Supermatou T01, de Jean-Claude Poirier
Un article de PRESENCEVF : Revival
1ère publication le 04/10/23 – MAJ le 12/08/24
Ce tome est le premier d’une intégrale qui en compte deux. Sa première parution date de 2023, et il reprend des histoires parus de l’hebdomadaire PIF GADGET entre le numéro 322 d’avril 1975, et le numéro 463 de janvier 1978. Toutes les histoires ont été écrites et dessinées par Jean-Claude Poirier (1942-1980), et mises en couleurs par son épouse Violaine Poirier. Le tome commence par un petit mot de Bilitis Poirier, la fille de l’auteur, qui explique le processus de restauration des couleurs, les roses bonbon, les verts pomme, les jaunes citron, etc.
Suit une copieuse introduction rédigée par Rodolphe Massé, écrivain, journaliste et rédacteur français, de sept pages évoquant HORACE CHEVAL DE L’OUEST, la première création de Poirier dans PIF GADGET, puis MAXIMAX et Piedlégé, cocréé avec Jacques Lob et précurseur de Supermatou, la qualité de vrai superhéros de Supermatou, les méchants d’une histoire et les méchants récurrents, la ville en caoutchouc, la poétique singulière des récits, et l’importance grandissante du superhéros et de son compagnon canin au sein de PIF GADGET. Il précise que les éditions Revival s’attèleront à la réédition de la série Horace après le second tome de Supermatou.
Supermatou et son cerveau-chien, 6 pages : à première vue, Modeste Minet ressemble à tous les petits garçons de Raminagroville, son pays natal, de nature serviable, il est toujours prêt à rendre service. Mais comme c’est un enfant distrait, il a parfois tendance à oublier les super-pouvoirs dont l’a doté la nature, ce qui ne manque pas de provoquer des catastrophes. Il est en train de rentrer chez lui avec son cartable à la main, quand un conducteur en panne lui demande de l’aider à pousser sa voiture. Il se place derrière, la soulève au-dessus de sa tête et l’envoie devant lui : elle finit sa course dans la calandre d’un camion portant la mention Fruizé Légumes, son routier demandant au chauffeur ce qu’il fait sous ses roues. Le chien Robert recommande à Modeste de continuer à rentrer chez lui pour aller faire ses devoirs. Ce chien de la famille a, quant à lui, l’aspect extérieur d’un honnête cabot de province, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Robert se redresse sur ses deux pattes et parle à Modeste : il lui demande ce qu’il y a eu de neuf à l’école. Modeste lui indique qu’il va avoir besoin de son chien car il y a compo de calcul le lendemain. Robert prend le devoir en question : enfantin, il va expliquer ça au garçon, car il est une véritable encyclopédie sur pattes.
Les époux Minet par contre, sont aussi normaux que tout le monde et n’imaginent pas un instant la double vie des héros. Au repas du soir, le poste de télévision annonce la disparition d’Alphonse Trognon, le sympathique instituteur de l’école de garçon. Modeste déclare qu’il monte se coucher, avec Robert sur les talons. Il se change derrière le paravent dans sa chambre. Supermatou et son cerveau-chien prennent leur envol par la fenêtre : un pour tous, tous pour trognon !
Comme l’évoque la fille de l’auteur dans son paragraphe d’explication sur la restauration, le lecteur est tout de suite frappé par les couleurs franches et acidulés, gaies, rappelant le monde de l’enfance, d’un rendu parfait (ce qui n’était pas le cas des multiples rééditions précédentes). De la même manière, l’artiste représente les êtres humains avec une forme de simplification, à commencer par quatre doigts pour chaque main. Il leur donne une tête un peu plus grosse qu’une anatomie exacte, et de grands yeux dans le visage, et bien sûr des gros nez. Pour autant, il utilise un trait de contour fin, lui permettant d’intégrer de nombreux détails dans chaque case, sans pour autant qu’elle ne paraisse surchargée. Jean-Claude Poirier prend progressivement confiance en sa création et introduit des éléments parodiques ou humoristiques supplémentaires. Dans ce monde coloré, les maisons présentent une étroitesse peu commune, visiblement plus grandes à l’intérieur qu’à l’extérieur, il n’y a qu’à comparer la taille de la chambre de Modeste quand il s’y trouve avec les dimensions de la maison quand il en est juste sorti en costume de superhéros.
Dans la dernière page de la première histoire, le lecteur remarque un cadre au mur, avec une girafe caractéristique de Guillermo Mordillo (1932-1919). Dans la deuxième histoire, l’artiste s’amuse bien avec des effets sonores dans un lettrage évoquant des lettres comme des ballons de baudruche. Parfois, le lettreur s’amuse même à changer de couleur d’une lettre à l’autre, par exemple bleu, suivi de rouge, suivi de bleu, suivi de rouge, etc., quand Supermatou chante une berceuse. De temps à autre, un panneau porte une inscription rigolote, comme : Attention PAF fréquents. Dès la deuxième histoire, les véhicules motorisés, voitures et camions, disposent d’yeux sur le devant, puis une bouche, puis peuvent parler. Un ou deux camions se déplacent même la clope au bec, la gapette vissée sur le toit de la cabine. À partir de la cinquième histoire, les habitations, pavillons et immeubles, présentent un comportement peu commun. Ils peuvent s’écarter, se ramollir, parfois se déplacer (par exemple sous l’action d’un équivalent du joueur de flûte de Hamelin). Supermatou en soulève à plusieurs reprises, soit pour voir ce qu’il y a en dessous, soit pour les déplacer. Certains animaux parlent quand l’histoire le requiert. Le lecteur retombe en enfance dans ce monde farfelu obéissant à ses propres règles internes qui défient régulièrement les lois scientifiques et la réalité urbaine ou animalière.
Chaque histoire peut être lue indépendamment des autres, avec son ennemi à arrêter ou des choses à remettre dans l’ordre (tout relatif) normal de Raminagroville. L’auteur accommode à sa sauce quelques personnages classiques : le joueur de flûte de Hamelin, la voyante douée en hypnotisme, King Kong revu et corrigé, les voleurs de banque et de bijouterie, l’éléphant du cirque, le père Noël (qui habite au fin fond de la galaxie) et ses aides (qui voyagent en soucoupe volante avec sa sous-tasse et sa cuillère), le savant et inventeur de génie (le professeur Chanteclair, avec par exemple sa potion pour rapetisser, ou celle pour passer à travers les murs) et sa nièce Rosine Feufollet, les jeux du cirque, Stan Laurel & Oliver Hardy, une variation sur le monstre du Loch Ness, un cyclope, un amalgame très libre entre Cassius Clay (1942-2019, Muhammad Ali) et Superman. Il invente également des méchants récurrents : le terrible nourrisson Agagax que l’abus de lait transforme en génie criminel, l’ancien éboueur Radégou et sa super chouette, ainsi que Arsène Rupin gentleman cambrioleur (enfin, surtout cambrioleur et maître du déguisement et de l’évasion). Mise à part les deux premières apparitions d’Agagax, pour chacune des apparitions de ces trois ennemis récurrents, l’auteur aligne plusieurs épisodes de suites dans lesquels ils font des leurs : sept pour Radégou, sept pour Agagax, quatre pour Arsène Rupin.
Le lecteur est vite emporté par la verve de l’auteur. Les récits sont gentils dans le sens où le bon superhéros s’oppose aux méchants, mais pas neuneus. Dans la deuxième histoire, le scénariste mène concomitamment une histoire à la trame très classique de Supermatou arrêtant les membres d’un gang, puis leur chef, pendant que Robert se livre à un commentaire sur la mécanique des scénarios de western, fonctionnant toujours de la même manière, et le lecteur constate que ce commentaire s’applique tout aussi bien à l’histoire en train d’être racontée.
Même s’il n’éprouve pas de sentiment de nostalgie en retrouvant ou en découvrant ces histoires, le lecteur prend plaisir à ces aventures simples et pleines de fantaisie de superhéros. Il accepte bien volontiers d’accorder une suspension d’incrédulité pleine et entière : Modeste revêt son costume et peut voler et distribuer des coups d’une grande force (sans jamais blesser qui que ce soit bien sûr), le cocker Robert peut parler et voler, sans parler de son odorat qui lui permet de retrouver n’importe qui n’importe où. Le nourrisson Agagax dispose d’un landau volant. Arsène Rupin se déguise en tout et n’importe quoi à volonté, et s’évade de la prison du commissariat comme s’il sortait d’un jardin public : bien volontiers car c’est la logique interne de la série. Peu importe l’origine des pouvoirs de ce superhéros (elles ne sont pas racontées), peu importe leurs éventuelles variations, et même le changement de couleur intermittent de son masque qui est le plus souvent rouge, mais qui peut être bleu le temps d’un récit ou deux.
Le lecteur sourit à l’inventivité du scénariste et à sa poésie, à chaque histoire. Dans cette logique interne, le fait que le soleil éprouve de la peur à l’idée de se lever apparaît tout à fait cohérent car il craint le combat qui va se dérouler dans la journée et dont il sera le témoin. Le fait qu’une construction comme une maison puisse ramollir découle logiquement des caractéristiques même du dessin de JC Poirier. Il est tout aussi normal que Marguerite Dupré, une piquante génisse au regard profond, regagne son étable d’un pas alerte debout sur ses deux jambes arrière, revêtue d’une robe à fleur avec son petit sac à main, et qu’elle se fasse chloroformer par un vil kidnappeur. Ou même plus simplement qu’un chien porte un masque pour dissimuler son identité secrète. Tout cela participe du monde de l’enfance. Dans le même temps, le lecteur adulte garde à l’esprit cette deuxième histoire et son métacommentaire en direct, et se dit que s’il le souhaite, il peut faire passer son cerveau en mode analytique, reprendre un point de vue adulte et voir dans ces histoires le commentaire sous-jacent sur telle facette de la société de l’époque (mais c’est moins amusant comme lecture).
Il faut faire preuve d’une volonté de fer pour résister à l’envie de se jeter sur ce tome. Le plaisir de la parodie de superhéros, inventive et française, et d’autres éléments culturels. Les dessins si vivants, y compris jusque dans des objets. Les aventures rondement menées, facétieuses, avec des dialogues et des commentaires qui gagnent en richesse d’histoire en histoire. Des situations abracadabrantes et farfelues, une facétie de tous les instants, une plongée inespérée dans le monde de l’enfance, dépourvue de niaiserie ou de mièvrerie. Que du bonheur.
BO :
Merci pour cette délicieuse madeleine de Proust.
Je pensais avoir la totale, mais à je vois bien que non. Ma collection de Pif Gadget va du N°401 au N°550. Il doit donc me manquer à peu-près tout le contenu de cette première intégrale !
Étant donné la beauté des couleurs dans cette versions restaurée, je suis plus que tenté !
En revoyant cette BD que j’ai toujours adorée, à travers tes yeux, j’ai plus que jamais perçu que Poirier y effectuait un pastiche, une parodie et une caricature des comics de super-héros, tout cela à la fois, en pointant du doigt tout ce qui n’est pas réaliste et tout ce qui est incongru dans ces univers, et que tout ça n’est, avant tout, que lecture pour enfants. Et ce qui est incroyable, c’est qu’il parvient à faire ressortir tout ça sans une once de méchanceté !
Il est évident que je préfère lire ça aujourd’hui, plutôt que les comics de slips old-school, où le premier degré naïf de ces derniers est remplacé par tout cet humour et cette poésie.
Oui, je crois que je vais me laisser tenter…
J’ai également, dans la collection LES ROIS DU RIRE POCHE (même format que PIF POCHE ou PLACID & MUZO POCHE), le N°4 entièrement dédié à HORACE CHEVAL DE L’OUEST. Un petit bouquin que je chéris car je le trimballais partout quand j’étais gamin.
Je ne savais pas que Jean-Claude Poirier était mort prématurément il y a si longtemps. Je le croyais toujours en vie ! Quelle tristesse !
La BO : Mais quelle idée !!! 😀
Ah la chance. J’ai jeté tout ce qui avait trait à Pif lorsque j’étais préado. Je vois bien les éditions Poche dont tu parles, j’en avais, comme plein de Pif et leurs gadgets. Je n’ai rien gardé du tout. Autre regret : j’avais un manuel des Castors Juniors que je traînais partout aussi, il était super, et de la même façon je crois bien ne pas l’avoir gardé.
Dans le même esprit mon fils avait ce bouquin qui le suivait souvent et qu’il a beaucoup utilisé quand il était très jeune : amazon.fr/Boys-book-Conn-Hal-Iggulden/dp/2035834694
Moi aussi, j’ai eu en ma possession un manuel des Castor Junior et il m’avait forte impression.
Un pastiche, une parodie et une caricature des comics de super-héros […] sans une once de méchanceté : c’est exactement ça ! Merci pour cette formulation synthétique.
J’avais soumis un autre article de superhéros français à Bruce : Imbattable, peut-être qu’il l’exhumera un jour.
Mais oui bien sûr, le trait de Mordillo ! Merci Présence pour le rappel car avant les teasers d’il y a quelques semaines, mon cerveau avait oublié Supermatou. Mais je sais que j’en ai lus dans Pif. C’est très vague pour ce qui est du ton, des personnages etc… par contre j’ai le trait en tête clair comme de l’eau de roche. C’est donc un plaisir de le redécouvrir par ton article complet. Tu donnerais presque envie de la prendre cette bd, surtout si les couleurs sont au diapason de 2023…
En tout cas j’adore ce dessin, c’est en effet plein de poésie.
La BO : jamais entendue, je crois bien que je connais deux titres des Frères Jacques au maximum. C’est marrant, ça a vraiment une patte théâtrale, ils doivent être des héritiers des années 20.
Guillermo Mordillo (1932-2019) a laissé une forte empreinte dans mon imaginaire. Je regrette que son décès n’ait pas donné lieu à des rééditions soignées, ou même des compilations.
Aucune réédition de Mordillo ? Bon sang c’est en effet un peu honteux. Je ne sais plus dans quel magazine je voyais ses planches, pour la plupart muettes si je me souviens bien.
Les planches de Mordillo paraissaient également dans Pif Gadget,
mais aussi dans Paris Match, Marie Claire et Lui.
J’ai des tas d’albums de Mordillo chez moi. Très beaux et en parfait état. Mes enfants en sont dingues.
Ils sont très faciles à trouver sur le net.
Les Frères Jacques : je souhaitais trouver un artiste qui soit au moins aussi décalé et bien français que Supermatou.
Parmi leurs classiques :
A la saint Médard
Le complexe de la truite
En sortant de l’école
…
youtube.com/channel/UCy2Lr_zj1Z2KaSnn5mcGRXA
Doux (et lointain !) souvenir que ce Supermatou. Je n’étais pas lecteur de Pif Gadget, je me demande si la série n’a pas fait des incursions en format poche ou en recueil plus cartonné. Je me souviens surtout des histoires avec l’antagoniste bambin.
Des cases aussi peuplées doivent être un plaisir à la relecture avec un oeil adulte ! Je vais peut-être me laisser tenter, et au moins regarder si j’ai des vestiges de ces histoires !
La série a régulièrement été republiée, de manière incomplète et pas toujours soignée, en format poche.
J’avais complètement oublié ce personnage ! Pourtant, il est clair que j’en ai lu, des Supermatou, et que je les ai adorés !
Je me rappelle avoir une préférence (déjà à l’époque) pour le Modeste en costume plutôt que dans sa tenue « normale ».
Je ne me rappelle pas beaucoup des histoires, mais clairement, relire le mot « Agagax » a réveillé un souvenir : mais bien sûr, ce fameux bébé qui a bu trop de lait !
Il y avait une poésie qui se dégageait de tout ça… Quel dommage que l’auteur soit parti si jeune…
Modeste Minet ne présente pas beaucoup de personnalité, même s’il interagit avec ses parents (très peu), et avec le professeur Chanteclair et sa nièce Rosine Feufollet.
Agagax, Raminagroville, Radégou : l’auteur avait le chic pour trouver des noms mémorables par des enfants.
Bonjour Présence.
Encore un bon travail éditorial.
Je n’ai aucun souvenir d’avoir lu Supermatou dans PIF Gadget, que j’achetais bien évidemment pour ce dernier.
Intéressant l’explication sur la restauration des couleurs, c’est justement la colorisation qui m’a frappée en premier quand j’ai commencé par survolé l’article.
Je crois au contraire qu’il faut désormais une bonne dose de nostalgie pour se pencher dans une telle lecture, ou alors une volonté de fer 🙂
C’est hyper sympa de voir une review sur ce type de production sur le blog. Une vraie pluralité toujours la bienvenue, qui intéressera du monde à coup sûr.
Le gadget de Pif : toute une aventure à chaque numéro hebdomadaire !
La re-colorisation s’apparente effectivement à une restauration très respectueuse, et donne plus de vitalité à chaque planche, comparée aux précédentes rééditions fadasses et ternes.
Une bonne dose de nostalgie : au départ de ma lecture, la nostalgie prédominait, mais assez faible car je n’y suis pas très sensible. Au fur et à mesure, c’est le plaisir de lecture qui a prédominé, m’exonérant de retrouver ma volonté de fer dont je ne me rappelle pas l’endroit où je l’ai rangée. 😀
Présence : le lecteur qui chronique du Alan Moore, du Zezelj, du De Matteis et Super-Matou.
Tu es vraiment imbattable dans ton éclectisme.
La mention de « Agagax » m’a ramené un souvenir que j’avais enfoui très loin, preuve que j’ai du lire des épisodes de cette série, sans que cela ne se soit trop inscrit fortement dans mon parcours de lecteur.
Je trouve le lettrage un peu difficile à déchiffrer.
Un article qui a du chien que je commente en cette fin de journée (désolé, je n’étais pas disponible dès potron minet).
Agagax et le ait comme potion magique aux effets délétères : la mémoire de ce personnage m’est tout de suite revenue, malgré les presque cinq décennies écoulées.
Le lettrage type écriture d’écolier ne m’a pas gêné à la lecture et il correspond bien à l’esprit très respectueux et poli de Modeste Minet.
Je pourrais me laisser tenter par SuperMatou. C’est sans l’un des seuls trucs de Pif que j’ avais vraiment. J’adorais l’univers loufoque de Poirier qui avait banni toute règle droite et où chaque objet était vivant. C’était marrant.
J’ai la ferme intention de lire le tome 2, ainsi que le recueil consacré à Horace, cheval de l’ouest.
Hum…
Je vais faire mon Schthroumpf grognon mais moi il me faudrait une volonté de fer pour m’intéresser à Supermatou. Je le passais allégrément quand j’étais mouflet, seul les BD réalistes m’intéressaient déjà. Ce graphisme est trop enfantin pour moi et j’ai un vrai problème avec ça : je n’aime pas les Bd conçues pour les enfants. C’était déjà le cas il y a 40, ce le fut encore pendant la petite enfance de mes gosses où j’ai haî les Tchoupi, la famille patate et Trottro de toute mon âme.
Il s’agit une nouvelle fois de mes limites de lecteur.
Ceci dit ton article me permet de visiter cet univers en touriste : je contemple et je m’en vais. Je trouve les graphismes assez intéressants. Très francobelge mais avec ce je-ne-sais-quoi de Comics undergound.
@Bruce – Je garde un excellent souvenir des Tchoupi lus à mes enfants. Il faut croire que j’ai toujours eu en moi une part d’infantilisme.
Je ne parviens pas à imaginer les aventures de Supermatou avec une autre approche graphique, en particulier il me semble impossible de faire fonctionner les visuels d’immeubles qui marchent dans un autre registre artistique.
Hé ben ! Ça ne me rajeunit pas, Super Matou et Pif Gadget !! Mais Merci pour le bel article et la douce nostalgie.
J’avoue être complètement passé à côté, gamin : malgré toute la joliesse immédiatement perceptible de la chose, je ne parvenais pas à m’intéresser aux « aventures » des héros de cette parodie enfantine. Bon, en même temps, je n’ai lu des Pif Gadget que chez mon cousin ! Je pense que, déjà, le manque de punch du trait et le découpage un peu-beaucoup maladroit de l’action faisait du mal aux gags, ces derniers probablement trop « calibrés » jeunesse pour me parler. Quand au côté un peu satyrique du regard posé sur les adultes, je ne devais même pas le percevoir ; l’humour résultant passant directement au dessus de ma petite tête.
En redécouvrant les quelques planches postées ici, je dois dire que les trognes des personnages me font beaucoup plus d’effet aujourd’hui : les gros yeux bovins des quidams ou l’air franchement méchant d’Agagax, on a l’impression d’un potentiel en attente qui attend d’être exploité plus à fond.
C’est décidément toujours doublé de regrets, quand un artiste s’en va avant son heure.
Merci pour ce retour, Bruno.
Il est également possible de se replonger dans l’autre œuvre de Jean-Claude Poirier, dont le premier tome de l’intégrale est paru cette année.
babelio.com/livres/Poirier-Horace-cheval-de-louest-tome-1/1634734