, qui ne durera pas, faute de moyens (quasiment tous les films d’Heroic fantasy qui pullulèrent jusqu’à la fin des années 80 étaient des navets fauchés, souvent réalisés en Italie), mais qui motiva probablement le lancement du film d’animation qui nous intéresse aujourd’hui.
Si Ralph Bakshi, on l’a vu, n’en était pas à son coup d’essai dans le domaine de la fantasy (il en était tout simplement le précurseur), il convient de reconnaitre que TYGRA, LA GLACE ET LE FEU lorgne davantage du côté de CONAN LE BARBARE, (le Prince Taro, fils du roi Jarol, en est d’ailleurs le clone pur et simple), que de celui du SEIGNEUR DES ANNEAUX.
Si TYGRA, LA GLACE ET LE FEU n’est pas un grand film, il s’agit en tout cas d’un ovni cinématographique plutôt fascinant. Au delà de sa genèse, il faut le voir avant tout comme une tentative, de la part de Frank Frazetta, afin d’intégrer le monde du cinéma de sa personnalité artistique. TYGRA est donc en grande partie SON film, qu’il imprègne de son univers, de son esthétique et de ses thèmes graphiques personnels. Ainsi, chaque personnage semble sortir d’une de ses œuvres : Les sauvages néanderthaliens ressemblent à ceux des illustrations BRAN MAK MON, MONDE SAUVAGE ou CAPTIVE PRINCESS ; la princesse Tygra semble sortir de LA FELINE, une des ses plus célèbres peintures, etc. Quant au mystérieux personnage de Darkwolf, il apparaît comme une déclinaison évidente du DEATH DEALER, le plus célèbre personnage créé par l’artiste.
Un personnage tout droit sorti des toiles de Frazetta : Attention spoiler dans cet extrait !
© Filmedia
Les défauts majeurs du film incombent à la fois au script et à l’animation. Le pitch de base, classique, anémique et manichéen, impose d’entrée de jeu une intrigue bien peu palpitante. L’animation est plutôt bâclée car on s’est contenté de masquer platement les acteurs sur la technique de la rotoscopie (encore) : Traits grossiers, couleurs en aplats pâlichons, expressions basiques, absence de relief, l’ensemble en devient encore plus criard dans la mesure où tous ces personnages ne s’intègrent nullement aux superbes décors peints comme des tableaux de Frazetta ! De ce point de vue, le film a extrêmement mal vieilli.
Pourtant, dans la forme, il n’est pas mauvais du tout ce scénario ! Solidement construit, le film se laisse regarder sans ennui, car il est extrêmement fluide et bien rythmé. Les rebondissements sont nombreux, où s’enchainent les poursuites, les combats, les confrontations et les attaques d’animaux sauvages. Les personnages sonnent tous très juste, et Darkwolf (dont le nom n’apparait qu’au générique puisque dans le film on ne sait ni qui il est, ni d’où il vient) est un personnage fascinant, d’un charisme et d’une puissance phénoménale. Certaines scènes sont d’une violence barbare étonnante, qui confine parfois à l’horreur glauque et malsaine (voir la séquence de la sorcière ou bien celle des chenilles-sangsues !). Très inégal, le film n’en recèle pas moins d’excellents moments de tension et de fureur guerrière iconique.
Parmi ses autres qualités, on retiendra particulièrement la superbe musique de William Kraft, qui nivelle l’ensemble par le haut.
Ce qui est le plus surprenant, c’est finalement que TYGRA, LA GLACE ET LE FEU soit un dessin-animé. Ralph Bakshi avait beau avoir fait du film d’animation pour adultes sa spécialité depuis FRITZ THE CAT, la tonalité glauque, la violence et le degré d’érotisme qui pimentent cette transposition de l’univers de Frazetta sur grand écran finit par distiller une sensation très étrange à travers le médium de l’animation (cette bombasse de Tygra se balade quand même tout du long en string et en sous-tif translucide, quand elle n’est pas tout bonnement à poil ! Imaginez donc ce que ces images ont pu imprimer dans l’esprit des ados de l’époque (dont moi)).
Notons que l’affiche originale a été réalisée par Frazetta en personne, que le film dispose d’une excellente VF et que le coffret DVD disponible est agrémenté de plusieurs documentaires, dont un très long consacré à l’illustrateur vedette. Avis aux amateurs…
Ainsi se termine notre article sur la trilogie Heroic Fantasy de Ralph Bakshi. C’est un cinéma aujourd’hui daté, en passe d’être oublié… ou pas !
La trilogie en question est à coup sûr un ovni. Tour à tour décevante ou fascinante, elle finit par devenir attachante, surtout pour tous ceux qui ont su garder cette flamme de la jeunesse et cet amour inconsidéré pour la magie, les monstres et les guerriers farouches. A eux, donc, de passer le flambeau, afin que ce cinéma unique en son genre continue d’exister, au moins dans les mémoires…
Une image que l’on peut regarder dans le détail !
© Filmedia
Source : JUSTWATCH
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BO : King Crimson : STARLESS
Enfants des années 70, nostalgiques des années Bakshi, des films sans star, écoutez donc le chef d’œuvre de King Crimson…
L’illustration de l’affiche de 1er film me fait penser à du Moebius. Je me trompe ?
Il me semble avoir vu Tygra, la glace et le feu, Bizarrement je n’en garde qu’un vague souvenir.
Pourtant Frazetta est un de mes Dieux. Et j’achèterai le DVD rien que pour le reportage consacré à l’illustrateur.
En ce qui me concerne, le Film d’animation qui m’a le plus marqué à cette époque . C’est « la planète sauvage » de René Laloux. Le genre est un peu différent, on est plus dans la S.F.
L’animé est d’une inventivité et d’une richesse esthétique incroyable ! Le scénario d’une poésie hors du commun avec des messages forts.
C’est un film très mature qui parle à tous les publics.
Un film d’animation à découvrir et à redécouvrir et à partager avec ses enfants.
L’affiche du film Wizards a été réalisée par William Stout, célèbre illustrateur.
Merci Présence 😉
Je ne connais pas Stout, un peu mieux Moebius. Je ne sais pas, de l’un ou de l’autre, qui a été influencé. En tout cas la ressemblance est frappante !
Et bien puisque tu parles de Moebius (qui n’a à ma connaissance pas travaillé sur Wizards) et René Laloux, il me semble qu’ils ont réalisé ensemble un film d’animation : LES MAITRES DU TEMPS.
Ah!! J’ignorais leur collaboration. Merci pour l’info. Je vais essayer de jeter un coup d’œil au Maîtres du temps 😉
Dans mon souvenir, LES MAITRES DU TEMPS n’est pas génial. Mais le script est plutôt malin et original au final. L’animation et les dessins sont un peu dans la droite lignée de ceux au-dessus… Mais je ne parle que sur mes souvenirs.
Chouette article !
Je n’ai cela dit pas vu les premiers films mentionnés et cette version du seigneur des anneaux.
Mais j’ai vu Tygra.
Alors par contre…je ne peux pas dire que ça m’ait donné envie de voir les autres. Comme tu le dis, ça a mal vieilli. La rotoscopie c’est pas vraiment foufou comme technique, et les personnages sont mal intégrés dans les décors qui sont le point fort du film.
Pour moi ça ne rend pas justice au travail de Frazetta. J’aurais préféré qu’il fasse une BD avec ses illustrations par exemple^^
ça se regarde sans trop d’ennui c’est vrai, mais ce n’est pas extra. Scénario basique, personnages jamais attachants.
Disons que par rapport à un Disney ou un film d’animation japonais de la même époque, ça ne rivalise pas.
Reste que si on veut voir un dessin animé dan l’univers de Frazetta, y’a pas trop d’autres options que ce film. Mais ç’aurait pu être bien meilleur que ça.
Ce sont des films mythiques à mes yeux, surtout parce que je n’ai pas pu les voir. Quand j’étais jeune, ils ne m’étaient pas accessibles et pourtant ils étaient évoqués comme des mètres-étalons. Cette présentation me permet de comprendre pour quelles raisons ils sont devenues une référence dès leur sortie. En fait, je n’avais même jamais entendu parler de Wizards.
Curieux comme d’habitude, je suis allé consulter wikipedia et j’ai vu que Ralph Bakshi a réalisé d’autres films en plus de Fritz teh Cat : Coonskin, Cool World (je me souviens des pages de pub pour ce film dans les comics de l’époque), American Pop, Heavy Traffic.
Cool World est un gros paquet de merde, mais pour la défense de Bakshi, il a été complètement écarté par le studio qui a réécrit un scénar à 2 balles à la place de ce qu’il avait prévu de faire.
Le résultat n’a aucun foutu sens, et c’est hystérique et insupportable.
J’ai vu COOL WORLD à l’époque de sa sortie. Je m’étais endormi en n’y comprenant strictement rien…
J’ai vu FRITZ the CAT aussi, quand j’étais étudiant. C’était déjà vieillot et assez moche. Je n’ai jamais eu envie de le revoir depuis. J’ai peut-être tort…
Y’a rien à comprendre dans Cool World^^ C’est un bel exemple de l’ingérence d’un studio qui voulait capitaliser sur le succès de Roger Rabbit et qui a tout modifié du scénar du réalisateur.
Extrait de wikipédia :
« La première version du script, écrite par Ralph Bakshi, fut vendue comme étant un film d’horreur mélangeant prises de vues réelles et animées, avec un dessinateur ayant des rapports avec un cartoon et engendrant un enfant capable de voyager entre les deux mondes. Les producteurs demandèrent une réécriture complète du scénario sans en parler au cinéaste. »
Tygra, la glace et le feu…une de mes madeleines….
j’ai une histoire avec ce film.
au début du magnétoscope, lorsque cet engin paraissait presque magique aux yeux de l’enfant que j’étais ,j’ai pu voir à la suite Conan et Tygra…
quand j’ai demandé plein de fois plus tard le nom de ce film, Personne n’a jamais su me répondre…à croire que j’avais rêvé et puis un jour en fac, un pote me l’a passé. une vraie révélation.
j’ai toujours adoré…
il a vieilli, certes, mais l’esthétique sauvage et sans concession est unique et en a fait une sorte de d’ovni. pas un seul animé ne possède son atmosphère mystico-païenne qui semble venir des âges sombres de l’humanité…
C’est juste un pur bonheur.
Je n’ai jamais vu ni entendu parler de Wizards de ma vie…
j’était client à une époque de ce genre de truc avec Gandahar, La planète sauvage ou Les maîtres du temps et même les enfants de la pluie…
par contre je suis passé à côté du Seigneur des anneaux, j’ai pas aimé du tout, depuis la version Jackson, je me suis souvent dit que je regarderais volontiers cet animé à nouveau pour comparer et je suis estomaqué par les extraits que tu as choisis… on dirait que Jackson s’est contenté de faire un « upgrade »
Je dois connaître aussi bien cet univers que Tornado les chevaliers du zodiaque. Je suis incapable de savoir pourquoi je ne les ai jamais vus. Pas au vidéo club ? De tout ce lot, le petit garçon n’aurait pas résisté à tenter Tygra.
Effectivement le teaser de Wizards alterne entre le somptueux et le kitchissime. La musique est très sympa par contre. Je pourrais très bien me laisser tenter par Tygra si un jour je mettais la main dessus.
Je ne connaissais pas du tout ce réalisateur ! Et je n’ai jamais vu TYGRA… Ton article est donc plus que bienvenu, Tornado. Dans la bande annonce de Wizards, j’ai l’impression qu’on sent pas mal l’influence de Vaughn Bodé dans le dessin, je me trompe ? Même l’affiche du film, un peu… Très belle d’ailleurs.
https://www.google.com/search?q=bod%C3%A9+dessinateur&rlz=1C1GCEU_enLU841LU841&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwi-jeHAhb3nAhWLYVAKHcMhAcEQ_AUoAXoECBIQAw&biw=1376&bih=670
En tout cas le mélange des genres est étrange. Surtout avec les images nazies en plein milieu ! J’y vois aussi un peu de Anita Bomba, de dessins animés pour adultes de la fin des années 70 (comment il s’appelait, le Tarzan érotico-comique ?), et cette musique funky ! Je ne crois pas avoir vu Fritz The Cat en entier, même si j’en ai certainement vu des passages, peut-être sur Arte d’ailleurs. C’était pas inspiré de Crumb ?
J’ai relu le passage sur Le Seigneur des anneaux, car ton article date. Je comprends plus de choses grâce à cette remise en perspective sur le réalisateur. Les extraits sont très parlants et la musique soignée. Je trouve d’ailleurs l’animation plutôt riche.
Pour Tygra c’est moins la joie niveau animation dans ce que l’on voit comme extrait. Mais les dessins sont chouettes. Je ne comprends pas : ils sont du fait de Bakshi ou de Frazetta ? Ou des deux ?
En tout cas ça m’a fait penser au Space Ghost :
https://www.google.com/search?q=space+ghost&rlz=1C1GCEU_enLU841LU841&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwjesNPyib3nAhVHYlAKHVF3Bb8Q_AUoAXoECBAQAw&biw=1376&bih=670
J’adorai ce DA. Je me demande ce que ça donnerait aujourd’hui au revisionnage… un truc kitsch aux effets sonores très ancrés dans mon crâne…
Tu me donnes envie de voir TYGRA en fait. Mais n’y a-t-il pas une grosse part de nostalgie dans ce que tu nous racontes ici ?
La BO : mon King Crimson favori même si je devrai en réécouter d’autres, notamment THRAK. En tout cas, je ne me passerai jamais de ce RED.
« Tu me donnes envie de voir TYGRA en fait. Mais n’y a-t-il pas une grosse part de nostalgie dans ce que tu nous racontes ici ? »
Sans vouloir répondre pour Tornado, je n’ai aucune nostalgie pour ce film, et ça se regarde quand même, hein. C’est pas nul.
Mais ça pourrait être bien mieux comme je l’ai dit^^ Comme le dit Eddy, effectivement c’est assez unique. ça ne veut pas dire très réussi, mais oui tu ne retrouves pas ça partout.
Au fait, il y a aussi le film d’animation Metal hurlant qui a été fait en rotoscopie. Mais c’est kitshounet aussi à voir de nos jours. Sauf peut être l’arc des soldats mort vivants dans l’avion qui reste un peu creepy.
Ah je l’ai pas vu celui-là ! C’est comme Présence, j’en entendais parler mais j’étais désolé de ne pas pouvoir le voir…
Je l’ai vu il y a longtemps mais je ne m’en rappelle pas bien. Je crois qu’il est très inégal selon les sketches mais il y en a au moins un ou deux qui déboitent. Et la musique de Bernstein est terrible !
Je l’ai en blourey. Faudrait que je me le repasse…
Oui en fait ce qui est kitsch c’est déjà la structure du récit. T’as une boule verte avec un rire maléfique qui va raconter des histoires à une petite fille.
Déjà…pourquoi ? C’est con^^ C’est censé être un machin méchant et il raconte des histoires. Ok…
Il aurait été préférable comme dans la BD de Jodorowsky de mettre en scène un morceau de planète qui file à travers l’espace et déclenche des phénomènes étranges à l’approche de planètes. Prétexte à des histoires. Au lieu de ça, le méchant fait un monologue. Bon…
Ensuite ouais, il y a 2 ou 3 sketchs bien sympas. Un ou 2 bien nuls, et globalement c’est mou du genoux niveau animation. Je ne sais pas si c’est une question de maîtrise de la rotoscopie, mais tout semble au ralenti. Les personnages bougent en slow motion sans qu’on sache pourquoi^^
J’avais aussi les deux heavy Metal dans mes vhs… je ne me rappelle plus vraiment sauf que ça essayait de capturer l’aura adulte en mettant de l’érotisme dans la SF comme le mag… je ne trouvais pas ça très réussi, en fait.
les zombis et l’avion oui…
je me souviens aussi que le film était lourdement promotionner pour sa musique hard rock. il y avait même de Trust dedans (en anglais) …quand j’ai regardé le film non seulement la musique est tellement en sourdine qu’il est impossible de reconnaître quoi que ce soit et en plus je connaissais rien à l’époque, j’étais super déçu… ^^
Oui c’est devenu un truc culte mais c’est pas terrible quand même^^
Alors, je dis moi-même que Tygra est un ovni (Wizards aussi, Wizards surtout d’ailleurs !). Tout est expliqué dans l’article, ce qui est bien et ce qui ne l’est pas… J’ai z’essayé d’être objectif… (à quoi ça sert que Ducros se décarcasse…)
@Cyrille : Je ne connais pas du tout Vaughn Bodé. Tu as raison, c’est ressemblant. Mais comme dit dans l’article, les dessins sont supervisés par Mike Ploog et Ian Miller, le premier étant un dessinateur de comics.
Le Tarzan érotico-comique, c’était Tarzoon, la honte de la jungle…
Je ne sais pas du tout si Fritz the Cat est inspiré de Crumb. Je ne garde que très peu de souvenirs de ce film, sinon qu’il était très moche.
Pour Tygra c’est Frazetta le concepteur de toute la charte graphique (il crée tous les personnages), et c’est lui qui peint tous les décors du film. Ralph Bakshi le réalise.
Je n’ai aucun souvenir de Space Ghost. Dans le genre je me souviens davantage de Mightor ou de Samson & Goliath. J’ai essayé d’en revoir : Passé l’effet Madeleine, c’est irregardable ! cela-dit ça me fait le même effets avec la lecture du Marvel Old-school (hem…)…
Egalement mon King Crimson préféré. Mais je vénère le premier aussi, même si Starless est pour moi un titre indépassable.
@Eddy : D’accord avec toi sur tout. La version du Seigneur des Anneaux par Bakshi a un charme fou je trouve, malgré de gros défauts. Mais en tout cas c’est certain : Jackson y a piqué tout un tas d’idées conceptuelles afin d’adapter le bouquin en scénario et également tout un tas de plans visuels.
Et je me revois toujours Tygra avec autant de plaisir. Je l’ai même pris en DVD.
Ah merci ! Tarzoon… jamais vu. Tu vois moi c’est Mightor et Samson & Goliath qui ne me disent rien…
Mightor :
https://www.youtube.com/watch?v=exHg58oly5M
Samson & Goliath :
https://www.youtube.com/watch?v=u3ch3GNkyQo&list=PL6RIKJth6MtUHhlRuEoWXT1S1w0-AIoVP
Pour en revenir à Métal Hurlant, il y a pas mal de trucs à relever :
La BO est agrémentée d’un tas de titres hard-rock parmi lesquels du Black Sabbath, du Blue Öyster Cult et même du Trust !
Le dessin est conceptualisé par plein de monde mais Moebius y a bossé.
Enfin, plusieurs éléments de script et notamment le fil conducteur avec le météore maléfique qui détruit tout ont été repris à la louche par Besson pour son 5° Elément…
AH MAIS OUAIS !! MIGHTOR ! Ca me revient… Je pense que Space Ghost doit être fait par le même studio.
Pareil pour YOUNG SAMSON ça me revient vaguement. La vache. Et donc Space Ghost :
https://www.youtube.com/watch?v=A5K8E48NAOk
Le design de Space Ghost a été réalisé par Alex Toth, ce qui l’a rendu cher au cœur des auteurs de comics, en particulier Steve Rude.
Aaaah ok ! Merci Présence pour la précision !
Je n’ai vu aucun de ces films, seulement entendu parler de l’adaptation du Seigneur des anneaux. Tu évoques plutôt bien le contexte de ta rencontre avec ces œuvres en plusddu contexte de leur création.
Je comprends l.’aura qu’ ils ont pour toi mais, à l’instar de Matt, je ne suis pas sûr de vouloir les regarder aujourd’hui, je ne pense pas pouvoir passer outre les défauts techniques…
En fait, ce que ton article m’évoque de plus parlant, c’est l’époque de la TV cathodique puis du magneto, avec peu de chaînes et une programmation parfois chaotique qui donnait une certaine rareté et aura de mystère à des dessins animés peu diffusés et qu’on avait rarement l’occasion de voir en intégralité.
Dans cette catégorie, je mettrais « Le vol des dragons ».
Tu fais bien de mettre le VOL DU DRAGON. A la fois car il est passé moult fois chez Dorothée en étant amputé de la fin (j’enrageais parce que j’essayais de l’enregistrer sur VHS alors qu’il était diffusé 5 mn par ci 5 mn par là, d’où son aura de rareté), et à la fois car c’est une des créations du duo Jules Bass / Arthur Rankin, l’équivalent de Bakshi pour le petit écran. Ils nous ont offert les téléfilms THE HOBBIT et RETURN TO THE KING (j’en parle dans mon article sur Tolkien, ainsi que le VOL DU DRAGON. Mais aussi quelques longs métrages qui sont sortis au cinoche, comme LE DERNIER DINOSAURE, LA DERNIERE LICORNE ou l’étonnant MAD MONSTER PARTY avec tous les monstres de la Universal en pâte à modeler.
Je n’ai découvert La DERNIÈRE LICORNE que il y a quelques années, j’ai trouvé que c’était de très bonne facture.
Tu comptes faire un prochain article sur Rankin/Bass ?
Je n’y avais pas pensé. Pourquoi pas…
Je crois que LA DERNIERE LICORNE est considéré comme leur chef d’oeuvre. Mais ils ont bossé sur plusieurs séries animées aussi, étalées sur une vingtaine d’années (la série King Kong de 1966, très connue aux USA (je n’en ai rien vu), les JACKSON FIVE et, plus proche de notre enfance : COSMOCATS).
Ah ouais ? J’adorai le dessin animé des Jackson Five, mais je crois que c’était surtout parce que la musique était cool. La vache j’avais huit ans… Bien sûr Cosmocats j’adorai. J’ai retrouvé il y a plus de quinze ans un DVD à un euro que Maël a bien usée. On l’a encore je pense. Avec un DVD de MASK aussi.
Cosmocats j’avais une BD quand j’étais petit.
Aucune idée de quelle série ça sortait. C’était bien dessiné. Il y a eu un comics publié en France ?
ça venait du stock de BD de mon cousin. Il n’y avait qu’un seul numéro.
AH c’était cette couverture^^ (Merci Internet)
https://images.app.goo.gl/hRaCrVhoELzmHAgh9
Jamais vue cette bd. Par contre ils ont relancé la franchise récemment avec je ne sais plus quelle autre…
Les Maîtres de l’univers !
https://comiga.fr/wp-content/uploads/2019/04/heman-thundercats-nouveau-crossover-666×1024.jpg
Après recherche, cet album publiait les épisodes 5 et 6 de la première série de comics chez Star comics.
épisode 5 : To Plunder Castle Plun-Darr! (Ca chauffe pour Starlion !) par David Michelinie (août 1986)
épisode 6 : Mumm-Ra Times Three! (Mumm-Ra se multiplie) par David Michelinie (octobre 1986)
Dessins de Jim Mooney
Bon je ne me souviens pas si c’était bien ou kitschounet, mais c’est un souvenir d’enfance^^ Je connaissais rien aux personnages.
Presque rien à voir : https://www.francetvinfo.fr/culture/bd/festival-d-angouleme-voici-les-100-bd-du-siecle-a-lire-absolument_3801407.html?fbclid=IwAR3ZRY1CvrY6rZdIueRfUeiZ0Qw2Rg7rzoKsisc_7rWXstRz3iUhdPmiDYQ
content d’y voir Yotsuba to ^^
Ouais ça me donne envie de m’y mettre !
Il y a en effet des incontournables dans la liste.
Après c’est toujours un peu élitiste ces sélections. Comme les cérémonies des OScars ou ce genre de trucs^^ On va rarement y trouver de la BD fantastique purement orientée divertissement. Surtout de l’indé social dramatique sur des problèmes de société.
Un effort tout de même sur les comics de super slips (un effet de leur popularité avec les films ?)
Je ne sais pas mais je suis hyper content de voir SUNNY en si bonne place !
Et moi je suis intrigué par la présence de Azimut, une série dont les 5 tomes dorment sur mes étagères^^
Je te le disais déjà quand on parlait de lecture dans les transports, je pense sincèrement que la culture geek ou pop fait tellement partie du paysage désormais que la plupart des gens se rendent compte que ce n’est pas que pour les enfants ou ridicule.
Mais il y a des choses qui ne changent pas : il n’y aura jamais de films d’horreur nomié aux oscars, ni de film de SF. C’est considéré comme de la sous-culture. On ne donne des prix qu’à des films « sérieux » qui parlent de la société, des problèmes d’argent, de la guerre, de la famine, etc.
Heureusement qu’il y a des festivals spécifiques qui se sont ces genres pour ça parce que sinon…
Franchement, personne ne s’intéresse vraiment à ces prix à part les professionnels du cinéma. Le seul festival qui a un tant soit peu de poids, à mon sens, c’est celui de Cannes.
Bah ouais mais Cannes…c’est snob et t’auras jamais de films de SF ou d’horreur, ou de dessins animés. C’est même étonnant qu’à une époque ils aient filé la palme à Pulp Fiction parce que maintenant…c’est des films sociaux chiants pour la plupart.
Bon ok pas forcément chiants. Y’en a des bons. Mais jamais du cinéma « de genre »
Je viens de voir Parasite, c’est à la limite du film de genre.
Je suis très distant vis à vis du « gotha » Bd cinéma ou BD …
je ne me suis jamais reconnu dans aucun classement…
JAMAIS
j’ai même fait le mien il y a très longtemps juste pour signifier la diversité des goùts d’un amateur lambda…
beaucoup de ces chroniques sont les embryons des articles ici à présent…^^
le « prêt à penser » des magazines sérieux m’a toujours fait rigoler et j’a depuis compris qu’il y une réalité alternative en France ou vivent les journalistes de pop culture français qui aimerait édicter les règles de ce qu’il faut aimer ou pas.
je viens de me prendre le hors série sur Conan qui passe de nombreuses lignes à vomir sur le comics parce que « Howard n’a jamais décrit son personnage en pagne » tout en se compissant sur la nouvelle collection Glénat à la hauteur blablabla…derrière les arguments, on a bien du mal à ne pas reconnaître un bon vieux protectionnisme du « chez nous, on fait des vraies bd, pas des trucs populaires fait à la chaines par des apprentis dessinateurs… »
bref, les comics sont partout, mais trop en fait et ça engendre le retour d’un mépris pour ce qui est juste populaire…
l’aspect censitaire de la culture dans ce pays m’a toujours effaré et c’est pour ça que je me suis longtemps détourné vers le manga, le pays où cette frontière n’existe tout simplement pas. ils ont d’autres travers, mais pas d’élitisme culturel.
@Jyrille : Ouais mais Bong Joon-ho est un malin^^ Il mélange les genres. Sans le faire exprès même, il a sa vision du cinéma bien à lui. Je n’ai pas encore vu Parasite cela dit.
@Eddy : Je suis d’accord, et en même temps attention, parce que oui sans doute qu’en France les journalistes casent leurs copains en décriant le comics US…mais à mon avis aux US c’est pareil. Ou pire : ils ne publient même pas les trucs qui ne viennent pas de chez eux. Donc ce n’est pas juste du snobisme français.
mais en tous cas je me méfie des sélections des « meilleurs trucs »
ça peut donner des idées oui. Il y a souvent de bonnes choses dedans. mais aussi des trucs très subjectifs, et il faut tout de même chercher en dehors des recommandations.
@Matt
oui je suis bien content de vivre en France qui est véritablement le pays où tu peux tout avoir etc..;
La bd est installée chez nous.
En fait aux USA, ce la semble même être l’exacte opposé. les titres sont introuvables ou très confidentiels mais sont toujours très bien appréciés par les auteurs et le public (j’ai vu des pubs pour Jeremiah ou encore XIII).
là on a affaire j’ai l’impression à un lobbying qui ne laisse pas pénétrer la marché » américain alors que chez nous, c’est très intellectuel…
Cela fait des lustres que je reprends l’exemple de la presse rock française pour illustrer cet insupportable élitisme contre-culturel : Depuis 30 ans, ces mecs ont tout fait pour que leurs goûts deviennent l’apanage du rock, avec carrément des formules de « bon goût », « d’intégrité », etc…
Qu’est-ce que je fais aujourd’hui ? Je les écoute et je décide que Sex Pistols c’est mieux que Genesis ? AHAHAHAHAHAHAHAHA !!!!
Poubelle la presse rock.
Le Festival de Cannes c’est un peu pareil pour moi : Si ce n’est pas un film politisé, le truc n’a aucune chance. Ça manque clairement de pluralité de points de vue ces classements.
@Eddy : Oui je suis parfois des youtubeurs américains qui parlent cinéma. Et parfois ils parlent du fait qu’ils ont découvert tel film français ou japonais et trouvés ça vachement bien. Mais ils mentionnent que c’est galère à trouver, ou que ça ne sort pas en DVD, que ce n’est jamais doublé en anglais (bon ça…c’est pas forcément un obstacle mais je crois qu’ils sont encore moins habitués que nous à regarder les films en VO^^)
Leur société a l’air bien refermée sur elle-même. D’où les multiples remakes aussi. Mais je trouve ça vraiment triste…
@Tornado : Tout bien d’accord^^
Après objectivement il peut y avoir de bonnes choses dans ces listes sélectives, mais pas que. Et c’est souvent orienté en effet.
Cannes il faut un message politique ou social. Un truc qui donne l’impression que tu t’instruit un peu ou que tu critiques des trucs^^
Je suis d’accord avec vous. Concernant la presse rock, j’en parlais sur mon article sur NEW DAY RISING (que vous n’avez peut-être pas lu même si je l’ai mis en lien dans mon article sur Bob Mould) : http://trhansat.blogspot.com/2015/04/un-nouveau-jour-se-leve.html
Je vous rappelle aussi que la dernière bd de Charles Burns, DEDALES, est sortie en France alors qu’elle n’est pas encore publiée aux US, pas mal pour un auteur américain non ? Je pense sincèrement que nous avons plus d’ouvertures que pas mal de pays ou disons des accès plus aisés. Même si la langue est notre premier frein, puisque nous comptons parmi les plus nuls pour les langues étrangères…
Ouais on a aussi plein d’éditeurs de films passionnés qui recherchent des masters ou lancent des restauration de vieux films ou de films asiatiques, allemands, des trucs rares.
Des éditeurs que Netflix va faire crever ! Alors qu’avant de pouvoir y diffuser sur une plateforme de streaming, il faut bien que des gens se cassent le cul pour restaurer les films, faire le sous-titrage, etc.
Je ne crois pas que Netflix bosse avec le CNC pour lancer des restaurations de films méconnus^^
Bref je vais radoter moi encore.
La HD aussi c’est dangereux. Bon j’aime bien hein, j’ai aussi des films que je kiffe en HD. Mais si ça devient un critère de diffusion, tous les films qui n’ont pas de version HD vont se perdre (et croyez moi, il y en a un PAQUET ! Justement les films étrangers qui ne passionnent pas trop les foules)
Je remarque aussi qu’il y a UNDERCURRENT dans la liste, un one shot que j’avais beaucoup aimé à l’époque. Je devrai le relire.
L’Heroic Fantasy n’a jamais été mon truc : les scénarios à base de bagarres à l’arme blanche déclenchaient chez moi un rejet quasi instinctif, et surtout impossible à contourner tant il était profond ; alors que, très objectivement, la présence de tous ces malabars en slip aurait plutôt du m’inciter… C’est les cheveux longs : ça contredisait l’idée que je me faisait de la virilité, quand j’étais minot 😉
J’ai d’ailleurs toujours pensé que le peu qui « dépasse » chez les mecs (souvent au niveau du fessier) dans les Comics ou les films, est d’autant plus intrigant que, pareillement injustifié par les scénarios, rien ne peut non plus en expliquer objectivement la redondance des plans, vu le public visé originellement, sinon le plaisir purement artistique des dessinateurs -ou celui des cameramen en charge des prises de vues « réelles » (c’est QUOI ces maillots échancrés en pleine réalité post-cataclysmique, hein ?! Nombre de rhumes qu’ils ont du se farcir, tous ces pauvres gars !!).
Bon, pour le cinéma, c’est forcément la « maffia gay », comme dirait Patsy.
Enfin ! N’empêche que j’ai vu (sur le tard) l’adaptation animée du Seigneur Des Anneaux et, en toute objectivité, tout en étant très conscient des défauts patents de l’oeuvre, autant techniques que créatifs, hé ben j’ai passé un bon moment tant il m’a semblé que l’atmosphère était effectivement prenante dés le début et la tension dramatique maintenue de bout en bout. Je crois pouvoir avancer aussi, si ma mémoire ne me trahit pas (…) que le doublage français était pas mal : un peu théâtral et donc bien adapté au ton général du long métrage.
La Rotoscopie, bien que franchement bancale pour les « grandes » scènes de bataille, comme noté dans l’article, donne en tous cas un naturel irrésistible aux mouvements des Hobbit ; ce qui est pour beaucoup dans mon immersion de spectateur.
Sinon, oui : je confirme pour ceux qui ne connaissent pas (?!) que « La Planète Sauvage » et « Les Maitres Du Temps » sont de grands moments, plein de personnalité, du cinéma d’animation -il faut juste, au beau milieu du second, couper le son (c’est IMPÉRATIF !) quand la princesse chante une comptine à l’enfant, esseulé sur Perdide. Les producteurs sont vraiment impitoyables.