Encyclopégeek Cyberforce, tin men of war, de Eric & Marc Silvestri
Un article de PRESENCEVO : Image Comics
VF : éditions USA
Ce tome est le premier d’une série indépendante de toute autre. Il regroupe les épisodes 1 à 4, initialement parus en 1992/1993, écrits par Eric Silvestri, dessinés par Marc Silvestri qui a également encré les épisodes 1 & 2. Le 3 a été encré par Dan Panosian, le 4 par Scott Williams. Trevor Scott J.D., John Tigher et Rich Johnson ont également apporté leur aide à l’encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Joe Chiodo, avec l’aide de Wendy Fouts et Paige Apfelbaum. Le tome se termine avec un prologue de 4 pages sur Styker paru dans Image 0, et les 4 premières pages de la série STRYKEFORCE. Il comprend également des dessins en pleine page de Ripclaw, par Whilce Portacio, Mark Beachum, Jordan Raskin et quatre pages de développement de personnages.
Carin Taylor est en train de courir dans les rues désertes de New York pour fuir ses poursuivants, des individus en armure technologique menés par Ballistic (Cassandra Taylor). Du haut d’un immeuble de plusieurs étages, Ripclaw (Robert Bearclaw / Berresford) observe la scène en attendant le bon moment pour intervenir. D’un seul coup, il se jette en avant dans le vide, toutes griffes dehors. Dans la base de Cybertek, Dylan Cruise (Heatwave) et Chip sont en train de réparer un réacteur défectueux tout en demandant conseil à Timmie qui a effectué le diagnostic. Ils sont interrompus par l’appel de Ripclaw, et Heatwave répond qu’ils arrivent. Pendant ce temps-là, le mutant Bluestone tient un rassemblement électoral dans la grande salle d’un hôtel, effectuant une allocution dans le cadre de sa candidature au poste de maire de New York. Dans les coulisses, Morgan Stryker assure sa sécurité, et est en train de scruter les personnes présentes. Il repère un homme prêt à tirer avec un fusil à lunette, et il l’abat avant qu’il ne puisse faire feu. Il doit ensuite neutraliser plusieurs autres individus qu’il abat également. Leur chef parvient à s’enfuir dans la cage d’escalier, mais il se heurte à Cyblade (Dominique Thibaut).
Dans la rue, à l’extérieur de l’hôtel, un individu est parvenu à s’enfuir et il rejoint le véhicule où l’attend le chauffeur. Ce dernier démarre et prend de la vitesse, mais il se rend compte qu’un individu massif se dirige droit vers eux, de face : Impact (Boomer O’Shea). Ce dernier heurte le van de front qui tombe en morceaux sous la force d l’impact. Dans un autre quartier de New York, la troupe en armure est parvenue à coincer Carin Taylor : Ripclaw arrive juste derrière eux. C’est un carnage : les griffes du superhéros transpercent les armures comme du beurre. Les quatre hommes se retrouvent vite à terre. Carin est restée et remercie son sauveur. Il lui fait remarquer qu’elle aurait mieux fait de prendre la poudre d’escampette car Blue Leader est juste derrière eux, avec le reste de son équipe. Ballistic se lance en avant et tire avec son long fusil, alors que Ripclaw était en train de monter à une échelle de secours le long de la façade. Il retombe lourdement à terre avec Carin. C’est à ce moment-là qu’arrive Heatwave.
En 1992, sept des dessinateurs les plus vendeurs travaillant pour Marvel Comics prennent leur indépendance, fondent leur propre maison d’édition baptisée Image Comics, et lancent chacun leur série. Il s’agit de Jim Lee (WILDC.A.T.S: COVERT-ACTION TEAM), Todd McFarlane (SPAWN), Erik Larsen (SAVAGE DRAGON), Jim Valentino (SHADOWHAWK), Marc Silvestri (CYBERFORCE), Rob Liefeld (YOUNGBLOOD) et Whilce Portacio (WETWORKS). Image Comics fonctionne comme une maison d’édition chargée de la partie administrative à laquelle se rattachent les 7 studios correspondant formant autant de branches. Parmi eux, seuls Erik Larsen et Todd McFarlane ont continué à produire ou à faire produire leur série presque mensuellement. La carrière de Marc Silvestri a vraiment commencé à prendre de l’ampleur avec la série King Conan dont il a dessiné une quinzaine d’épisodes entre 1982 et 1985. Il a acquis un statut d’artiste phare avec la série UNCANNY X-MEN (scénario de Chris Claremont) dont il a dessiné 32 épisodes de 1987 à 1990, puis avec la série WOLVERINE (scénario de Larry Hama) dont il a dessiné 23 épisodes entre 1990 et 1992.
Le lecteur est donc plongé au milieu de l’action : Carin Taylor est poursuivie par une équipe de choc de Cyberdata, et les 5 membres de Cyberforce interviennent pour la tirer de leurs griffes. Ça défouraille dans tous les coins. Le combat reprend de plus belle quand une équipe de Cyberdata attaque la base Cybertek pour récupérer leur proie : leur équipe se compose de Ballistic, Killjoy, Megawatt, Buzzcut, Psychotron. Un peu plus tard, une troisième équipe fait son apparition : Splitzkrieg, Wyldfyre, Slam, ayant dérobé deux disquettes contenant un virus. Sans oublier la candidature d’un mutant au poste de maire de New York, Timmie (Totally Independent Mobile Machine Intelligence Experiment), Chip, C.C., et la deuxième apparition de Pitt, personnage créé par Dale Keown. Avec autant d’éléments, le scénariste n’a pas beaucoup de place pour faire exister les personnages, pour développer son intrigue, entre deux scènes de combat. Il est visible qu’il se focalise sur Robert Bearclaw en intégrant deux poèmes écrits par le personnage, et sur Carin qui cumule avec un père un abusif et une mère qui l’a laissée dans un orphelinat. Mais il est difficile de lui en vouloir car sa lettre de mission devait effectivement de concevoir des scènes avec un niveau de cool-itude élevé pour que le dessinateur puisse s’exprimer dans ce qu’il préfère dessiner.
Le lecteur est effectivement venu pour Marc Silvestri avant tout, et ce créateur a formé Image Comics avec les 6 autres pour pouvoir dessiner ce qu’il veut, toucher l’argent et conserver les droits de propriété intellectuelle du personnage, et rappeler que les comics sont un médium visuel et qu’il n’est que justice que les dessinateurs soient mis en avant. Le lecteur en prend plein la vue du début jusqu’à la fin avec des images bouillonnant d’énergie, des combats spectaculaires, et des personnages hauts en couleurs. Ça commence par le gros plan sur le visage de Carin dans une case qui occupe les deux tiers de la page : peau blanche, peut-être albinos, ou manipulation génétique, cheveux roux et tatouage en forme d’éclair au niveau de l’œil droit. Beaucoup d’autres personnages sont cools : Ripclaw avec ses griffes cybernétiques à l’extrémité de chaque doigt, Stryker avec ses trois bras droits (et oui, il a également un bras gauche), Impact et sa masse énorme, Ballistic et son décolleté jusqu’au nombril, Cyblade et sa grosse poitrine sans oublier son déhanché, Mother May I avec son décolleté et ses talons hauts, Slam avec sa petite taille et sa largeur d’épaules incroyable, etc. Alors finalement, c’est vrai que l’intrigue a une importance toute relative.
Les combats sont l’occasion pour les superhéros et leurs ennemis de poser soit avant de passer à l’attaque, soit en fonçant tête baissée de manière très cinétique. La narration visuelle embrasse donc toutes les exagérations des comics du superhéros, les conventions habituelles : Ripclaw qui saute depuis un immeuble de 4 ou 5 étages dans la rue sans crainte de se faire mal à la réception, Stryker avec ses 3 bras droits sans problème d’équilibre du fait de leur poids ou d’articulation faisant office de 3 épaules différentes, Velocity dont le mollet droit est transpercé par une lame et qui remarche sans soin quelques pages plus tard, sans oublier Splitzkrieg avec ses deux têtes et ses quatre bras (2 de chaque côté cette fois-ci) et bien d’autres encore. Ce n’est pas plus idiot que la majeure partie des superpouvoirs habituels de DC ou Marvel, mais les auteurs montent l’intensité de plusieurs crans jusqu’à l’absurde exigeant une forte augmentation de la suspension d’incrédulité consentie du lecteur pour pouvoir se repaître de ces pages spectaculaires. D’un autre côté, ce sérieux en pleine face est compensé à deux ou trois reprises par le très mignon garçon Timmie, et par le très improbable Slam rappelant que Silvestri sait aussi introduire des notes d’humour visuel. En débutant l’ouvrage, le lecteur note que le dessinateur s’est encré lui-même sur les deux premiers épisodes, attestant de son degré d’implication. Il voit qu’il a cédé cette tâche à un autre encreur pour les 2 épisodes suivants, et qu’il a fallu l’aide de 4 autres encreurs dans une mesure qui n’est pas précisé. Il remarque enfin que comme il arrive souvent dans les comics de superhéros, les décors deviennent vite les parents pauvres des cases, un camaïeu très coloré venant les remplir les arrière-plans.
Le tome se termine avec les 4 pages extraites d’Image 0, dans lesquelles Silvestri réalise des dessins fortement inspirés par Tim Sale, juste pour aboutir sur un dessin en pleine page de Stryker, sans réelle histoire. Les pages de STRYKEFORCE sont dessinés par Brandon Peterson qui s’applique avec conviction pour dessiner comme Silvestri, avec un résultat très convaincant.
Ce premier tome constitue une étape historique dans le développement des comics aux États-Unis, indépendamment de sa qualité intrinsèque. C’est l’une des séries initiales de cette maison d’édition qui a entériné la possibilité pour des créateurs de conserver les droits de leurs personnages et de disposer d’une liberté sans équivalent chez DC ou Marvel. Grâce à cette prise d’autonomie de sept des artistes les plus vendeurs de l’époque, l’industrie des comics a également fini par se diversifier à un degré plus important et plus pérenne qu’auparavant. La lecture de ces 4 épisodes emmène le lecteur dans une aventure pleine de bruit et de fureur, avec de nombreux personnages sans beaucoup de personnalité, mais avec beaucoup de couleurs et pouvoirs pyrotechniques, dans une histoire rapide et spectaculaire, avec des dessins un peu chargés mais très dynamiques, laissant supposer que les prochains chapitres pourraient établir un univers riche et durable.
coucou
merci pour de rappel aussi tendre que lucide.
Il me semble que la série va reparaître en France bientôt, ce qui sera une occasion de se plonger dans ces idioties bien inoffensives.
Hello,
Je n’aurais pas imaginé que mon article puisse être qualifié de tendre. 🙂
J’ai vu que Silvestri allait enfin faire fructifier son patrimoine en VO avec une réédition soignée :
https://www.amazon.fr/Complete-Cyberforce-1-Marc-Silvestri/dp/1534322221/ref=tmm_hrd_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1654066932&sr=1-4
qui contient Cyberforce 0, Tin Men of War 1 à 4, Killer instinct (crossover avec WildCATs) 5 à 7, Volume 2 1 à 13, Origins 1 & 2, et Annual 1.
Je présume qu’une fois toutes ces pages remastérisées, une édition VF devient techniquement plus facile.
http://www.comicsblog.fr/43384-Cyberforce_de_Marc_Silvestri_de_retour_aux_eeditions_Reflexions_des_le_mois_doctobre_2022
Pour moi, c’est un bon représentant du zéro absolu en matière de comic book.
Hideux et crétin;
Je peux comprendre ce jugement pour l’histoire et la narration. C’est une approche complètement assumé de faire du comics d’action, et d’avoir un scénario qui conçu comme un prétexte pour relier ces scènes d’action.
Ce que j’ai essayé de développer, c’est qu’en ayant vécu cette époque, c’était également l’avènement d’une alternative de grande ampleur à DC et à Marvel, une possibilité de contrats moins défavorable aux artistes (pas pendant très longtemps pour les branches McFarlane et Liefeld, et encore à nuancer).
Les deux combinés, c’est la raison pour laquelle je ne mets pas de note sur ces articles, car je ne suis pas capable de dissocier l’histoire de son impact dans l’industrie des comics.
Merci Présence pour le tour d’horizon ! Je ne lirai jamais cela, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé, mais la précision historique compte en effet, elle est importante pour la suite.
En voyant les dessins, qui ne sont pas du tout ma came, je me demande si ces histoires ne peuvent être appréciées que par celles et ceux qui les ont découvertes à l’époque. Est-ce qu’en 2022, elles peuvent attirer de nouvelles lectrices et lecteurs ? Ne seraient-elles pas trop kitsch ?
De ce que j’ai pu en observer, Marc Silvestri est resté un dessinateur très courtisé par Marvel jusqu’au dans les années 2000, bien qu’il dessine de plus en plus lentement, et qu’il faille de plus en plus d’encreurs pour finir ses planches.
Je pense qu’il y a également une espèce de fétichisme chez les lecteurs, à l’instar de la notion que développait Tornado hier pour Skottie Young.
Pour moi ça renvoie à une sorte de narration/esthétique qui est typique d’un « mood » ou d’une époque et de même que certains vont se jeter sur des tarzan des années 40 ou du Flash Gordon ou encore du franco-belge du temps de pilote ou encore Dupuis…on trouvera des amateurs, un peu collectionneur qui souriront en se disant « hé c’est toute une époque ça »…
je jugement comme quoi cette époque là est pourrie par rapport à n’importe quelle autre, me parait assez unique dans l’histoire de la BD…
c’est con comme la mort? oui ben Mandrake, cubitus, Benoit Brisefer, c’est pas non plus des traités de philo…
« je jugement comme quoi cette époque là est pourrie par rapport à n’importe quelle autre, me parait assez unique dans l’histoire de la BD… »
Si on juge cette époque pourrie, c’est parce que la grande majorité de la production qui se vendait le mieux dans ces années-là est tout bonnement abominable.
Les Image guys ont juste transporté l’abominable production Marvel de cette période pour faire encore pire de leur côté.
Mais à côté de ça, il y a des tas de comics très très bien qui sortaient en même temps.
Ne fût-ce que la production Vertigo chez DC par exemple.
Par contre, ce qui est à porter au crédit de certains des Image guys, c’est qu’ils se sont assez rapidement rendu compte que la merde qu’ils produisaient n’allait pas pouvoir durer éternellement. Quand Ellis débarque sur Stormwatch, y a vraiment un truc qui se passe.
Bof, les superlatifs négatifs sont un peu trop forcés, de mon point de vue.
c’était pas terrible…a l’époque le public aimait bien, il y avait un certain fun.
ça vole pas haut, mais c’était quand même assez rigolo.
Bruce parlait de « faiseurs » il y a quelques jours, je préfère les faiseurs aux auteurs personnellement…
Non mais là pour moi, on n’est pas du tout au niveau du « faiseur », c’est-à-dire de l’artisan qui connait les arcanes de son métier sans pour autant développer un univers personnel qui ferait de lui un auteur.
On n’est pas du tout à ce niveau-là.
Dessins putassiers, scénarios crétins, narration aux abonnés absents.
C’est le zéro absolu à tous les niveaux.
mal fichu et pourtant succès colossal de l’époque avec pas mal de futures pointures qui débutent (Tim sale sur Deathblow) , un climat de bouillonnement de tout est possible…
très adolescent dans le feeling et sans pas fait pour en disserter des heures.
j’ai vécu en direct la naissance d’Image comme pas mal de gens ici et je ne renie rien…
c’était marrant.
« j’ai vécu en direct la naissance d’Image comme pas mal de gens ici et je ne renie rien… »
Oui, j’ai vécu ça en direct aussi et je ne renie rien non plus.
Je trouvais déjà ça consternant à l’époque, tout comme la production Marvel dont étaient issus les Image boys. 🙂
Merci pour ce passage en revue d’un comic book bourrin, spectaculaire mais sans profondeur
« C’est l’une des séries initiales de cette maison d’édition qui a entériné la possibilité pour des créateurs de conserver les droits de leurs personnages et de disposer d’une liberté sans équivalent chez DC ou Marvel. »
Je ne peux m’empêcher de sourire à cette phrase pour plusieurs raisons. D’une part pour la fameuse affaire MacFarlane / Neil Gaiman sur les droits des personnages qu’ils avaient cocréés (à moins que cet engagement ne concerne que les artistes, les scénaristes étant manifestement inutiles comme le montre ce CYBERFORCE). D’autre part parce que les personnages créés chez Image Comics ont souvent commencé comme de simples copies ou fusions de persos Marvel et DC.
Des personnages de Cyberforce, je ne retiens guère que Velocity, surtout parce qu’elle a eu droit à une mini-série qui – ô surprise – était écrite par un bon auteur de comics (Kurt Busiek)
Je ne peux m’empêcher de sourire à cette phrase pour plusieurs raisons. 🙂
Quand j’ai écrit cette phrase je me suis fait la même réflexion entre Angela, et les histoires (pas forcément si claires que ça) de paiement en retard de Liefeld vis-à-vis des artistes travaillant en studio pour son compte.
Je me suis décidé à la laisser en état en pensant à Image aujourd’hui : à cette échelle il n’y a pas d’équivalent. Il suffit de penser à The Walking Dead, à Criminal, aux innombrables séries indépendantes publiées par Image dont les créateurs conservent les droits de propriété intellectuelle. 30 ans plus tard, le bilan reste en faveur de l’éditeur, même s’il y a eu des moments hallucinants comme McFarlane embauchant Gaiman, Miller, Moore et Sim pour prouver qu’il y avait bien un scénario dans sa série Spawn.
Nous sommes d’accord ^^ (et il y aurait à dire sur Liefeld et son Fighting American où il a simplement tenté de doubler Joe Simon et la veuve de Jack Kirby…)
Je trouve simplement qu’à pousser pour la mise en valeur des artistes (dû à la situation de Jack Kirby vis-à-vis de Marvel ?), Image Comics a provoqué une sorte d’effet inverse où les auteurs étaient initialement considérés comme quantité négligeable
Concernant Rob Liefeld, je ne sais plus trop quoi penser de lui. Je le trouve piètre dessinateur, mais habité par une fougue très communicative. Je n’arrive pas à accoler le terme de scénariste à son nom dans quelques phrases que ce soit, mais ses principes de personnages partent souvent d’une idée forte. J’ai fait l’effort de relire Youngblood, revue et corrigé par Joe Casey, j’en suis ressorti peu convaincu :
http://www.brucetringale.com/sauvetage-naufrage-effarants-lirreparable/
Dans le même temps, les interviews réalisées avec lui par Jim Rugg & Ed Piskor en donnent une image tout aussi fougueuse et juvénile, mais moins polémique en tant qu’éditeur.
https://www.youtube.com/watch?v=wLFNU_-K54M
Concernant Alan Moore sur Supreme :
https://www.youtube.com/watch?v=6Xh8MwNLYtY
D’habitude, j’aime bien Joe Casey, mais sur l’autre titre YOUNGBLOOD qu’il a écrit (différent de celui chroniqué dans l’article que tu pointes), il m’a perdu en tentant d’ajouter un lien avec THE WEST WING (il y fait intervenir assez lourdement un parent de Léo McGarry)
Comme tu racontes bien, Présence ! Ta description des premières scènes est sans doute plus haletante que les pages réelles.
J’ai eu ces numéros dans les mains, un jour, prêtés par un pote ou empruntés en médiathèque. Je n’ai jamais vraiment accroché aux membres de cette équipe. Pour relativiser, je trouvais les looks plus sympas que les Youngblood de Liefeld. Le point commun, c’était cette caractérisation simpliste à coup de nom qui pète/pouvoir/look dérivé.
Ce qui me déplaisait, c’était aussi l’ennemi récurrent CYBERDATA, qui créait une monotonie dans l’adversité à laquelle se confrontaient les héros.
Les noms qui pètent : une blague récurrente pour les superhéros de Liefeld, avec Blood dans la moitié des noms de personnage. 😀
Cyberdata : je n’ai pas encore eu le temps de me lasser car je n’ai lu que les épisodes 1 à 4. Mais il est vrai que sur le long terme, le Silvestri-verse n’a pas tenu ses promesses, beaucoup moins que WildCATs / Stormwatch.
L’intelligence de Jim lee à trouver des auteurs pour fructifier son univers Alan Moore, Scott Lobdell, Joe casey, Warren Ellis, Adam Warren, John Arcudi…
Cherchez l’intrus. 🙂
Alan?
Ah non, je pensais à Scott Lobdell. Le seul tâcheron de la liste.
je ne l’insulterais pas de la sorte non…
Bonjour Présence,
j’ai toujours à la maison l’album SEMIC présentant la première mini série ainsi que les premiers épisodes amenant à Killer Instinct.
Déjà à l’époque, comme pour WildC.A.T.S et YOUNGBLOOD je trouvais le scénario incompréhensible. Le problème des Image boys. Comme l’impression de blancs ou de pages en moins. McFarlane et Erik Larsen auront été plus subtiles.
Reste la partie graphique, mais clairement ce n’est pas le meilleur taf de Silvestri. Le souffle nouveau des années 90 m’avait à l’époque aveuglé. Le choix des persos n’est pas bon, ni celui de la menace. L’univers aurait pu donner quelque chose, mais inexploité. Et puis les partis pris graphiques tendance putassier…
C’est donc un gros bof.
Les partis pris graphiques tendance putassier… Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler. 😀 😀 😀
Plus cambrée ma chérie, plus cambrée !
tu es tendue Natacha…
Intéressant travail d’historien. Petit à petit on va remonter l’histoire d’Image Comics à coup d’articles interposés (voir l’autre article de Présence sur YOUNGBLLOD et l’anthologie dantesque de JB sur SUPREME). En soi c’est intéressant. Maintenant, à lire en tant que lecture à proprement parler… heu… Non. Merki ^^
Quand j’étais jeune étudiant (ou encore lycéen ?), j’avais flashé sur la série DARKNESS dessinée par Silvestri et écrite par… Garth Ennis !
Bon, à l’époque, je ne savais pas qui était Ennis et j’en avais rien à faire. J’avais été complètement happé par les dessins de Silvestri. Je trouvais ça extraordinaire. Je me souviens que j’achetais les petits formats cartonnés (Comics USA je crois) à la Fnac. Il y avait aussi WITCHBLADE et encore d’autres trucs dans la même collection. Mais moi j’avais juste flashé sur l’esthétique de Silvestri et l’univers gothico-polar badass de DARKNESS. Je croyais (j’en étais persuadé) que la colorisation était faite à la main (je ne connaissais pas encore l’existence de Photoshop) et je n’en croyais pas mes yeux ébahis !
C’était encore une époque où je dessinais jour et nuit et je caressais un vague espoir de faire un jour de la BD.
J’ai fini par être extrêmement déçu parce que l’éditeur a lâché la série au bout de 5 ou 6 tomes. Dégoûté.
J’ai tout revendu.
Plus tard, je me suis pris la réédition en intégrale de Delcourt (les 3 premiers tomes, écrits par Ennis avant la reprise, par Jenkins je crois). Et là, lorsque j’ai ouvert le 1° tome, j’ai halluciné ! Ça avait hyper mal vieilli ! Dans le même temps je tombais également sur une ITW d’Ennis où il avouait qu’il reniait complètement cette série !
Elle dort aujourd’hui sur mes étagères. Je pense que je finirai par la retenter mais je sens qu’elle finira rapidement au bac à soldes… Je sais pas pourquoi… Un pressentiment… ^^
Cette période esthétique super-héroïque des années 90 et des Images boys, associée au fait que les scénarios étaient souvent fumeux, fait que pour moi il s’agit de la chose ayant le plus mal vieilli de toute l’histoire du comic-book.
Un de mes meilleurs amis est un fan absolu de Jim Lee. On se chamaille souvent parce que je le chambre à ce sujet en lui demandant comment il peut encore trouver ça beau ! ^^
C’est un retour de bâton classique dans tout domaine artistique ayant eu un succès massif et populaire à une certaine époque (Dali ou Vasareli devenus avec le temps les étendards du mauvais goût. MATRIX que l’on adore détester aujourd’hui, etc.). Mais ça peut changer avec le temps.
Pour moi aujourd’hui, rien n’est plus beau que les planches en NB des EC Comics des 50’s. Et je suis fan des premiers CONAN de Buscema, de son SILVER SURFER ou des AMAZING SPIDERMAN de John Romita Sr (je parle du dessin). Leur beauté vintage, j’adore.
Ça avait hyper mal vieilli : c’est également quelque chose qui m’a sauté au visage et que j’ai du mal à comprendre. J’étais très enthousiaste à l’époque. J’ai acheté récemment un X-Men Epic Collection contenant majoritairement des épisodes dessinés par Jim Lee et les planches ne m’attirent pas plus que ça.
The Darkness, par Ennis & Silvestri, m’attend dans une pile de lecture.
« Pour moi aujourd’hui, rien n’est plus beau que les planches en NB des EC Comics des 50’s. Et je suis fan des premiers CONAN de Buscema, de son SILVER SURFER… »
Tout comme moi😉👍…
C’était une belle période ! RipClaw était magistral! Le court épisode avec les Wildcats étaient magnifiques !
Marc Silvestri savait flatter l’œil du lectorat, avec des poses pleines de mouvement et de fureur, et des personnages aux physiques avantageux.
Super article, Présence et merci!
Il ne me reste plus qu’à espérer que Whilce Portacio se lance lui aussi dans une entreprise de mise en valeur de son patrimoine, car tout ça m’a donné envie de relire Wetworks.
Wetworks a été assez vite relié à Wildstorm, il me semble.