LEGENDES AUTRALIENNES (Les X-Men dans le bush australien) 

Encyclopegeek  X-Men : Les années australienne 

Un voyage proposé par FLETCHER ARROWSMITH
Les Abori-Men 
© Marvel comics 

Cet article portera sur ce que l’on appelle la période australienne des X-Men allant de UNCANNY X-MEN #228 (avril 1988) à UNCANNY X-MEN #252  (novembre 1989) soit 25 numéros répartis sur moins de 2 ans complétés par 2 annuals le 12 et le 13. 

Il existe beaucoup de nostalgie pour un certain nombre d’entre nous quand on évoque la période australienne des X-Men. Chris Claremont y retrouve une inspiration qui avait tendance à le fuir. Plutôt en forme le père des X-Men modernes va produire des épisodes qui font encore date. Rétrospectivement cela a pourtant parfois mal vieilli, la qualité n’étant pas constamment au rendez-vous. Pas de panique il y a quand même quelques morceaux d’anthologie et surtout la suite est pire (et fera l’objet d’un autre article). 

Le cross over INFERNO bien que faisant partie de cette ère a déjà été traité sur Bruce Lit, je n’y reviendrais donc pas.  

La mort leur va si bien 

En 1988,Chris Claremont a bien abimé les X-Men depuis quelques années. MUTANTS MASSACRE et surtout FALL OF THE MUTANTS sont passés pas là. Xavier batifole dans l’espace. L’ennemi de toujours, Magneto a pris la direction de l’école, Tornade a perdu ses pouvoirs, les menaces sont de plus en plus terrifiantes et cruels (Sinistre, Apocalypse, Dent de Sabre, les humains). 3 membres historiques sont hors-jeu (Diablo, Kitty Pryde et Colossus) et les nouveaux font pales figures en ayant du mal à s’intégrer (Dazzler, Longshot, Havok et Psylocke). A la sortie d’une saga assez médiocre, FALL OF THE MUTANTS, l’éditorial et surtout Chris Claremont, qui a carte blanche, ont une idée plutôt géniale pour l’époque : tuer les X-Men pour mieux les faire revivre. Désormais c’est en tant que légende que les X-Men vont évoluer. 

Le principe peut sembler casse gueule, mais Claremont met en place un cahier des charges immédiatement intéressant sur lequel il peut écrire les fondations de ses futures histoires.  Par l’action de Roma, personnage important qui initie et clos cette période, les X-Men sont invisibles pour toutes technologies. Ainsi impossible d’avoir une image ou une photo d’eux. Cela permet de renforcer la notion de légende. 

Changement d’environnement aussi et surtout d’hémisphère. On passe du Nord au Sud et les X-Men plantent leur campement dans le bush Australien. Les premiers numéros sont d’ailleurs spectaculaires, puisque les mutants délogent les Reavers de leur base. Ces derniers, que l’on avait simplement aperçu et quelques un uniquement, à la poursuite de Wolverine, vont intégrer le cercle alors fermé des ennemis mortels des X-Men.  

Pour se déplacer ? Pas de problème avec la création d’un nouveau mutant, Gateway (pouvant se traduire par « passage » en VF), un aborigène muet, qui a la faculté de téléporter à la demande sur n’importe point du globe. 

Plus que des héros, des légendes (Uncanny X-Men #227) 
© Marvel comics 

Dès le début et dans les autres séries X (NEW MUTANTS, X-FACTOR et la petite dernière EXCALIBUR) on voit des scènes où on pleure les X-Men. Tout est donc bien crédible. Les X-Men sont morts pour le monde entier. 

Mais rétroactivement il n’est pas compliqué de comprendre que Claremont ne pourra tenir ce postulat très longtemps, même pas 2 ans (les 25 numéros sont dû au fait que la série adopte un rythme bimensuel pendant un temps). 

Des intrigues qui reviennent comme un boomerang 

On peut citer UNCANNY X-MEN #228 (dessins de Rick Leonardi) qui est en fait le recyclage d’un numéro de la série DAZZLER qui s’est terminée quelques mois plus tôt. C’est plutôt beau, mais inutile. 

On peut presque y ranger aussi le numéro 231 qui voit Colossus régler le sort des Limbes et faire un ultime adieu à sa sœur. Là encore Claremont brode, même s’il y a déjà plus d’intérêt dans ce numéro une nouvelle fois dessiné par Rick Leonardi, qui fait part à beaucoup d’émotions surtout pour un personnage bien abimé que le scénariste semble plutôt soigner. 

Surement en panne d’idée, on assiste au retour des Broods (UNCANNY X-MEN #232 à #234) à partir d’un flashback de raccroc mettant en scène Polaris et Havok, juste avant que ce dernier intègre l’équipe et que Malice possède sa compagne. Ce n’est pas mauvais, Marc Silvestri étant en plus plutôt inspiré pour croquer les aliens. L’apport du pasteur et de sa femme rappelle également, avec l’élément religieux, GOD LOVES, MAN KILLS, surement la meilleure histoire de Claremont sur les X-Men. Mais cela reste finalement une aventure des X-Men comme on a déjà lu d’autres. 

 Laisse Jésus te baiser !
© Marvel comics

L’après INFERNO fait mal également. Les X-Men sont chaos debout et fatigués. C’est presque comme un aveu de Claremont auquel nous assistons : et maintenant on fait quoi ? On écrit deux numéros genrés. Le premier (le #244) sur les X-WOMEN qui n’a qu’un intérêt, la première apparition de Jubilee. La suite (UXM #245), en miroir, est centré sur les hommes de l’équipe et n’a qu’un désintérêt : il est dessiné par Rob Liefeld. 

On approche de la fin et Claremont déconstruit déjà l’équipe au bout de 20 numéros à peine, faisant exploser à nouveau le statut quo en …. supprimant des X-Men. Bon là on nous fait croire que c’est pour de vrai mais là on n’y croit pas. Donc en moins de 2 ans on aura eu deux fois le même deux ex machina. Bof. Et puis retour une nouvelle fois en Terre Sauvage. Papi Chris ne devait déjà plus avoir toute sa tête pour les ramener une seconde fois après l’annual 12 (même trois si on compte un segment de l’annual 13 écrit par Terry Austin à l’occasion de l’event Atlantis Attacks). Il en profite pour lancer une intrigue au long court avec Zaladane qui trouvera quand même une conclusion dantesque dans UNCANNY X-MEN #275. Aventure convenue, guère surprenante, avec Havok en mode super chouineur (c’est-à-dire plus que d’habitude) où on a du mal à voir où Claremont souhaite nous amener.  

Des instants classic 

Chris Claremont écrit avec UNCANNY X-MEN #230, un merveilleux numéro de Noël, où nos mutants préférés vont, grâce au don de Longshot, restituer les objets volés par les Reavers à leur propriétaires : de véritables Robin des bush mutants. Beaucoup d’émotion dans cet épisode de la trempe d’UNCANNY X-MEN #153 et le conte de Kitty. 

Une mère noël disco 
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 Le climax de cette période reste la saga GENOSHA qui s’étale de UNCANNY X-MEN #235 à #238, soit 4 numéros, nerveux, de haute voltige. Avec les X-Men on parle souvent de discrimination, d’intolérance ou de batailles pour les droits civiques. On pense bien évidemment aux afro-américain et au racisme. Mais quid de l’apartheid ? Peut être que le fait de situer désormais l’action dans l’hémisphère Sud et sur d’autres continents (Asir, Océanie) a inspiré Chris Claremont. Le parallèle avec la situation en Afrique Du Sud (Nelson Mandela était encore emprisonné à l’époque) devient une évidence si on transpose la situation avec la création de l’île de GENOSHA. Dans l’univers Marvel elle est même située à l’est du continent africain. Avec le numéro où les X-Men s’improvisent père noël, la saga de Genosha renoue avec le rêve de Charles Xavier (le grand absent de cette période) en jouant sur la conscience sociale des mutants, devenant des vecteurs d’intégration entre humains et mutants. 

Maitre dans le tissage de toile et autres subplot dormants, Chris Claremont à l’occasion de l’annual #12 ramène une première fois les X-Men en Terre Sauvage ou ils sont confrontés à Terminus (tout droit issu de AVENGERS) et Garrock, un revenant. Double intérêts de lire ce numéro. Déjà il est illustré par Art Adams (Rhaaa lovely !!!!) puis par un excellent travail sur la continuité nous découvrons que Colossus a un fils. Avec qui ? je veux savoir. X gossip me signale que c’est avec Nereel lors de leur premier passage (c’est retconné-officiellement dans la backup de CLASSIC X-MEN #21) Bon ce gros béta sera le seul à l’ignorer à la fin. Puis la back up présente la création des X babies avec le retour de Mojo et son univers dans ce même annual. Cela peut en irriter certains mais dessiné par Art Adams les planches sont quand bien fun. 

Un bon mutant est un mutant mort 
© Marvel comics

 Bonne pioche également avec la terrible conclusion de cette ère. Le Moule Initial (clôture du plot sur Nimrod) refait surface et nos X-Men, déjà amoindris par le départ de Wolverine et de Tornade (dans UXM #248, premier numéro de Jim Lee sur les X-Men) que l’on croit morte (en fait elle a été capturée par Nanny, une des pires créations de l’univers mutants) et celui plus énigmatique de Longshot (no comment, personnage difficile à écrire et finalement assez lisse), vont devoir une nouvelle fois se sacrifier.

Cette fois ci ils font le chemin à l’envers. Roma dès le début de cette ère avait fourni le moyen de s’en échapper avec un étrange miroir façon Alice au Pays des Merveilles. Certains Reavers ont été les premiers à l’expérimenter. S’ils passent le seuil du péril (le petit nom tout mimi du miroir), ils pourront recommencer à zéro leur vie. C’est le miroir de la seconde chance. Ce qui ne savent pas c’est qu’ils oublieront leur vie d’avant et donc leurs souvenirs. Cela donnera des passages intimistes et introspectifs, plutôt intéressants, où Claremont se remet à écrire sur les personnages, ce qui sait s’y bien faire. Seule bémol, il en abuse aussi, puisque le procédé avait déjà été vu dans des précédents numéros des X-Men (celui avec le Beyonder par exemple) ou dans l’annual #11 dessiné par Alan Davis. Moment terrible quand c’est Psylocke en personne qui va abuser de ses pouvoirs pour convaincre ses coéquipiers de sauter le pas, annonçant sa future transformation en mode Kwannon-ninja. C’est bien écrit, très psychologique. 

La fin est apocalyptique, sombre et crasse mais à la hauteur du mythe. Claremont élève le niveau avec le retour de Wolverine qui trouvera en lieu et place de ses camarades de jeu, les Reavers pour une revanche qui tourne en leur faveur. Flashback (Psylocke en manipulatrice), crucifixion iconique et une association inattendue entre Rick Leonardi et Kent Williams à l’encrage (allez toi aussi avoue que tu as trouvé cela horrible et moche à l’époque, et peut être en fais-tu encore des cauchemars maintenant), c’est Jubilee qui sauvera la face du griffu dans UNCANNY X-MEN #252, qui clôt cette période. Cette redondance peut néanmoins s’expliquer au regard du lieu. Terre des aborigènes, dont le représentant est Gateway, Chris Claremont utilise le monde des rêves quand l’esprit des X-Men semble divaguer (Madelyne, Havok, Longshot, Psylocke, Wolverine). 

Logan Christ de tout son soul : que c’est inconfortable !
© Marvel comics 

X-Men cœurs à vif 

Mais les X-Men dans l’outback australien, c’est aussi du soap, de l’amour, des créations et mêmes des nouvelles séries dans une ambiance feuilleton de la grande époque. 

Bien que crée dans NEW MUTANTS #32 en 1985, l’île de Madripoor prend réellement de l’importance pendant la période Australienne. D’ailleurs le personnage de Tyger Tiger (Jesse Hoan) provient de UNCANNY X-MEN #229. Madripoor, ses pirates, ses intrigues politiciennes, ses bas-fonds vont provoquer le départ de Wolverine de l’équipe après INFERNO, dans MARVEL COMICS PRESENTS #1 à 3 dessinés par le grand John Buscema. Le succès de Logan étant tel, que Marvel lance à la suite une série régulière, la première consacrée à un X-Man en solo, WOLVERINE. Après EXCALIBUR c’est la seconde série à voir le jour pendant cette période. Et elle est une nouvelle fois écrite par Chris Claremont, en charge désormais de 3 séries X tous les mois. 

Coté nouveauté les deux principaux apports sont la création de Gateway et Jubilee côté personnage. Les Reavers comme équipe à part entière sous la direction de Donald Pierce font également leur première apparition comme l’île de Genosha. 

Claremont n’a pas son pareil pour créer des intrigues et des interactions entre les personnages, en les faisant évoluer et surtout en tissant des liens entre eux. Alors quand vous lâchez 5 filles et 4 garçons dans le bush Australien dans une ville fantôme où compter les grains de sable sur du Kylie Minogue devient l’activité numéro 1 (avec le frisbee et le boomerang), je ne vous fais pas un dessin de la suite. Les hormones titillent nos héros. Chez Havok, on reste en famille puisqu’il va fricoter avec du lourd, sa belle-sœur, la reine démon en personne. Malicia tente l’approche Colossus (sans succès). Tornade et Wolverine se tournent autour, privilège de l’âge à priori. Reste Dazzler et Longshot qui s’envoient tout simplement en l’air. Kitty Pryde sortie du jeu, c’est Jubilee qui reprend le rôle de la pupille auprès de Logan, nouvel exemple de recyclage d’idée sans grande inspiration. 

Jim Lee est dans la place, Wolverine à terre 
© Marvel comics 

On peut signaler que Claremont sur la période fuck in the bush(es) reste le premier à enfin travailler des personnages comme Dazzler, Havok, Longshot (même si nouveau) et Psylocke. Il crée ainsi de nouvelles dynamiques de groupe, de nouvelles romances ou drame mais a quand même du mal à convaincre complètement. Et le seul personnage non mutant, Madelyne reste à l’arrivée un clone et une reine démon et pas une humaine qui s’intègre à une bande de mutants. 

Les X-Men vivent leur première vraie période sans mentor. Plus de Xavier, ni de Magneto, désormais c’est à un véritable groupe d’adultes que nous avons droit. Chris Claremont peut ainsi travailler chaque personnage selon sa place dans l’équipe.  Ainsi Tornade, qui retrouve ses pouvoirs à cette occasion assume désormais complètement son rôle de leader mais aussi de mentor avec une certaine sagesse. 

Wolverine reste ce bon vieux baroudeur que l’on connait mais il va réellement déguster, bien avant que divers scénaristes s’amusent à le rendre immortel, invulnérable et donc inintéressant. Sur Genosha il est privé de ses facultés de guérison. Les Reavers le mettent plus bas que terre. Il souffre psychologiquement du retour de Jean Grey. Claremont le fait même quitter l’équipe, en en faisant l’élément déclencheur de la fin de l’équipe version australienne. Mais tout comme Tornade, il assume son rôle auprès des jeunes pouces. 

La belle et le moule 
© Marvel comics 

Malicia voit de nouveau émerger la personnalité de Carol Danvers qu’elle avait jadis absorbée. Cela la rend plus humaine (séquence touchante avec Gateway), mais également vulnérable. Se sera d’ailleurs elle qui se sacrifiera pour détruire le moule initiale.  

J’aime assez le traitement de Colossus : main d’acier dans un gant de velours. Beaucoup de sensibilité chez Piotr, qui a toujours du mal à maitriser son corps métallique. En faire le préposé à la vaisselle n’était cependant, pas une bonne idée. 

Longshot restera une énigme et le personnage le moins intéressant même si Claremont le travaillera en tournant autour de son mal-être sur une terre qui lui est inconnue. 
Dazzler, malgré quelques passages intéressants, ne dépasse pas son image de chanteuse stylée, mal dans sa peau se demandant sans cesse ce qu’elle fait là. 
Quasi-statut quo également pour Havok, personnage jamais apaisé, souffrant de la comparaison avec son frère ainé, Scott, toujours indécis et impulsif jusqu’à prendre les mauvaises décisions (la mort de Tornade, coucher avec sa belle-sœur). 

A ce jeu-là Psylocke est la grande gagnante des 4 as. Agneau à ses débuts, elle devient loup dans le bush. Claremont achèvera la transformation sous les crayons de Jim Lee pendant les épisodes consacrés à Act of Vengeance. Pourtant à part une romance platonique de type cougar avec Cypher, c’est plutôt le calme plat pour la belle anglaise. Cela ne l’empêche pas d’exposer son superbe corps devant Colossus (pendant Inferno) ou de voler un baiser à Havok Son errance dans le groupe, notamment sentimentalement, pencherait pour un personnage soit asexué, soit bisexuel. Quand on connait Chris Claremont cela ne m’étonnerait pas. Elle deviendra en tout cas dominatrice, pas choquant quand on voit son attitude avec le seuil du péril.  

Chris Claremont tranche également avec le côté sombre et no future de MUTANT MASSACRE ou FALL OF THE MUTANS en parsemant ses récits de quelques moments d’humour et des tranches de vie ordinaires qui avaient manquées jusque-là. On pense aux repas, aux entrainements dans le désert, aux séquences de vaisselles, les clins d’œil geek d’Inferno, le footing sous un soleil de plomb, les X-Babies et bien évidemment les deux numéros genrés avec shopping à la clé. L’arrivé de Jubilee ne doit rien au hasard. Comme souvent dans les X-Men, les moments les plus forts en émotion restent les épisodes intimistes, souvent entre deux aventures d’envergures. C’est ce que se rappellera Scott Lobdell, l’autre grand scénariste de la franchise. 

Le cauchemar des nanny : des X-Babies 
© Marvel comics 

Retour à la terre  

Marc Silvestri qui avait pris ses marques lors de FALL OF THE MUTANTS assure la partie graphique quasi en continue, avec peu de fill-in (mais ces dernier sont de qualité avec Rick Leonardi, Jim Lee et quasi obligatoire avec le rythme bimensuel) dans la lignée de John Byrne ou John Romita Jr. Cette continuité graphique est la bienvenue pour apprécier ces numéros, surtout que Silvestri, notamment quand l’encrage est de Dan Green, est assez à l’aise pour illustrer les scénarii de Chris Claremont. On remarquera quand même que l’après INFERNO est moins léché, la période suivant confirmera cette impression. 

Quand Chris Claremont fait du super héros pur jus (Les Broods, La Terre Sauvage) cela fonctionne mais sans grande envergure. Cependant quand il sort des clous et revient à l’essence même des X-Men mais en mode hors-la-loi révolutionnaire (Génosha), les numéros atteignent des sommets. C’est aussi une autre approche de comment peu fonctionner une équipe de super héros. Dans l’ombre mais sans pour autant être à la solde d’un gouvernement ou dans une orientation terroriste (ce que sera X-Force finalement à peine quelques années après). Cela amène un statut quo inédit ainsi que de nouveaux personnages marquants (Gateway, Jubilee) ainsi que ne nouveaux ennemis (Les Reavers, Genosha). 

Les années australienne sont également le reflet d’une période très terre à terre. Le casting est réduit à peau de chagrin (à peine plus que la naissance de l’équipe sous Stan Lee et Jack Kirby), pas de voyages dans l’espace, des intrigues ancrées dans le réel. Ces épisodes sont bien plus un reflet de la situation dans le monde que ceux des précédentes années. Que cela soit sur Genosha, avec les Reavers (des humains modifiés qui tuent leurs congénères normaux) ou encore le moule initial (retour du sénateur Kelly), le thème racial reste fort et dominant chez les X-Men.  

Avec Genosha et la saga INFERNO, aboutissement de centaines de pages d’intrigues, Chris Claremont a continué à faire des X-Men le comics numéro 1 de cette fin des années 80. Mais quand on est monté si haut, la chute n’en est que plus brutale. Il faudra attendre la fin d’X-TINCTION AGENDA et UNCANNY X-MEN #273 pour qu’il retrouve l’inspiration.  

Les X-Men de Rick Leonardi 
© Marvel comics 

BO The Dead Heart (MIDNIGHT OIL) 

48 comments

  • Nikolavitch  

    Période que j’avais peu appréciée au départ, mais largement réévaluée à la hausse par la suite : Claremont s’y livre à un exercice de déconstruction. Virer tout le décorum classique pour essayer d’atteindre l’essence de ses personnages en les dépouillant de tout le bazar superhéroïque.
    En effet, ce n’est jamais tenable longtemps. Il aurait fallu qu’il parvienne à un statu-quo stable, et en fait il repart dans une phase inverse de reconstruction après le seuil du péril. (et tout l’apport de cette période sera atomisée ensuite à la demande de Bob Harras et Tom de Falco, à l’époque où tout Marvel est en phase Back to the Basics et solde les évolution majeures des années 80 sur Thor, Iron Man, etc. et ici les XMen). D’où Magneto qui redevient méchant, Xavier qui redébarque et perd l’usage de ses jambes toutes neuves et ainsi de suite. Claremont ne survivra pas à ce détricotage en règle de tout ce qu’il avait tenté, et je le soupçonne de ne s’en être jamais vraiment remis.

    • PierreN  

      « Claremont ne survivra pas à ce détricotage en règle de tout ce qu’il avait tenté, et je le soupçonne de ne s’en être jamais vraiment remis. »

      Claremont à ce sujet :
      « As Stan beat in my head 50 years ago: these aren’t my toys. These are Marvel’s toys. Every time you get them you get to play with them for a while and then put them back on the shelf, where they belong. Then the next writer comes along and takes them off the shelf and does all sorts of cool stuff from their perspective. If you want to change things, irrevocably, that’s a big deal. But, sadly, it’s also an irrelevant deal, because someone will come along down the line, and put them back the way they were. And the readers are left with the conundrum of “who do I believe ?” The characters who they were ? The characters who they are ? Or the characters they will become ? It gets very complicated. »

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Alex.

      comme pour Born Again ou plus tard Iron Man ou encore Spider-Man, je trouve qu’il y a toujours une histoire très intéressante à raconter quand on prend un tel parti pris en suggérant la mort du/des héros.

      Le problème c’est l’éditorial. Donc oui cela ne pouvait pas tenir longtemps et c’est bien dommage. D’ailleurs la suite est pire, car Claremont ne sait plus sur quel pied danser (suivre les membres de l’équipe australienne ? une nouvelle équipe ?).

      Je suis d’accord avec ton postulat : à part un retour de hype sous cocaine sur la fin de son run avec notamment Jim Lee aux dessins, Claremont n’a plus jamais été le même après Inferno (c’est là que je situe la cassure pour ma part).

  • Eddy Vanleffe  

    J’avais lu quelque part que Chris Claremont devait partir au départ à l’issue de FALLA OF THE MUTANTS. et vous savez quoi?
    Si je reviens 30 secondes à la thématique de la fin idéale de certaines séries FALL OF THE MUTANTS est la mienne.
    Les mutants honnis meurent en héros tels des moutons sacrificiels pour une humanité que les détestent, filmés devant le monde entier immortalisant la honte de cette humanité. Madelyne Pryor décide de les accompagner en confiant son fils à Scott dans un adieu lui aussi horrible.
    Les mutants meurent, les survivants en deuil fondent EXCALIBUR et c’est parfait pour moi.
    Rideau.
    Wolverine véritable cafard qui survit à tout, se réveille seul à Madripoor et vit les aventures du Borgne. Tout est nickel dans ce scénar là. pas besoin du reste.

    J’étais inconscient de tout ça à l’époque et tout ce que je voulais en tant que fan basique des mutants, c’était que ça continue encore et encore….Pourtant je n’ai jamais été emballé par cette période. J’aime bien le RETOUR DES BROODS, pas du tout GENOSHA qui a été un piège scénaristique qui a pourri tous les 90’s. INFERNO commence super bien et termine en mélo bric à brac…X-TINCTION AGENDA est horrible…
    MAIS c’est vrai que certains épisodes sont très réussi pour leur ambiance, chaleur, transpiration, Silvestri est très bon.
    Merci Fletch de compléter la frise mutant au sein de Bruce lit.
    Il devrait avoir à un moment une sorte de sommaire pour les thèmes les plus récurrents comme les X-Men ou le Punisher pour s’y retrouver.

    • PierreN  

      « Il devrait avoir à un moment une sorte de sommaire pour les thèmes les plus récurrents comme les X-Men ou le Punisher pour s’y retrouver. »

      Les tags sont là pour ça (DD & les X-Men caracolent en tête par rapport aux autres héros Marvel).

      • Eddy Vanleffe  

        Il existe sur certains articles une frise chronologique qui permet de s’y retrouver notamment dans ce qui a déjà été traité ou pas.
        Pas exemple je ne crois pas qu’il y ait un article FALL OF THE MUTANTS (pas retrouvé en tout cas)
        Mais je chipote… le côté miscellanées c’est ce qui fait qu’on se « perd » dans un site pendant des heures parfois…

      • Fletcher Arrowsmith  

        Merci Pierre d’être passé et pour les compléments apportés.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Hello Eddy.

      j’avais pensé à inclure une frise ou un récap chronologique. En fait cela a été fait dans certains articles, pour la période après Claremont.

      A voir pour les prochains articles. Peut être un article spécifique comme index ?

      Surpris de ton avis sur GENOSHA, sur ces 4 épisodes spécifiques , qu’est ce que tu n’as pas aimé ?

      • Eddy Vanleffe  

        J’en sais rien…. je crois que pour la première fois j’avais grillé la métaphore et du coup j’ai trouvé ça un peu heu… trop/ pas assez réaliste…
        C’est à dire que c’était l’époque de Johnny Clegg, Renaud, le concert de Wembley en soutien à Mandela….en comics ça faisait un peu fastoche et montrait aussi le problèmes des super héros qui sauvent la galaxie sans pouvoir avoir le moindre pouvoir sur des problèmes plus graves
        GENOSHA a je crois été pour moi la prise de conscience de ce paradoxe.
        Si ça avait duré seulement 4 épisodes, encore mais ça revient et ça dégénère toujours d’abord avec X-TINCTION AGENDA, BLOODLINES, et tous les 90’s…On sent bien que ça finit par gêner. Momo s’en débarrasse en 1 page.

      • Baptiste  

        +1 pour un article servant de sommaire chronologique de nos chers X-men

  • Doop O Malley  

    j’aime bien la période australienne. surtout grâce à Silvestri. Mais oui, dès que Jim Lee débarque, on sent la différence

    • Fletcher Arrowsmith  

      Salut Doop.

      Pour Jim Lee il prend surtout son envol sur les X-Men à partir de ses épisodes pendant Acts of vengeance. Là il est encore en rodage je trouve et Silvestri commençait à baisser de niveau, plus rushé, moins recherché, manque de finition également. Jusqu’à INFERNO je le trouve d’un très grand niveau, peut être même le meilleur des Image Boy ayant travaillé sur les X-Men.

      • PierreN  

        « Silvestri commençait à baisser de niveau, plus rushé, moins recherché, manque de finition également. »

        En partie la faute du rythme de parution plus intensif des série Marvel durant les étés de la fin des 80’s et début des 90’s (avec cette saga etivales étalées sur des arcs de 6 numéros).
        Il retrouvera vite son mojo sur son début de run sur Wolverine (l’arc avec les yakuzas).

      • doop o' mallet  

        Clairement, Silvestri ‘était le meilleur des Image Boys. Avec un vrai style et surtout une production impeccable pendant de nombreuses années. Après….

  • Jyrille  

    Merci pour le dossier, Fletcher ! Je fais partie de ceux qui n’ont aucune nostalgie pour les X-Men, quand que ce fût. C’est dommage que comme dans les autres articles sur les X-Men on n’ait pas la chronologie finale, non, Boss ?

    Cela dit, je ne tenterai jamais de lire ça (je ne comprends rien aux amours et généalogies que tu mets en avant, mais c’est le cas de tous les articles sur les X-Men, et je vous parle même pas des références aux numéros de publication), surtout que aucun des scans ne m’attire (ça a bien vieilli vous trouvez pas ?) (bon la couve avec Wolverine crucifiée est quand même classe et le dernier scan pas mal) mais ma culture te remercie pour cet article chaleureux et précis !

    La BO : jamais aimé et c’est toujours le cas, mais aujourd’hui tu fais du chef un homme heureux à deux reprises.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Jyrille.

      j’ai souhaité une BO en rapport avec le thème (groupe australien, le bus) mais surtout contemporaine de la période chroniquée. Ce titre remplissait tous les critères. J’ai découvert Midnight Oil sur le tard de mon côté. On m’a offert l’album DIESEL AND DUST il y a quelques années à peine. Cela a bien vieilli je trouve.

      Pour les scans, content de voir que tu apprécies la dernière planche illustrée par Rick Leonardi. Je n’aimais pas à l’époque, je suis devenu un très grand admirateur de son travail, excellent chez Marvel à cette époque.

    • Eddy Vanleffe  

      Je suis assez curieux, Comment définit-on qu’une BD a (bien ou mal) vieilli et en quoi cela devrait en diminuer ou accentuer la qualité?
      C’est pas une question piège, mais je me questionne….GASTON vient de revenir avec un graphisme totalement identique à son modèle de 1978(?) et c’était carrément un condition sine qua non pour que ça marche…
      On replonge aléatoirement dans HERGE, OSAMU TEZUKA avant de lire pourquoi pas, le dernier tome de SAGA ou le manga MY HERO ACADEMIA..
      Qu’est ce qui fait qu’à un moment on sent une gêne sur un comics de super héros des années 70-80-90 et bientôt 2000 et 2010, (il ne faut pas se faire d’illusion)
      est-ce qu’à vouloir trop coller à leur époque, ils sont déracinés hors de leur temps?
      Je me demande….

      • Jyrille  

        C’est totalement ça : l’envie de coller à une époque, de suivre les modes. Ici, la première chose qui saute aux yeux, ce sont les couleurs. Des fois je me demande si je ne devrais pas racheter mes WATCHMEN tellement la couleur date et que cette bd devrait peut-être être meilleure en noir et blanc. Et puis il y a les effets, les bulles de pensées etc… En musique c’est pareil, tu sais parfaitement parfois à quel moment a été enregistré tel ou tel disque, alors que quand tu écoutes les vieux The Police, The Cure ou XTC des années 70 et 80 ça sonne encore actuel.

        • Eddy Vanleffe  

          Tout ça est je crois très subjectif.
          Police, Cure, XTC sonnent autant 80’s que les autres… Cure a créé un son souvent imité mais irrémédiablement de son temps (le son de batterie de 17 seconds, le générique des Enfants du rock, Japanese whispers…(Lovecats….)

          Les couleurs de WATCHMEN ont été refaites? Je sais qu’un petit malin a voulu refaire les couleurs de YEAR ONE, et ça a fait un tollé!
          Urban avait même communiqué avoir repris les couleurs originales…
          Perso, je préfère aussi les originales de KILLING JOKE.

          • Jyrille  

            Pour Cure ce n’est pas le cas sur leurs quatre premiers albums, jusqu’à Pornography. Pour moi le générique des Enfants du rock, Just Like Heaven, ne sonne pas si daté que ça, seuls les synthés trahissent le truc. Pour les trois premiers Police, c’est même bluffant tellement c’est bien produit et pas du tout ancré dans son époque.

            Pour Watchmen je ne suis pas sûr. A la relecture je préfère les nouvelles couleurs de KILLING JOKE.

            Je trouve que beaucoup de groupes des années 80 ont un son daté, y compris dans le hard et le metal.

          • Eddy Vanleffe  

            Surtout le hard et le metal^^

          • Jyrille  

            En parlant de couleurs, j’ai été ébouriffé par les nouvelles de HARD BOILED (Miller + Darrow) faites par Dave Stewart. Rien à voir avec la version originale.

          • Fletcher Arrowsmith  

            La colorisation est un sujet que l’on retrouve sur tous les supports graphiques, même les tableaux ou les tapisseries. Il est parfois compliqué de juger une œuvre à sa juste valeur notamment à cause de la couleur et de notre perception de son évolution.

            Les comics, en tant que format populaire, ont également souvent été édité sur du papier qui n’était pas de grande qualité et qui buvait ou dénaturait les couleurs.

            Après de nos jours on a des débats sur la recolorisation, le papiers glacé ou mat …..

            Reste le noir et blanc qui met en valeur le trait … quand cela fonctionne.

            Le HARD BOILED est superbe. Je vais forcément me laisser tenter un jour n’ayant plus ma version de la fin des années 90. Dave Steward est un des meilleur coloriste actuel, qui a en plus une véritable réflexion sur la colorisation.

          • Jyrille  

            Oui pour Dave Stewart. D’ailleurs je trouve que les White Knight de Sean Murphy s’améliorent encore grâce à lui (à partir de Curse of the White Knight).

          • Fletcher Arrowsmith  

            Je n’ai pas continué White Knight au delà du premier arc. Sean Murphy ne m’a pas convaincu.

            Peut être que je m’y remettrais un jour (j’ai bien repris pour mon plus grand bonheur DEADLY CLASS).

  • Matmout Gougeon  

    L’ère australienne, à mon sens une de ces périodes basées sur un pitch façon « What if ? », une sorte d’exercice de style un peu obligatoire histoire de tenter quelque chose de différent et de redonner un coup de fouet à la franchise le temps d’une parenthèse. Ici, c’est « Et si on tuait les X-Men et qu’on repartait à zéro ? », plus tard Bendis fera « Et si on ramenait les X-Men du passé dans le présent ? » avant qu’Hickman ne tente « Et si on créait un état-nation mutant communautariste ? ». Pour moi, ça nécessite d’avoir lu le run au moment de sa parution pour en saisir toute la saveur. Avec du recul, tout le charme de ces périodes retombe forcément car on la connaît, l’histoire. Il n’y a plus rien à découvrir. Or, c’est le pitch qui fait beaucoup. Voilà pourquoi je n’ai aucune charge émotionnelle en particulier quand je lis ces épisodes, mais j’imagine à quel point les lecteurs de l’époque devaient être happés par le truc.

    A partir du moment où le pitch est formulé, Claremont brode et recycle à l’envi ses marottes habituelles : la Terre Sauvage, les Broods, Génosha, une Saga du Phénix Noir 2.0 (Inferno), etc etc. C’est écrit par Claremont, donc ça fonctionne évidemment très bien. Le processus de déconstruction du mythe mutant se poursuit avant d’atteindre son apogée après le passage du Seuil du Péril. Ce dernier épisode de l’ère australienne (avec Logan crucifié en couverture) est excellent, on sent le désespoir qui règne au sein des X-Men et le déchirement des uns et des autres lorsqu’ils comprennent qu’ils vont devoir renoncer (pour la première fois ?) face à un adversaire qu’ils ne sont pas en mesure de vaincre. Il est loin, le rêve de Xavier, très loin. Cet épisode, je le classe sans la moindre difficulté parmi mes 30 histoires préférées sur le titre Uncanny X-Men 🙂

    Merci pour ce partage, Fletcher !

    PS : Tellement pas d’accord en ce qui concerne Nanny haha ! Sous Claremont elle n’a aucun intérêt, mais Zeb Wells reprend en main le personnage (+le Faiseur d’Orphelins) à l’occasion de son run sur le titre « Hellions » et offre une toute autre dimension (dramatique !) au personnage. Je reste convaincu qu’en fiction, il n’y a jamais de mauvais personnage, il n’y a que des auteurs qui ne savent pas s’en saisir.

    • Bruce lit  

      Bien.
      Répètes après moi : Claremont brode les Broods !

    • Fletcher Arrowsmith  

      Hey Matmout.

      Je savais que cela te plairait. Tu as raison de souligner, qu’à l’époque (1988 aux states, fin 89 en France), pas d’Internet, pas de projection à court terme. On n’était, oui, hypé. On se demandait jusqu’où et jusqu’à quand cela pouvait aller. Cela a fait beaucoup pour le succès de cette période surtout que Claremont et Silvestri proposent un réel nouveau départ notamment graphique avec des nouveaux costumes, de nouveaux ennemies, une nouvelle base d’action. Les premiers épisodes sont réellement excellents. Quand les Broods repointent le bout de leur queue, cela commence à sentir le sapin en terme de renouvellement, même si intrinsèquement les 3 épisodes concernés sont bons, notamment l’apport du pasteur et de sa femme, avec un évènement religieux qui reviendra avec la crucifixion.

      • Eddy Vanleffe  

        Au fait d’où sort l’armure de Betsy? J’ai jamais mis la main sur l’épisode où elle la trouve…

        • Matmout Gougeon  

          C’est Logan qui la lui fournit.

        • JB  

          Il la récupère dans la série régulière Wolverine. Il explique à Tyger Tiger qu’elle est destinée à une connaissance.

          • Eddy Vanleffe  

            Bon je relis ça ce soir, totalement zappé ce détail….

  • JB  

    Merci pour cette busherie australienne. Une belle excursion dans un coin magnifique mais très vide.

    L’image la plus marquante de l’époque australienne reste pour moi celle de Havok qui, au début d’un épisode tardif de ce run, énumère les pertes de l’équipe (en blâmant au passage le canadien pour son absence)
    Un peu déçu de cette période. La relocalisation en Australie n’est que de façade puisque les X-Men retournent aux US avec les Broods, la sortie des X-Women ou le combat contre le Moule Initial. Gateway sert de taxi à l’équipe, à se demander s’il est vraiment mieux qu’avec les Reavers…
    Surtout, grosse déception sur l’aspect légende. En dehors du deuil dans les séries X, je n’ai pas vraiment eu l’impression que ce côté soit exploité en dehors de l’épisode de Noel ou celui de Colossus.
    Au final, j’ai moins eu l’impression d’une équipe soudée que d’individus plus ou moins coincés ensemble par le destin

    • Eddy Vanleffe  

      Auberge espagnole mutante! ^^

  • ollieno  

    Ha .. la période Australienne…

    J’ai faillit stoppé la série à l’époque (je lisais déjà le titre en VO) … Heureusmtn qu’il y avait les fill in régulier de Leonardi (pour me faire tenir) — je n’ai jamais été fan d Silvestri sur le titre. (moi qui voyait Blevins prendre le titre — plus ou moins annoncé dans le 219 , et les magaznes de l’époque).

    Fletch, tu parles de Papy Claremont, mais il ne faut pas oublier qu’il y a aussi un editor … et que le rôle de l’Editor est souvent important ou lourd.
    Après avoir bossé avec Wein (94), Wolfman (95-100), Goodwin (101-111), Shooter (112), Stern (113-131), Salicrup (132-137), Simonson (137-182), Elliot Brown (177), Nocenti (182-232), et Bob Harras… du 232 au (j’ai pas regardé, mais qq part après AoA).
    Et Claremont à toujors udit travailelr ses scenarii avec son Editor, et son dessinateur …

    Et on peut voir la marque de chaque Editor…
    La période Nocenti est contrebalancée par la présence forte de Shooter, qui pourri la vie de Annie (harcelement moral) …

    A noter que Stern etait l’assistant de Shooter, Wheezye etait l’assistante de Stern, Elliot Brown, puis Annie Nocenti etaient les assistants de Wheezye … et Harras etait l’assitant de Nocenti ..
    Le retour des Broods est le fait de Harras (et ca te dirait de ramener les Broods, il y a longtemps que on ne les a pas vus..) et il était aussi l’éditor sur Wolvie ^^ (Excalibur a été edité par Annie Nocenti, puis Terry Kavanagh dés le 2 me numéro)… Certaines histoires auraient été différentes avecun autre editor (Claremont à raconté dans une ITW que son souhait de réhabilité Magneto datait de loin, mais Shooter avait refusé, Stern cavait refusé, Simonson l’avait guidé vers d’autres histoires .. et c’est avec Nocenti qu’il avait put le faire ^^ )

    Je suis désolé d’apprendre que tu n’ai pas aimé l’épisode 245, avec Liefeld encore jeune, pas encore trop pris dans ses raccourcis, et une Pantalonnade sur l’event Invasion de la Concurence (avec pleins d’invités) …

  • Bruce lit  

    Bravo Fletch’
    Tu as parfaitement résumé cette période que je déteste. Je la lis régulièrement et à chaque fois tout court circuite.
    J’ai beau me dire que c’est un fan favorite, qu’artistiquement c’est super intéressant et bien non.
    Rien ne prend : je déteste Dazzler, Longshot et la Psylocke de l’époque. Les turpitudes de Malicia avec Carole Danvers, je m’en fous.
    Il faudra Rick Remender pour écrire un Alex Summers et une Psylocke intéressants.
    Je hais Mojo
    Je vomis les X-Babies
    J’exècre Nanie

    La saga de l’adversaire est interminable et chiante.
    Madripoor et tout le bordel me font chier.
    Les Reavers ne valent que pour Deathstrike.

    Au delà de tout ce que tu expliques si finement, c’est l’époque où Claremont a la bride au cou. Où il n’a plus le copyright sur un univers que j’adorais. Il y a toutes ces saloperies de spin-offs, de crossovers et d’events qui viennent dénaturer le truc.
    Un lecteur disait fort justement sur FB qu’il y a aussi l’importance du tandem que forme Claremont avec son dessinateur. Je trouve Silvestri assez mauvais, ces personnages n’en imposent que rarement. Je le trouve bien plus à l’aise sur Wolverine en solo.

    Je rejoins Eddy : FALL OF THE MUTANTS est l’apothéose Claremont. Après il ne brille que par intermittence. Je dirais même un truc : je trouve que pendant la période australienne ses dialogues sont assez mauvais. Ses personnages s’expriment comme des pantins.
    Il y a finalement bcp de points communs avec le run Hickman : délocaliser les Xmen dans une zone sauvage et les transformer en sociopathes en devenir.

    Je l’ai déjà dit mais je pense que Marvel a bien fait de sonner la fin de la récré dans les années 90. Chris n’avait plus le mojo bien avant la saga du roi d’ombre.

    Tu as brossé le Bruce dans le sens du poil et en plus tu me mets Midnight Oil en fin de partie.
    You rule !

    • Fletcher Arrowsmith  

      Si en plus je fais plaisir au boss. C’est partie gagnée. Je vais pouvoir me reposer maintenant.

      La période australienne est très bonne dès le début avec du soap, des bons sentiments, l’envie de poursuivre le rêve de Xavier. Cela se gâte rapidement dans les intentions mais je sauve quand même la saga de Genosha qui je trouve est un récit typiquement claremondien, parfaitement dans la vision des X-Men qu’il anime depuis plus d’une décennie déjà.

      Sur Silvestri, son Wolverine fait consensus. Ses Web of Spider-Man, son X-Men vsAvengers ainsi que l’OGN Revenge of the Living Monolith. Il a fait aussi quelques planches de Conan qui valent le coup d’oeil.

  • Présence  

    Cool : il me semble que je n’ai pas lu cette période en entier, c’est l’occasion de la parcourir intégralement, grâce à ton article.

    Gateway : j’avais bien aimé l’inclusion de ce personnage qui venait augmenter encore le degré d’exotisme de la composition internationale de l’équipe.

    Dès le début et dans les autres séries X, on voit des scènes où on pleure les X-Men. Tout est donc bien crédible. Les X-Men sont morts pour le monde entier. – J’avais bien aimé cette forme de continuité inter-titres.

    Charles Xavier, le grand absent de cette période : ça faisait du bien de voir les X-Men en adulte, sans père de substitution pour les maintenir dans une forme d’enfance ou d’adolescence.

    Le Moule Initial, clôture du plot sur Nimrod : je découvre enfin où se trouve l’aboutissement de Nimrod, personnage qui m’avait énormément plu dans Uncanny X-Men 208 & 209.

    Claremont reste le premier à enfin travailler des personnages comme Dazzler […] Dazzler, malgré quelques passages intéressants, ne dépasse pas son image de chanteuse stylée, mal dans sa peau se demandant sans cesse ce qu’elle fait là. – Je ne suis pas sûr d’avoir saisi trop propos sur ce personnage. Alison Blair avait bénéficié de sa propre série de 1981 à 1986, 42 épisodes où elle avait été bien développée.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Présence.

      sur Dazzler je suis influencé par deux choses :
      – le personnage ne m’a jamais paru très intéressant dès le départ (crée en pleine période disco), sauf ses pouvoirs par contre.
      – j’ai peu lu sa série régulière et ce que j’en ai lu ne m’a pas semblé voler réellement bien haut.

      Quand Claremont aborde Dazzler, avant la période australienne, il arrive à nous donner un beau portrait de femme abimée par la vie. Pendant la période Australienne, on voit quand même vite qu’il n’arrive pas à lui donner plus d’épaisseur. Sauf au début notamment sur l’épisode de noël où elle est touchante. Sa romance avec Longshot aurait pu déboucher sur quelque chose mais son amant est bien fade. Son « je t’aime moi non plus » avec Havok me semble plus intéressant mais Claremont préfère l’adultère sur ce dernier (gros bof pour ma part).

  • JP Nguyen  

    Je ne peux pas être objectif sur ces épisodes. Je les ai lus en VF dans Spécial Strange, tous les deux mois pendant mon adolescence…
    Ceci dit, le crescendo jusqu’à FALL OF THE MUTANTS m’a davantage marqué que la période australienne, où l’équipe dérouille régulièrement.
    Silvestri n’était pas parfait mais après son départ et avant le passage régulier de Jim Lee, il y a eu des numéros qui piquaient un peu les yeux…
    J’ai toujours regretté que le numéro suivant celui où Logan descend de sa croix soit dessiné par Leonardi encré par Kent Williams, Le combo n’était pas des plus heureux.
    Cet article me donne envie de me replonger dans ces vieilles pages mais je devrais attendre quelques mois. Mes Special Strange dorment encore dans des cartons…

    • Fletcher Arrowsmith  

      Salut JP.

      Le combo Leonardi/Williams : je me souvient encore quand j’ai ouvert mon album X-Men saga à l’époque. A relire, mes yeux d’adulte y voient graphiquement des choses très intéressantes même si c’est quand même assez hard.

    • Nicolas  

      « Ceci dit, le crescendo jusqu’à FALL OF THE MUTANTS m’a davantage marqué que la période australienne, où l’équipe dérouille régulièrement. »

      Bonjour JP Je prend la plume pour te répondre. L’équipe X-Men a toujours, toujours dérouillé dans son histoire passée: contre Magneto, contre Proteus, le Hellfire Club sous Byrne, la Feedom Force à San Francisco, ils se font presque tuer par les Marauders (assassins professionels) et par les Reavers sauvés in extremis par Psylocke. Ils font le jeu de leurs ennemeis la plupart du temps. Cela en dit long sur l’incompetence deXavier comme professeur et sur celle de Cyclos comme chef d’équipe, sans parler de la salle des danger supposée offrir des mises en situation. Ce sont de parfaits amateurs et le crescendo fut atteint en 2013 quand, usés par des années de détention, les Sentinelles leur on donné le coup de grâce. Vraiment un triste constat. D’autant plus grave que des mineurs (Kitty Pryde, les New Mutants) se sont retrouvés blessés et/ou tués à cause du manque de competences de leurs ainée.

      C’est marrant comme revenri parler des X-Men me fait l’effet de causer avec une ex-femme : retour sur le passé avec des critiques amères. Ha ha.

  • Bruno :)  

    … Psylocke n’a, à aucun moment, quoi que ce soit d’un « agneau », sinon ses allures de jeune femme très distinguée, plutôt affable bien que néanmoins réservée, qu’elle exhibe en société. De ses origines dans la série Captain Britain à sa « réinvention » quasi purement graphique auprès des X-Men, il est évident -pour le lecteur, en tous cas !- qu’elle est avant tout un personnage au tempérament trempé, combatif et possédant un sang froid à toute épreuve (la course-poursuite avec Dents De Sabre !). L’embrouillamini Lady Mandarin/Kwannon, et tout ce qui s’ensuit, l’a, très regrettablement, complètement dépouillée de cette antinomie entre ce qu’elle est véritablement et la perception que les autres ont d’elle : définitivement « réincarnée » en une espèce d’Elektra délavée à épée laser made in Star Wars, elle n’est alors plus qu’une énième « super woman » du cheptel Claremont -et son trouble éphèbophile pour Douglas Ramsey (mort ? Pas mort ?!) n’est soudain plus du tout intéressant ni même crédible, tant la métamorphose la rajeunit. Dommage.

    Tous les aspects « révolutionnaires » de ce déménagement demeurent, hélas, non développés -notamment le rôle de Gateway au sein d’une équipe qui, désormais hissée au statu de « légende », n’offre plus que très peu d’intérêt scénaristique. Omniscients et quasi omniprésents, ils n’ont plus grand chose de commun avec ceux qu’ils sont sensés protéger. Cette absence de relation empathique entre eux et moi (je suis OÙ, là-dedans ?!) a définitivement rompu le peu d’attaches émotionnelles que j’entretenais encore avec quelques uns d’entre eux, sinon pour d’épisodiques trouvailles scénaristiques. On est alors très loin du concept humaniste des débuts. Changement d’Ère avant l’heure ?!

    En ce qui concerne l’énorme boulot de Silvestri, même si on peut lui reprocher beaucoup de cases ressemblant d’avantage à des croquis qu’à de véritables illustrations -délais ! délais !-, il faut admettre qu’il a le chic pour dessiner des visages très sensibles et expressifs. Toutes les filles, en particulier, redeviennent extrêmement séduisantes -mention spéciale pour Madelyne, encore plus inhumainement Jean/phénix que l’originale, à certains moments.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Bruno 🙂

      Pour Psylocke c’est ce que j’indique. Il y a une réelle évolution dans son attitude, renforcée par son costume qui passe d’une étoffe légère (que Dent de Sabre déchiquettera) à une armure.

      Moi aussi j’ai peu apprécié l’évolution en Kwannon même si graphiquement cela en jetait à l’époque (Jim Lee touch).

      Que Gateway ne soit pas plus développé ne me semble gênant. En tant qu’aborigène il m’a toujours semblé normal qu’il reste à la marge des aventures des X-Men. Il symbolise le monde des rêves, la partie éthérée de leur aventures.

      J’ai toujours trouvé que le postulat de cette mort était une excellente idée. Mais Claremont n’arrive pas, surement sous pression de l’éditorial, à la faire fructifier. Il y a quelques fulgurances mais clairement cette nouvelle posture n’apporte pas ce qu’elle aurait pu donner, surtout si on considère le rêve de Xavier.

      • Bruno :)  

        À que coucou !
        Je n’avais pas envisagé le rapport Aborigène-onirisme impliqué par Gateway. C’est une jolie idée, mais je ne me rappelle pas si elle a été exploitée ?! Même pendant les excellents débuts de Generation X, il ne fait que servir de portail dimensionnel…

        • JB  

          Gateway est présent physiquement et spirituellement lorsque Maddie a son fameux rêve qui finit par la damner (UXM 233-234) mais sert surtout de témoin aux événements.

          • Bruno :)  

            Cé vré !
            J’ai les Spécial Strange correspondant, mais ça fait une éternité que je n’ai plus parcouru cette période. Honte sur moi de parler de choses que, visiblement, j’ai un peu oubliées… Halàlà, que c’est triste, le gâtisme !

          • Fletcher Arrowsmith  

            Bruce Lit et ses Encyclopegeek sont des parfaits remèdes pour les vieux cons que nous sommes.

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