Focus : Michael Mann et la télévision
Un article de Sébastien ZAAF
Michael Mann, un nom qui résonne dans le monde du cinéma depuis les succès de Solitaire (avec James Caan), La Forteresse Noire (film maudit et charcuté par ses producteurs, on attend impatiemment une version director’s cut qui ne verra jamais le jour probablement), Manhunter (CSI : Parano avec William Petersen), Le Dernier des Mohicans, le monumental Heat avec Pacino / De Niro entourés par une pléïade de seconds rôles, Révélations qui narrait les dessous de l’industrie du tabac, Ali (ou comment transformer le Prince de Bel-Air en un quintal de barbaque à boxer), Collateral (tiens, Tom Cruise peut jouer finalement.. ?)…
Mais depuis Miami Vice en 2006, il accumule les échecs relatifs avec Public Enemies (Jack Sparrow finalement recherché par le FBI) et Hacker dont on cherche encore la réhabilitation. Parce que oui, l’homme a eu du succès et a en son temps été un visionnaire. Notamment à la télévision, son laboratoire pour un grand nombre de ses films. Retour sur un homme avec une vision.
Les débuts d’un scénariste
Le cop show aux USA dans les années 70 est déjà une institution. Mais une institution ronronnante. Les flics sont gentils, les histoires bouclées en un voire deux épisodes, les fils conducteurs sont inexistants (il faut que le public puisse raccrocher les wagons à n’importe quel moment et que les rediffusions puissent se faire à la télé dans à peu près n’importe quel sens). Quelques séries trop peu nombreuses tentent de sortir du lot (Serpico, Baretta…) mais la plus sombre est Kojak qui nous présente un New-York sale, interlope, dans lequel personne n’a vraiment envie de faire du tourisme. On est loin du soleil des Rues de San Francisco.
C’est dans ces années 70 post Vietnam, dans une Amérique qui ne fait même plus rêver ceux qui y vivent que Michael Mann entame sa carrière. D’abord comme scénariste pour la plus seventies des séries télé : Starsky et Hutch. Il n’écrit que 4 épisodes pour la saison 1 mais se fait des connaissances qui vont le suivre : David Soul, Paul Michael Glaser et Antonio Fargas ainsi qu’un second rôle obscur du nom de James Edward Olmos. Entre 1976 et 1977 il écrit vaguement pour des séries qui ne marqueront pas l’histoire : Bronk avec Jack Palance, Gibbsville ainsi que deux séries liées, Police Story et Police Woman tirées des mémoires d’un ex-flic qui a écrit New Centurions, un livre fondamental auquel puisent encore beaucoup de cop shows. Mann y apprend un élément fondamental : pour faire de la qualité, il faut que tout soit millimétré et documenté. Et que rien ne vaut une vie de flic au bout du rouleau… et avec Police Woman, il transforme Angie Dickinson en flic tout-terrain. Vegas en 1978 est un rendez-vous manqué. De producteur pressenti il est relégué au rang de scénariste à nouveau. L’idée initiale d’un détective alcoolo et repenti est remisée. Il reste le charme de la ville, elle aussi cité du vice …
Deux policiers copains copains
©Columbia Pictures
Source Allociné
Le big break
Le big break arrive en 1979 avec le téléfilm Jericho Mile (Comme un Homme Libre) racontant le parcours d’un détenu de Folsom (bonjour au Man In Black) qui s’entraîne à la course de fond. Peter Strauss livre une prestation sans faute et Mann montre l’envers du décor des prisons américaines tenues par les gangs de Latinos, de suprémacistes blancs et de Black Power ou Black Muslims. Il y a apprend le sens de la négociation avec les taulards pour éviter une catastrophe. Une virée carcérale à la télé comme seule Oz osera le faire.
Cinq années passent mais il a trouvé son esthétique en 1981 avec Solitaire, la nuit, les couleurs, la musique et arrive la série des 80s : Miami Vice en 1984. Il est possible que l’échec de la Forteresse Noire mais surtout les difficultés rencontrées avec les producteurs qui aboutissent à une version tronquée (1h30 au lieu de 3h) aient fait comprendre à Mann que rien ne vaut d’être son propre producteur. Vice devient le vrai laboratoire pour la suite de sa carrière. A l’origine, le rôle du détective alcoolo devait revenir à Larry Wilcox, le gentil Jon Baker de CHiPs, jugé finalement trop gentil. Il est remplacé par Don Johnson qui applique à la lettre la philosophie de Mann, ce qu’Alexandre Astier appelle : « tout pour les acteurs ». Il travaille le personnage comme il le souhaite. Mann ressort les leçons de Starsky et Hutch, celle notamment qui veut qu’une série soit emblématique de son époque. Il fait de la série un méga clip façon MTV mais en renouvellant le genre cop show : la série est un tout, plusieurs fils rouges suivent l’intrigue de bout en bout. On y retrouve des vieilles connaissances : Soul et Glaser à la réalisation de quelques épisodes, Antonio Fargas en guest à la fin de la saison 4 et James Edward Olmos en lieutenant mutique. Certains réalisateurs y font leurs premiers pas. Dans la saison 1, un petit nouveau qui fera parler de lui et livre un épisode plutôt bien foutu sur des gangsters vicieux et méthodiques qui se livrent au homejacking, un certain Abel Ferrara.
Au saumon mon préféré ©CBS
Source Miami Vice
Pourtant, Mann ne tient vraiment la série que les deux premières saisons et laisse ensuite les rênes et l’écriture au célèbre Dick Wolf. Il en profite cependant pour tester des ambiances ou des acteurs ou les deux qu’il ressort à l’occasion au cinéma. L’épisode 21 de la saison 1 a pour invité Kim Greist et musicalement « Heartbeat » chanté pour l’occasion par Don Johnson. L’actrice et la même chanson se retrouvent en 1986 dans Manhunter. Toujours dans la saison 1, l’intrigue développée dans l’épisode 16 servira de base au scénario du Miami Vice de 2006. Alors que Manhunter sort le 15 août 1986 au US, un épisode de Miami Vice résonne avec le film dans l’épisode 6 de la saison 3 diffusé le 31 octobre 1986. Crockett se retrouve connecté à un serial killer entrant clandestinement chez ses victimes, à la manière de Graham avec Dollarhyde. Petite vengeance de Mann aux critiques qui ont snobé son film ? Recyclage facile d’un thème intéressant qui n’a pas fonctionné sur grand écran ? D’ailleurs si vous écoutez l’autre tête pensante de Vice, Anthony Yerkovich, il vous dira que Mann n’a jamais rien inventé et a simplement joué les coucous en reprenant les idées des autres pour les habiter pleinement. Mann / Yerkovich, une relation Kirby / Lee mais c’est une autre histoire. Et si vous écoutez Mann, il se lave les mains de tout ce qui a été fait entre les saisons 3 et 5, qu’il renie férocement alors que son nom apparaît encore.
Mais plus que Vice, la grande affaire de Mann à cette époque c’est Crime Story, diffusé juste après Vice sur la même chaîne. Situé à Chicago dans les années 60, il suit deux flics (dont Dennis Farina, personnage récurrent de Vice) dans leur lutte contre la mafia. Jugé comme l’une des meilleures séries des années 80, elle ne dure que deux saisons, dû aux coûts très élevés. James Ellroy le considère paraît-il comme son show préféré. L’intensité des épisodes, les histoires imbriquées et même le cast se retrouveront quelques années plus tard dans Wiseguy (Un flic dans la mafia).
Le cinéma, rien que le cinéma
Il ressort de cet échec relatif avec un téléfilm L.A. Takedown, qualifié souvent de travail préparatoire à Heat. A l’origine ce téléfilm était un possible pilote de série, refusé par NBC. Du pur recyclage de Miami Vice et quelques idées mais pas la grandeur de la version ciné. Moins bien écrit, moins bien pensé, des seconds rôles absents contrairement aux prestations de Val Kilmer, Tom Sizemore ou Jon Voight. Ce qui laisse à penser que chez Mann, même si la télé sert de laboratoire, la priorité c’est le grand écran. Le médium suprême. A la sortie de Ali, il expliquait vouloir redécouper le film en séquences de 14 mn, pensées pour la télé américaine et les coupures pubs, une version qu’il envisageait sur 4 heures.
Et cette différence fondamentale se retrouve dans LA grande scène : Vincent et Neil face à face. Le rythme est totalement différent entre L.A. Takedown et Heat. Là où le premier se veut nerveux, avec une tension basée sur le flot du dialogue, comme un rap, le second est plus lent, met en scène la tension, installe des silences qui parlent pour les protagonistes, utilise la communication non-verbale entre les deux, par le regard notamment, la magie de deux acteurs qui se connaissent et se tournent autour depuis plus de 20 ans. Un moment comme un autre à la télé, un moment de magie au cinéma. D’ailleurs dans la position de caméra, on a droit à un subtil renversement des positions par rapport au téléfilm. Comme un négatif qui finit dans un tiroir et la photo qu’on accrochera au mur.
Los Angeles Confidentiel ©CBS
Avec et sans ketchup ©NBC / ©Warner Bros
Le début des années 90 est consacré à une production fleuve : Drug Wars (trouvable en VF en DVD). Inspirée d’un article de Time racontant le rapt d’un agent de la DEA par un cartel sud-américain, elle est louée par les Emmys, mais la version ciné de Drug Wars ne viendra pourtant pas de Mann. Toutes les thématiques se retrouvent dans le Traffic de Soderbergh dix ans plus tard. Mann invente, Mann s’approprie et Mann inspire. Le cinéma occupe Michael tout au long des années 90. Le Dernier des Mohicans, Heat, Révélations (l’obsession de la documentation) et Ali (le biopic, la matière brute). Il revient à la télé en 2002 avec Robbery Homicide Division et Tom Sizemore en lead. Une série avortée en 13 épisodes, 10 diffusés.
D’abord la raison de l’échec : Tom Sizemore et ses problèmes de drogue, une arrestation qu’il a gardé en travers et un audimat décevant, entre 6 et 9 millions de spectateurs (de quoi faire rêver n’importe quel producteur ou chaîne de télé en France mais autour de 5% de part de marché aux US, pas suffisant). Mais une série qui comme Vice ou Crime Story est un testament. On reprend un peu de Heat pour l’ambiance et les histoires. Los Angeles la nuit, le HD numérique qui commence, mais là où Heat est un film chaud avec ses personnages sanguins, RHD est froid, ce qui reviendra dans les critiques, avec une distanciation volontaire. Des éléments que l’on retrouve dans Collateral. On suit ces flics la nuit, sur le siège, un peu comme Jamie Fox est contraint de suivre Tom Cruise. Le côté mise en abyme est atteint avec l’épisode 9. Dans cet épisode, Tom Sizemore, infiltré, tombe amoureux de la femme asiatique du trafiquant, couche avec elle dans une maison près de la mer et l’emmène en boîte. Remplacez Sizemore par Farrell et vous avez Miami Vice 2006. Surtout qu’on retrouve les mêmes lignes de dialogue dans les mêmes scènes et le même ordre. Mann ne s’embête d’ailleurs pas et teste quasiment une bonne partie du cast du futur Miami Vice sur RHD. Les vues nocturnes de L.A. lui servent aussi d’inspiration pour la scène d’ouverture de Hacker, les plaques de micro-circuits comme une ville, la nuit espace de virtualité où tout est possible. Avec Luck, la chance tourne. Il y retrouvait pourtant un acteur fétiche, Dennis Farina, qui doit sa carrière à Mann qui cherchait un flic pour être consultant sur Solitaire.
Blue is the old neo noir
©De Laurentiis Entertainement Group / ©Warner Bros
L’œil de Mann, sa vision, son esthétique se retrouvent au fil du temps dans d’autres œuvres, d’autres séries. Qui peut ne pas penser à l’intro si particulière de Solitaire quand il voit le début du Drive de Nicolas Winding Refn ? GTA Vice City ? So Mann et so Miami Vice que Philip Michael Thomas (Rico Tubbs lui-même) fait une voix du jeu. Des scènes qui ont marqué. Tellement que dans un épisode de CSI : Vegas, on retrouve William Petersen et Tom Noonan dans un face à face qui rappelle celui de Will Graham et de Francis Dollarhyde. Astier lui-même reprend la confrontation Pacino / De Niro dans un épisode de Kaamelott. Tokyo Vice ? Premier épisode réalisé par Mann. La télé et le cinéma à l’agonie ? Les plateformes comme nouveau terrain de jeu avec Ferrari.
On pouvait aborder aussi le thème de la dualité comme principe en regard de Mann lui-même, cinéma et télé, scénariste et réalisateur, la nuit et le jour, l’obscurité et la couleur. Et cette phrase de Heat qui résume Mann : « All i have is what i’m going after ». Tout ce qu’il a, la télé, tout ce qu’il recherche, le cinéma.
Dans la chaleur de Bretagne
Sources :
This is a Mann’s World, Frédéric Foubert et Léonard Haddad, Technikart, hors série n°5, août-septembre 2011, p. 30-57.
Merci pour cet article très instructif qui m’a appris plein de choses.
Mais bon, je ne vais pas mentir, Michael Mann est un cinéaste qui m’intéresse assez peu.
Bonjour. Merci pour le retour. Les goûts et les couleurs se discutent assez peu. J’ai été baigné par Mann depuis très longtemps du coup je suis aussi assez peu objectif sûrement sur pas mal de points.
J’étais persuadé que cet article serait du fait de Ludovic, je suis donc surpris que ce soit Sébastien, mais d’autant plus curieux ! Déjà parce que, alors que ça semble évident, je ne savais pas que Mann avait fait de la télé.
Je ne suis pas un immense fan de Mann mais j’adore quelques-uns de ses films (que je n’ai pas tous vus, loin de là, je ne sais même pas ce qu’est LA FORTERESSE NOIRE), notamment LE DERNIER DES MOHICANS que je devrais revoir. La première fois que j’avais vu HEAT, je ne l’avais pas aimé, c’est en le revoyant que je me suis surtout attaché à son formalisme, à la beauté de certains plans, notamment la séquence finale que je trouve vraiment belle. Comme la fin du DERNIER DES MOHICANS, j’en éprouve des frissons. Récemment, j’ai enfin vu THIEF (LE SOLITAIRE en VF) qui est le premier Mann en fait, et déjà un proto-HEAT. Je ne le trouve pas encore totalement convaincant : les gunfights ne sont pas supers, la musique typique de l’époque est assez irritante et les scènes intimistes sonnent faux, kitsch. Mais encore une fois, on a plein de beaux plans et l’économie de narration m’emporte souvent. J’ai bien aimé HACKER, qui est un peu concon parce que ce n’est pas du tout comme ça que je vois une intrigue basée sur l’informatique, mais qui a encore une fois de beaux moments (et comme souvent, un gros travail sur le son, ce que je trouve primordial et qui me gêne souvent de plus en plus lorsque je regarde un film ou une série – par exemple, vous avez remarqué que chaque fois que quelqu’un prend un couteau, on a un son tranchant ? N’importe quoi.). Par contre je n’ai pas du tout aimé son MIAMI VICE, le film. En voyant ta légende sur S&H, je suis sûr que tu as pensé au sketch des nuls, « Deux flics amis-amis ».
Je vous invite à écouter – encore lui – le podcast de La gêne occasionnée (Begaudeau) sur le film HEAT car, bien que je trouve que ce film soit toujours extrêmement efficace et facile à revoir, je ne peux m’empêcher de souscrire à son analyse. Il soulève des points que je n’avais pas vraiment exprimés mais qui m’ont toujours gênés dans HEAT. Petite parenthèse sur Begaudeau : je remarque que globalement, il s’attache à critiquer la critique cinématographique parfois avant le film lui-même. C’est le cas au sujet de HEAT : il démonte toutes les critiques qui en disent du bien ou du moins à quel point c’est génial. Et souvent, ça me gêne, alors que ses analyses sont la plupart du temps extrêmement pertinentes. On voit que faire des études de lettres, c’est formateur.
Tu m’apprends qu’il y avait une série SERPICO ! Je serais très curieux de la voir. Je ne connaissais pas non plus les autres shows que tu cites après Starsky & Hutch, merci. Je dois toujours voir OZ (vu quelques épisodes seulement), c’est un gros manque.
Tu fais bien de citer Astier, je crois que c’est un gros fan de Mann. La BO qui n’en est pas une est d’ailleurs bienvenue : je n’ai jamais vu ces épisodes de Kaamelott… je vais finir par m’offrir les dvds je pense.
J’ai de vagues souvenirs de la série Miami Vice mais en effet c’était assez sombre, en total décalage avec l’environnement presque paradisiaque. J’adore ton analyse sur la série. CRIME STORY, je ne suis plus sûr, est-ce que ça a été diffusé en France à l’époque ?
TRAFFIC était un bon film mais qui passait mal le second visionnage. Pour DRIVE, je pense qu’un autre film, plus confidentiel mais pour moi bien meilleur, est une vraie influence de Winding Refn : THE DRIVER de Walter Hill avec Ryan O’Neal, Bruce Dern et Isabelle Adjani (!).
imdb.com/title/tt0077474/
Je n’ai toujours pas tenté TOKYO VICE mais j’en entends beaucoup de bien. Bravo et respect en tout cas pour toutes ces connaissances que tu nous passe, je n’en connaissais pas le tiers, et bravo aussi au jeu des comparaisons, c’est un sacré boulot abattu. Mais le plus important, c’est qu’on sent bien tout l’amour que tu portes à ce réalisateur, et c’est beau à lire.
Hello Jyrille. Merci pour tes retours. Oui j’ai pensé au sketch des Nuls forcément. Serpico la série n’a pas fait long feu : un téléfilm pilote et 14 ou 15 épisodes. Je crois que ça n’est pas édité en DVD. Je ne cacherai pas que même si la série se regarde, le protagoniste principal n’a pas le charisme de Pacino. Astier est effectivement un grand fan de Mann. Il en discute avec Frédéric Taddei lors d’un visionnage de Heat, trouvable sur Youtube. Beaucoup des premières séries de Mann sont assez confidentielles ici, sauf peut être Vegas qui a été diffusé sur Antenne 2 début des années 80 je crois. Crime Story je ne me souviens pas d’une diffusion en France ou peut être tardivement sur le câble, 13e Rue peut être. Pas sorti en DVD sous nos latitudes en tout cas. C’est vrai que Mann effectue toujours un gros travail sur le son, ça fait partie de son style pour installer une ambiance et je trouve qu’il y arrive assez souvent. Mais comme tu dis, c’est mon réalisteur fétiche donc je regarde tout de manière particulière.
Merci pour les précisions Seb ! J’ai bien le souvenir de cette discussion entre Astier et Taddei, j’avais dû le voir la soir de sa diffusion d’ailleurs.
Hello Ludovic.
Article encore une fois passionnant sur un cinéaste qui me passionne.
J’ai découvert Mann avec MANHUNTER, que je considère comme un film important notamment dans mon parcours cinématographique. Je n’ai pas eu l’occasion de voir la série télé Viami Vice ayant raccroché les wagons cinéma-télé chez M Mann tardivement. Ton article arrive à point.
J’ai vu LUCK: bof …..
Je trouve fascinant de lire comment Mann a finalement inspiré, façonné et inspiré des décennies de divertissement, à la vois visuellement, scénaristiquement et musicalement.
Je t’ai trouvé taquin dans ton introduction sur où tu passes en revue sa filmographie.
Pour les nombreux amateurs de HEAT, Man a sorti l’an dernier une suite sous forme de roman. (pas encore eu le temps de lire).
Il faudrait que je revoie MANHUNTER aussi, plus trop de souvenirs, sauf qu’en VF il s’appelle aussi LE SIXIEME SENS, que c’est l’adaptation du premier roman avec Hannibal Lecter et qu’il y avait déjà ces scènes un peu choc héritées de Leone (je trouve).
l…a suite ayant appuyé sur entrée pas inadvertance …
déjà zut je voulais écrire Sébastien, j’ai mis Ludovic (réflexe pavlovien …). Quel idiot… toutes mes excuses (je crois que je devrais surtout arrêter de mettre les prénoms …).
Un des liens manquant : en plus des EXPERTS (CSI) que tu cites, sans approfondir il y a POLICE FEDERALE, LOS ANGELES avec William Petersen (Manhunter, CSI) de l’autre Willam, Friedkin. Grand film.
Pour TOKYO VICE, je n’ai pas tenté, voulant en rester à l’excellent roman documentaire. Je n’ai pas vu l’intérêt, à priori, d’en faire une adaptation série (surtout de nos jours).
J’aurais bien vu une BO sur un des très nombreux morceaux musicaux utilisés dans l’œuvre de M Mann, qui sur ce point se distingue.
Oui Mann soigne toujours les musiques. Il fait souvent appel au début à Tangerine Dream et sur Vice il se diversifie complètement. Dans le cast de Miami Vice certains personnages sont même joués par des artistes : Phil Collins, Frank Zappa, Glenn Frey, Sheena Easton, Miles Davis, Isaac Hayes, Gene Simmons, Leonard Cohen … c’est presque aussi impressionnant que le nombre de débutants qui ont commencé dans cette série.
Hello Fletcher et merci. Oui j’ai voulu être taquin pour ne pas complètement être dans l’hagiographie laudative. J’aime beaucoup Mann mais en même temps j’ai aussi conscience de certaines de ses lacunes, qui sont aussi des obsessions. Manhunter a aussi été une claque pour moi. Même s’il a certes vieilli, il est dans son jus des années 80 il ne faut pas se le cacher, j’ai toujours plaisir à le revoir et à découvrir ou analyser des points que j’avais oubliés ou pas encore décelés. Heat 2 je ne l’ai pas lu non plus. Je redoute. Malgré un casting alléchant annoncé pour l’adaptation, je crains le réchauffé.
Avec ma période vidéoclub, je crois que j’ai d’abord connu Mann via La Forteresse Noire (ah, ce long moment de solitude du personnage de Gabriel Byrne, qui se protège vainement derrière une croix, et cette réplique « Tu veux savoir d’où je viens ? Je viens de toi ») et Le Sixième sens (que je préfère aux autres opus).
Pour les liens entre Deux flics à Miami et Manhunter, je pense aussi à une scène (peut-être de l’épisode que tu évoques) avec le Lieutenant Castillo (génial Edward James Olmos) et nos 2 héros devant un tableau de preuve, où Castillo déduit peu à peu le lien commun entre les victimes d’un tueur, tout comme Will Graham réalisait celui qui unit les familles ciblées par Dollarhyde. En France, j’ai l’impression que Miami Vice souffre de préjugés créé par un titre français évoquant davantage un buddy movie façon Bud Spencer et Terrence Hill qu’un polar…
Crime Story : connais pas, à trouver, tout comme Drug Wars et Robbery Homicide Division (Farina, autre ressortissant de Manhunter)
Merci pour toutes ces découvertes et cette analyse d’un Mann télévisuel moins connu que sa facette ciné.
Hello JB. Oui Vice souffre d’un déficit de reconnaissance alors qu’il s’agit d’une pierre angulaire du Cop Show aux States. Crime Story et RHD sont difficilement trouvables. Drug Wars il y a 2 DVD sur les deux mini-séries. L’épisode que tu évoques est l’épisode de la saison 1, Home Invaders, réalisé par Abel Ferrara. Castillo effectivement lors d’une nuit studieuse fait reprendre à tous les questionnaires laissés aux victimes et passe tout en revue pour trouver le fil ténu qui les relie. C’est effectivement une scène impressionnante qui fait écho à ce passage de Manhunter où Graham revisionne les films de famille des victimes pour trouver un idice sous l’oeil à la fois subjugué et empli d’un soupçon de terreur de Dennis Farina qui « devine » cette capacité de Graham à entrer dans la tête des serial killers.
Cette scène de Manhunter me dérange un peu pour une raison : avant de commencer son monologue, Graham fait aller chercher les films, ce qui veut dire qu’il a déjà eu sa révélation et qu’il la « revit » pour le bénéfice de Crawford (le perso de Farina) et du spectateur
Je ne l’avais pas vu comme ça, je pensais innocemment à une intuition à vérifier. Bon ben je vais le revoir pour analyser la scène alors 😉😂😆
je pense qu’il a eu cette intuition et qu’il cherche à la vérifier en visionnant les films. Il y a bien sûr une part de voyeurisme de notre part et le personnage est notre alter ego mais il fait son travail de flic.
Je me la repasse parfois rien que pour « Graham’s theme » ^^
ha ben tient, ça va m’aider à mémoriser qui a fait quoi, cet article… Merci 😉
Je ne connais que Starsky & Hutch, du monsieur mais, s’il n’en a écrit que quatre ou cinq épisodes, c’est pas forcément typique de son genre, alors ?! De l’époque, en tous cas, oui !
Par contre, bien qu’ayant suivi des épisodes de Kojak dans mon enfance, il ne m’en reste aucun souvenir : le commentaire sur le rendu, à priori, relativement honnête de la vie criminelle de l’époque, à New-York dans cette série, est de-facto un sacré argument en faveur d’un petit re-visionnage…
J’avais bien aimé Manhunter ; même si l’ambiance est très franchement « corsetée » par un parti-pris d’esthétisme extrêmement looké Eighties. Mais, si on y est pas allergique, alors la prestation du archi-raccord Petersen (pour le côté esthétique…) vaut le coup d’œil (bien plus d’un, d’ailleurs, si on aime beaucoup.)
Je crois ne connaitre rien d’autre de Mann -mais je n’ai rien d’un cinéphile.
Bonjour. Oui S&H n’est pas typique de son style. Mais comme je le dis, il va en tirer des leçons et faire quelques rencontres qui vont le suivre. Kojak mérite effectivement un revisionnage. On est loin du côté propret des Experts Manhattan. Mann a livré quelques classiques au ciné mais n’a pas la reconnaissance d’un Coppola, d’un Spielberg ou d’un Scorcese. Peut être aussi parce que ses succès ne sont pas tous populaires.
Pas fan plus que ça, même si j’ai appris à reconnaitre l’apport de ce maitre du polar dans l’histoire du cinéma.
Comme Cyrille je n’avais pas aimé HEAT (article sur le blog par JP, qui aurait pu être cité en lien) la première fois. Mais j’ai appris à l’aimer un peu plus à chaque fois et c’est clairement mon film préféré de son auteur avec LE DERNIER DES MOHICANS, quii est pour le coup absolument magnifique.
Je n’aime que très moyennement LA FORTERESSE NOIRE et MANHUNTER. Le premier est raté dans ce montage apparemment charcuté. Faut arrêter avec le culte autour du film parce qu’il n’est vraiment pas bon. Mais effectivement on peut fantasmer sur un director’s cut. MANHUNTER meilleure adaptation d’HANNIBAL LECTER ? Bon, là, franchement je me désolidarise. Je préfère LE SILENCE DES AGNEAUX à des milliards d’années lumières.
COLLATERAL est un bon film. Il se laisse regarder, Mais bon. C’est pas non plus……
MIAMI VICE j’ai jamais regardé. Ni la série ni le film. Je suis passé complètement à côté.
ALI, hors de question que je m’inflige trois heures de Will Smith. J’ai réussi à supporter les trois MIB parce que Tommy Lee Jones lui rabattait son caquet, mais plus je peux pas.
Par contre je suis évidemment fan de STARSKY & HUTCH et j’ai écrit un très long article sur le blog qui aurait pu être cité, dans lequel je parle de la participation de Michael Mann.
Un grand merci pour ce bol d’air frais après une rentrée pleine de slips… 😀
Pour moi ALI est clairement le meilleur film de Will Smith, il y est méconnaissable et ne fait pas du tout de cabotinage. Très bon film. Et je suis d’accord, dans mon souvenir, LE SILENCE DES AGNEAUX est meilleur que MANHUNTER. COLLATERAL, je dois le revoir : il ne m’a laissé quasi aucun souvenir.
LE SILENCE DES AGNEAUX et MANHUNTER sont deux films différents car adaptation de 2 romans différents. Et Le silence des agneaux écrit après Dragon Rouge (le titre originel) est le meilleur livre de T Harris.
Et oui J. Demme s’en sort comme un chef. J’ose même affirmer que l’adaptation cinématographique est meilleur que le roman.
Mais si on replace MANHUNTER dans le contexte, Le silence des agneaux n’étant pas encore sorti ni écrit, le film à l’époque avait fait forte impression et restitue voire magnifie l’atmosphère du roman. Pas contre le dénouement diffère. DRAGON ROUGE, le remake est mal réalisé, mais plus fidèle au roman (surtout la fin).
ALI est très bon porté par un très bon script. Un des meilleurs rôles de Will Smith, dont la nomination aux Oscars n’est pas volée. Excellente BO au passage.
Le Silence des Agneaux est effectivement un grand film mais rétrospectivement je préfère l’interprétation très détachée et épurée de Brian Cox mais en fait pas tellement par rapport au Silence. Mais surtout par rapport à Hannibal que j’ai trouvé ridicule sur certaines scènes (Ray Liotta qui se fait ouvrir le crâne et mange sa cervelle…) et Dragon Rouge qui je crois passe un peu à côté. Effectivement il est plus proche du livre dans le déroulement de l’intrigue. Mais Hopkins cabotine affreusement et Norton, excellent d’habitude passe complètement à côté de Graham. Il n’a pas ce côté habité et torturé qu’on trouve dans le livre et dans Manhunter. Je n’ai pas vu la série Hannibal donc je ne peux pas juger de la performance de l’acteur qui incarne Graham par rapport aux deux autres.
Pour le film HANNIBAL de Ridley Scott, je peux te dire qu’il est très fidèle au roman, donc la scène avec Liotta, elle est dans le livre.
Le roman HANNIBAL n’est quand même pas terrible. Et l’adaptation par Ridley Scott sans saveur (sauf avec un chianti).
La série : j’ai trouvé cela mauvais tout simplement. Les acteurs cabotinent, en font trop et les tentatives non crédibles de se raccrocher aux romans achèvent le tout. Peut être que Mads Mikkelsen est bon … non en fait. comme pour le Joker je crois que l’on idéalise trop ce type de prestation et de personnage.
« Je n’ai pas vu la série Hannibal donc je ne peux pas juger de la performance de l’acteur qui incarne Graham par rapport aux deux autres. »
Hugh Dancy est DE LOIN le meilleur interprète de Will Graham (tandis que Madds Mikkelsen campe un Hannibal assez différent des précédentes incarnations).
Pour Hannibal c’est effectivement dans ma mémoire la première fois où je me suis questionné sur Ridley Scott… tout ou presque m’a fait horreur dans ce film. Et je trouve Julianne Moore assommante dans ce rôle. L’alchimie n’est plus là avec Lecter / Hopkins et j’ai trouvé ce jeu de séduction entre les deux dérangeant même s’il existe dans le livre. Tout ce qui se voulait baroque et italien devient ridicule et surjoué jusqu’à la scène finale, caricaturale à l’extrême.
… Jamais vu la fin : il m’a fallu me précipiter dehors, par moins je sais pas combien au thermomètre, pour ne pas succomber à la nausée et m’évanouir (je suis une petite violette évanescente, comme dirait Ralf König…). Mais j’avais du exagérer sur les sucreries, aussi, ce soir-là.
Je me souviens encore des cochons sauvages, à la lisière de l’éclairage de mon porche, qui grognaient d’étonnement : « …?! Qu’est-ce qu’il fiche dehors à cette heure-ci, cet idiot-là ?! » et moi qui leur lançait, entre deux hoquets : » Laissez moi crever tranquille !! ».
J’avais trouvé le film nul, dans les grandes lignes : grand-guignolesque. Hopkins en fait effectivement des tonnes. Même dans Le Silence Des Agneaux, il est par trop évidemment extraordinaire, avec sa « gueule » : ça amortit l’impact. Brian Cox est bien plus subtil et flippant, ne serait-ce que par sa normalité apparente appuyée, dans Manhunter. Et j’ai beaucoup de mal avec Julianne Moore. Elle joue vraiment pas mal, n’empêche ; mais, quel que soit le rôle (de Jurassic Park à Maps To The Stars.), elle me bloque. Je ne sais pas pourquoi, d’ailleurs. Je fais un blocage. Il y a un côté « appliqué » à son jeu -comme chez Nathalie Portman, par exemple. Très » Papa, regarde comme je suis forte ! ». Bon, c’est complètement subjectif (et hors sujet.).
Pour ma part, je ne dis pas que Manhunter est meilleur que le Silence des Agneaux, simplement que je le préfère à ce dernier 🙂
J’aime beaucoup COLLATERAL moi, ça reste un de mes préférés. J’aime que ça tienne sur presque rien, une course poursuite la nuit, trois personnages, quelques climax et je trouve que la forme mannienne s’épanouit particulièrement bien sur cette partition épurée, presque un argument de série B.
C’est le seul Mann que je citerais dans une liste de films que j’aime beaucoup.
Dans mon souvenir, ça fait très conte, très improbable, un peu comme un autre film que j’avais bien aimé avec Paul Walker, LA PEUR AU VENTRE (Running Scared).
imdb.com/title/tt0404390/?ref_=nm_flmg_knf_i_3
Collateral, c’est une série B où la stylisation formelle confine à l’abstraction.
C’est la grande force (la seule ?) de Mann.
Dès que Mann veut raconter quelque chose, je trouve que c’est beaucoup moins bien et pas très intéressant.
Donc oui, Collateral, c’est ce que je préfère de lui.
Mais oui, c’est un bon film. Mais je n’irai pas au-delà, quoi.
C’est amusant car Collatéral est un des rares films dont il n’est pas scénariste.
Est-ce que tu as vu Thé insider qui est je trouve très bon et mérite d’être decouvert. ne serait que pour Russel Crowe, méconnaissable dans un de ses meilleurs rôles ?
Hello Tornado. Merci pour tes retours. J’ai effectivement zappé les liens des articles précédents, mea culpa, j’y penserai la prochaine fois. Pour la Forteresse Noire, on peut fantasmer tant qu’on veut sur cette version de 3h, elle n’arrivera jamais. Paramount certifie avoir détruit toutes les bandes et Mann a pris ce film en grippe. C’est un sujet sensible que les interviewers évitent généralement, une blessure narcissique je pense.
J’aime la BO… ^^
Chouette article, Sebastien ! franchement ca donne envie de revoir tout ça et tu parles de séries que je ne connaissais pas du tout comme DRUG WARS ou celle avec Tom Sizemore ! je n’ai jamais vu non plus ses deux téléfilms JERICHO MILE et L.A TAKEDOWN ! !
j’avais vu le pilote de LUCK à l’époque et j’ai regardé la saison 1 de TOKYO VICE que j’avais plutôt bien aimé mais j’ai pas regardé la suite !
j’ai lu son roman HEAT 2 et je redoute un peu de voir sa transposition à l’écran, non pas que ce soit un grand livre (loin de là même) mais j’ai peur d’un film un peu surchargé par un cinéaste qui semble avoir voulu intégrer toutes ses obsessions dans un seul et même film.
Cela dit je n’avais pas détesté le dernier, FERRARI.
Hello Ludovic et merci. Jericho Mile je ne sais plus s’il est en DVD, je crois que oui. LA Takedown c’est sûr puisque je l’ai revu récemment. Ils avaient aussi été diffusés lors de l’hommage de la Cinémathèque à Michael Mann puisque bien qu’étant des téléfilms ils sont considérés comme des jalons importants dans sa carrière. La transposition de Heat 2 me fait craindre le pire. La distribution paraît alléchante mais je crains qu’il ne se copie et cherche à en faire trop. Ferrari est sur ma liste, je ne l’ai pas encore vu. Drug Wars existe en 2 DVD et RHD doit être trouvable sur des sites de streaming je pense.
Un réalisateur et auteur dont je n’ai rien vu, mais dont j’ai souvent croisé le nom : merci pour ma culture.
Mann fait de la série Miami Vice un méga clip façon MTV : synchronicité quand tu nous tiens, la semaine dernière je suis tombé sur un court clip enchaînant les différentes guests stars de la série. Surprise !!! Frank Zappa apparaît dans un épisode !
Hello Présence et merci. Effectivement comme je le dis plus haut il y a eu beaucoup de guests musicaux qui ont incarné un rôle plus ou moins développé dans la série. Le plus récurrent est le personnage de Sheena Easton qui dans la saison 4 devient la femme de Sonny Crockett. Ca finit mal, bien sûr…
Un article qui se lit tout seul, sur un réalisateur dont je n’ai vu que quelques films.
Le dernier des Mohicans, Collatéral, Miami Vice et Heat, bien sûr.
D’ailleurs, shameless promo pour mon article :
brucetringale.com/heat-visions/
Je ne savais pas que Heat 2 était prévu. Je croyais que ça ne resterait qu’un livre.
Dommage pour la série avec Tom Sizemore, qui nous a quitté il y a quelques temps déjà…
Hello JP et merci. Mann a d’une certaine manière abjuré et trahi sa parole. Heat 2 ne devait rester que sur papier mais l’engouement (et l’attrait du billet vert aussi) l’ont convaincu de lancer la production. Heat était un chef d’oeuvre inattendu d’une certaine manière malgré la confrontation De Niro Pacino attendue depuis 20 ans. Là, c’est trop téléphoné pour ne pas sentir l’accident industriel. J’espère me tromper. RHD méritait mieux mais l’univers de la télé aux US est impitoyable.
Bonjour Sébastien,
Tres intéressant. Je n’y avais pas pensé avant mais c’est frappant de lire à quel point il a expérimenté en tant que scénariste, réalisateur et producteur et utilisé cette production et ce savoir faire dans sa filmographie.
C’est vrai que son temps est venu bien après le le Nouvel Hollywood alors qu’il est de la même génération que Coppola, Scorsese, de Palma ou Spielberg et Lucas qui seront les fossoyeurs de la période et les artisans du retour des Studios.
Il aura attendu son heure mais c’est un cinéaste qui aura laissé son empreinte.
Après Scarface de de Palma avec Al Pacino, la boucle est remarquable avec Heat qui est un film culte aussi pour les banlieues et les mauvais garçons.
Bonjour et merci. Effectivement Mann débute à la même époque, et à la télé comme Spielberg. Mais il lui a manqué un grand film de suite pour atteindre le même statut. Cinématographiquement, Mann n’est reconnu qu’assez tard. La télévision a été sa force mais aussi sans doute son talon d’Achille. Spielberg par exemple a tourné le dos au petit écran pour n’y revenir que très tard avec une superproduction hors norme comme Band of Brothers. Mann est aussi moins étiquetté blockbuster. Pas réellement cinéma d’auteur non plus mais dans un entre deux. Cinéma et télé, scénariste et réalisateur, producteur et showrunner, toujours entre deux…
Tu réussis à capter mon attention sur un cinéaste pour lequel je n’ai jamais bandé.
SIXIEME SENS et sa réalisation téléfilm, c’est horrible.
Mais je pense que je n’aime pas les tonalités des films de Mann : pour avoir vécu MIAMI VICE, je trouvais le truc frimeur et très répétitif. Intéressant de savoir que Mann y expérimente ses idées pour SIXIEME SENS.
De lui, je n’apprécie que LE DERNIER DES MOHICANS.
Je n’ai pas compris : UN FLIC DANS LA MAFIA, c’était lui ?
« Je n’ai pas compris : UN FLIC DANS LA MAFIA, c’était lui ? »
Non c’était plutôt Stephen J. Cannell (L’Agençe tous Risques) et Frank Lupo (un gars qui s’appelle Lupo qui bosse sur une série tv dédiée à un loup-garou ça ne s’invente pas).
Le titre de la série tv Profit (avec Adrian Pasdar) est d’ailleurs un hommage au Mel Profitt de la saison 2 de Un Flic dans la Mafia (interprété par un jeune Kevin Spacey).
Hello Bruce. Non Un flic dans la mafia n’est pas de lui. Mais assez bizarrement une bonne partie du cast de Crime Story s’y retrouve. Il y a quelques influences manniennes et on y retrouve aussi William Russ, inoubliable Evan de la première saison de Vice. Je peux tout à fait comprendre que le style Mann puisse aussi irriter. Il peut être clivant sur certains de ses tics de réalisation ou de production.
Pas faux, on retrouve un peu du Graham torturé par ses expériences en Vince après le premier arc et surtout en Raglin.
Et un peu de la dualité de Sonny dans Vice qui finit par confondre Crockett et Burnett alors que Vinnie hésite aussi parfois dans sa loyauté vis à vis de son travail d’infiltré. Sa relation avec McPike faite de rivalité au début et de respect qui fait écho à Castillo et Sonny. La dernière scène de Raglin qui rappelle comment Sonny bascule dans la saison quand il retrouve Hackmann qui a tué sa femme. Il y a pas mal de parallèles tracés par Mann dans l’épisode de Vice « Heart of Darkness » avec Ed O’Neill qui détaille la dure vie et le perpétuel équilibre sur le fil des agents infiltrés. J’ai cru comprendre qu’Elephant Films prépare pour dans quelques mois la première version VF d’un Flic dans la mafia. Ca me rend curieux je pensais que la série était bloquée pour un problème de droits en relation avec l’histoire de la saison 2 sur la maison de disques dans laquelle Terranova enquête.
Oh, c’est un problème pour l’ensemble de la série. Affront suprême, le DVD (Zone 1 et Zone 2 UK) de la première saison de WISEGUY remplace « Nights in White satin » par une musique générique dans LA scène déterminante de la série. (Mais pour Dead Dog records, c’est dommage pour les scènes de Debbie Harry et du craquage de Tim Curry. « I’m a soul man »…
(PS : maintenant, je rêve d’un article sur Un flic dans la mafia…)