The Dark Angel Saga par Rick Remender et Jerôme Opena
Première publication le 05/15/2015. Mise à jour le 20/05/24
VO Marvel
VF Panini
The Dark Angel Saga regroupe les épisodes 8 à 19 de la série Uncanny X-Force publiés par Marvel. Une histoire que Panini vient tout juste de réédité en format Deluxe.
Attention cet article dévoile des éléments clés de la saga Dark Angel.
Oui je sais ! Encore un article sur le run de Remender pour X-Force ! Il n’ y a pas si longtemps je m’étais chargé d’un billet ici qui couvrait l’ensemble de ces 35 épisodes. Mais en les relisant, je me suis dit qu’il était impossible de ne pas parler de la saga Dark Angel dans un article à part.
Petit rappel pédagogique avant de rentrer dans le vif du sujet:
Angel est l’un des 5 premiers Xmen. Son pouvoir est relativement banal au regard de la montée en puissance des Xmen à venir. Warren Worthington III est milliardaire. Son seul pouvoir est de pouvoir voler grâce à des ailes qui lui ont poussées dans le dos à l’adolescence. Recueilli par Charles Xavier, c’est un X-man assez anodin, qui sert souvent de roue de secours aux scénaristes de la série pour expliquer les fonds illimités dont bénéficie Charles Xavier pour financer son école.
Angel quitte définitivement les Xmen après incompatibilité d’humeur avec Wolverine. A l’époque l’oiseau (Angel) est terrorisé par la sauvagerie du chat (Wolverine). Après le retour de Jean Grey d’entre les morts, Angel fonde son propre groupe X-Factor composé – elle est pas belle la vie ? – de ses 4 anciens copains. Pendant le Massacre Mutant, Angel est capturé et gravement mutilé aux ailes par deux vilains. Amputé de celles-ci, Warren décide de se suicider et meurt en avion.
En apparence seulement car il est sauvé par Apocalypse, le mutant fasciste obnubilé par la sélection des espèces. Angel, ce beau garçon aryen qui justifiait son surnom d’ange avec son physique de rêve (pas un hasard si le Hitler des X-Men porte son regard sur lui), est transformé en Archangel, une créature bleue aux ailes d’acier meurtrières et à l’âme damnée. Univers Marvel oblige, le lavage de cerveau qu’il subit ne dure que quelques épisodes et Archangel finit par retourner du côté des anges.
Scott Lobdell et Fabian Nicieza lui offrent quelques moments de bonheur dans les années 90 : il tombe amoureux de Psylocke et retrouve sans aucune explication ses ailes en plumes dans un épisode mystérieux. La décision de Lobdell de ramener Angel à un niveau de pouvoir inférieur n’est pas repris par la suite des scénaristes. C’est même carrément n’importe quoi, le personnage subissant des changements drastiques parfois le temps d’un épisode aussitôt oubliés dans ceux d’après. Si bien que lorsque commencent les années 2000 plus personne ne sait quel sont les attributs de Worthington.
Durant la saga des 12, il se transforme en super sayen avec des ailes de feu. L’inénarrable Chuck Austen lui redonne son apparence normale en une case, balayant 10 ans de continuité. Il possède alors des vertus guérisseuses. Il lui suffit d’ouvrir ses veines pour que son sang ressuscite ses amis tombés au combat. Cette capacité s’évapore après le départ d’Austen. Et dans les premiers épisodes d’X-Force il retrouve ses ailes d’aciers et se transforme à volonté en Archangel sans que personne ne comprenne comment il change également de plumes et de costume…
Bref quand Remender reprend la série, ce personnage n’est plus que l’ombre de lui-même massacré par des années de mauvaise continuité avec son amante Psylocke d’ailleurs. Ce n’est pas le moindre mérite de Remender de remettre de l’ordre dans tout ce foutoir et de reprendre les choses là où Lobdell les avait laissé il y a ….20 ans.
Donc voilà : Apocalypse n’a pas choisi Worthington par hasard. Archangel est une personnalité implantée dans le subconscient de Warren pour succéder à Apocalypse. Lorsque commence le run de Remender, Angel est un héros diminué, vulnérable qui tente de lutter contre ce parasite qui ronge son âme. Il est aidé par Psylocke qui tente par tous les moyens psychiques dont elle dispose pour protéger son amant de l’aura maléfique d’Archangel. Dès le premier épisode, X-Force commet des actes horribles en préméditant des assassinats et en exécutant froidement un enfant susceptible de devenir le tyran.
Face aux remords et à la violence que déchaînent ces actes, Angel va sombrer du côté obscur. Définitivement. Contrairement à la culture super héroïque classique, Warren ne parviendra jamais à triompher du mal qui le ronge. Malgré lui. Malgré ses amis. Malgré les efforts bouleversants de Psylocke pour le sauver, Warren devient complètement dingue. Dingue ? Pas vraiment ! Car Remender pour la première fois tente d’expliquer les motivations d’Apocalypse qui s’exprimait auparavant en quelques phrases génériques pour justifier ses actes : » L’âge d’Apocalypse commence, que les plus forts survivent« .
Warren tue des milliers de personne en les brûlant vives. On comprend que la rédemption de notre ami est impossible lorsque le lecteur médusé assiste encore à la mort d’un enfant dans les bras de sa mère. Pour autant, les motivations d’Angel ne sont pas infondées. Les mutants à l’époque ont été victimes d’un génocide propre. Tous ont perdu leurs pouvoirs à l’exception de 200 individus pendant House of M. L’ambition d’Angel est de rétablir un ordre naturel fondé sur l’évolution des espèces et non sur la magie. Ses pouvoirs lui permettent de recréer une humanité lavée des péchés des pères et des luttes raciales pour lesquelles les Xmen se sont sacrifiés. Mais cette évolution forcée, froide et scientifique se fait bien évidement au détriment de vies innocentes et de tout sentiment humain.
L’ancien X-Man accomplit son devoir de purification sans cruauté, ni sadisme. Mais sans aucune humanité ni d’état d’âme. En moins de 10 épisodes, Remender écrit une histoire incroyable plein de sous textes et fort d’un suspense insoutenable. Il commet une faute de script monumentale en ramenant les Xmen d’Age of Apocalypse. Ceux-ci ne sont pas issus d’une réalité alternative mais altérée. Et le Healing Factor de Wolverine continue de le guérir au delà du raisonnable. Et tous ces Xmen qui grouillent font souvent du featuring, péché mignon de ce scénariste. Pour autant, Remender construit une fable souvent philosophique mettant en lumière les notions fondamentales des dangers du pouvoir absolu, du mal, du bien et d’une science sans conscience.
Les Xmen alternatifs, aussi gratuites soient leurs apparitions permettent à Remender de démontrer que rien n’est jamais acquis et que nous sommes maîtres de nos choix. Et que comme chez Gaiman pour Sandman, certains choix semblent parfois s’imposer à nous. Wolverine en voulant contrer le tyran découvre que dans une autre réalité il est devenu lui-même le tyran. Le gentil, pur comme la neige, Bobby Drake devient une ordure aux pouvoirs terrifiants. Angel renonce à combattre ses démons. Et Fantomex en exécutant un enfant innocent a précipité le monde dans le chaos. Autrement dit, en voulant forcer l’ordre des choses, nos super héros amènent l’humanité vers l’Apocalypse qu’ils tentaient d’éviter !
Remender écrit ici une histoire plus grande que les personnages qu’il met en scène. The Dark Angel Saga, c’est une fable sur le renoncement de l’être humain à ses idéaux. Chez Scott Lobdell, c’était la mort de Xavier, véritable Christ qui plongeait les Super Héros en enfer. Chez Remender c’est la renonciation volontaire aux idéaux pacifiques des X-Men qui les conduit au chaos. En tuant, en complotant, en renonçant au pacifisme de leur mentor, X-Force renonce à toute notion d’amour et de compassion envers l’autre. Et se trouve dans la même position qu’Angel : Tuer quelques individus pour le bien commun. Plus rien ne les différencient des vilains qu’ils affrontent sinon des consciences salies et meurtries ainsi que le souvenir de leurs idéaux héroïques.
Dans toutes ces actions super héroïques, une séquence à la formidable puissance subconsciente m’a marqué. Celle où Blob transforme Fantomex en suppositoire humain. Oui ! tu as bien lu lecteur ! Fantomex se retrouve malgré lui englouti dans l’anus de Fred Dukes ! Une vraie séquence Ennis non dénuée pourtant de subtilité. Voilà à quoi est désormais réduit le super-héros : un médicament dérisoire plongé au coeur de la merde. Dans le rectum de son ennemi, le super héros réalise son impuissance ainsi que la dérision de sa volonté de contrôle sur les événements. Cette même volonté de contrôle dont Freud prétendait qu’elle venait de notre phase…anale !
Pour autant Remender ne plonge pas ses héros dans de la violence gratuite. Et finalement cette histoire pleine de sang et de violence est étonnamment morale. Elle montre que le bien et l’amour ne sont pas que des notions abstraites, ni une faiblesse. Mais bien un état contre nature à l’opposé des lois naturelles édictées par Warren. Le bien est un choix difficile, l’amour un sacrifice contre nature impliquant de renoncer à toute notion d’égo, de bonheur ou de plaisir durable pour maintenir l’humanité en vie. En y renonçant, l’homme cède à ses pulsions violentes qu’il planque derrière des notions des théories justifiant ses crimes. Le plus fort n’est jamais assez fort s’il ne transforme pas sa force en droit écrivait Rousseau dans le Contrat Social. La pureté du rêve de Xavier a été souillé par l’usure de ses soldats, par le principe de réalité. Et quoi de mieux que d’illustrer la chute de ce paradis utopique par la chute du Xman nommé Angel ?
Warren ne revient pas vivant de ce voyage au bout de la nuit. Sa résurrection serait scandaleuse. Et Remender écrit des pages souvent bouleversantes où Psylocke, une femme habitée par un amour douloureux, impossible, mais loyal, refuse de renoncer à la mort de cet homme qu’elle aimait. Elle quitte le registre de pimbêche sexy des années 90 pour incarner une femme forte prisonnière de ses sentiments, déchirée entre la loyauté et l’obligation de mettre à mort le danger que Warren incarne.
Son acharnement à le sauver rappelle bien sûr celui de Scott Summers à aider Jean Grey alors que tout l’accable dans la saga du Phénix Noir. Psylocke fait littéralement des allers et retours en enfer pour sauver son amant. Comme un médecin, elle s’acharne avec l’énergie du désespoir mêlé à l’aveuglement à soigner la tumeur mortelle que l’X-Man est devenu. Il est d’ailleurs beaucoup question de cancer dans cette histoire.
Et alors que Cyclope assistait au suicide de Jean, Psylocke dans une séquence marquante tue son amour pour le libérer. Aucune joie sur son visage. De la tristesse , de l’amertume et du dégoût dans ce superbe moment dramatique capté par Jerôme Opena. Les dernières séquences où elle soulage Warren à l’agonie en lui projetant la vie imaginaire qu’ils n’auront jamais sont sûrement les plus lyriques jamais lues chez les Xmen.
L’écriture de Remender peut être irritante. Elle s’encombre de détours agaçants et de tics scénaristiques parsemés de monstres de foires, de créatures grotesques et d’une psychologie des vilains assez sommaire. Techniquement, Remender ne prend pas de risques en décalquant étape par étape la saga du Phoenix Noir : un Xman surpuissant à surveiller qui perd le contrôle manipulé par un vilain et manque de détruire l’humanité face à ses anciens camarades qui ne savent plus comment l’arrêter. Le Phenix était un oiseau de feu, Angel un ange de lumière avant que tous deux ne deviennent noirs.
Mais Remender propose autre chose qu’un remake. Il associe la mort de l’enfance à la mort du rêve de Xavier. En tuant Evan, Archangel est libéré de ses dernières entraves morales et le run de Remender ne parle que de ça : qu’importe le pouvoir sans la sagesse, la puissance sans les valeurs, l’enfance sans la guidance adulte. Evan, Genocide et par la suite les jumeaux Apocalypse sont des enfants pervertis par des choix faits pour eux. Quant à Archangel, il finit détruit et renait sous la forme d’un homme-enfant.
En jouant sur le temps, l’espace et la violence, Remender ne fait pas que fournir un divertissement aux adultes en mal de bastons explosives. Il répond clairement étape par étape à la question » tueriez vous Hitler enfant si vous pouviez remonter le temps » ? Et renvoie les adultes à leur responsabilité d’éducateurs en rappelant les préceptes d’Alice Miller, la célèbre psychanalyste qui démontrait dans C’est pour ton bien, que les enfants maltraités d’hier sont devenus les tyrans d’aujourd’hui. Et que la méthode de Xavier qui consiste à éduquer et « aimer » ses mutants reste la moins destructrice possible. Affirmation corroborée par Deathlock cyborg psychopathe capable de lire l’avenir qui vire hippie au fil de l’histoire !
Au final le pouvoir et la responsabilité chère à Stan Lee ne s’applique pas qu’au Super Héros mais à tous les parents dotés d’un pouvoir surnaturel : éduquer un enfant avec bienveillance et compassion pour sauver notre avenir ! Tout ça dans un Comics Mainstream d’une maison d’édition rachetée par Disney spécialiste de l’infantilisme et du gâchis de son patrimoine ? Ouais ! Et ce n’est pas le moindre mérite de cette histoire époustouflante désormais publiée en France !
Bon. J’ai lu les deux tomes VF deluxe. Je n’en lirai pas d’autres. Ça ne m’a vraiment pas plu du tout. 🙁
J’ai posté mes deux commentaires à ma zone mais je ne vous oblige pas à les subir…
Pour résumer :
Une belle toile de fond. Quelques idées fortes. Deux personnages principaux bien développés.
Mais la mise en forme est insupportable. J’ai vécu cette lecture comme un véritable calvaire cacophonique et indigeste. Une série quasiment ininterrompue de combats aussi factices que vulgaires, aux personnages qui répètent systématiquement les mêmes combats en boucle. Les combats en question sont gratuits, sanglants mais inoffensifs, dans la mesure où les personnages sont quasiment immortels.
Avec son retour dans l’ère d’Apocalypse, Remender ne fait rien d’autre que de donner de la chair à canon à ses lecteurs, afin d’alimenter la tonne de bastons vomitives qui vient contaminer neuf planches sur dix.
Pourtant, à un moment ou deux, il semble se passer quelque chose : lorsque Psylocke et Archangel prennent le temps de parler, les combats cessent enfin. Et l’insupportable cacophonie qu’est la Saga de l’Ange Noir se pose enfin un moment, pour laisser les personnages s’exprimer, sans qu’un rayon laser ou une blague idiote ne fuse de toute part en plein combat. A ce moment là, presque suspendu au dessus du brouhaha, on se souvient des années Claremont, lorsque l’on appréciait que les personnages se retrouvent et parlent, simplement. Le passage où Psylocke montre à son amant le futur qu’ils auraient pu avoir si les choses n’avaient pas dérapé est une superbe séquence onirique, idéale. Une petite poignée de scènes superbement écrites, malheureusement noyées dans le chaos nauséeux des combats vulgaires et gratuitement répétitifs.
Cette formule décomplexée d’action et de science-fiction est pourtant la marque de fabrique du scénariste. Mais cette fois, elle apparait trop inepte. Avec le recul, il semble évident que la sauce fonctionne aussi bien lorsque toute l’histoire tourne autour d’un personnage principal qu’elle est indigeste lorsqu’il y a trop de protagonistes. Et Remender dilue ici son talent sur les trop nombreuses figures de cet univers mutant.
Au final, cette saga est pour moi équivalente au crossover AvX. Soit une réunion mythologique lyrique et baroque, plombée par une politique éditoriale souhaitant abreuver un lectorat en mal de bastons incessantes, comme si ce dernier élément était devenu une sorte de drogue, nécessitant un nombre toujours croissant de personnages iconiques venus se battre dans une arène factice où personne ne meurt (à quoi est-ce que ça sert de jouer sur une série de combats et un suspense basé sur le danger de ces combats s’ils sont sans danger en fin de compte ???).
Je suis presque d’accord sur tout avec toi.
J’ai les mêmes reproches à adresser à Fear Agent.
Ce qui m’a plus dans les bastons de Remender : une réelle utilisation des pouvoirs des personnages. Depuis Claremont, les combats des Xmen ne sont pas forcément fun. Ici oui.
Remender est souvent mauvais dans la caractérisation de ses vilains. Ses cavaliers de l’Apocalypse ultimate sont inintéressants. Tout comme tout son bordel avec Captain Britain. Et ce gros connard de Fantomex qui réussit à ravir à Deadpool le titre de megabouffon-ferme-ta-gueule-quand-tu-pètes.
Pourtant il ya de vrais instants de grâce comme tu le mentionnes Tornado. C’est un plaisir pour un X-Fan d’avoir un type qui aime les Xmen, les connait intimement et récompense le lecteur qui a investi 40 ans de sa vie dedans. J’imagine que c’est ce qu tu ressens quand tu lis le Superman ou le Batman de Morrison dont je n’ai cure. Et pour cause, je n’ai pas cette relation aux personnages.
Enfin, je suis gré d’avoir fait l’effort de ramener des vilains ce qui les démarque quand même de AvsX. Il y a quand même une histoire derrière le meurtre d’un enfant et ses conséquences.
Remender est un bon petit soldat cependant. Il met en scène la mort psychique des personnages à défaut de pouvoir tuer des icônes immortelles.
Je trouve Fear Agent vraiment au dessus. Une oeuvre aboutie avec une fin splendide. C’est très imparfait car c’est une oeuvre de jeunesse, mais c’est beaucoup plus intègre et attachant à mon sens.
Comme je l’ai dit plus haut, il me parait évident que la formule Remender (monstres + SF + action + résurrections en toc) fonctionne à plein régime lorsque l’histoire tourne autour d’un personnage principal, alors que ça ne marche pas du tout lorsqu’il y a trop de protagonistes. Là, ça devient « too much », criard et indigeste. Pour moi, son talent se dilue sur les trop nombreuses figures de l’univers mutant.
C’est vrai que, contrairement à toi, je ne peux plus blairer tous ces mutants pour cause de continuité foutraque et de comportementalisme à la noix (« on est une grande famille au dessus des humains », aucune humilité). Mais je me suis néanmoins lancé dans cette lecture avec les meilleures intentions, persuadé que j’allais aimer. Las, la politique de l’ensemble est méphitique : C’est une histoire au potentiel intéressant, mais brûlée sur l’autel de l’événementiel factice, avec 3000 bastons au cm carré pour que, au final, tout le monde ressuscite sur le statuquo. Au moins, dans son Punisher, Remender faisait passer la pilule avec un second degré constant (sauf sur le dernier arc). Ici, non. J’ai trouvé que c’était d’un premier degré insupportable. Pour moi, ce n’est pas assez intègre pour mériter sa réputation, malgré le fait que ça « répare » la continuité, ce dont évidemment je me désintéresse.
Je comprends tes arguments mais d’un autre côté il y a un aspect contradictoire à reprocher à une lecture X-men de mettre en scène…les X-men, plutôt qu’un héros solitaire.
Après c’est en effet une question de goût. Tu peux préférer autre chose. mais je trouve que Remender s’en est très bien sorti avec les contraintes qu’il avait pour ce genre de séries. Contraintes qui représentent ce que tu ne supportes plus visiblement. Il fait exister les personnages, donne une personnalité à Psylocke, un côté dramatique à Angel (et une mort magnifique)
Oui c’est premier degré parce que ça parle tout de même de choses sérieuses.
Enfin…nous ne pourrons pas tomber d’accord mais je me demande si le simple fait de ne plus supporter de voir plus de 5 super slips à l’image ensemble n’est pas une contrainte qui t’empêche d’apprécier ce genre de récits, réussis ou non.
« Je comprends tes arguments mais d’un autre côté il y a un aspect contradictoire à reprocher à une lecture X-men de mettre en scène…les X-men, plutôt qu’un héros solitaire. »
Mais non mais non, ce n’est pas ce que je dis. Ce que je dis c’est que cette formule Remender me semble trouver son équilibre autour d’un personnage principal. Equilibre qui ne me parait pas fonctionner avec moult protagonistes.
Par exemple j’ai moyennement aimé les deux premiers tomes de Black Science où tout un groupe gravite autour du personnage principal, mais j’ai adoré les deux suivants où l’histoire se recentre sur le héros.
« The Authority » et « Ultimates » sont des histoires qui tournent autour de plus de 5 super slips, et je suis fan…
Mon avis sur UXF est un avis personnel. Mais j’essaie de l’argumenter au mieux. Si de nombreux lecteurs trouvent leur compte dans ce type de lecture et arrivent à passer au dessus de tous ces éléments qui pour moi ne sont pas intègres, alors tant mieux pour eux. Je préfère quant à moi me désintéresser de ce type de franchise pour me recentrer sur des publications plus autonomes et plus intègres.
L’un n’empêche pas l’autre. Pour ma part je n’ai pas eu à faire d’effort pour passer au dessus de quoi que ce soit. Bon au pire de temps en temps on se dit que les 2 pages de baston sont un peu inutiles mais rien de dramatique en ce qui me concerne. Sans doute que tout ceci est très subjectif et dépend aussi de l’intérêt qu’on porte à ces personnages.
Je viens de lire une discussion sur le net concernant une franchise sur laquelle je vais écrire un article, et ça m’a fait prendre conscience d’un truc. Je n’ai rien contre le divertissement fun dépourvu de réflexion. Si c’est agréable et que ça fait passer un bon moment, je peux tout à fait comprendre que les gens, sans être des abrutis finis pour autant, puissent apprécier. C’est aussi mon cas.
Résultat, je reviens juste pour ajouter un élément au point de vue de Tornado auquel je ne peux pas vraiment adhérer.
Je ne suis pas d’accord avec le fait qu’un comics de super héros doit éviter les bastons pour ne pas retomber dans la sphère infantile. Tout simplement parce que pour moi c’est un peu comme dire qu’il faut éviter qu’un étranger commette un crime au risque de faire passer tous les étrangers pour des criminels. C’est aux gens de ne pas faire de stupides amalgames de ce genre. Et s’ils en sont incapables et voient tous les trucs de super héros comme des trucs infantiles à cause de quelques bastons, ben tant pis pour eux.
Je précise cela car j’ai été assez choqué par ce que je viens de lire. Un pauvre mec qui semblait avoir aimé un film assez con en déclarant que « ouais c’est con mais j’ai passé un bon moment après une journée de merde » se faisait presque insulter pour contribuer à l’effondrement de la culture par le divertissement débile.
Eh ! Le tout c’est de ne pas laisser le divertissement intelligent disparaitre.
Mais il y a aussi de la place pour des trucs moins intellos, surtout s’ils sont inoffensifs et ne véhiculent aucun message douteux.
Plus ça va et plus j’ai du mal avec les coalitions de fans sur le net. Il n’y en a pas une pour rattraper l’autre.
Je n’ai même pas participé à la discussion et je me suis presque senti insulté d’oser apprécier certaines BD pas bien malignes mais joliment dessinées et divertissantes. Je ne pense pas être un con pour autant. Et j’ai des œuvres plus profondes à côté.
Je ne vise personne, hein. Surtout pas Tornado. Tu as déjà dit souvent que tu n’aimais pas ces « tribus » et leur tendance au fanatisme, mais je voulais laisser un mot ici. Parce qu’avant je pensais défendre Uncanny X-force en disant que ce n’était pas enfantin ni rien, comme si c’était la honte d’aimer cette série malgré les bastons un peu inutiles et qu’il fallait réfuter ces affirmations. Et puis merde en fait ! Peut être que ça a un côté un peu enfantin lors des bastons pour titiller la nostalgie de ceux qui aimaient bien les bastons récurrentes dans les vieux comics, mais j’aime bien et j’emmerde ceux qui me diraient que j’ai tort !
Et là où par contre je ne peux donc pas tomber d’accord avec toi Tornado c’est sur la mauvaise influence que peut avoir ce genre d’œuvre en ramenant les comics à leur stade plus infantile. Parce qu’il ne s’agit pas d’un complot des auteurs pour écrire moins de trucs intellos. Si on en revient à un stade plus infantile, c’est que plus aucun auteur n’aura un truc intelligent à dire ou que des gens feront des généralités « racistes » après avoir lu les séries les plus populaires (qui sont souvent les moins profondes il est vrai)
De plus, si le stade le plus bas auquel on peut tomber c’est celui d’Uncanny X-force avec un sujet de fond quand même pas si débile malgré les bastons, il n’y a pas trop de quoi s’inquiéter.
Je ne dis pas que tout se vaut, et même parmi les divertissements fun il y en a qui sont des purges pleines de clichés, pas drôles, etc. Mais je trouve grave d’en arriver à insulter et en vouloir aux gens parce qu’ils aiment un truc pas bien malin, tout comme aller jusqu’à craindre de terribles conséquences sur la culture.
Pfiou…désolé mais ça prend des proportions…j’avais envie de témoigner ici.
Je suis plutôt d’accord. En grand fan de DBZ et St Seiya, la plupart du temps ça ne vole pas haut, mais mazette, ces combats !
Ce que je reproche à Marvel c’est autre chose : c’est faire semblant d’être intelligent pour un point de départ un peu putassier pour verser dans le n’importe quoi, avec des impacts dramatiques factices.
Mais peut être parce que l’on y croit plus et que les gamins qui découvrent ça aujourd’hui ont la candeur que nous avions autrefois.
Que dire ? Oui, peut-être que Bruce a vu juste.
De la baston ? Pourquoi pas ? Mais est-ce que ça doit être bête ? Factice ? Avilissant ?
Déjà, les bastons, ce n’est pas un truc qui me branche. Est-ce que je suis trop intello pour ça ? Je ne sais pas. Peut-être.
Parfois, ça me plait. Dans Matrix, parce que ça a du sens. Ce n’est pas gratuit. Oui, dans Star Wars, dans Indiana Jones aussi.
Et dans certains comics de super-héros aussi. Je me souviens du run de JMS sur Thor. Il n’y avait pas des bastons toutes les six vignettes, mais quand il y en avait, c’était quelque chose ! Pourquoi ? Et bien parce qu’il y avait un vrai enjeu à travers ces scènes d’action.
Pourquoi est-ce que je n’ai pas aimé les bastons de Uncanny X-force ? Déjà parce que je les ai trouvées vulgaires. Mais aussi et surtout parce qu’elles sont gratuites et factices. Les personnages se font trucider, transpercer, désintégrer, décapiter, mais ça n’a aucune incidence. Aucun impact. Aucun sens autre que de faire de la baston. C’est purement racoleur. Et pour le coup, ça, je ne plébiscite pas.
Je suis d’accord que le simple divertissement et les oeuvres d’auteur doivent continuer de cohabiter. Mais je ne donne pas ma voix aux créations que je trouve racoleuses. Pour moi, UXF c’est 15% de scénario et de fond intéressant, et 85% de bastons racoleuses.
Mais ce n’est qu’un avis personnel. Pas une leçon que je fais aux autres.
Je ne suis pas d’accord avec ton ratio^^ Je dirais 40% et 60%. Mais bon chacun son avis.
Ne pas plébisciter, oui évidemment. Si tu n’aimes pas…
J’ai juste du mal avec les proportions que ça peut prendre lors de discussions de geeks. Dans les deux sens d’ailleurs. Que ce soit pour défendre ou condamner certains éléments moins adultes. C’est pas bien grave, hein. Et ça ne va pas faire s’effondrer l’intellect de toute la race humaine.
Surtout que je pense que dans le cas d’UXM, c’est peut être une question de trop plein d’action mais qui ne change rien au propos intelligent du fond. Si encore on était dans une BD qui prône la peine de mort, le racisme et le culte du pognon…là je dis pas, il y aurait peut être de quoi s’agacer.
Ca manque de karaté tout ça non ? Je pense que tout simplement tout est une question, de dosages….
Moi je me rends compte que j’aime les lectures à entrée multiples. Mais tous les Xmen de Claremont ne font pas dans le social. Mais les bastons y sont haletantes. C’est comme les effets spéciaux : au service d’une histoire c’est formidable. Mais effets fabuleux pour une histoire de merde, tout est annihilé.
Concernant ce que tu décris de Remender, je comprends ton irritation. C’est la même chose qui m’avait exaspéré dans son Punisher : son truc de tuer tout le monde pour les ressusciter après. Mais il ne fait pas oublier que la putain de rigidité de Marvel ne permet pas de tuer qui il veut. Les illusions de Fantomex, je vois ça comme des parenthèses trash où Remender nous montre ce qu’il en serait sans le code de bonne conduite Marvel.
Et finalement mieux vaut une bonne baston qu’un comics à vocation littéraire qui se sent plus péter. Je viens de trouver le 1234 par Jae Lee et Gland Morrison. C’est prétentieux et snobinard au possible. Mais quel fat ce mec !
C’est le problème avec les discussions virtuelles. Certaines personnes outrepassent les limites du débat d’idées et deviennent agressives et méprisantes. Je pense qu’on l’a tous fait à un moment. Mais il ne faut pas. Au contraire, il faut utiliser cet outil pour les plages de calme et de silence qu’il nous permet. Et de réfléchir posément avant de répondre.
En ce qui concerne UXF, je me suis senti rabaissé par cette lecture. Pris pour un imbécile. Parce que le fond est parasité par des bastons que j’ai trouvées lamentables. Au final, ça à tout gâché en ce qui me concerne. Remender a trop sacrifié son récit pour flatter le bourrin en mal de bastons, à mon sens, encore une fois strictement subjectif.
C’est une intrigue à suivre. Pas moyen d’éviter le crossover. Raison pour laquelle je n’ai pas insisté.
Sinon, c’est un peu dans l’esprit du Punisher. C’est Flash Thompson en Venom, avec des moments réussis sur son intimité, notamment ses rapports avec son père. Et des moments Remender avec des monstres et des vilains recyclés. J’ai écrit le commentaire à ma zone sur le premier tome. Présence a dû aller au moins jusqu’au tome 3 ou 4 je pense…
Ah bon t’as écrit un commentaire ? Euh…il n’y a pas de trace de toi sur le tome 1 VF^^
Après ça dépend de ce que tu appelles récit à suivre. ça ne m’a pas posé de problème de m’arrêter au tome 2 d’UXM parce que l’intrigue Apocalypse est finie et je me fous que Fantomex se fasse enlever à la fin.
Bon…à voir. Au pire le crossover est dispo au complet dans un kiosque Marvel Top. Le truc c’est qu’il faut pouvoir s’arrêter à un moment…
Je viens de lire le dernier arc de ce run et il est bien plus intéressant que la partie dans Otherworld qui m’était tombée des mains (pour cause de désintérêt pour Fantomex, le monde alternatif des captain britain et même pour la partie graphique assez moche). Il y a bien quelques allusions à ce qui s’est passé (et un Deadpool qui n’a plus son facteur auto guérisseur, ainsi qu’un vilain sans peau dont j’ignore l’identité) mais sinon cet arc est compréhensible en sautant le truc avec le jugement de Fantomex. Et j’ai trouvé ça bon, Remender termine sa réflexion sur l’utilité de X-force et son idée que la violence n’engendre que plus de violence en se penchant sur le sort d’Evan capturé par Daken, Mystique, Creed et compagnie qui tentent de le corrompre.
ça n’égale pas la saga de l’ange noir mais ça reste bon.
Oui, tout le truc Fantomex-Captain Britain est parfaitement inutile et chiant.
Je n’aime pas ce que Rick Remender a fait de archangel!!!Le personnage était bien plus intéressant sous la plume de Louise Simonson!!
Bonjour James,
Pour défendre le travail de Remender sur le personnage, il faut avoir en tête que cela faisait une dizaine d’années que le personnage était maltraité par Marvel. J’en parle dans l’article justement.
Warren retrouve une importance de premier plan avant que la valse des tacherons ne refasse n’importe quoi avec lui.
Archangel est un meilleur Apocalypse que…Apocalypse. Pour une fois il fait un truc quoi^^ Et il est vraiment dangereux.
Ben oui….
Et puis pour une fois, on a la preuve qu’on ne devient pas Horseman sans s’en sortir avec un simple lavage de cerveau.
Je viens de lire ces épisodes ce WE.
Ca tabasse !
Les planches de Opena sont formidables. Je regrette que tous les épisodes ne soient pas dessinés par lui.
Il faut que je prenne plus de temps pour lire comme il faut l’ensemble de ce run mais c’était chouette pour moi de vibrer en lisant un récit marvelien… J’avais beau connaître le dénouement, j’ai été happé dans le récit…
Un autre fan, chouette^^
Oui Opena est super talentueux quand même, ça envoie du lourd.
Pour le run entier…euh…tu peux presque sauter le 3eme deluxe (enfin tu auras surement envie de te faire ton propre avis, mais c’est clairement la partie un peu naze du run le truc dans l’otherworld ou je sais pas quoi)
La dernière partie (4eme deluxe VF) par contre c’est chouette.