Encyclopegeek: Excalibur par Chris Claremont, Alan Moore, Alan Davis et collectif
1ère publication le 17/09/14- Mise à jour le 08/05/2021
Un article de : NICOLAS GIARD
VO : Marvel
VF : Lug, Semic, Panini
Nicolas Giard retraçait au début du blog l’histoire de Captain Britain et la génèse de l’équipe Excalibur sous la direction de Chris Claremont et Alan Davis.
L’intégrale Panini est sortie cette semaine en VF.
En 1987 à l’époque ou Chris Claremont régnait comme un colosse sur le monde des mutants mais s’enlisait dans une continuité datant des années 70, il se produisit comme un vent frais dans le cheptel de titres à mutants de Marvel, une bourrasque sentant bon l’Angleterre et les légendes Arthuriennes. Excalibur venait de débarquer et on sentait le vent tourner !
Cette série, animée par Chris Claremont lui-même, toujours avide de contrôle sur ses créations, se voulait la réponse Britannique aux X-Men basés à New-York, mais débarrassée du carcan de deux décennies de continuité. Animée donc par Claremont et Alan Davis aux scénarii et aux dessins, les deux compères nous pondirent une série intelligente, décalée, drôle, ne se prenant pas trop au sérieux dont les racines puisaient loin dans le passé de Marvel et eut plus tard des ramifications inattendues sous l’égide d’Alan Davis seul puis de Warren Ellis.
Excalibur raconte les aventures en Angleterre d’anciens X-Men Shadowcat, Nightcrawler et Rachel Summers et de deux super-héros basés à Londres aux origines complexes et tourmentées, Captain Britain et sa jolie fiançée Meggan. Connu également sous le nom de Brian Braddock, Captain Britain est un héros crée en 1976 par Chris Claremont et Herb Trimpe à une époque ou Marvel Comics souhaitait développer une ligne éditoriale au Royaume Uni.
Braddock devait être l’équivalent Anglais de Captain America, ses pouvoirs non pas basés sur la science l’étaient sur la magie grâce à Merlin et sa fille Roman, gardienne d’une infinité d’univers parallèles, une thématique plus tard développée par Alan Moore.
Avec son compagnon de route Alan Davis, les deux Alan donneront ses lettres de noblesse et toutes sa profondeur au personnage, développant son passé, sa personnalité, ses liens avec Merlin et Roma, créant le Captain Britain Corps – c’est-à-dire un CB pour chaque monde parallèle sous la garde de Roma. En fait ce sera Alan Davis qui va repenser le costume de Cap à partir des uniformes des gardes de Buckingham Palace à Londres.
Pendant sa série en solo, Brian Braddock va découvrir ses origines liées au multiverse, retrouver sa sœur perdue de vue, Elisabeth, devenu un agent secret sous le nom de Psylocke. La jolie Britannique aux cheveux violets n’est pas encore la tueuse ninja réinventée par Jim Lee ! C’est sur Otherworld qu’il fait la connaissance de Roma dont le père Merlin vient de mourir (une mort apparente car Merlin est un manipulateur-né) et du Captain Britain Corps dont il fait partie.
Il aura maille à partir avec un gang de mercenaires intergalactiques, le Spécial Executive, qui est la version future du gang de chasseurs de primes Les Technets qu’affrontera plus tard Excalibur.
Mais c’est contre Sir James Jaspers et The Fury que le run d’Alan Moore et Davis va prendre toute son importance. Un mutant fou issu d’une terre parallèle, James Jaspers a exterminé les super-héros de son monde en se servant d’un cyborg indestructible qui ira jusqu’à tuer Captain Britain lui-même.
C’est Roma et Merlin qui vont le ressusciter et le renvoyer dans son monde d’origine avant d’éffacer de la réalité le monde ‘malade’ de Jaspers. Malheureusement, The Fury réussit à s’échapper et a rejoindre notre monde dans lequel Jaspers existe également. Brièvement apparu lors du procès de Magnéto à Paris, Jaspers va s’allier au Club des Damnés et réussir à manipuler la réalité de manière a envoyer tous les super-héros Britanniques et tous les mutants d’Angleterre dans des camps de concentration.
Captain Britain va rétablir la situation de justesse après un duel terrible contre Jaspers, mais il restera des traces des Jasper Warps : une génération entière d’enfants et d’adolescents vont se retrouver atteins de terribles difformités et développer d’étranges pouvoirs. Et se sera le RCX, l’agence pour laquelle travaille Psylocke qui va essayer de prendre ces enfants en main.
A la suite de quoi, Brian va vivre une série d’aventures durant lequelles il combattra l’assassin Slaymaster, son double nazi Kaptain Briton et rencontrera Meggan qui deviendra son sidekick puis sa petite copine. Ces aventures scénarisées par Jamie Delano avec toujours Alan Davis aux dessins vont servir de base au départ de Psylocke pour New-York où elle rejoindra les X-Men.
Delano va également nous présenter à la famille d’adoption de Meggan tout en développant sa personnalité : un peu puérile, naive, basant sa vision du monde sur trop d’heures passées devant la tv et aux origines dramatiques. Née dans une famille de Romanichels, elle fut rejetée à cause de son apparence jugée monstrueuse et pendant des années prendra l’apparence conforme à l’idée que son entourage aura d’elle, calquant son apparence sur l’idéal féminin de Brian : une jolie blonde. A la fin du run de Jamie Delano, les bases étaient posées pour ce qui allait devenir Excalibur.
Dès le départ, le ton est donné : drôle, irrévérencieux, décalé, le titre se veut une alternative humoristique aux drames qui se jouent dans Uncanny X-Men, New Mutants X-Factor et Wolverine.
Aux Etats-Unis les mutants souffrent et sont persécutés, ils meurent ou sont blessés, à Londres ils prennent du bon temps et vivent des aventures certes dangereuse, mais écrites sous l’angle de la comédie.
Après la mort des X-Men à Dallas, Captain Britain pleure sa sœur tandis que Shadwocat et Nighcrawler se remettent à peine du choc d’avoir perdu leurs amis. C’est le retour de Rachel Summers poursuivie par une meute de chiens extra-dimensionnels qui va les réunir : la crise déclenchée par les Lycaons qui flanquent la panique à Londres va permettre la formation de cette petite équipe inspirée par la légende du Roi Arthur qui forma les Chevaliers de la Table Ronde sous l’égide de Merlin le magicien. Et comme l’épée dans son roc, Excalibur brillera de ses feux dans le microcosme mutant.
Le père Claremont connait son affaire : Londonien de naissance il sait camper ses histoires dans la ville de Big Ben, de Sherlock Holmes, du five o’clock tea, de Picadilly Circus. Après leurs ennuis contre les Lycaons, c’est Courtney Ross, une redoutable businesswoman et ex-copine de Braddock qui va se retrouver en danger de mort à cause d’Arcade et de son Cauchemarland, pour être secouru par son chéri et sa fine équipe. La jalousie de Meggan se verra infondée puisqu’elle sera assassinée par sa réplique d’une dimension paralllèle, Opul Lun Sat-Yr-9, une épouvantable dictatrice venue de la même dimension que Kaptain Briton. Opul va donc prendre la place de Courtney pendant un moment.
Les premiers épisodes sont pétris de gags visuels, de références à la continuité des X-Men sans pour autant que cet habile mélange ne vienne alourdir la série : Claremont prend son temps, se fait plaisir et nous fait plaisir. On passe de bon moments avec cette bande de héros costumés qui apprennent à se connaître.
Captain Britain jusque là invincible se montre assez rustre et maladroit avec Meggan. Diablo s’affirme en tant que chef potentiel et gagne en maturité . Kitty sort de son rôle de benjamine des X-Men bien qu’handicapée par ses pouvoirs détraqués. Meggan souffre de l’attention que son amant semble porter à Courtney Ross. Rachel enfin a bien du mal a se retrouver dans un imbroglio de souvenirs artificiels. Et finalement il y a le petit Widget : un bidule en métal flottant qui va faire vivre de folles aventures à l’équipe tout en ayant des liens étroits avec le passé de Rachel.
Rachel, ayant gardé des liens étroits avec son petit frère (bébé Nathan, le future Cable) se rue à sa rescousse quand il est kidnappé par Maddelyne Pryor pendant Inferno ; s’ensuivent des aventures très divertissantes dans un New-York envahi par les démons du royaume de Magik. Une fois de plus, répétition des gags visuels à la Alan Davis, délires verbeux de Claremont et les soucis de Captain Britain dont les pouvoirs s’étiolent sitôt que le voilà loin de son pays natal. De retour à Londres, c’est repartit comme en 42 : comme au temps du Blitzkrieg l’Angleterre est envahi par l’Escadron-Eclair, une version d’Excalibur venu d’une terre où les Nazis ont gagné la Seconde Guerre Mondiale.
Imaginez Captain Britain, Nightawler et Meggan portant le swastika sur leurs costumes et leur servant d’esclave, Kitty Pryde assassinée dans un camp de la mort parce que Juive, ressuscitée par des moyens magiques et se servant de ses pouvoirs pour tuer. Pas de leçons sur la Shoah ceci dit, juste un constat sur le sort des Juifs Américains dans cette terrible uchronie.
Ca fait très mal d’imaginer les horreurs que Kitty Pryde à traversé dans cet univers, voir Meggan et Brian Braddock faire le salut fasciste nous ramène aux pire heures de l’histoire du 20° Siècle.
Kitty and Nightcrawler ressortiront marqués par cette expérience : Kitty en tant que Juive donc, Nightcrawler parce que d’origine Allemande et portant en partie la culpabilité du sort réservé aux Juifs sous le régime Nazi.
Claremont en remet une couche en nous présentant la version Nazie de Moira MacTaggert, Reichminister de génétique dont le travail consiste à purifier le génome humain pour permettre à la race des seigneurs d’exprimer son plein potentiel.Tout le reste est laissé à l’imagination – le sort des Juifs et des Slaves sous Hitler, par exemple – et Excalibur de réexpédier tout ce petit monde dans sa dimension avec l’aide de Widget, manipulateur de barrières transdimensionelles. D’ailleurs, on peut se poser des questions sur la morale élastique de Merlin qui permet à un Nazi de revêtir l’uniforme de Captain Britain, en l’occurrence Hauptmann Englande !
Après cette parenthèse assez flippante, Widget hors de contrôle expédie la bande d’amis dans une série d’aventures loufoques alors qu’ils passent à travers une dimension puis une autre : entre autres aventures nous avons droit à une aventure dans laquelle Kitty se voit demandée en mariage par une version plus jeune d’Alystaire Stuart, nouveau compagnon de route travaillant pour le Weird Happenings Organisation à Londres ; suit une superbe parodie du crossover Acts of Vengeance dans laquelle Claremont critique l’outrance de ce type de narration et l’inanité des combats de super-héros ; une variation de John Carter Warlord of Mars vraiment rafraîchissante.
A partir de là Claremont finit par s’enliser : il ne sait plus s’arrêter et la course a travers les mondes parallèles perd rapidement de son intérêt. Alan Davis finira par quitter le navire à l’épisode 24, et Claremont au 34, atteint de burnout, préfère se concentrer sur les X-Men. La série perd rapidement de son intérêt avec des intrigues laissées en jachères.
Alan Davis revient au n°42 pour deux ans, et là on aurait presque pu entendre les bouchons de champagne sauter à travers les dimensions. Davis va revitaliser la série, reprendre les intrigues de Claremont et toutes le résoudre, créant un cercle complet entre les origines de Captain Britain et la formation d’Excalibur. Il introduira également quatre nouveaux personnages : Kylun venu d’une dimension parallèle, la belle extra-terrestre Cerise, le mystique Feron et le mutant Micromax.On commence avec le retour en force de Gatecrasher et de ses Technets : la bande de chasseurs de primes intergalactique dont la mission d’origine était de capturer Rachel Summers. Maintenant piégés sur Terre, les voilà les alliés inattendus d’Excalibur dans le phare qui leur sert de QG.
Nightcrawler va prendre leur direction et en faire une savoureuse parodie des X-Men, gagnant encore en maturité et se découvrant des qualités de chef. Dans le même temps son attirance pour Meggan provoque la colère de Captain Britain et tous deux de se battre comme des chiffonniers, toute cette tension sexuelle se libérant enfin.L’ancien X-Man se retrouve avec une jambe dans le platre et Braddock traduit en justice devant le tribunal du Captain Britain Corps pour avoir violé d’inombrables règlements du Corps pendant les voyages interdimensionnels d’Excalibur.
Son prosécuteur est d’ailleurs Hauptmann Englande, ce qui laisse songeur une fois de plus : il doit détester les Captain Britains slaves, noirs et Juifs qui abondent certainement dans le multiverse…Le procès de CB se termine par l’interférence de Roma qui convoque le Captain et finalement lui explique la vérité sur les origines d’Excalibur : les cinq héros furent rassemblés a seule pour lutter conte une entité appelée l’Anti-Phénix qui menace l’intégrité du multivers. Furieux, Brian réagit violemment et signale à sa bienfaitrice qui lui a rendu son pouvoir qu’à l’avenir elle ferait bien de cesser ses jeux de dupes.
Finalement l’anti-Phoenix se manifeste, fait chanter Rachel avant d’etre détruit, son pouvoir absorbé par un mage ancien, Necrom, qui ferait passer l’Empereur Palpatine pour un rigolo. Nécrom est à l’origine de la formation du Phoenix en tant qu’entité cosmique et met en péril l’équilibre du multivers avec sa soif de pouvoir. La bataille finale verra la destruction de Necrom par les cinq unis physiquement et spirituellement un peu à la manière de Jean Grey et des X-Men lorsqu’il réparèrent le cristal de M’Kraan à l’époque de Claremont/Byrne sur Uncanny X-Men.
La seconde année d’Alan Davis sur le titre verra opposer son équipe à des menaces diverses : le retour de Jamie Braddock, frère renégat de Brian et Psylocke doté des mêmes pouvoirs que Proteus ; une confrontation entre Excalibur et les X-Men dessinée par Joe Madureira ; le retour de Rachel exilée dans l’espace après sa victoire contre Necrom ; le retour des Warpies et l’explication derrière leurs pouvoirs et le pourquoi de leur transformation en humains normaux.
Le run de Davis va se conclure avec deux épisodes magistraux dans lesquels Rachel et ses amis se déplacent dans le futur, à l’époque de Days of Future Past, pour mettre fin au règne des Sentinelles et surtout découvrir les origines de Widget : Kate Kryde, la Kitty de 2013 fusionnée avec une sentinelle. Après ça, Davis quittera la série devant la volonté de Bob Harras de rapprocher le titre de l’univers des X-Men, lui enlevant ainsi toute sa fraicheur et son originalité. Scott Lobdell éparpillera tout ce petit monde pour nous livrer une histoire en trois partie sur la soulsword de Magik avant que le titre ne soit repris par Warren Ellis.
Et là ça devient carrément grotesque : Warren mélange X-Files avec Excalibur, nous sert Peter Wisdom qui est un clone à la fois de Wolverine et de John Constantine. Kitty tombe sous le charme de cet imbécile, Colossus débarque de chez les Acolytes avec un comportement infantile alors que Lobdell s’était donné beaucoup de mal pour le faire mûrir et évoluer. Il détruit tout le travail d’Alan Davis pour reproduire le grim n’ gritty cher à Bob Harras. Wolfsbane et Moira MacTaggert débarquent avec des personnalités outrancières l’une comme l’autre. Warren Ellis est finalement remplacé par Ben Raab qui deviendra le fossoyeur de la série après avoir marié Captain Britain et Meggan et renvoyé Colossus, Kitty et Nightcrawler chez les X-Men. Excalibur renaîtra dans les années 2000 pour connaitre des fortunes diverses mais de qualité très moindres en regard du travail des auteurs d’origine.
Chris Claremont et Alan Davis nous auront gratifiés d’une des sagas les plus ébouriffantes et bluffantes de l’histoire des X-Men, mais surtout c’est l’humanisme de l’écriture de Claremont et la profondeur des textes d’Alan Moore qui transparaissent dans tout cela, servis par les dessins sans cesse en évolution et en maturation d’Alan Davis. Au total, trois des meilleurs runs en comics des Années 80 et 90 depuis réedités en TP facilement abordables sur les sites de vente en ligne.
Commentaire très riche et très didactique. Nicolas progresse à vitesse grand V. Bravo !
J’ai acheté le début de la série « Excalibur » dans la collection « X-men Classic » de Panini, qui s’est arrêtée au bout de quelques N°. Je ne l’ai pas encore lu et je me demande si je vais aimer ce ton décalé et fun…
Je passe. Je me méfie des spin off comme de la peste à quelques exceptions près. Ton article me persuade que je n’ai rien manqué : de la magie, des dimensions parallèle et des extra terrestres. Un vrai condensé de tout ce que je déteste en bande dessinée. Et puis Captain Britain et ce costume épouvantable, non, impossible…..nyet….nada.
Pourtant j’ai dû lire quelques arcs du temps de Lobdell : le retour de Colossus et la trahison de Kitty. Et puis l’arc grotesque de Warren Ellis. Essentiellement parce que la continuité de Colossus m’intéressait. Je ne saurai donc jamais ce que vaut Moore chez Marvel.
Ceci n’enlève rien à la qualité de ton article qui m’a conforté sur mes positions.
Bravo Bruce, très beau travail ! Merci pour tes efforts et pour l’ajout de scans.
Merci pour tes compiments Tornado. Pour le ton décalé et fun c’est unesérie qui ne se prend pas trop au seriieux et qui change un peu de Bendis et Brubaker, du moins dans mon esprit.
Excalibur est une série assez spéciale, elle ne peut pas remporter l’adhésion de tout le monde, c’est clair.
Je veux juste te dire que je suis heureux et enchanté de voir ce que j’arrive à faire sur ce blog et que les retours des lecteurs me font toujours très plaisir.
Je suis bien d’accord : chaque chose terminée, si petite soit-elle, est une victoire. Et là, c’est un sacré morceau ! Je ne connais évidemment pas du tout mais cela m’intrigue. Surtout parce qu’il y a Alan Moore (mais les dessins de Davis ont l’air sympas) et que tout ça me rappelle la première Authority, version Warren Ellis.
Merci Jyrille ! J’ai réussi a pondre quatre articles en l’espace de quatre semaines, c’est pas mal.
Le Captain Britain de Moore est vraiment passionant, écrit avec intelligence et un interet suincère du Britannique pour son compatriote fictionnel.
Claremont comme à son habitude aime sincèrement ses personages et le montre.
Davis bosse commeun pro, c’est du travail soigné.
Authority verion Warren Ellis, il y a un peu de ça lorque Roman ‘guérit’ un mode malade des Jaspers Warps à sa manière.
Quatre articles en quatre semaines, c’est tout bonnement impensable pour ma part. Je suis incapable d’écrire de cette façon ! 🙂 Encore bravo !
Je dois admettre que je suis pas peu fier de mon Zeste de Briton…
Vraiment très bon, Bruce.
« L’amour que nous ne ferons jamais ensemble », Gainsbourg a été sommé de s’expliquer sur sa chanson en son temps.
Ce qui une nouvelle fois nous fait une victime de tentative de viol, comme Silk Spectre.
Elle a du garder des distances avec son frère pendant un moment la pauvre, le temps de se remettre.
Avec plaisir Présence, je suis content que cet article t’ai été utuile et donné envie de lire les Excalibur.
Super article au contenu très riche et à l’écriture agréable, merci et bravo, Nicolas!
Bon, comme j’ai osé défier le jugement du maître sur « The Cape », je viens alléger l’atmosphère sur ce post :
« Ils ont des casques tout ronds
Vive les Britain
Ils ont pas de ceinturon
Vive les Briton »
En fait, on dirait pas, vu ma participation sporadique aux défis Tornado, mais je suis carrément accro !
@Nicolas : Je te rassure, nous sommes très nombreux je pense à ne pas pouvoir saquer les nazis ! 😉 Blague à part, ils font d’excellents méchants puisqu’ils sont à la fois universellement reconnus comme les pires (et seuls ?) vrais vilains que la vraie Histoire de la vraie vie semble avoir connu, mais aussi par la fascination qu’ils engendrent : comment peut-on en arriver à des telles extrémités ? Le truc, c’est qu’aujourd’hui la ficelle du méchant nazi (et ici du double nazi/fasciste/extrémiste d’un autre univers) semble aujourd’hui sur-utilisé…
Ah Excalibur de John Boorman, une belle fresque épique, mais à ne pas du tout regarder d’un oeil historique. Pris comme un film de fantasy à tendance médiévalisante c’est très bon ! Pour les puristes du mythe arthurien originel, les réinventions de Claremont & co ne sont rien par rapport à ce qu’on pouvait lire chez Marvel dans les années 50 avec la courte première série sur le Black Knight signé Stan Lee où le personnage est un espèce de Zorro, un maladroit que personne ne prend au sérieux mais qui devient un justicier dès que ses pairs ont le dos tourné, dans une cours arthurienne digne des pires vulgarisations de manuels scolaires de la IIIe République ! Avec le Merlin au chapeau pointu évidemment !
Même si tu détestes les univers parallèles Bruce, essaie au moins l’arc écrit par Moore, c’est très fort au moins pour le passage où l’Angleterre met tous ses héros et mutants dans des camps, à mi-chemin entre Days of Future Past et un Civil War avant l’heure… Une histoire tellement énorme d’ailleurs qu’on a du mal à penser qu’elle ait pu se passer dans l’univers Marvel régulier !
En effet comment peut-on en arriver à de telles extrémités ? Il sufit de beaucoup de haine, d’avoir le pouvoir, de se donner les moyens de le faire et d’avoir sufisemment de gens qui suivent le mouvement.
Dans l’univers Marvel quantité de super-héros d’origines Juive ont dut périr dans les camps, quand on y pense, ou etre réduit en esclavage comme la pauyvre Kitty.
Je viens de me faire une réflexion :
Sur la terre de Hauptmann Englande conquise par les Nazis, les super-héros Marvel n’existent pas : Stan Lee et Jack Kirby tous deux Juifs on du être assassinée dans les camps Nazis comme Kitty Pryde, et donc leurs créations furent anéanties avant même de connaitre leurs premières aventures.
Pas de X-Men, pas d’Avengers etc.. Juste les Nazis du Lightning Squad.
Bel exemple de méta-fiction.
Un avis posté ailleurs, sur cette délirante parenthèse dans nos lectures de l’époque :
Quel pied !
Enfin je retrouvais -un peu- de ce qui me plaisait dans le genre, à savoir de l’action parfaitement rythmée alternant avec des scénettes de la vie quotidienne (!) du super-héros moyen (re !).
Le casting est PAR-FAIT !… C’est agréable de ne pas bouffer du poil de Serval à chaque page OUARFF ! Et je confirme que le changement de décors fait du bien, si joliment qu’il est mis en valeur par les excellents Alan Davis et Mark Farmer.
Alors oui : il y a un parti-pris d’humour de situation (la cohabitation forcée, les pouvoirs qui cafouillent…) mais, curieusement, Claremont n’hésite pas à introduire du très dramatique en plein milieu de la blague (il y a des gens qui meurent, quand même ; et pas que des anonymes…), ce qui donne à l’ensemble un arrière-goût un peu amer. Personnellement, j’avais été un peu cueilli.
Mais quasiment tout le reste est réussi dans ces épisodes apparemment délirants mais néanmoins cohérents et on suit les aventures -moins cohérentes, d’ailleurs, lors du cycle « British Railways »- du petit groupe enjoué avec beaucoup de plaisir, retranchés qu’ils sont de l’embrouillamini grotesque où se débattent leurs homologues Américains. Claremont a assuré en les tenant à l’écart de la continuité toute relative des séries X !
Comme à l’accoutumée, Alan Davis et -souvent- Mark Farmer livrent un travail irréprochable (très stylisé et élégant, d’accord ; mais néanmoins extrêmement lisible) où les pouvoirs paranormaux sont prétextes à moult effets esthétiques, comme aux meilleures heures des Neal Adams, Dave Cockrum et John Byrne -atout visuel primordial du genre dont devraient prendre de la graine les réalisateurs des films Marvel !
Pas si léger que ça, donc ; et plein de belles qualités.
Je n’ai pas le livre sous la main en ce moment, donc je laisse les spécialistes répondre….
Captain Britain Archives 1 à 7 ou dans le tpb Captain Britain