Jessie de Mike Flanagan
Une review menottée par BRUCE LIT
Distributeur : Netflix
Tous les scans de cet article sont la propriété de Netflix et Albin Michel.
Adapté du roman de Stephen King, Jessie (Gerald’s Game en VO) est un film financé par Netflix, réalisé par Mike Flanaghan et sorti en 2017. C’est ce même réalisateur qui sera chargé de réaliser la suite de Shining prochainement avec Ewan McGrégor.
Passez-moi les menottes, je plaide coupable : il y a du spoil à tout va…
Le pitch : Pour redonner une seconde chance à leur vie sexuelle, Gerald et Jessie s’isolent dans un bungalow en forêt. Voilà longtemps en effet, que Gerald ne bande plus pour sa jolie femme.
Gavé de Viagra, il attache sa femme avec une paire de menottes et s’apprête à mettre en scène un simulacre de viol. Jessie panique, réalise que ce fantasme ne lui plait pas et l’invective violemment. Gerald furieux fait alors une crise cardiaque et meurt aux pieds de sa femme, toujours attachée.
Jessie reste seule, menottée, sans une âme alentour pour la libérer tandis que dans l’appartement, un chien affamé dévore le cadavre de son mari sous ses yeux; sans oublier une présence mystérieuse qui la regarde dormir quand vient la nuit… Sombrant dans le désespoir et la folie, Jessie va tenter de se libérer tout en conversant avec les fantômes de son passé.
On l’a peut-être désormais occulté avec la surabondance de films de super héros, mais il fut un temps où c’était l’oeuvre de Stephen King qui squattait pour le meilleur et pour le pire les écrans, grands et petits; du chef d’oeuvre Shining renié par le King himself en passant Carrie et une flopée de téléfilms plus ou moins fauchés, la liste des adaptations du maître de l’horreur est…effrayante !
Aussi, lorsque Jessie, un roman de 1992 est adapté…26 ans après, il convient d’être dubitatif : mais pourquoi autant de temps ? Le roman est plutôt court (moins de 400 pages, pour du King, c’est de la rigolade), pas compliqué à mettre en scène (ben, il faut quoi un lit ? une nana ?) et pas ruineux en effet spéciaux (une paire de menottes même pas en adamantium). Les adaptations du King allant de la terreur pure au grand-guignol, cet abandon de Jessie au rayon adaptation est incompréhensible.
A moins que, ce soit dans la simplicité que réside sa difficulté. C’est un roman que j’ai lu à sa sortie et dont je me rappelais chaque étape au fil du visionnage. C’est dire la force de son impact. Il alternait entre la situation dramatique d’une femme qui va devoir lutter contre la déshydratation, l’asphyxie de ses membres et la peur de mourir et des flashbacks sur sa vie de couple et d’un été où son père se livra à des attouchements sexuels sur notre héroïne adolescente.
La force du bouquin était de décrire tout cela en monologue intérieur, en un huis clos suffocant où Jessie réalisait que sa soumission vis à vis de son mari avait des racines bien plus profondes. Jessie « profitait » de cette immobilité forcée pour voyager mentalement au pays de sa vie en nous y emmenant comme passagers clandestins, sans quasiment aucune interaction avec d’autres personnages.
Voilà surement ce qui a fait fuir les nababs pendant longtemps : Jessie fait partie des œuvres sociales du King qui abordent de manière frontale l’inceste et le viol, un sujet plus que tabou à Hollywood si l’on se rappelle de l’onde de choc Weinstein. Alors que Stand by Me délaissait l’horreur traditionnelle du King pour la sensibilité, alors que Les évadés et La ligne verte abordaient détention et peine de mort, Jessie est une adaptation ultra fidèle mais qui rebutera les amateurs de terreur pure : c’est bavard, très bavard, sans presque aucune action et encore moins de fantastique.
On pourra même arguer que Flanagan ne fait aucun effort pour rendre son film visuellement intéressant. Alors que les séries TV ont sorti les productions télévisuelles du stigmate parent pauvre du grand écran, à tel point que beaucoup considèrent que c’est désormais ici qu’il faut trouver l’audace artistique d’antan, l’esthétique de Jessie nous ramène parfois 20 ans en arrière au niveau d’un téléfilm diffusé sur M6 un dimanche après midi…
Le choix de mettre en scène les monologues intérieurs de Jessie avec d’autres acteurs (histoire quand même qu’ils soient payés à quelque chose) pour incarner sa bonne et sa mauvaise conscience amène une impression de redite laborieuse qui empêche de se passionner pour ce qui se passe à l’écran : Gérald, sorte de Frank Dubosc sexagénaire et métrosexué, la fixe de son regard bleu d’enfer et lui chuchote tout un tas d’arguments visant à démotiver notre amie de s’échapper. Face à lui, une Jessie fantasmée, libérée, délivrée, qui ne mentira plus jamais et qui encourage notre héroïne à ne pas abandonner.
C’est le grand défaut du film : transformer un dialogue intérieur en une pièce de théâtre ultra statique et prémâchée : tous les mystères sont impeccablement éclaircis ôtant définitivement les zones d’ombres d’un film qui n’arrive jamais à installer son angoisse. Mise à part une éclipse solaire, l’éclairage est d’une fadeur dommageable, tout comme le Moonlight Man, dont la seule scène réellement effrayante serait de lécher les pieds d’une femme attachée depuis 36 heures…Sa dernière confrontation avec Jessie en plein jour, débarrassé du mystère de ses apparitions laisse son spectateur sur un sentiment de bâclage déjà présent dans le livre (mais mieux amené).
Pour autant, Jessie, le film n’est pas un nanar. Il est même très agréable à regarder pour peu que l’on fasse abstraction de sa mise en scène sans personnalité. C’est un survival domestique original qui s’inscrit parfaitement dans ce que Hollywood nous propose depuis Open Water ou surtout le 127 Hours de Danny Boyle : un personnage est prisonnier pour un temps limité d’une situation en apparence inextricable et va devoir redoubler d’ingéniosité et d’abnégation physique pour s’en sortir (ou pas).
A ce titre le livre de King est même précurseur puisqu’il préfigurait ces nouveaux thrillers. C’est aussi-et surtout- un film aux thématiques chères à l’auteur : le couple en crise à la Shining qui se réfugie dans un endroit perdu de tous, l’introspection d’une vie en situation de crise (Marche ou crève, La petite fille qui aimait Tom Gordon), l’enfermement et la terreur du réel (Misery dont la trame est quasi identique à celle de Jessie).
Que ce soit le film ou le livre, Jessie nous raconte une réinterprétation du XXè siècle de la légende d’Andromède, cette princesse, victime de l’orgueil de sa mère, qui pour calmer la colère de Poseïdon est enchaînée sur un rocher en attendant d’être dévorée par un monstre qui sera terrassé par Persée.
Dans notre histoire, Jessie-Andromède est abandonnée par sa mère à la merci d’un père dévorant et manipulateur qui va orienter sa soumission aux hommes dominateurs et sadiques. Attachée sur son lit, elle est aussi menacée d’être dévorée par un chien, nouvelle incarnation de la baleine Céto et réminiscence du chien Cujo.
Mais notre Andromède est une femme moderne. Au prix de son sang, de sa chair mutilée, elle parvient à se libérer sans intervention d’un prince charmant qui la maintiendrait à son tour sous emprise. Jessie accouche d’elle-même dans la douleur pour devenir une sage-femme, libérée de sa culpabilité de victime. Elle parvient à tuer mari et père jusqu’à se perdre dans les bois comme les personnages des contes de Perrault et y laisser son enfant intérieur.
Nul sur la forme, le film de Flanagan est très efficace sur le fond et brosse le portrait complet d’une victime qui se libère des chaines que lui imposa son père un été où ses vacances se transformèrent en Vacancy, ce vide de soi face aux autres. Pas de quoi se déchaîner donc, mais une horreur domestique et féministe qui n’a jamais sonné aussi opportune que dans ce combat actuel des femmes à sortir des chaines physiques, mentales et professionnelles des hommes, au risque de finir comme Jessie, triomphantes mais seules….
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Il aura fallu 26 ans pour que Jessie, le thriller de Stephen King soit adapté au cinéma. Après que son mari l’ait menottée au lit et décédé d’un infarctus, une femme se retrouve confrontée aux fantômes de son passé. Et si nous tenions ici un nouveau mythe d’Andromède ? Verdict chez Bruce Lit.
La BO du jour : elle est bien attachée et tu n’as plus qu’à la sauter. Un grand moment de poésie signé Gun’n’roses
« Alors que les séries TV ont sorti les productions télévisuelles du stigmate parent pauvre du grand écran, à tel point que beaucoup considèrent que c’est désormais ici qu’il faut trouver l’audace artistique d’antan, l’esthétique de Jessie nous ramène parfois 20 ans en arrière au niveau d’un téléfilm diffusé sur M6 un dimanche après midi… »
Ouais ben…j’ai pas vu le film mais la comparaison avec les séries ne tient pas debout quand on voit par exemple le budget de la dernière saison de GOT :
« D’après nos confrères du magazine américains Variety, le budget alloué aux producteur pour le tournage de chaque épisode de cette ultime saison est de 15 millions de dollars. Soit 90 millions pour 6 épisodes. »
Je n’ai pas trouvé le budget de Jessie, mais je sais qu’il est petit. Et par exemple le film « The mist » a couté 18 millions à peine. Bien plus petit que le budget d’un seul épisode de cette saison de GOT. Alors bon…c’est limite à côté de la plaque comme remarque. Les films indépendants ont toujours plus de mal à être produit que ce genre de séries.
« C’est le grand défaut du film : transformer un dialogue intérieur en une pièce de théâtre ultra statique et prémâchée »
Ouais mais…si tu ne mets pas en scène le monologue intérieur, quelle solution y a-t-il ? Faire parler une voix off pendant une plombe dans un film ? Ce serait super chiant, non ?
Enfin pour ma part je pense tenter le visionnage. Il a été plutôt bien accueilli en général. Et tu es toujours Bruce l’impitoyable toi^^
@Matt : Oh quand même impitoyable ? 3 étoiles sur 5, c’est loin d’être honteux et je pointe aussi les qualités du film. Pour en revenir à notre conversation d’hier sur l’article de Tornado, je trouve que certaines adaptations relèvent de téléfilms au sens 90’s du terme. Je me rappelle avoir vécu avec une ex qui aimait beaucoup la TV. Quand j’allais la chercher le dimanche après midi, j’attendais qu’elle se prépare (elle était toujours en retard…), et je ne pouvais m’empêcher de penser en voyant ces fameux téléfilms du dimanche, Rick Hunter, Chuck Norris que c’était vraiment bas du front et piètrement réalisé. Qu’il fallait meubler l’audience en diffusant ce genre de truc…Et crois moi, du retard, il y en a eu….Je pouvais même voir un épisode entier…
Sur le dialogue intérieur, je n’ai pas d’autres suggestions à faire que de rendre ça visuellement intéressant au moins…
J’ai beaucoup aimé The Mist, tiens !
@Présence : Ouf, pas de quoi se faire de mauvais sang….
@Matt et Maticien : il m’aura fallu plus d’une minute pour comprendre à quoi tu faisais allusion…
Mais les téléfilms, y’en a des bons.
She Creature de Sebastian Gutierrez avec la même Carla Gugino tiens par exemple.
La série de téléfilms espagnole « peliculas para no dormir » aussi.
Les masters of horror, série de téléfilms aussi. Etc.
Taper sur un film à cause de son budget, c’est pas super pertinent, c’est tout.^^ La note n’est pas impitoyable, mais l’argument l’est.
Après je suis le premier à trouver certains téléfilms de King ridicules. Mais le souci vient plutôt des choix faits en fonction du budget que du budget lui-même. Les langoliers, c’était vraiment une idée débile de faire des monstres Pacman en CGI à la fin. Ridicule dans l’idée, et pathétique à l’image. Mais s’ils avaient fait un nuage noir qui se rapproche et plonge tout dans les ténèbres, ç’aurait pu marcher.
Hem…18 millions n’est pas plus petit que 15 millions^^ Mais un épisode est plus court qu’un long métrage. Bref je me suis compris^^
le film me tente modérément car la forme semble peu maîtrisé mais je trouve l’article superbe. et évidemment le thème me parle !
J’ai également lu le livre de Stephen King, et je n’en garde aucun souvenir, si ce n’est la quatrième de couverture, la confrontation à la mort, et la méthode de libération… que tu n’as pas révélée. Il n’y a finalement pas tant de divulgâcheurs que ça.
Je viens de le voir. J’ai bien aimé.
Je m’attendais à pire, car je déteste ce concept de film en huis-clos qui ne dépasse pas un lieu confiné (genre le mec qui passe le film entier dans une cabine téléphonique). Ça doit être mon côté claustrophobe…
« La forme est nulle » : Je ne dirais pas ça. Mais il est certain que l’époque où Stephen King était adapté par des KUbrick, Carpenter et DePalma est aujourd’hui très loin derrière nous, et que nous sommes rentrés dans l’époque des « faiseurs » d’Hollywood. Du coup, tous les films sont assez beaux dans la forme, mais se ressemblent tous. Et ils sont plutôt lisses, pour ne pas dire aseptisés.
J’ai regardé à la suite « Jessie » et « 1922 ». deux adaptations Netflix de Stephen King (tous deux réalisés en 2017). Résultat : Les deux films ont exactement la même patine, le même « physique ».
Mais j’ai quand même très nettement préféré « Jessie » car, au delà du procédé des faux-fantômes qui est un peu chiant (mais effectivement comment faire pour substituer un autre procédé à celui du soliloque ?), le film est assez divertissant. « 1922 » est d’une noirceur telle qu’il n’y a rien d’autre. Je l’efface direct car je n’aurais certainement pas envie de m’infliger ça une seconde fois.
Sinon, chapeau pour la comparaison avec Andromède car je n’y avais pas pensé. Voilà qui fait honneur au crédo du blog (de la culture geek à la culture tout court) ! 🙂
Moi je pense surtout que ça devient très dur pour le ciné indépendant. Voyez les cinémas : il n’y a que des films de franchises ou des Disney (star wars, super slips, etc.)
Et maintenant les films indépendants arrivent direct sur Netflix.
Et le souci, c’est que des réalisateurs qui débarquent direct sur Netflix n’auront je pense jamais l’occasion de dépasser ce stade et de se faire bien connaître, et donc de disposer d’un budget plus confortable, etc.
Est-ce qu’il n’y a plus de talents comme Carpenter ou Depalma ? Ou est-ce qu’on ne leur permet pas d’exister ? L’époque où Carpenter et compagnie ont percé dans le domaine, c’était une époque où des films intéressants avaient l’honneur de figurer dans les salles aussi.
Pas encore lu l’article mais comme film en huis-clos qui marche très bien je vous conseille La disparition de Alice Creed. Très bon petit polar.
https://www.imdb.com/title/tt1379177/?ref_=nm_flmg_act_36
Ah Oui !
Très bon film ça !
Un des meilleurs thrillers vu dans cette décennie. J’ai dû écrire un truc sur amazon à l’époque. J’aime Gemma Arterton. Voilà une actrice qui me fait fondre.
Par exemple quelqu’un connait le film Annihilation, même pas sorti en DVD chez nous ? (moi j’ai trouvé un DVD zone all acheté au Royaume Uni)
February ?
Trick r Treat ?
Krampus ?
Le secret des Marrowbone ?
Certains ont eu droit à une sortie DVD, mais rien en salles. Des films intéressants, pas forcément des chef d’oeuvres (mais les Carpenter le sont-ils tous ?) à présent relégués au direct-to-video.
Maintenant les petits films deviennent aussi difficiles à voir que les films asiatiques depuis 50 ans. Il y a aussi un paquet de bons films asiatiques dont la majeure partie des gens (dont une partie d’entre vous j’en suis sûr) n’a jamais entendu parler (les films de Tsui Hark, Johnnie To, Bong Joon Ho, Kim Ki Duk, Kim Jee-Woon, Park Chan Wook, et les films isolés comme Infernal Affairs, Sea Fog, Une nuit à Mongkok, Save the green planet, etc…je pourrais citer toute ma collection^^)
Et plus ça va, plus c’est le cas pour les petits films indépendants.
C’est pas moi qui ai parlé de Jessie d’ailleurs ? Ou Bruce l’a trouvé tout seul ?^^
A présent ceux qui ont Netflix verront peut être plus de trucs de ce genre, mais d’une part c’est pas tout le monde (et l’absence de sortie en DVD empêche les autres de voir les films, sauf s’ils les piratent) et d’autre part au milieu des tonnes de films dispo sur Netflix, faut tomber sur les bons. C’est un peu noyé dans la masse. Et quand on voit qu’une comédie merdique d’Adam Sandler comme The ridiculous 6 a fait le meilleur démarrage sur Netflix en termes d’audience…ahem…
Tu as raison Matt. J’ai vu Kodachrome et Anon comme films Netflix pour le moment, et ils mériteraient une sortie ciné. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en regarder d’autres (notamment Annihilation) car leur réputation est souvent catastrophique… ce qui est dommage pour des films avec autant de moyens.
Pour Adam Sandler tu ne peux pas test, les américains sont plus nombreux que nous et ce type a un succès dingue depuis toujours là-bas. Alors que les deux ou trois films (peut-être moins) que j’ai vu avec lui étaient toujours ennuyeux.
J’ai vu quelques Johnny To, j’adore. Il faut que je me mette à Tsui Hark… et voie les Inferanl Affairs…
Ce que je voulais surtout souligner c’est qu’on parle de talents, de bons réalisateurs, tout ça…mais le contexte est super important aussi. Peut être que les Carpenter et autres (qui n’ont pas fait que de bons films) seraient restés dans l’ombre si le contexte des années 80 était similaire à celui d’aujourd’hui. Il y a plein de trucs sympas à voir aujourd’hui et il ne faut pas s’arrêter à « euh…je connais pas ce mec, c’est pas un réal connu »
Annihilation n’est pas catastrophique du tout. Il y a des défauts mais pour le coup il est particulier et assez original. Enfin après on n’a pas forcément les mêmes goûts.
Mais bon quand je vois le succès des films d’Adam Sandler, je ne peux pas me reposer sur l’absence de succès d’un film pour me dire qu’il ne doit pas être bon^^ Je dirais même que s’ils ne sont pas aimés par une audience d’abrutis, c’est qu’il doivent être intéressants 😉
Ah mais tout à fait d’accord avec toi. Le monde du cinéma est totalement différent aujourd’hui. Par contre je pense que quel que soit le moyen de diffusion, le talent se voit. Des réalisateurs d’épisodes de GoT font des films désormais. Et l’absence de succès n’a jamais été un critère pour moi. Et lorsque le succès est phénoménal, il y a de fortes chances que ce soit bien. Ce n’est évidemment pas toujours le cas et cela dépend des goûts.
Les films d’Adam Sandler : il se trouve que je les ai quasiment tous vus malgré moi…Quand tu prends le car en Equateur, tu as droit à des séances de ciné gratuites et bordel, c’est une torture que d’être enfermé 4 heures dans un car qui diffuse ces conneries…
Ma sévérité avec les films de super héros et les nouveaux star wars rejoint ton constat Matt : ce que nous adorons sur le papier contribue au nivellement par le bas du neuvième art…
@Cyrille : l’avantage des Chevaliers du Zodiaque est d’avoir été bercé par des légendes plus ou moins bien adaptées, dont celle d’Andromède. Je trouve magnifique le tableau de Doré.
La chanson des Guns : j’aime bien l’intro orientale et le refrain. Le reste, c’est effectivement bas du front.
Ah oui le tableau de Doré est superbe !
Tu me rappelles que j’ai très envie de monter à Paris (sans doute un aller-retour) pour voir l’expo Basquiat et Schiele…
@Bruce : Et encore…les films Marvel c’est du grand art face aux films de Sandler…
@Matt : je n’ai vu aucun de ces films
@Tornado : Tu viens de dire de manière plus diplomate que moi (comme quoi tout arrive 🙂 ) mon état d’esprit quant à ces adaptations : le dernier grand réalisateur sur du King, c’est qui ? Bryan Singer pour « Un éleve doué ? « . Je dis grand en terme de réputation hein…Usual Supects fait partie de ces films cultes qui m’a toujours gonflé.
ça ne m’étonne pas.
Et justement faut arrêter avec les grandes réputations. Parce qu’aujourd’hui il n’est quasi plus possible de se faire une réputation. Vous ne partagez pas mon constat sur le cinéma d’aujourd’hui ?
Netflix c’est la télé au final. Ces films arrivent directement à la télé. Comment tu veux percer dans le cinéma avec ce genre de fonctionnement ? Comment tu veux avoir les fonds nécessaires pour tenter des trucs ?
Un film ça coute plus cher qu’une BD indépendante.
Peut être que lorsque les salles de ciné fermeront et que la télé sera le seul lieu pour voir des films, ça changera la donne. Mais là le marché est dominé par les films à franchises ressuscitées ou autres blockbusters de super héros, et rares sont les films originaux qui se fraient un chemin jusqu’à une salle.
Et je serai prêt à parier que si Carpenter et compagnie n’avaient jamais pu atteindre une salle de ciné et n’avaient pu produire que pour la télé, ils ne seraient pas devenus ce qu’ils sont.
« Tu viens de dire de manière plus diplomate que moi (comme quoi tout arrive 🙂 ) »
Ah mais quand on parle cinéma, je rois que t’es le pire d’entre nous Bruce^^ (no offense hein)
On comprends au bout de dix minutes ce qu’il trifouille, le Kaiser : ça casse un peu l’intérêt de la démonstration, au niveau de l’intrigue. Reste le jeu…
Super article ! Evidemment je ne l’ai pas lu (comme tous les autres King que tu cites) mais tu me donnes bien envie d’essayer ce film…
Je trouve que tu rejoins par moments les penchants de Omac pour la psychanalyse mais le film semble parfait pour ça. En tout cas ta comparaison avec Andromède est bien vue, je ne connaissais plus vraiment cette histoire !
La BO : je ne me suis jamais penché sur les paroles de celle-là. Elle est insupportable.
Je ne connaissais pas Gugino. En titillant ma curiosité, je découvre grâce à toi qu’elle joue dans Watchmen !
Je ne m’en souviens pas… c’est Silk Spectre ? Il va vraiment me falloir du courage pour le revoir celui-là. Elle joue aussi dans Sin City !
Allez regarder « She creature » le téléfilm avec Carla Gugino^^ Tornado a apprécié.
Ce ne sera pas forcément votre cas mais qui sait ?
Téléfilm = mini budget hein. Mais c’est une sympathique histoire de sirène capturée qui charme un équipage (dont Gugino)
Il y a un petit côté Lovecraft avec cette histoire de créature des profondeurs et l’ambiance sur le bateau.
Avec Rufus Sewell de Dark City aussi, un habitué des téléfilms.
Rufus Sewell est impeccable dans la série Amazon The Man in the High Castle. J’ai pas avancé depuis un bail dans cette série…
Je n’ai pas percuté sur le nom du réalisateur, mais il a réalisé Oculus aussi, qui est un fort sympathique film d’horreur qui tourne autour d’un miroir maudit.
Le film a été renommé « The mirror » en France parce que…j’en sais foutre rien, y’a des mecs qui n’ont rien d’autre à foutre que de changer un titre anglais par un autre titre anglais moins original…
Et apparemment la série en 10 épisodes The haunting of Hill House du même Flanagan a un joli succès.
Bon ils vont surement faire la même connerie que pour Stranger things en faisant d’autres saisons sans avoir d’autres idées, mais bon…la saison 1 a une fin apparemment.
Je ne peux toujours pas m’empêcher de détester cet aspect « produit commercial » d’une série TV qui doit continuer tant que ça marche…
J’aime le principe du récit qui a une fin. Comme un fucking movie quoi !
Flanagan semble copain avec King. Ils bossent à présent ensemble sur l’adaptation de Docteur Sleep.
Et pour en revenir à ces histoires de l’absence de « grands réalisateurs », je crois que c’est une connerie.
Qui a créé les grands précédents ? La presse spécialisée. Parce que concrètement Carpenter a autant de films nazes à son actif que de bijoux. C’est un grand quand même parce qu’à l’époque c’était origianln surprenant, et ses films sortaient sur grand écran.
Aujourd’hui la presse spécialisée n’a aucun poids parce qu’il existe Internet et 150000 blogs comme le notre qui adoubent ou descendent les mecs avant même qu’ils n’aient une filmographie derrière eux. Et leurs films sont moins vus parce qu’ils débarquent en catimini sur Netflix et pas au cinéma.
En gros d’après mon humble avis, il y a trop de films aujourd’hui, des moyens de diffusion différents, trop de gens qui s’improvisent critiques et empêchent toute consécration d’un réalisateur…et au final c’est à chacun de nous de nous créer NOS grands.
Ce n’est pas pour dire que Flanagan est un grand, il n’a pas encore fait grand chose. Mais je pense à ça parce que finalement l’époque a bien changé, Internet a rendu la critique plus nuancé et varié donc il n’y a jamais de standing ovation pour un réalisateur, c’est terminé ça.
Denis Villeuneuve est très bon pour moi par exemple. Il n’aura jamais une réputation à la Carpenter ou Cronenberg pourtant, vous verrez^^
Je mets d’ors et déjà Villeneuve parmi les grands. C’est l’un des rares réalisateurs contemporains dont j’attends désormais chaque fil avec impatience (comme David Fincher).
Je n’ai pas vu son Enemy (j’ai peur que ce soit trop Lynchien à mon goût) ni Incendies. Mais ses autres films sont très bons.
Je dirais même que son Blade Runner 2049, je le trouve meilleur que l’original, mais je vais fâcher les fans du premier^^
De Villeneuve pour le moment je n’ai vu que Prisoners que j’ai beaucoup aimé. J’ai très envie de voir les autres, Incendies est dispo sur Netflix (j’en ai vu des bouts, c’est dur…). Et je pense sincèrement qu’il est déjà installé, c’est un nom qui restera, même pour les critiques professionnels et la presse.
La comparaison avec Fincher est bien vue, et lui aussi je l’adore (j’ai presque vu tous ses films je pense). Tornado, si tu peux, regarde la série Mindhunter de Fincher, ça ne peut que te plaire.
Mindhunter : Je l’ai. Elle fait partie des « broutilles » que je dois regarder avant d’accepter que les gens me suggèrent de nouvelles séries ! ^^
En fait de Fincher je n’ai pas vu les épisodes qu’il a réalisés pour House of cards, ni The Goon (je savais pas que c’était sorti en film, enfin, en dessin animé !) ni Panic Attack ni Benjamin Button. Tous les autres si (enfin je parle de ses longs métrages).
Mais toi t’aimes pas les films de fantômes. Même « les innocents » ou « la maison du diable » tu trouves ça kitsch…
J’ai l’impression que Bruce est très mauvais client des films d’horreur en général^^
Il lui faut des personnages intéressants, et c’est pas forcément le point fort de ces films dans lesquels on se fout assez souvent de l’intelligence des persos.
Il lui faut une intrigue profonde et recherchée, et pareil parfois on s’en tape dans des films où priment l’atmosphère et/ou les effet de mises en scène (voire de gore selon le type de film d’horreur).
Frighteners c’est Fantômes contre fantômes de Jackson ? Pas revu depuis des lustres pour ma part. j’ai peur que les CGI soient dégueulasses de nos jours.
De toute façon, les CGI vieillissant le plus mal, ce sont ceux qui étaient déjà nuls dès la sortie initiale (ex: La Mutante).
Punaise ouais la mutante c’est juste atroce.
On dirait un jeu vidéo (genre technologie PS2 à peine) à la fin. Et…ça ne se marie pas du tout avec des images réelles^^