Dexter par Jeff Lindsay et Dalibor Talajic
BRUCE LIT
VO Marvel
VF Panini
Cet article portera sur l’adaptation Marvel de la série Dexter. Il s’agit d’une histoire complète en 5 épisodes située en dehors de la continuité de la série. Jeff Lindsay, le créateur du personnage en assure le scénario, Dalibor Talajic les illustrations. Mike Del Mundo se charge des couvertures.
Des spoilers aussi aiguisés que des bistouris viendront trancher dans le vif de cet article.
A bien des égards, Dexter fut une série majeure adulée par des millions de fans durant les huit années de sa diffusion. Adaptée d’une série de de romans dont personne n’avait entendu parler auparavant, Dexter proposait un pitch original : un tueur en série chasseur d’autres tueurs en série !
Dans un Miami contemporain, chaleureux mais dangereux évoluait un personnage tourmenté qui utilisait son intelligence pour à la fois assouvir ses pulsions meurtrières incontrôlables et nettoyer notre société de tous ses prédateurs ayant bénéficié des failles de la justice.
Dexter pourrait être le descendant de Frank Castle. Une évolution du concept de vigilant urbain qui tue pour le plus grand bien collectif. A la suite d’un drame où il perdit sa famille, Frank Castle applique toutes les méthodes d’une guerre urbaine pour rejouer son Vietnam à New York. Il devient le Punisher traquant tous les criminels ayant réussi à passer entre les mailles du filet, tel un requin qui débarrasserait l’océan des poissons faibles ou malades pour préserver l’équilibre naturel.
Dexter démocratisait l’univers du Punisher. A l’inverse de Frank Castle, le personnage avait un travail, un don de séduction indéniable et une famille. Il avait une double identité ignorée de tous et à avec laquelle il fallait composer. Comme celle de Batman, l’identité sociale de Dexter était fabriquée de toute pièce pour lui servir d’alibi : une femme aimante dont il se fiche éperdument (tout du moins dans les romans), des enfants qui ne sont pas les siens, et un travail providentiel (il analyse les scènes de crimes pour la police) lui permettant d’assouvir ses fantasmes sanguinolents et de bénéficier des ressources de la police pour ses propres enquêtes.
Avec Walter White de Breaking Bad, Dexter Morgan a incarné le mensonge ordinaire, le criminel qui vit près de chez nous et qui commet les actes les plus épouvantables entre deux biberons et le barbecue du dimanche. Après les Working Class Hero, la télévision des années 2000 allait mettre en scène des anti-héros aux actes répréhensibles mais au pouvoir de séduction inédit.
Dexter, c’était l’histoire d’un authentique psychopathe qui au fil de la série s’humanisait ou tentait désespérément de le faire, de changer. La force du personnage était son intégration des normes de notre société et sa mauvaise conscience de lui-même. Le public découvrait son enfance tragique à la fin de la saison 1, son code déontologique proche de celui du Punisher et ses valeurs morales.
En gros, le téléspectateur sympathisait avec un psychopathe drôle, poupin et intelligent porté par la composition inoubliable de Michael C Hall, certainement le comédien le plus doué de sa génération capable de rendre en un instant le personnage joueur puis terriblement inquiétant. À l’aide de sa voix off, le public se trouvait soudainement en empathie avec un personnage dont il était tentant de pardonner les crimes au vu de sa vie de merde, de son intelligence et sa vision souvent juste de la condition humaine.
Les intrigues étaient bien troussées avec des constructions scénaristiques à la Elroy : un personnage tourmenté et borderline mène des enquêtes aux frontières de la sanité mentale, dans un univers de faux semblants où il affronte à chaque saison un miroir inversé de lui même : son propre frère qui n’a pas ses scrupules dans la première saison, un tueur soixantenaire dans la saison 3 ou une ligue de serial killers dans la 4. En confrontant son vécu avec celui de ses proies qui finissaient inévitablement sous son scalpel, Dexter en apprenait plus sur lui même et sur ce qui pouvait changer ou pas chez lui.
Avec en prime un générique parmi les plus réussis de l’époque, un casting convainquant et des interrogations autour de la violence et son acceptation dans notre société, Dexter devint un phénomène. Avec ce plaisir sournois éprouvé notamment lors de la seconde saison où la police est à ses trousses : celui de souhaiter qu’il ne se fasse jamais pincer.
Un changement de Showrunner, une certaines lassitude, et l’accumulation de bourdes scenaristiques finiront pourtant par avoir raison de la qualité de la série. Sur 8 saisons, seules 3 sont réellement indispensables : la première, la deuxième et la quatrième avec l’épilogue Trinity qui pourrait constituer la fin de la série, bien plus intéressante que le truc grand guignolesque torché à la va vite au bout de huit ans. Une fin assez humiliante quant on sait que Breaking Bad proposait une semaine après un final d’un autre acabit.
Pour votre serviteur, ce fut le début d’un désamour total pour les séries TV de plus en plus chronophages et de moins en moins rigoureuses.
Euh…, tout ça pour quoi déjà ? Ah oui, l’adaptation comics chez Marvel ! Le genre de truc qui n’intéresse pas grand monde avec en général des intrigues et des dessinateurs au rabais surfant éhontément sur la vague des produits dérivés. Deux paramètres ont attiré mon attention : les couvertures sympathiques de Mike Del Mundo et surtout la présence au scénario de Jeff Lindsay, le romancier créateur du personnage.
Ma curiosité était motivée par le fait que dans la série de romans, les intrigues et le personnage sont bien différents que le show TV plus consensuel. Si à l’écran Dexter est plutôt attachant et sympathique, c’est un véritable monstre froid et sournois dans ses romans : un type qui laisse des innocents se faire torturer pour ne pas se mettre en danger, sans aucun sens moral et qui pervertit ses enfants pour en faire des tueurs.
Lindsay retiendrait-il la version psychopathe originelle du personnage ou jouer la sécurité du fan service ? Euh…la réponse est dans la question, on est chez Marvel quand même..
Parmi nos amis nous retrouvons donc dans cette histoire Dexter et sa soeur Deb’ avec quelques apparitions de Rita, Astor et Cody. Dexter est sur la piste de Gonzalez un ancien camarade de lycée qui prenait plaisir à le violenter. Lorsque les deux anciens ennemis se retrouvent, Gonzales est devenu un millionnaire philanthrope qui emploie des sdf pour construire une île utopique. Lorsque l’un d’entre eux meurt dans son sillage, Dexter sent tout de suite le coup fourré et va s’employer à traquer son ancien adversaire.
Ce qui est immédiatement plaisant, c’est à quel point il est facile de retourner dans l’univers de Dexter. Sa complicité avec sa soeur, les rumination intérieures du personnage, sa double identité et l’humour noir de la série.
Pendant les deux premiers épisodes, on se prend à croire que Lindsay rentre dans la catégorie des écrivains qui ne se viande pas en s’attaquant au format comics. Le rythme est bien soutenu, l’intrigue intéressante à défaut d’être passionnante, l’enquête se suit sans surprise mais sans déplaisir non plus.
Malheureusement tout s’effondre au fil des deux derniers épisodes sans que l’on sache si Lindsay a été limité par l’éditorial, ou que, pris de court, il n’a plus assez de pages pour conclure son histoire. Parce que, mazette, c’est n’importe quoi ! Dexter découvre que son ancien camarade est un trafiquant d’esclave, se fait capturer, passe quelques semaines en tant qu’esclave avant d’être libéré par Deb’. La ça devient vraiment embarassant…On se croirait retourné dans un vieux Stan Lee avec le vilain qui fait son speech le temps pour notre héros de défaire ses liens et mettre le bandit en échec. Lorsque cela arrive, il ne reste à Lindsay que deux pages pour conclure une intrigue en laquelle il ne semble pas croire. Dexter règle son compte au vilain hors champ le temps d’une ellipse épouvantable. C’est le paradoxe Marvel : mettre en scène un univers sanguinolent sans violence bien loin des audaces de l’époque Marvel Knights.
D’ailleurs, à propos d’image, ce n’est pas la fête non plus question graphisme. Pour des raisons de droit, les visages des acteurs de la série ne sont pas représentés tel que le spectateur les connaît. On se retrouve donc avec un truc bâtard où Dexter n’a pas les traits de Michael C Hall mais est dessiné pour lui ressembler Les dessins de Dalibor Talajic ont des expressions et un design on ne peut plus banal, la violence du personnage ne transparaît à aucun moment, les têtes semblent souvent plus grosses que les corps. Enfin, la représentation du Passager Noir, cette voix intérieure qui ronge Dexter, est transcrite façon symbiote ce qui est très, très embarrassant. On a l’impression que celui-ci va se transformer en Venom.
Ceux qu’on ont connu Dexter le savent : le personnage aimait prendre son bateau entre deux meurtres. La licence prend effectivement la flotte avec cette adaptation ni fait ni à faire avec deux coups dans l’eau. Celle-ci fera fuir ceux qui voudraient l’apprécier en tant que médium indépendant de son support télévisuel et pleurer ceux qui imaginaient y trouver la grandeur d’antan. Comme si la honte devait survivre à ce cher Dexter..
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Le saviez vous ? Dexter a été adapté chez Marvel par son créateur Jeff Lindsay ! C’est comment ? Euh…On vous le dira chez Bruce Lit, pas envie de finir sur la table d’opération !
La Bo du jour : Un générique brillant !
Arf, il est assez évident que ce comicbook, semble-t-il médiocre, t’a servi d’alibi pour reparler d’une série que tu as adorée 😉 !
Je n’ai guère du aller au delà d’un demi-épisode…
Par contre, le générique m’a toujours semblé une réussite…
Petit point de désaccord sur le Punisher : contrairement à Spidey ou DD, il n’a pas vraiment de double identité. Il est le Punisher tout le temps, il n’a pas de vie civile…
Je partage entièrement ton avis sur les couvertures de Mike del Mundo, un de dessinateurs récents pour lequel il m’est arrivé d’acheter une série, juste pour ses dessins.
Lindsay rentre dans la catégorie des écrivains qui ne se viande pas en s’attaquant au format comics. – C’est vrai qu’ils ne sont pas légion dans cette catégorie, et qu’en plus ils se font généralement aider par un coscénariste qui met tout ça en forme. En prime, régulièrement, ça ne suffit pas pour aboutir à un comics correct.
Dalibor Talajic – C’est également lui qui a mis en images Empire of the dead, de George Romero, d’une manière tout aussi plate et insipide. Lui, j’ai plutôt tendance à rayer un comics de ma liste quand je vois qu’il l’a dessiné.
En tout cas, merci d’avoir satisfait ma curiosité sur ce comics qui m’avait un temps tenté.
JP m’a coupé l’herbe sous les pieds avant que j’aie le temps de dire que ça ressemblait à un article sur la série TV déguisé en article sur le comics ! 😀
Je partage l’avis de Bruce sur la série TV (les trois meilleures saisons), même si je pense au final que j’ai davantage apprécié le reste de la série, qui prend néanmoins un méchant coup après la saison 4 et le départ du showrunner originel.
Il me semble avoir entendu qu’une 9° et ultime saison était en préparation. Info ou intox ?
Bon ben moi j’aime pas Dexter^^ Voilà. Donc le comics ne risque pas de m’intéresser, surtout s’il est mauvais.
Je le disais hier mais je n’aime pas l’image « cool » des serial killer. L’idée de rendre séduisant un personnage cinglé ne me plaît pas. D’ailleurs le Punisher me gonfle pour les mêmes raisons. Je ne veux pas jouer le moralisateur choqué, c’est pas vraiment ça…mais j’sais pas…sans doute que moi je ne trouve pas ça « kiffant » de voir ce genre de personnages super dangereux dans la nature, que je ne peux tout simplement pas ressentir d’empathie pour eux. Et puis ce sont des personnages plus réalistes, sans pouvoirs, mais qui ne sont pas crédibles pour autant. Je sais pas, y’a un truc qui me gêne.
@Matt : euh….le Punisher est pas un personnage cool du tout, ou alors c’est l’effet de la série Netflix. C’est au contraire un personnage de tragédie que le malheur a rendu inhumain. Il fait partie des rares personnages de chez Marvel auquel il est difficile de s’identifier. Un homme sans famille, sans amis, sans enfants haï par quasiment tout le monde y compris lui-même.
@Tornado : en fait il y a avait tellement peu à dire sur la BD que j’ai digressé, mais hé, Pierre N fait aussi souvent ça de présenter le contexte. Une saison 9 a été évoquée en février dernier par le showrunner de Dexter qui a admis avoir foiré sa fin. Il souhaitait y revenir après avoir adapté Iron Fist et les Inhumains pour Netflix. Deux réussites majeures, n’est ce pas ?
Nul doute qu’une saison 9 sortira un jour à l’instar des saisons-corrections de 24, Prison Break ou X-Files.
Mais le Punisher affronte toujours des gens pires que lui, ce qui fait qu’on sent souvent qu’il a raison, que ce qu’il fait est mérité, ce qui lui donne une aura d’anti-héros puissant qui ridiculise souvent les autres héros d’ailleurs. C’est peut être son attitude à la Terminator, je sais pas…mais il est trop « iconisé » pour un personnage finalement détruit, inhumain, etc. ça rejoint je crois ce que je n’aime pas chez les serial killers iconisés.
Mais tout est une question de ton. Dans un slasher comme Freddy, Vendredi 13 (même si je ne suis pas fan), l’iconisation du tueur ne me gêne pas car il n’a rien d’humain, il ne crève jamais, etc. Le genre « fantastique/horreur » est plus prononcé.
Si le contexte semble plus réaliste, plus policier, avec des enquêtes crédibles et qui ne se reposent pas sur des pouvoirs de super héros ou des technologies du futur, ben le côté irréaliste cool et balèze du tueur, ça va me poser souci.
C’est ce que j’explique dans l’article : Castle est un prédateur de prédateur. Comme le requin en dehors de l’eau, en dehors de ce contexte, il ne fonctionne pas. Les run de Ennis et Aaron ne le glorifient pas au contraire : ils montrent une force de la nature incapable de s’arrêter mais qui a conscience des monstruosités commises par lui. Ennis prévient justement toute iconisation romantique du personnage. Il est l’incarnation de la vengeance dans tout ce qu’il a de plus froid et insensible et surtout dans le refus de dialoguer, de compatir. Mais, par moment, Ennis ouvre une fenêtre sur l’homme derrière le monstre et c’est assez bouleversant à chaque fois.
Frank Castle est notre part d’ombre, de nuit froide, de ces moments où il n’est plus possible de croire en rien ni personne. C’est donc un univers triste à mourir qu’il vaut mieux examiner via le spectre du divertissement que l’expérimenter dans la vie. Le fait que nous sommes dans un comic-book nous donne accès à ses pensées, ce qui est impossible avec ce genre de personne dans la vie. Enfin, le médium ne donne pas raison qu’au Punisher. Si tu prends Rorschach par exemple, voilà un psychopathe qui partage bien des opinions d’Alan Moore sur les super-héros et leur inutilité.
La plupart du temps, nous approuvons les actes des héros parce que ….c’est les héros.
Le punisher affronte des gens pires que lui : c’est souvent la base de l’écriture d’un antihéros. Comment s’intéresser sinon à Marv’ de Sin City ou l’agent 47 de Hitman. Si tu jouais un personnage payé pour tuer un enfant, je ne crois pas que l’expérience si fun….
Je ne perçois pas tout ce dont tu parles chez Ennis. Surtout que ce dernier a un humour noir cruel alors on ne sait pas trop ce qu’il veut évoquer.
Pour moi un anti héros c’est un type pas parfait, qui fait des conneries, qui picole, trompe sa femme, mais pas forcément un psychopathe. Évidemment si on le rend cinglé, on est bien obligé de le faire affronter des gens pires pour que ça fonctionne. Mais moi ça me sort du récit justement. ça me donne l’impression que l’auteur met son personnage uniquement dans des situations qui le met à son avantage, alors qu’au final il est cinglé. Détesté par tout le monde ? Mais accepté dans je ne sais combien d’équipes de héros. Le Punisher ne marche pas dans l’univers partagé de Marvel.
Rorschach je me souviens mal de sa caractérisation dans le comics, mais dans le film il m’a semblé beaucoup plus torturé comme perso. Déjà son apparence classe vient de son masque. Quand il est démasqué, il semble ravagé, il pleure et hurle. Castle lui, il a un visage impassible de Terminator et prend la pose. Rorschach veut même mourir à la fin. Il me semble plus tragique et pathétique que le Punisher.
@Matt: Je te conseille la lecture de l’article que Bruce a fait sur Castle pour Scarce (dire que je l’avais raté jusqu’ici, alors qu’il est pourtant disponible dans la section presse du site), qui m’a donné envie de me refaire l’intégrale des runs du scénariste (version Marvel Knights et Max, plus la mini-série War Zone et Fury Max, en attendant la sortie de Punisher: The Platoon en recueil).
@Matt : Le Punisher est un personnage irrémédiablement damné chez Ennis. Il a justement réussi à trouver le parfait équilibre entre la catharsis défoulatoire du mec qui bute des ordures, et l’impossibilité pour le lecteur de trouver ça fun au final.
Compte tenu que je n’aime pas la série, il n’y a donc aucune chance que je lise le comics (dont le dessin annonce la couleur d’office : ça ne va pas voler haut !)
Ceci dit l’idée de départ de la série était pourtant bonne : nous faire aimer un tueur en série ! Sauf que là l’excuse est « Ben ça va il ne tue que des méchants ».
Ok ok sus aux méchants donc (rien de sexuel hein) mais la série passe joyeusement à coté de la question « qu’est ce qu’un méchant exactement et qu’est ce qui justifie un meurtre ? »
Au final la série (pour les quelques épisodes que j’ai vu) en voulant rester consensuelle et grand public est un peu passé à coté de son sujet.
Ah ben voilà ! C’est pas expliqué pareil mais je suis d’accord. Et tu aimes le Punisher toi ?^^
@Tornado : J’avoue humblement que n’étant pas fan de Ennis je n’ai pas lu des caisses de comics Punisher non plus.
Peut-être qu’en lisait une série Punisher écrite par quelqu’un d’autre qu’Ennis (une version urbaine façon canal historique, plutôt qu’une parenthèse over the top et délicieusement typé cinéma bis comme FrankenCastle, pas forcément représentative de toute façon de l’atmosphère habituelle du titre), la différence d’approche te paraîtra plus palpable.
Je pense par exemple aux séries Punisher des années 80/90, plus « droitières » sur la question de la justice expéditive (forcément avec des scénaristes comme Carl Potts, Chuck Dixon ou Mike Baron), assez éloignées de la façon dont Ennis gère le personnage (avec une certaine distance, bien loin de le glorifier ou de cautionner les actes de son personnage, dont il n’oublie pas la dimension monstrueuse/croque mitaine).
huhu ! moi je me souviens d’un épisode de spider-man dans lequel le punisher veut buter les gens qui jettent des papiers dans la rue ou renversent des poubelles.^^ Je m’ai trompé d’épisode pour apprécier le perso ?
Mais ça c’est un cas particulier, quand il était encore plus cinglé que d’habitude.
La série la plus représentative de la version pré-Ennis et du regain de popularité du personnage durant cette période des gros bras 80’s (Rambo, Chuck Norris & co), ce serait plutôt la mini-série Cercle de Sang avec Mike Zeck au dessin.
Cette fois, il est en solo et il n’y a pas de héros pour lui faire la morale. C’est à partir de là qu’il est devenu une valeur sûre chez les lecteurs au même titre que Wolvie ou le Ghost Rider de Mackie.
@Matt : l’épisode que tu cites est ici . Ces extrêmes démontrent les syndromes d’un stress post-traumatiques rappelant celui de Rambo, le seul, l’unique, ce premier film absolument émouvant. Cet épisode est celui du procès de Frank Castle où le personnage est montré comme une victime des événements n’ayant pas eu la force comme Peter Parker de surmonter le deuil de sa famille (c’est clairement dit à la fin de l’histoire).
J’avais également chroniqué ici l’épisode du Punisher où la question de sa position vis à vis des héros et CApatin America étant expliquée de manière très satisfaisante.
Je crois que tu ne veux/peux pas aimer ce personnage pour des raisons hautement respectables. J’étais dans le même cas : je le détestais viscéralement autant que Fury avant de le découvrir dans le Punisher de Ennis qui m’a fait virer ma cuti jusqu’à considérer ces histoires dans mon Top 5 des meilleurs comics ever pas loin derrière le Born Again de Miller.
Je le répète dans l’article ici et celui de Scarce : Le Punisher d’Ennis, c’est pas le pauvre type qui se réveille un matin et flingue tout le monde pour venger sa famille. C’est au contraire une âme damnée comme Le Saint des Tueurs qui s’est menti à lui-même, à ses gosses et son épouse en pensant atteindre une rédemption. La mort de sa famille lui fournit la liberté de se punir chaque jour à petit feu. Ses remords sont sincères et poignants et c’est ce qui le rend humain. Mais le run de Ennis puis celui d’Aaron montrent un homme pour qui tuer est une seconde nature, un besoin d’exister et qui met ses pulsions au service du bien.
@Pat : le message en filigrane de Dexter, c’est que la justice expéditive conduit inévitablement à la mort et les uns après les autres les proches de Dexter. Comme le Punisher, sa croisade contre la violence anéantit tout ceux auquel il tient. Le message est sans appel. C’est l’époque de House, de Walter White, de Vick Mackey (The Shield) ou de Jack Bauer (24) : des héros d’une redoutable efficacité mais dont les actes finissent par se retourner contre eux-mêmes. C’est exactement la trame de…Superior Spier-Man d’ailleurs : Octopus triomphe des doutes de Peter Parker avant de constater que l’héroïsme se construit sur les défaites, l’humilité et les doutes. C’est aussi ce que prône un certain maître Yoda, non ? 😉
C’est clair que tout le monde flippe avec le Punisher dans les parages ! D’autant plus qu’à la base c’est pas lui la star du jour !
@tous : et le Punisher ne marche pas dans l’univers partagé. Il n’aurait jamais du bosser dans des équipes de héros. Sinon c’est quoi le message quand il combat aux côtés de captain america ? Que le captain anti peine de mort se dit « bon c’est pas grave, il tue que des gros méchants alors il peut être utile » ?
« le Punisher ne marche pas dans l’univers partagé. »
Hormis quand il sert de contrepoint par rapports aux véritables héros (ceux qui ne tuent pas comme DD, Cap ou Spidey). Quand il se retrouve avec d’autres anti-héros (Wolverine, Ghost Rider), cela se limite bien souvent à une réunion de gros durs avec une portée plus limitée.
Moi, j’aime bien le Punisher. Lui et Dexter devraient aller faire une descente dans les cités de banlieue.
Comme il y a plein de gibiers de potence dans ces endroits-là.
@Pascal: voici des propos complètement déplacés et qui dénotent d’une méconnaissance totale du personnage de Frank Castle. Je t’invite à relire le chapitre 12 -je te mâche le travail- dernière page du sort que Castle réserve à Elite, le champion des « idées » que tu défends ici.
C’est d’ailleurs mon premier et dernier avertissement. Après tu iras les défendre ailleurs.
Bien à toi.
ouarf! y’ a plus de commentaires sur Punisher que sur Dexter, 🙂
Je pense d’ailleurs que le Punisher soit authentiquement un personnage (peut-être pas conçu comme ça par Conway) développé pour un public vachement droitiste quand même.
le second degré n’est pas vraiment là avant Ennis et même là son discours ridiculisant les héros qui ne tuent pas et qui mettent des collants est à mes yeux, explicite sur la position du personnage.
C’est un facho et est même appelé comme ça par les autres (genre spider-man…)
j’en ai lu plein, hein…et ça m’a toujours fait bien marrer mais je suspecte que l’endorphine générée part directement dans la partie la pus extrémiste de mon cerveau…
Dexter c’est autre chose, il parle à la partie la plus dérangée de mon cerveau et ce générique est juste incroyable.
@Eddy : Oui et non sur la position politique du Punisher qui a bien flingué Dexter !!!!
Oui, le personnage a des origines droitières et réactionnaires, partisan de la peine de mort (comme Wolverine).
Non, parce que tu parles là que du passage Marvel Knight orienté grosse farce. Dans MAX, je le répète, nous entrons plutôt dans une dimension plus mythologique que politique. Dès le volume 1, Frank refuse de servir les intérêts de son pays en allant tuer Ben Ladden. On ne peut pas faire moins patriote, si ?
Lorsqu’il créé un incident diplomatique en Russie, c’est pour aller sauver une gamine menacée de mort, ce qui n’empêche pas Ennis de trousser un récit brillant plein de sarcasme politique. Dans VAlley Forge, c’est les militaires américains qui se retournent contre lui. Je ne me rappelle plus quel épisode précisément, mais il y en a un dans MK où il menace de mort George Bush, non pas pour sa politique mais pour lui avoir envoyé des tueurs.
Ennis n’est pas tombé dans le piège de situer politiquement Frank Castle. C’est un homme au dessus des lois, n’importe lesquelles, un force de la nature proche dans l’ange de la mort qui frappe avec une égalité impitoyable. Maintenant dans ses propos envers les militaires, on peut peut-être situer Ennis comme un Annar’ de droite. Comme Desproges ou Gainsbourg chez nous.
alors je pense qu’il faut dissocier dans le cas de Castle les politiques extérieur et intérieur .
je travaille dans la vraie vie dans une immense institution qui emploie plus de dix mille personnes sur un seul site. il y a donc du monde qui parle.
plein ont des opinions pacifistes, plein de compassion (plus ou moins profonde) pour les malheurs du monde, n’aiment pas la chasse ou les autres marqueurs du réactionnariat mais rejoignent soudainement Monsieur Pascal quand il s’agit de la sécurité dans les rues.
C’est dans créneau particulier que s’immisce le Punisher. la pulsion primaire de buter à bout portant le connard qui a rempli Ma poubelle avec SES ordures… celui qui a agressé ma mère impotente, ou le gars qui m’ a cherché dans le métro.
il répond au besoin de se sentir dans un monde sécurisé sans fraude etc…
c’est une personnification de la colère armée en fait.
Après, on tourne en rond rapidement, et on peut comprendre que grand passionné de guerre Ennis ballade son personnage à travers les conflits du monde… mais là encore, Punisher, c’est pas Corto Maltese.
anar de droite…
J’aime bien cette étiquette où on colle tous les inclassables.
j’ai déjà eu l’occasion de m’apercevoir de l’image que je pouvais renvoyer et cela bien au delà de personnages comme le Punisher.
en tant que fan de manga/comics écoutant du Metal, je SUIS d’extrême droite et cela même si je me mettais à accueillir un douzaine de réfugiés tout en habitant avec eux dans une roulotte. et cela pour les raisons suivantes:
1- comics= besoin de justice immédiate et personnelle, valorisation de la virilité triomphante et donc patriarcale. et puis ça viens de chez les ricains.
2-manga=violence, valorisation de valeurs incluant le dépassement de soi et des autres. les japonais sont des fachos.
3-heavy metal=musique de blanc=facho.
on aura beau vouloir dépasser ce genre de truc en se disant proche de Desproges, de Cavanna ou de Pratt…la messe est dite et cela depuis longtemps et à jamais.
Je suis à fond avec Bruce sur ce coup là. Le Punisher façon Ennis n’est pas un facho (quand bien même les autres super-héros le traitent ainsi, mais eux sont des Ouioui qui veulent jamais tuer personne, faut dire 😀 !). C’est une âme damnée shakespearienne qui mélange une moitié de psychopathe avec une moitié humaniste qui se sacrifie pour autrui et pour sa propre damnation. C’est un personnage fascinant et passionnant à la fois. Une sorte de héros « autre », pur et affreux à la fois, sans cesse en équilibre entre le bien et le mal, avec un penchant final pour n’être ni l’un, ni l’autre.
Le Punisher, en tout cas chez Ennis (mais également partout ailleurs où je l’ai lu, c’est-à-dire chez Steven Grant, Matt Fraction ou Rick Remender), ne s’en prendra jamais au faibles, aux laissés pour compte, aux victimes, aux femmes ou aux enfants. Le Punisher ne bute que les salopards ultimes. Ceux qui sèment la mort, le viol, la torture et le harcèlement dégueulasse. Le Punisher est celui qui nous venge de l’horreur de ce monde. Mais, surtout, le Punisher est un personnage de papier. C’est une métaphore, un défouloir, une catharsis. Il n’existe pas. Je suis capable de m’identifier à lui avec le même recul que lorsque je m’identifie à Spiderman : Dans un cas comme dans l’autre, je sais que je ne tuerais personne, pas plus que je voltigerais entre les buildings…
Pour toutes ces raisons, et parce que c’est un personnage puissant, noir, adulte, farouche, rugueux, profond, tragique, viscéral, il reste mon super-héros préféré. Et de loin. Et je ne me sens jamais facho avec lui. Bien au contraire.
« Le Punisher ne bute que les salopards ultimes. Ceux qui sèment la mort, le viol, la torture et le harcèlement dégueulasse. Le Punisher est celui qui nous venge de l’horreur de ce monde. »
Là ou c’est limite c’est que le ton plus réaliste du personnage (dans le sens ou il combat des horreurs réelles loin des invasions extraterrestres ou autres Dr Octopus), eh ben ça donne l’impression que ça se prend très au sérieux. Et du coup ce constat du vengeur qui combat les gros gros méchants cruels, ça donne une vision super simpliste du monde.
Oui si un proche se fait agresser, tu vas avoir envie que l’agresseur se fasse exploser la gueule. Et voir ça sur papier peut faire plaisir. Mais si tu es un proche de l’agresseur et que tu sais que c’est pas le pire des connards mais qu’il est…je sais pas…accro à la drogue et a besoin d’aide…ben ça te ferait chier que quelqu’un lui explose la gueule. Je ne dis aucunement que tout est excusable. Et là je parle d’une agression. Si c’est un meurtre sadique avec viol et torture, le mec aura beau être souffrant, ce sera beaucoup plus compliqué de se montrer compréhensif envers ses troubles mentaux^^
Mais justement le fait que le Punisher défonce toujours la gueule de personnages très très méchants et impardonnables, ça ressemble à une facilité scénaristique avec des persos manichéens histoire qu’on tolère ses agissements extrêmes qui seraient répréhensibles dans n’importe quel autre cas. Du coup ça se veut plus réaliste, noir, tragique et tout…mais ça reste un mec qui combat des gros méchants bien clichés qui cumulent toutes les tares pour que ce soit cool de le voir les éclater.
On en revient peut être encore une fois au fait que je cherche un truc trop réaliste, c’est ça ?
Je ne sais pas.
En tout cas, je me fiche un peu de cette éthique de papier. Je m’en balance même complètement.
Tout le taulé qu’il y a eu autour du film Batman VS Superman parce que Batman tue dans le film, alors qu’il ne tue jamais dans les comics. Et ben ça dépend dans quel comics en fait. Et moi qui aime les récits noirs, adultes et intenses, et ben c’est quand il tue que je le préfère…
Je n’ai rien contre les comics tout public où il n’y a pas de morts. Ça dépend comment c’est foutu. Si c’est du Loeb/Sale ça va me plaire. Par contre du mainstream où Wolverine sort ses griffes et se bastonne toutes les 3 vignettes sans qu’il y ait une goutte de sang, la je trouve ça con et infantile.
Non, vraiment, je préfère quand le sang coule.
Je suis partisan de la violence graphique pour une lecture adulte. C’est de la catharsis et c’est une lecture intense. Tout dépend du public et je pense qu’il faut mettre une balise « pour adulte » ou « pour public averti » dessus.
Maintenant, quand je lis que certains d’entre vous sont choqués ou dérangés par un personnage comme le Punisher, je trouve ça un peu pénible parce que, en définitive, il faut savoir prendre de la distance et se dire que ce n’est qu’un personnage de papier. Rien ni personne ne vous obligera à vous conduire comme lui si vous lisez ses aventures. pas plus, comme je le disais, que vous ne serez obligé de sauver la veuve et l’orphelin parce que vous lisez Daredevil ou que vous devrez lancer des toiles sur des buildings parce que vous lisez Spiderman.
Je ne me sens pas facho ou violent quand je lis un Punisher. Ce n’est qu’une lecture. Je n’ai pas cette culpabilité étrange qui semble vous gêner.
Je ne suis pas choqué ou offensé. C’est juste que je ne prends pas mon pied devant ce genre de spectacle, c’est tout. Si c’est du second degré couillon genre « the expendables » ça va me faire marrer. Le Punisher ça fait trop sérieux et du coup je trouve que ça se donne des airs de lecture adulte justement parce que ça saigne, ça défouraille, ça pue le sang et la sueur et c’est intense…mais au final je ne suis pas d’accord avec ce constat que tu fais que sang=adulte. Pour moi personnages très méchants stéréotypés explosés par un gros mec pas content = divertissement bas du front pour flatter nos instincts primaires. Mais attention hein, j’ai rien contre ça ! Sauf qu’entendre partout que c’est la quintessence du comics adulte…bah franchement je ne le ressens pas comme ça.
Et pour moi l’absence de sang sur les griffes de Wolverine c’est un détail. C’est comme l’absence de sang dans Tintin après qu’un mec se soit pris une balle. Je m’en fous, je sais que le public est plus jeune, je sais que le comics est sorti durant une période régulée par le CCA, je ne vais aucunement trouver ça infantile. Sauf si l’histoire est hyper conne. Mais ça peut être intelligent sur le fond sans la moindre goutte de sang.
« Sauf qu’entendre partout que c’est la quintessence du comics adulte…bah franchement je ne le ressens pas comme ça. »
Pour moi l’aspect « adulte » tant venté du Punisher d’Ennis réside plus dans l’histoire en elle-même et le propos (Nick Fury qui devient de plus en plus aigri et amer au fil des conflits, la difficulté de Castle à retrouver un mode de vie normal après avoir fait l’expérience de la guerre, l’évocation de la plupart des maux du 20ème siècle, etc…).
La violence sèche, l’atmosphère âpre, poisseuse et glauque, les trognes patibulaires de gangsters, tout ça ce sont des éléments narratifs annexes qui permettent d’établir un ton, en complément du récit pur, tel un épice saupoudré pour corser un plat.
Tout le monde peut utiliser ces éléments (violence, sang, sexe, etc…), pas mal de tâcherons des 90′, adeptes des aspects les plus superficiels du Grim N’ Gritty, en sont des preuves vivantes. Ce qui fait la différence c’est le talent d’un auteur comme Ennis et la manière dont il les utilise adroitement, de façon justifié, et sans que cela soit un programme plaqué systématiquement pour donner l’illusion d’une série mature.
Une véritable série mature, c’est celle qui l’est déjà à la base, et dont les « condiments » narratifs ne sont qu’une extension, un prolongement logique de la tournure choisie (l’analogie vaut ce qu’elle vaut mais je me comprend), alors qu’un scénariste plus maladroit cherchera à caser systématiquement de la violence et du sexe pour faire genre.
Quand je voit sa gestion de la guerre, du contexte historique et de la géopolitique, l’attention qu’il porte à la caractérisation des personnages, la construction narrative, les dialogues percutants et tout le reste, c’est véritablement là une série à destination d’un lectorat adulte, qui propose des éléments assez crus il est vrai mais aussi et surtout une réflection, un point de vue sur des drames à caractère universel, et non une série bas du front qui se contente de flatter les bas instincts d’un lecteur ado impressionable (ce qui correspond plus à certains arcs du Punisher d’avant Ennis, durant son pic de popularité entre 85 et 95, avec plusieurs titres consécutifs).
Je précise que je comprends bien le volet cathartique, la pulsion de vengeance assouvie par le Punisher qui nous venge des salauds. Mais pour moi c’est justement un instinct primaire, dépourvu d’éthique, bête et méchant, qu’on a certes en nous et qu’on peut prendre son pied à voir illustré sur papier mais est-ce adulte et intelligent ? Euh…bof. Justement c’est assez primitif.
Je ne veux pas donner l’impression que je suis moins primitif que vous en disant que je n’apprécie pas ça, hein^^ ça n’a rien à voir. J’apprécie de voir des films très cons. C’est pas un jugement de valeur, c’est juste que ça ne me plaît pas plus que ça, et que je ne vois pas ça comme un spectacle particulièrement adulte. Je n’associe pas la violence à un truc adulte. On évite de la montrer aux enfants certes, mais ce n’est pas synonyme de truc intelligent.
Alors je ne pense pas avoir dit que j’étais gêné… 🙂
Je crois aussi que ce ne sont que des personnages de papiers, tout à fait.
mais celui là parle à un aspect de ma personnalité sensibles sans doute à une certaine façon de « fantasmer » la justice…
Je préfère n’importe quel épisode du Punisher à un truc geignard qui victimise les criminels. ça par contre, ce sont des récits qui me gênent…
je ne me voile pas trop la face la dessus, voilà tout.
pour la violence graphique, je ne suis pas d’accord du tout.
l’hémoglobine, n’est pas un marqueur ni de qualité, ni de maturité, bien au contraire, je trouve ça assez tartignole et ridicule.
Bon après, oui quand on se coupe, on saigne et il ne faut pas que cela soit un tabou et il faut bien représenter les blessures, mais par exemple, y’ a pas récit plus bidon et creux que Wolverine The best there is dessiné par Jose Juan Ryp qui baigne de manière vomitive dans le b+.
Weapon X de Barry Smith est à mon sens un vrai récit mature qui n’en fait ni trop, ni trop peu.
L’article est sur Dexter qui m’a toujours fait marrer, justement. pour moi on est dans un monde pas réaliste ni sérieux (le gars qui a une baby sitter à domicile 24/24 qui ne soupçonne jamais rien). c’est gore mais assez « grand guignol » bien éloigné de récits du type « the Killing » je crois…
Ce n’est pas parce qu’il y a du sang que c’est adulte. C’est adulte parce que ça s’adresse à des adultes. Les runs du Punisher par Ennis, Aaron, Grant, et même Remender dans la dernière partie, c’est adulte parce que ça ne s’adresse pas à des enfants. Et inversement ça n’en fait pas des divertissements bas du front qu’est-ce que c’est aussi que cette manie de dire que les comics où il y a de la violence et du sang c’est pour les débiles qui se croient adultes ??? Ça c’est un leitmotiv qu’ont sorti les fans de mainstream (en inventant le terme « grimm’n gritty ») quand les comics hard-core ont commencé à ringardiser le genre super-héros.
Entant qu’adulte je ne prends du plaisir à lire que deux sortes d’histoire : Les récits universels de type Walt Disney, Astérix, Tintin, qui sont suffisamment élégants et profonds pour se lire à tout âge. ET les récits réservés aux adultes, plus graves, avec du sexe et de la violence, parfois. Surtout quand ça le justifie (et bien oui je trouve couillon de voir Wolverine trancher à tout-va sans une goutte de sang. Il n’avaient qu’à lui filer un autre pouvoir si c’était pour qu’il ne tue personne !!!). 😀
Pour revenir au Punisher d’Ennis, franchement je ne suis pas d’accord. C’est une lecture de très haut niveau, avec des personnages qui ne peuvent pas tomber dans l’archétype du gros méchant de pacotille. Ce sont des ordures humaines et crédibles, souvent terrifiantes, les mêmes que dans un Coppola, un Ferrara ou un Scorcese. Réalistes ? Grand dieu on s’en tape ! En tout cas c’est suffisamment bien écrit pour que ces personnages aient bien plus d’épaisseur et de crédibilité que dans la plupart des récits mainstream où le grand méchant veut conquérir le monde avec sa bite et son couteau !
« qu’est-ce que c’est aussi que cette manie de dire que les comics où il y a de la violence et du sang c’est pour les débiles qui se croient adultes ??? Ça c’est un leitmotiv qu’ont sorti les fans de mainstream (en inventant le terme « grimm’n gritty ») »
Bah non, parce que pour moi l’ultra violence c’est l’autre extrême du truc censuré par le CCA. Sauf que le truc censuré, il avait une excuse. Il était censuré ! Les histoires n’auraient jamais pu voir le jour s’il y avait eu du sang. Et Wolverine aurait du devenir Bruce Lee pour justifier l’absence de sang ? ça, ça s’appelle se plier à la censure en supprimant tout violence. Car de la violence sans hémoglobine c’est possible. Le simple fait que le mec se lance dans un combat avec des trucs coupants, ça le rend plus violent qu’un amateur de kung fu. Et Wolverine a déjà tué même si on ne voyait pas le sang. Pourquoi tu ne réclames pas du sang dans Tintin alors ? Il y a des couteaux, des pisolets, etc. Non pour moi c’est juste parce que la BD s’adresse à la jeunesse et qu’on ne pouvait pas tout montrer. Marvel n’allait pas écrire des récits sur les schtroumphs pour autant à cause de son impossibilité de montrer du sang, non ?
Alors que le grim n’ gritty c’est l’exagération, le plus sombre et dégueu que nécessaire que certains peuvent trouver déplaisant. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de place pour ça, mais exiger ça de tout récit et prétendre que le reste est infantile, c’est refuser les BD grand public pour des gens qui n’aiment pas forcément que ça baigne dans les tripes. Et c’est refuser la possibilité qu’on puisse raconter des histoires profondes adressées aux adultes sans violence. Et là, pas d’accord ! En plus tu ne vas pas faire comme si tu ignorais que le cul et le gore ça fait vendre. Tiens on parlait de Pirhana 3D, c’est super violent et plein de boobs, mais c’est très con non ? C’est fait pour être bas de plafond, mais ça reste bas de plafond quand même. Donc oui parfois violence et cul ça peut être débile. C’est pas fait pour les débiles, j’ai pas dit ça. J’ai bien dit qu’on peut apprécier un spectacle con même si on ne l’est pas forcément, mais le spectacle reste con !
Pour le Punisher je n’en ai sans doute pas lu assez mais le début du run de Ennis avec le russe à forte poitrine et un Castle qui fait exploser une ïle entière, j’ai vu ça comme un truc aussi con que le film « expendables ». Alors qu’on ne vienne pas me dire que c’est le comics adulte par excellence bien plus intelligent que tout le reste. Merde !
Il faut arrêter avec les superlatifs aussi. On peut dire qu’on aime sans dire que « c’est mieux que toute la production à chier des comics de tous les temps ». Oui ok chacun exprime son opinion comme il veut, mais on ne peut pas tomber d’accord dans la démesure.
Le Punisher ne me « choque » pas, mais c’est devenu une icône au même titre que Deadpool (pour des raisons différentes certes) et j’en ai marre d’entendre qu’il n’y a que ça de vrai, que le reste c’est de la merde parce que c’est pas assez couillu pour mettre du gore partout. Enfin merde, on n’a pas forcément envie que toutes les BD soient comme ça !
Après toi tu aimes ce que tu veux, hein.
« Pour le Punisher je n’en ai sans doute pas lu assez mais le début du run de Ennis avec le russe à forte poitrine et un Castle qui fait exploser une ïle entière, j’ai vu ça comme un truc aussi con que le film « expendables ». Alors qu’on ne vienne pas me dire que c’est le comics adulte par excellence bien plus intelligent que tout le reste. Merde ! »
Attention à ne pas faire l’amalgame entre les versions Marvel Knights et Max du Punisher selon Ennis. L’un est plus outrancier et orienté grand guignol (le russe version cyborg avec ses implant mammaires face à Spidey), tandis ce que l’autre est plus sombre, violent, sans concessions, et situé dans un monde sans super-héros. L’un est plus proche de l’aspect over the top que l’on peut retrouver dans Hitman, alors que l’aspect tragique et la dramaturgie plus prononcée de l’autre le rapproche des runs d’Ennis sur Preacher ou Hellblazer.
C’est très spécifique alors. On s’offusque que je critique le Punisher mais visiblement c’est un comics bien particulier d’un auteur bien particulier qu’on défend.
C’est juste que ça m’agace que ce perso soit porté aux nues sous prétexte que le gore c’est soi-disant plus adulte. On n’a pas tous les mêmes goûts et c’est pénible ce combat entre les amateurs de trash et les amateurs de soft. Dans les 2 catégories, on peut raconter un truc adulte intelligent ou un truc de merde. ça ne dépend pas du degré de violence ou de réalisme visuel pour moi. Même si évidemment ce sera dur de parler de certains sujets sans être un brin violent. Mais sans que ça justifie pour autant de la violence et du cul gratuit ultra racoleur.
C’est le principal problème que j’ai avec la violence. ça peut facilement se prétendre adulte (la BD, pas le lecteur ! Encore une fois, j’ai rien dit contre les lecteurs) sous prétexte que ça va loin dans la violence, alors que c’est parfois de la poudre aux yeux pour dissimuler un vide scénaristique ou une idée de fond complètement conne.
« C’est juste que ça m’agace que ce perso soit porté aux nues sous prétexte que le gore c’est soi-disant plus adulte. »
Personnellement, c’est Ennis et Aaron que je porte aux nues plutôt que le personnage, dont l’intérêt varie en fonction du scénariste. Tu parlais précédemment d’histoires primitives/bas du front, et dieux sait que le Punisher n’a pas été épargné dans ce domaine fut un temps, mais les meilleures périodes de sa série échappent justement à cet écueil.
Le Punisher n’a pas attendu Ennis pour avoir de bonnes histoires (Miller & co), mais l’ère Ennis semble avoir déclenché un déclic chez le lectorat, qui s’est rendu compte, pour peu que Castle soit traité intelligemment, qu’il peut très bien être un personnage profond et fascinant derrière son allure monolithique.