SPIDERMAN : L’ENFANT INTERIEUR par JM de Matteis et Sal Buscema
Par : TORNADO
VO : Marvel Comics
VF : Panini Comics
SPIDERMAN : L’ENFANT INTERIEUR est, sous la forme d’un album de la collection MARVEL CLASSIC, une compilation d’épisodes de la série SPECTACULAR SPIDERMAN lorsqu’elle était écrite, dans les années 90, par le scénariste J.M. DeMatteis. Le recueil regroupe les épisodes #178 à 184, 189 et 200, mis en image entre 1991 et 1993 par le dessinateur Sal Buscema.
L’ensemble de ces épisodes forme ce qu’on l’on appellera par la suite la SAGA HARRY OSBORN. Dans cette suite d’épisodes, Peter Parker (Spiderman) mène son ultime combat contre Harry Osborn (le Bouffon vert), son « meilleur ennemi ».
Harry a endossé le costume de super-vilain jadis porté par son père Norman, présumé mort à ce stade de la série. Il est aujourd’hui marié avec Liz Allen et ils ont un petit garçon (lui-même prénommé Norman). Mais les souvenirs de son passé viennent le hanter, en particulier la mort de son père, décédé tragiquement au cours d’un combat contre Spiderman, au lendemain de La Mort de Gwen Stacy. Le fantôme de Norman lui apparait ainsi de manière chronique. Il le tourmente sans cesse, non seulement en l’accusant d’avoir toujours été faible, mais surtout en lui répétant que Spiderman est responsable de sa mort. Peu à peu, la folie gagne inexorablement le jeune Osborn, qui ne voit qu’une seule issue à son cauchemar : Tuer Spiderman, afin de venger son père et prouver à ce dernier qu’il est son digne héritier. Mais Harry parviendra-t-il à assassiner son meilleur ami ?
C’est une époque de transition pour Marvel que ce début des années 90. En ce temps là, les stars de la Maison des idées s’appellent Todd Mac Farlane, Erik Larsen (deux des dessinateurs-vedettes du monte-en-l’air), Jim Lee ou encore Marc Silvestri et Rob Liefeld. En 1992, toutes ces vedettes du comic-book de super-héros claquent la porte de leur éditeur et s’en vont fonder Image Comics. Marvel se retrouve ainsi avec des dessinateurs et des auteurs de moindre niveau. Mais ce n’est pas le cas du scénariste J.M. DeMatteis…
Ceux qui connaissent l’histoire éditoriale des séries dédiées à Spiderman le savent : En 1987, J.M. DeMatteis a écrit l’une des plus grandes sagas de toute l’histoire de l’homme-araignée : LA DERNIERE CHASSE DE KRAVEN. Sur près de 80 épisodes qu’il imaginera pour le personnage (à travers diverses séries et mini-séries), il n’y a par ailleurs pas beaucoup de ratés, et le scénariste écrasera souvent la concurrence en termes de qualité d’écriture, comme par exemple dans le long crossover qui paraitra entre 1994 et 1997 : LA SAGA DU CLONE.
La sortie d’un recueil regroupant une partie de son travail sur le personnage de Spiderman est donc toujours un événement, le lecteur étant à peu-près sûr qu’il ne va pas être déçu (on se souvient de l’excellent FRERES ENNEMIS (une brillante mini-série estampillée Spiderman (également chroniquée dans l’article dédié ici à la LA SAGA DU CLONE), sans même la présence du héros !).
L’ENFANT INTERIEUR nous propose donc la fameuse SAGA HARRY OSBORN, mais le fait est que le recueil fait l’impasse sur plusieurs épisodes pour ne garder que ce qui correspond en apparence à l’essentiel du récit. Il nous manque donc les épisodes #185 à 188, et les épisodes 190 à 199…
En l’absence de tout rédactionnel venant nous expliquer un peu le contexte de la publication originelle de la saga, il s’agit donc de recoller les morceaux, sachant que cette histoire d’enfant intérieur puise ses sources dans un bon paquet d’épisodes précédents, et que les numéros qui ont été omis dans cette compilation apportaient également leur lot de précisions sur le développement de l’histoire…
Les premiers épisodes regroupés ici n’en sont pas moins excellents. Tous les fans de LA DERNIERE CHASSE DE KRAVEN se réjouissent que le récit ne soit pas qu’une simple étape de plus dans la continuité de la série, mais qu’il s’impose également comme une suite du chef d’œuvre de 1987.
C’est évident à travers le destin du personnage de Vermine, un vilain assez glauque que DeMatteis avait introduit au milieu de LA DERNIERE CHASSE DE KRAVEN, et qui revient ici au premier plan.
Le scénariste utilise ce personnage au passé tragique pour dresser un parallèle entre lui et les tourments qui opposent Peter Parker et Harry Osborn. En l’espace de quelques numéros profonds et conceptuels, DeMatteis explore l’enfance de ces trois personnages afin de jouer sur les trois destinées, chaque différence résonnant comme un écho et permettant d’apporter du sens à l’évolution de cette tragédie partagée.
Durant les quatre ou cinq premiers épisodes, le lecteur adulte et exigeant se réjouit de lire enfin une très bonne histoire classique de Spiderman. De celles qui ont fait la légende de la série en termes de création universelle.
J.M. DeMatteis excelle au découpage séquentiel et plus d’une planche affiche une narration quasi-cinématographique, jouant du plan et de la perception de l’espace-temps, avec divers procédés de mise en scène, comme le zoom, la structure narrative en écho ou encore le champ/contre-champ aux effets de miroir inversé.
Cette première partie de la saga est un grand moment de bande-dessinée du point de vue de la construction narrative, qui rappelle la réussite de LA DERNIERE CHASSE DE KRAVEN, du DAREDEVIL de Frank Miller ou du WOLVERINE de Barry Windsor Smith en termes de mise en forme.
La joie de lire se gâte lorsque l’on arrive au dernier tiers de l’arc L’ENFANT INTERIEUR au sens propre, avec les épisodes #182 à 184. Là, le récit commence à devenir extrêmement répétitif et les séquences s’enchainent mollement en revenant sans cesse aux mêmes confrontations (Vermine et son père, Peter et Harry), ressassant les mêmes affrontements en boucle. Et si au départ on s’était dit que l’on allait lire (ou relire) un chef d’œuvre, on est obligé de reconnaitre, au final, qu’avec trois épisodes de moins, ç’aurait été nettement mieux.
Les deux derniers épisodes présentés dans le recueil sont des épisodes doubles (des giant-size). Ils nous content le duel final entre Peter et Harry. Là encore, un seul épisode de 22 pages en lieu et place de deux épisodes de 30 à 50 pages aurait suffit, d’autant que le récit répète inlassablement tout ce qui a déjà été raconté dans la saga de L’ENFANT INTERIEUR, dont il est censé former l’épilogue. Certes, le fait qu’une quinzaine d’épisodes intermédiaires aient été enlevés n’arrange pas l’impression de redite, mais force est de constater qu’à ce stade, J.M. DeMatteis ne fait que répéter en boucle la même chose.
Pire encore : Alors que le scénariste était si brillant dans la narration séquentielle des premiers épisodes de la saga, le voilà qui nous raconte cet épilogue de manière ampoulée, avec un découpage linéaire pesant et paresseux, alourdi par une tonne de bulles de pensées indigestes. Un comble pour un scénariste d’ordinaire si inventif dans l’écriture de ses planches, qui tombe ici au niveau des scénaristes mainstream les moins doués de la profession, un peu comme s’il avait bâclé cette partie de son run sous la pression de son éditeur.
Pour enfoncer le clou, il faut enfin parler du travail du dessinateur : Sal Buscema n’a jamais fait partie de l’élite des créateurs visuels de Marvel, mais il bénéficie néanmoins d’un bon succès d’estime, ne serait-ce que pour avoir patiemment illustré (comprenez : jamais abandonné le navire en pleine tempête (et donc jamais lâché un boulot en plein milieu)) tout un tas de séries cultes, comme ROM, par exemple.
Son boulot ici est néanmoins discutable. Certes, on s’étonne de voir une telle retenue, une telle économie d’artifices et un tel sens de l’épure en ces années 90/95, habituellement boursoufflées par les planches hypertrophiées et indigestes de Rob Liefeld ou de Jim Lee (jadis portées aux nues, aujourd’hui illisibles avec un peu de recul). Presque de la ligne claire. Mais, même si certaines vignettes sont très réussies, l’ensemble est d’un niveau plus que moyen, et l’on ne compte plus les planches qui se limitent à quelques traits précipités et laissés à l’état d’ébauche peu élégante, mettant en scène un personnage sur fond vide. Cette prestation artistique en demi-teinte (si l’on est familier du travail du scénariste, on pense davantage à lui pour le découpage fluide des planches) achève, en définitive, de faire de ce recueil un passage relativement réussi de l’histoire éditoriale de Spiderman, mais loin du niveau de LA DERNIERE CHASSE DE KRAVEN (et quand bien même Mike Zeck n’est pas le dessinateur du siècle non plus).
Avec un peu de recul, on peut faire un parallèle intéressant entre le pitch de la saga et la réussite artistique en demi-teinte du scénariste J.M. DeMatteis. En effet, durant toute la première partie du récit, l’auteur ne fait quasiment qu’une chose : fouiller l’enfance des trois personnages principaux, afin de retracer leur évolution respective. Puis il conclue en leur donnant, non sans les avoir soumis à toute une série d’épreuves et de souffrances, les clés de cette évolution. Soit tout un travail sur la psychologie des personnages, dont l’examen psychanalytique opéré depuis une enfance étouffée, sacrifiée, bannie de la mémoire consciente, n’a d’autre objectif que d’exorciser les démons de l’inconscient larvés dans l’esprit de l’adulte. En bref, un récit initiatique sur la part de l’enfant toujours présent chez l’adulte… bouclé en cinq épisodes (et ici en six lignes…). Or la SAGA HARRY OSBORN s’étend sur neuf chapitres, dont les deux derniers sont des épisodes doubles !
On a donc un peu la sensation que le sujet a fini par rattraper son auteur, que le fond et la forme se sont rejoints et, qu’inconsciemment, le scénariste a succombé à sa part infantile arrivé à un certain stade de son histoire, la laissant s’échapper sur les derniers épisodes…
Plus sérieusement, il est probable que la baisse de qualité de la saga dans sa deuxième moitié soit due à une certaine pression éditoriale. Effectivement, puisque l’histoire est bouclée en cinq épisodes, DeMatteis semble avoir été obligé d’étirer son récit, jusqu’à finir par s’en lasser, et au final par bâcler la fin sans trop d’inspiration…
A l’arrivée, voilà une assez bonne saga de l’Homme-araignée, d’un très haut niveau dans sa première partie (les épisodes #178 à 184 qui, en définitive, forment plus ou moins un tout), puis d’un niveau assez médiocre dans sa prolongation et sa conclusion (épisodes giant size #189 et 200), le tout mis en image de manière efficace, mais sans aucune plus-value artistique.
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Est-ce si dur d’être un enfant ?
« un vilain assez glauque que DeMatteis avait introduit au milieu de LA DERNIERE CHASSE DE KRAVEN »
Et avant ça, dans les Captain America (inédits en VF pour la plupart) et un Marvel Team-Up (Spidey & Cap) du même scénariste.
J’avais délaissé les comics au début des années 90. Du coup je ne sais pas trop ce qui se passait à cette époque dans la série Spider-Man.
J’ai découvert ce recueil Panini à sa sortie et je trouve que les épisodes choisis forment un tout assez cohérent pour raconter une histoire.
Il est vrai qu’un peu de rédactionnel de mise en situation aurait été le bienvenue.
J’apprécie énormément De Matteis, j’avais également bien apprécié son arc « frères ennemis ». C’est d’ailleurs l’un des seul potable dans la saga du clone. J’ai cette histoire dans la collection Bethie qui eux par contre ne sont pas avares en rédactionnel.
Concernant les bulles de pensées, c’est un outil de narration comme un autre. Lorsqu’il est bien utilisé il peut être aussi très moderne!
Certains scénaristes actuels utilisent la cartouche de narrateur pour exprimer la même chose.
Ce n’est qu’une question de forme.
Je vois ce que tu veux dire sur l’aspect un peu répétitif, qui apparait sans doute clairement à la lecture d’un bloc, en recueil…
lu mois après mois à l’époque, ça fonctionnait très bien. en ce qui me concerne, ça demeure une très bonne période du personnage.
J’ai toujours eu une grande tendresse pour Sal Buscema (même si en effet ce n’est pas le dessinateur du siècle -passé- ). Il faut bien avouer qu’il a tendance à dessiner le même type de personnage dans les mêmes poses, les traits crispés sans expression ou au contraire la bouche ouverte dans un rictus haineux. Pas la grande finesse donc, cependant son trait a un charme inexplicable et comme tu le souligne très fluide. Au final je pense que l’encreur est primordiale dans son cas. Certains tandem fonctionne mieux que d’autres (je trouve qu’avec Sienkiewicz c’était une catastrophe par exemple). Si j’ai bien compris pour cette saga il s’encre lui même, le problème est peut être là.
Chaque fois que je relis du SAL Buscema, je revois sa prestation à la hausse, admirant son sens de l’Hubris et du découpage;
Les histoires de De Matteis tournent toujours autours des mêmes thèmes par contres: les frères, la vie près la mort, le deuil, le suicide…un mec très joyeux…^^
je n’aimais pas à l’époque mais je redécouvre tout ça avec plaisir…
Oui les mêmes thèmes mais pas vraiment ceux là je trouve.
Il est plus dans une quête incessante de spiritualité ou d’idéal et d’identité. Mais la spiritualité a pris pas mal le pas avec le temps.
Il est plutôt joyeux d’ailleurs avec une vision positive en général qui se dessine derrière ses oeuvres, faisant que certaines peuvent paraitre (pour moi en tout cas) un peu.. béate.
Tiens c est un hippie le père Dematteis
http://www.jmdematteis.com/
Pour les autres thèmes de DeMatteis : La rédemption en opposition à la vengeance, la réincarnation, Meher Baba 😉 La série qui synthétise tous ses thèmes fétiches reste pour moi son run sur Doctor Fate (Il y a aussi The Spectre mais qui fait un peu redite). Moonshado ou Seekers into Mystery sont plus abscons
Et puis il ne faut pas oublier son run sur la Justice League avec Giffen ! Ou bien dans ce run de Spider-Man, le team-up de Spider-Man avec Leap Frog et Frog Man contre le Lapin Blanc et the Walrus (accessoirement situé immédiatement après parfums d’enfance).
J ai mis la JLA apres je n ai pas lu Spectre, Dr Fate qui sont toujours pas compilés..
J ai lu Gargoyle mais je l apparente à Defenders comme je mets tous ses projets Spidey ensemble (y compris les webspinners sur Mysterio que j aime beaucoup)
Je garde une affection particulière pour Sal Buscema. Sa prestation sur Tarzan, par exemple, juste après celle de son grand frère, ne déméritait pas ! Il est capable d’être vraiment bon en fait. Mais c’est un dessinateur qui a tendance à viser la quantité au détriment de la qualité. Sur cette saga de Spiderman, il livre une prestation franchement moyenne je trouve, même si effectivement ses planches sont un modèle de fluidité. Mais là encore, comme dit dans l’article, c’est surtout l’apanage de DeMatteis. Parce que quand tu connais bien ce scénariste, tu remarques que le découpage porte sa signature. Ici il assure sur la 1° partie, et semble bâcler complètement la 2° (je parle encore de DeMatteis).
Sal Buscema n est pas un esthete. Il est par contre un bon narrateur, certes avec des ficelles mais il est efficace. Ce n est pas un maitre de la narration comme Mazzucchelli, Cooke, Miller ou Immonen, Romita Jr dans une autre catégorie. Mais par rapport à pas mal de dessinateurs esthetes actuels qui dominent le marché, il est meilleur… Actuellement on privilégie le « beau » et le « il faut des décors » à la narration.. hors la BD c est pas de l ilustration.
« Il est par contre un bon narrateur »
Pas faux. Si son frère John est meilleur en terme dessin pur, j’aurais tendance à considérer que Sal se démarque grâce à son storytelling toujours clair/limpide.
C’est un bon encreur aussi (j’ai lu dans ses interviews, qu’à choisir entre les 2, il préfère même s’occuper de l’encrage que du dessin).
Pour moi le problème de répétitivité dont tu parles vient aussi du fait que cet album est une compilation d’épisodes qui en fait ne se suivaient pas. Du coup si tu lis ça en intégrale, tu as une sacrée pause avant de revenir à ces sujets. Sans parler du fait qu’à l’époque ils aimaient bien te rappeler ce qui s’est passé précédemment. Du coup j’ai pris ça en compte et la lecture ne m’a pas dérangé. Pour moi c’est un bon volume de Spidey.
Je suis plutôt client de Dematteis trés bon client pas mal de ses oeuvres uperheroiques sont parmi mes favorites:
Ses Spiderman sont pour moi les meilleurs derrière ceux de Ditko, Ses Cap, Doc Strange, DD, Surfer, Defenders, Justice league, Man-Thing sont sur le podium des prestations sur ses séries pour moi.
J adore Seekers Into The Mystery ou Brooklyn Dreams (Publiés chez Futuropolis) et j’aime Mercy ou Moonshadow… Apres il a aussi faits des oeuvres un peu culcul ou en tout cas trés Hippie comme Savior 28, Into Shamballa; Last One, Iceman ou les recents JL Dark…. J ai un mauvais souvenir aussi de Blood.
Mais il reste pour moi un de mes scenaristes préférés. Quand il est bon, il arrive à plonger dans la psyché des personnages à donner leur envies, peurs, ideaux ou croyances… a mener le chemin vers la rédemption…
Par contre, quand il n y est pas ca peut etre du préchi précha…
Il me semble surtout un peu bavard pour toi Tornado.. C est trés verbeux en général.
Alan Moore est aussi hyper bavard, et tu trouveras pas plus grand fan que Tornado^^
Je crois que ça dépend aussi si c’est bien écrit, pas juste bavard.
Et bien disons que le verbosité de dematteis peut aussi tourner d un coté comme de l autre. Souvent, je trouve que ca va dans le mile et/ou que ca amene de la poesie… parfois ca part dans du mysticisme bavard.
En règle générale je n’aime pas les BD bavardes c’est vrai. j’aurais tendance à dire qu’un scénariste qui met trop de texte est un mauvais scénariste dans la mesure où il ne sait pas faire parler les images. Evidemment ce n’est pas aussi simple et certains échappent à la règle. Cependant, le seul et unique défaut que je peux reprocher à Alan Moore c’est effectivement d’être trop bavard. Son truc d’ajouter des textes en prose, notamment, démontre qu’il ne parvient pas à tout mettre dans les images. Malgré tout il reste le meilleur. Donc au final, chez lui en tout cas, c’est un menu-défaut…
« Par contre, quand il n y est pas ca peut etre du préchi précha… »
Y’a de ça ouais.
https://comicsoddities.com/2020/02/25/superman-speeding-bullets-john-marc-dematteis-eduardo-barreto/
Chez Futuropolis, je trouve bien le Brooklyn Dreams (acheté à sa sortie, relu l’an passé ou il y a deux ans), mais pas Seekers… J’ai l’impression que ce dernier et Blood n’ont jamais été traduits.
Si j’ai lu BLOOD en VF en trois volumes, editions usa
Ah oui c’est vrai il faut les trouver d’occase donc…
Dommage, j’ai tout revendu. J’ai détesté BLOOD.
Pas grave, je dois me faire MOONSHADOW, c’est un beau bébé…
Je partage l’avis de Tornado dans ses éloges et ses critiques. Ses longueurs qu’il décrit, on les retrouvera également dans le Crossover MAXIMUM CARNAGE qui avait aussi ses bon côtés. Je me rappelle effectivement qu’à côté des stars de l’époque (tu oublies Mark Bagley, le dessinateur emblématique de Spidey), les dessins de Buscema, la raideur de ses personnages, leurs expressions monolithiques et la toile d’araignée-ficelle dénotaient par rapport à la souplesse, les yeux énormes, les toiles spaghetti de McFarlanne.
C’est pourtant un dessinateur que j’aime beaucoup pour son côté direct, allant droit à l’essentiel.
Sur le style, oui De Matteis est très bavard, mais c’est assez littéraire et bien écrit. La fin m’avait bcp touché. De Matteis est l’auteur mine de rien de 3 décès mémorables du Spider-Verse : Harry, Kraven et May. Tous les trois ont été ressuscités pour le moins bien et pour le pire, hélas.
Sur les bulles de pensées, je m’en fiche. J’aime bien et certains auteurs comme Slott les réutilisent.
La BO du jour : très sympa
Ce n’est pas aussi chez DeMatteis que meurt Nick Katzenberg ? Bon, le perso est peut-être un poil moins emblématique…
Je n’ai pas dû être assez clair dans l’article.
Oui, l’effet répétitif est causé par l’absence de numéros intermédiaires.
Cependant, les deux numéros king size qui servent de dénouement à la saga sont quand même assez mauvais, surtout en comparaison de la première partie, qui est vraiment cent fois meilleure.
Sur les bulles de pensée je me suis déjà moult fois exprimé ici : Elles sont l’étendard d’une écriture naïve, laborieuse et obsolète. Elles ont été, depuis le travail de Frank Miller à partir de DD, relayées par des cartouches de textes (souvent des soliloques, donc des équivalents des bulles de pensées) dont le contenu était plus mature, mieux écrit. Et surtout cette séparation entre cartouches/soliloques et phylactères obligeaient le scénariste à soigner son écriture, son découpage, et à bien faire le distinguo entre les dialogues (présents dans les phylactères) et la narration. Alors que jusque là, le mélange bulles de dialogues/bulles de pensée semait la confusion et beaucoup de scénaristes se reposaient sur ce procédé pour bâcler leur découpage séquentiel. La séparation bulles/soliloques a amené une toute autre manière de raconter des histoires. Et elle était bien meilleure dans la forme.
Après, la bulle de pensée peut-être utilisée de manière parfois satisfaisante, comme souvent dans le franco-belge par exemple. Mais dans le comics old-school, c’est quasiment toujours ridicule et infantile.
Ca depend : le baclage sequentiel. N oublie pas qu une partie des comics Marvel était fait à la Marvel Way. Synopsis et intrigues avec le dessinateur qui met en image seul.. le scenariste revient mettre les dialogues.
Cela a permis à Stan lee de modifier des scripts par le seul dialogue ce qui a provoqué le départ de Ditko de Marvel par exemple.
Il se trouve que Dematteis travaille en full script donc tu as raison sur ce point.
Il détaille d’ailleurs son travail avec Sal Buscema ici si ca t interesse.
http://www.jmdematteis.com/2018/03/harry-and-sal.html
Merci pour ce lien : Cool, il a choisi en exemple la même image que moi 🙂
J’avais causé de ça, d’ailleurs, des ballons de pensée :
http://www.brucetringale.com/le-defi-nikolavitch-bd-et-bulles-de-pensees/
Oui, et j’avais d’ailleurs écrit ça :
Bon moi, la BD old-school, je l’emmerde m’en passe volontiers. Je fais partie de cette école postmoderne où ce vocabulaire à base de bulles pensée, de didascalies et d’onomatopées, c’est de l’ordre des vieilleries préhistoriques proprement ringardes, à ne réserver comme le dit Alex, que dans les trucs humoristiques à gros nez. La bande à Miller & Moore (et Chaykin donc, si j’ai bien suivi) a ringardisé le machin il y a déjà 30 piges, et pour ma part c’est définitif, allez hop ! circulez y a rien à voir…
D’ailleurs, quand je me relis un vieux Blake & Mortimer, je zappe systématiquement les didascalies et, lorsqu’il m’arrive de me résigner à lire encore un comics de superslips, s’il y a trop d’onomatopées ou de bulles de pensée, il finit en général en boule à l’autre bout de la pièce…
Maintenant, oui, il suffit qu’un gars hyper talentueux nous refasse le coup de l’onomatopée ou de la bulle de pensée avec de l’esprit, de l’inventivité et une bonne dose de concept qui va bien, et là, je changerais probablement d’avis comme on change de chemise…
🙂
En fait ça commençait comme ça :
« Bon moi, la BD old-school, je
l’emmerdem’en passe volontiers. Je fais partie de«
Jamais lu.
Le dessin me fait moyennement envie (bien expliqué dans l’article), pourtant ça semble un incontournable, ou du moins un classique dans l’histoire de Spider-Man… Et l’avant-dernière image, tout dans le silence et les images me laisse une forte impression… Ça plus tout le positif qui en est dit dans l’article…
Bref, ça titille ma curiosité tout ça…
PS : dis, tu commences à prendre les « tics » de Présence à parler du lecteur ? 😉
Il faut que je vérifie si je ne l’ai pas en double VO.
Plus les années passent, et plus j’apprécie l’écriture de JM DeMatteis. Je viens de lire des épisodes de Justice League Quarterly et c’est toujours aussi incroyable comment ses dialogues insufflent une personnalité aux protagonistes, et une vie dans les aspects sitcom, alors qu’ils tombent complètement à plat avec Gerard Jones. Du coup cet article est un déchirement entre une tentation irrépressible de lire du bon Spider-Man grâce à ce scénariste, et la narration claire de Sal Buscema, mais toujours autant pétrie de ses tics graphiques (le simplisme dans les décors) et de ses emprunts à Jack Kirby (certaines postures dramatiques).
Certes, on s’étonne de voir une telle retenue, une telle économie d’artifices et un tel sens de l’épure en ces années 90/95, habituellement boursoufflées par les planches hypertrophiées et indigestes de Rob Liefeld ou de Jim Lee. – Excellent : c’est vrai qu’il n’a pas succombé à la tentation de dessiner comme Liefeld ou Lee. J’ai l’impression que dans ces années-là, Sal Buscema avait opté pour des traits de contours plus rêches et plus secs qu’à ses débuts plus ronds, pour donner une impression plus dramatique, plus agressive, plus adulte.
Sal Buscema est un dessinateur pour lequel j’ai une certaine affection. Je l’ai découvert dans ROM et puis sur un certain nombre de fill-ins (un Marvel Team-up par-ci, un Marvel Two-in-One par là…)
Je n’ai jamais été un fan absolu mais lors de son passage sur Spider-Man, que je lisais en décalé dans les albums reliés de NOVA, j’ai petit à petit pris goût à son style.
Avant De Matteis, Spectacular était scénarisée par… Gerry Conway ?, et avait un côté soap un peu chiant. Avec JM De Matteis, il y avait un côté psy un peu angoissant. Le souci (et c’est encore plus vrai dans la saga du clone), c’est que ça finissait par être déprimant car même si Peter Parker arrivait à remporter une victoire morale ou mentale sur un arc, c’était souvent pour de nouveau sombrer dans l’arc suivant. D’où effectivement, un côté répétitif et lassant sur la durée.
Pour en revenir à Buscema, ses pages laissées muettes par De Matteis, pourtant peu avare de mots, sont une belle preuve de son talent pour la narration par l’image (et merci à Fred le Mallrat pour le lien vers le blog de JMDM !)
Tout cela pour dire Lisez MOONSHADOW!!!
Je l avais lu en VO il y a 15 ans et j avais pas accroché mais là en VF j ai beaucoup aimé. C est un conte pour adulte qui date du mileiu des 80’s et où Dematteis ne mets pas de bulles de pensées (faudra que je vérifie mais je pense qu il arrête assez vite pour des pavés à la première personne comme dans Kraven Last Hunt.. si je me trompe pas) mais dans ces creator il n y en a pas (où alors c est avec parcimonie pour un effet narratif particulier).
Je n’ai jamais vu ces épisodes et de JM De Matteis, je ne connais que son BROOKLYN DREAMS, mais j’ai son Moonshadow avec Jon J Muth qui m’attend. Je reconnais bien la coiffure de Harry sur le premier scan, cela m’avait marqué, enfant, ces rayures…
Ils ont l’air d’avoir pas mal inspiré les films de Raimi sur ses Spider-Man, que je connais bien (sauf le troisième, vu une seule fois). A te lire, cette édition manque de précisions, il est donc clair que je ne jetterai sans doute aucun oeil là-dessus. Je suis en plein second tome de Daredevil par Nocenti et JRJr et j’avoue avoir un peu de mal depuis que les Inhumains et Ultron ont débarqué… Mais bon, je n’ai jamais lu La dernière chasse de Kraven.
L’idée de base reste cependant très intéressante, surtout que la figure du super-héros est une figure psychanalytique presque évidente de nos jours (remember…). Je serai curieux de lire ça, mais uniquement si l’occasion se présentait.
La BO : super. Je ne connais pas assez bien, mais c’est cool. Elle est dans quel album celle-ci ?
« Mais bon, je n’ai jamais lu La dernière chasse de Kraven. »
Bon…t’as beau dire que tu ne liras jamais la plupart des trucs dont on parle, y’a des blagues qu’il ne faut pas faire hein ! Tu vas aller lire cette histoire là !! Allez hop !
Quand je la trouverai dans une bonne édition… Après tout ils ont bien sorti La mort de Captain Marvel en un volume que je n’ai pas hésité à acheter, et ça valait vraiment le coup (même si les premiers épisodes sont vraiment trop infantiles pour moi).
Il existe cette édition qui est très bien, et qui contient aussi 2 annuals de Dematteis en rapport avec Kraven
https://www.mdcu-comics.fr/comics/mag-vf-10655-panini-comics-marvel-events-spider-man-la-derniere-chasse-de-kraven/
Merci ! Je note ça. Je la prendrai certainement si je tombe dessus et reviendrait vers vous 😉
3° album (et dernier) : LAST TIME AROUND. Mon préféré (même si je les aime tous). Il parait que le groupe était déjà séparé au moment de sa sortie. C’est celui qui semble le moins cohérent car selon les titres, s’ils ont été composés et chantés par leur auteur respectif (Stills, Young ou Furay), ils sonnent très différemment, comme un titre solo.
Merci pour l’info ! Je ne connais que le premier et leur best of.