Captain Future (Captain Power)

SPECIAL GUEST : NORMAN T.RAY

Né en 1971, Pascal « Norman T. Ray » Béhem est passionné depuis son plus jeune âge par les univers imaginaires, notamment par la science-fiction et les super-héros. Entre 2013 et 2022 il rend hommage à ses passions à travers la trilogie de romans de super-héros SISTER LOVE ainsi que DIEUX ET AVATARS, R.V..
Rencontré par Bruce sur la chaîne, La TAVERNE DE LUG, il joue les guests pour parler d’un show culte des années La 5.

Je mentirais si je vous disais que revoir CAPTAIN POWER ET LES SOLDATS DU FUTUR n’a pas été quelquefois douloureux. Il en va ainsi dès que l’on revisite nos souvenirs d‘enfance. Mais pour les gens de notre génération, les quinquas, CAPTAIN POWER fait partie de ces étoiles filantes sur lesquelles on est tombé un beau jour de 1988, un peu par hasard, sur la défunte chaîne, la Cinq.

Au milieu des K2000, SUPERCOPTER, TONNERRE MÉCANIQUE et autres RIPTIDE et AUTOMAN, on trouvait cette série de science-fiction, pour enfants, mais pas que. Et c’est ce « mais pas que » qui causera sa perte. Mattel, qui produit la série à travers Landmark Entertainment Group, ne s’y retrouvera pas au final, surtout avec un budget qui avoisine un million de dollars par épisode, une campagne médiatique défavorable, et des ventes de jouet qui chutaient déjà avant la fin de la saison un…

Trop violente pour de nombreux parents, organisés en ligues militantes, et jugée trop enfantine pour des adultes, cette série pas tout à fait comme les autres ne connaitra pas de postérité. Enfin, presque pas…

Dans l’épisode L’ÉPREUVE (FINAL STAND), à 20 minutes et 48 secondes, le personnage de Tank révèle au Captain Power que « quand il s’est échappé de Babylon 5, il pensait avoir laissé son [ancienne] vie derrière lui ». Cet épisode, comme quatorze des vingt-deux épisodes de cette unique saison de CAPTAIN POWER, est écrit par Joseph Michael Straczynski.

Joe Michael Straczynski, ou « jms », surnom qu’il adopte dès l’antiquité des réseaux sociaux, vous le connaissez forcément, sans le connaître. Les gens de notre génération ont forcément été exposés à ses histoires. Depuis le premier scénario qu’il a vendu, pour LES MAÎTRES DE L’UNIVERS, il aura ègalement co-créé SHE-RA, PRINCESSE DU POUVOIR, et écrit pour THE REAL GHOSTBUSTERS et JAYCE ET LES CONQUÉRANTS DE LA LUMIÈRE.

Car jms a un rêve secret, une série de science-fiction ambitieuse où une station spatiale, Babylon 5, sera le point central d’une histoire à l’échelle galactique. CAPTAIN POWER est une série de transition pour lui, à plus d’un titre. C’est son premier contact avec le « live-action » après des années passées dans l’animation. Et c’est là qu’il va réunir autour de lui les collaborateurs qui vont l’aider dans cette nouvelle aventure :

  • Douglas Netter, producteur exécutif
  • John Copeland, producteur
  • Ron Thornton, superviseur des maquettes, et qui transitionnera bientôt vers les effets numériques
  • Larry DiTillio, scénariste (eux se connaissaient déjà depuis LES MAÎTRES DE L’UNIVERS)
  • John Iacovelli, chef décorateur

Sans ces personnes, pas de BABYLON 5, tout simplement. Ces gens resteront à ses côtés durant les cinq ans qu’il mettra à vendre la série, et durant toute sa production (sauf Larry DiTillio après la saison deux, car quel est l’utilité d’un « story editor » quand le créateur de la série se met à TOUT écrire ?).

Mais parlons de la série en elle-même. CAPTAIN POWER ET LES SOLDATS DU FUTUR présente l’avenir post-apocalyptique de 2147, où la Terre n’est plus qu’un champ de ruines, dévastée par les « Bio-Mechs », des soldats robotisés qui se sont rebellés contre les humains durant la « Guerre du Métal ». Le père de Jonathan Power, le héros, a eu le temps avant de mourir de concevoir des armures surpuissantes, mais à l’énergie limitée, qui sont portées par Power et quatre de ses alliés.
Peut-être l’aspect le plus mémorable de la série est ce « ptérodactyle robotique », Soaron (inspiré par le Sauron de Marvel ? l’histoire ne le dit pas explicitement, mais voir plus bas !).

Soaron ou Sauron

C’est un premier prototype de personnage entièrement numérique, qui interagit sur certains plans avec les acteurs. C’est forcément imparfait et rudimentaire aujourd’hui, mais à l’époque, cela faisait son petit effet ! Il est d’ailleurs rejoint en cours de série par une version terrestre, « Blastarr » (encore un super-vilain de chez Marvel ?).

L’écriture des scénarios, principalement due à jms et Larry DiTillio, aborde très volontairement des thématiques adultes, couplées à de nombreuses scènes d’action (dont les cinq minutes « obligatoires » où nos chères têtes blondes pouvaient, à loisir tirer, sur l’écran avec leur vaisseau sur les zones clignotantes, pour que des points d’affichent sur leur jouet !).

Blastarr ou Blastaar

Le régime de « Lord Dread » a des jeunesse « dreadiennes », la référence avec le drapeau rouge est plutôt transparente, et un des personnages principaux, Pilot, en a même fait partie. Parmi les humains, il y a la fois des résistants, et des collaborateurs. On trouve également des intrigues amoureuses, assez inhabituelles dans ce genre de programme.

Et à noter également que Dread, le « presque Vador » du programme, armure noire comprise, montre quelques failles d’humanité au cours de la série. Il devait, à la fin de la série, s’allier avec Power contre les machines ! Un personnage déjà beaucoup plus intéressant que les héros, et une préfiguration de ce que deviendront plusieurs des personnages de BABYLON 5 ! Certains voient aussi en Dread un troublant précurseur aux Borgs qui apparaîtront l’année suivante dans STAR TREK THE NEXT GENERATION.

Dread ou Borg

Et un coup de chapeau tout particulier aux cascadeurs dans les costumes de robots, qui ne déméritent pas dans l’inventivité des scènes où ils meurent en boucle ! Certaines scènes de combat, d’ailleurs, réapparaissent plusieurs fois dans la série, on reconnait facilement certaines cascades déjà vues auparavant.

Il y a bien une intrigue sous-jacente dans les épisodes, une technique que perfectionnera jms dans BABYLON 5. Ici c’est le projet « Nouvel Ordre » des ennemis robotiques, en quatre phases, qu’il faut comprendre puis empêcher. Et ils le feront finalement, à l’épisode 20. Or, il y a 22 épisodes dans la saison. Que raconte donc le dernier, en deux parties ?

Simplement, la revanche des méchants, et celle-ci se montrera particulièrement efficace. Elle entrainera, comble de l’horreur dans une série « pour enfants », la mort pure et simple d’un des cinq personnages principaux, qui se sacrifie pour les siens ! Une fin d’épisode choquante, le moment le plus émotionnel de la série, qui n’aura malheureusement jamais de suite. jms ne peut plus voir cet épisode sans pleurer, et on comprend pourquoi.

La saison deux, déjà partiellement écrite au moment de l’annulation, aurait dû suivre un Captain Power fou de rage, désireux de se venger, au point qu’il n’est plus vraiment le leader du groupe.

Il s’agit vraiment du dernier projet « pour enfants » de jms, qui n’aurait de toute façon pas pu participer à la saison deux, puisqu’il vient d’accepter un projet dont il rêve depuis longtemps également : la supervision de la troisième saison de la nouvelle version de THE TWILIGHT ZONE (diffusé en France, également sur la Cinq, sous le titre, non pas de la Quatrième, mais de LA CINQUIÈME DIMENSION !).

Captain Power Cast

Au niveau des acteurs un peu reconnaissables, nous avons en tête d’affiche Tim Dunigan. Celui qui fut presque « Futé » dans L’AGENCE TOUS RISQUES, rôle qu’il incarne dans l’épisode pilote (jugé trop jeune, il sera remplacé par Dirk Benedict), il incarnera également Davy Crockett dans une série Disney. Le massif Sven Ole-Thorsen apparaît régulièrement dans les films de son ami Arnold Schwarzenegger, c’est même lui qui a le plus souvent tourné avec Arnold finalement ! Jessica Steen, qui joue Jennifer « Pilot » Chase, sera également dans la série EARTH 2, et son rôle dans CAPTAIN POWER lui vaudra d’être choisie par Michael Bay pour incarner la pilote Jennifer… Watts dans ARMAGEDDON ! Maurice Dean Wint aura surtout été remarqué dans le film CUBE, et il incarnera un double maléfique de Robocop dans la mini-série « ROBOCOP : PRIME DIRECTIVES ! Graham Greene (DANSE AVEC LES LOUPS, UNE JOURNÉE EN ENFER) apparaît dans l’épisode WAR DOGS. Et David James Elliot, le futur interprète de la série JAG, joue un imposteur se faisant passer pour Captain Power !

La seule connexion réelle, niveau acteurs, entre CAPTAIN POWER et BABYLON 5 est Dylan Neal. Il interprète un jeune Jonathan Power dans les flash-backs du double épisode A SUMMONING OF THUNDER, et quinze ans plus tard il sera le héros du pilote avorté BABYLON 5: LEGEND OF THE RANGERS !

A SUMMONING OF THUNDER, LA RENCONTRE DES TITANS en français, partie 1 et 2, qui présente l’histoire passée de la série, est d’ailleurs sans doute le meilleur épisode. Avec le tout dernier, vous verrez plus bas pourquoi…

À noter pour les fans de comics qu’un épisode assez émouvant mettant en scène une artiste aveugle, est écrit par Marv Wolfman, et qu’une très courte série de comics CAPTAIN POWER a été produite par nul autre que Neal Adams, chez Continuity Comics ! Neal Adams, qui a aussi co-créé le Sauron de chez Marvel… Tiens tiens…

Captain Power Neal Adams.

Un mot sur les jouets de chez Mattel. Les figurines ont de toute évidence été conçues à part de la série. Non seulement il n’y a que des dessins sur les blisters, et aucune photo d’acteurs, mais les designs sont en plus différents ! Les deux vaisseaux permettent d’insérer un personnage dans le cockpit, et d’interagir, soit avec l’épisode du jour diffusé à la télévision, soit avec un autre vaisseau (selon un principe de laser tag). Il y a aussi trois cassettes VHS présentant des « missions » d’une dizaine de minutes. Le segment d’introduction est filmé avec les acteurs dans les décors de la série, et la mission en elle-même, vue de l’intérieur du cockpit, est en animation, visiblement effectuée en Asie car très « manga » dans l’esprit !

Ah oui, s’il vous prenait l’envie de tenter l’expérience avec des jouets d’occasion, inutile d’essayer sur une télévision non cathodique, cela ne fonctionnera pas ! Vous pouvez trouver plus de renseignements sur les jouets dans cette vidéo en anglais :

Il existe également un jeu vidéo sorti sur PC et Commodore 64.

Comment revoir la série ? Je n’ai pour ma part trouvé en zone 2 qu’un coffret DVD allemand, avec la piste originale anglaise, mais sans piste française ou sous-titre malheureusement, qui contient les 22 épisodes de la série mais aussi un « téléfilm » d’une heure et demie, CAPTAIN POWER THE BEGINNING, un remontage de la série fait en 1990. L’édition américaine contient apparemment un disque de bonus, mais celui-ci n’est pas repris dans l’édition allemande.

Gary Goddard, co-créateur de la série, a tenté de la relancer dès 2012 avec un projet nommé CAPTAIN POWER: PHOENIX RISING, pour lequel il n’existe à ce jour qu’un court « teaser ».

En bref, CAPTAIN POWER ET LES SOLDATS DU FUTUR est une série qui a annoncé certaines tendances à venir. Le développement des effets numériques, une science-fiction un peu plus « adulte » et prise au sérieux, l’arc sur de multiples épisodes… Tout cela se trouvait déjà dans CAPTAIN POWER dès 1987.

Bref, une étoile filante dans le ciel de notre enfance, qui a finalement pu poser pas mal de jalons pour l’avenir. À méditer, car tout échec qu’elle fut, elle engendra un héritage des plus conséquents ! POWER ON !

Captain Power Vaisseau

29 comments

  • JB  

    Bienvenue et merci pour cette découverte et la présentation des coulisses de la série et de ses produits dérivés ! Je n’ai aucun souvenir de cette série (bon, j’ai une excuse, j’avais 7-8 ans) mais si visuellement ça ressemble aux séries Super Sentai qui allaient envahir la TV la décennie suivante, l’écriture semble très travaillé (un must avec JMS).
    Un peu trop d’avance ? La relation prévue entre Dread et les héros me rappelle furieusement celle entre les héros de Farscape et Scorpius, dont le design est d’ailleurs très proche de celui de Dread…
    Les séries de JMS ont souvent le malheur d’avoir une première saison « de préparation », souvent moins intéressante que la suite. Qui sait ce qu’aurait donné Captain Power sur la durée.
    Sinon, le fan de B5 en moi objecte à la mention de la station en 2140, mais je me demande si Tank est un proto-Garibaldi…

    • Norman T. RAY  

      De rien ! La station Babylon 5 mentionnée dans Captain Power est de toute évidence très différente, puisqu’on y cconçoit des super-soldats génétiquement modifiés, dont Tank fait partie. Et le fait qu’il ait dû s’en échapper suggère que les sujets n’étaient pas tous hyper volontaires 🙂

  • JeanSeb  

    Gros fan de JMS et nostalgique de cette série que je n’ai jamais en entier à l’époque mais dont j’entends parler à chaque fois que je me penche sur la vie et l’oeuvre de l’auteur (dans son autobiographie notamment), j’avais trouvé il y a quelques années, de manière absolument pas légale, l’intégrale en VO, dans une très faible définition, façon VHS baveuse…
    Le fichier dormait depuis sur un disque dur externe jusqu’à ce qu’au début de l’été, ayant besoin d’espace je me dise « bon, tu te l’es pas matée jusqu’à présent, tu ne le feras sûrement jamais » et supprime tout ça…
    Et voilà que je regrette FORT à la lecture de cet article. Bref, admirable JMS, nos chemins se croiseront de nouveau un jour.

    • Norman T. RAY  

      Arf, en effet ! Maintenanr ça reste une série pour enfants avec une pincée de maturité, donc avec le c… entre deux chaises. Babylon 5 reste l’accomplissement majeur de jms.

  • Ben Wawe  

    Bonjour ! Je ne connaissais pas la série et je ne suis pas fan de JMS, mais quelle découverte, merci !

    • Norman T. RAY  

      De rien, avec plaisir 🙂

  • Ollieno  

    intéressant …

    à l’époque je ne regardais plus ou que peu la télé (et surtout pas les programmes jeunesse – occupé que j’étais sur d’autres activités)…

    Mais j’avais acheté à leur sortie 2 issues du Captain Power de Continuity comics… Because Neal Adams..

    mais quelle fut ma déception à la lecture très moyenne de la série.. et jamais je n’avais fait de rapprochement avec une série télé …

    je vais aller ressortir ces 2 comics et regarder si j’ai loupé une info dans un coin à l’époque…

    JMS ca reste à petit dose, (B5 est sympa, les 4 premières saisons, (et oublions les téléfilms ^^)) , et coté Comics il y a du bon, et du .. moins bon, voir très lent, à toujours raconter peu ou prou la même histoire…

    • JB  

      Babylon 5 : Thirdspace est assez marrant avec son idée de B5 vs les anciens dieux de Lovecraft.

    • Norman T. RAY  

      Oui, la cinquième saison de Babylon 5 est à bien des égards un bonus un peu inutile. Babylon 5 ne devait pas survivre à sa quatrième saison à l’origine, tout simplement parce que son diffuseur (Prime Time Entertainment Network) s’arrêtait. En dernière minute la série a été repêchée pour une saison 5 sur la chaine TNT, mais jms avait clôturé les intrigues principales en saison 4.

      Les téléfilms ont en effet prouvé qu’il n’y avait pas grand-chose dans cet univers en dehors de l’intrigue principale, même si oui, j’aime bien Thirdspace aussi :).

      jms est in véritable artiste, donc évidemment il raconte toujours la même histoire, la quête des origines, en particulier, l’obsède. « On aurait dit un hasard mais non en fait » est un de ses clichés personnels. Et puis Sins Past… 🙂

  • Zacky  

    Tous les articles de la semaine sont passionnants ! Bravo.

    • Norman T. RAY  

      Merciiiii 🙂 Nous sommes de simples invités, on se donne à fond 🙂

  • JP Nguyen  

    C’est une série dont je n’ai vu que des tout petits bouts d’épisode et que je connais surtout à travers les jouets. Un pote avait les figurines de Hawk Masterson et Tank Ellis et du chef des méchants (Biotron en VF, j’ai du aller chercher sur Wikipedia)
    On jouait à la baston en les mélangeant avec les GI Joe même si je crois que l’échelle ne correspondait pas tout à fait.
    Et puis, il y avait les pubs TV pour les méchants qu’on n’avait pas : Sauron « foudre des airs », Tyrasson « terreur terrestre » (j’ignorais que c’était Blastarr en VO)
    Je n’ai jamais eu les jouets interfactifs comme le vaisseau.
    Vers la même époque, il y avait un dessin animé, « Sab Rider », qui proposait aussi un jeu interactif de tir avec un véhicule…

    • Norman T. RAY  

      Donc tu me confirmes que les jouets sont bien sortis en France ? Je ne les ai jamais vus ! Incroyable ! 🙂

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Norman.

    Ah les années 80 … mon foyer ne captait que 3 chaines à l’époque (trop proche d’un pays étranger, véridique et zone montagneuse). Donc je n’ai jamais vu une seule image de la 5 (ni de la 6, ni de C+).

    Je découvre donc cette série et le marchandising (très bonne idée d’en faire un focus) autour grâce à ton article. Belle prose. Bruce a bien fait de te demander d’intervenir.

    Les liens avec BABYLON5 ont du faire plaisir à JB. J’avais adoré la première saison que je m’étais procuré en DVD. Et je suis plutôt preneur des scénarii de JMS, surtout son AMAZING SPIDER-MAN et MIDNIGHT NATION. Je recommande aussi SENSE 8 et plus surprenant il a écrit le scénario de THE CHANGELING (L’Échange en VF) mis en scène par Clint Eastwood.

    • Norman T. RAY  

      Merci beaucoup, tes compliments me font rougir 🙂 .

      Midnight Nation est excellent en effet.

      The Changeling lui a sauvé la vie. Lui qui était habitué aux cachets de série télé, il a découvert, tout d’un coup, les cachets du cinéma, qui lui ont permis définitivement de le sortir de la pauvreté, et de l’aider à respecter la proimesse qu’il avait fait à son ex-femme, Katryn Drennan, qu’elle n’aurait jamais à travailler de sa vie, bien qu’ils soient, à l’époque, bel et bien divorcés (en gros, il avait leurs deux crédit de maison sur le dos).

      L’histoire de The Changeling l’obsédait depuis de nombreuses années, longtemps il ne s’est pas senti légitime pour raconter cette histoire (c’est à la base une histoire vraie), et puis un jour il a trouvé la force.Et Clint Eastwood s’est montré intéressé. Durant leurs premières réunions, jms s’est attendu à recevoir de nombreuses notes pour modifier le scénario, et Eastwood a juste dit : « non, on ne modifie rien, on le filme tel qu’il est écrit », ce qui est quasiment du jamais vu ! (source : la biographie de jms, « Becoming Superman »).

      • Fletcher Arrowsmith  

        Merci pour ces informations sur JMS et The Changeling. Passionnant. J’ai vu le film à la naissance de mon fils. Sitôt terminé nous sommes allés voir si il était toujours dans son lit. Ce fut la première fois que je me suis dit qu’une oeuvre ne fait pas le même effet selon l’âge que l’on a et le vécu. Gros souvenir émotionnel.

  • Jyrille  

    Bienvenue Norman T Ray ! Et un énorme merci pour ça car j’avais totalement oublié cette série, or, en voyant les images postées par Bruce lors du teaser sur FB, ça m’est revenu en mémoire. J’avais adoré ça à l’époque, mais je serais bien incapable de me souvenir d’un seul épisode. Même les acteurs semblent ne plus apparaître par la suite.

    En revoyant la bande annonce en vidéo, on voit bien ce que cela doit aux Power Rangers et autres séries japonaises comme X-Or (j’ai oublié le nom de ce type d’histoire, où des équipes se transformant en guerriers en armure combattent des aliens, ce qui est finalement un peu le précepte de Goldorak aussi). Dread semble également être sorti de San Ku Kai ou Goldorak. Par contre l’imagerie post apo fait immédiatement penser à Terminator je trouve.

    J’apprends ainsi plein de choses avec étonnement : JMS en est l’instigateur et cela a un lien avec BABYLON 5 ! Je n’ai malheureusement jamais regardé cette dernière, cela viendra peut-être.

    L’image de Soaron notamment m’a marqué sans que je m’en souvienne. Comme tu le dis : « C’est un premier prototype de personnage entièrement numérique, qui interagit sur certains plans avec les acteurs. C’est forcément imparfait et rudimentaire aujourd’hui, mais à l’époque, cela faisait son petit effet ! »

    Je me souviens aussi vaguement de LA CINQUIEME DIMENSION, je crois que je trouvais ça pas terrible par rapport aux vieux épisodes des années 60. Par contre je ne me souvenais pas des jouets et n’avait aucune idée qu’un comics existait. Je suis encore épaté par le lien entre la télé cathodique et les jouets. C’était très innovant et même un peu angoissant quand on y pense.

    Bravo et merci pour cette madeleine que j’avais totalement supprimé de mon esprit avant d’en revoir des images.

    • Norman T. RAY  

      Oui, je pense que beaucoup de personnes sont comme toi, (ou moi) peut-être ont-elles vues 2-3 épisodes à l’époque, et l’ont-elles occultées dans leur mémoire, assez distinctive pour être remémorée quand quelqu’un en parle, et pas assez remarquable pour générée un souvenir sur ses propres mérites.

      Oui, l’imagerie post-apo, et le fait que les adversaires sont des robots, fait forcément penser à Terminator, qui est sorti deux ans avant.

      Pour la Cinquième Dimension, oui, c’est vrai que c’était globalemetn nul, surtout par rapport à la série originale.jms n’intervient que durant la troisième saison, je ne sais même pas si j’ai vu épisode écrit par jms à l’époque. En tout cas, aucun épisode ne ressort pour moi du lot, sur ceux que j’ai vu sur La Cinq.

      Pour l’anecdote, le jeune jms écrivait des nouvelles, et en avait fait imprimer quelques exemplaires. il tenta d’en vendre lors d’une réunion d’auteurs. Un homme s’assit à un moment donné à côté de lui, lit 2-3 nouvelles, et lui donna quelques conseils avant de partir. Cet homme, il l’apprit ensuite, était Rod Serling ! Des années plus tard il aura l’occasion d’associer son nom à Rod Serling pour la réécriture d’un épisode de La Cinquième Dimension !

      • Jyrille  

        Merci pour ton retour et la super anecdote !

  • Présence  

    Bienvenue Nroman T. Ray.

    Une série dont je n’ai jamais entendu parler : merci pour cette découverte.

    Dont les cinq minutes obligatoires où nos chères têtes blondes pouvaient, à loisir tirer, sur l’écran avec leur vaisseau sur les zones clignotantes, pour que des points d’affichent sur leur jouet ! – Belle idée marketing : je suis sûr que si j’avais eu le bon âge, j’aurais totalement succombé à ce dispositif.

    Neal Adams & Continuity Comics : un véritable supplice de Tantale à l’époque, car très difficile à trouver, impossible de prévoir leur sortie du fait d’une publication erratique, et des scénarios (comme tu l’écris) à la qualité très incertaine.

    • Norman T. RAY  

      Apparemment, le fait de tirer sur les zones clignotantes dans la série marchait très mal. il n’y avait pas vraiment eu de concertation entre les équipes techniques et celles de la série. Les zomes à atteindre étaient trop petites sur un écran télévisé. Cela marchait apparemment beaucoup mieux avec les cassettes VHS fournies avec les jouets, ou vendues à part. À chaque fois, c’était une « mission » animée comme un manga, et les zones « clignotantes » réagissaient beaucoup mieux avec les jouets.

  • Bruce lit  

    Merci Norman,
    Je garde un bon souvenir de notre conversation dans un bar et de t’avoir lancé sur cette série que je voulais voir figurer depuis longtemps sur le site ?
    Pourquoi ? Même ado, je n’aimais pas l’idée de tirer sur ma télé et ne arde aucun souvenir de la série. CA passait sur la 5 et tout était bling bling. Je n’avais même aucun souvenir du générique.
    Mais je possédais tous les jouets qui me permettait de les utiliser en substitut des chevaliers du zodiaque.
    Je connais désormais toute l’ambition derrière tout ça, même si je ne les reverrai jamais pas plus que BABYLON 5.
    Merci pour le tour du proprio en tout cas. Et reviens quand tu veux !

    • Norman T. RAY  

      Merci Bruce, cela me touche énormément 🙂

  • Sébastien Zaaf  

    Bonjour et merci de cet article qui me fait découvrir une série que je ne connais absolument pas. Et pourtant je passais à l’époque une bonne partie de mon temps à dévorer les programmes de la 5 entre séries américaines, allemandes, films d’horreur, nanars et post apos italiens. Le truc de tirer sur la télé avec les vaisseaux me dit vaguement quelque chose. Peut être des pubs. Je savais que JMS avait « traîné » à la télé avec Babylon5 (à quand sur Prime en France…) mais je ne savais pas du tout pour les animations. Je crois même que pour la série Netflix The Toys that made us son nom n’est pas cité quand ils parlent de She-Ra ou alors j’ai oublié. Ton article me rend curieux de découvrir cet ovni à côté duquel je suis passé. Mais ça n’a pas l’air simple à trouver si j’ai compris.

    • Norman T. RAY  

      À l’époque, Ed Sheimer s’attribuait touite la paternité des créations dans ses séries, mais She-Ra sembe bien avoir été créée contractuellement par jms et Larry DiTillio. Cet imbroglio légal est d’ailleurs une des raisons pour laquelle jms est parti de Filmation. Ce ne sera pas la première fois que jms partira d’un emploi à cause de raisons « éthiques », ce qui le rend en même temps assez sympathique créativement parlant, et également inemployable par des producteurs « interventionnistes », et soyons clair, beaucoup le sont !

      Pour découvrir la série, les DVD allemands te tendent les bras, ils coûtent à peu près 25€ pour l’instant, mais bon… 🙂

  • Doop O'Malley  

    Hey Norman ! Merci pour cet article ! J’avais vu la série à la télé et quelques images m’avaient marqué à l’époque

    • Norman T. RAY  

      Oui, moi c’est pareil, je ne l’ai vue qu’une fois, mais des éléments me sont restés en tête malgré la briéveté de la série, que je n’avais même pas vue en entier !

  • Baptiste  

    Merci pour l article Norman, cela remonte à la surface quelques très lointains souvenirs de cette série. Je me souviens un peu des jouets et je tirais sur ma télé avec mon véhicule Sabrider.

    Concernant JMS, j aimais beaucoup Babylon 5 et je l ai vu arriver dans les monde des comics avec Rising Stars, puis la gamme Suprême chez Marvel. Ça avait été une grand claque pour l ado que j étais à l époque. Mais JMS avait le gros défaut de ne jamais terminer ces intrigues.

    • Norman T. RAY  

      Babylon 5 est juste ma série préférée, je l’adoooore. Connaissant maintenant son amour des comics dès son plus jeune âge, il est d’ailleurs étonnant qu’il n’ait pas tenté d’écrire pour ce medium avant un âge assez avancé (même s’il avait écrit par exemple les comics Captain Power).

      Midnight Nation au moins avait eu une fin? Je crois que je n’ai même jamais lu la fin de Rising Stars, parue bien bien plus tard. 🙂

      J’aime bien jms en comics, mais pour moi il a besoin d’acteurs « live » pour déclamer ses textes. Je n’ai jamais retrouvé dans ses BD l’intensité des meilleurs épisodes de Babylon 5 par exemple.

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