Encyclopegeek : Marilyn Manson
Article de BRUCE LIT
1ère publication le 02/11/17- MAJ le 28/04/19
Il fascine autant qu’il révulse. Et alors que tous ses pairs sont progressivement rentrés dans le rang tel son père spirituel Alice Cooper, Marilyn Manson continue de provoquer des hauts le coeur à tous les puritanismes. Musicien, chanteur mais aussi acteur, peintre, fabriquant d’absinthe (!) cinéphile averti et commentateur de la décadence occidentale, Marilyn Manson avait toute sa place sur un site traitant de la culture geek, car il en fut le dernier ambassadeur du siècle dernier ; celui qui fut pointé du doigt par tous les détracteurs de rock et de jeux vidéos lorsque deux désaxés entreprirent de massacrer leur lycée en portant ses tee-shirt.
Aujourd’hui ce genre de tuerie est perpétré par des golfeurs friqués sans que personne ne se demande s’il faut fermer tous les cours de golf et surtout que perdure l’accès aux armes en self service aux Etats Unis. Cavalier apocalyptique de la Pop Culture pas encore appelée culture geek, voici son histoire et son héritage que vous pourrez découvrir sans être un spécialiste rock.
Cet article est dédié à l’ami Julien Lordinator du Lesbian Geek pour ses conseils durant la préparation de l’article. Et une bise affectueusement décadente à ma nouvelle camarade de jeu Edwige Dupont qui m’a gratifié en un temps record du beau tableau que vous retrouverez en fin d’article.
Quand j’étais un ver
Né Brian Hugh Warner il y a une cinquantaine d’année, le futur antéchrist est un enfant ordinaire frustré par sa vie. Son père est un ancien militaire au Vietnam qui a arrosé des villages d’Agent Organge. Il vend des meubles, n’est pas souvent à la maison et le jeune Brian le retrouve lors de tests médicaux pour voir s’ils n’ont pas développés de mutations ! Au cours de ces visites, il croise des enfants malades et handicapés et développe sans le savoir son goût pour la monstruosité, le sordide et les prothèses.
Sa maman est infirmière et dotée d’une personnalité fragile. Elle finira sa vie en psychiatrie. A peine âgé d’une dizaine d’années, le jeune Brian aime jouer au détective chez ses grands parents. Un jour qu’il décide d’explorer leur cave, il découvre son grand père travesti en femme entouré de revues porno et zoophiles en train de se masturber. Jack Warner a un cancer et a un trou dans la gorge ce qui provoque des bruits effrayants qui horrifient et fascinent le jeune garçon. Il ne pourra s’empêcher de retourner dans ce qu’il l’appellera L’enfer.
Il est envoyé dans un collège catholique où très vite il va chercher irrémédiablement à se faire virer sans succès. Pour rentrer dans les bonnes grâces de ses professeurs, il leur donne une supposée photo d’un ange vu dans le ciel. Il se prend une tannée de gens qui lui expliquent que la violence c’est mal et nourrit progressivement une haine grandissante de la religion. Il décrira avoir passé des heures dans des séminaires où l’on tentait de dissuader les gamins d’écouter du rock et à les terroriser avec des visions de l’apocalypse et des tourments qui attendent les pêcheurs. Autrement dit, il s’agit tout bonnement d’endoctrinement !
A bien des égards si un parallèle devait être fait avec les comics, disons que le jeune Brian Warner ressemble à s’y méprendre au petit garçon traumatisé par la peur du nucléaire finit par disjoncter dans le run de DD de Nocenti. Brian lui développe une personnalité taciturne. Il est moche, a les dents en avant, la coupe en bol sur un visage en lame de couteau et rencontre d’importants problème d’acné. Tout le monde se fout de lui, il n’a pas d’amis, son seul réconfort affectif étant sa chienne aux yeux vairons (tiens, tiens…) qui mourra empoisonné par un voisin brutal.
Du cinéma en musique : ici, un hommage à El Topo de Jodorowski
Question quéquette, c’est pas non plus le Nirvana : Brian perd son pucelage en dix secondes sur le terrain de foot de son lycée avec la seule nana qui accepte de coucher avec lui par pitié. La deuxième lui filera des morpions…. Pas un début mirobolant pour celui qui deviendra de la mari de Dita Von Teese. Bercé par la musique de Bowie qu’il vénérera au point de lui rendre hommage quasiment à chaque album, Brian a la révélation de sa vie en assistant à un concert de Kiss.
Alors que toutes les nouvelles et poèmes qu’il envoie aux journaux locaux lui sont renvoyés poliment, il réussit en inventant un CV bidon à faire des piges pour un journal musical. Il interviewe les Red Hot Chili Peppers dont les réponses le consternent. Son ambition ? Passer de l’autre côté du micro pour être celui qui a des choses à dire. Il en fait part à la nouvelle star de l’indus Trent Reznor de NIN avec qui il sympathise et qui va le signer sur son label en plus de produire son premier disque. La machine est lancée. Pour Brian Warner plus que pour n’importe quel artiste, il n’y aura plus de retour possible.
Je veux être une star pour que plus personne ne me fasse chier
Entouré de son groupe qui sera en permanence à géométrie variable, Brian Warner se dote du nom de scène Marilyn Manson. Il s’inscrit directement dans la lignée décadente d’Alice Cooper avec qui il n’a finalement pas grand chose à voir mis à part le fait de se maquiller et d’usurper progressivement le nom du groupe pour se l’approprier.
Pour le reste Manson est un nihiliste authentiquement décadent quand Alice saura remiser son rôle en coulisses pour sauver son couple et sa vie des excès du rock. Pas Manson qui est devenu le personnage qu’il s’est créé : le bouc émissaire de l’Amérique, le bâtard d’une société qui a honte des enfants qu’elle a engendré. Manson n’est jamais redevenu Brian Warner. Il est Venom qui aurait pris définitivement le contrôle de Peter Parker.
Les débuts du groupe est assez vaseux. Le look de départ est ridicule, le premier album Portrait of an American Family ne contient qu’une seule bonne chanson : Lunchbox où il raconte les raclées qu’il prenait enfant. La prise de voix de Manson dénote de ses limites vocales. Quant aux musiciens, rien ne leur permet de se distinguer dans une vraie bouillie sonore malgré la production de Reznor qu’on a connu plus inspiré.
Difficile de faire plus malsain !
Pourtant….
Le ver est dans le fruit. Tout d’abord, même si pour l’instant la musique de Marilyn Manson se cantonne au métal bas de gamme de Los Angeles, le groupe se montre plutôt ambitieux en ressuscitant l’aspect bigarré du Glam Rock alors que le Grunge aura popularisé les pires looks de la planète rock : bermuda, chemise de bûcheron et gilets tout droits sortis du Père Noël est une ordure. Marilyn Manson semble lui tout droit débarqué d’une autre planète ! Chaque album aura une nouvelle identité, un nouveau concept exactement comme les changements de costume des Super Héros !
Il s’avère surtout que le chanteur donne des interviews brillantes où il écrase la concurrence par son humour cinglant, son sens de la répartie et une réelle intelligence qui s’affinera encore au fil des années. Pour l’heure, il s’agit d’expliquer son surnom : L’Amérique glorifie autant les victimes que les coupables. Marilyn Monroe fut une icône lumineuse littéralement assassinée par la part d’ombre du gouvernement américain.
Quant à Charles Manson, il aura prouvé que son sens de la manipulation fit de lui une icône d’une société avide de faits divers sordides. Ainsi souhaite se résumer Marilyn Manson : l’incarnation du bien et du mal en chaque être humain, de la vulnérabilité et de la violence, du glamour et de la manipulation des médias à son propre profit. On pourra penser ce que l’on veut du personnage, mais il reste notable que Manson aura tracé sa propre route sans un directeur marketing pour le vendre. Ce qu’il veut : se venger de tout ce qui l’a frustré enfant !
Il vient d’enregistrer une oeuvre d’art sulfureuse : Antichrist Superstar qui se veut autant une destruction méthodique de l’Amérique chrétienne qu’une prédiction de sa propre ascension et chute, le pays et son chanteur étant intrinsèquement liés. Manson gavé de drogues, passe des semaines sans dormir, enregistre dans la maison où fut assassinée Sharon Tate, se racontes sous fond de paraboles Nietzschéenne. Il n’était qu’un ver qui a regardé vers le ciel à la recherche de Dieu et ce Dieu c’était lui même.
Manson entreprend alors sa propre apocalypse : détruire son ancienne identité pour renaître supérieur à ce à quoi les institutions le destinaient. Il refuse d’être un faible destiné à alimenter les forts. Le ver sent ses ailes pousser pour devenir Marilyn Manson l’ange déchu refusant de se soumettre à la religion. Certains de ses propos sonnent terriblement justes : le catholicisme exige de l’homme qu’il se comporte comme un saint pour aller au paradis alors qu’il suffit d’être soi-même pour aller en enfer. C’est une religion cruelle basée sur la culpabilité d’un Dieu cruel qui en vient à tuer son propre fils.
Le disque est un triomphe : Marilyn Manson propose un art brutal et trash derrière lequel se cache un individualisme impitoyable : Dieu est une statistique, un numéro sur lequel l’homme ne peut pas compter. Alors que tout se liguait contre lui, Brian Warner a réussi à réaliser ses rêves et vivre pour lui-même et invite chacun d’entre nous à ne jamais capituler et à refuser qu’une quelconque autorité vienne nous aliéner. Un message très proche du Mur de Pink Floyd dont Manson est très fan.
Manson prévoit cependant sa propre chute : le prix de la liberté totale est une liberté égoïste sacrifiant amitié et famille dans le processus. Brian Warner est mort, Marilyn Manson est devenu l’homme que l’on craint, celui dont la liberté artistique obscène gène. Une première pierre dans la mégalomanie et la paranoïa du personnage qui réalisera que vivre de manière si intense le conduit droit dans le mur et va opérer une seconde transformation : celle de l’animal mécanique.
Je ne suis pas un animal mécanique, juste un con qui joue avec la mort
Alors que pour beaucoup le rock est mort sous les balles de Mark Chapman (l’homme qui tua John Lennon), Marilyn Manson est parvenu à raviver à lui seul la flamme du rock subversif dangereux et imprévisible, un truc que l’on croyait disparu depuis la fin des Pistols. Manson est devenu un sujet de société. Le mainstream abhorre ses provocations et ses cris de haine, les autres ne sont pas dupes : derrière le clown se cache un artiste érudit, sensible qui tire les ficelles et dont les disques sont de vrais manifestes philosophiques.
Lorsque paraît Mechanicals Animals, c’est son public que Manson divise cette fois. Manson apparaît comme une créature asexuée vulnérable et débarquée d’une autre planète dans un disque pop et dansant. Vendu pour les uns, il s’agit certainement de son disque le plus beau, le plus profond et souvent poignant.
Le rocker rend encore hommage à Bowie en s’imaginant tout droit sorti de L’homme qui venait d’ailleurs de Nicholas Roeg, un extraterrestre perdu sur terre récupéré et markétté pour devenir une rock star dans un Dope Show. La seule issue reste la mort avec le suicide comme ultime acte de liberté. Mais entre temps, Manson en couple avec l’actrice Rose Mc Gowan (encore plus déglinguée que lui) découvre le sentiment amoureux sur le tard. Alors qu’emmergent l’Internet, les téléphone portable, l’artiste se demande ce qui différencie l’homme de la machine : les émotions qui créent à la fois notre grandeur et notre chute. Ces émotions nous permettent l’empathie via le sentiment amoureux mais aussi la détresse puisque la drogue et le show business sont là pour en créer des artificielles. Autour de lui, il n’y a que des animaux mécaniques.
Tout au long de ses clips Manson apparaît de plus en plus humain, de plus en plus vulnérable. Il livre de véritables oeuvres d’art dont le plus beau reste indéniablement le Coma White : Manson met alors en scène un cauchemar récurent : il est à Dallas dans la peau du Président Kennedy et abattu dans les bras de sa femme à la fois sous les hourras et les cris d’horreur. Il ne se doute pas qu’encore une fois, il s’agit d’une prémonition qui annonce sa future métamorphose.
Coma White : un clip exceptionnel
Si tu meurs à la télé, tu deviens l’agneau de Dieu
Car le 20 avril 1999, deux lycéens commettent l’effroyable : arpentant les couloirs de leur école comme dans un Doomlike, ils descendent 12 élèves, en blessent une trentaine d’autres et tuent deux professeurs avant de se donner la mort. C’est le massacre de Columbine et l’Amérique sous le choc va se chercher un bouc émissaire…Ce sera bien sûr Manson du fait que les gamins écoutaient sa musique et portaient ses tee-shirts.
Le chanteur récolte au centuple le prix de ses outrances. Ainsi, alors que l’on supprimait le comic-code-authority, un nouveau procès en hérésie commençait contre la culture populaire avec toujours les mêmes arguments affublés à la BD, puis au rock, puis au cinéma d’horreur, puis au aux jeux-vidéos, puis aux mangas : ces médias et leurs artistes sont dangereux pour notre pays ou nos enfants, interdisons-les, contrôlons-les.
Alors que Angus Young (AC/DC) avait répondu avec humour à la même accusation 15 ans plus tôt (« donc, si un taré porte un tee-shirt McDonald, on ferme tous les fast-food » ? ), Manson va mener pendant des mois une vie de reclus. L’homme a peur et à juste titre : la plus grande puissance du monde le pointe du doigt, les menaces de mort ont doublées (!) et l’enfant en lui se rappelle de toutes les fois où il il était rabroué pour ses opinions. Tout le monde le croît fini, il prépare son dernier grand album la rage au bout du stylo.
Sur Holy Wood, il se représente en Christ crucifié la mâchoire arrachée. Evidemment les hypermarchés ne veulent pas mettre ce truc en rayon ! Il s’agit d’un disque puissant, sociologique qui extermine de manière impitoyable les médias, la religion et même son public par moment ! Jesus, Lennon, Kennedy dérangeaient comme lui. Leur mort devant une audience les a rendus immortels et les a transformés en martyrs aux yeux de la même foule qui les condamnaient. Le dogme est fabriqué pour mieux asservir les masses contre lesquelles Manson refuse de se soumettre : Je ne serai pas l’esclave d’un Dieu qui n’existe pas et si c’était le cas il vous haïrait comme moi. Dieu ne m’a jamais posé problème, c’est le vôtre que je déteste. A son public : Vous n’aimez que les copies d’une imitation, alors je serai comme vous, un autre moi stupide comme toi !
Ailleurs, il constate que la célébrité par la violence est le seul outil de promotion sociale. Eric et Dylan étaient des moins que rien, des anonymes, des enfants maltraités qui en silence préparaient leur vengeance. Pourquoi personne ne s’est jamais aperçu de rien ? Qui s’en souciait ? Derk Backderf se posera la même question dans son Ami Dahmer. Les tueurs feront deux fois la une du Time post-mortem : Nous sommes les moins que rien qui crevons d’envie de devenir quelqu’un, quand nous serons morts, vous saurez qui nous sommes hurle t’il dans The Nobodies. Lorsque Michael Moore demandera à Manson dans Bowling for Columbine ce qu’il aurait eu envie de dire aux jeunes meurtriers , il répondra: Je ne leur dirais rien. Je me contenterai de les écouter. Et c’est ce que personne ne semble avoir fait.
Holy Wood deux ans avant le 11 septembre réhabilitera Manson auprès de gens qui le prenait pour un psychopathe insensible. C’est au contraire un artiste qui prône la victoire de l’esprit sur l’obscurantisme, capable de citer Oscar Wilde, Sade ou Nietzsche en interview. Le 11 septembre finira de plomber sa carrière. Comment chanter désormais qu’il déteste l’Amérique sur le corps des 3000 morts ? Comme choquer d’avantage un monde tétanisé par l’effondrement des deux tours. ? Cet événement changera notre monde et mettra fin prématurément à la carrière du dernier agitateur rock.
Je ne suis pas une marionnette mais une grenade
Au moment de Golden Age of Grotesque, personne ne sait que Manson vit ses dernières grandes heures. En couple avec Dita Von Teese, Manson se tourne vers la vieille Europe et notamment l’Allemagne des années 30 : il absorbe l’art cabaret dégénéré et transforme sa scène en Vodevil. Il s’agit certainement de son travail le plus imaginatif où il invente des mots et joue de nouveau sur la dangerosité des images, notamment celles de Mickey Mouse et de la croix gammée, deux symboles populaire détournées de leurs origine pour devenir des outils d’oppression : le nazisme bien entendu et l’empire Disney avec en filigrane les postures fascistes de son créateur.
Cet art monstrueux permet à Manson de se dire que dans les années 30, il aurait été mieux compris entouré d’artistes-freaks. Si Marilyn Manson était un super héros, ce serait sans nul doute Wolverine : un être violent et brutal mais protecteur envers les enfants qui n’est jamais à sa place dans une société qui réprouve la violence. Une violence que l’on peut assimiler à Crossed, la série trash de Garth Ennis. La démarche est la même : flinguer la religion et montrer ce qui reste d’une société en faillite en se montrant le plus brutal, vicieux, dangereux possible. Provoquer des hauts le coeur, faire vomir pour laisser l’espace libre à ceux qui iraient au delà des apparences. Romero l’a montré : les zombies et leur violence servent une métaphore sociale exactement comme Marilyn Manson.
Pourtant à partir de cet album, tout est réglé de manière mécanique : Manson et son sideshow, ses prothèses, ses siamoises, foetus humain et créatures hermaphrodites commencent à lasser comme les films de la Hammer. Et le plus fatigué est certainement Manson lui-même : il est adulé, respecté désormais par ses détracteurs, reconnu en tant qu’artiste lorsque le Lutetia à Paris lui ouvre ses portes pour exposer ses peintures. En gros, il n’a plus personne à qui s’opposer, il est marié à une femme sublime et son prêtre n’est autre que Jodorowski.
Mais, Manson paie désormais l’addition de ses excès : Von Teese le quitte le soir de noël fatiguée de son mode de vie impossible et sa vie sentimentale défraiera désormais la chronique. Il boit de plus en plus d’absinthe, échoue à mettre en scène les films qu’il a en tête, prend beaucoup de poids et la déprime se transforme en dépression qu’il n’arrive pas à surmonter depuis presque 15 ans.
Ancien demi-dieu , l’homme est désormais pathétique sur scène, incapable de chanter ou de se souvenir de ses paroles. L’artiste révolutionnaire se traîne désormais sur scène, ne tient plus debout dans un état à peine meilleur que Renaud qui a dix ans de plus que lui. Côté musique, il vient enfin de sortir un album intéressant de bout en bout où il renoue avec des clips sulfureux et provocants. Say10 le voit en pleine orgie aux côtés de Johnny Depp.
Dans le lancement de son nouvel album, il décapite ni plus ni moins que Donald Trump et déchire de nouveau ses Bibles ! Musicalement, il est épaulé par Tyler Bates compositeur réputé de jeux vidéos (God of War 3) mais aussi de séries (Californication) et de films : Les Gardiens de la galaxie, 300 et Watchmen, preuve de l’implantation de Manson dans la culture populaire.
Leader suprématiste dans Sons of Anarchy
Je ne suis pas désolé, tu as ce que tu mérites
Marilyn Manson est en un sale état, malade, triste et fatigué (il a perdu coup sur coup ses parents, auxquels , tout Antechrist fut-il, il était attaché). Pourtant il est vivant 20 ans après ses débuts. Son talent n’est plus à démontrer. Mais quelle est son influence sur la culture populaire. Le cynisme est désormais un virus répandu par les réseaux sociaux. Lady Gaga, Bieber, Miley Cyrus font désormais de la musique de merde en singeant ses provocations. Comment choquer plus que Sarkozy, Berlusconi et Trump ? Comment bousculer un occident désormais mortifié par le terrorisme ?
Curieusement la relève de Marilyn Manson se trouve d’avantage dans le domaine du Rap que du rock : Eminem, avec qui il a collaboré à maintes reprises ou les mutants flippants de Die Antwoord.
Mine de rien, Manson accompagne nos vies depuis deux décennies. On le trouve dans les BO de From Hell, Resident Evil, Lost Highway, Spawn mais surtout Matrix dont certaines thématiques collaient avec l’esprit du chanteur : la dictature du conformisme, la préformation des rebelles par le système et l’écrasement des machines sur l’humain.
En tant qu’acteur, ses prestations ont été remarquées dans Le livre de Jérémy (une adaptation de J.T Leroy) et chez Quentin Dupieux (Wrong Cops) aux côtés de Eric Judor. Johnny Depp s’inspire de lui pour jouer Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterie. Il double un personnage inquiétant dans Area 51, un jeu Playstation 2 qui eut son heure de gloire. Son avatar dans Celebrities Deathmatch, des matchs de catch entre pop-stars sur MTV était très apprécié. Il aura été célébré dans le monde de la mode par JP Gauthier et même égérie de Saint Laurent !
Des milliers de pages Devianart lui sont dédiées sur Internet. Et le chanteur dispose d’une dizaine d’actions figures à son effigie (dont du McFarlanne Toys) ainsi que des masques d’Halloween. Côté comics, il apparaît dans Emily the Strange et est une source d’inspiration évidente pour le Joker de Jared Leto et Lee Bermejo. Il a également inspiré la version animée de The Riddler, son personnage de vilain à la folie non homologuée collant parfaitement à l’univers gothique de Batman.
Sous les traits de The Riddler.
Aussi fascinant et repoussant que le serpent, Marilyn Manson est la dernière icône américaine d’un rock désormais bien policé et chiant à mourir. Son influence a largement dépassé la sphère de son médium et de ses attaques de la religion catholique. Voici un chanteur qui à cheval entre deux siècle plus religieux et puritains que jamais, se sera défini comme l’antéchrist, c’est à dire ne se soumet à aucune religion, aucun dogme, si ce n’est sa propre morale, ses propres valeurs. On rêverait de son équivalent dans le rock musulman qui déclarerait comme lui : je déteste la religion car elle nous apprend à nous satisfaire de l’incompréhension du monde.
Quant à Manson, méfiez vous de lui et de sa respectabilité. Si vous avez lu cet article de bout en bout, vous l’aurez compris : il n’est pas celui que vous croyez ; il est pire !
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La BO du siècle : Tiré du film Spawn, la meilleure vidéo pour résumer Marilyn Manson : glamour et décadence
J aimais bien jusqu a Holywood que je n’ai jamais vraiment aimé…
Je em suis toujours demandé s’il avait écouté le Christian Death de Valor et Gitane Demone à un moment tant il y a des rapprochements sur la forme.
Sur le fond, il me semble que les premiers albums sont produit par reznor mais aussi un gars de Skinny Puppy, non?
La maison de Sharon Tate c est pas Reznor qui l’a achetée et y a mis aussi son studio?
Hello Fred,
Je n’ai jamais lu quelque part d’influence de Christian Death sur Marilyn Manson. En fait ses goûts iraient plutôt vers le classic rock que le rock extrême. Ses derniers temps, ses disques sonnent plutôt post-punk avec des influences revendiquées de Killing Joke, Cure ou Joy Division.
Dave Ogilvie de Skinny Puppy est effectivement crédité en tant que co-producteur de Antechrist Superstar. La maison de Sharon Tate a effectivement été achetée par Reznor au moment de l’enregistrement de The Downward Spiral. Selon que l’on croit aux fantômes ou aux effets des drogues, les deux musiciens racontent que des sons de cris et de meurtres venaient s’insérer dans les bandes la nuit avant de disparaître au matin. Une démarche assurément pas du meilleur goût.
Pour moi l influence est plus sur le look.. le coté « Antechrist », l’antireligieux (au moment de « sex, drugs and Jesus Christ », Christian Death est pas mal interdit sur le territoire US avec les pochettes de Jesus se shootant ou les affiches de fausses masturbations..
Apres j ai jamais lu Manson parler de Christian Death.. mais je me posais la question…
@ Fred : Oui j’ai un peu fait le même rapprochement que toi, MM pour moi c’est un peu CD mais avec un côté plus extrême et plus pop en même temps (!) Et surtout plus MTV ^^
@Pat : je ne sus pas d’accord sur le volet MTV. Ces clips sont beaux,souvent sans concessions MTV s’est approprié ces clips pour son esthétisme de film d’horreur. Ne me dis pas que le clip de Sweet Dreams a des points communs avec Bieber ou Beyoncé enfin !
Il s’inscrit pour le coup plus dans Lullaby des Cure dont Manson est très fan. Tiens essaie de passer ça sur MTV !
@Matt : La musique prend une autre dimension avec les images. Parfois.Souvent.
Oui je sais. Mais c’est ce que je cherche dans un film ou un jeu par exemple avec des musiques qui collent à l’ambiance. Quand je veux de la musique à écouter, je veux un truc qui fonctionne sans image. Et du coup ça me gonfle quand on me dit « faut voir le clip ». C’est plus de la musique alors, c’est un court métrage.
Et les clips souvent…hein…c’est des nanas qui se foutent à poil et qui nous font nous questionner si c’est leur cul ou leur musique qui a du succès.
C’est peut être pour ça que je suis un vieux con qui aime le classique, le blues et tous les trucs datant d’une époque ou les clips n’existaient pas ou consistaient juste à voir le mec assis devant son piano. Pareil pour les musiques de jeux ou on ne voit pas les groupes.
Parce que je me contrefous de la mise en avant du chanteur, du culte du look et tous ces artifices que je ne considère plus relever du domaine de la musique.
Ça m’a fait très plaisir de découvrir cet article, d’un artiste auquel je ne me suis guère intéressé, étant passé à autre chose quand il a commencé à faire parler de lui.
Son grand père travesti en femme entouré de revues porno et zoophiles en train de se masturber – Ah oui, quand même ! Chienne empoisonnée par les voisins : sympa comme coin de l’Amérique.
L’article est passionnant de bout en bout, avec son approche chronologique qui fait ressortir la démarche toujours en évolution de l’artiste, ainsi que son impact culturel et sociologique qui atteste de sa pertinence et de son intelligence.
La conclusion est magnifique. – Il ne se soumet à aucune religion, aucun dogme, si ce n’est sa propre morale, ses propres valeurs. On rêverait de son équivalent dans le rock musulman. – La première phrase expose un ego monstrueux, une vengeance destructrice que tu as évoqué dans l’article. La deuxième met le doigt sur le fait que l’existence d’individus aussi critiques rend la société plus saine, provoquant une prise de recul salutaire.
Merci Présence,
L’égo de Manson est à peu près aussi monstrueux que celui de Roger Waters ou Axl Rose. Cela lui a d’ailleurs coûté très cher, le chanteur ayant progressivement viré tous ceux qui renforçaient musicalement ses concepts.
Je suis content que l’article plaise même à ceux que la carrière du shock rocker n’intéressent pas. Pendant sa rédaction, je me suis vite senti dépassé par mon sujet. L’article faisait quasiment le double avant les coupures habituelles. Il y a encore tant à dire. De ce fait fait, il intéressera sans doute d’avantage les néophytes que les spécialistes de l’artiste.
J’ai également énormément apprécié l’iconographie qui apporte des éléments d’informations supplémentaires par rapport au texte, ainsi que le passage en revue de ses activités artistiques hors sphère musicale, telles que ses rôles d’acteur.
Je suis ressorti de la lecture de ton article avec des sentiments contradictoires. Le premier était le contentement d’en savoir plus sur la carrière de cet artiste hors norme, d’en avoir découvert plus que la seule écoute de son Best Of, et la lecture de ses interviews (beaucoup moins intelligentes que ton article) dans des magazines de hard rock, et les pochettes de ses albums. Le deuxième sentiment est celui d’une forme dégoût pour un individu qui a bâti sa carrière sur ce que tu présentes comme une forme de vengeance destructrice, c’est-à-dire quelque chose de négatif et malsain.
Le troisième est l’admiration pour quelqu’un qui a transformé sa vie en œuvre d’art en créant quelque chose de nouveau, sans se répéter sur la durée, et en parlant des laissés pour compte avec une forme qui ne permet pas d’y rester sourd, ou de simplement détourner les yeux. A ce titre, ta comparaison avec Lady Gaga, Bieber, Miley Cyrus qui ne reprennent que la surface permet de bien faire la différence de démarche.
un individu qui a bâti sa carrière sur ce que tu présentes comme une forme de vengeance destructrice, c’est-à-dire quelque chose de négatif et malsain.
On appelle ça du rock’n’roll, non ? avec toute l’aura romantique et destructrice qu’il y a autour.
Je ne perçois pas forcément la démarche Manson comme destructrice : il appelle l’individu à se construire autour de la culture, de l’art et surtout de la confiance de soi en sa propre capacité. Il détruit méthodiquement les dogmes de nos sociétés comme la religion, le culte du superflu et la dictature des apparences. C’est un message globalement positif qui reprend le « crois en ta propre immortalité » de Jimmy Dean, le « Personnal Jesus » de Depeche Mode.
Ca dépend quel rock, Bruce. Dirais-tu que celui représenté par Dylan ou les Beatles (j’ai beaucoup d’autres noms en tête) a le même aspect ?
Bon bah c’était intéressant. Même si j’ai eu peur en voyant les photos. Parce que je craignais qu’on se penche trop sur les histoires de look, et moi le culte du corps dans l’industrie de la musique et les gens qui se dandinent sur scène ou dans les clips, ça me débecte. Des fois ça ressemble plus à un strip tease racoleur qu’à de la musique qui, pour moi, s’écoute juste avec les oreilles. Pas envie qu’on me dise que je dois voir le clip, je m’en fous !
Mais bon le volet insoumis, incompris, énervé du bonhomme a son intérêt. Je ne connais pas grand chose de lui, c’est pas trop ma came mais j’aime bien la reprise de sweet dreams. J’ai jamais vu le clip ultra glauque dont tu parles par contre. Et j’ai pas envie qu’on me dise que c’est nécessaire de le voir^^ Parce que comme je le dis, la musique pour moi ne doit pas se reposer sur une image pour fonctionner.
Je me souviens de son interview dans bowling for columbine. A l’époque ou je croyais le mec un peu taré, je m’étais dit qu’il était pas con en entendant ses propos.
Je ne connaissais pas bien cet artiste et je le pensais moins profond, du genre à choquer juste pour choquer.
L’article est assez éclairant sur sa bio et sa démarche artistique.
Après, désolé, mais je pense que je vais en rester à mes BO de Matrix et un MP3 perdu sur mon disque dur (reprise de Tainted Love).
Et sinon, côté zique, je suis avec Matt, j’écoute sans les images, pour me reposer les yeux et faire travailler mon imagination.
Tiens, parfois y a un coté Fields of the Nephilim aussi je trouve.. Antechrist Superstar ou Holywood m y ont fait penser (Animal Mechanical c est vraimeny bowie..d ailleurs Great Big White World me ramène souvent à Ashes to Ashes)
@Fred : c’est horrible ! Depuis ce matin, tu me cites que des gens que je ne connais pas 🙂
@JP : je ne m’attendais pas du tout à te convertir 😉 : métal (pas si violent, voire très mélodique sur certains albums) + esthétique horrifique = anti-JP ! Par contre, titiller ta curiosité, oui, car je pense que tu maîtrises ton Nietzsche mieux que moi.
@Matt: je pense que nous n’avons pas la même approche, la musique étant ma passion à bien des égards supérieure à la BD. Je dévore tout ce que j’y trouve : journaux, articles, romans, livres et clips. Le rock à l’inverse du blues et du classique est une musique visuelle de la pochette des disques aux vêtements des artistes en passant par les propos des artistes. Manson donne à son public plus que les 20€ du prix de son CD. C’est un artiste total, j’espère l’avoir démontré et ses clips, très ancré David Lynch sont une partie indispensables de son travail. Peut-être une des raisons pour lesquelles le blues, le jazz ne m’intéressent pas.
Ben Christian Death periode Valor/Gitane Demone c est le rock Death gothique anti-christianisme.
Ils ont eu pas mal de déboires avec l’église et certains états US avec leurs albums et leur imageries (pochettes, posters, affiches mais aussi maquillages). C est pas vraiment le même genre de musique (même si il y a un coté métal sur certains albums). Je les avais vu à Bordeaux et Valor était dans le trip « je suis l’antechrist ». Ils ont aussi défrayé la chroniques avec « I Hate You » où le fils de valor et Gitane Demone agé de 10 ans chante sur le morceau (parait il) en hurlant « i hate you ».. Bref il y ale coté provoc envers le christianisme.
Fields of the Nephilim c est un groupe de rock gothique plus classique (Leonardo Manco en est fan et Hellstorm periode Ellis a le look du groupe entre western et gothique; d ailleurs sur la premiere page du 12 de hellstorm il y a le nom du groupe sur un mur avec les Sisters of Mercy). Il y acertains passage musicaux un peu bizarre sur certains morceaux qui font penser à des passages musicaux sur Antechrist ou Holywood.. je pense qu il y a un coté mystique commun (je crois me souvenir sur mon affiche arraché sur les murs de bordeaux d antechrist superstar que j avais mis dans ma chambre que Manson parlait de Cabale… »
Ecoute certains morceaux.. je suis pas fan absolu des 2 groupes mais il ya de trés bons morceaux comme Trees Come Down, For her Light, Dawnrazor, Laura chez les Fields et I Hate You, Heresy, Tragedy chez Christain Death
Ah ça c’est aussi l’une des raisons de mon bloquage initial sur MM : pendant longtemps les gens associait le Gothic et la musique de MM alors qu’elle n’a strictement aucun rapport ! Le petit Brian louchant plus vers l’ectro-metal trash que vers le Goth (on pense plus à NIN qu’à Bauhaus)! On peut dire qu’il a clairement détourné l’imagerie Gothic à son profit mais absolument pas le genre musical. Il faut bien dire qu’à l’époque adopter un look sans adopter la musique correspondante m’agaçait un peu à vrai dire !
@Pat : no sense ! Bowie a adopté le kabuki sans faire de la musique asiatique 😉
Je vais presque me contredire mais je suis d’accord avec toi quand tu dis que le rock est graphique. C’est peut-être pour cela que les bds et le rock seront toujours pour moi ce qu’il y a de plus important (et même si je suis encore loin de connaître tout ce que je souhaite explorer dans ces deux domaines). Cependant, il est souvent de mauvais goût : que ce soit dans le hard-rock, la folk psyché, le rap, l’élégance est rarement le premier choix. Ce sont les exceptions qui confirment pour moi qu’il est possible de faire du rock avec goût : les pochettes Hipgnosis pour les Floyd et Led Zeppelin, celles de Blur, les premières de Franz Ferdinand (groupe qui ne m’intéresse pas du tout), celles des Pixies, de Pavement, des Stones, les premières de Alice Cooper, de At The Drive In et je ne cite que des groupes que j’aime là…
Autre chose sur lequel je pense que nous nous rejoignons, Bruce : je suis un enfant des clips. J’en ai regardé des milliers d’heures je pense. Gamin je passais mon temps devant RTL qui m’a fait découvrir Ashes to ashes (mon premier choc sans doute mais vous le savez déjà) puis Let’s Dance que j’aimais beaucoup moins mais dont le clip est toujours réussi. Et que dire de Thriller ?
J’aime les bons clips (ceux de Björk, des Chemical Brothers, de Fat Boy Slim… il y en a trop…) tout comme j’aime les bonnes pubs. Ce sont des court-métrages réussis. J’adorai lorsque MCM donnait Carte Blanche a un groupe ou un artiste qui présentait ses clips préférés ou marquants, vers la fin des années 90, au début 2000. J’avais en VHS ceux de Placebo et de Vincent Cassel, ils avaient de vraies pépites (notamment The Beautiful People, le clip de Unkle avec Thom Yorke, celui de Cibo Matto réalisé par Gondry etc…). Cela dit je peux faire la différence entre l’image et sa musique et j’aime des clips dont je n’aime pas la musique et j’aime beaucoup de chansons dont le clip est nul (par exemple, certains Queen, qui ont fait tout et n’importe quoi).
Cela rejoint le fait que le rock, tout comme la chanson, peut raconter de courtes histoires, peut se rapprocher du cabaret ou de la comédie musicale. Tu parles de Luka dans la dernière rediff, je l’associe immédiatement au clip de Runaway Train de Soul Asylum, aussi émouvant que sa chanson.
Merci de ces explications.
Notre rapport aux rockstars, le mien en tout cas est ambigüe : je souffre de les voir souffrir mais leur retour à la normalité m’ennuie aussi…
Iggy et Bowie sont parmi les seuls rockers qui ont bien digéré leurs excès.
Je n’avais pas été convaincu par le livre de Michel David trop technique pour moi. Les histoires de Lalangue m’avaient crispé.
Je confirme qu’on n’a pas la même approche. Je ne m’intéresse pas à la musique visuelle, ce n’est plus seulement de la musique pour moi. Je comprends qu’on puisse aimer, mais pour moi c’est de l’art si tu veux, de l’expression artistique, etc. S’il faut autre chose que l’ouïe pour l’apprécier, je ne range pas ça dans la catégorie d’une musique. Ce n’est pas par mépris pour ce qui tourne autour, c’est juste que ce n’est pas ce que je recherche. Pour moi un aveugle doit pouvoir apprécier une musique, et cette conception du visuel ça lui passerait à côté. Il s’agit juste d’une préférence, de ce que je recherche dans le plaisir d’écouter (et pas voir). Si je veux solliciter mes yeux et mon intérêt pour la mise en scène, je me tourne en général vers un film. Ou alors oui ça peut arriver que j’apprécie un clip bien fichu, mais pour moi on n’est plus dans le même domaine du plaisir de l’écoute seule. J’ai davantage l’impression que c’est ma passion du cinéma qui est sollicitée quand j’apprécie un clip, plutôt que ma passion pour la musique.
Et ça peut aussi me gêner parfois qu’on me dise que tel groupe de musiciens est génial car ils ont un super look, une super attitude, que leurs clips sont beaux, qu’ils sont engagés, etc…parce que j’ai envie de dire « non mais éh ! Et leur musique dans tout ça ? C’est joli, ça bouge bien ? C’est agréable à écouter sur un mp3 sans voir leur gueule ? » Si la réponse est non, si c’est le cul d’une chanteuse qui se met à poil dans un clip ou le look provocateur d’un chanteur qui font le buzz…j’ai du mal à me dire que ce sont de bons musiciens. Sorry.
Mais c’est ma vision des choses. Chacun apprécie les choses comme il veut.
Ma 1ere idée concernant MM n’était pas favorable du tout ! je voyais des clips d’un gros malsain vaguement gueulard se trainer à 4 pattes en slip… Ok je l’ai zappé rapidement pensant qu’il s’agissait d’un gros lourdaud comme l’Amérique sait si bien en engendrer. Et puis j’ai vu le film Bowling for Colombine et ma vision à totalement changé ! J’ai découvert un homme posé, logique, éloquent… L’exact contraire du bourrin que j’imaginais ! À la suite de cela je me suis penché sur sa discographie que j’ai trouvé captivante (bien que très inégale). Je l’ai même vu en concert lors de la tournée Golden age of Grotesque… Bref tout ça pour dire que si je ne me sens pas concerné par sa provoc glauque j’ai au moins du respect pour le musicien ! (Ah et au fait je crois que cet article est l’un de tes meilleurs à ce jour !)
@Pat6 : c’est le piège de la provocation ; celui de s’aliéner une bonne partie du public avec des blagues pipi-caca. J’ai découvert Manson lors de sa vidéo « Dead to the world ». Je n’ai plus jamais lâché l’affaire. J’adore sa voix, ses paroles, son arrogance, ses chansons et sa gestuelle scénique de la grande époque. J’écoute au moins un de ses disques une fois par mois depuis une semaine depuis 20 ans. Ça a longtemps été l’artiste parfait à mes yeux. Combien de soirées ai-je passé à le défendre alors. La provocation ou tout du moins le dérangement fait partie intégrante du rock que j’aime. Je donnerai 1000 Coldplay pour retrouver un Nirvana ou même les Guns ! 🙂
@Matt : ta position est très honnête. En théorie, oui, on ne juge pas un livre à sa couverture, la musique avant tout. Sauf que pour le rock ces lignes se brouillent. C’est un art visuel. Dès 58 lorsque Elvis choquait les ligues de vertus avec son déhanchement. Dés 1963 avec Les Beatles qui inventent les clips et les films cinéma. Impossible d’écouter Penny Lane sans se rappeler de nos amis à cheval à Londres. Impossible de jouir sur Ashes to Ashes de Bowie sans avoir cette vision de Pierrot triste poursuivi par un tracteur (?). Impossible de comprendre The Wall sans le film. A mon sens, cette position reviendrait à dire qu’un film se suffit à lui même sans musique. Or, à mon sens Star Wars ou les films de Leone n’auraient pas la même aura sans les ost de Williams et Morricone.
Ah ben non un film est depuis le début de l’audiovisuel^^ Même dans les muets il y avait de la musique. Et justement un clip musical, c’est pour moi plus proche du cinéma. Et donc pas forcément ce que j’ai envie de voir si je veux écouter de la musique. Toi qui n’aime pas trop le format vidéo youtube, tu devrais comprendre ma position de ne pas vouloir solliciter mes yeux quand je veux écouter de la musique.
Mais je le répète, ça ne veut pas dire que je ne suis pas capable d’apprécier un clip musical. C’est juste que pour moi c’est différent, ce n’est plus un plaisir d’écoute, c’est plus proche d’un court métrage d’art et essai. J’aime la musique appréciable pour elle même qui ne se repose pas sur une attitude de l’artiste (ou alors l’attitude doit se percevoir dans la musique et les paroles).
Tu vois j’ai bien aimé la reprise de sweet dreams et je n’ai jamais vu le clip. Du coup pour moi c’est un bon titre, mais ça me ferait chier qu’on me dise que j’ai rien pigé si j’ai pas vu le clip.
Par contre oui ça reviendrait à dire qu’une BD doit s’apprécier sans musique. Et…oui c’est aussi ma position^^ Bien sûr on peut trouver ça fun d’écouter une musique d’ambiance en lisant, mais si ça devenait d’un coup obligatoire pour apprécier la BD, ben merde ! Pas pour moi.
Je dirais même que si toutes les formes d’art sollicitaient tous nos sens, ça ferait chier. Ce serait trop similaire. Imagine un sourd incapable d’apprécier l’art muet de la BD parce que d’un coup il faudrait lire en écoutant de la musique. Ou la musique interdite à un aveugle parce qu’il ne pourrait pas voir les images nécessaires à son appréciation. Non, justement pour moi seul le cinéma combine tout ça. La musique pour moi doit pouvoir exister sans solliciter la vue. Sinon c’est du ciné.
J’ai peut être l’air de poser des barrières bien précises, mais c’est juste ce que j’aime dans la musique : ne pas avoir besoin d’autre chose que mes oreilles. S’allonger, germer les yeux et écouter. Ou, selon la musique, danser comme un malade sans regarder une vidéo. Sauf que danser ça m’emmerde. Mais bref c’est un exemple^^
Désolé pour mon absence. J’ai été occupé.
« Il fascine autant qu’il révulse. »
Dès les premiers mots, j’ai pensé que l’article n’était pas pour moi parce que, en fait, MM m’a toujours laissé complètement indifférent ! Pour moi, tout ce que faisait cet artiste avait déjà été fait 20 ans avant au moins, par Bowie (en mieux), par Christian Death (dont j’en ai rien à foutre), par les artistes contemporains des années 70 comme les Actionnistes viennois, qui pour moi étaient allés beaucoup plus loin. Alors…
De plus, sa musique était associée à tout ce que je n’aimais pas : La New Wave pure et dure, la cold wave, l’indus. Voire le punk. En bref, un cauchemar à mon endroit…
Mais le fait est que ton article m’a plu, parce que j’y ai appris plein de choses, notamment sur son influence sur la culture pop, et sur la cohérence, voire le charisme de son entreprise critique sur la société américaine.
Sur bien des points, je partage l’avis de Matt sur la musique : Je ne me suis jamais intéressé à l’intention qu’il y avait derrière la musique que j’aimais. Je me fous de la vie de mes idoles comme de ma dernière paire de chaussette, justement parce que, dès que je m’y suis intéressé, j’ai trouvé ça pourri. Lire la biographie de Led Zep ou des Pink Floyd ? Ça m’a foutu la gerbe. Dès lors (il y a 25 ans au moins), j’ai pris la décision que je ne m’intéresserais jamais plus à l’envers du décor, que les vies de ces rock-stars étaient sordides, et que la seule écoute de leur musique étaient nettement plus salutaire !
Du coup, aujourd’hui, j’écoute plein de nouveaux groupes, de nouveaux artistes qui seraient brûlés en 2 secondes sur l’autel du musicalement correct par le premier Inrockuptible venu parce que « c’est pas comme ci ou pas comme ça », parce que « y a pas de sincérité dans le jeu » (sous-entendu « y a pas la rock-attitude qui va bien »). Leur avis aux détenteurs de cette doctrine ? J’en n’ai rien à foutre ! Je n’écoute que la musique. Tout le reste autour m’emmerde, et je l’emmerde !
Bon, tout ça c’est juste pour discuter. Par exemple je ne suis pas d’accord avec Bruce quand il dit que « The Wall » ne vaut rien sans le film. Je suis tombé amoureux de cette musique bien avant la vision du film.
Ma réaction ne doit toutefois pas être prise comme un pied de nez à cet article, extrêmement passionné et, évidemment, passionnant au final ! 🙂
@Tornado : oui,(sur un air de Johnny) : « toute la musique que tu gerbeuuus, elle vient de là, elle vient du Punk »….
La bio des musiciens est pour moi indispensable. Impossible de séparer la vie et l’oeuvre de Nick Drake, Syd Barrett ou Kurt Cobain. L’une est le prolongement de l’autre et inversement. As tu la même démarche pour ton domaine de compétence : Goya, Picasso, Dali ?
Pour moi, Proust avait ton faux dans son débat contre Ste Beuve : l’homme est l’oeuvre.
J’arrive à être plus ouvert en tout gra^ce à mes échange avec vous que ce soit en musique ou BD. Tiens en ce moment je fais une fixette sur les albums 70 de Johnny Hallyday que je trouve fantastiques.
Enfin, , les comparaisons au désavantage avec Bowie pour Manson sont injustes. 1/ Parce que tout le monde ou presque a été influencé par lui. 2/Parce que Manson, pas forcément le type le plus sympathique du monde a reconnu au moins cette influence. 3/ Musicalement, qu’on vienne me soutenir que Beautiful People sonne comme Diamond Dogs…..4/Que je sache, Bowie n’a jamais été menacé de mort et n’a jamais déchiré de bible sur scène.
@Matt : par curiosité, quel est ton avis sur le clip de l’article ?
« Du coup, aujourd’hui, j’écoute plein de nouveaux groupes, de nouveaux artistes qui seraient brûlés en 2 secondes sur l’autel du musicalement correct par le premier Inrockuptible venu parce que « c’est pas comme ci ou pas comme ça », parce que « y a pas de sincérité dans le jeu » (sous-entendu « y a pas la rock-attitude qui va bien ») »
Ah oui pareil, et ça c’est vraiment la raison pour laquelle je n’aime pas parler de musique. Je déteste les…euh…puristes ? qui ne jurent que par l’attitude, ce qui a déjà été fait ou pas, pour défoncer de nouveaux talents parce que c’est pas comme ci ou comme ça. J’ai déjà dit que parfois en expliquant que j’aimais tel ou tel truc, on m’a ri au nez genre « ha ! mais ça vaut pas machin qui était un vrai rockeur lui » Mais je m’en fous ! J’aime la musique qui est agréable à mes oreilles et je vous emm… ! Sans vouloir vexer le boss (qui n’est surement pas du genre à mépriser les goûts des autres, hein ?^^)
@Bruce : j’ai pas écouté la BO. Et je ne peux pas l’écouter maintenant. On est le 4, mon forfait Internet reprend a zéro demain soir…et j’ai explosé le forfait. Donc j’ai un débit très lent qui ne me permet pas de lire une vidéo youtube. Non, non c’est pas une excuse bidon, c’est vrai.
Je suis plutôt de l’avis de Matt et Tornado. J’apprécie avant tout la musique pour elle-même, y compris rock ou jazz, plus que pour son aspect visuel ou comportemental. Un des effets secondaires de cette approche est de pouvoir apprécier des chansons et des interprètes qui ne rentrent pas dans le moule, comme ceux cités par Bruce (Christina Aguilera, Patricia Kass) que j’assume complètement et qui figurent dans ma discothèque.
Comme Tornado, j’ai aimé The Wall bien avant de voir le film. Le visionnage du film m’a permis d’en avoir une compréhension plus élargi, et donc une encore plus grande appréciation. Il y a également quelques groupes ou artistes dont l’expérience en concert m’en a donné une toute compréhension de leur musique. Alors que je voyais pas ce que tout le monde pouvait trouver à Metallica, après les avoir vu en concert j’ai écouté leur disque différemment avec un réel plaisir qui n’était pas là avant. De même voir le film Bird de Clint Eastwood a transformé mon écoute de Charlie Parker.
Patricia Kaas : j’avoue avoir écouté souvent son premier disque mais il y a 20 ans….J’aime bien les chansons que lui a écrites Goldman. Maintenant, mon ex- l’écoutait en boucle et ceci expliquant cela…..
Metallica : c’est en découvrant le clip de One et en découvrant par la même occasion Johnny s’en va en guerre que j’ai capitulé face à la puissance…et la sensibilité du groupe.
Pingback: Antigeek Superstar (La story de Marilyn Manson) par Bruce Tringale – *ED
@Bruce : « Mon domaine de compétence : Goya, Picasso, Dali ? ». Oui, je connais leur bio puisque je l’ai découverte dans le cadre de mes études. Et justement, elle est rébarbative. Tout comme celle des grands anciens, les Michelange et les Léonard de Vinci. Picasso était une ordure avec ses collègues et un tyran avec ses femmes. Dali, pas mieux. Ces mecs écrasaient leur entourage pour mieux prospérer. Ils étaient sans pitié, cruels et avides de fric et de notoriété. Franchement, leur oeuvre se porte mieux sans eux (et c’est forcément paradoxal). Maintenant tu as raison, pour un passionné de l’histoire de l’art, l’oeuvre ne va pas sans l’artiste. Mais pour apprécier une toile, une sculpture, une chanson ; juste pour l’apprécier ; pour aimer son contact, il n’y a pas besoin de biographie. Je pense.
Bonjour.
C’est probablement le meilleur article que j’ai lu depuis longtemps sur Manson. Bravo car il n’est pas facile d’être si concis avec cet animal.
Quelques questions : tu ne parles pas du tout de Trent Reznor et de sa querelle avec Manson.
Tu peux développer aussi sur la gestuelle de scène que tu expliques ?
Cher Antechrist Animal,
Puisque mes enfants ignorent le sens du mot grasse matinée pitié ou compassion pour leur papa, je te livre ma matinale réponse.
La geste de Manson (sic) : peu de personne ont souligné ce fait trop occupé à le comparer à Bowie. Pour chaque personnage qu’il incarne, Manson adopte une gestuelle scénique différente et inédite. Sur Antéchrist qui raconte son entrée et sa chute dans le showbiz, il joue une marionnette avec des mouvements de bars et de hanche fascinants comme si manipulé par des fils invisibles. Tu trouveras cette mis en scène à la toute fin du clip posté sur l’article : homme/femme, homo/hetero mono/orgie, la fin de ce clip joue sur tous les tableaux et résume parfaitement à mon sens son génie. Tu trouveras également cette gestuelle ici pour cette chanson écrite pour Lost Highway et la chanteuse Flora Apple, le poétique Apple of Sodom et son refrain cruel : je crève et j’espère que tu crèves aussi. Attention le clip est live et assez violent : l’artiste s’est auto mutilé, pisse le sang et la mise en scène est très sinistre. Mais son génie, désolé je me répète, explose sur chaque seconde dans toute sa poésie glauque. Lorsque j’ai découvert cette vidéo, j’ai su que j’aimerais cet artiste pour le restant de mes jours….Dis-moi ce que tu en penses.
Gestuelle de Mechanical Animals : changement d’ambiance. Nous sommes dans les couleurs chaudes. C’est la période Hollywoodienne, paillette et glam. Il abandonna sur scène à mon grand désespoir la gestuelle du serpent désarticulé à jamais pour faire de la gonflette et montrer ses carrés de chocolat. Scéniquement, c’est plus classique mais Marilyn était encore en voix et pouvait encore se permettre de chanter torse nu.
Gestuelle de Holy Wood : attention les yeux ! costume incroyablement beaux, le clou du spectacle étant de voir habillé Manson en Pape (!) et revêtir une robe d’une dizaine de mètre de long. Il incarne Adam, le premier homme à la fois homme et femme (puisque il a fallu une de ses côtes pour la créér ce qui fera toujours marrer l’artiste qui considère que La Bible nous enseigne ici une première leçon de sexisme : sans l’homme, la femme n’est rien). Il devient son propre Dieu et s’autocélèbre d’où la tenue papale. Sans doute son meilleur show à ce jour. Tu trouve ça ici.
Gestuelle de Grotesque : La dernière prise de risque de l’artiste. Il y invente son propre vocabulaire et retourne à une sorte d’enfance surexcitée ; oreille de Mickey et gestes d’enfant euphorique. Il continue de filer doux la métaphore du fascisme repérée dans The Wall : le chanteur dispose d’un pouvoir inquiétant sur les masses et peut leur faire gaver A new (S)hit pourvu qu’il corresponde à ce que le public attende de lui. Tu trouves ça ici avec une bonne dose de fétichisme autour du pied féminin.
La querelle MAnson/Reznor : l’article étant déjà trop long à mon gout, il n’y avait que peu de place pour ces enfantillages qui durent depuis 25 ans. Reznor aurait maltraité Manson en studio en se moquant de lui lorsqu’il pleurait en chantant les chansons portant sur la fin de son innocence (on trouve cette prestation sur le très mélancolique Minute of Decay. Je file la chanson avec ses paroles si tristes : A peine nés, nos sommes condamnés à mort; je vivrai ce mensonge jusqu’au bout.
Du coup Manson raconte dans les détails les perversions sexuelles de Reznor à l’époque roi du monde indus : brûler au briquer les poils de pubis de ses groupies. C’est tellement, tellement idiot, vulgaire et indigne de ces deux grands artistes qui semblent réconciliés ces jours ici.
J’espère avoir répondu à ta missive. N’hésite pas si tu as d’autres questions ;).
Bruce , Si Manson et Reznor se sont (vraiment) embrouillés c’est pour une autre raison , plus artistique.
Ça s’est passé pendant l’enregistrement de la BO de Lost Highway , David Bowie devait venir une journée au studio pour bosser avec les deux sur quelques morceaux de l’album.Le jour J arriva , Marilyn a reçu un coup de fil de son copain Trent qui lui disait que le rendez-vous avec Bowie avait été décalé d’une heure.
Marilyn se pointe au studio avec Twiggy Ramirez à l’heure que lui a indiqué son copain Trent… Et ils ne pourront jamais rentrer.Reznor avait fermé le studio à clef.
Le rendez-vous n’a jamais été décalé , Reznor a fermé le studio à clef une fois David Bowie arrivé , ainsi il était sûr que Manson ne pourrait pas rentrer.Il voulait bosser tout seul avec Bowie.
D’après Manson c’est de là que part leur « séparation ».
Il s’étaient pas reconciliés à l’époque The Fragile fin 90, reconciliation showbiz puisqu illustrée dans le clip Starfuckers Inc de NIN?
Je ne peux pas regarder tes liens Bruce mais la periode désarticulée (et scarification quifont penser aussi à Skinny Puppy), c etait pas sur une video qui couvrait la tournée de l’époque? Je me souviens du passage avec les flics qui veulent interdire que soit joué Rock’n Roll Nigger.. et là Manson invite un groupe de rap pour le jouer…
Je me souviens plus du nom de cette video (elle est chez mes parents… quelque part..)
@Fred : la VHS en question est « Dead to the world » jamais rééditée en DVD. Cette vidéo et celle Rock’n’roll Nigger y figurent. Après vérifications, les liens fonctionnent parfaitement. Reznor et Manson seraient de nouveaux réconciliés depuis quelques semaines.
@Père Huck : oui, j’avais entendu parler de cette histoire qui prouvent nos rockstars sont vraiment….puériles quoi ! Je sais que Bowie ne tarissait pas d’éloges sur Reznor. Sur Manson, il ne disait rien. Les deux se sont rencontrés une première et dernière fois lors de la dernière tournée de Bowie. Manson raconte qu’il était ému comme un écolier et qu’il n’a pas eu le temps de lui adresser la parole que déboule une Lara Flynn Boyle semble-t’il hystérique qui l’a empêché de profiter de son moment Bowie. Tout est ici .
Donc ils s etaient rebrouillées depuis?
J en ai rien lu sur le bouquin sur Reznor paru au editions du camion blanc (dont je recommande en général les bouquins http://www.camionblanc.com/
Ce que j etrouve assez fascinant sur Reznor c est sa methode cut up pour composer (la musique)….
Et mon souci pour les videos c est que je suis au boulot et que c est bloqué 🙂
Reznor reprochait à Manson son opportunisme et sa tendance à écraser tout le monde pour réussir. Il déplorait que le type super intelligent de la période Antéchrist soit devenu un junkie et un alcoolique.
Merci pour cette réponse complète. Tu envisages un article sur Trent Reznor, ce serait génial ?
Un article sur Reznor…..
Le personnage est plus apprécié, respectable et oscarisé pour la qualité de ses musiques. Même si depuis Ghosts je trouve ses disques intéressants au possible. Par contre sur son image et son impact sur la culture geek, c’est tabula rasa en ce qui me concerne.
Donc, pour l’instant, non, rien sur Reznor.
Par contre d’ici la fin de l’année un autre provocateur fera sa une en bonne et due forme : Gainsbourg qui en terme de scandale n’a rien à envier à Manson.
Et peut-être un article sur Bowie courant 2018.
C’est un magnifique et formidable article que tu nous as écrit là Bruce ! C’est simple, j’aimerai tellement pouvoir prendre le temps, la patience et le courage d’en faire moi-même un de cet acabit…
Il est magnifique par son iconographie qui est l’une des plus soignées que j’ai vue sur ce blog (j’adore la photo avec les enfants punk et le bus), mais également par toutes les facettes que tu explores si bien sans jamais perdre de vue ton sujet. C’est admirable.
Evidemment tu m’apprends une tonne de choses, notamment qu’il fait de l’absinthe (alors que James Maynard de Tool et A Perfect Circle entre autres fait du vin) qui a été primée et qu’il peint (ce qui ne m’étonne guère mais je n’avais jamais vu ses peintures, j’aime beaucoup).
Tu attends mon point de vue sur le personnage. Je l’aime beaucoup. J’ai toujours eu de l’affection pour Manson, mais surtout après l’avoir vu dans Bowling For Columbine. C’est à ce moment que je compris qu’il était intelligent et qu’il partageait mes valeurs. Cela faisait un certain moment que je le suivais, mais je me suis arrêté à Mechanical Animals. C’est un bon album mais qui singe trop Bowie pour être réussi. Bref, j’aime Manson, il a toujours eu bon goût et sa filiation avec les freaks est évidente. Son clip de The Beautiful People a été une sacrée claque à l’époque.
Le problème, c’est que je n’ai jamais accroché à sa musique. J’adore ses reprises et quelques titres de-ci de-là (surtout sur le Antechrist Superstar qui doit être son meilleur album je pense, le premier est impossible à écouter. J’aime bien The Dope Show aussi) mais sa musique m’a toujours semblé sous-quelque chose. Sous-NIN, sous-Placebo, sous-Bowie, sous-Prodigy…
Sur mon lecteur mp3, j’ai ses titres de la BO de Lost Highway et quelques-unes de ses reprises, notamment celle-ci : tu connais celle de la chanson de MASH ? Elle était sur un deux titres, peut-être bien pour une BO mais je ne sais plus laquelle : https://www.youtube.com/watch?v=3OCLc3KME7g
Autre chose, qui nous sépare philosophiquement mais nous le savions déjà : tu regrettes le cirque de Manson et pense que le rock est depuis chiant comme la pluie qui ne cesse de tomber en ce moment même. Je pense presque le contraire. Car au début, si je n’avais pas d’attirance pour Manson, c’était justement pour cette mise en scène outrageuse qui semblait certes plus honnête que celle des Guns N Roses mais n’en restait pas moins une imagerie destinée à se faire de la pub, de la provocation un peu gratuite. Je me suis toujours méfié de l’image des rockeurs. Mes rockeurs favoris s’habillent comme moi et n’ont aucun sex appeal.
Cela dit il est vrai que le rock est devenu chiant peu après 2000. C’est le retour du folk et de la simplicité tout aussi factice, tandis que l’image du rock est devenue une valeur commerciale qui n’a jamais été aussi vendeuse. Les t-shirts de Iron Maiden ou de Slayer sont portées par des mannequins qui s’affichent sur Instagram, les jeunes arborent des logos des Ramones, les livres pour enfants reprennent des tubes de Nirvana ou Bob Marley réorchestrés (il y a même des cds !) pour apprendre aux enfants à reconnaître ses airs, les stars de la pop et du rap reprennent tous les codes du rock comme tu le décris si bien, bref, l’image du rock telle qu’inscrite dans l’inconscient collectif fait vendre. Et de ce constat, j’ai le sentiment que j’ai eu raison de m’en méfier.
Cela me rappelle il y a dix-sept ou dix-huit ans, lorsque mes copains musiciens amateurs me demandaient effarés comment je pouvais écouter et aimer Public Enemy ou les Chemical Brothers. Ma seule réponse fut : « Les gars, la musique, ça s’écoute. »
En tout cas merci vraiment pour cet article. Je vais aller voir les commentaires maintenant !
Dernière chose pour aujourd’hui je pense : j’aime beaucoup la voix de Manson et j’ai récemment entendu un titre de son avant-dernier album qui m’a étonné. Je crois que je vais tenter donc d’en écouter trois que je ne connais pas : Holy Wood et les deux derniers. Mais peut-être pas tout de suite. J’ai cependant peur de trouver encore une fois que sa musique ne me touchera vraiment jamais.
Ouais ! Cyrille a tenu parole ! C’est chouette de te voir ici, il était impensable que tu n’y laisses pas d’avis. Alors pour réagir à toutes tes nombreuses remarques.
Bowling For Columbine. C’est à ce moment que je compris qu’il était intelligent et qu’il partageait mes valeurs. Ce film a définitivement œuvré à faire de Manson autre chose que l’épouvantail de service. Mais moi je l’aimais avant ;).
Sous-NIN, sous-Placebo, sous-Bowie, sous-Prodigy… Tu oublies T-Rex :). Je trouve qu’avec le temps la musique de Manson s’est émancipée de tous ces groupes. Notamment de NIN. Si tu passes de Antechrist Superstar à Mechanicals Animals, la mue est quand même spectaculaire. Peu de groupes ont été capables de ce grand écart ! Même Bowie ! Même Pink Floyd !
PLacebo : est bien plus Bowie-like à mon sens comme Suède d’ailleurs. Ils ont d’ailleurs perdu tout intérêt à mes yeux au bout de deux disques alors que Manson jamais.
Les thèmes de Mechanical restent quand même assez personnel Cyrille. On s’y livre bien plus que Bowie quand même. Je suis devenu une star, moi le roi des crados, suis-je un vendu ou le marionnettiste ? On est loin des thèmes du roi David.
Suicide is painless: cette magnifique et sensible reprise est tirée de l’ost de Blair Witch 2. C’est d’ailleurs le seul intérêt de ce film à la con.
le rock est depuis chiant comme la pluie qui ne cesse de tomber en ce moment même Ma conception du rock = c’est une musique d’Outsiders. Des gens sur qui personne auraient parié un kopeck parce que trop intello (PF), trop freaks(Alice, Manson), trop pédés (Bowie), trop voyous (Guns/Pistols), trop dangereux (NIN). J’aime cette notion de trop, d’excès. J’adore les premiers Who, j’adore quand tout à coup Godard s’interesse à ces dépravés de Rolling Stones. J’adore quand tout à coup, le monde réalise s’être trompé et que ces outrances s’accompagne de véritables musiques et parfois d’oeuvres littéraires.
J’ai réécouté cette après midi Dark Side of the moon avec mon fils de 18 mois sur les genoux. A fond. Et ces paroles sur le rythme de la vie, sur le temps qui passent m’ont éclaté à la figure plus que jamais, j’en suis ressorti bouleversé. C’est pour moi ça le rock. Être étonné, surpris, choqué. Quand des mecs comme Guns te pondent les meilleures ballades depuis Angie. Quand Nirvana vomit son Unplugged à la face du monde. Quand Dylan passe à l’électrique. Quand Alice in Chains sort son dernier disque avec le chien à 3 pattes. Quand PJ Harvey fait un album seule au piano. Quand Metallica diffuse du Trumbo dans ses vidéos.
C’est tellement passionnant. Tellement vivifiant. C’est ces groupes qui te rendent fiers et qui passés les outrances font montre d’une vraie audace artistique. Même les Guns qui ont fait mieux que les Dead Boys ou les Misfits.
C’est cette énergie, cette folie, cette prise de risque induisant le risque d’en mourir qui me touche. Tiens, écoute Back to black de Whinehouse sans avoir la gorge serrée….
Le rock pour enfant : quelle horreur ! Pourquoi aseptiser le truc ! Si tu as le choix entre caresser un tigre ou un chat, tu fais quoi ? Pour avoir approché Tigres, Jaguars et Pumas en vrai et presque sans filets, y’a pas photos !
Les pochettes : tiens j’ai acheté le dernier Horrors pour la pochette justement et ne le regrette pas. Les pochettes de Gainsbourg, c’est quelque chose non ?
Les clips: Le top 50 a bien aidé hein….Les premiers que j’ai en tête sont les clips de Depeche Mode qui durcissent l’image d’un groupe assez ridicule à ses débuts.
Thriller : mon oreillette me dit qu’on en parle bientôt ici 😉