Prose estivale (Légendes des contrées oubliées)

LÉGENDES DES CONTRÉES OUBLIÉES par Chevalier et Ségur

Une ballade de TORNADO et CYRILLE M


VF Delcourt

©Delcourt

LÉGENDES DES CONTRÉES OUBLIÉES est une bande dessinée franco-belge en trois tomes de respectivement 46, 44 et 54 planches, originellement publiées en 1987, 1989 et 1992. Elle est scénarisée par Bruno Chevalier et dessinée, encrée et colorisée par Thierry Ségur.

Cyrille Je l’avais lue à l’époque, vers 1992, sans l’avoir acquise. Il y a seulement quelques années de ça que des amis m’ont offert la troisième réédition de la version intégrale, celle de 2010.

Tornado J’ai acheté et lu les deux premiers tomes en 1991, l’année de mon bac ! Je me souviens qu’on les lisait avec un pote et qu’on attendait fébrilement le troisième tome. On n’allait pas être déçus ! J’ai toujours mes trois tomes d’époque, en assez bon état malgré les multiples lectures !

Oyez gentes dames et gentilhommes, voici contées les légendes et les mystères révélés des bédés anciennes

Le jour était à son zénith sur la cité fortifiée de Gaëdor. La chaleur était écrasante, sans parler de celle générée par la masse des clients du marché. Je venais de terminer mon douzième tour de chant et j’avais le gosier sec. C’était l’heure de reprendre un peu de forces à mon troquet favori, situé sur la place des Petzouilleurs, avant d’enquiller les douze tours suivants. Je m’installe à la table la plus à l’ombre de la terrasse lorsqu’une voix bien connue hurle un peu trop ostensiblement mon blaze.

-Sirl’em ! Déjà au pastrouga sans moi ? Ça, mon ami, ça mérite réparation !

C’était cette grande gueule de Tornd’oh. J’étais bon pour lui payer l’apéro et sans doute le reste. Il s’assoit à ma table sans y être invité, commande bruyamment une tournée et le plat du jour pour deux personnes puis me demande si je ne l’ai pas trop mauvaise.

-De quoi tu parles ? lui demandai-je d’un ton – je l’espérais – suffisamment irrité.
-Et ben de ça pardi ! dit-il en cherchant dans son sac.

Bienvenue à Gaëdor
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Il me sort alors un grand livre coloré avec un titre aux lettres d’or, « Légendes des Contrées Oubliées ». Mon sang se glace. Je parcours rapidement le livre. Tout était là.
-C’est exactement ce que tu penses, me dit Tornd’oh en levant son verre avec un œil malicieux. Ta grande œuvre, ta chanson de geste préférée qui a tant pesé dans ta petite réputation, ils en ont fait une tapisserie, une looongue tapisserie. Elle est à la capitale hein, pas ici, évidemment. Et ce que tu tiens dans tes mains, c’est l’édition de parchemin de cette tapisserie pour que tout un chacun puisse la lire pépouze chez soi.

Je ne l’écoutais plus, j’étais à la fois fasciné et horrifié par ce que je lisais. Les dessins étaient dynamiques, graciles et précis. Les couleurs saturées laissaient souvent la place au blanc de la page, elles étaient parfois totalement inattendues mais toujours réfléchies. En commençant ma lecture, malgré les planches foisonnantes de détails, je me rendais compte à quel point l’histoire de ces anti-héros était bien retranscrite. La quête des trois nains, de l’elfe et de l’akeï(une sorte de grand gobelin) coule de source, sans les rendre plus héroïques qu’ils ne le sont, mais bien comme je le chante depuis toujours, des survivants perdus dans une histoire trop grande pour eux.

Malgré une narration un peu datée, avec des bulles de pensée et des points d’exclamation ou d’interrogation dessinés pour appuyer les sentiments des protagonistes, un nombre de cases par planche plutôt élevé, aucun moment fort ne manquait. Et il semblait que Chevalier et Ségur n’hésitaient pas à ajouter des actions sans rapport avec la trame principale, finissant de donner vie à cet univers.

Une terre foisonnante
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Si vous ne connaissez pas cette quête, en voici le début : après la mort d’Alten, le roi du peuple nain, trois de ses plus valeureux guerriers sont désignés pour aller chercher son successeur au lointain pays d’Ewandor. Là, au-delà des cités coupe-gorge du nord, vivent les Puissances, d’antiques créatures aux pouvoirs inouïs qui se livrent une guerre sans merci depuis des millénaires. Afin de mener à bien leur quête, les nains Noren, Aren et Oten, davantage guidés par le désespoir que par un savant calcul, s’offrent les services de l’elfe Firfin, un voleur efficace mais guère fiable, et de l’akeï Morkaï, un redoutable guerrier, aussi fort que fou et dangereusement imprévisible. Rapidement, ce petit groupe va comprendre qu’il ne représente rien face à ces Puissances qui hantent les terres fantômes au-delà du nord, et que la mort est au bout du chemin…

Alors que je me remémorais tous ces événements, Tornd’oh me fit remarquer à quel point cette tapisserie était originale malgré le temps passé. Elle avait jadis bouleversé les amateurs d’heroïc fantasy vivant jusque-là tranquillement dans leurs huttes, avec ses personnages inédits et retors : que ce soient les nains, les elfes ou les dragons, ils n’ont absolument rien à voir avec les versions stéréotypées qu’on a pu voir ailleurs, et n’empruntent absolument rien à l’univers de Tolkien, par exemple. La contempler de nouveau, quelques trente ans plus tard dans sa version intégrale, ravive des souvenirs tenaces. Le récit était traversé d’une mise en scène fulgurante, viscérale et baroque. Violence, passion, cruauté malsaine et déchéance glauque d’antiques divinités venaient former un tout à la fois fascinant et repoussant.

Tremblez face à Hûrl !

– Je le dirais tout net, s’écria soudain Tornd’oh en s’essuyant la bouche d’un geste ancestral (après avoir sifflé son bock d’une traite, ponctuée d’un râle de contentement), mis à part LA QUÊTE DE L’OISEAU DU TEMPS, personne avant ou après ne nous aura conté un récit avec pareille maestria et avec un ton réservé à des couillus. Ça tranchait et ça tranche encore avec toutes ces histoires pour la marmaille !

-Cependant, dis-je après avoir accusé le coup, LÉGENDES DES CONTRÉES OUBLIÉES, comme souvent dans l’heroïc fantasy, développe aussi des rebondissements liés à la politique, à des conflits, multiplie les complots et les énigmes. Le cas le plus flagrant est bien entendu GAME OF THRONES mais cela est aussi vrai pour THE WITCHER, LES PRINCES D’AMBRE, LE MERCENAIRE et probablement beaucoup d’autres que je n’ai jamais lues, qui usent de la même métaphore et des mêmes allégories pour nous parler des problèmes de notre humanité complexe et de ses rouages infernaux.

Je songeais alors à tous ces dialogues introduisant les Puissances. L’idée géniale avait été de leur donner à chacune une « voix » à la fois distincte et inhumaine, en faisant « sonner » leurs tirades par des interjections propres. Ainsi, Ssîncommence et finit ses phrases par « …¨N¨N¨N... » ; les dragons Ajax et Jhûb (dont le look, carrément inédit pour une créature aussi rabattue, tient là aussi du jamais vu), respectivement par « SSSS… » et « Siii… ». Quant à Ewandor, il emballe des monologues énigmatiques dans des phylactères liquides et pousse des cris (« Moooo ») lorsqu’il perd son contrôle. Des détails simples et efficaces, qui distillent le malaise en conférant à ces créatures une dissimilitude vraiment perturbante.

L’un des plus grands combats de tous les temps se trouve dans ces Légendes
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Et puis, il y a l’action… Là aussi, jamais de mémoire de lecteur de parchemin (je crois qu’on appelle ça une BD, aujourd’hui) on avait été à ce point immergé dans la violence et la fureur épique, le tout culminant dans le duel hallucinant entre Morkaï, guerrier fou, cruel et pourtant touchant, et Hûrl, le héraut de Ssîn, à la fois noble et impitoyable. La troisième et dernière partie est à elle seule un inoubliable morceau de bravoure, où tout le récit est brillamment bouclé, redistribuant les cartes entre les antagonistes, dynamitant les préjugés en brisant le manichéisme de surface que le lecteur avait cru percevoir jusque-là. Lequel lecteur, essoré, achève son histoire dans le sang, les larmes et la certitude d’avoir lu une histoire comme jamais il n’en avait lu. Et comme, hélas, il n’en lira plus jamais…

La partie graphique, si elle a certes vieilli elle aussi (à l’époque de la première tapisserie, c’était une pure révolution et le monde se pâmait devant elle), recèle encore de beaux restes, et la mise en couleur est toujours aussi impressionnante. Mais encore une fois, c’est surtout l’originalité, la tonalité âpre et les trouvailles de tous bords qui continuent de porter haut l’ensemble. Si le final concède tout de même une légère lueur d’espoir, il est entaché d’un tas de morts et d’une ambiance délétère d’une telle noirceur qu’on ne peut que saluer la détermination des auteurs à nous conter un véritable récit de dark fantasy sans jamais l’édulcorer. Et elles sont quand même rares ces œuvres qui réussissent à tenir une telle ligne de conduite, sans aucune concession, tout en restant addictive du début à la fin.

-Chef d’œuvre ! reprit Tornd’oh en se levant de nouveau comme pris d’un sursaut hystérique (et complètement bourré, en fait). Donnez-moi encore des récits de ce niveau, au lieu de m’assommer avec des histoires à la noix où des benêts se mettent un slip par-dessus la culotte et se déguisent en polichinelles fluo ! Moi je vous le dis (rajouta-t-il en retombant harassé sur son tabouret), cette tapisserie, là, c’est juste l’une des plus grandes tapisseries de tous les temps dans le registre de la fantasy. Un tournant (je traduis pour vous éviter les borborygmes et les hoquets tonitruants), une période qui n’aura duré que quelques années avant que le genre ne retombe dans la routine !

-Je suis bien d’accord, dis-je, déjà diminué par l’alcool, et malgré cette relative mauvaise nouvelle pour mon commerce – car après tout, tout le monde ne sait pas lire, ou n’en ressent pas l’envie – tu m’as requinqué, mon ami ! Mais je dois retourner bosser !

Je laissais Tornd’oh en ayant soin de lui offrir l’apéro et le reste, il le méritait. Et puis il allait encore avoir besoin de pastrouga, car je voyais Bruss’lee et ses tracts « Xhommes » se diriger vers nous. Il était largement temps de filer !

Un univers vraiment unique
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La BO du jour nous invite à faire comme nos cinq héros, partir loin :

40 comments

  • Eddy Vanleffe  

    Chef d’œuvre absolu de la fantasy à la française composées de cycles qui commence par « Chroniques » ou « Complainte ou encore « Ballade », graphiquement unique, joyeusement distordu par rapport aux clichés du genre, une fin désespérante qu’on ne pourrait jamais voir au cinéma, des personnages hauts en couleur, un dessin magnifique (comment ça daté? je ne comprends pas…)
    Je vais me le relire ce week end tiens!
    Merci pour cette piqûre de rappel.
    Pour les flemmards qui n’auraient pas le temps de lire l’article arrêtez vous aux 5 étoiles. ^^

    • Jyrille  

      Merci Eddy pour le retour ! Je me doutais que tu connaissais cette oeuvre.

  • Nikolavitch  

    Gros fan de ce cycle, j’ai toujours aussi mes albums d’époque, un peu défraîchis à force. Une des premières dédicaces pour laquelle je me sois déplacé d’ailleurs.

    notons que, si ça détourne Tolkien, j’ai bien l’impression qu’une des sources d’inspiration est le Voyage des oiseaux, du Persan Farid ud’din Attar.

    • Jyrille  

      Merci Lavitch ! Pareil, je me doutais que tu connaissais, par contre avoir une dédicace, je dis respect. Je n’ai aucune idée à quoi ressemblent ces gars. Et merci pour la référence que je ne connais pas du tout !

      • Nikolavitch  

        c’était y a près de 40 ans, je serais bien incapable de les reconnaître.

  • zen arcade  

    Il y a trente ans, je trouvais ça atroce.
    Aujourd’hui, je trouve ça encore plus atroce.
    Il faudrait me torturer pour que je lise ça.

    • Jyrille  

      Tu n’aimes donc pas l’heroïc fantasy, Zen ? Ou c’est le dessin que tu trouves atroce ?

      • zen arcade  

        Le dessin, je trouve ça atroce, oui. Ca me fait saigner les yeux.
        Et je n’ai pas d’affinités particulières avec l’heroic fantasy. Ni de rejet épidermique.
        Ceci dit, la plupart du temps, je trouve quand même ça bien mauvais.
        Par exemple, pour prendre un exemple récent, je ne parviens pas à comprendre l’engouement pour la série Servitude. J’ai essayé de lire, je trouve ça complètement nul.
        Bon, je pense qu’en matière de fantasy francophone, il y a des choses plus intéressantes en littérature qu’en bd.

        • Jyrille  

          Je n’ai pas tenté de lire Servitude, qui me semblait être une adaptation de Game Of Thrones mais je peux me tromper, par contre Tornado avait fait un dossier là-dessus, sur de vieilles bds : brucetringale.com/le-tournant-heroic-encyclopegeek-heroic-fantasy/

          Personnellement je ne suis pas un spécialiste mais j’aime bien l’HF. En roman je suis nul, je ne connais que Moorcock. J’ai détesté le premier tome de LA BELGARADE et là je m’attaque à L’ASSASSIN ROYAL, j’en suis au début, c’est pas mal.

          J’adore le premier tome du SOLEIL DES LOUPS, ces LEGENDES DES CONTREES OUBLIEES (car on est dans la Dark Fantasy comme le dit Torn’doh), le premier tome de la GESTE DES CHVALIERS DRAGONS car je n’en ai pas lu d’autres. Est-ce que tu as essayé de lire le manga BERSERK ? Si oui, je me demande notamment si tu en aimes les dessins.

          • zen arcade  

            Je n’aime pas du tout Berserk. Et je n’aime pas du tout les dessins.

          • Jyrille  

            Pour moi Berserk est un des chefs d’oeuvre de la bande dessinée. Mais je peux comprendre que tu n’aimes pas les dessins trop chargés, comme ici.

          • zen arcade  

            On va dire que mon inclination personnelle me pousse souvent plus volontiers vers l’épure et le minimalisme. 🙂
            Et pas qu’en matière de dessin, d’ailleurs.

          • Tornado  

            Ah, tiens… pourtant le free jazz, les machins bruitistes et expérimentaux serbo-croates, c’est pas épuré et minimaliste. Tandis que Pink Floyd oui 😁

          • Jyrille  

            De mon côté je peux apprécier les deux. L’épure, le chargé, le vulgaire, l’élégant, le conceptuel, la ligne claire, le noise rock, la variété etc… Mais j’ai tout de même des goûts dans chaque style. Je ne crois pas que je serais capable de relire LES CHRONIQUES DE LA LUNE NOIRE par exemple. A l’époque c’était un peu révolutionnaire, mais déjà bien lourd, et au bout de quatre ou cinq tomes je ne sais plus, cela ne nous a plus intéressé. Et pourtant je n’abandonne pas, je me suis pris le premier tome de REQUIEM par Ledroit et Pat Mills. Le trait de Ségur était déjà plus raffiné et maîtrisé.

          • Tornado  

            (Je plaisante 🙃)

          • Eddy Vanleffe  

            Même si j’ai un peu lâché, j’ai adoré BERSERK avec un dessin magnifique ouvragé, dans une minutie de moine copiste
            Plus occidental et court (deux tomes) j’aime bien aussi les chroniques des guerres de Lodoss où on est aussi en plein D&D. un animé assez célèbre (qui a vieilli en est la suite d’ailleurs)

  • JB  

    Merci pour cette découverte/discussion autour d’une chope d’hydromel ! J’ai envie de découvrir ça, même si j’ai l’impression que le genre en BD franco-belge a depuis été noyé sous les Troy, Gestes et autres « Nains » et autres races depuis le début des années 2000…

    • ollieno  

      La geste reste à part …

      Gérard et Anne étant (comme moi) des anciens de Casus / Graal et consorts, (et des chevilles essentielles de Siroz Prod) on se rapproche bien plus des Princes d’Ambre et de la Belgariade.

      (Ma femme est super fan de Troy, mais ca reste , du D&D, matiné de Dark Crystal et de Star Wars …)

      • Jyrille  

        Je ne savais pas, Nolino Ollieno, que tu étais un ancien de Casus ! C’est incroyable, tu dois avoir des tonnes de choses à raconter ! Je pense que Anne et Gérard sont le duo de scénaristes connu sous le nom de Ange ? J’ai été le premier déçu de l’abandon de la série Bloodline qui se termine en eau de boudin – du coup on comprend rien à l’histoire.

        bedetheque.com/serie-25-BD-Bloodline.html

        Tes comparaisons sont intéressantes. Oui clairement, Lanfeust a de nombreux points communs avec Star Wars (Dark Crystal je vois moins mais pourquoi pas). Pour la Geste des Chevaliers Dragon, je peux tout à fait me projeter dans du Prince d’Ambre, en effet, car j’ai un vague souvenir de l’article de notre collègue Matt à ce sujet (voir post précédent).

        • ollieno  

          J’ai vendu (via mon asso de l epoque ) des trucs a casus, graal, memoire d outre monde ….

          et pas mal assisté, aidé (casus et graal ) a differents niveaux … (comme le salon du jeu de role et de stratégie , ou un nom du genre, à l aquaboulevard, mis en place par casus, et qu’l on c’est retrouvé a devoir gérer a leur place ^^ , gestion mise en place, accueil, jury … )

          Mais je n ai jamais bossé directement pour Casus (même si j ai participé a des conf de redac ..)

          Concernant Bloodline, c’est la 2me version de lhistoire, l’originale s’appelle : les héritiers, 2 tomes chez Vents d’ouest, mais gros conflit avec Erik Juszezak et série mise de coté…

          Relance 5 ans plus tard sous le titre Bloodline avec Alberto Varanda au dessin, qui travaillait avec eux déjà chez Siroz sur les divers illustration de INSMV . (et bloodlust ^^)

          Il me semble avoir vue une fin, en couleur quand Vents d’ouest a réédité en couleur en 4 tomes (avec al fin mise en image .. par Valton)
          une fin un peu rapide et pas entierement explicative …

          J’avais déjà compris la fin lors de l’interview (entre copains avec eux, et plus sérieuse de EJ à la sortie du tome 1 des héritiers , publiée à l’époque dans le fanzine de l’association , avec des preview du tome 2 ^^) — le fait que l on ai les mêmes lectures, et influences était une aide pour comprendre ou ils allaient dans l histoire ^^ .

          (j’ai longtemps trainé avec gerard, anne et d autres (Bruno Billion, Alain Carazé … ) en soirees JdR à l’epoque et on continue de se croiser de loin en loin … quitter paris n aide pas ^^)

          • Jyrille  

            De BLOODLINE, je n’ai que deux tomes : la première édition en noir et blanc avec Varanda au dessin, et le tome 4 en couleur. Je pense qu’il me manque donc une partie qui est dans le tome 3 de la version couleur. J’avais envoyé un mail à l’éditeur de l’époque qui me disait que il y a eu pas mal de conflits avec Varanda, un personnage apparemment haut en couleurs… Je ne savais pas du tout pour la première version nommée LES HERITIERS.

            J’avais découvert la série, étudiant, dans le magazine GOTHAM!, où j’ai pu profiter de quelques épisodes de TANK GIRL par Jamie Hewlett.

            C’est super ce que tu racontes, merci pour le partage. Graal, ça ne me dit rien, Les Chroniques d’outre monde, c’était notre référence avant que tout l’éditorial change. Tu avais lu notre article à six mains sur le sujet ?

            brucetringale.com/jeux-droles-et-plus-si-affinites/

            Et tu as bossé pour Siroz ?

        • ollieno  

          Je n’ai pas bossé pour Siroz mais j ai eu de bons contact avec croc à une époque (quand il etait locataire chez G&A) , et il m avait offert Bloodlust avant la sortie … (apres que je lui ai offert pleins de PLV lemmings ^^)

          Alberto je l avais croisé / discuté 2 3 fois avec lui , toujours sympa, a l’écoute , gentil …

          Mais, si j’ai bonne mémoire, je me souviens de soucis de santé de sa mère (et de son petit frere) … et vu qu’l était le soutien familiale, et qu’il habitait Amiens, l’aller /retour paris c etait toujours du temps de perdu (pour lui).. .

          Je dit ça … ce sont des souvenirs qui doivent dater de 1995 -1996 ….

          Oui je me souviens de problème avec Chroniques , je sais que l on s était éloignés d eux a une époque (1992 ? 1993 ? ) (voir toujours.. je ne sais plus — mais il faudrait faire le point avec un ami (l’un des nombreux) que j ai perdu de vu).

          Il me semble que pour l’article que tu mets en lien, j’avais du y répondre mais sur la page web du Bruce ou de Bruce LIt . En disant que j’utilisais le même écran (INSMV) avec celui des divisions de l’ombre (Jeu oh combien méconnu, sur un monde à la mad max avec ds super héros, et des dessins, copiés sur Byrne ^^) …. toujours avec des trombonnes magiques pour tenir les feuilles que je voulais dessus ^^

          • Eddy Vanleffe  

            Au cours d’une dédicace à ROCAMBOLE j’ai parlé à CROC toute une après-midi et j’ai un super bon souvenir de ce monsieur, disponible sans langue de bois.
            Sieoz Production… c’était toute une époque.

    • Jyrille  

      Merci JB ! Si par hasard tu arrivais à lire ça, je serais très heureux d’avoir ton avis ! Pour le reste, je ne peux pas te dire, je ne suis ça que de loin. J’ai une douzaine de tomes de Lanfeust, mais je ne compte pas les garder. C’était l’époque où j’achetais par habitude, n’ayant pas de repères, et déjà je trouvais que cela ne me convenait plus. Pourtant j’aime bien les débuts de Lanfeust de Troy, les six premiers tomes peut-être, et puis après, Les étoiles tout ça, c’était poussif et pas très intéressant. Je n’ai même pas pris Cixi dessinée par Vatine (dessinateur que j’apprécie beaucoup), alors que cela a a priori tout pour me plaire.

      Les autres que tu cites, je n’en ai lu aucun. Et il y en a beaucoup ! Je ne pense pas me lancer là-dedans un jour. Ni même La Geste des chevaliers dragons, même si j’ai le premier tome que j’aime bien.

      brucetringale.com/dragon-gest-la-geste-des-chevaliers-dragons/

  • ollieno  

    Les grandes heures de l’Héroic Fantasy à la Française, loin des sempiternelles Conaneries vues et relues 100 fois.

    (Les Chroniques sont biens, mais ca reste la campagne de Stormbringer de François).

    Bruno et Thierry ont montrés qu’ils pouvaient avoir une histoire, solide, et Epique à raconter (loin des gags de Krok le Bô) et avec des pages remplis, complexes ..(encore une fois loin de Krok le Bô) .. comme le voulait (à l’époque) les éditeurs de BD..

    (Oui j’ai croisé et « bossé » avec Bruno (surtout) et Thierry (moins — d’ailleurs je me demande si mon 1er exemplaire du 1er tome n’était pas resté chez lui .. ) vu que à l’époque « on » (l’asso dont je faisais parti entre 1987 et 1992) vendions des articles, scénarios, dioramas à Casus ^^ (et bien d’autres choses.. comme remplacer les équipes de Casus sur différents salons)

    Comme dit sur le mur FB du Bruce lors de la présentation de la semaine.. il y a 2 autres titres de l’époque que je mets avec les Légendes .. .
    – Le Soleil des Loups (Qwark, Gonnort, Ralph)
    – Fuzz et Fizzby (Cailleteau et Tota ) pour une raison évidente

    • Tornado  

      Oui LE SOLEIL DES LOUPS c’est top. Mais uniquement le premier tome. FUZZ & FIZZBY, je me demandais si j’étais le seul à connaître cette série ! 😃 j’ai les trois tomes. J’avais découvert ça à la médiathèque quand j’étais étudiant, à une époque où l’héroïc fantasy en BD, ça courrait pas les rues !

      • Bruno :)  

        On m’avait acheté Le Soleil Des Loups, tome un, à l’époque. J’avais trouvé cette lecture pénible, dans sa crudité scénaristique -souffrances, souffrances, souffrances…- et, habitué que j’étais des canons Comic-Books, je suis resté à la surface du traitement graphique, pourtant pas mal maitrisé. Mais pas mes univers, tout ça.
        Fuzz & Fizzby, c’est franchement à des kilomètres des possibilités de Ciro Tota ! Son graphisme si particulier, plein de personnalité, n’arrive pas à insuffler le moindre intérêt à l’histoire (tome un). Un truc pour enfants, véritablement.

    • Jyrille  

      « la campagne de Stormbringer de François » Froideval ? Roooh mais comme cette simple phrase illumine soudain mes souvenirs ! Car oui, on sentait bien la filiation des jeux de rôles, et puis ce personnage de Pile-ou-Face, était-ce lui qui avaient deux épées ? Parce que ça sentait le Stormbringer à plein nez, mais jamais je ne me serais dit que c’était un scénario de jeu de rôle. C’est peut-être pour ça que je ne trouvais pas ça très intéressant en tant que BD. Cela semblait se dérouler en même temps que c’était créé, bien loin des constructions alambiquées des LEGENDES DES CONTREES OUBLIEES et même, autre grande bd, les quatre premiers tomes (je n’ai pas lu les suivantes) de LA QUETE DE L’OISEAU DU TEMPS.

      J’ai encore quelques magazines Casus Belli chez moi, y compris les encarts avec des cartes, des plateaux, des illustrations (dont une superbe qui reprenait des couvertures des Princes d’Ambre par Florence Magnin.

      pinterest.com/pin/150237337550641927/
      i.pinimg.com/originals/68/44/52/684452be5e9a1e05077e459f19545b63.jpg

      Mais j’en ai encore un autre avec une bd de Kroc Le Bô. C’était drôle, pas niais du tout. Et pourtant je n’en ai pas acheté d’album. Tu dois vraiment avoir une tonne d’anecdotes à raconter ! Si ça se trouve, en fouillant dans mes vieux numéros, je pourrais même trouver des scénarios signés de ton nom !

      Pour LE SOLEIL DES LOUPS, on est d’accord (enfin, je ne connais que le premier tome, grosse claque, et toujours bon à relire – même si mon édition est une France Loisirs ^^), par contre je ne connaissais pas du tout Fuzz et Fizzbi. De Cailleteau, je ne connais que quelques tomes de Aquablue lus il y a longtemps, mais surtout, une bd que j’ai faite de nombreuses fois, LA SPHERE DU NECROMANT, une bd dont vous êtes le héros.

      bedetheque.com/serie-6000-BD-Sphere-du-Necromant.html

      • ollieno  

        j’en ai parlé souvent de la sphére

        1er Livre dont vous etes le hero en BD (suivi par celui de Gerard et Anne avec Erik Juszezak – Les cros d ebenes) , illustré par le regretté (et mort bien trop jeune ) Eric Larnoy ^^ (je te renvoie à la première de Du metal dans les bulles pour en savoir plus sur eric ^^)

        et je vais te faire 2 3 photo qui devraient te plaire (un cadeau de florence) — j envoie ca sur ton FB
        .

        • Jyrille  

          Je ne savais pas pour Larnoy ! Je vais tâcher de me trouver ce podcast ou vidéo que je ne connais pas, merci ! Et merci énormément pour les photos !!

          • Jyrille  

            Hop : podcastics.com/podcast/radiometal/series/du-metal-dans-les-bulles/

    • Eddy Vanleffe  

      C’était assez connu à l’époque que les Chroniques de la lune noire était la campagne de François Marcela Froideval mis en BD… je ne savais pas que c’était pour STORMBRINGER, je croyais que c’était pour D&D, il me semble qu’il y a même un perso de Gary Gygax lui même (l’archimage je crois). Mais il a du faire des mélanges puisque il a mis au moins deux de ses persos (PARSIFAL et WISMERHILL)
      J’en garde un sentiment très amateur et adolescent, son gag préféré c’est de faire parler tout le monde comme un charretier en plein moyen-âge. C’est léger et ça ne vole pas haut.
      Ledroit a clairement crevé le plafond APRES la lune noire.

  • JP Nguyen  

    Voilà un titre que je n’ai jamais tenté, malgré sa mise en avant dans les rayons de la Fnac où je trainais pendant mes années étudiantes.
    Sur les planches montrées, les décors et les designs semblent top. Je suis moins convaincu par certains visages.
    Dans votre conversation, je perçois un effet « générationnel » dans votre rencontre avec cette œuvre. Je suis curieux de voir quelle serait ma réaction en découvrant cette BD maintenant, après avoir été exposé à des tas d’autres récits d’Heroic Fantasy. Je tenterais peut-être de le chopper dans une médiathèque.
    La touche d’humour que j’ai préférée dans votre article est la mention de Bruce avec ses tracts Xhommes…

    • Jyrille  

      Merci JP pour ton retour ! Oui, je ne l’ai pas souligné avant, mais le fait d’avoir découvert cette bd lors de sa sortie, lorsque nous étions jeunes et larges d’épaules, et pour moi, en plus, lecteur de Casus Belli et joueur de jeu de rôle, cela a fortement pesé pour l’admiration que je ressens encore. A l’instar de quelqu’un qui découvrirait le dernier Cure avec cet album en ayant rien entendu d’eux auparavant, je me demande ce qu’un nouveau lecteur des LEGENDES en penserait. Tiens-nous au courant si jamais tu sautes le pas !

      Et merci, la vanne que tu cites est de moi 🙂

    • Tornado  

      Oh je pense que ça pourra te plaire, JP. Curieux d’avoir ton retour en tout cas.

  • Présence  

    Une bande dessinée dont je n’avais jamais entendu parler : merci pour la découverte.

    Le duo à la manière du genre Fantasy fonctionne très bien : une lecture divertissante.

    Du coup, je me demande vraiment comment cette intrigue se montre originale, car ce n’est pas si facile que ça dans le genre très contraint de la Fantasy.

    Avec le rappel sur l’article précédent de Tornado, je mesure mieux comment cette période de la BD française s’est montrée originale dans ce genre.

    Merci pour le lien vers Le Mercenaire, de Vicente Segrelles.

    • Jyrille  

      Merci pour le retour Présence ! Je pensais que tu aurais au moins entendu le nom de cette bd, comme quoi, il y en a vraiment trop 😀

      Merci pour la lecture, personnellement je me suis bien amusé à écrire ma partie (en gros, le premier tiers), même si je commence un peu toujours mes histoires de la même façon, avec une mise en situation temporelle et géographique et en enchaînant directement sur les sentiments du narrateur.

      J’aimerais t’éclairer sur son originalité mais ce serait vraiment gâcher une révélation qui n’arrive qu’en fin de tome 2 : à l’époque, on avait tous été soufflés, et je pense qu’encore aujourd’hui, malgré tous les films qu’on a pu voir et les bds et romans qu’on a pu lire, cela peut fonctionner.

      Et de rien pour Le Mercenaire, car elle aussi explose toutes les conventions de l’heroïc fantasy en ajoutant de la SF et en montrant des personnages féminins forts et indépendants. Une excellente bd qui, tout comme cette série, appelle à être relue régulièrement.

  • Bruce Lit  

    Un récit très Nikolavitch dans l’esprit plein de gouaille et d’esprit. Très bon, ça les X-Hommes ! ainsi que la lecture de parchemins.
    Pour le reste, oui c’est de l’heroic aux graphismes vieillot. Toutes vos références m’amènent à croire que comme Zen, il faudrait me payer très cher pour que je puisse m’intéresser à ça mais visiblement ici ou sur mon fb, cette lecture a laissé des traces.
    Je me coucherai moins bête ce soir, donc.

    • Jyrille  

      Ah tiens, Nikolavitch ? Je n’y avais pas pensé mais merci, c’est très honorifique ! Pour la vanne sur les X-hommes, c’est Tornado qui m’a soufflé de t’intégrer comme personnage. Je ne sais plus comment ça m’est venu, mais je ne me suis pas posé de question une fois que l’idée fut là, c’était la conclusion qu’il fallait.

      Pour le graphisme vieillot, il faut tout de même ouvrir la bd : le trait est plus subtil et maîtrisé que les quelques scans laissent transparaître, ce qui fait daté est plus dans les onomatopées et bulles de pensée, ainsi que dans certains traitements des couleurs (trop flashy parfois). Mais le trait a une personnalité qui s’éloigne du classique, du tout venant, du réaliste ou pseudo-réaliste, comme le dit Tornado : « carrément inédit ». Si tu as l’occasion, tu peux nous faire confiance : c’est très original, marquant et joli.

      • Jyrille  

        Quant au titre, je ne sais pas si vous aviez relevé, c’est un jeu de mot avec « pause estivale ».

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