PERDU DANS LA DIMENSION Z de Rick Remender et John Romita Jr
Un article de BRUCE LIT
VO : Marvel Comics
VF : Panini
Des spoilers mineurs arriveront à la vitesse d’un frisbee tout au long de l’article.

Une incursion mature et violente dans l’univers de Captain America
©Marvel Comics
PERDU DANS LA DIMMENSION Z est un récit complet en 10 épisodes scénarisé par Rick Remender et dessiné par JrJr. IL y a du lourd à l’encrage et aux couleurs avec des artistes de la trempe de Klaus Janson, Tom Palmer ou Lee Looughridge.
Il s’agit d’un récit autonome qui peut s’apprécier sans aucune notion de continuité du personnage de Captain America.
C’était il y a déjà 12 ans ! Le petit Rick Remender, encore inconscient qu’il deviendrait un scénariste majeur de sa génération, rentrait dans les chaussures d’Ed Brubaker sur le titre Captain America, une série sur laquelle il aura régné 7 ans. 7 ans où Brubaker imposera une vision d’auteur quand la politique Marvel demeure encore aujourd’hui de multiplier les intérims.

L’invention de la solitude
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Remender opte alors pour le contrepied total de ce que Brubaker proposait : loin des intrigues réalistes et géopolitiques de ce que Steve Rogers aura vécues pendant ce septennat, voilà un récit de science fiction ultra-violent avec un hommage appuyé au run de Jack Kirby sur le personnage.
Voilà donc que Captain America se retrouve coincé par Arnim Zola, le scientifique fou, dans une dimension où sans amis, sans Avengers et sans pouvoirs, il va devoir survivre infecté par un virus et un enfant à élever : celui de Zola qu’il a kidnappé afin d’éviter qu’il ne devienne un tyran mégalomane.
S’ensuit alors une quinzaine d’années où Steve Rogers plus proche du clochard céleste que de l’icône américaine va aimer ce enfant comme son fils avant qu’un ultime rebondissement les force à s’affronter dans une baston sanglante.
En parcourant les pages de PERDU DANS LA DIMENSION Z, le lecteur ressent une profonde émotion : alors que Marvel recommençait à dégainer des events et crossover où ses héros passaient le bac…à sable, cette histoire de Captain America a une tonalité indéniablement adulte qui pourrait être au personnage de Steve Rogers ce que fut en son temps MAN WITHOUT FEAR pour Daredevil.

Probablement les voisins de paliers de la famille Murdock…
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BIen entendu, les dessins de JrJr n’y sont pas étrangers. Le voilà très impliqué (ce qu’il ne sera pas pour Avengers Vs Xmen par hasard), obsédé par l’héritage Kirby tout en y apportant son infatigable énergie et la violence graphique à peine moindre de ce qu’il proposait sur KICKASS. ; PERDU DANS LA DIMENSION Z propose aussi de longs flashbacks de l’enfance de Cap’ avec des enfants qui se font impitoyablement tabasser.
PERDU DANS LA DIMENSION Z est dessiné comme un long match de boxe où notre héros n’a plus assez de corps pour accuser les coups, les fractures et les hémorragies internes et externes que lui impose Remender. Une autre similitude avec Daredevil : la résilience face à un père alcoolique et le Never Give Up qui pousse Steve Rogers à se relever encore et encore.

Un voyage éprouvant pour Steve Rogers.
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Jamais Captain America n’aura autant souffert dans sa chair et dans son âme. Le récit le montre tout en contrôle, une posture quasiment professionnelle, qui l’empêche de céder à une pure panique : celle d’être totalement perdu dans un monde peuplé de mutés où son costume en miettes et son drapeau étoilés ne signifient rien.
Son optimisme à toute épreuve tourne parfois au déni et Remender se heurte très vite à la difficulté à écrire ce personnage à la résilience admirable mais pour lequel il n’y a pas grand chose à approfondir. Sans doute une raison pour laquelle, il le châtie impitoyablement, comme un créateur qui viendrait maltraiter un personnage qui ne lui donnerait pas entière satisfaction.
PERDU DANS LA DIMENSION Z annonce aussi les obsessions de Remender pour ses œuvres à venir : des personnages en miettes (son Punisher ou le clochard de THE SCUMBAG) tentent de faire œuvre utile dans un monde qui les a brisés (tout DEADLY CLASS ne parle que de ça) tandis que leur éducation est remise en cause par des enfants qui ont le potentiel de devenir de vrais dangers publics. Ici le petit Ian est appelé à devenir un tyran comme Evan, le successeur d’Apocalypse chez les Uncanny Avengers,
Les héros de Remender doivent trouver en eux la force de remettre des déviants sur le droit chemin dans des affrontements tragiques oedipiens comme celui où Wolverine est forcé de tuer son propre fils devenu psychopathe alpha dans Uncanny Avengers. Voilà tout ce que doit traverser Captain America dans un récit qui en rappelle un autre : celui où Scott Summers des X-Men prenait enfin le temps d’élever son fils handicapé dans une autre dimension.

J’accuse Captain America de ne pas aimer Zola !
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Cette déconstruction d’un personnage monolithique permet à Remender de disserter sur son thème favori : les valeurs et l’éducation à transmettre à nos rejetons quand bien même, le monde dans lequel nous les élevons s’écroule de part en part. Un raccord avec le PREACHER de Garth Ennis où John Custer faisait promettre à son fils d’être un mec bien, vu toutes les raclures environnantes.
Seulement voilà, tout ça est très (très répétitif) et malgré tous leurs efforts, Remender et JrJr ne parviennent pas à solidifier à donner à Ian une présence physique ou une personnalité suffisamment consistante pour s’y attacher. C’est aussi le cas des adversaires de Cap’, des mutés insipides dont le lecteur se fout éperdument et il faut attendre l’arrivée de la fille d’Arnim de Zola, la troublante Jet Black pour que cette distribution très réduite permette enfin des interactions et des effets miroirs entre les personnages.

Jet Black, un personnage Kirbyesque qui relance le récit
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Une histoire majeure pour Captain America qui comme souvent chez Remender pousse le personnage dans ses retranchements mais qui, Marvel oblige, ne peut pas aller aussi loin qu’il le voudrait. Le retour au statu quo rappellera à quel point la question de la filiation que ce soit chez DC avec Batman ou chez Marvel est toujours limitée avec des enfants qui ne peuvent pas grandir pour ne pas faire vieillir des personnages emblématiques. Remender se heurtera aux mêmes impasses après le mariage entre Havok et LA GUEPE que tout le monde a déjà oublié et quittera la maison des idées après le foutoir épouvantable d’AXIS dont la thématique sera…les effets miroirs.
Malgré des trous d’air et une absence d’enjeux forts dans sa narration, PERDU DANS LA DIMENSION Z fascine quant à l’architecture balbutiante des univers de Rick Remender. Même en deçà du niveau qu’il atteindra par la suite, son écriture était largement supérieure que tous les tacherons employés par Marvel depuis.

Le fils de Steve Rogers ne brille pas par son charisme.
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J’avais fait l’impasse là-dessus, Romita me semblant pas trop à son affaire, à l’époque. les planches que tu montres me semblent plus intéressantes que ce que je craignais, tiens…
Il a déjà pas mal de bouteille Remeder quand il débarque sur Cap Am …. (Que la marvel lui refile car il a le vent en poupe).
Ce run est un hommage au King, autant dans la dimension Z , que le passé de Cap dans le Bowery …
Et ce n’est que ca.. un moment pop-corn agréable, mais pas inoubliable.
Ils avaient du monde Marvel. Aaron m’avait dit à Angoulême qu’à l’époque il avait pitché pour reprendre le titre.
Oui Remender était déjà reconnu: Punisher c’etait avant par exemple. Il a d’ailleurs hérité d’une série Avengers lancée en grande pompe car il était unauteur reconnu aprés Uncanny Xforce surtout.
Mon divorce avec Marvel étant déjà bien avancé à cette époque, je connais tous ces bouquins mais n’ai pas prêté attention à quand est sorti quoi.
Merci pour ces rappels.
Ian grandit que ce soit durant les 10 ans de cet arc mais encore plus aprés. Il est revenu dans le run de Colin Kelly et Jackson Lanzing.
L’acoolisme du père de Steve Rogers était au centre d’un épisode d’Iron Man periode O’Neil où Cap retrouve Tony alccolique.
Alors moi je trouve que c’est la parrtie la plus faible du run mais qui se révèle indispensable. Elle parait trop longue à la lecture de l’arc mais le pay-off du run fait qu’on comprend la durée de l’arc.
Aprés deconstruction d’un personnage Monolitique.. on dit ca avec Born again, avec Brubaker.. beaucoup avec Englehart, Dematteis et parfois Waid.. j ai lu ici sur la séroe Marvel Knights.. moi je rajouterai Gerber, Priest, Spencer, Colin/Lanzing.. les américains te diront Gruenwald.. bon ca commence à faire beaucoup.. tu en trouveras moins pour pas mal de X-Men.. Lis plus de Captain America plutôt tu verras que tu te fais une fausse image.
Rien que l agonie, la torture mentale et physique.. tu la retrouve ailleurs. Moins physique car l’époque avec Dematteis par exemple. non tu te méprends
Alors moi je trouve que Ian Zola est intéressant mais plus tard dans le run. C est une sorte de Damian Wayne.. qui fait équipe avec Sam un peu en miroir du Batman & Robin période mort de Bruce Wayne.
C’est Jet qui a été abandonnée à la fin du run (assez abrupte puisqu’il lance un subpolt qu’il ne finira pas et que Spencer modifiera).
« Colin Kelly et Jackson Lanzing. » Qui sont ces gens ? 😉
« Lis plus de Captain America plutôt tu verras que tu te fais une fausse image. » Il est vrai que le personnage ne m’a jamais vraiment intéressé. J’ai lu quelques classiques de lui mais je suis désormais plus intéressé par les signatures, depuis Garth Ennis sur le Punisher en 2001.
Ceci dit, je suis quasiment certain que Steve ne prend pas de telles raclées ailleurs, si ?
Non. Peut-être le run de Dematteis avec les arcs Viper, Zemo puis Skull mais c’est début 80 donc c est moins graphique comme Avengers Under Siege ou des Kirby. En général c est ^plus moral comme chez Brubaker (qui fait auteur oui mais dans la ligne du titre, il ne le révolutionne pas, il aime ce titre, le connait et il se coule dedans avec ces propres obsessions mais Gerber, Englehart ou Dematteis faisaient de même).
Mais en tout cas finis le run pour juger un peu plus de Ian Zola. Là tu juges en ayant lu le premier chapitre du livre.
Et je t’invite évidemment à lire des signatures avant tout mais il y en a d’autres dans le passé et même Spencer qui lui aussi met pas mal de ses obsessions dans le titres (comme tous les auteurs). Aprés Spencer je te conseillerais pas car je ne trouve pas que ce soit assez abouti même si certains te parleront de Waid et Samnee (pour moi Waid fait quand même un gros remake d’anciens arcs à lui).
« « Colin Kelly et Jackson Lanzing. » Qui sont ces gens ? 😉 »
Deux scénaristes qui bossent en binomes.
Alors ils ont pas accouché de chef d’oeuvres mais ils font du super-héros classique avec toujours un zeste d’autre chose. ca passe ou pas. Ce sont des auteurs que je lis quand le sujet m’interesse car ils progressent. A voir jusqu’où.
Je conseille leur run sur Captain America: Sentinel of Liberty qui est trés sympa pour ceux qui peuvent lire du super-héros classique, Thunderbolts (2 mini séries un peu dans la même veine) et Outsiders qui mêle la mythologie Planetary avec le DC universe de manière intéressante (evidemment pas au niveau de Ellis). Alors on est pas au niveau des grandes œuvres de Ennis, Brubaker, Remender, on est d’accord mais je trouve qu’ilspeuvent faire des choses intéressantes plus dans un style Abnett et Lanning quoi (sans égaler leurs grandes réussites).
Ah mais j’ai tout lu ! De Nuke au vieillissement.
J’avais adoré la suite par Nick Spencer dont la fin est hélas salopée par cette merde de SECRET EMPIRE. La routine, quoi…
J’avais bien aimé aussi le Captain America & the Falcon de Priest ! Dommage que la série n’ait pas été complètement publiée en VF
Surtout que la partie publiée est la moins réussie.
Le premier arc, Sears ne tient pas compte du script de Priest et rend donc l’intrigue moins fluide et moins compréhensible. Le deuxième arc est impacté par Disassembled et met en l’air les projets de Priest.
Mais je l’ai relu et c’est une série qui était aussi trés intéressante (plus que la série Marvel knights mais elle aussi a connu tellement d interventionnisme éditorial qu on ne peut pas juger les auteurs.. sauf Kirkman et c est pas terrible)
Et pour le coup, dans la partie inédite en VF, j’ai le souvenirs de quelques visuels vraiment horrifiques de MODOK (apparition à travers une série d’écrans TV)
Oui Joe Bennet était parti sur un Modok horrifique tu as une image sur ma review de la série ici
https://forum-comics.forumactif.com/t12321-chroniques-de-oldies-marvel#363811
Dans les pères alcoolos indignes, on compte également celui de Flash Thompson (déjà en continuité dans le Spidey de DeMatteis, mais repris à plusieurs reprises dans le run de Remender sur Venom.) Un élément qui parle à l’auteur dans le background d’un personnage ?
Merci pour ce passage en revue. Pas lu depuis un moment, j’ai seulement le souvenir d’un run qui m’avait paru long et (surtout) lent, et je trouve que dessiner les gosses n’a jamais été le fort de JR Jr.
L’histoire en elle-même m’avait évoqué plusieurs chose : Cap déplacé dans une dimension apocalyptique ressemble à une nouvelle version de l’affrontement Cap/Korvac durant le run de Waid et le tandem héros/enfant sous sa garde fait penser à une variation sur Lone Wolf and Cub, avec peu avant ce Cap le voyage de Cable et Hope à travers le temps.
Oui à tout ça + comme je l’ai mis dans l’article : « L’appel du futur » de Lobdell et Ha.
Les gosses par JrJr : -Gasp ! Et le petit Lance, dans DD ?
Surtout mémorable pour l’écriture et son regard vide après le cours sur la Bombe. Tiens, je me demande si on l’a revu, le petit Lance. Les pages de Romita semblaient insister sur la contamination radioactive du gant de son père sur le gosse…
A ma connaissance, non.
Dans le run de Zdarsky
Triste, il n’est donc jamais réapparu ^^
Si c était intéressant d’ailleurs. Peut-être une des utilisations les plus juste de Bullet depuis Nocenti.
Ilest aussi dans une mini Bullseyes mais je ne sais plus trop ce qui s’y passe.
Taquinerie, bien entendu. Rien ne s’oublie dans les comics (et puis, le RCM Daredevil avait été une claque quand je l’ai découvert !). Bullet, il me semble qu’on l’avait revu chez Chichester, mais peu depuis.
Oui pour un épisode lié au Kingpin. Mais il est revenu dans ‘autres séries comme celle sur Bullsyes dont je parlais et Marvel Knights (Dixon) il me semble
Ce run n’existe pas (pour moi)
Il y a aussi les épisodes de POWER PACK avec les Xmen, non ?
Uncanny 295
Claremont avait d’ailleurs dit, si j’avais demandé à JR Jr à priori, je n’aurais pas fait cet épisode avec lui, car il déteste dessiner les enfants.
Si je comprends bien, c’est un des premiers travaux de Remender ? Ca a 15 ans ? Je dois dire que les scans montrent un JRJr en forme et ton article, qui fournit une excellente analyse, donne envie d’essayer. Mais comme je n’achète presque plus rien, je fais l’impasse. Je note dans un coin, merci pour le tour de manège chef !
Non pas un des premiers. C est avec Uncanny Avengers ces deux derniers travaux chez Marvel. Il partira « en cours de route » avec Secret Wars alors qu’il avait des subplots sur ces deux séries. (Infiltration par Hydra de toutes les organisations dont les equipes superhéroique dans CaptainAmerica; Les histoires avec le grand evolutionnaire dans Uncanny Avengers)
Il me semble que Fear Agent, The End League ou encore Strange Girl (une jeune femme restée sur l’Enfer sur Terre après l’Apocalypse de la mythologie chrétienne/protestante, rien à voir avec Jean Grey ^^) sont antérieurs à tout ça
Oui ainsi que son histoire de zombies avec Dwyer
Et avant de devenir scénariste à plein temps, Rick Remender était ‘un des encreurs des Avengers de Kurt Busiek (la période Kieron Dwyer avec Kang le conquérant).
Comme je l’ai raconté dans mon emission radio
Remender commence en 1990 comme prof d’arts à l’école des beaux arts de San Francisco..et à la même époque il va réaliser plusieurs histoires complètes pour AIT/ Planetlar (on trouve assez facilement Captain Dingleberry et Black Heart Billy, parus en 1998).
On le retrouve ensuite comme encreur de Dwyer sur Avengers, et par la suite sur les séries indés citées par JB . (Et i lest le premier à intéresser à « Man with the screaming Brain » de Bruce Campbell – Dark Horse 2004 — moment ou il explose et commence a être reconnu partout). Puis il reviendra à la marvel sur Punisher ..et le reste.
TOut ce que Remender a pondu pour Marvel vaut le coup d’oeil.
J’investirai sans hésiter dans son PUNISHER lorsque ce sera réédité.
J’ai revendu tous mes kiosques.
Bonjour.
Comme signalé précédemment, j’ai souvenir d’une saga sympathique et plutôt pop corn.
Je ne retrouve pas , où alors de très loin, les comparaisons cités avec d’autres saga/ Et en effet Remender avait déjà de la bouteille. D’ailleurs il avait tellement le vent en poupe à l’époque que ses travaux pour Image ont été mené en parallèle; Je ne vois donc pas ce CAP comme précurseur.
Perso j’ai trouvé cela trop long, comme trop souvent chez Remender. 10 épisodes c’est interminable et finalement il abandonne vite la partie sur l’enfance de Steve. Par la suite je trouve qu’il ne fera finalement pas grand chose de cette ellipse temporelle. Et puis pas à la hauteur des ambitions qu’on veut donner à ce run.
Et puis finalement Remender fait du Remender dans ses concepts SF. Finalement à mes yeux, DEADLY CLASS reste son « écart » de parcours le plus intéressant.
J’ai bien aimé l’hommage à Kirby.
JRjr est plutôt pas mal même si parfois la colorisation de White me sortait par les yeux (cela sera pire sur Carlos Pacheco qui va prendre la suite).
Mais c’est plaisant à lire. Pourquoi renier son plaisir après tout.
J avais relu Remender et Spencer durant le confinemen, j avais écrit;
« J avais un souvenir un peu fun de la periode Wilson de Remender mais c est un peu plus que cela.
En tout cas deux belles constructions.
Remender s’amuse à rendre à Rogers une blessure profonde.
D’abord, il le renvoie dans un monde qu’il ne connait pas « Le Dimension Z »et lui fait passer 11 ans là-bas puis lui fait perdre « sa famille », Sharon et Ian (Fils de Arnim Zola qu’il a élevé). Certes Romita est pas au top (et même certains épisodes sont ce qu’il a fait de moins bien), mais la saga est solide. cap revient avec Jet Black (fille de Zola) qui devra, elle aussi, s’adapter à un nouveau monde.
On voit en flashback des épisodes de l’enfance de Steve quand son père était alcoolique et avec sa mère qui l’a façonnée.
Le fond étant la paternité.. puisque Rogers et Arnim Zola fuient le modèle de leurs pères respectifs et se battent pour la paternité (inée ou acquis) de Ian. Jet et Ian, eux, cherchant à devenir eux même..
On part ensuite dans une intrigue qui ramène Nuke et dévoile l’arme moins Dr Cérébulles (ou Mindbubble), le supersoldat psychédélique au sérum coupé au LSD) et le Clou Rouge. Ils remettent en cause le SHIELD et utilisent Nuke pour le discréditer ainsi que le mode de vie individualiste et occidental. Rogers est à la traîne, désorienté par la saga précédente. Falcon est réintroduit et développé à petit pas..
A la fin, Rogers perd son sérum et vieillit. C’est là que Zola revient.. Ian aussi (on savait qu’il avait survécu) avec Sharon qui l’a élevée (et a vieilli dans la dimension Z).
Sam devient alors le nouveau Cap.
Là, on a des ennemis qui ont un objectif que l’on peut comprendre mais leur moyen est meurtrier. L’Arme moins est un concept intéressant qui vise à lutter contre le développement de l’arme plus et de trouver un moyen « humain »de tuer. Il emprisonne ses victimes dans un « rêve »qui leur apporte leur plus chers désirs et les tue. Ca rappelle pas mal les créations de Kirby dans les 70’s par le coté foutraque et « For the man who has everything » de Alan Moore.
Nick Klein donne de belles planches alors que Pacheco est très décevant.
Dans le relaunch, Remender envoie Sam contre l’hydra avec son partenaire Nomad (Ian Rogers). Il est épaulé en tant que back up par Rogers et Sharon.
On est un peu dans une position batmanienne avec Steve en tant que Alfred et Ian Rogers en Damian. En tout cas il y a aussi un aspect familial inédit dans Captain America mais qui fonctionne bien avec le couple Steve/Sharon, leur fils. Remender fouille aussi le rapport de Sam à son père et son frêre.
Les péripéties et les coups de théâtre sont nombreux (peut être trop), ca va hyper vite et ca s’arrête avec la mort supposée de Ian (qui revient dans la une mini Secret Wars mais plus depuis) et la révélation que Hydra a infiltré tous les supergroupes. Mais Secret Wars arrive..
La question qui relie les deux runs est celui de la confiance. La confiance entre un enfant et ses parents, la confiance en les institutions (les deux runs décrivent la longue agonie du SHIELD) et entre nous tous en fait…
Une belle période que ces runs qui se sont retrouvés à devoir suivre Brubaker et coincés dans des polémiques… »
Nos avis ne divergent pas tant que ça. 3 étoiles.
C’est d’avantage le parcours de Remender dans son écriture que cette histoire en tant que telle qui m’a intéressé.
Oui, c’est ce que je dis dans l’article : 10 épisodes qui auraient pu en faire 7.
Emprunté les épisodes de JR jr en médiathèque il y a plusieurs années. Terminé de lire le run en ligne.
Un vague souvenir de THE ROAD version Cap, en à peine moins désespéré…
Le pitch était intrigant, l’exécution m’a semblé inaboutie.
Hello Bruce. Je ne l’ai pas lu depuis sa sortie en VF mais je me souviens avoir bien aimé ce run. Il m’a effectivement beaucoup fait penser à Kirby. Pas seulement dans le style du dessin ou la narration mais parce que j’y ai vu une version réécrite et modernisé des épisodes dans lesquels Cap est piègé sur l’Ile des Exilés, anciens acolytes du Red Skull, où il rencontre Sam Wilson et le forme, comme il forme Ian, fils de Zola, en miroir de Sam, création du Red Skull (mais c’est Englehart qui le révélera bien plus tard à la fin de son run). Un clin d’oeil appuyé à l’héritage du personnage tout en arrivant un peu à le sortir de la zone de confort habituelle dans laquelle il évolue généralement.