Encyclopegeek – New X-men #114 à 154 : le run de Grant Morrison
Un dossier de : TORNADO
Cet encyclopegeek est dédié au run du scénariste Grant Morrison sur les X-men. Rappelons qu’à l’époque, la série LEGACY avait été rebaptisée NEW X-MEN le temps de ce run.
NEW X-MEN = Révolution. Tel semblait être l’adage de l’auteur des INVISIBLES lors de son arrivée sur la série, alors en sérieuse perte de vitesse au moment où les films de Brian Singer annonçaient le règne des super-héros au cinéma, dans des adaptations hollywoodiennes qui allaient peu à peu supplanter leurs modèles de papier dans l’intérêt populaire pour les héros à pouvoirs et à panoplies.
En VF, le run de Morrison a été édité à moult reprises sous la forme de diverses collections. Nous suivrons ici le schéma de la première version librairie (la collection Deluxe), dans laquelle les épisodes signés Morrison occupent trois albums et demi, l’équivalent de trois ans et demi de publication mensuelle aux USA.
Le scénariste annonça les couleurs de sa révolution avec un manifeste sur lequel il est intéressant de revenir. Notre article sera donc divisé en cinq parties plus une conclusion.
1° partie : Le Manifeste.
A la fin du premier album deluxe, le lecteur peut lire le MANIFESTE DE GRANT MORRISON, dans lequel le scénariste annonce son plan pour revitaliser la franchise mutante. On peut y découvrir toutes les idées que le monsieur a imaginées pour sa première année de travail, énoncées avec une arrogance déconcertante et un mépris affiché pour tout ce qui a été publié après le règne du duo formé par Chris Claremont & John Byrne.
En lisant attentivement cet argumentaire, on peut relever une schizophrénie galopante puisque le texte commence par cette phrase : Après avoir lu tous les trade paperbacks X-MEN proposés à l’humanité, je pense avoir une idée assez claire de ce qui marche et ne marche pas dans cette série. Tandis qu’il termine sa démonstration avec celle-ci : Je n’ai pas lu les séries X de ces vingt dernières années, et je n’ai pas l’intention de le faire.
Soit tout et son contraire…
Je ne suis pas un amoureux transi de ce qui a été fait avec les X-men depuis la création de la série par Stan Lee & Jack Kirby jusqu’à l’arrivée de Grant Morrison. Je lisais UNCANNY X-MEN quand j’étais adolescent mais aujourd’hui les seuls arcs que j’aime me relire se comptent sur les doigts de la main. Toutefois, je comprends que les fans ont dû être échaudés par cette entrée en matière provocante qui dédaigne deux décennies de continuité mutante. Et les passages fielleux ne manquent pas, dont un, à propos des années 90 : Même s’ils restaient un best-seller de Marvel, les X-MEN symbolisaient la ringardise à l’état pur jusqu’à l’électrochoc provoqué par le film.
Pour le reste, il convient de reconnaitre que les idées annoncées par Morrison dans son manifeste ne manquent pas de sel et que ses décisions de revoir complètement le cahier des charges de la série sont bien pensées, notamment en termes de packaging. Un extrait synthétise bien le principe : Retour à l’UNIFORME. (…) de longs manteaux de cuir avec un X sur le dos quand nos héros se feront plus fiers, plus sûrs d’eux, plus bravaches. (…) J’aimerais une touche de jaune sur les costumes, (…) mais un jaune fluo genre pop art, (…) bref, un nouveau look. Un peu avant cependant, Morrison affiche son dédain du passé avec cette première phrase destinée au look : Nous disposons d’un vivier de plusieurs MILLIONS de lecteurs potentiels, dont le public féminin qui a craqué pour Hugh Jackman et auquel son homologue de papier doit procurer les mêmes frissons (donc, plus de justaucorps bleu et jaune ni de casque à la Batman. Pourquoi Wolverine porte-t-il un casque modelé sur sa chevelure d’ailleurs ? Aujourd’hui, ça parait vraiment débile).
Un lecteur comme votre serviteur applaudit des deux mains face à ces velléités de changement. Mais qu’en est-il des fans hardcore de la première heure ? Car Morrison ne fait montre d’aucune humilité et son mépris pour le travail de ses prédécesseurs est assez décomplexé.
Enfin, et surtout, le scénariste dévoile son plan le plus machiavélique : La continuité ? Il s’en bat la chaussette ! Les personnages ? Il veut les réinventer. Et il n’hésite pas à le proclamer : Tout le monde sera d’accord avec moi pour dire que nous ne pouvons pas continuer à nous embourber dans quarante ans de la continuité la plus alambiquée de l’univers des comics. (…) L’aspect super-héros ne devrait être qu’un détail dans le vaste potentiel de ce titre. (…) C’est comme ça que nous jouerons la carte de la « Continuité », en la mettant doucement de côté pour la remplacer par… heu… la « super-cohérence ».
Le ton est donc donné, et les lecteurs fidèles ne constituent qu’une niche qui n’intéresse pas Grant Morrison, ou en tout cas pas assez pour la mettre sur un piédestal.
Ainsi se dévoilent les plans du scénariste, qui ajoute à son manifeste le découpage potentiel de ses deux premiers arcs narratifs et de sa première année de travail sur les NEW X-MEN…
2° partie : Morrison, Year One.
Le premier recueil Deluxe regroupe les épisodes NEW X-MEN #114 à 121, plus l’Annual 2001, publiés initialement entre juillet 2001 et juillet 2002.
Le pitch : La Terre est le lieu d’un nouveau bon dans l’évolution qui condamne l’humanité à disparaitre en quelques décennies, supplantée par les mutants.
Tandis que le docteur John Sublime crée une secte de militaires (baptisés U-men) qui se greffent des organes mutants afin de voler leurs pouvoirs à ces derniers pour devenir « Homo-perfectus »(la prochaine espèce dominante), une vieille femme nommée Cassandra Nova construit en secret une nouvelle variété de Sentinelles, plus petite que la précédente, mais bien plus meurtrière.
Au milieu de ce bouleversement des espèces, l’Institut Xavier doit s’adapter puisqu’elle accueille beaucoup de nouveaux élèves.
Après avoir dévoilé publiquement sa mutanité, Charles Xavier décide de rejoindre sa compagne, l’impératrice Shi’ar Lilandra, dans son vaisseau spatial. C’est le moment que choisit Cassandra Nova pour révéler la véritable teneur de son plan machiavélique…
Grant Morrison est un auteur créatif. Il est connu pour sa capacité à revigorer (sinon réinventer) les anciennes franchises qui s’essoufflent de manière spectaculaire. C’est le cas ici.
Mais avec le recul, il y a beaucoup de choses qui peuvent déranger dans ces premiers épisodes, même sans être puriste :
Dans la forme, les planches sont brouillonnes et découpées à la truelle. Morrison n’est pas un metteur en scène appliqué et semble ne fournir à ses dessinateurs que de vagues indications de plans, sans story-board ni découpage technique précis. Il y a beaucoup de ruptures de ton et les personnages changent souvent de conversation d’une vignette à l’autre. Au lecteur de trouver le raccord !
Certains épisodes sont agaçants dans leur narration arty, la palme revenant à celui, exempt de texte, qui voit le Professeur Xavier lutter dans le ventre de sa mère contre son futur ennemi… Ou encore cet Annual se lisant à la verticale (je déteste ça…) qui ne trouve son explication que plusieurs numéros en aval, ce qui veut dire qu’il faut accepter de lire certains épisodes en ne comprenant strictement rien sur le moment, mais en se souvenant de ce qu’il s’est passé pour raccorder le tout ensuite !
Enfin, le changement de dessinateur (environ tous les 2 épisodes) est pénible. La série est visuellement conceptualisée par Frank Quitely. C’est un dessinateur à la forte personnalité graphique qui redéfinit d’entrée de jeu le look et le physique des personnages. Mais il laisse la place à deux autres collègues qui interviennent par alternance. Si Ethan Van Sciver assure dans l’ensemble, ses visages ne ressemblent jamais à ceux de Quitely. Les personnages sont donc méconnaissables. Quant à Igor Kordey, il souffre tellement de la comparaison avec les deux autres que son graphisme dissone laborieusement.
Certaines séquences manquent carrément d’exposition. D’abord avec les 16 millions de mutants tués à Genosha : On nous boucle ça en quelques vignettes à peine (voir Magneto, certes convalescent, regarder la mort (soi-disant) lui tomber dessus sans rien faire, c’est plutôt étrange).
Morrison a tellement fait le ménage que le lecteur ne reconnaît plus personne. En guise de X-men, il n’y a plus que Cyclope, Jean Grey, Wolverine et le Fauve (lui-même ayant encore évolué au cours d’une troisième mutation). Tous les autres, exceptée Emma Frost, sont des personnages totalement inconnus et réduits à l’état de figurants. Les nouveaux venus sont carrément glauques et malsains : New Angel inspire une rare antipathie, les autres ne sont que des dégénérés : Un homme oiseau cauchemardesque (Bec), un tas de gélatine au squelette apparent (Herman), des monstres de foire à foison… Le malaise domine ! Quant à Xorn, apparu dans l’Annual, difficile de percevoir réellement en quoi consiste ses pouvoirs et quelle est sa nature…
Que Morrison décide de ne garder que quelques mutants classiques de l’univers des X-men pour les remplacer par des nouveaux, pourquoi pas ? Mais voilà qu’il nous introduit ces derniers sans jamais les développer ni même les présenter. Exemple avec les Stepford Cuckoos, dont on apprend qu’elles sont les filles d’Emma mais en fait non. Et puis du coup on n’y comprend goutte et on se sent largué.
Il faut donc péniblement relire plusieurs fois chaque planche, en revenant systématiquement en arrière afin de vérifier que l’on n’a pas raté une explication, pour finalement s’apercevoir qu’il n’y en avait pas, et qu’il faut se débrouiller sans…
Pour le reste, ce changement de ton est le bienvenu si tant est que l’on en apprécie le principe. Il y a enfin du sang et des larmes (les griffes de Wolverine font saigner et les rayons de Cyclope tuent, enfin !). Les personnages se comportent de manière adulte. Leurs relations sont peu à peu enrichies, sans que l’on s’en rende compte, par petite touche égrainée ici et là. Le nouveau look est rafraîchissant et relativement moins ridicule que par le passé.
Les nouveaux méchants sont réussis et réellement marquants. Les nouvelles recrues ont des mutations vraiment très originales, souvent moins cool que dérangeantes, leur conférant une aura très particulière.
Et puis, quel plaisir de lire, comme dans le temps, des histoires qui se suffisent à elles-mêmes, qui apportent du sang neuf à une franchise qui, depuis des lustres, vivait dans la redite et les méandres d’une succession de scénarios nébuleux à force de crossovers, spin-offs et autres séries dérivées créés pour rendre accroc le lecteur, obligé pour suivre l’ensemble d’acheter une pléthore de comics liés entre eux par une trame tentaculaire.
En conclusion, voici une première année certes bancale, confuse, gorgée d’ellipses brutales et de fautes de goût, alternant des passages crédibles et des segments indigestes et surréalistes, des moments forts et d’autres incongrus. Mais on passe un très bon moment de lecture, car le changement de ton fait réellement évoluer l’univers des X-men avec beaucoup de trouvailles et d’originalité.
3° partie : Morrison, Year Two.
Au programme du second recueil, les épisodes #127 à 138 publiés initialement entre aout 2002 et mai 2003. Soit l’essentiel de la seconde année consacrée au run de Grant Morrison, avec deux arcs majeurs.
Le pitch : L’extinction des humains semble programmée au profit de la nouvelle espèce dominante : le mutant. Plus que jamais, les X-men vivent un climat de guerre civile où les humains persécutent les mutants.
En secret, une faction du gouvernement américain a mis au point l’Arme Douze (un organisme imaginé spécialement pour éliminer les mutants) et tente de les piéger en les attirants dans le tunnel sous la manche. C’est alors que les X-men sont contactés par Fantomex, un mystérieux terroriste mutant qui leur apprend que c’est le même organisme qui a créé Captain America (l’Arme Une) ou encore Wolverine (l’Arme Dix, le « X » étant en fait un « 10 »), lui-même étant l’Arme Treize.
Peu après, le jeune Quentin Quire, un élève charismatique de l’institut Xavier doué de puissants pouvoirs télépathiques, entreprend avec l’aide d’une poignée de camarades rebelles, sous l’emprise d’une nouvelle drogue boostant leurs pouvoirs, de mener une croisade vengeresse contre les humains. Face à l’hostilité de ses professeurs qui condamnent ses idées belliqueuses, Quentin décide alors de s’en prendre directement aux X-men…
Avec l’ARME DOUZE, le scénariste entre dans sa phase la plus complexe et développe un récit extrêmement abscons dont il a le secret (je n’y ai rien compris lors de ma première lecture). A ce stade, il entremêle un nombre impressionnant d’intrigues tout en convoquant moult éléments de la continuité de l’univers Marvel.
Avec UN VENT DE REVOLTE, l’auteur revient au contraire à un style très linéaire, parti-pris narratif qu’il va préserver (ouf !) jusqu’à la fin de son run. Il imagine une intrigue lui servant de prétexte pour explorer les arcanes de la vie estudiantine en y exposant tous les thèmes propres à cet univers (relations amoureuses, virées nocturnes, bizutages, rébellion et rejet de l’institution, rivalités, tentations des substances illicites, etc.). Il restitue ainsi le concept initial de la série, qui veut que ces super-héros soient avant tout la métaphore du droit à la différence et du soulèvement de la jeunesse contre un establishment trop contraignant et intolérant, mettant en opposition les diverses idéologies.
Et pour ce qui est du droit à la différence, Morrison y va fort :
L’institut Xavier, autrefois habité exclusivement par les X-men et ensuite les Nouveaux Mutants, ressemble désormais à un campus universitaire peuplé d’étudiants de tout horizon. Il existe même, à proximité, un quartier de New York appelé Mutant Town (qui évoque irrésistiblement le Bronx…). Pour ce qui est des étudiants, on a plus l’impression d’être chez les freaks, voire dans la Cantina de Star Wars , c’est-à-dire avec des aliens en tout genre, plutôt que chez les X-men !
Ce second recueil pourra en exaspérer plus d’un avec son changement perpétuel de dessinateurs. Toute la 1° partie est confiée à Igor Kordey. Malgré un sens du cadrage très intéressant, c’est une horreur qui nivelle par le bas le concept des NEW X-MEN. J’ai beau avoir lu ici et là que l’artiste avait dû travailler avec des délais infâmes, le résultat est immuable : Son boulot sur cette série est une torture visuelle tant il semble dessiner avec une saucisse.
Vont se succéder ensuite Phil Jimenez, Ethan Van Sciver, John Paul Leon et Keron Grant, avant que Frank Quitely ne reprenne les rennes de sa création pour la plus belle partie de cette seconde saison.
4° partie : Morrison : Year three.
Au programme du troisième recueil, les épisodes #139 à 150 publiés initialement entre juin 2003 et février 2004. Soit encore deux nouveaux arcs narratifs : A L’ASSAULT DE L’ARME PLUS et PLANETE X.
Le pitch :
1) Cyclope et Wolverine accompagnent Fantomex dans Le Monde, le site de l’Arme Plus. Cette aventure les entraine jusqu’au satellite renfermant tous les secrets de l’Arme Plus, y compris celui du passé de Wolverine…
2) C’est le retour de Magneto, qui bien évidemment n’était pas mort. En réalité, le traitre infiltré dans l’Institut Xavier, c’était lui ! (non, non, je ne vous dévoilerais pas son identité).
De retour, le maître du magnétisme n’est pas content et entend bien le montrer en détruisant New York pour la remodeler à son image en la renommant New Genosha, accomplissant ainsi sa vengeance contre les humains qu’il croit responsables des seize millions de mutants assassinés.
Ce troisième tome se révèle comme une récompense à la lecture plus ou moins fastidieuse des deux précédents. Finies les ellipses brutales et les trous dans la progression linéaire et la trame scénaristique. Ici, tout s’écoule de façon évidente, limpide, claire et prenante.
Finies aussi les absences d’émotion et la provocation gratuite. Ici, on vous prend aux tripes, et vous en bavez de frayeur et de larmes. Les personnages s’aiment, se haïssent et se déchirent dans l’apocalypse.
Le premier arc commence en huis-clos, avec un épisode jouissif de beuverie entre Cyclope (dépressif, puisqu’il a quitté Jean après l’avoir trompée avec Emma Frost) et Wolverine (tel qu’en lui-même). Et une guest-star de choix : Sabretooth ! Il se poursuit par une épopée spatiale avec Fantomex, avant de réunir l’ensemble des protagonistes du run de Morrison dans un climax qui va, comme par magie, relier la totalité des intrigues pourtant abordées les deux années précédentes dans un incommensurable bazar !
A la relecture, je consens que le retour de Magneto est particulièrement tiré par les cheveux, avec un gros doute sur le fait que Morrison l’avait en tête de cette manière en créant le personnage derrière lequel il était caché. La première fois, je n’avais pas tiqué. Mais la seconde, j’ai trouvé ça suspect…
On sait que la caractérisation du maître du magnétisme par Morrison a été conchiée par les fans. Là encore, avec le recul, il convient d’avouer que l’on ne reconnait pas le personnage tel qu’il avait été développé les années précédentes. Il ressemble davantage à sa version initiale des années 60. Nonobstant cette composante, on peut néanmoins apprécier le traitement : Tel un vieillard usé par les guerres et rongé par la drogue et les anabolisants (ce n’est pas la 1° fois, si l’on se souvient de sa dépendance aux pouvoirs de Fabien Cortez dans l’ère Jim Lee ), il craque, devient à moitié fou et désespéré, commet l’impardonnable, se reprend, voit l’horreur de ses actes et retombe dans la folie ! Il n’a finalement jamais été aussi ambivalent et désespéré que dans cet arc narratif !
La majeure partie des nouveaux personnages qui étaient malsains et insupportables dans les tomes précédents prennent de l’ampleur dans cette dernière partie. Le scénariste n’en oublie aucun : Bec, New Angel, Ernst, Basilisk. Ils acquièrent tous une belle dimension.
La nouvelle saga du Phénix, au départ un peu bancale, devient magnifique entant qu’hommage à l’ère Claremont/Byrne. Elle reconstitue le triangle amoureux Cyclope/Jean Grey/Wolverine avec retenue, discrétion, finesse et parvient à lier passé et présent tout en ne retombant jamais dans la redite.
Il y a bien quelques défauts et quelques incohérences : Où sont passés les autres super-héros de l’univers Marvel quand Magnéto détruit New York ? (Il y a une explication mais elle est carrément laconique). Comment Magnéto parvient-il à emporter Phenix dans la mort en un seul geste ? (il y a également une explication mais elle est carrément nébuleuse) !
Malgré tout, cette série d’épisodes marque la réussite de Grant Morrison dans son entreprise de révolution de la franchise mutante. Et cerise sur le gâteau, seuls deux dessinateurs (Bacchalo et Jimenez) se succèdent et ils sont tous les deux brillants, si tant-est que l’on accepte le côté caricatural du premier, qui s’applique néanmoins plus que d’ordinaire.
5° partie : Morrison, Year 3.5.
Ce 4° et dernier recueil regroupe les épisodes #151 à 160. Mais en vérité, seuls les quatre premiers épisodes (publiés initialement entre mars et mai 2004) sont écrits par Grant Morrison. Il s’agit donc de réunir l’épilogue du Monsieur et de compléter l’album avec la suite directe de la série dirigée par une nouvelle équipe « artistique ».
Il y a donc deux parties bien distinctes au programme de cette compilation mais nous ne traiterons ici que de la première, entendu qu’il s’agit de la fin du run de Morrison, et que la suite par le scénariste Chuck Austen ne vaut pas tripette.
Le pitch : De nos jours, malgré les suppliques d’Emma Frost, Cyclope refuse de reprendre la direction de l’Institut Xavier. 150 ans plus tard, le monde est dévasté et seuls quelques mutants résistent encore à la Bête, un tyran tout puissant qui fut jadis le Fauve. Parmi les insurgés, les X-men du futur (où seul subsiste encore Wolverine) combattent pour la liberté.
Afin de mener à son terme son emprise sur la Terre, le désire plus que tout récupérer l’œuf du Phénix, et libérer celle qui fut Jean Grey afin de lui prendre son pouvoir…
Après avoir rendu un hommage aux années Claremont/Byrne en revisitant à sa façon la Saga du Phénix, Grant Morrison décide de nous offrir un épilogue en revisitant, d’une manière toute personnelle, ambitieuse et novatrice, le célèbre arc narratif DAYS OF THE FUTURE PAST créé en 1981 par le même duo d’auteurs, et qui explorait pour la première fois le principe des futurs alternatifs.
Le résultat est somptueux. Le scénariste choisit de poursuivre l’aventure avec une narration claire, linéaire et néanmoins très dense.
Nous voici dans un futur de science-fiction versant à fond dans la Fantasy, quelque chose comme LES MAITRES DE L’UNIVERS version dépressive ! Seuls quelques personnages ont survécu depuis l’époque des X-men. Et Morrison de poursuivre sa révolution en ne préservant guère que trois ou quatre figures imposées de la mythologie X-men, retenant pour le reste davantage l’esprit que la lettre.
A noter que si cet épilogue apparaît au départ comme un coda, il apporte en fait de nombreuses réponses à des questions laissées en suspens, tel le legs maléfique de John Sublime, ou bien l’étrange descendance de Bec (qui du coup, est réévalué entant que premier chaînon d’une nouvelle espèce évoquant le Griffon !), ou encore l’origine des Stepford Cuckoos, puisque l’on apprend furtivement en une vignette qu’elles furent l’Arme Quatorze !
J’ai adoré cet épilogue poétique et lyrique, dont la fin, très réussie, fait écho à celle de DAYS OF THE FUTURE PAST sans pour autant la répéter. Alan Silvestri, égal à lui-même, apporte un style qui colle parfaitement avec cet univers héroic fantasy. Une merveille de comics, libre et magnifique.
Conclusion :
Le « style Morrison » peut en rebuter plus d’un. Son écriture est parfois prétentieuse, souvent provocante, régulièrement opaque. Ses arcs narratifs sont au départ confus et bourrés d’ellipses brutales qui donnent l’impression que les histoires, les concepts et les relations entre les personnages sont complètement bâclés. Dans le fond, il n’en est rien puisque tout finit par prendre de la hauteur au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture.
Tel est le côté agaçant de Grant Morrison : Ne donner qu’à la fin, et de manière laconique, les réponses aux questions que l’on s’est posées depuis parfois des années ! Ainsi les épisodes doivent être relus une, voire plusieurs fois pour en apprécier toute la substance. Mais si l’on s’accroche, la récompense est assurée, car le scénariste resserre l’ensemble de son projet autour d’un nombre réduit de personnages en concevant des histoires ambitieuses, se suffisant à elles-mêmes, denses et inédites, profondément originales tout en citant les classiques. En cela, rien qu’en cela, on n’a jamais vu mieux depuis en ce qui concerne les X-men. Et on n’a rarement vu mieux depuis le début, d’ailleurs.
D’autres choses pourront néanmoins dérouter les fans de longue date, comme les transformations physiques et la caractérisation des personnages les plus connus : Le Fauve est devenu un gros chaton bleu qui feule, Cyclope est adultère à son corps défendant, Emma Frost à un grand cœur mais tout en ambiguïté, Wolverine s’est soudain transformé en beau gosse à la moue libidineuse ; tous ont un look sado-maso et Magneto est redevenu celui qu’il était quarante ans en arrière.
Mais surtout, c’est le rapport à la continuité, comme nous l’avions annoncé en introduction, qui est le plus malmené. Sur ce dernier point, il faut préciser deux choses : La première est que le final apocalyptique de Morrison a été rapidement redconné. C’est-à-dire que Marvel a décidé que ce qu’il avait fait de Magnéto n’était pas viable et on est revenu en arrière avec une explication des plus bidons : Le traitre (dont je tairais le nom) était bien un traitre mais il s’est FAIT PASSER POUR MAGNETO. Ce n’était pas lui…
Avec le recul, on peut percevoir que la plupart des apports de Grant Morrison sur la série ont été, soit oubliés (ses nouveaux personnages n’ont guère été réutilisés par la suite), soit repris sans que les scénaristes suivants ne sachent quoi en faire. Allez donc lire les fiches sur John Sublime, sur Xorn ou sur les Stepford Cuckoos, et vous hallucinerez en constatant ce que Marvel a fait de leur histoire respective par la suite, leur apportant une participation à la continuité plus bancale et capilotractée que tout ce que vous pouvez imaginer.
La seconde chose qui joue en défaveur de Morrison sur le terrain de la continuité, c’est évidemment le fait qu’il n’ait pas tenu compte des vingt années précédentes et qu’il se soit complètement fichu de l’évolution de certains personnages. Pour un fan de longue date ayant tissé une relation profonde avec ces figures de papier incarnées, la pilule n’est pas passée du tout.
Ainsi, le run de Grant Morrison sur les X-men, près de vingt ans après sa création, doit-il être évalué selon certains critères : Et si tout ceci n’était qu’un elseword ? Quelque chose à lire comme un tout avec une fin réelle, distincte de la continuité ? Et c’est d’autant plus cohérent de considérer cet ensemble comme un elseword (en forme d’hommage à Claremont & Byrne) puisque que toute une partie de PLANETE X a été invalidée par la suite dans la continuité Marvel officielle. Pris comme cela, assurément, ce run d’anthologie avec son final exceptionnel risque de mettre tout le monde d’accord. Au contraire, immergé dans la continuité, il dissone d’autant plus qu’il apparait aujourd’hui comme une parenthèse abandonnée, telle les mini-séries MARVEL KNIGHT (dont il reprenait le concept de remuer le statuquo sur des récits auto-contenus) auxquelles il était contemporain, et qui ont depuis été écartées de la sacro-sainte continuité.
Quant à moi qui fais fi de la continuité, si le mot de la fin m’était donné, je ne dirais qu’une seule chose : Vive la révolution !
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Le run de Grant Morrison chez les Xmen, le pour, le contre, Tornado fait le point dans une encyclopegeek (John) Sublime chez Bruce Lit.
En révolutionnant les X-men tout en égrainant son hommage aux années Claremont/Byrne, Grant Morrison a mis le feu. C’est Shirley Bassey, tel le Phénix, qui reprend le flambeau après Jim… Morrison !
ou
Sinon, concernant l’épisode Nuff Said et l’annual en format à l’italienne, ce sont clairement des demandes éditoriales puisque d’autres séries y ont aussi eu droit.
D’ailleurs, une partie des épisodes Nuff Said contiennent les scripts en fin d’épisode et on peut voir que même si il laisse de la latitude à ses dessinateurs, Momo est néanmoins clair et assez précis dans ses indications.
Pour Kordey, je continue de le défendre. Certes, ses personnages n’ont pas la beauté plastique de ses camarades dessinateurs mais il est avec Quitely le meilleur narrateur du lot (Bachalo pourrait parfois y prétendre si son dessin n’était pas aussi foisonnant). Il suffit de jeter un coup d’oeil à son Smoke par exemple pour voir qu’il sait composer une planche de manière ultra-lisible y compris lorsqu’il expérimente sur le découpage.
Ensuite, le brave Igor a quand même était très malchanceux chez Marvel puisqu’il a quand même produit des épisodes en parfois moins d’une semaine afin de palier aux retards de Quitely et Van Sciver.
Reste que même dans ces conditions, sa narration reste sans faille.
On ajoutera qu’il rencontre aussi ce genre de soucis sur X-Treme X-Men à la même époque et que certains mois il s’est retrouvé à dessiner 4 séries en même temps (NXM, XTXM, la mini-série Black Widow et Soldier X) et on peut comprendre qu’il n’a parfois pas peu donner le meilleur de lui-même.
Ah! Et lisez Soldier X, les gens, c’est bien!
Sinon, je suis d’accord sur le fait que l’intrigue autour de Xorn est un peu légère… Si la suite est raccord avec le loner de John Paul Leon de manière assez fine (d’ailleurs, la présence de loners est une autre tricherie de Momo par rapport au cahier des charges donné par Quesada-Jemas… et ne parlons même pas de l’enchaînement qui va de Riot at Xaviers à Planet X et qui est difficilement « découpable » en TPBs), elle l’est moins par rapport à l’annual.
Après, on sait que les rapports entre Momo et l’éditorial se sont rafraichis au fur et à mesure de son run et qu’il y a eu des réécritures pour pouvoir rentrer dans les clous et suivre les changement de fusil d’épaule de la direction. On se souvient de Dust par exemple, introduite en grande pompe mais qui a fait grincer des dents au vu du contexte post 9-11 et qui s’est retrouvée reléguée à faire de la figuration.
Donc, je pense que oui, il n’était pas prévu de réintroduire Magneto… ou tout du moins pas comme ça et pas aussi vite.
Reste que la manière dont il surligne la stérilité des changements de bord à répétition et la manière dont il y met fin est assez jouissive.
Pour le dernier arc dans le futur que Bruce aime tant, là aussi le contexte du départ précipité de Momo suite au remplacement de Jemas par Buckley joue (Bruce Jones a rencontré les mêmes mésaventures sur Hulk).
C’est un arc dans lequel il essaie de caser tout ce qu’il avait encore prévu et qui aurait dû s’étaler sur plus de temps. Donc oui, c’est clairement un arc un peu boiteux car écrit dans la précipitation et l’oblitération de ce futur par le Phénix est clairement une adresse méta au lecteur du style « voilà tout ce que ce qui était prévu et auquel vous n’aurez jamais droit ».
Reste qu’il arrive à renouer les derniers cordons tout en délivrant ce qui constitue le fond de ses X-Men.
C’est une série sur l’évolution, sur la prochaine étape de l’Humanité. Les X-Men sont cette étape car ce sont ceux qui s’élèvent spirituellement en restant ouvert au monde et en évoluant pour s’adapter aux changements. Ce ne sont pas des passéistes à la Magneto qui sont engoncés dans les schémas d’antan , des transhumanistes à la Sublime qui pensent que cette évolution doit être physique et ce ne sont pas des Kid Omega qui veulent brûler tout ce qui a existé avant eux. Ce sont des êtres qui évoluent car ils s’ouvrent aux autres (l’outing).
De plus, l’arc rejoint l’obsession habituelle de Momo pour le gnosticisme puisque Sublime constitue une sorte de Démiurge tandis que le Phénix est le vrai Dieu.
Sur le style…. bon, je ne peux pas trop dire puisque à quelques exceptions près (The Filth), je n’ai jamais eu besoin de relecture pour comprendre l’ensemble (même si c’est toujours un plaisir à relire pour y découvrir de nouvelles choses).
Par contre, je prendrais l’analogie du puzzle (ce qui rejoint quelque peu la manière dont Tornado décrit le run) qui est commun à pas mal de séries de Momo.
Au début, on a l’impression (pour le lecteur) d’aventures quelques peu déconnectées les unes des autres, d’idées jetées un peu en vrac… un peu comme on commence à poser les différentes pièces d’un puzzle en voyant lesquelles s’emboîtent ensemble… et puis, petit à petit, les images se forment, les logiques se tissent jusqu’à ce qu’on puisse voir le tableau dans son intégralité.
On retrouve le même principe dans le Mulholland Drive de Lynch qui semble partir dans tous les sens avant que le puzzle se recompose sous nos yeux.
Sinon, pour la froideur, l’aspect dark, je suis d’accord. Surtout si l’on tient compte du fait que Momo a terminé son run en pleine dépression, dépression qu’il purgera dans l’écriture de The Filth et avec la rencontre avec sa femme, sosie à tous points de vue de son Emma Frost (ce qui rend la dernière case de son run mutant très touchante).
Après, on peut aussi facilement imaginer qu’on est forcément moins chaleureux avec une centaine d’élèves sur le campus qu’avec une demi-douzaine de New Mutants. Sans compter que ce manque d’empathie avec les élèves est justement ce qui entraîne la révolte d’Omega Kid et qu’une partie des élèves rejoint Xorn. En se préoccupant principalement de « politique » au détriment du lien avec leurs élèves, les X-Men échouent dans leur mission d’éducateurs et c’est par cet échec qu’ils apprendront. C’est un aspect moteur du run.
Et puis bon, le virage froid et dark, il était déjà dans le run de Claremont à partir de Mutant Massacre.
Je n’ai pas aimé SOLDIER X. Encore une fois, trop froid. L’autre grande réussite X de cette époque reste le trop méconnu X-STATIX de Milligan.
J’ai été voir la tronche de la femme de Morrison : effectivement, c’est Emma Frost (avec Trent Reznor pour tenir la bougie juste ici).
Oui, pour le virage de Claremont. Mais pourrions nous nous accorder sur le fait que Morrison écrit des moments, des instants, mais n’est pas doué pour immerger son lecteur dans les relations humaines. Pour moi, les XMEN c’est la BD humaniste de Marvel.
Tu le compares à Lynch, mais j’adore Lynch et déteste Morrison. Sans doute parce que Lynch fait ce qu’il veut de toi, en te respectant et en montrant des personnages humains et attachants. Ce que Morrison n’a jamais réussi à faire pour moi.
Ah mais je suis tout à fait d’accord sur X-Statix (qui a aussi subi les changements de direction de l’éditorial).
Pour Soldier X, sachant que je n’ai pas d’attachement pour Cable et sa mythologie, c’est l’un des seuls trucs qui m’a vraiment emporté sur le perso.
Après, je reconnais que oui, les X-Men de Morrison sont plus froids que d’habitude… on sent clairement que les persos qui captent son intérêt sont Scott, Emma et les petits jeunes (Angel, Quentin, les SPICE).
Par contre, ce que j’ai vraiment aimé dans le run c’est que Morrison avait pris en compte de l’évolution de la société entre les années 80 et 2000 pour « sortir les mutants du placard », en faire une minorité « visible » avec sa propre sous-culture…
Et oui, il peut parfois être plus un metteur en scène de concepts (plutôt que d’instants) que de personnages mais on peut aussi trouver des séries où il sait construire de beaux personnages et de belles relations: WE3, Doom Patrol, Animal Man, Vinanarama, All Star Superman…
Par contre, l’humanité des personnages de Lynch est parfois aussi relative que celle des persos de Momo (de mon point de vue)… j’aime Lost Highway ou Blue Velvet d’un point de vue intellectuel par exemple mais je n’ai jamais été touché par les persos de ces films (et pourtant BV est mon Lynch préféré) mais bon, c’est un autre débat.
C’est la grande réussite de ce run, bien plus que l’aspect super héroique que je n’ai pas aimé : Morrison est un vrai sociologue de son temps. Il sort les mutants de leur ritournelle de persécutés pour plonger au coeur de la pop culture. Et là il est vraiment plus passionnant que ses histoires de Weapon Machin et CAssandra Bidule.
Enfin, je trouve ironique qu’il donne un nouveau souffle à la série à l’aide d’un inhalateur….
Cette connexion au zeitgeist dont Morrison est capable, et dont Claremont l’était aussi dans les années 70-80, est le truc qui fait que je n’accrochais pas à Lobdell même si j’étais trop jeune dans les années 90 pour savoir comment le formuler.
Mais du coup, je vais plutôt garder ça pour les commentaires de l’article sur Lobdell 😉
You’ll be back for your pie (Victor Creed)
« Ensuite, le brave Igor a quand même était très malchanceux chez Marvel puisqu’il a quand même produit des épisodes en parfois moins d’une semaine afin de palier aux retards de Quitely et Van Sciver. »
Oui oui on a entendu ça 40 fois^^ Je ne blâme pas le monsieur. Mais le fait est que c’est parfois juste hideux. Le pire étant je crois un WOlverine qui a une tête de mouche…
Ce concept du puzzle avec les pièces qui s’assemblent peu à peu est la marque de fabrique de cet auteur. En ce moment je lis 7 SOLDIERS OF VICTORY et ce principe fonctionne à plein régime dans cette série. Ça semble même être le moteur du projet. Je pense en proposer l’article à Bruce.
Yes ! Vas-y Tornado, j’adorerai lire ta prose sur cette série.
Merci à tous pour vos retours enthousiastes. Je suis touché que vous ayez aimé mon approche.
Pour autant je ne suis pas guéri car dans le même temps, à peu-près, j’ai envoyé à Bruce un article super-revêche par rapport à une série Batman et à son accueil critique ! 😀
Laquelle ?
Le White Knight de Sean Murphy ?
Non, le « Batman the Dark Knight » initié par David Finch. Série que j’aimais bien, et qui a subi l’hire de la « tribu »…
Ah bon à ce point ?
Je ne vais encore pas comprendre ta colère surement vu que je me fous et ne connais même pas les avis de la tribu^^
J’avais trouvé ça sympa. Enfin pas trop le tome 1 avec trop d’ennemis et le lapin blanc machin qu’on sait pas qui c’est et ça ne va nulle part.
Mais les albums sur l’épouvantail, sur le chapelier fou et aussi la courte histoire avec Clayface c’était cool. ça faisait un peu penser aux épisodes de la série animée aussi, du Batman classique (plus gore tout de même) avec un adversaire par arc.
Mais c’était aussi peut être un peu trop proche. Enfin moi j’ai toujours tendance à comparer à la version de Batman que je préfère : celle du dessin animé de mon enfance^^
il faut dire que ce run n’est pas mauvais en soi mais se retrouve dévalué régulièrement car les autres le surpassent en général à chaque fois.
En plus il me semble que Fabok vient le suppléer et qu’il a su tirer son épingle du jeu dynamitant la renommée de Finch.
j’ai les deux tomes « eaglemoss » et ça ne me reste pas en mémoire.
par contre c’est pas nul.
Ah! Et chose promise chose due, un extrait du script de Morrison pour l’épisode Nuff Said 😉
https://i.gyazo.com/d2ae5601b95b0579cc06fbdfbf078efc.jpg
en lisant les commentaires je comprends le truc qui m’a rebuté à mort sur ce run.
si tout le monde s’accorde à applaudir le changement dans l’école de Xavier avec ces nouveaux ados et ces freks, c’est précisément le truc que je n’ai pas supporté.
chez Morrisson l’ado ne semble avoir qu’une seule caractéristique: être détestable sur fond de « pourri gâté’. On retrouve ça depuis chez Damian Wayne qui une campagne de pub virtuelle pour la contraception.
Riot at xavier doit être l’un des rares arc que je n’ai jamais relu depuis sa parution. je n’ai de toutes façon aucune empathie pour les ado rebelles, jamais eu, j’en aurai jamais.
dès que je vois un collégien faire son « grand » je me remets Battle Royale et son méchoui de petits cons.
je ferai bien un truc sur les X-treme Xmen de Claremont mais je l’ai déjà fait sur mon site Masog. du coup ça me démotive…
« je ferai bien un truc sur les X-treme Xmen de Claremont mais je l’ai déjà fait sur mon site Masog. du coup ça me démotive… »
Il y a l »option team-up sinon (s’il y a d’autres amateurs de cette série par ici, c’est le moment de vous manifester). Bruce et Seb doivent forcément avoir des choses à ajouter sur le sujet.
c’est vrai mais je ne sais pas comment on s’organise pour ces trucs là… 🙂
Ben écrivez-vous les mecs !
Surprenez moi !
J’encourage tous les teamups notamment pour les Pierre qui roulent…
Tout en gardant un bon souvenir du run de Morrison, je suis d’accord avec tous les points faibles que tu as relevé. Et c’est souvent ces travers qui me font fuir ce scénariste. Tout le monde ne peut pas s’appeler Alan Moore et être capable de reprendre une série, par exemple Swamp Thing, et respecter le travail des auteurs précédents et l’investissement émotionnel des lecteurs pour le personnage.
Au final, All Star Superman reste, à mes yeux, le seul exemple de récit où Morrison fait un réel travail pour rendre son personnage véritablement humain.
Je dois être le seul sur cette planète et dans le multiverse à avoir détesté ALL STAR SUPERMAN.
Sinon, aucun commentaire sur la traduction sur le run de Morrrison. Il me semble que c’est la mère Coulomb aux commandes.
Tu parles des X-men ?
Non, la mère Coulomb traduit l’annual (celui imprimé à l’horizontale) et ça se sent. Le reste c’est pas elle, c’est Nicole Duclos
Ah ? j’avais feuilleté plussieurs intégrales pour me demander si je les rachetais en VF et javais vu du Coulomb partout. Tu es sûr ?
On parle bien du run de Momo sur les X-men hein ?
Les traducteurs mentionnés sur mes tomes VF :
Tome 1 : Nicole Duclos, Genevieve Coulomb (surement parce que l’annual est dedans)
Tome 2 : Nicole Duclos
Tome 3 : Nicole Duclos
Tome 4: Nicole Duclos
Et dans le tome 1, je suis quasi sûr qu’elle ne traduit que l’annual. Crois moi j’ai un Coulomb detector moi, je la supporte pas donc j’aurais surement pas gardé la VF sinon^^
Merci
Je précise que j’ai l’édition souple Marvel Select qui ne contient pas les épisodes de Chuck Austen après la fin du run de Momo.
Donc je sais pas, peut être que Coulomb traduit Austen dans le 4eme deluxe, mais j’ai pas ces épisodes inutiles en Select.
Je pense que l’explication à ça c’est que Panini qui bosse d’abord par revues kiosque ont du coller Coulomb à la revue « X-men hors série » dans laquelle l’annual était publié, alors que Duclos était sur la revue « X-men » régulière qui publiait tous les autres épisodes de Momo.
ça s’est vérifié quand j’ai voulu lire d’autres revues « hors série » : tout est traduit par Coulomb : aaaaaaaaaarrrrrrgggh !
Le pire est que les rééditions ne sont pas retraduites après 20 ans de critiques …
Ah bah non attends, ça implique de bosser pour fournir un truc qui ne se fout pas de la gueule des acheteurs…
Rien à voir, mais je ne retrouve pas le post avec le lien sur l’article de Nikolavitch sur SUPERCOPTER. Je viens de le lire, c’était magnifique ! J’ai ri !
@Jyrille: Il doit être dans la partie « older comments ». Content que ça t’ait plu. 😀
Bon, j’ai choppé d’occaze un recueil VF qui comprend Riot at Xavier’s, Murder at the mansion et Assault on Weapon Plus…
Après une première lecture rapide, j’ai trouvé que c’était riche, avec plein d’idées et de parallèles avec la « vraie vie ». Non, il n’y a pas de femmes avec des corps de diamant ou d’homme oiseau dans notre monde, mais la dérive des U-Men qui transforment les mutants en simples donneurs d’organes, la révolte de Quentin Quire, les pensées adultérines de Scott Summers…
Au final, c’est beaucoup moins « out of character » que je ne l’aurais pensé…
Ce qui est dommage, c’est qu’après Morrison, les scénaristes ont insisté comme des lourds et Cyclope est vraiment devenu détestable.
Ah mais tu découvres toi ?
Et tu commences par le tome 3 ?^^
Ah le cas Grant Morrisson!Je me souviens à l’époque,il avait été survendu par la clique à Quesada(Qui fait en ce moment dans son string devant Disney)!Il va tous révolutionner et blabla!Quand j’ai lu son arc !Je me suis dit déjà les dessins de son complice c’était pas fameux (si on compare cela à Andy Kubert ou John Byrne) mais en plus son histoire!Il fait un génocide bâclé avec Génosha ,il créé l’anti-Xavier complètement nul et il rend cyclope accro à la dame blanche???WTF???Cyclope a déjà été tenté par psylocke à une époque mais la dame blanche?J’ai toujours trouvé cette idée ridicule comme l’histoire de magneto en super-camé et la mort ridicule de Jean Grey!!Le gros problème de l’ère d’apocalypse euh pardon de Quesada c’est tous ces sois-disant stars auto-proclamés du comics comme Bendis ou Morrisson qui a coup de truelle ont détruit l’univers marvel!Je pense qu’il aurait été préférable que marvel expire à la fin des années 90!Car si pour moi entre les années 60 et fin 90,60% de marvel était bon!!!A l’époque de Quesada ,on arrive à peine à moins de 10 % de bon titre en étant très large!!Et après 2011, à moins de 1% de bons titres!!!En somme,une mauvaise époque pour les x-men mais qui s’inscrivait dans un contexte déjà mauvais…
@James : oh……
Ça y’est ! Je crois savoir qui se cache derrière ce pseudo !
Initiales PM ?
@Bruce PM c’est qui lol?
Patrice M…..
eh non !Je suis moi et voilà ^^
@James, (et d’autres) : Heu… ce qui serait bien, parfois, c’est que les internautes qui viennent publier des commentaires ici, lisent au moins l’article… 🙂
@Tornado .Désolé de te contredire mais, je l’ai lu mais je voulais écrire mon point de vue sur cette saga que je déteste….
Alors tout va bien ! Excuse moi d’avoir douté et à tout bientôt 😉
Bon ben ça y est. J’ai revendu tout ça.
Il ne me reste vraiment plus beaucoup de mutants sur mes étagères…
J’ai encore à lire les Astonishing de Warren Ellis pour voir si je les garde. Mais sinon, ne me reste que God Loves, Lifedeath, Vignettes et 5 revues sur les mini-séries liées à HOM (dans lesquelles les X-men n’apparaissent d’ailleurs presque pas)… (j’ai également toujours ma vieille revue LUG Belasco). Pis c’est tout.
Je suis surpris. Pourquoi avoir revendu cet auteur que tu apprécies ?
1 : Lu la chose trois fois. Plus envie de la relire.
2 : Les mutants, je peux plus les blairer. Leur continuité, là, ça m’a dégoûté à force.
3 : Je n’apprécie pas tant que ça Morrison. Il est brillant mais pénible à lire.
En revanche je garde précieusement tous mes Daredevil 🙂
Ben ça alors…
Même moi, je les garde.
J’expurge ma bibliothèque d’un maximum de comics Marvel et de comics tout court. Je ne garde que l’essentiel de l’essentiel. Garder un truc parce que c’est important pour la continuité, par exemple, n’a aucun intérêt à mes yeux. Je ne garde que ce que j’ai trouvé génial et ce qui exerce un fort pouvoir nostalgique sur moi.
J’ai également revendu des séries entières à la pelle, comme par exemple mon intégrale BPRD par Mignola, que je n’aurais jamais le temps ni l’envie de lire au final. Et même des séries franco-belges que j’avais achetées quand j’étais ado et que j’ai trouvées bof à la relecture.