La Marque Jaune, par E.P. Jacobs
Par : TORNADO
VF : Dargaud
Tous les scans de cet article sont la propriété de Dargaud.
Cet article portera sur la troisième saga de la série Blake & Mortimer par Edgar P. Jacobs. Soit La Marque Jaune.
Nous avons déjà publié des articles sur les œuvres de Jacobs chez Bruce Lit mais, étant donné qu’ils ont été écrits dans le désordre (et non dans un ordre chronologique fidèle à la publication historique), nous ne vous proposons pas de sommaire détaillé comme nous l’avons fait avec les aventures de Tintin. Il faudra donc les chercher dans les liens qui apparaîtront plus bas….
Initialement publiée dans le Journal Tintin entre le mois d’aout 1953 et le mois de novembre 1954, La Marque Jaune est donc la troisième aventure de Blake & Mortimer par E.P. Jacobs.
C’est le premier album qui développe un récit se déroulant entièrement dans la ville de Londres, sans le volet du voyage dans la lointaine grande aventure qui avait été l’apanage du Secret de L’espadon et du Mystère de la Grande Pyramide.
L’histoire, tout le monde la connait, ou presque : A Londres, dans les années 50, un mystérieux et insaisissable criminel défie la justice en commettant des kidnappings et des cambriolages spectaculaires (dont le vol de la Couronne d’Angleterre !), qu’il signe d’une marque jaune représentant un « M » (imitant la forme de la lettre grecque « mu »). Très vite, le capitaine Blake est appelé par le gouvernement pour enquêter sur cette affaire et, comme d’habitude, l’officier du MI5 requiert l’aide de son complice, le professeur Mortimer.
Alors que les kidnappings se multiplient et que les victimes semblent faire partie du même cercle d’amis parmi les hauts dignitaires londoniens, le professeur Mortimer découvre une piste le menant à un mystérieux livre dont la théorie scientifique aurait jadis défrayé la chronique, au point que la justice ait décidé d’en interdire la publication. La course entamée par Blake & Mortimer afin de retrouver le dernier exemplaire du livre les met rapidement sur la route d’un surhomme vêtu de noir…
La Marque Jaune est considéré comme étant, de très loin, la meilleure aventure de la série Blake & Mortimer et comme l’un des chefs d’œuvre absolus de la bande-dessinée franco-belge. Bien que le temps ait fait son office et que l’ensemble ait pris un joli coup de vieux, il convient de reconnaitre que cette élogieuse réputation n’est pas usurpée tant la chose est aujourd’hui encore vectrice d’une multitude de thèmes fédérateurs dans le genre consacré du roman d’aventure et de science-fiction.
Nous avions remarqué, dans Le Rayon ‘U’, que Jacobs était un auteur postmoderne avant l’heure dans sa manière de faire confluer les genres et les thèmes classiques pour en faire une sorte de compilation hétérogène étonnamment cohérente, où toutes les influences se retrouvaient digérées et régurgitées sous une forme amalgamée.
Sur bien des points, La Marque Jaune se détache de l’ensemble du travail de son auteur par sa densité et son épaisseur conceptuelle, qui en font une véritable œuvre-somme.
Sur le terrain de la création conceptuelle, c’est d’abord les partis-pris graphiques et notamment le travail sur la couleur qui étonnent encore aujourd’hui par leur aspect moderne et par leur élégance inédite. Bien des planches sont ainsi bichromes, notamment lors des scènes de nuit, avec des nuances de tons sur tons jouant sur les camaïeux et sur les déclinaisons de teintes froides et de gris colorés. Les magnifiques vignettes dépeignant le Londres contemporain des années 50 détrempé par la pluie (le tout issu d’un impressionnant travail de documentation effectué par l’auteur seul) jouent ainsi sur ces partis-pris chromatiques en déclinant les nuances délicates sur une série de planches iconiques, qui sont quasiment toutes devenues de grandes images classiques au fil du temps.
Les « récitatifs » chers à Jacobs, ces encarts de texte très ampoulés qui viennent nous expliquer ce que les images décrivent déjà (!) sont quant à eux mis en avant par un savant travail sur les contrastes, chaque texte se déroulant sur des fonds bordeaux et autres nuances de couleurs chaudes, qui se décollent ainsi joliment des camaïeux décrits ci-dessus.
A plusieurs reprises, Jacobs trouve de brillantes idées jouant de ce parti-pris conceptuel, notamment lors de la séquence où la Marque Jaune pénètre dans l’appartement de Blake & Mortimer. Là, c’est soudain toute une déclinaison de tonalités orange qui vient faire sens en illustrant de manière conceptuelle les souvenirs du criminel qui seront révélés plus loin dans le récit !
Tandis que l’on voit aujourd’hui un très grand nombre d’auteurs de BD choisir cette orientation conceptuelle dans laquelle se détache une bichromie assumée (autant au rayon des comics avec une série comme Parker de Darwyn Cooke (carrément monochrome pour le coup) ou le corrosif Airboy de James Robinson & Greg Hinkle que dans le franco-belge avec des créations comme L’Homme Qui Tua Lucky Luke de Mathieu Bonhomme ou encore le fabuleux Tyler Cross de Fabien Nury & Brüno), on ne peut que s’étonner d’une telle modernité dans un classique comme La Marque Jaune, longtemps considéré comme une vieillerie figée dans son époque. Et, ironie du sort, même l’antédiluvien Tintin Au Pays des Soviets a fini par acquérir, avec le temps, cette même mise en couleur sophistiquée !
Conceptuel, Jacobs le sera encore à travers les multiples références qu’il va distiller tout au long de son récit. Des références consommées, souvent puisées dans le monde du cinéma. Ainsi, toute l’atmosphère nocturne de La Marque Jaune semble faire écho à l’expressionnisme allemand des années 20 autant qu’au cinéma d’épouvante des films de la Universal des années 30 et 40 (les fameux Universal Monsters ), eux-mêmes sous forte influence du cinéma allemand de F.W. Murnau et de Fritz Lang. Le Dr Septimus renvoie ainsi autant à Conrad Veidt qui interprétait le savant fou dans Le Crime du Docteur Warren (une adaptation officieuse de Dr Jeckyll & Mr Hyde réalisée par Murnau en 1920) qu’à Ernest Thesiger (le professeur Pretorius de La Fiancée de Frankenstein réalisé par James Whale en 1935).
Bien que le graphisme de la Marque Jaune évoque la lettre grecque mu (qui s’écrit en réalité µ), on ne peut qu’y voir également une référence au film M Le Maudit, réalisé en 1932 par Fritz Lang. Plusieurs vignettes de l’album reprennent d’ailleurs certains plans du film, notamment celle où le vilain trace la lettre M à la craie (dans le film, ce sont les membres de la pègre qui traquent le tueur qui effectuent le même geste), ainsi que celle où l’on aperçoit la même lettre inscrite sur le pardessus du capitaine Blake !
Enfin, le look du vilain est inspiré tout autant de L’Homme Invisible de James Whale produit en 1933 que du Dr Gogol (Jacobs était manifestement fan de Peter Lorre !) dans le film Les Mains d’Orlac, réalisé par Karl Freund en 1935. Loin de faire du plagiat, Jacobs fait au contraire acte de création postmoderne à une époque où cette notion n’existait pas encore en digérant, puis en régurgitant sur le papier (dit comme ça, ça peut paraitre repoussant…) des références iconiques, façonnant peu à peu quelque chose de l’ordre de l’imagerie universelle, comme une figure séminale, un archétype de genre.
Mais par-dessus tout, ce qui fait l’apanage, le charme, la particularité et l’importance de La Marque Jaune, c’est cette incroyable dimension romanesque là où tout est censé être expliqué de façon naturaliste. Ainsi, derrière ses airs de fiction policière posée sur une solide assise scientifique, cette troisième aventure de Blake & Mortimer condense une impressionnante somme d’éléments issus de la littérature et du cinéma de genre, où se côtoient de manière naturelle le diesel-punk de l’époque consacrée (non par les avions comme dans Le Secret de l’Espadon, mais par les inventions), la science-fiction de Jules Verne, l’épouvante du gothique expressionniste des deux décennies précédentes, les enquêtes à la lisière du surnaturel chères à Arthur Conan Doyle, et bien évidemment les pulps, les serials et les comics de super-héros de l’aube (n’oublions pas que Jacobs avait repris la série Flash Gordon au début de la 2nde guerre mondiale, avant d’enchainer sur Le Rayon ‘U’ qui en était une sorte de déclinaison), depuis lesquels semblent s’être échappé ce savant fou aux ambitions démesurées, ainsi que sa créature, sorte de supervilain aux superpouvoirs, surhomme de demain tel qu’on en verra moult avatars dans les univers partagés de Marvel et DC Comics (pour ne citer que les plus célèbres), même s’il n’est pas établi qu’il en fut le modèle.
Au fil du temps, cet album mythique finira par exercer à son tour une immense influence sur toute la littérature de genre et bien au-delà. On trouvera des éléments directement prélevés à sa source dans tout un tas de récits qu’ils soient issus de n’importe quel medium (et étrangement, La Marque Jaune n’aura jamais été adapté au cinéma malgré diverses tentatives, et il faudra se contenter d’un épisode de la série animée datant de 1997…), jusqu’au plus inattendu, à savoir la musique rock !
Effectivement, le groupe français Magma reprendra une tirade de La Marque Jaune (voir la page 63 de l’album) en introduction de ses concerts et notamment de l’un de ses titres phares, le très impressionnant Mekanïk Destruktïw Kommandöh. Certains ne comprennent pas ce genre de lien (on a même vu, sur des forums, des nigauds hurler que, puisque c’était ainsi, l’intégrité de Magma devenait caduque !). Ils ne comprennent donc rien à la planète geek, autour de laquelle les constellations se rejoignent et illuminent, peu à peu, une même galaxie. Un univers où les histoires, les images et la musique font leur chemin depuis l’enfance vers l’âge adulte, nourri par la culture populaire…
Mais, enfin, ce qui fait que La Marque Jaune est un chef d’œuvre et un grand classique du genre, c’est cette très chouette histoire que Jacobs nous conte ! Un thriller nimbé de fantastique et de science-fiction forgé dans un style certes très premier degré (un poil pesant diront ses détracteurs), mais extrêmement racé et élégant, à l’irrésistible parfum rétro-futuriste. Un récit au suspense implacable, réglé comme une vieille pendule inusable, qui sera sans cesse copié et, bien évidemment, jamais égalé. Et l’auteur lui-même, d’ailleurs, ne sera plus jamais capable de faire aussi bien…
——
EP Jacobs vient déposer sa marque chez Bruce Lit : elle est jaune et commenté par Tornado pour son dernier article de la saison.
BO : On vous le dit dans l’article : La Marque Jaune a influencé tout l’univers, jusqu’à Kobaïa, planète d’adoption de Magma. Ecoutez l’intro de Mekanïk Destruktïw Kommandöh (version live 1981), tremblez ! et reconnaissez une tirade de l’album d’E.P. Jacobs version rock progressif déchainé !
J’ai longtemps eu vraiment de mal avec P jacobs dont je trouvais le style aux antipodes de mes attentes….
Je révise mon jugement petit à petit, apprivoisant son oeuvre de manière très progressive.
Evidemment ses planches sont du’ne minutie d’enlumineur, son découpage est impeccable, ses intrigues travaillées, mais je crois que je l’es aurais mieux apprécié en roman…
Sur ta conclusion Tornado je ne saurais être plus d’accord!
les traits d’union improbables entre les œuvres sont comme des galeries secrètes permettant de trouver de nouveaux filons de diamants…
On est gâté cette semaine avec des articles riches en vulgarisation, mitonnés par des passeurs attentionnés. La mise en lumière de la qualité de la reconstitution de Londres et de l’approche conceptuelle de la mise en couleurs est d’une clarté formidable. Je vois que tu n’as quand même pas pu défendre les récitatifs qui expliquent ce que montrent les images. 🙂
Merci pour l’explicitation des références, car je n’en avais peut-être remarqué qu’une ou deux. Je suis épaté par le paragraphe sur l’apparence d’Olrik qui aboutit à l’idée d’archétype, une progression logique aussi lumineuse qu’évidente grâce à tes explications.
Je n’ai pas relue cette BD depuis presque 20 ans…
Je me souviens qu’à l’époque j’avais été très déçu par l’énorme erreur de continuité suivante :
http://www.bdcouvertes.com/bdcouvertes/Jacobs/jacobs.htm
Après évidemment ça ne gâche pas forcément toute l’histoire, mais ça m’avait « traumatisé » à un jeune age ou je ne comprenais pas comment un auteur pouvait se planter et faire une erreur qu’un gosse de 12 ou 13 ans comme moi pouvait repérer…
Et surtout, tous ces problèmes se posent parce que Jacobs lui-même a voulu faire référence à un Olrik amnésique suite à l’histoire de la grande Pyramide, et ce n’était même pas nécessaire. Limite Olrik on s’en fout, il n’a pas besoin d’être constamment présent dans chaque histoire (c’est un truc que je n’ai jamais vraiment aimé dans les Blake et Mortimer)
Évidemment je n’ai pas relevé tout ce que tu mets en lumière dans cet article et ça fait un bail que j’ai lu l’album, mais sur le coup, pour le maniaque que j’ai toujours été, ça avait été une grosse déception que Jacobs se prenne les pieds dans sa chronologie.
Bon, c’est mal parti : entre cette série dont les héros m’ont toujours semblé antipathiques et son héritage musical, Magma étant l’incarnation même de tout ce que je déteste en musique… Toutefois, j’entends que cet album, dont je ne connaissais rien, est un chef d’oeuvre presque involontaire si j’ai bien compris et qu’il faudra que je me le coltine un jour, au moins en médiathèque ou In Situ chez toi Tornado…
Les lecteurs Facebook ont pointé la ressemblance du logo Micromania avec la marque jaune.
Je suis un peu étonné que tu n’aies pas cité Fantomas dans les influences de Jacobs. J’ai lu un bouquin sur lui récemment, et c’est le premier supervilain de l’histoire littéraire non ?
Autre source : http://www.forum-tintinophile.com/t809-Un-petit-truc-qui-me-turlupine.htm
« Septimus raconte son histoire; il dit rencontrer Olrik hagard et fou du côté du Soudan, après qu’il ait été maudit par Abd-El-Razek dans la Grande Pyramide. Le docteur raconte ensuite l’avoir rapatrié à Londres et avoir bâti dès son retour un abri, car la IIIè guerre mondiale fait rage. Hors, comment Olrik peut-il être déjà l’esclave de Septimus, alors qu’il est le conseiller de Basam Damdu, ainsi qu’on le voit dans l’Espadon? »
Du coup il faudrait considérer la 3eme guerre mondiale comme autre chose que l’Espadon parce que ni l’époque, ni les dégâts causés par la guerre qui n’ont laissé aucune trace dans le Londres de la marque jaune, ni l’état d’Olrik ne tient debout. Et ce ne serait pas grave ces soucis de continuité si Jacobs lui-même n’essayait pas d’y faire référence dans la marque jaune de manière complètement maladroite…
Ouaip. Les BDs de cette époque sont, je crois, bourrées d’incohérences de continuité. Il faut dire qu’elles étaient publiées dans un contexte particulier où certains récits paraissaient dans des périodiques puis étaient repris en album, pas forcément par ordre chronologique, etc. Raison pour laquelle Hergé refera certaines histoires, d’ailleurs.
Dans un autre genre, tu as la trilogie de Pagnol (Marius/Fanny/César) : Les trois films sont tournés respectivement en 1931, 1932 et 1936. Entre le 1 et le 2, il n’y a pas d’ellipse (le 2 reprend immédiatement après le 1). mais entre le 2 et le 3, il est sensé se dérouler une vingtaine d’années. Or, tous les personnages n’ont pas vieilli en même temps dans le script ! Certains ont pris 10 ans, d’autres 20, d’autres 25… Quand on regarde les films aujourd’hui, ça saute aux yeux. Mais à l’époque, quatre ans c’était long et la TV n’existait pas. Alors j’imagine que les auteurs (les scénaristes), pensaient que personne ne remarquerait le décalage !
Mais le truc c’est que si Jacobs n’avait pas fait de référence à une « 3eme guerre mondiale » qui aurait eu lieu APRES l’histoire de la grande pyramide, on ne ferait pas gaffe aux problèmes de continuité. En voulant connecter ses albums, il s’est bien planté et maintenant l’Espadon a lieu à la fois avant et après la grande Pyramide. Ou alors il y a eu la guerre de l’Espadon avant, puis une autre « 3eme guerre » inconnue après (eh ben…ça en fait des guerres !)
Bref c’est du pinaillage mais à l’époque j’avais été surpris. Et gamin méticuleux que j’étais, ça m’avait tout déboussolé, j’avais relu l’album et je me disais « mais non c’est pas possible, ça marche pas ! » ^^
Du coup il faudrait surement que je redonne une chance à cet album.
Je ne suis pas un immense fan de ces BD mais j’en ai quelques unes que j’aime bien : SOS météores (même si j’ai jamais pigé le titre… »SOS météo » conviendrait mieux^^) et la grande pyramide. Et parmi les continuateurs, Van Hamme sur l’affaire Francis Blake et Yves Sente sur la machination Voronov.
La seule histoire de Blake & Mortimer que j’ai apprécié doit correspondre à un pastiche beaucoup moins sérieux (Philip & Francis, Menaces sur l’empire).
Puisqu’on parle d’erreur de continuité, j’ai envoyé à Bruce un article sur le « Rayon ‘U' », un autre album de E.P. Jacobs, avant celui de « La Marque Jaune ». Or, Bruce a publié « La Marque Jaune » avant le « Rayon ‘u' », qui n’a toujours pas été publié à l’heure d’aujourd’hui. Nous avons donc ici un article qui fait référence au moins deux fois à un article qui n’existe pas encore… Soit une totale erreur de script de la part d’une personne (le boss) qui, d’ordinaire, déteste ça ! 😀
Oh tu sais…j’ai fait référence au manga Rémina dans 2 articles sur Junji Ito avant que celui sur Rémina soit publié^^
Mais non, on ne critique pas le boss, voyons !^^
Ce n’était pas une critique. Je taquine ! 🙂
Je n’ai pas encore lu tes autres articles sur cette série, n’étant pas un grand fan de EP Jacobs. J’ai récemment relu les deux seuls tomes que je possède, Les trois formules du professeur Sato, et c’est pour moi anecdotique malgré quelques très bonnes idées (les androïdes, la course poursuite très espionnage…). Mais ici j’ai bien envie de me l’offrir. Déjà parce que je l’ai sans doute lu mais n’en ai aucun souvenir et ensuite parce que ta démonstration sur les couleurs et ses comparaisons sont très claires mais également très intrigant. En plus je ne connais pas bien Magma et tu me donnes une occasion de retenter ce groupe ! Coup double Tornado, et un article parmi tes meilleurs !
Oh et puis merci de faire la connexion avec les films de l’époque que je ne connais pas. A part M le maudit qui est la référence la plus évidente et que j’avais adoré ado. Il faudrait que je le revoie.
Je suis étonné que des vieux briscards du rock comme Bruce et toi soient incultes sur Magma ! 😀
Dans son « Dictionnaire amoureux du Rock », De Caunes a offert un chapitre à ce qui reste avec le temps le groupe français le plus original de l’histoire (le meilleur en ce qui me concerne (aux chiottes Téléphone ! 😀 ).
Si vous écoutez la BO que j’ai proposée avec l’article, il y a déjà de quoi s’en mettre sous la dent (ça dure 1h15 quand même !).
Toutefois, même si tout le monde dit que « Mekanïk Destruktïw Kommandöh » est le grand classique du groupe, je trouve que c’est un des moins accessibles à la première écoute. Si vous voulez débuter sur Magma, préférez deux albums plus « souples ». « Attahk » est le plus accessible et il est très réussi (c’était l’un des albums, au lycée, qui avait créé le consensus entre mes potes punk et moi !). La dernière partie du live « Retrospektïẁ » (la BO du jour) a été éditée sur un album unique (« Retrospektïẁ III »). Et ça constitue également une bonne entrée en matière.
Merci pour les conseils ! Ce n’est pas vraiment que je sois inculte, j’ai écouté les albums dont tu parles, il y a très longtemps, et jamais chez moi. Je n’ai tout simplement pas eu le courage de les avoir un jour ou l’autre, manque de temps etc… Donc merci internet, et merci les copains !
Ah mais je connais.
Un ami fan de zappa a essayé de me passer le premier album.
C’est juste pas possible.
Je ne retiendrai de la formation de Vander que Jannick Top.
Tu me rappelles que j’ai vu Jannick Top en masterclass, il y a bien longtemps. Avec deux autres batteurs de haut niveau (dont celui de Johnny à l’époque), il ont joué une bonne heure et demi tout en répondant aux questions du public. C’était bien cool.
La moitié des musiciens de magma ont écumé les concerts des stars françaises, à commencer par Johnny. Jannick Top mais aussi Bernard Paganotti (son disciple). Et Didier Lockwood, qui a réussi une carrière assez respectable pour un instrumentiste parallèlement à son activité de compositeur de musiques de film. Il a par ailleurs débuté auprès de Michel Colombier, l’arrangeur de Gainsbourg dans les 60’s. C’est une grande famille de grands musiciens français qui forme le Magma autour de Christian Vander ! 🙂 (le père de Vander était d’ailleurs le pianiste attitré de Claude Nougaro)
Le premier album est pour moi juste… inécoutable ! Idem pour le second. Je préfère la suite.
Essaie « Attahk », au cas où…
À mon tour de passer aux aveux : je n’avais jamais eu le courage d’écouter du Magma jusqu’alors.
Je viens de profiter de ma pause méridienne pour écouter l’heure et quart de fusion de la BO de cet article. J’imagine la tête de mon épouse si je me mets à écouter ça dans le salon : c’est une cause de divorce. Par rapport à mes a priori, ça s’écoute plutôt facilement avec des fulgurances saisissantes, et quelques passages hermétiques. Merci pour cette découverte.
Depuis 2 mois , une chanson de France Gall m’obsède à tel point que je l’écoute au moins trois fois par jour. Il s’agit de CE SOIR, JE NE DORS PAS https://www.youtube.com/watch?v=mLfxzyyvabg qui me fait fondre.
En faisant quelques recherches j’apprend que la guitare somptueuse est celle de Claude Engel, membre de Magma (comme Jannick Top). La preuve encore une fois qu’en musique les frontières entre rock et variétés sont tenues.
Tu connaissais ce titre Tornado ?
Une de mes préférées…
Tiens j’avais raté ce commentaire, Bruce…
CE SOIR, JE NE DORS PAS est tout simplement ma chanson préférée de France Gall ! Absolument vrai ! Elle a longtemps constitué ma propre définition de l’amour. Et je l’ai également écoutée en boucle à une époque.
Incroyable !
Ah ah, mieux vaut tard que jamais.
On parlais encore de Claude Engel avec Frédéric Lo lors de son interview samedi dernier.
En même temps cela ne m’étonne pas. La plupart des musiciens qui jouent pour des artistes de variétés sont des pointures (encore maintenant, tu as vu Mylène Farmer ou Florent Pagny avec des bras cassés ? Moi non plus). Ce sont des requins de studio, des tueurs, ça a toujours été comme ça. Pas fous les producteurs.
Fréderic m’expliquait que c’est plus simples aux States : il n’y a pas d’étiquettes pour qui tu joues. Tu as autant de chances de jouer sur le disque d’un artiste que tu adores que d’un autre que tu détestes.
Oui, c’est la définition de « requin de studio »…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Musicien_de_studio
Difficile de la départager avec SI MAMAN SI. Oui, elle est vraiment très émouvante cette chanson.