FURIOSA : UNE SAGA MAD MAX de George Miller
Un article de LUDOVIC SANCHESCet article comporte un minimum de spoilers, à moins évidemment que vous n’ayez pas encore vu FURY ROAD ou même aucun film de la saga MAD MAX. Si c’est le cas, je ne saurai trop vous conseiller de rattraper votre retard et de revenir lire cet article plus tard.
Lors de sa sortie en 2015, MAD MAX: FURY ROAD s’était imposé au sein de la production du blockbuster contemporain, déjà fortement marvellisée et disneyisée, établissant le règne des sagas et des licences, des narrations feuilletonesques et des univers potentiellement infinis propices à tous les recyclages et à tous les reboots, un cinéma de parc d’attraction s’ouvrant à l’ivresse de tous les possibles offerts par les effets spéciaux numériques. FURY ROAD semblait arriver au bon moment pour la réactivation d’une saga qu’on croyait terminée depuis trente ans et redonnait un coup de fouet au cinéma d’action américain dont on mesure aujourd’hui à quel point il était précieux, tant peu de films depuis ont réussi à nous offrir un spectacle au moins aussi excitant.
©2024 Warner Bros. Feature Productions Pty Limited and Domain Pictures, LLC.
Cette préquelle annoncée qui vient de sortir en salles presque neuf ans jour pour jour après FURY ROAD a tout d’un curieux projet, ne serait-ce que parce qu’il fallait oser relever le défi de passer après FURY ROAD qui avait tout d’un film ultime, par sa volonté d’épuiser les limites du genre et de son médium. C’est surtout que FURIOSA : UNE SAGA MAD MAX semblait vouloir prendre le chemin inverse de FURY ROAD: là où ce dernier opposait à la surenchère narrative, sérielle et mythologique des blockbusters contemporains une épure radicale qui relevait de l’évidence (un héros d’origine, une héroïne à l’arrivée, des méchants, un désert comme décor et un trajet aller d’un point A à un point B et un trajet retour d’un point B à un point A et c’est tout), cette préquelle jusque dans son titre nous annonçait qu’il était temps de combler les vides, d’explorer un univers, de créer de la mythologie et de raccrocher les wagons d’un récit global que la saga MAD MAX semblait jusque là avoir traité avec une certaine désinvolture.
Autant le dire tout de suite: la découverte de FURIOSA a du mal à dissiper les réserves qu’on pouvait avoir face à un tel projet, le récit, le scénario jusque dans sa structure sous forme de longs chapitres (qui scindent le film en cinq parties) et même la forme de ce nouvel opus donnent parfois l’impression que l’ampleur voulue par Miller noie un peu les enjeux du film, donnant à celui-ci une dimension d’autant plus déceptive qu’il s’agit bien là de nous raconter une histoire qui trouvera en quelque sorte sa vraie résolution dans un autre film que, par ailleurs, nous avons déjà vu (ce que le générique de fin de FURIOSA viendra souligner, nous laissant sortir de la salle avec une drôle d’impression). Reste que c’est peut-être comme ça aussi que FURIOSA dessine un trajet plus sinueux que prévu mais qui des lors permet à Miller d’expérimenter de nouvelles choses et d’explorer de nouveaux territoires que ceux de FURY ROAD.
©2024 Warner Bros. Feature Productions Pty Limited and Domain Pictures, LLC.
Il faut peut-être rappeler qu’entre FURY ROAD et FURIOSA, Miller réalisa le très étrange TROIS MILLE ANS A T’ATTENDRE avec Tilda Swinton et Idris Elba qui confrontait une experte des contes et légendes traditionnels avec un Djinn dans un récit fantastique en forme de huis clos qui s’ouvrait sur une série de récits à tiroir reprenant le foisonnement narratif des MILLE ET UNE NUITS. Quand FURIOSA s’ouvre sur l’image d’un vieil homme au milieu du désert qui s’introduit comme un narrateur (c’est un History Man) et que quelques plans plus tard, nous découvrons Furiosa enfant dans une image archétypale de paradis perdu (la fameuse « Terre Verte » recherchée dans FURY ROAD), on se dit qu’il y a comme une continuation d’un film à l’autre et que contrairement à la trame westernienne qui élevait (au sens propre dans le dernier plan) Furiosa comme véritable héroïne de FURY ROAD, les différents chapitres de FURIOSA peuvent être vus comme autant de contes et de légendes qui racontent la naissance d’un mythe.
Cette structure n’est pas sans donner l’impression parfois frustrante que le film ne cesse de s’arrêter et de recommencer mais fait preuve de certaines audaces comme de faire patienter le spectateur presque une heure avant de découvrir Furiosa sous son apparence attendue, c’est à dire cette fois ci incarnée par l’actrice Anna Taylor Joy. C’est surtout que Miller semble moins préoccupé par l’envie de construire un récit se conformant à une trame identifiable (avec la quête ou la vengeance comme enjeu central) que de s’en servir comme un réservoir de situations et de personnages propices à une succession de tableaux, d’images marquantes, de visions iconiques et de morceaux de bravoure, ce qui expliquerait une forme de désinvolture par rapport à certains éléments du scénario et leur vraisemblance ou des ellipses parfois déroutantes (un des épisodes importants de l’intrigue vers la fin du film, la « Guerre des quarante jours » qui aurait pu donner lieu à un chapitre entier sera ainsi évacué en quelques plans comme si de rien n’était).
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Loin du premier degré des MAD MAX originels, la voix off de FURIOSA viendra même nous rappeler à la fin que tout ceci n’est qu’une histoire, une fable, bref une fiction inventée de toute pièce. C’est peut-être ça le projet de FURIOSA, nous raconter une histoire que l’on connait forcément déjà comme une chanson de geste réécrite par on ne sait quel troubadour de passage. Lors d’une brève séquence, on voit le chef de Petroville s’atteler à reproduire sur un grand mur une toile d’un peintre préraphaélite du 19eme siècle: outre la parenté esthétique qu’on peut y voir (la grandiloquence visuelle, le profusion du détail renforcée par l’usage du numérique, l’utilisation de couleurs vives, la présence des motifs bibliques et mythologiques, les figures féminines fortes…), il nous laisse penser que Miller se voit comme un peintre maniériste retravaillant des images existantes (y compris les siennes) en y ajoutant un détail ou en modifiant un élément, ce qui donne au monde de MAD MAX un caractère impur, mutant, propice aux transformations (voir l’évolution physique du personnage de Furiosa) ou à l apparition de doubles (le personnage de Praetorian Jack, une autre version dérivée de Max, en moins sombre).
Dans le chaos de cet univers dévasté, la Désolation est donc un monde sans histoire si ce n’est celle qu’on s’invente pour se donner une raison de survivre (retrouver la « Terre Verte » pour Furiosa, ce qui, nous le savons déjà, est une quête vouée à l’échec). En ce sens, Furiosa va trouver dans le film un double étonnant en la personne de Dementus, incarné par Chris Hemsworth, un chef de tribu qui erre dans la Désolation, à la tête de sa bande de sauvages, se prenant pour un grand guerrier sur son char et arborant sur sa tunique un doudou, un nounours en peluche, symbole incongru de son pouvoir fantoche en même temps que fétiche d’un enfance perdue et d’un deuil inconsolable. La performance bouffonne et ubuesque de l’acteur australien rejoint le gout de Miller pour l’extravagance et le grotesque: sa logorrhée verbale s’opposant au mutisme de Furiosa, le coté falot et roublard du personnage contrastant avec la stature effrayante et la corps monstrueux d’Immortan Joe, le dictateur rival à la tête de la Citadelle.
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Héros maudit et méchant raté, Dementus renvoie Furiosa à l’absurdité de sa quête (à la fin du film, elle a pour ainsi dire tout perdu, même ses cheveux, même son bras) et la défie alors de devenir une vraie héroïne, un mythe: elle ménagera alors un drôle de destin à Dementus dans une des images les plus surréalistes du film (et symboliques en ce sens qu’elle inverse les liens entre masculinité et destruction d’un côté et féminité et fertilité de l’autre) et deviendra celle qui sauve les épouses d’Immortan Joe dans FURY ROAD. On pourrait trouver ce raccommodage final un brin décevant et laborieux mais ce serait bouder l’énergie folle qui a été déployée sur prés de deux heures et demie pour nous faire suivre la route de Furiosa. Car dans cet univers ou tout le monde est condamné à errer sans but (FURY ROAD nous l’avait montré) seul l’énergie compte car elle permet d’avancer encore (c’est le sens de la première scène de poursuite dont l’enjeu principal est de trouver du carburant pour continuer à rouler).
Et c’est là que se situe la force du cinéma de Miller, cette maitrise folle de la vitesse, accélérer encore et toujours plus, tout en conservant une précision inouïe du découpage et une fluidité absolue de la mise en scène, c’était ce qui faisait de FURY ROAD une expérience cinématographique proprement hors du commun. FURIOSA ne démérite pas notamment dans une hallucinante séquence placée au centre du film, une longue poursuite de prés d’un quart d’heure dans laquelle Miller déploie toute sa science du tempo et du montage tandis que l’action se déroule à la fois dans le fameux « Porte Guerre » de la Citadelle, au dessus et dessous et que celui-ci est assailli en même temps par les routes et par les airs et engendre des visions folles comme ce camion chromé orné de tentacules, sorte de méduse mécanique fonçant au milieu du désert. La dimension burlesque voire cartoonesque de la saga MAD MAX prend ici des proportions dingues, boostées par un usage du numérique parfois assez voyant mais qui ne nuit jamais à la cohérence esthétique et picturale du film.
A l’heure où j’écris ces lignes, il semble que FURIOSA: UNE SAGA MAD MAX soit déjà considéré comme un échec au box office, en tous cas bien en dessous des attentes en terme d’entrées tant en France qu’à l’international, ce qui laisse à penser que ce qui fait la singularité de cette saga qui réussissait à faire se réconcilier la culture pop et la cinéphilie orthodoxe dans un quasi-consensus n’a pas réussi à susciter l’intérêt du grand public. Miller reste pourtant celui qui continue à faire des films qui ne ressemblent qu’à eux-mêmes dans lesquels on voit des images qu’on ne voit nulle part ailleurs.
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La BO du jour:
Pour commencer : Excellent titre, à la fois simple et évident.
Je regrette vraiment de ne pas être allé voir le film au cinoche. Par pur manque de temps. Il faut que je voie si je peux encore le faire.
FURY ROAD avait été un pied magistral à voir en salle lors de sa sortie. Je l’ai également grandement apprécié ensuite en DVD, notamment dans sa sublime version « chrome » (le film en noir et blanc expressionniste tel que voulu au départ par Miller).
Super article de commande en tout cas. Vision pénétrante et compte rendu efficace.
La BO : Excellent ! Superbe ! Je ne connaissais pas du tout ! Validé !
Merci Tornado !
J’aimerais bien voir la version chrome de FURY ROAD en salles ! Je n’ai vu que la version couleur à sa sortie !
Merci pour cette présentation. Je n’ai pas revu les films originels depuis un moment, mais le 3e film n’avait-il pas aussi une narration par un personnage qui faisait de Max une légende pour les enfants perdus ?
Oui c’était déjà présent dans la première trilogie et dans le 3 mais pas de manière aussi évidente même si dans FURIOSA, ça passe aussi souvent par des dialogues parfois trop explicatifs et des références un peu trop appuyées et pour ne rien te cacher, c’est pas forcément ce qu’il y a de mieux dans le film !
Cet élément de l’intrigue m’avait vraiment déçu dans FURY ROAD.
En fait, je n’avais pas perçu les qualités dont les critiques enthousiastes paraient le film. Pour moi, c’était un film d’action avec des moyens, bien réalisé mais assez creux.
Pour FURIOSA, je n’ai aucune attente et je le verrai seulement si je tombe « par hasard » dessus…
C’est joliment tourné… En fait, j’aurais tendance à davantage apprécier ton commentaire que l’œuvre qu’il commente… C’est grave, Docteur ?
Oups, je me suis vautré dans la gestion des citations, sorry !
essai de citation
Tu t’es bu quand t’as vu ?….
Et bien moi je crois que je regrette un peu un cinéma hollywoodien classique qui avait un certain talent pour la concision et qui savait faire avec des intrigues et des trajectoires simples, ce qui renvoie aussi bien à l’age d’or de la série B qui devait, par contrainte de moyens, faire avec un minimum d’éléments, mais même le grand cinéma classique savait faire avec peu de choses, certains films de Ford ou de Hawks qui ont inspirés eux aussi des grands films modernes à l’intrigue minimaliste, DUEL de Spielberg, ASSAUT de Carpenter… tout ça est tellement à l’opposé de comment fonctionne la fiction dans le cinéma moderne ! J’ai l’impression que si Spielberg faisait DUEL maintenant, ensuite il y aurait une trilogie de trois films pour nous expliquer les origines du camion !!!
Et quant à ta dernière remarque, je la prends évidemment comme un compliment !
Et bien moi je crois que je regrette un peu un cinéma hollywoodien classique qui avait un certain talent pour la concision et qui savait faire avec des intrigues et des trajectoires simple tout pareil.
Et puis cela va de pair avec une efficacité dans la mise en scène. J’aimais bien le cinéma d’action de Richard Donner ou surtout John McTiernan.
Sur le concept point A-pointB, ce n’est pas la simplicité qui m’a gêné dans FURY ROAD, mais plutôt la façon dont cela était amené/révélé.
Ca faisait un peu révélation Scooby Doo, « Oh, la terre promise n’existe pas, retournez d’où vous venez ! »
Pourtant on pouvait attendre une certaine facilité à ce que l’affrontement final dans FURY ROAD se fasse justement au Green Place. La façon dont cela est amené et surtout la révélation de ce qu’est devenu le Green Place est cruel et un sacré rebondissement dans un scénario qui est pourtant assez linéaire.
Je ne souhaite pas spoiler mais le destin du Green Place dans FURIOSA m’a par contre déçu.
Oui je suis d’accord avec Fletcher, la révélation sur la disparition de la Terre Verte est quand même un peu plus subtilement amenée que ça ! 🙂
Tout à fait d’accord sur la concision perdue, Ludovic. Regarde ROBOCOP : ça a beau être une série B, elle va loin dans la critique du monde du travail, de la société spectacle, du glissement du pouvoir vers les multinationales et de la nécessaire pègre. Et tout ça en 1h37.
« Et bien moi je crois que je regrette un peu un cinéma hollywoodien classique qui avait un certain talent pour la concision et qui savait faire avec des intrigues et des trajectoires simples, ce qui renvoie aussi bien à l’age d’or de la série B qui devait, par contrainte de moyens, faire avec un minimum d’éléments, mais même le grand cinéma classique savait faire avec peu de choses, certains films de Ford ou de Hawks qui ont inspirés eux aussi des grands films modernes à l’intrigue minimaliste, DUEL de Spielberg, ASSAUT de Carpenter… »
Je suis complètement en accord avec ça. Je citerais par exemple les westerns de Budd Boetticher pour illustrer cela de manière optimale.
Mais les contraintes matérielles qui forçaient à la concicion scénaristique s’accompagnaient alors d’une grande sécheresse dans la mise en scène (qu’on retrouve également plus tard, comme tu le cites, chez un Carpenter).
Mais là où la série B classique adoptait une esthétique de la concision et de la sécheresse (qui me plaisent beaucoup), Miller fonce plein pot dans une esthétique de l’accumulation et de la surenchère (qui me plaisent beaucoup beaucoup moins).
Fury road, c’est une accumulation de scènes où, plus on progresse, plus il faut en faire des caisses dans le spectaculaire.. Il y a une hystérisation constante et de plus en plus accentuée, marquée également par un univers sonore qui m’est difficilement supportable. Je comprends que l’on puisse trouver ça jouissif mais moi, ça me fatigue et je décroche rapidement.
Oui Zen Arcade, je suis complétement d’accord avec ce tu dis en fait, Miller n’est pas du tout dans la sécheresse de la mise en scène, il surstylise et va dans l’outrance permanente, mais là ou cette surenchère aboutit dans 95% des films actuels à une bouillie visuelle informe, chez Miller ça a tout de suite une autre gueule.
j’avais vraiment aimé fury road. j’ai failli m’endormir devant furiosa. qu’est ce que c’est looooong. après Miller joue souvent sur l’exubérance sur les jeux d’acteurs, mais cela n’a pas fonctionné avec moi. Et Anya réalise sa pire prestation..Je me suis vraiment ennuyé.
ce qui n’enlève absolument rien à la qualité de l’article.
Sur l’exubérance du jeu des acteurs, c’est un peu la marque de fabrique de toute la saga non ? (sauf Mel Gibson qui lui restait taiseux et laconique)
Sur Anya je te laisse la responsabilité de tes propos ! 🙂
Bonjour Ludovic.
Je ne sais que penser de FURIOSA. Déjà je tenais FURY ROAD comme un des meilleurs films de 2015, le type de film que je ne pensais plus voir au cinéma dans la production actuelle de blockbusters sans âme et aseptisés, les fameux parc d’attraction décrit par Scorsese.
D’un coté je dois admettre que Miller reste un réalisateur extraordinaire qui comme Scorsese ou Spielberg à son âge dame le pion à bons nombres de réalisateurs actuels. J’aime ce côté lisible de leur cinéma. J’ai tout compris ce qui se passe à l’écran. Et en effet que penser du mystérieux TROIS MILLE ANS A T’ATTENDRE !!!
la découverte de FURIOSA a du mal à dissiper les réserves qu’on pouvait avoir face à un tel projet, le récit, le scénario jusque dans sa structure sous forme de longs chapitres et même la forme de ce nouvel opus donnent parfois l’impression que l’ampleur voulue par Miller noie un peu les enjeux du film assez d’accord avec cela. J’ai toujours apprécié une sorte d’épure chez Miller, notamment dans sa saga Mad Max. Ici elle me manque. C’est à la fois trop complexe et trop simpliste. Cela ne fonctionne pas toujours et puis c’est bien trop long à l’arrivée.
une forme de désinvolture par rapport à certains éléments du scénario et leur vraisemblance ou des ellipses parfois déroutantes Pareil. Il y a clairement des éléments du scénario qui sont mal amené, ou qui ne servent in fine pas à grand chose. Là encore cela ralentie le film inutilement, comme un bahut que l’on lance à toute bringue, sans frein, mais à qui on ferait respecter les limitations de vitesse.
C’est aussi le problème d’un spin-off qui se passe dans le passé. On sait ce qui va arriver. On tremble moins, voire même cela amène des déceptions sur la résolution de certains évènements. comme la carte sur son bras, finalement pas exploité comme cela aurait pu l’être. Cela fait pshitt alors qu’il y avait un réel ressort dramatique à exploiter.
Autre point qui m’a dérangé : le casting.
– Anya Taylor-Joy n’est pas au niveau de Charlize Theron qui amorçait tellement la transition vers un Mad Max au féminin. D’ailleurs Tom Hardy était bien fade en Max.Elle fait le job mais ne transcende pas le personnage en mode mono regard, je prends la pose comme trop de jeunes actrices actuelles. Son jeu manque d’intensité. La marche était elle trop haute ?
– Chris Hemsworth cabotine comme on lui demande de faire. Cool , non ? Cela en fait il une grande prestation ? à mon avis, loin de là (j’ai le même avis sur Joaquim Phoenix oscarisé en Joker). Et puis la cape pour aller dans un mimétisme avec le personnage de Thor, au secours….
Pourtant je n’arrive pas à détester ce film mais j’ai clairement été déçu tout en sachant reconnaitre qu’il reste une production largement au dessus de la moyenne.
sympa comme BO.
Pour ne rien te cacher, Fletcher, j’ai vu le film deux fois (d’où le fait que j’avais le film bien en tête sinon j’aurai peut être rechigner à écrire l’article) et la première fois, j’avais un sentiment assez proche du tien. La seconde fois, c’est mieux passé, peut être que j’avais fait mon deuil de ce que le film n’était pas, tout en ayant toujours des réserves sur quelques trucs !
On verra comment le film vieillit avec les années !
« Et en effet que penser du mystérieux TROIS MILLE ANS A T’ATTENDRE !!! »
Rien.
C’est moche et c’est nul.
Comme Zen Aracde, j’ai détesté 3000 à t’attendre qui après une entrée en matière prometteuse sombre dans la redite et l’ennui le plus total. Facilement un des films les plus chiants que j’ai vu cette année avec le Tarantino.
Mais ta critique un peu tiède, il me sera impossible de ne pas le voir en streaming en fan hardcore d’Anya Taylor Joy la comédienne la plus douée de sa génération. D’ailleurs j’ai lu ici et là que sa prestation était assez mauvaise. Ca me semble tellement impossible…
J’aime bien tous les MAD MAX, même le 3 qui est un conte pour enfants supérieur à toutes les fadaises du genre.
Sinon, un papier d’un niveau quasi professionnel ! Quelle saison Ludovic !
Merci beaucoup, Bruce !
Et si ca peux te rassurer, je n’ai pas trouvé Anya mauvaise actrice dans ce film, en ce qui me concerne ! Mais tu me diras ce t’en penses quand tu l’auras vu !
J’ai vu récemment Mad Max : Fury road. Je peux comprendre l’enthousiasme largement circonstanciel lié à sa sortie au sein d’un paysage ravagé du blockbuster américain mais, pour ma part, je n’y ai trouvé aucune raison de m’enthousiasmer.
A vrai dire, je m’y suis copieusement ennuyé.
Ceci ne me donne pas la moindre envie de voir un jour ce Furiosa.
Mais je vais lire attentivement l’article de Ludovic. Les avis divergents sont parfois les plus nourrissants.
« Mad Max : Fury road »
Sur lequel a bossé un certain Brendan McCarthy (le fréquent compère de Peter « Enigma » Milligan).
J’ai revu plusieurs fois FURY ROAD (et encore récemment) et j’avoue que je ne m’en lasse pas, j’ai vraiment l’impression d’une alliance parfaite entre un grand spectacle pyrotechnique et virtuose et un OVNI totalement fou ! mais je peux comprendre qu’on y soit pas sensible ou qu’on ne rentre pas dedans…
J’ai vu le premier Mad Max et le troisième. Ce qui n’obère en rien ma curiosité quant à ce film réalisé par George Miller, presque quatre-vingts ans (!) et j’ai beaucoup aimé ton analyse, ce qu’elle révèle des intentions et des réussites.
Miller se voit comme un peintre maniériste retravaillant des images existantes en y ajoutant un détail ou en modifiant un élément : du postmodernisme à fond (comme aurait dit Tornado), et de mon point de vue une certaine forme d’humilité à dire qu’on ne crée rien ex nihilo.
Miller semble moins préoccupé par l’envie de construire un récit se conformant à une trame identifiable que de s’en servir comme un réservoir de situations et de personnages propices à une succession de tableaux : c’est une démarche que je retrouve parfois dans des bandes dessinées, des créateurs se servant des conventions de genre pour pouvoir s’exprimer sur ces fondations déjà posées et partagées par les spectateurs / lecteurs.
La Désolation est donc un monde sans histoire si ce n’est celle qu’on s’invente pour se donner une raison de survivre : pas loin de ce qu’est la vie d’un être humain finalement. Une vallée de larmes (pour reprendre l’expression biblique) dans laquelle chacun se crée sa propre raison de vivre.
La dimension burlesque voire cartoonesque de la saga MAD MAX prend ici des proportions dingues : une dimension que j’avais bien aimé dans les deux Mad Max que j’ai vus.
Merci pour cet article très enrichissant.
Merci Présence ! ah si tu n’as jamais vu le deux je te le conseille aussi ! c’est celui que j’ai vu en premier, j’étais tout gosse, c’était à la télé et ça m’avait vraiment marqué ! encore aujourd’hui c’est un film que j’aime beaucoup !
Merci Ludovic pour l’article express ! Bon titre mais presque trop évident. J’ai TROIS MILLE ANS A T’ATTENDRE dans ma liste Prime, il faut que je le voie plus rapidement que prévu du coup.
Je souscris à tout ce que tu dis et analyse. Enorme respect, super boulot (je ne t’avais pas vu venir avec le sort de Dementus). Le film vaut en effet surtout pour son action et sa pièce centrale totalement bluffante qui à elle seule vaut le coup de voir le film. Le découpage en chapitre donne effectivement l’impression d’un conte. Ce qui m’a le plus gêné c’est finalement cette impression de ne plus être dans du post-apo mais dans un monde parallèle de fantasy alors que FURY ROAD semblait être une réelle continuité.
On a encore une fois de belles trouvailles visuelles et j’ai aussi été fortement étonné des nombreuses références à l’époque romaine. Elles devaient déjà être là dans FURY ROAD mais ici je les ai trouvées prégnantes, notamment avec le char de Dementus. Quoiqu’il en soit, cela reste un bon film où l’on ne s’ennuie pas et qui est plus malin que ce à quoi on pouvait s’attendre, malgré des raccourcis scénaristiques faciles (l’évasion de Furiosa notamment), car il s’agit d’une vie quasiment complète qui est relatée.
La BO : j’aime bien ce que j’ai entendu d’eux mais je ne suis pas un gros connaisseur. Bon titre et bon choix.
Merci Jyrille ! j’aime vraiment bien TROIS MILLE ANS A T’ATTENDRE, je garde un bon souvenir de quand je l’avais découvert en salles même si je ne l’ai pas revu depuis. Je trouvais le film très étonnant et certaines idées très belles, toute la fin notamment…
Sinon, la BO est sympa (pas celle du film, hein…) même si on a déjà entendu ça 789223 fois dans les années 90.