Encyclopegeek: La saga de PIF Gadget
Première publication le 24/12/15- Mise à jour le 19/12/20
Par :PATRICK 6
Comment résumer une enfance en 3 lettres ? Mais très facilement : P.I.F !
Moi, comme des milliers d’enfants, avons attendu avec impatience ce rendez-vous hebdomadaire avec ce personnage à 4 doigts ! Impossible d’évoquer cette revue sans être immédiatement envahi par une multitude de souvenirs…Les lieux et places où je l’achetais, la découverte du monde de la Bande Dessinée (la revue ayant joué pour beaucoup d’entre nous le rôle d’initiateur à l’art de la bulle) et bien sur avoir monté les gadgets !
A se demander si la madeleine de Proust n’a jamais figuré au nombre de ces fameux gadgets !
Avec un règne s’étalant sur quasiment 3 décennies, Pif a tout simplement marqué l’inconscient collectif de plusieurs générations !
Alliant créativité, originalité et sens ludique, jamais auparavant (ni par la suite) une revue destinée à la jeunesse n’eut un tel succès ! Avec des tirages allant jusqu’à un million d’exemplaires, le rayonnement affectif et culturel de ce magazine fut tout simplement phénoménal !
En plus d’être à la source d’un large pan de la BD Française, la revue fera partie intégrante de l’histoire du 20eme siècle en s’en faisant le reflet. De la seconde guerre mondiale jusqu’au capitalisme triomphant des années 90 voilà un parcours tout simplement incroyable pour une émanation du Parti Communiste Français !
Vaillant le journal le plus captivant (1945 – 1968)
Tout commence dans l’Espagne de 1932 avec José Cabrero Arnal qui créa l’ancêtre de Pif : Perro Top. Une bande dessinée enfantine qui narre les aventures de Top le chien !
La parution s’interrompt en 1936 puisqu’Arnal s’engage dans l’armée Républicaine Espagnole luttant contre les troupes Franquistes. En 1939 après la victoire du dictateur Franco, Arnal est contraint à l’exil en France. Sous l’occupation Nazie il sera arrêté par la police Française puis envoyé en camp de concentration !
Sale temps pour les dessinateurs !
En 1942 un bulletin d’information Le jeune patriote voit le jour, édité clandestinement par le Front Patriotique de la Jeunesse. La revue s’adresse aux plus jeunes et a pour but de lutter contre la propagande Allemande.
Une fois le régime Nazi défait, la publication devient officielle et change de nom pour Vaillant le Jeune Patriote, passant par là même du tract au journal.
Il s’ouvre au passage à ses premières BD avec notamment Les pionniers de l’espérance scénarisé par Roger Lécureux et dessiné par Raymond Poïvet. De la science-fiction prônant des valeurs humaines. La série durera prés de 30 ans.
En 1946 la revue raccourcit son nom en Vaillant. José Cabrero Arnal, survivant des camps de concentration, rejoint l’équipe amenant avec lui sa BD traduite prosaïquement par Le petit chien. Dans la foulée il créera également Placid et Muzo avec Pierre Olivier au scénario (puisqu’Arnal maîtrise mal le Français, il fera office d’interprète !). La revue passe d’un rythme bimensuel à hebdomadaire.
Les tourments de l’histoire seront pour une fois favorables à Arnal puisque, jusqu’en 1948, la BD Félix le chat était publiée dans le journal l’Humanité. Guerre froide oblige, un représentant de l’impérialisme Américain dans les colonnes même du journal Communiste fait grincer bien des dents ! La série est donc logiquement débarquée au profit d’un certain Pif le chien !
En décembre 1952 Le petit chien est définitivement oublié au profit de Pif qui arrive sous sa forme définitive dans les pages de Vaillant toujours sous la plume d’Arnal et Olivier ! En plus de Pif, son compagnon Hercule est également introduit pour la première fois.
Cependant le pauvre Arnal a bien du mal à suivre le rythme imposé par sa rédaction, entre les pages quotidiennes et dominicales de L’Humanité, ses deux séries et les couvertures chez Pif gadget… Un nouveau dessinateur sera donc désigné pour prendra la relève : Roger Masmonteil, alias R. Mas.
Ce dernier désireux de voler de ses propres ailes créera en 1958 Pifou le fils de Pif ! (La mère quant à elle restera pour toujours inconnue ! Pas glop !)
En 1959 la revue accueille un invité de marque : Monsieur Goscinny en personne avec sa série Pipsi. L’auteur n’a pas encore crée Astérix et sa série, bien que s’étalant sur 3 ans, ne restera hélas pas dans les annales.
En 1962 un autre auteur prestigieux incorpore l’équipe : Marcel Gotlib ! Dans un premier temps sous le pseudonyme de Garmo, puis sous son propre nom, il créera la série Nanar, Jujube et cie. C’est au cours d’un des épisodes que le personnage de Gai Luron est introduit, d’abord sous une forme primaire ressemblant vraiment à un chien, puis évoluant au fur et à mesure pour adopter la forme que nous lui connaissons actuellement.
La popularité du personnage ne cessera de grandir au point que la série sera renommée Jujube et Gai luron.
Afin de se diversifier les éditions Vaillant lancent tout une série de formats poche à partir 1962. Pif Poche et Gai luron Poche verront notamment le jour. Cependant le journal commence son déclin à partir de 1964 puisqu’il a perdu quasiment la moitié de ses lecteurs en 10 ans ! La revue tire désormais à 83.000 exemplaires.
Dans une tentative de redynamiser la parution en 1965, elle change de nom devenant Vaillant, le journal de Pif mettant ainsi en avant la série phare de l’hebdomadaire… Hélas les diverses tentatives pour sauver le navire seront infructueuses, la fin de Vaillant devient inévitable.
PIF période rouge (1969 – 1973)
L’effet des manifestions (d’aucun parleront de révolution) de mai 68 se fait sentir aux éditions Vaillant comme dans le reste de la société Française ! La formule précédente étant dans l’impasse, la décision est prise de créer un nouveau titre plus en phase avec son époque (les séries les plus datées sont supprimées) et plus fun également puisqu’un gadget sera joint à l’hebdomadaire !
La légende prétend que l’idée du gadget viendrait de la femme d’un des responsables de l’édition : Puisqu’ils mettent un cadeau dans la lessive Bonux pourquoi ne pas faire la même chose avec la revue ? L’histoire est en marche et le destin tient manifestement à peu de chose !
Tout d’abord signalons qu’en ces temps reculés, la productivité et la rentabilité n’étaient pas encore les maîtres mots de l’industrie de la jeunesse. Ainsi de nos jours un auteur ne donnant pas satisfaction serait remercié sans ménagement et un autre serait embauché dans la foulée. Mais pas de ça dans Pif (On est Communiste oui ou non ?) ainsi donc on retrouve une bonne partie du casting de Vaillant dans cette nouvelle mouture.
Les séries les plus porteuses sont certes conservées en l’état (Arthur le fantôme, Totoche, Corine et Jeannot…) mais pour les séries supprimées, leurs auteurs seront simplement priés de revenir avec un nouveau concept !
Ce sera le cas du dessinateur André Cheret qui abandonnera sa série Bob Mallard pour crée Rahan le fils des âges farouches !
A noter qu’initialement Cheret avait l’idée d’un personnage blond qu’il imaginait Gaulois ! Pensant sans doute que le marché de la BD était déjà saturé par un autre Gaulois à moustache et à potion magique, Roger Lécureux, le scénariste, lui conseilla plutôt de changer de période et de se pencher sur la préhistoire ! Cheret obtempérera tout en conservant son personnage blond…
D’autres nouvelles séries sont également introduites : Docteur Justice (par Marcello), La jungle en folie (par Mic Delinx et Godard), et surtout le Corto Maltese d’Hugo Pratt !
Cette première période au logo sur fond rouge (d’où le nom) durera 239 numéros que certains considèrent comme les plus créatifs et novateurs de la revue. Le premier numéro comptera 80 pages, les histoires à suivre laisseront leur place à des récits complets.
Avec ce lancement les éditions Vaillant jouent leur va-tout ! Pour être rentable pas moins de 200.000 exemplaires doivent être vendus sinon c’est le dépôt de bilan pur et simple ! Le pari était risqué mais il portera néanmoins ses fruits puisque les ventes commenceront à 300.000 exemplaires pour progresser jusqu’à 450.000, soit plus que Pilote, Tintin et Spirou réunis !
Arnal victime de ses problèmes de santé doit être remplacé par Jacques Nicolaou sur Placid et Muzo. Les rythmes de productions sont effrayants, toute l’équipe est soumise à une pression folle… En coulisse on est loin de l’image ludique et insouciante de Pif ! On demande même aux auteurs de participer à la conception des gadgets.
La charge de travail est telle que Gotlib doit faire appel à Henri Dufranne comme encreur sur Gai Luron, puis en tant que dessinateur attitré, Gotlib n’assurant plus que les scénarios. Finalement Gotlib quitte Pif Gadget en 1971 pour se tourner vers des BD plus adultes comme L’Echo des savanes ou Fluide glacial. Après son départ Dufranne restera seul maitre à bord de la série Gai Luron !
Les critiques commencent à fuser à cause du rattachement de la revue au Partie Communiste. Pourtant bien que le PDG soit en effet nommé par le PCF aucune référence idéologique ne sera faite dans l’hebdomadaire. L’humanisme étant d’avantage prêché que le Communisme.
Paradoxalement les concurrents venus d’outre Atlantique comme Picsou feront bien plus référence auprès des têtes blondes à l’idéologie dominante : Le Capitalisme ! La propagande n’est pas toujours là où on l’imagine…
Le mois d’avril 1970 voit l’avènement d’un des gadgets les plus mémorables du journal : « La poudre de vie » ! Il s’agissait d’œufs d’Artémia salina, petites créatures aquatiques, rebaptisées Pifises. Le succès est retentissant et la revue tirera à 1 million d’exemplaires ! Un score aussi phénoménal qu’inattendu ! Inaugurant ainsi une série de gadgets « Scientipif » éveillant l’esprit de découverte scientifique des lecteurs.
Le statut destiné à la jeunesse imposant en effet un quota de pages « culturelles » ou d’informations, alors pourquoi ne pas intégrer le gadget à ses pages éducatives ? En un mot comme en 100 le gadget réconciliera désormais la science et le merveilleux !
Une polémique viendra cependant de gadgets pas toujours au point, voire mal sécurisés pour des enfants… On pense notamment à un autre gadget « Bio » : les poids sauteurs ! Plusieurs enfants auront la bonne idée de les mettre dans leurs oreilles ou même dans leurs narines ! Les parents en seront quittes pour une bonne peur mais rien de grave. Au final ce qui fera vraiment le succès de Pif est bel et bien l’association de la BD et du gadget. D’autres revues tenteront de s’engouffrer dans la brèche en offrant à leur tour un gadget mais toutes échoueront ! L’alchimie Gadget/BD restera unique !
Pif a contribué à révéler de nombreux auteurs devenus aujourd’hui des grands noms de la BD, dans un savant mélange de séries enfantines, d’action, d’humour, le tout dans des atmosphères et des graphismes très différents… Quel rapport entre les histoires de Corto Maltese et celles de Placid et Muzo ? Aucun ! Elles cohabitent pourtant harmonieusement dans les pages du même magazine… et à la surprise générale ça fonctionne !
En 1971 une première crise éclate au sein du comité de direction, puisque le PDG, le directeur financier, le chef du personnel et surtout le rédacteur en chef sont limogés ! Les nouveaux arrivants auront 22 ans et demi de moyenne d’âge !
Ce grand remue-ménage ne nuira cependant pas à la qualité de la revue qui se stabilisera autour des 550.000 exemplaires vendus. Du reste une association sera même conclue avec le cirque Jean Richard qui aboutira sur de nombreux gadgets dérivés du monde forain, ainsi que de multiples jeux dans le magazine.
L’année 1972 verra l’arrivée du dessinateur Mordillo mais aussi le départ de Jean Tabary ! Le créateur de Corine et Jeannot quitte en effet le navire pour se consacrer à sa nouvelle création Iznogoud dans le magazine Pilote ainsi qu’en album.
Les éditions Vaillant commettront sans aucun doute là une de leur plus grosses erreurs : n’ayant qu’une connaissance limitée en matière de distribution, la publication d’album sera toujours extrêmement limitée voire carrément inexistante ! Ce qui est bien dommage, ce forma vendu en librairie et grandes surfaces leur auraient peut être offert une bouée de sauvetage dans la tempête qui ne tardera pas à éclater…
Pif Période blanche (1973-1994)
Avec le début de la crise économique, les ventes de Pif elles aussi marquent le pas. Un nouveau look est décidé pour le magazine avec une couverture blanche et surtout changement de stratégie marketing !
La revue étant la poule aux œufs d’or du PCF ils comptent bien augmenter le rendement du volatil ! C’est le début du marketing roi pour Pif ! Tout est repensé et la diversité qui faisait la richesse de Pif va être progressivement gommée.
La première victime collatérale de cette politique sera Corto Maltese qui est éjecté de la publication à cause de sa singularité ! La série Les Pionniers elle aussi ne sera pas longue à disparaitre. Les gadgets quand à eux seront mis en avant. Cette brillante stratégie sera tout sauf efficace, puisqu’à la fin de 1974 Pif a perdu 100.000 acheteurs !
Contre toutes attentes les séries télévisées seront mise en avant, avec notamment des BD d’Amicalement votre ou Manix. Une série, heureusement éphémère, sera même créée avec le chanteur Julien Clerc au temps des Corsaires ! Résultat des courses en 1976 la revue a perdu 1 lecteur sur 3 ! Seule bonne nouvelle : L’arrivée de la série Supermatou !
Parmi les coups marketing de la parution aux abois, on comptera la fameuse « mort » de Rahan intervenue en 1977… Il va sans dire que même si l’avis de décès est mis en couverture le personnage reviendra bien vivant dés le numéro suivant ! Cynisme quand tu nous tiens… Au lieu de se concentrer sur les séries phares de Pif, l’éditeur lance à la place des séries sans lendemain voir même des rediffusions…
Dans ce paysage peu reluisant germera malgré tout une idée de génie qui va changer la donne pour le magazine… En 1978 un autocollant avec une ventouse est donné en guise gadget : La main de Pif ! Le principe était de coller cette main à l’arrière de la voiture de ses parents. Des équipes du journal devaient sillonner la France et distribuer des cadeaux par tirage au sort aux voitures munies de cette main… Le succès est au rendez vous et l’on voit les mains de Pif fleurir à travers toute la France !
L’influence de cette main se fera encore sentir des années plus tard puisque l’on retrouvera la main jaune dans le logo de Touche pas à mon pote !
Quoi qu’il en soit la parution remettra le couvert l’année suivante avec une deuxième version de la main de Pif sensée illustrer l’année de l’enfance en 1979 ! Pour cette occasion des enfants seront transformés en reporter pour témoigner de l’état de l’enfance à travers le monde.
Toujours la même année voit arriver de nouvelles séries majeures : Léonard de Turk et Bob de Groot (transfert du magazine Achille Talon), Les Robinsons de la terre de Roget Lecureux, Ayak, Marine la fille du pirate…
Parallèlement des stars sont appelées pour figurer en couverture du magazine : Stéphane Collaro, Carlos ou Henri Salvador notamment se succéderont à la une de Pif !
Une période de stabilité s’amorce pour la revue qui sera pourtant de courte durée…
En effet de 1981 à 1985 pas moins de 3 nouvelles formules interviennent, 4 nouveaux logos illustrent la première page, 3 rédacteurs en chef se succèdent et 12 illustrateurs différents dessinent la série Pif !
Plutôt que des créations originales on préférera acheter des séries en Belgique, en Italie ou même aux Etats Unis… L’image de Pif se brouille auprès des lecteurs et bien plus grave, de revue novatrice, Pif devient un suiveur dépassé par son époque !
Depuis 1945 les éditions Vaillant étaient autonomes face au PCF ce qui était la base de leur réussite. Le PDG rendait certes compte de la situation financière au Parti, mais en revanche la ligne éditoriale et la stratégie étaient définies en leur sein sans intervention extérieure. Ce ne sera plus le cas à partir de 1985 puisqu’à la suite d’un montage financier digne de Wall street (Bravo les Cocos !) les éditions Vaillant disparaissent purement et simplement, avalées par une structure économique appelé Messidor.
C’est la fin de 40 ans d’autonomie…
C’est très logiquement que Pif perdra son identité victime de la volonté économique d’en faire un nouveau Mickey Mouse. Le journal multiplie les formules, toutes plus hasardeuses les unes que les autres, en pure perte… L’esprit Vaillant a disparu et avec lui la qualité ainsi que l’intérêt des lecteurs ! Partageant le déclin de son « maitre » le PC (qui passe sous la barre de 7% des voies en 1988) Pif subit une hémorragie de lecteurs finissant à 80.000 exemplaires en 1992. Le groupe Messidor est déclaré en liquidation judiciaire.
Une tentative de retour est opérée en 1993 par un nouveau propriétaire, avec un Pif mensuel sans gadget. En vain ! Cette mouture ne durera que 20 numéros. Avant de s’éteindre dans la plus complète indifférence. Dernier soubresaut du cadavre : la création de Pif découverte qui sera encore plus éphémère avec seulement 3 numéros ! Triste agonie pour le serviteur de notre enfance… les cours de récré sont en deuil !
Pif strikes back !
En 2004 une nouvelle mouture de Pif gadget (version mensuelle) voit le jour chez son premier propriétaire : l’Humanité ! Aux commandes du projet on retrouve François Corteggiani un ancien du journal (scénariste de la série Pif notamment).
Au programme, des rééditions de BD de la période Vaillant, ainsi que de nouvelles créations, mais aussi des rubriques éducatives et pédagogiques. Le premier numéro fera un carton avec 440.000 exemplaires (le fameux gadget Les Artemias salina y est sans doute pour quelque chose.) Le succés sera cependant éphémère et dés l’année suivante Pif doit réduire sa pagination de 100 à 84 pages.
Après avoir vivoté pendant quelques années la revue devra finalement mettre la clé sous la porte en 2008.
Signalons une nouvelle tentative en juin 2015 avec un numéro hors série de 192 pages (sans gadget) toujours publiée par l’Humanité et annonciatrice d’un relaunch pour 2016 ! On ne peut que spéculer sur ce que sera cette nouvelle mouture mais on peut déjà constater que, fidèle à l’esprit Vaillant, la revue s’adresse avant tout aux enfants… et non pas à leurs parents nostalgiques !
Et si l’éditeur faisait fausse route ? Au 21éme siècle les enfants seront-ils intéressés par une revue à gadget ? Du reste à l’heure d’internet les enfants seront-ils intéressés par une revue tout court quelle qu’elle soit ? La réponse l’année prochaine…
A suivre !
Une revue fondée en 1945 allait devenir un père noël quotidien pour des milliers de p’tits français des 80′s : Pif Gadget ! Fournisseur entre autres du Coutelas de Rahan, Pif aura marqué plusieurs générations et c ‘est à notre inspecteur gadget à nous, Patrick Faivre qu’il incombe de vous en raconter façon Tolkien la passionnante saga !
Passionnant, un récit des origines qui se lit comme un polar. Depuis notre conversation sur le sujet, je savais que Pif était à l’origine de tout 😉 notamment Corto mais j’ignorais (ou j’avais oublié) pour Gosciny et Gotlib.
J’ai aperçu en kiosque le hors série de 2015 dont tu parles à la fin. J’aurai aimé avoir ton avis dessus.
Ps. Il y a une coquille (poétique) sur 7% des voies au lieu de voix.
« Forever Young » 3/6
Noël c’est ce soir ! . Une revue fondée en 1945 allait devenir un père noël quotidien pour des milliers de p’tits français des 80’s : Pif Gadget ! Fournisseur entre autres du Coutelas de Rahan, Pif aura marqué plusieurs générations et c ‘est à notre inspecteur gadget à nous, Patrick Faivre qu’il incombe de vous en raconter façon Tolkien la passionnante saga !
La BO du jour: Claude François, l’idole de Patrick Faivre en plus d’ampoules en tout genre, était fan de Gadgets non ? https://www.youtube.com/watch?v=wPHWp3F2uEs
Waouh ! Quelle Saga ! Je ne savais rien de tout ça ! La preuve que publier une revue pour la jeunesse a été dans notre pays la croix et la bannière. Je ne savais pas non plus que Gosciny et Pratt y avaient débuté également. J’ai parfois pensé au Club Dorothée, qui tout débile en temps que programme de divertissement fut-il, fut le passeur des animés japonais en France. Et un peu, en ce moment au remaniement des Guignols…
Pif, c’est quand même tout un symbole. Je me revoit marmot, le mercredi matin chez ma nourrice…J’y lisais religieusement les Xmen de Kirby et Lee de Spidey puis Rahan dans Pif qu’elle m’achetait, bénie sois cette brave femme (je crois qu’elle s’appelait Arlette….oui….la pauvre….). Je me rappelle aussi de Pif et d’Hercule, de Léonard qui était amusant et de Cows Boys dont je ne comprenais jamais rien à l’intrigue !
Une belle Encyclopgeek Patrick, fun, érudit, passionné et passionnant. Dans mon infinie bonté tu es reconduit pour 2016 !
Bruce Bolloré !
Et Jingle Bells à tous !
Que de souvenirs de mon enfance, avec les fameux pois sauteurs, mais aussi comment faire un œuf dur de forme cubique. Et ces séries comme La jungle en folie, Dicentim le petit franc, le grêlé 7/13, Docteur Justice.
Merci beaucoup pour cet historique dont j’ignorais tout, étant resté à la surface, à savoir qu’il s’agissait d’un magazine communiste, même s’il me semblait bien n’en avoir trouvé aucune trace de l’idéologie, plutôt humaniste que communiste comme tu l’écris bien.
Je n’aurais jamais cru que Corto Maltese ait été une création pour l’hebdomadaire Pif Gadget !
@ Matt : Je reste sans voix 😉 Ceci dit depuis que j’ai écrit cet article le nouveau Pif a publié son 2éme numéro (spécial Noel) avec comme gadget : Des graines de sapins ! Parfaitement raccord…
@ Bruce : J’ai toujours eu une sympathie innée pour les Arlettes moi aussi… Va comprendre 😉
A noter que pour écrire cet article je me suis basé sur le livre pharaonique « PIF GADGET
L’HISTOIRE COMPLETE 1901-1994 » par Richard Medioni que je conseille vivement à tous ceux qui voudraient se plonger plus en détail dans la saga de Monsieur Pif !
@ Presence : Merci à toi, et donc tu avais réussi à faire tes œufs cubiques ?
Je vais peut-être l’acheter. En 1975, Pif Gadget sortait aussi un numéro avec des graines de sapin épicéa à planter…. et figurez vous qu’un lecteur de Pif a retrouvé les sapins qui ont été plantés ! Il s’appelle Joël Fauré et si vous tapez son nom dans un moteur de recherche comme DuckDuckGo vous trouverez son blog et des photos des sapins plantés à l’époque… Joyeux Noël à tous.
@Patrick
Mes parents n’étaient pas très enchantés par ces gadgets et ne m’ont pas laissé tenter l’œuf dur cubique, ni accepté de me confier une pellicule pour l’appareil photo.
Le voilà donc, cet article évoqué lors d’une soirée parisienne (la même que celle où Matt&Maticien nous avait parlé de Balthazar). Merci et bravo pour le gros boulot de synthèse pour retracer la chronologie du mag mais je suis un peu resté sur ma faim par rapport aux illustrations, même si je conçois qu’il était impossible de mettre tous les persos/séries marquantes publié(e)s dans la revue.
Je n’ai pas beaucoup connu PIF. Essentiellement des revues d’occases léguées par un voisin ou prêtées par des amies de ma sœur.
Je me souviens de Rahan et d’une autre série plus obscure avec un chevalier (Yvan ou Ivan, je ne sais plus… avec le côté coco, ce devait être Ivan…). Il y avait aussi toutes ces séries comiques sans prétention : Dicentim, Placid et Muzo, les Tristus et les Rigolus, Arthur le fantôme…
Mais rapidement, la manne se tarit et mes lectures de jeunesse furent davantage alimentées par Donald et Picsou, me condamnant, si je déforme tes propos, Patrick, à devenir un affreux capitaliste 😉
Oui, c’est vrai que les illustrations ne sont pas toutes Glop….
Chevalier Ardent, c’était dans Pif aussi ?
Le chevalier ardent ? voyons Bruce pas de serie porno dans Pif !
Yeah ! Toute mon enfance !
Un superbe tour d’horizon historique. Je l’ai dégusté avec délice, même si j’en connaissais déjà un bout. Merci d’insister sur le fait que, malgré son appartenance au PC, la revue ne développait aucune propagande. Car comme avec Hergé, facilement taxé de facho par les imbéciles (pour rester poli), il faut sans cesse supporter ces mêmes imbéciles à propos de Pif Gadget, qui ont tôt fait de réduire le magazine à de la propagande coco…
Bon, je m’aperçois que j’ai tellement de choses à dire que j’ai envie de faire un article. Si Bruce est intéressé, je propose un autre article sur le sujet. Sans le côté historique puisque Patrick a déjà tout dit. Mais quelque chose de plus émotionnel, davantage axé sur le détail.
@ Matt : Oui tout à fait on parle même des sapins made in Pif ici : http://pifgadget.blogs.liberation.fr/
@ JP : Plus d’illustration ? Mais tu veux que Bruce fasse une crise cardiaque ou quoi ?? :))
Autrement, affreux capitaliste, tu feras moins le fier lorsque le grand soir sera venu !
@ Tornado : Ne me dis pas que tu lisais Pif dans un pull orange ??? :))
Ah, finalement, je l’ai retrouvé :
http://www.forumpimpf.net/viewtopic.php?f=174&t=29011
(je n’aurai donc pas cherché Yvain en vain…)
Sinon, la couverture avec Collaro est terrible !
Qui s’en rappelle encore de Collaro ? Patrick, un article sur Cocoboy ?
Collaro ? Non merci :)) Laisse le dans son île où il vit de ses rentes !
Bonjour à tous. Amateur silencieux et quotidien de votre site, je me permet quelques petites remarques sur votre rétrospective passionnée et passionnante du journal PIF.
Tout d’abord, « BOB MALLARD » n’est pas un personnage d’André Chéret. Celui-ci a succédé à Francisco Hidalgo qui travaillait sous le pseudonyme de Yves Roy et qui avait lui même repris la série des mains de Rémy Bourles, le véritable créateur du célèbre aviateur. Une reprise faite à l’insu d’ Yves Roy. Lequel succéda à Rémy Bourles dans des conditions qui assimile certaines pratiques de certains responsables de PIF à celles trop connues de nos chers éditeurs américains. La notion de propriété intellectuelle a souvent confiné à l’abstraction de l’esprit pour les représentant du parti communiste. Il suffit de se reporter à l’exemple le plus connu avec, justement, André Chéret et ses batailles juridiques liées à Rahan.
Autre petite précision, Tabary a quitté PIF, en plein succès d’IZNOGOUD cela est vrai. Mais parce qu’il était en conflit avec la politique d’albums des responsables de la revue…
Pour JP NGUYEN, le personnage auquel vous faites allusion, m’évoque Yves le loup crée par René Bastard.
J’espère que ces quelques remarques -il y en aurait tellement d’autres sur l’histoire de PIF- n’auront pas « plombé » votre enthousiasme concernant l’incroyable épopée de la revue de PIF. Encore bravo pour votre travail quotidien et au plaisir de vous lire à nouveau.
Bonnes Fêtes, Lionel
@Lionel : non, c’était Chevalier Yvain, comme indiqué quelques commentaires plus haut :
http://www.forumpimpf.net/viewtopic.php?f=174&t=29011
Apparemment par Jean Ollivier et Jose De Huescar
Merci de sortir de l’anonymat !
Avec neuf mois de retard j’ai enfin lu ton passionnant article Patrick ! Je ne connaissais que très peu de détails, j’ai dû le savoir pour Goscinny et Gotlib mais j’avais oublié. Vraiment un superbe travail véritablement enrichissant que tu nous as offert ici, même si comme JP j’aurai aimé voir plus d’images.
En ayant en tête la voix de Frédéric Mitterand qui nous lirait ce papier, ton article prend des atours majestueux et grandiloquents et semble encore meilleur. Merci !
Excellent article!
Pif Gadget! Le magasine phare de ma jeunesse, avant que je découvre les comics américains. Pif, pour moi, c’est Rahan, Masquerouge, Super Matou, les Rigolus et les Tristus, Surplouf le petit corsaire, Doc Justice, et les gadgets, toujours les gadgets!
C’était surtout un rituel hebdomadaire, mon rendez-vous avec l’humour et l’aventure, une fenêtre ouverte sur la culture européenne.