Focus: les one shots de Daredevil
Par : JP NGUYEN
VO : Marvel
VF : Lug/Comics USA/Panini
1ère publication le 22/05/17- MAJ le 23/02/20
L’idée de cet article m’est venue en lisant ceux de Tornado consacrés aux récits hors-continuité de Spider-Man. Mais mon héros fétiche étant non pas Tête-de-toile mais Tête-à-cornes, et comme j’ai un faible pour l’art un peu perdu des histoires en un seul numéro, je vous livre ici cinq courtes (quoique) critiques d’épisodes indépendants de Daredevil. Le lecteur attentif trouvera toutefois un point commun à toutes ces histoires… A vous de suivre le fil (rouge, of course).
Avertissement : cet article préserve aussi mal le secret des intrigues que Matt Murdock celui de sa double-identité…
Daredevil 167 – The Mauler ! – Novembre 1980
1ère parution VF : Strange 164 (et depuis régulièrement zappé lors des rééditions VF du run de Miller) disponible en VO dans le Tome 1 des Visionaries ou dans l’Omnibus DD par Frank Miller.
Dans le run historique de Daredevil par Miller et Janson entre le départ de Roger MacKenzie et la prise en main du scénario par Miller, il y a cet épisode, écrit par David Michelinie, alors connu pour son run sur Iron Man avec John Romita Jr et Bob Layton (Tony Stark leur doit ses premiers déboires avec l’alcool).
Le pitch : Matt Murdock se détend dans une garden-party à Forest Hills avec sa jet-seteuse de copine Heather Glenn quand déboule un super-vilain en armure, le Mauler (acronyme de Mobile Armored Utility Laser-guided E-beam, Revised… excusez du peu), qui vient s’en prendre à Edwin Cord, un industriel ayant des contrats d’armements avec le gouvernement. Daredevil parvient à repousser l’assaut du Mauler mais son nez fin lui fait subodorer qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Cord Conglomerate. Ses investigations vont lui faire découvrir une triste histoire de sans-papier avec, à la clef, une deuxième confrontation avec le Mauler…
L’examen par les hyper-sens : En venant brièvement s’occuper du sort Matt Murdock, Le scénariste David Michelinie employait une méthode éprouvée dans ses histoires de Tête-de-fer. Une intrigue linéaire avec un soupçon d’humour et un brin de commentaire social. Pour la première apparition du Mauler, on trouve sous l’armure Aaron Soames, ancien employé senior de Cord, qui se débat dans un cauchemar administratif digne de Kafka suite à une erreur informatique qui le prive de sa pension. Le Mauler refera des apparitions dans la série Iron Man, avec un autre porteur en la personne de Brendan Doyle, mercenaire irlandais. Turk Barrett, l’indic et la tête de turc (sic) de DD chez les truands, revêtira aussi une variante de l’armure dans le numéro 176.
Le récit est agréablement mis en image par Frank Miller, dans le style de ses débuts. Alternance de plans larges et de zooms sur des détails, utilisation des ombres chinoises, dynamisme dans la mise en scène des duels… le dessin n’est pas forcément « beau » mais il est ultra-efficace et porte l’histoire. En prime, une séquence de 4 pages intitulée « Dark Secrets » qui n’est autre qu’un prétexte pour présenter les pouvoirs du justicier aveugle.
Le verdict : A partir d’une trame ultra-basique (un vilain apparaît, Daredevil lui fait son affaire –fin), les auteurs sont parvenus à produire une histoire menée sur un ton distrayant mais dont l’issue est tragique. Il est possible d’en gratter le vernis pour déceler des thématiques représentatives du héros et de son époque. Tout d’abord, Daredevil remporte une sorte de victoire à la Pyrrhus, car malgré la défaite du méchant costumé, le « vrai » vilain (Edwin Cord) ne sera pas mis hors d’état de nuire, confrontant DD aux absurdités aliénantes de l’administration et aux limites du système légal. Le sort d’Aaron Soames, qui a perdu son travail suite à l’informatisation et à l’automatisation, ce sera celui de bon nombre d’employés américains (ou français) pendant les années 80. Bien sûr, cela reste un pur comicbook de divertissement sans grande prétention mais c’est bien fait et cela fonctionne, notamment pour le vieux lecteur que je suis, pour qui il y a sans doute un effet madeleine que, par honnêteté intellectuelle, je ne saurais passer sous silence.
Anecdotes : Effet madeleine, et pour cause ! C’est la première histoire de Daredevil (prononcé « Dare-De-Ville », à la française, nom qui me paraissait bien étrange et dépourvu de sens) qu’il m’ait été donné de lire, présente dans le Strange 164 prêté par un copain alors que j’avais 9 ans environ. Dans la première scène, Murdock décline une offre d’emploi formulée par Edwin Cord,, qui lui faisait pourtant miroiter un gros salaire doublé d’une possibilité d’évasion fiscale… La réaction de Matt illustre sa probité et ne pouvait que séduire le jeune lecteur idéaliste et innocent que j’étais. Ajoutez à cela ses prouesses acrobatiques et martiales, le diable rouge avait tout pour me gagner à sa cause.
Ce numéro marque la première apparition de l’inspecteur de police Nick Manolis, personnage récurrent dans le DD de Miller, et qui jouera un rôle clef dans la descente aux enfers du diable rouge au début de la saga Born Again. A noter que, par son physique, ce personnage m’a toujours évoqué l’acteur Dennis Franz (qui incarnait des policiers dans Hill Street Blues et NYPD Blue
Daredevil 192– Promises – mars 1983
1ère parution VF : Strange 184, LUG, pas encore réédité en VO
Le premier numéro après le départ de Frank Miller ! Une histoire d’Alan Brennert, la seule qu’il signera sur la série, illustrée par Klaus Janson.
Le pitch : Le journaliste Ben Urich découvre que son ancien mentor dans la profession a été à la botte de la pègre pendant des années. Ironie du sort, alors qu’il s’apprête à révéler l’affaire, Urich est sur le point de tomber lui aussi sous la coupe du Caïd, par le biais d’une transaction immobilière compromettante.
L’examen par les hyper-sens : Coincé dans un appartement exigu et insalubre alors que son épouse Doris rêve d’une grande maison, pour Ben Urich, c’est le moment d’acheter ! Mais le prêt pour acquérir sa prochaine demeure est arrangé en sous-main par un sbire du Caïd afin qu’Urich lui soit redevable. Daredevil dévoile le pot-aux-roses et vient sermonner Wilson Fisk pour ce qu’il considère comme un coup particulièrement bas. Il se voit alors renvoyer dans la face le chantage qu’il avait exercé auprès de Fisk en utilisant Vanessa Fisk comme monnaie d’échange contre la démission du maire véreux Randolph Cherryh.
Suite aux révélations de DD, Ben Urich ne renonce pas à son achat immobilier, ne souhaitant pas décevoir une nouvelle fois son épouse. C’est cette dernière qui le retrouve alors qu’il erre dans la nuit et qui parvient à le faire changer d’avis.
Le verdict : Malgré une prestation en demi-teinte de Klaus Janson au dessin (très convaincant sur les décors et les scènes de vie quotidienne mais moins sur les scènes d’action ou dans sa façon de dessiner le Caïd) cet épisode est une vraie perle. Les promesses du titre, ce sont bien sûr celles qu’Urich a fait à sa femme et qu’il peine à honorer, principalement par manque d’argent. Mais ce sont aussi les promesses qu’il s’était faites à lui-même, au début de sa carrière, alors qu’il était plein d’énergie, d’idéaux et… d’illusions. Confronté au réel, à une carrière qui n’est pas aussi brillante que celle qu’il avait rêvé, un quotidien pesant pour sa femme et lui, à la déception de son ancien mentor qui en croquait, Ben Urich voit ses certitudes morales vaciller. Finalement, Urich renoncera à sa promesse… d’achat (de la maison), refusant ainsi d’être un homme à vendre. Une aventure très humaine de l’homme sans peur, qui s’efface quasiment pour laisser place au dilemme moral de son allié journaliste.
Anecdote : Histoire découverte dans la montagne de Strange légués par un voisin qui déménageait. A l’époque, j’avais été surpris de voir le héros en titre se faire pratiquement piquer la vedette par un personnage secondaire. J’ignorais que Ben Urich prendrait encore une autre dimension dans un certain arc mythique du diable rouge.
Daredevil 225 –…And then you die ! – Décembre 1985
1ère parution VF : Strange 206, réédité en VO dans le TPB « Love’s Labors Lost »
Avec Dennis O’Neil au scénario et David Mazzuchelli au dessin et à l’encrage, ce numéro s’inscrit dans la période précédant Born Again : le cabinet Nelson & Murdock met la clé sous la porte et l’homme sans peur se retrouve sans emploi.
Le pitch : Matt Murdock se rend sur la tombe d’Heather Glenn, qui s’est suicidée dans le numéro 220. Il tombe nez à nez avec le Vautour, un ennemi habituel de Spider-Man, qui s’est reconverti en pilleur de tombe. Après un premier round dans le cimetière à l’avantage du vieux volatile habillé de vert, Daredevil prendra sa revanche, avec difficulté, au terme d’un duel démarrant sur le toit de son immeuble de bureau et se terminant au sous-sol.
L’examen par les hyper-sens : une histoire simple voire simpliste, avec une double confrontation avec le vilain du mois, dont le héros finit par triompher. Heureusement, c’est Mazzucchelli qui tient les crayons et les dessins ont de la gueule. Son Vautour est sinistre et inquiétant, en charognard avide de dérober les richesses de morts et l’espoir des vivants…
Le découpage rend les scènes de combat très prenantes, avec une bonne chorégraphie pour équilibrer les forces des deux adversaires. Le scénario est toutefois plombé par des facilités (DD et le Vautour se retrouvent quasiment deux fois par hasard) et l’amorce d’une sous-intrigue qui sera abandonnée (le personnage de Black Crow, un amérindien qui observe le duel sous la forme d’un oiseau et dans la dernière page de l’épisode, promet de revenir… pour ne plus jamais réapparaître !)
Les motivations du méchant sont un peu troubles, tour-à tour crapuleuses puis plus personnelles. Boxant à peu près dans la même catégorie que Spider-Man, DD a régulièrement emprunté des vilains dans la galerie de son camarade arachnide. A l’inverse du Caïd ou de Mysterio , qui ont eu des passages marquants chez DD, le Vautour fait ici une apparition plutôt anecdotique, même si l’histoire utilise à plein toutes les connotations lugubres de cet oiseau de proie pour faire planer l’ombre de la mort sur DD et son ex-associé Foggy Nelson.
Le verdict : Ce doit être la deuxième histoire de DD qui me soit tombée dans les mains, piochée dans la collection de Strange très clairsemée d’un copain et c’est encore une demi-victoire à l’actif du cornu. Il se débarrasse du vilain de service, empêche le suicide de Foggy, préserve un semblant d’espoir mais est quand même au chomdu, avec un partenaire et ami de longue date qui lui en veut beaucoup d’avoir foutu en l’air leur gagne-pain. Cet épisode confirmait l’attrait si particulier des héros Marvel : imparfaits, faillibles et dont les pouvoirs extraordinaires ne suffisaient pas toujours pour surmonter toutes les épreuves de la vie…
Anecdotes : Quelques années après avoir découvert ce récit, je tombais dans le manuel de Latin de quatrième sur la locution à l’origine du titre de la VF : « Vulnerant omnes, ultima necat ». Toutes les heures blessent, la dernière tue. Il me faudrait encore plusieurs années pour apprendre son équivalent en anglais, dans un registre plus familier : « Life is a bitch… and then you die».
Censure Lugienne oblige, la VF parue dans Strange a charcuté le duel final entre DD et le Vautour, diminuant pas mal l’emphase de la victoire de l’homme en rouge.
Daredevil 226 – Warriors – Janvier 1986
1ère parution VF : Strange 207, LUG, souvent réédité en annexe de Born Again
Co-écrit par Denny O’Neil et Frank Miller, ce numéro constitue le prélude à la saga Born Again David Mazzucchelli tient toujours le crayon mais il est encré par Dennis Janke.
Le pitch : Melvin Potter, alias le Gladiateur, un super-vilain dont Matt Murdock avait assuré la défense et permis la réhabilitation, semble avoir replongé dans le crime. Il est suspecté de vol de bijoux avec violence. Au bord de la crise de nerfs après la récente entrée en déliquescence de son univers, Daredevil se lance aux trousses du Gladiateur.
L’examen par les hyper-sens : En fait, il s’avérera que Melvin subissait le chantage de malfrats ayant enlevé sa compagne Betsy. Mais Daredevil met beaucoup de temps pour découvrir le stratagème car ses problèmes personnels obscurcissent son jugement. Ne parvenant pas à remettre de l’ordre dans sa vie, il se perd dans une violence… aveugle (sic).
La présence de Miller au scénario est immédiatement perceptible de part l’abondance des pavés de texte nous plongeant dans les pensées de divers protagonistes (Melvin, Matt, Betsy). Malgré l’envie d’en découdre de DD, l’épisode laisse place à plusieurs séquences d’introspection où l’homme sans peur fait le point sur le gâchis qu’il a fait de sa propre existence, en ressassant ses échecs et ses frustrations.
En parallèle, Glorianna O’Brien, sa dernière petite amie en date, opère un rapprochement avec son ancien associé Foggy Nelson. Ce dernier raconte d’ailleurs une anecdote laissant penser qu’il sait depuis longtemps que Matt n’est pas un homme ordinaire. Cet élément sera réutilisé dans la mini-série Man Without Fear mais il faudra attendre JM De Matteis et le numéro 347 pour que Foggy découvre officiellement la double identité de Matt…
Dans les scènes d’action, Daredevil semble comme pris par la frénésie et la soif du sang, avide de lâcher sa colère sur des truands souffre-douleurs. Il a aussi des relents Batmanien quand, confronté au Gladiateur, il identifie quatre façons différentes de le neutraliser. Mais là où ce genre de réflexion (dans Dark Knight Returns) permettait de renforcer l’aura du Chevalier Noir, on perçoit ici comme un malaise chez Daredevil. Celui de quelqu’un qui sait très bien se battre mais ne sait plus vraiment pour quoi.
La scène finale offre un contraste saisissant entre DD, qui dégomme joyeusement tous les malfrats et se retrouve limite frustré quand tous ses adversaires sont à terre, et Melvin, qui marche droit vers la femme de sa vie pour la retrouver et la libérer.
Le verdict : C’est décidément récurrent, la victoire remportée par Daredevil n’en est pas vraiment une ! Il a certes aidé Melvin mais il reste paumé voire encore plus instable mentalement qu’à la fin de l’épisode précédent (ce qui n’est logique que lorsqu’on sait que Miller venant remplacer O’Neil, les plans éditoriaux avaient été revus). C’est ce Matt Murdock fragilisé, pas loin de péter un câble, que le Caïd se chargera d’écraser et de broyer dans les épisodes suivants, avant la Renaissance du héros.
Même s’il n’est pas indispensable à la compréhension de Born Again et que les dessins du Mazz sont moins beaux lorsqu’il ne s’encre pas lui-même, cet épisode reste de très bonne facture, avec des passages procurant un éclairage très pertinent sur les névroses de Matt Murdock.
Anecdote : La première VF de cet épisode, parue dans Strange, a subi un régime sec : les 24 pages de la VO se retrouvèrent ramenées à 20 pages !
Daredevil 236 – American Dreamer – Novembre 1986
1ère parution VF : Comics USA 11 – Flip Book : Fauve Blessé/Rêve américain, pas encore réédité en VO
C’est le premier épisode écrit par Ann Nocenti, qui ne devait qu’assurer une pige avant de laisser la place Steve Englehart. Ce dernier voulait envoyer DD sur la côte ouest pour intégrer les Avengers. Suite à des désaccords éditoriaux, Englehart abandonnera le projet et Nocenti signera finalement plus d’une cinquantaine de numéros ! Au dessin, c’est Barry Windsor-Smith qui officie, encré par lui-même et Bob Wiacek.
Le pitch : Quelques mois après Born Again et la tuerie perpétrée par Nuke dans Hell’s Kitchen, Natasha Romanov alias la Veuve Noire, employée par une officine pas très reluisante, doit neutraliser l’agent Hazzard, un autre super-soldat mentalement instable et capable de perturber le système cardiaque de ceux qu’il approche. Localisant Hazzard dans Hell’s Kitchen, Natasha sollicite l’aide de Daredevil.
L’examen par les hyper-sens : C’est une bien singulière histoire qui se cache sous la couverture de Walt Simonson, encré par un Bill Sienkewicz méconnaissable… Le traitement adopté par Nocenti parvient à rendre originale et unique une intrigue très bateau (arrêter le super-soldat devenu fou). De part les illustrations de BWS, le professeur qui effectue le brief de Natasha en début de récit préfigure un peu celui de Weapon X . Un scientifique froid clairement dépourvu de boussole morale.
Natasha Romanov apparaît comme une femme à la fois forte et fragile, évoluant dans le milieu machiste de l’espionnage. Elle n’hésite pas à utiliser, de manière assez calculée, un Matt Murdock qui se remet tout juste de ses déboires orchestrés par l’équipe Miller/Mazzucchelli et va devoir se battre avec ses poings et… son cœur, soumis à rude épreuve par le vilain de l’histoire. Un être davantage à la dérive que foncièrement mauvais, qui se réfugie chez sa mère et sermonne son neveu de façon sincère mais un tantinet azimutée…
Le quartier de Hell’s Kitchen garde encore les stigmates de l’attaque de Nuke avec la carcasse de son hélicoptère toujours présente sur un des toits. Et c’est dans ce décor de guérilla urbaine, la nuit du 4 juillet, jour de fête nationale américaine, que se dénouera l’intrigue, avec encore une victoire au goût amer pour le justicier aveugle.
Le verdict : Pour une première, Nocenti n’y allait pas avec le dos de la cuillère ! Servie par le dessin élégant de BWS, elle signait une critique à peine voilée du rêve américain et de son complexe militaro-industriel. Bien après la guerre du Vietnam mais avant celle du Golfe, Nocenti évoquait le difficile retour à la vie civile des soldats qui s’étaient habitués à tuer. Hazzard, l’agent en fuite, est en proie à un rêve permanent et sa songerie semble avoir gagné Natasha qui, en fin de récit, livre un monologue halluciné, poétique et poignant, où les feux d’artifice du 4 juillet font écho aux paroles de l’hymne américain, comme pour illustrer cette étrange fascination des hommes pour la guerre et les discours martiaux. Une lecture prenante et marquante même si Nocenti a parfois le verbe envahissant…
Anecdotes : J’ai acheté la VF chez un bouquiniste, principalement pour l’autre histoire du Flipbook, « Wounded Wolf », un one-shot de Uncanny X-Men par Chris Claremont et BWS. Bien m’en a pris car si le numéro des X-Men est assez facilement trouvable dans diverses ré-éditions, c’est moins le cas pour cet épisode de DD, pourtant brillant. L’image utilisée pour la VF était celle de Daredevil 217 qui avait l’avantage de représenter DD et la Veuve dessinés par BWS.
Bon, voilà, j’ai fini de vous chroniquer ces cinq épisodes « indépendants » et je dois admettre que j’ai un peu triché. Au départ, je pensais vraiment piocher dans diverses périodes créatives de la série, vous parler d’un autre récit de Nocenti, dessiné par Leonardi ou encore d’un épisode plus léger de Karl Kesel et Cary Nord (qui sait, une autre fois, peut-être ?). Mais plus mon article avançait, plus je réalisais que mes épisodes préférés étaient, d’une manière ou une autre, liés à Born Again. Que ce soit dans les pistes narratives esquissées dont le sillon sera creusé dans la fameuse saga ou dans ses conséquences directes.
J’espère cependant vous avoir convaincu que ces épisodes avaient aussi leurs qualités propres. Les différents auteurs sont parvenus à dépasser la trame simpliste du « combat contre le super-vilain du mois » pour éclairer la personnalité du justicier aveugle, de son supporting-cast et de la société dans laquelle ils évoluent.
Avec ce survol sélectif du volume 1 de la série, il semblerait bien que la notion de triomphe soit un peu inconnue pour Daredevil, qui, s’il n’est tout de même pas mauvais dans tout ce qu’il entreprend (sauf dans la saison 2 de Netflix – hum hum), est quand même loin d’être un winner au sourire colgate… Ce sont ses failles, ses limites, son ambivalence qui le rendent attachant. Il ne gagne pas toujours… mais il n’abandonne jamais.
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« La semaine des vieux cons » 1/6
Jean-Pascal Nguyen a choisi pour vous 5 one-shots du Diable Rouge à déguster cul sec et (presque) en dehors de toute continuité. Au programme du Miller bien sûr mais aussi Annie Nocenti et Barry Windsor Smith.
La BO du jour :
Daredevil : un battant que n’aurait pas désavoué Mike Brant :
Une très bonne sélection, même si je suis étonné de l’absence de l’épisode où Heather Glenn se suicide.
Le 192, avec cette très belle séquence entre Urich et sa femme, doit être moins préféré et de loin.
Dans ceux que j’apprécient le plus, il doit y avoir ceux-là :
191 (la roulette russe avec Bullseye à l’hosto et Terry Austin à l’encrage)
208 (la maison truffé de pièges appartenant à la mère revancharde d’un vieil ennemi défunt de DD)
219 (un épisode atypique de John Buscema, avec Matt mais sans tête à cornes)
268 (les tribulations de Matthew à la campagne par Nocenti)
8 (l’épisode de Waid et Rivera en plein saison hivernale)
Sympa tout ça.
Je n’ai rien lu de tout ça. Je connais mal Daredevil. Même pas lu le run de Miller. Trop long. Faut acheter tout plein de trucs^^
Tiens sinon le 167 dont tu parles en premier est à présent réédité dans le tome 0 consacré au run de Miller :
https://www.mdcu-comics.fr/comics/mag-vf-11323-panini-comics-marvel-icons-daredevil-par-miller-t-0/
@Matt: À la limite si tu n’a pas l’envie d’acquérir le run dans sa globalité, tu peut tenter par le biais d’un récit en particulier (l’arc Born Again, le GN Love & War, la mini Man Without Fear) pour voir si ça te plaît, pour ensuite embrayer éventuellement avec les épisodes des débuts, encrés par Janson.
A terme, je ne vois pas comment Matt pourrait passer à côté du run de Miller, qui représente quand même le top du top des comics de l’époque (même moi, je suis fan).
@Matt : Evite le tome 0 (Miller n’est pas au scénario et c’est pas terrible). Mais pour le reste, tôt ou tard, prend le tout. Tu peux aussi attendre d’autres éditions ou chercher sur le net car le tout a déjà été publié sous diverses formes en VF (GN éditions Comics USA, Intégrales paninouille, albums Bethy, Strange…).
Je n’aime pas les runs trop longs. A part peut être celui de Bendis puis Brubaker sur DD. Et encore sur la fin celui de Bendis est lassant. Golden age est bien mais le décalogue avec tous les patients et le rapport Murdock m’ont gonflés. Cette baisse de régime est sauvée par le changement de scénariste.
Le captain america de Brubaker m’a lassé, trop décompressé, un peu ennuyeux. Content de l’avoir lu mais je m’en sépare.
Sinon il y a bien le run cosmique de DnA que j’aime bien justement à cause de la quantité de persos qui permet de se focaliser sur différentes équipes et donner vie à tout un univers. Mais ne comparons pas trop vu que Tornado n’est pas fan^^
Globalement je n’ose pas trop me plonger dans des longs runs comme ça. C’est un sacré investissement et sur la longueur je me lasse toujours. ça prend une place folle dans les étagères et souvent je me dis « mouais…ai-je envie de reprendre à zéro ce truc interminable un jour ? »
@ Matt: Sans vouloir te forcer Matt, le run de Miller est inégalable, aussi bien en terme de gestion du personnage mais dans l’histoire de la bande dessinée. Bendis a fait du bon boulot et Brubaker aussi, mais cela reste très loin de l’écriture du maître. D’ailleurs, on en parle demain,Miller peinera à refaire du Miller au moment de Man without fear. La baisse de qualité du run de Bendis survient à mon sens dès Golden Age. Mais c’est son seul travail que je n’ai pas balancé.
@Pierre: tu as vu juste : c’est tous les personnages super souriants en bordure qui déteignent avec le contenu de l’époque: Thor mutilé, Massacre Morlock et souffrances ès Nocenti.
Le run de Miller, c’est 3 TPB de Visionnaries, Born Again, MwF et les deux graphic novels Eletra Lives Again et Love and War. Franchement, c’est pas si long, à côté de Bendis ou Waid.
Tiens par exemple le run de Fraction sur Iron Man, je n’ai gardé que les 2 premiers tomes. Après ça me gonfle. Le tome 3 est très décompressé, après ça crossoverise avec Fear Itself. Heureusement les 2 premiers tomes fonctionnent très bien sans avoir besoin de lire la suite. Et the world most wanted est surement la meilleure partie du run.
Si, tiens. J’ai réussi à tenir les 3 tomes sur le run de JMS sur Spidey. Mais bon là encore on peut s’arrêter au milieu si on veut. Et Spidey est un de mes héros préférés donc je dois être plus facilement pris par les sentiments^^
Le run de JMS devrait être sur 5 tomes (c’est le cas en VO). Panini n’en a sorti que 3 car presque tout le reste était sorti en deluxe (Civil War notamment).
Le run de Miller n’est pas si long que ça. Et c’est la base de ceux de Smith, Mack, Bendis et Brubaker. L’ensemble forme un tout.
Essaie quand même de lire « Born Again » un de ces quatre, si tu en as l’occasion.
Effectivement ce n’est pas un run immensément long non plus : 23 épisodes entre 81 et 83, suivi en 86 de deux stand-alone (celui avec Melvin Potter évoqué par JP ainsi que l’épisode illustré par Buscema) et du mythique Born Again, le meilleur comic-book 80’s à égalité avec Watchmen.
Et puis il y a les compléments que sont Love & War et Man Without Fear (les histoires solos d’Elektra étant un peu à part).
23 épisodes ? ça pourrait faire 2 deluxes à 28€ ça. Au lieu de ça on a 3 tomes à 35€ et super épais. Alors disons que j’ai un souci avec l’édition^^
ça me fait penser à la formule Urban que je n’aime pas : papier super épais pour gros livres jolis.
J’aime bien les gros livres mais quand c’est justifié ! Amère victoire publiée par Urban est 3 fois plus épais que la version VO. Avec autant de pages. J’ai gardé ma version Panini de long halloween parce que je ne tiens pas à avoir la même chose en 2x plus épais que le deluxe…et sur papier mat.
Après il y a l’angoisse de tomber dans le piège des spin off aussi. Là vous me dites que le tome 0 n’est pas utile. ça soulage déjà un peu mon angoisse.
Mais après il y a combien de tomes d’Elektra par Miller ? La tentation de les lire n’est pas trop forte si on plonge dans le DD ?
Les histoires d’Elektra par Miller ne sont pas si nombreuses que cela, et Panini les a réédités dans un seul volumes en plus.
Je crois que je commencerais par lire born again dans la collection « grandes sagas » de paninouille trouvable à 7€
Je constate qu’il y a énormément d’épisodes de Dennis O’neil ignorés dans la publication du run de Miller. C’est pas une intégrale en fait, ce sont des épisodes réunis avec d’autres ignorés. Pas bien fan de ce genre de « best of » qui ne te permet pas de juger toi-même du reste des épisodes.
Le run de Miller c’est DD #168 à 191, plus 227 à 263 (ça c’est l’arc « Born Again »). Le reste c’est du bouche-trou plus ou moins intéressant et ça ne concerne que 4 ou 5 épisodes.
les tomes 1 et 2 de la collection Icons en papier mat regroupent les épisodes #168 à 191 ainsi que les bouche-trous. Mais il y a aussi le GN « Love & War » et à mon sens c’est un peu une hérésie de l’avoir publié en papier mat. Le tome 3 regroupe « Born Again » et le GN « L’Homme Sans Peur » avec JRJr.
Pour ma part j’ai les 3 intégrales Panini (1981, 1982 et 1983), « Born Again » et « L’Homme Sans Peur » en album Bethy et « Guerre & Amour » en GN Comics USA. J’ai également les deux albums d’Elektra dans leurs anciennes édition Delcourt. Et je suis très heureux comme ça ! (même si le papier glacé sur les intégrale c’est pas top).
Je suis d’accord avec Mat qu’ils sont un peu pénibles les éditeurs VF avec leur papier épais. J’ai revendu mes 5 tomes de Knightfall (pour une autre raison) et les 5 alignés sur l’étagère étaient d’une épaisseur ridiculement gigantesque !
Longtemps, je n’ai considéré le DD de Miller comme le seul à mes yeux jusqu’à découvrir le formidable boulot de Nocenti toujours pas réédité dans nos contrées. Ce qui fait que je sois passé à côté de l’histoire par BWS. Et des autres aussi dont je n’ai pratiquement aucun souvenir. Mis à part la préquelle de Born Again que j’adore : on y apprend l’âge de l’époque de Matt (30 ans) et c’est la dernière fois que l’on le voit vraiment à l’oeuvre avant sa désincarnation de Born Again.
Cette histoire de Mauler ? Mince, je dois lire ça ! Et je crois m’être refusé de lire l’histoire de Ben Urich en le feuilletant avec le look de Fisk.
Je suis aussi très preneur de cette histoire de Vautour.
Je te dis donc merci JP pour élargir mon horizon ès Murdock que je pensais complet depuis longtemps.
Le fil rouge de tes choix? L’héroïsme du quidam face aux difficultés financières et le choix de garder malgré tout des valeurs face à l’avalanche capitaliste. Une thématique qui aurait été brillamment illustrée par le Working Class Hero de Lennon, à la place de…de…ce truc épouvantable en fin d’article.
Attiré par l’odeur alléché, je me suis rué sur cet article en me demandant s’il y aurait le one-shot de DD que j’avais lu dans un vieux Strange et qui m’avait marqué à l’époque. Fébrile, je lisais les cinq parties de la chronique avant de comprendre que… je pouvais retourner à mes désillusions…
Et puis, et puis… C’est finalement Pierre qui en a parlé : « #208 (la maison truffé de pièges appartenant à la mère revancharde d’un vieil ennemi défunt de DD) ». Le voilà cet épisode que j’ai tant recherché !!!
Après recherche, c’était donc dans le Strange N°196. Merci Pierre ! (et merci aussi à JP, même si mes espoirs ont au départ été anéantis…).
Bon. Reste à savoir si l’épisode en question a bien vieilli, parce que dans le genre, je suis bien incapable de lire du Nocenti, à la narration très datée.
Si mes souvenirs sont bons, c’est Larry Hama aux manettes de cet épisode.
Nope, Bruce, les scénaristes de DD 208 sont Harlan Ellison et Arthur Byron Cover (je me souvenais de ce dernier, paradoxalement et j’ai du faire appel au net pour retrouver le premier…)
Mazzucchelli n’avait pas encore le niveau acquis sur Born Again et Year One, mais il a tout de même fait de très belles planches pour cet épisode, en particulier la séquence hallucinatoire avec le flingue.
http://omacronides.com/books/dd-mazzucchelli
Hama s’est occupé d’un seul numéro, le 193 (une histoire sur la guerre, pas étonnant de la part du scénariste de G.I. Joe).
A propos, bon sang de bois, j’ai toujours détesté cette série de covers Marvel des 25 ans Marvel super kitsch déjà pour l’époque.
@Bruce: les personnages autour des couvertures étaient peut-être en trop, mais en soit les couvertures en elle-même étaient pas mal (le Thor barbu assez imposant de Simonson, repris plus pour la collection des visionaries il me semble).
Ou alors serait-ce le gros plan sur les visages « face caméra » qui te gêne ?
je trouve que ces covers iconisaient bien les personnages (j’aimais bien celle de The Thing, par exemple)
Moi j’aimerais bien que le run de Nocenti soit réédité chez nous. C’est quoi ce sexisme Panini, hein ??
Cet article ne se voulait pas un « best-of » des one-shots de DD mais plutôt une sélection d’épisodes, dont certains plutôt méconnus (au moment où j’avais écrit l’article, celui du Mauler n’avait par exemple pas encore été ré-édité en VF…)
Si j’ai pu lancer un DD-fan comme Bruce sur la piste de quelques anciennes pépites, c’est déjà pas mal…
Peut-être récidiverais-je un jour…
Sinon, tel le billy-club de DD qui revient presque toujours dans ses mains, je vais m’auto-lancer des fleurs : je suis assez satisfait de cet article consacré à mon héros fétiche, avec une bonne dose d’anecdotes persos et de calembours.
@Pierre : je suis toujours épaté par ta culture comics… « pour un jeune » (et quand je dis ça, je me sens encore plus « vieux con »)
@Matt : tu loupes quelque chose en zappant le DD de Miller… J’ai ces épisodes en double en TPB VO souple Visionaries et en Omnibus, si ça t’intéresse, on peut se contacter en MP…
@Tornado : sur un format similaire (histoires courtes), j’ai lu quelques Tangled Web récemment, et mis un commentaire sur ton article de l’époque…
Je t’avoue que pour le DD de Miller c’est aussi une question de place. 4 tomes Marvel Icons si on compte le tome 0 qui sont aussi épais qu’un dictionnaire. Et bien sûr ça n’arrange rien qu’ils coutent 35€ pièce.
Pour ta proposition, faut voir. Quand c’est édité en VF, je préfère lire en VF. Mais si l’offre VO est intéressante…
Excellent !
merci !
Joli choix de numéros, et bon travail JP
Le 192 est une merveille absolue, numéro aussi bien écrit et bien dessiné que la couv est ratée. Les dernières planches avec un Ben errant sont parmi ce que Janson a fait de mieux pour moi
La première apparition du Vautour dans le 225 justifie à elle seule l’achat du comics
Quant au 236, dont tu ne montres pas la couv mais en effet, Sienkiewicz y est très étonnamment indécelable. Jj’ai, comme toi, acheté la vf d’abord pour le X-Men hors du commun, puis on s’aperçoit que si la finition du DD est un peu en dessous, il est magistral grâce à Nodcenti et ce flip book fait partie des vf que je feuillette régulièrement
Une nouvelle pierre à l’édifice patiemment érigé depuis quelques années en ces lieux pour notre aveugle new-yorkais préféré.
Et tu t’es illustré dans les légendes avec le désormais classique « En visant aussi bas, le Mauler risque de faire miauler DD… » et une offre musicale de qualité pour les hommes qui aiment les hommes en collants…
Oups. Pardon alors d’avoir dit que le tome 0 n’était pas terrible et rectification : JE ne le trouve pas terrible (avis strictement perso, donc 🙂 ) pour cause de narration old-school. Dès que Miller passe au scénario en 1981, les choses changent et les épisodes deviennent conceptuels. Le début est timide, mais à partir de 1982, ça devient vraiment du très haut de gamme.
Mince tu es bien sévère avec l’épisode 167 ! Je dois dire que cet épisode m’avait tout simplement bouleversé à l’époque, à cause de la destinée tragique du « vilain » !
J’avais 12-13 ans et c’est (l’un des) premiers épisodes où je percevais enfin que les héros pouvaient avoir une dimension autre que premier degré et clairement métaphorique…
Je me rappelle de l’inscription sur la tombe du gars à la fin 🙁
Terrible.
Je suis le seul à avoir envie de lire les épisodes de Gerry Conway ou DD fait équipe avec la veuve noire ? Ceux qui commencent avec la saga de Mr Fear. Du numéro 90 à 107 ou 108 environ
Je ne sais pas s’ils sont bons, mais ils n’ont pas eu droit à une réédition non plus. Certains mêmes sont inédits en VF.
Bon…c’est peut être bien parce que j’ai un faible pour le perso de la veuve mais bon…^^
Sinon, suis-le le seul à être choqué que la mémoire de la suicidé Heather Glenn ne soit jamais évoquée dans les aventures de DD ?
@Bruce: Pareil pour Glorianna O’Breen (défenestrée si je ne m’abuse).
À part la veuve et Elektra (qui peuvent se défendre toutes seules), les ex de Matt qui n’ont pas mal tournées doivent être rares.
Je vois que nos camarades de chez Buzz ont déjà planché sur le sujet :
http://www.buzzcomics.net/showthread.php?t=27144
J’espère que Soule ne va pas s’occuper de Kirsten McDuffie, mieux vaut qu’elle se limite au run de Waid, plutôt que d’être mal employé.
D’ailleurs à propos des ex de Murdock, on en apprend un peu plus sur Karen dans le run de Miller ?
Tornado disait que c’était la base du run de Smith dans lequel on apprend qu’elle a le sida et qu’elle meure. Sauf qu’on sent qu’il y a un certain vécu entre eux et que c’était une droguée. C’est chez Miller ?
Oui la déchéance de Karen c’est dans le run de Miller qu’elle a lieu (dans le run de Nocenti, elle est moins présente et pour cause).
Ok merci.
Pourquoi tant de cruauté envers les copines des héros ?^^
J’avais relu l’épisode du Mauler dans les 3 tomes d’intégrales VO de Daredevil par Frank Miller et Klaus Janson, et ton commentaire exprime bien mon ressenti : une trame simple, avec une réalité sociale délicate.
L’épisode 192 n’évoque en moi aucun souvenir. Par contre, je me souviens avoir éprouvé l’impression que sans Frank Miller, Klaus Janson éprouve parfois des difficultés de proportions dans ses dessins.
Épisode 225 : pas lu. Je ne suis pas très motivé pour découvrir ces épisodes dans lesquels David Mazzuchelli est encore en phase de montée en puissance.
Épisode 226 – Lu dans les intégrales de Frank Miller, comme toi je ne l’avais pas trouvé indispensable, avec une narration moins aboutie que celles des épisodes de Born Again.
Épisode 236 – Regrets éternels, je n’ai pas lu cet épisode, pourtant illustré par un de mes dessinateurs favoris.
sur Mazzu pré Born Again, y avait le petit TPB Love’s labor Lost où, en effet, il n’est pas au niveau de Born Again (mais sur Born Again, il a visiblement un storyboard détaillé de Miller) mais il met déjà des baffes à la moitié de la profession.
Pour le storyboard de Born Again, de mémoire, d’après une interview réalisée par Philippe Cordier pour son mag/fanzine spécial DD, Mazz a quand même apporté pas mal d’idées, en particulier les pleines pages ouvrant les chapitres qui montrent un Matt tour à tour allongé/recroquevillé/agonisant/à nouveau debout… Ces pages d’ouverture étaient si marquantes que j’ai longtemps pensé que c’était une idée de Miller le scénariste mais non, pour le coup c’était le Mazz…
Dans Love’s Labors Lost, il y avait entre autres un épisode de Mazz ambiance Western que j’ai failli mettre dans l’article, mais avec le Vautour et le Gladiateur, ça faisait déjà beaucoup…
Ce qui serait bien, aussi, ce serait une réédition de l’arc avec Mycah Synn…
« sur Mazzu pré Born Again, y avait le petit TPB Love’s labor Lost »
À la relecture/semi-redécouverte, c’est quand même pas top l’intrigue longuette sur Micah Synn (heureusement qu’il y a l’arrivée de Mazz et la parenthèse avec la maison piégée et les gamines robots), après le séjour de Matt au Japon et avant les épisodes contenus dans Love’s Labor Lost.
Bon, j’ai omis de dire que l’épisode avec Ben Urich me tente beaucoup. Les épisodes 167, 225 et 236 un peu moins (mais un peu quand même). Disons que je suis attaché à Ben et l’épisode en question n’a pas l’air du tout… infantile…
Moi je trouve quand même que le handicap de DD ne sert pas à grand chose. En gros il est aveugle mais il a des super sens qui font qu’il est aussi fort que s’il voyait. Ah…
Du coup ça sert à quoi ce point faible qui n’en est pas un ?
ça ne change rien à la qualité des histoires, l’intérêt du personnage ni rien. Mais à part pour quelques épisodes ou un méchant va faire du bruit ou un truc destiné à mettre à mal les super sens de DD, je ne vois pas trop l’intérêt.
Après il est vrai que je connais mal le perso. Mais bon…
@Matt: Même si son pouvoir lui permet de compenser les inconvénients de sa cécité, l’intérêt c’est qu’il ne perçoit pas le monde de la même façon, et grâce à ses sens plus développés, il prête plus d’attention à certaines choses le plus souvent ignorées par ses congénères (je prend pour exemple l’histoire courte de Marcos Martin au début du run de Waid, lorsque Matt emmène Foggy dehors et essaye de l’initier aux joies de la vie urbaine et de la nourriture plus saine).
Sur ce, je vous laisse, le début de la saison 3 de Twin Peaks est disponible, et je ne raterais cela pour rien au monde.
@Pierre: le lien est super ! Je me suis régalé ! Quel boulot! Et ça m’évite d’écrire l’article, joie !
« En gros il est aveugle mais il a des super sens qui font qu’il est aussi fort que s’il voyait. Ah…
Du coup ça sert à quoi ce point faible qui n’en est pas un ? »
@Matt : c’est quand même un handicap de ne pas pouvoir « voir » pour de vrai. Ne pas pouvoir regarder le ciel bleu ou les étoiles (il y a d’ailleurs un dialogue entre Ben Urich et DD dans le 192 à ce sujet…)
Encore plus de nos jours, à l’ère des écrans, la cécité n’est franchement pas un cadeau…
Et puis, comme l’a dit PierreN, les sens de DD lui permettent de voir « autrement ». Sous la plume de bons auteurs, cela donne une texture toute singulière à son univers.
« les sens de DD lui permettent de voir « autrement ». Sous la plume de bons auteurs, cela donne une texture toute singulière à son univers. »
Une dimension totalement occultée dans cette maudite série Netflix….
On est d’accord. Je parlais du point de vue « super héros ». Comme Superman avec la kryptonite.
En fait c’est donc plutôt un handicap dans sa vie humaine quoi. Pas trop une faiblesse de super héros.