Interview Frederic Lo
Propos recueillis par Bruce Lit
C’est un parcours étrange cette interview.
Je rencontre Frédéric Lo lors de la dédicace de Jérôme Soligny sur Paris pour son bouquin sur Bowie. Je le reconnais et viens lui roucouler mon amour pour son travail avec Daniel Darc.
Lo est d’un abord éminemment sympathique et ne prend pas pour un pigeon le drôle d’oiseau qui l’aborde vaguement excité. Au contraire, il me donne son téléphone perso et nous prenons contact pour une interview qui se déroule au mois de janvier 2022. On y parlera de Daniel Darc oui mais aussi du disque de l’année : celui alors en cours de fabrication avec Pete Doherty.
Cet article est initialement paru dans BEST 2 et reste d’actualité puisque le duo continue de donner des concerts à guichets fermés.
Il a repêché les carrières de Daniel Darc et de Pete Doherty. Focus sur les faits d’armes de Frédéric Lo, bienfaiteur de la chanson rock avant et après la sortie du miraculeux THE FANTASY LIFE OF POETRY AND CRIME. Entretiens dans un café parisien à crève-cœur ouvert.
Si je te dis que CREVE-CŒUR a bouleversé la vie de tous ceux qui l’ont écouté ?
Je disais souvent en plaisantant à Daniel que ça avait changé la fin de sa vie et moi le milieu de la mienne (rires). C’est une boutade, il parlait tout le temps de sa mort, je le vannais là-dessus.
Comment vous-êtes-vous rencontrés ?
La première fois que j’ai rencontré Daniel, il jouait dans Taxi-Girl. Ensuite, dans les années 90, je faisais partie d’un groupe qui s’appelait ELEONORA et on avait fait sa première partie au New-Morning. Après, je le croisais tout le temps, on était voisins. Je le voyais errer, il ne se rappelait pas de moi, je me demandais pourquoi il ne faisait rien. Et puis un jour, après que Dani ait fait son duo avec Daho, je me suis dit que ce serait une bonne idée de lui demander un texte pour elle et je l’ai approché. La chanson s’appelait ROUGE ROSE et elle a fini sur CREVE CŒUR.
Peux-tu nous donner des anecdotes sur LA PLUIE QUI TOMBE ?
C’est difficile de juger son propre travail. Comme Truffaut le disait, tu mets autant d’énergie à faire un bon qu’un mauvais film. C’est pareil avec un disque. Quand on s’est rencontrés avec Daniel, on s’est tout de suite rendu compte que ça fonctionnait bien entre nous. LA PLUIE QUI TOMBE, on savait que ça nous plaisait…
Que reste-t-il de Daniel Darc selon toi presque 10 ans après sa mort ?
Pour les gens, je ne sais pas. Pour moi, j’y pense tous les jours. C’est par effet ricochet que j’ai fait mon album avec Pete Doherty. Là je prépare un album hommage, il y aura du beau monde dessus (sourire).
LA MAIN AU CŒUR est une orfèvre. Symboliquement vous réunissez enfin le Gainsbourg de MANON et John Barry.
Merci ! On a toujours aimé ces musiques. Ça fait 20 ans que j’ai fait CREVE-CŒUR, je me rends compte que l’on puise dans la pop musique ce qui nous a fabriqué. J’adorais le générique d’AMICALEMENT VOTRE et JAMES BOND.
La montée chromatique, elle a été surexploitée par Gainsbourg. Et l’album qu’a repris Alex Beaupain (LOVE ON THE BEAT), il y a au moins 3-4 chansons conçues sur cette montée et cette descente.
Justement, que penses-tu de sa reprise de LOVE ON THE BEAT ?
Alex était fan de CREVE-CŒUR, on a beaucoup travaillé ensemble, on est resté amis. Au début, j’avais un peu peur. Maintenant je trouve ça très bien fait, si tu ne fais pas des piqures de rappel, les gens oublient. C’est bien pour Alex de revenir sur cette œuvre. Il attaque par une face un peu nord, c’est symbolique pour lui et honnête. On a tous aimés un album qu’on trouve ringard par la suite. Ce Gainsbourg je l’aime bien ceci dit, notamment pour ses références à Bacon.
Daniel était un fin lettré. JE ME SOUVIENS, JE ME RAPPELLE c’était votre hommage à Georges Perec ?
En fait, non ! (rires). Pardon de tirer la couverture à moi, mais ce n’est pas parce que tu es musicien que tu n’es pas lettré non plus. Sur CREVE-CŒUR, je trouvais que Daniel pouvait être aussi doué que feignant. Je l’ai vraiment poussé à sortir de sa zone de sécurité. Il rigolait, il était un peu fanfaron. Je lui disais : Mais ça tu l’as déjà écrit 100 fois ! La formule « Il est dangereux de se pencher au-dedans », c’est de moi, j’ai eu l’idée dans le métro.
Après on s’apportait mutuellement, c’est le jeu. Là on me dit, tu fais la même chose avec Doherty. Ce n’est pas du tout pareil. Doherty, c’était déjà une star. Daniel au moment de CREVE-CŒUR c’était un chanteur underground qui avait marqué les esprits éclairés. Rien n’était simple avec lui, il était destructeur, suicidaire. Moi j’aime aller vers la lumière.
CREVE-CŒUR est un album fait maison. Pourtant il a fallu un an et demi pour l’enregistrer…
C’est vrai. On faisait à notre rythme. On n’a jamais fait de démos, les morceaux étaient très vite produits. On a composé beaucoup plus que la track list de l’album. C’est tous les inédits que tu trouves sur la version Super Deluxe. Je me suis rendu compte que notre troisième album était là, on s’en est pas rendu compte tout de suite. C’est dommage. A l’époque Daniel n’arrivait plus à écrire, ça a un peu pourri notre relation. Ce disque va ressortir en vinyle.
Le disque est un triomphe qui ressuscite la carrière de Daniel et te propulse au premier plan. Ton carnet de commandes a explosé à ce moment-là ?
Oui. On écrit pour Marc Lavoine, Florent Pagny. En fait on tire à vue.
Quand je termine CREVE CŒUR, Daniel vit sur une pension misérable, moi je n’ai plus d’argent pour payer mon loyer, j’emprunte 15 000 € à ma sœur et à ma mère. On aurait pu y perdre notre âme mais ce n’a pas été le cas. On faisait de bonnes chansons. Ça nous plaisait d’écrire pour les autres.
Oui j’ai fait Pagny mais aussi Pony Run Run, Beaupain, Eicher. C’est comme être directeur de création dans une boite de mode, tu donnes ton point de vue, j’ai beaucoup appris de cette façon de faire anglo-saxonne. C’est très français ce culte de l’intégrité. Heureusement ça a disparu.
AMOURS SUPREMES est dans la droite lignée de CREVE CŒUR. La première chanson parle à nouveau de REMORDS. N’avais-tu pas peur que Daniel radote ?
C’est justement pour cela qu’on l’on a arrêté de travailler ensemble. Il avait du mal, je pense qu’il a fait une vraie dépression. J’adore cet album, mais on sent qu’il est plus sombre. Je l’ai réécouté récemment. CA NE SERT A RIEN, c’est un texte magnifique. On a eu plus de moyens, on avait le batteur de Costello, on avait Robert Wyatt qui aurait pu être mixé un peu plus en avant. C’est Daniel, là qui faisait un peu son capricieux (rires).
L.U.V marque la rencontre avec un monstre sacré : Alain Bashung. C’est un titre qui refuse la facilité.
J’adore ce morceau. Bashung était un vrai pro, Daniel était hyper content mais il devait flipper, il ne se sentait pas à la hauteur. On a bossé un peu avec Alain à la fin de sa vie sur IMMORTELS en préprod trouvable sur la version Deluxe. Il était très énigmatique, il ne buvait plus, il ne parlait pas.
Tu disparais du casting pour LA TAILLE DE MON AME qui aurait pu constituer une trilogie idéale. Que s’est-il passé ?
Le succès a eu des effets néfastes sur Daniel. Chamfort me disait à quel point le succès avait déformé Gainsbourg qui était si intelligent et cultivé. C’est devenu difficile avec Daniel. Peu avant sa mort, il est venu me voir, il voulait que l’on retravaille ensemble.
Lorsqu’il est mort, j’étais en studio. Mon téléphone ne captait pas. Quand je suis sorti, j’avais des centaines de messages. J’étais sous le choc.
Tu collabores alors avec Bill Pritchard avec qui Daniel avait enregistré PARCE QUE.
J’ai découvert Bill avant PARCE QUE. J’aimais beaucoup son HALF A MILLION. Après CREVE-CŒUR, Bill sortait un album chez Universal et j’ai eu l’idée de lui proposer de faire la première partie de Daniel. Il adorait CREVE CŒUR.
On avait essayé de faire une chanson et je ne sais pas pourquoi, ça ne s’est pas fait. Il m’a recontacté après quelques années. La veille, je réunis mes idées, en tirant les fils de mon ordi je réalise que j’ai une dizaine de morceaux qui se baladent. Il écoute et me propose de faire un album Bill Pritchard et Frédéric Lo. A l’époque Daniel avait proposé que CREVE-CŒUR soit un album de Daniel Darc et Frédéric Lo et c’est moi qui ai refusé. Je voulais vraiment le mettre en avant.
Pour moi il n’y a pas de scission entre ma carrière et mes collaborations. C’est exactement le même esprit avec Pete Doherty actuellement.
Justement ! Après Daniel Darc, tu t’acoquines avec Pete Doherty. Pourquoi cherches-tu la compagnie des mauvais garçons ?
(Rires) Je ne sais pas. Ça c’est fait comme avec Daniel, très naturellement. Je lui ai proposé de reprendre INUTILE ET HORS D’USAGE pour l’hommage à Darc. Je lui joue la chanson traduite par Bill Pritchard et il pleure : C’est dingue, c’est l’histoire de ma vie, c’est magnifique. Après l’enregistrement pour Daniel, il m’a proposé d’écrire un album. Je ne choisis pas mes partenaires pour leurs excès.
Sur THE FANTASY LIFE OF POETRY & CRIME, le 1er single, la basse sonne très Stranglers époque FELINE.
J’adore FELINE, j’adore cet album, merci du compliment ! MIDNIGHT SUMMER DREAM, c’est entre la musique classique et l’Europe de l’est. C’est une manière de jouer mi-Clash mi-Stranglers avec une mélodie à la Nino Rota un peu Yiddish.. C’est aussi un peu la mélodie de JE ME SOUVIENS, JE ME RAPPELLE.
J’ai rencontré Jean-Jacques Burnel et je trainais un peu avec Laurent Sinclair à l’époque de son album solo UN JOUR PARFAIT. Tout est lié tu vois ?
L’album est un triomphe critique. T’attendais-tu à cet accueil ?
Quand je crée, je ne pense absolument pas à la suite, ni à la réception du disque. Je suis concentré, je ne fais que suivre mon instinct, ma boussole interne.
Si nous travaillons à deux, comme là, avec Peter, notre avis est l’unique chose qui m’importe. J’ai besoin d’avoir cette sensation que nous tenons quelque chose, mais comment décrire ce quelque chose ? Mystère…
Mais oui, bien sûr, quand je me pose deux minutes, je suis infiniment heureux de cet accueil. J’ai beaucoup de gratitude envers les gens qui aiment ce disque.
Que ressens-tu en montant sur les planches du Cavern Club, la salle mythique des Beatles ?
Tu penses aussi bien sûr à tous tes héros, ceux qui ont foulé ces scènes avant toi. Tu flippes deux secondes, puis tu te concentres sur ce que tu dois jouer.
Nous avons d’abord joué au 100 Club à Londres, au Cavern Club à Liverpool, Porthmouth, Southampton. C’était Sold Out. Deux heures de dédicaces après chaque concert. Le public connaissait les paroles par cœur. C’était dingue: j’avais l’impression d’être E.T. et d’avoir trouvé (enfin) le moyen de rentrer à la maison.
C’était aussi beau de voir l’amour du public de Peter, de me sentir immédiatement adopté. Ils ont senti qu’on ne trichait pas.
Vous avez enregistré votre disque dans une maison en Normandie. Vos fantômes respectifs, ceux de Daniel Darc et Amy Winehouse s’y sont invités ?
Une maison qu’un ami bienfaiteur Antoine me prêtait pour travailler dans des conditions merveilleuses. Je pensais aux Stones d’EXILE ON MAIN STREET.
Oui, nous avons évoqué souvent Daniel, Amy. Mais aussi nos écrivains préférés, nos racines. Cette collaboration s’est construite sur une amitié immédiate, nous nous sommes reconnus. Le disque paresse calme, mais la violence est là, cachée, dans l’ombre. Une chanson semble mélancolique, mais elle aussi lumineuse. Ou l’inverse.
Rien ne doit être prévisible. Une belle photo en noir et blanc, tout est dans le jeu entre la lumière et l’obscurité, non ?
Doherty n’a jamais si bien chanté. Comment l’as-tu dirigé ?
J’adore la voix de Peter. C’est un interprète exceptionnel, et ses textes sont magnifiques.
Comme producteur, j’ai refait chanté Peter jusqu’à ce que j’obtienne ce qu’il me semblait la prise la meilleure. Cette meilleure prise pouvait être la voix de notre première demo, mais aussi celle enregistrée plusieurs mois plus tard.
Jouer avec Peter nos chansons est un vrai bonheur. Le Trianon de Paris est déjà complet, il y aura une autre salle programmée plus tard. Une tournée en Europe du Nord en mai.
Un dernier mot pour la route ?
J’encourage les gens à acheter des disques physiques en vinyle, en cd ou en K7. D’acheter la presse papier. D’aller voir des groupes en club ! Comme le chante Cohen, We are ugly, but we have the music.
Bon honnêtement, je n’ai jamais écouté aucune chanson citée, et les artistes correspondants ne m’attirent en rien. Mais le plaisir de lire une interview mitonnée par Bruce : impossible d’y résister.
C’est très français ce culte de l’intégrité. Heureusement ça a disparu. – Je ne me serais jamais attendu à lire un tel jugement dans un entretien avec un auteur, un créateur. Voilà qui va effectivement à l’encontre du credo de bien des créateurs qui généralement souhaitent pouvoir s’exprimer sans aucun compromis. Dans le même temps, je peux aussi le prendre comme une grande honnêteté intellectuelle qui est d’avoir conscience que personne ne peut se targuer de créer ex nihilo, sans avoir été façonné par l’influence de qui que ce soit.
Tout est lié tu vois ? – Mince, je croirais être en train de lire Frank Zappa expliquant une facette de son concept de Continuité Conceptuelle.
Ils ont senti qu’on ne trichait pas. – Finalement reconnaître que l’intégrité est une vue de l’esprit, une impossibilité, c’est ne pas tricher.
Une interview que j’ai lue d’une traite, honoré de pouvoir écouter de cette discussion entre amis avec de fortes affinités électives.
Merci de sortir de ta zone de confort Présence.
Comme Présence, je ne suis toujours pas entré dans cet univers. Et pourtant je suis fan de Daho et Bashung. Je le rejoins sur la remarque sur l’intégrité. Et oui, les français sont connus pour être snobs, c’est bien que cela change, car il y a à faire partout, et le mainstream peut donner de belles choses (vous connaissez mon amour pour Kylie Minogue, mais je pense à Britney aussi…).
Très belle conclusion de Lo qui cite Cohen et encore une fois une interview très bien menée. Un grand respect pour ça, chef.
J’ai écouté tous les titres. « La pluie qui tombe » j’aime bien, à creuser. « Je me souviens je me rappelle » je n’aime pas du tout, ça me rappelle trop Mickey 3D ou le Dionysos que je n’aime pas. Ce n’est pas mauvais, c’est juste le genre qui m’horripile. « Ca ne sert à rien » c’est beaucoup plus ma came. « L.U.V. » c’est sympa, bon morceau d’ambiance. « The Fantasy Life of Poetry and Crime » c’est classe, on dirait du Last Shadow Puppets, de la pop un peu baroque avec des cuivres. Plus que du Divine Comedy en tout cas. « The Balld of » c’est bien cool aussi, très Leonard Cohen je trouve.
Je me rends compte à quel point j’ai sous-estimé l’influence de Cohen sur la musique contemporaine. Je déteste le son de ses disques à partir des années 80.
Si effectivement les chansons de Drac évoquent Mickey 3 D et Dionysos chez toi je peux comprendre ta réaction : c’est affreux.
Je n’ai pas accroché avec Last Shadow Machin mais il est très probable que Frédéric y ait jeté une oreille. Divine Comedy aussi.
C’est là que je mesure la galaxie qui peu nous séparer…
Dionysos, les gars sont quasiment tous multi-instrumentistes et il y a plus d’arrangements dans un seul titre que dans pas mal d’albums, ce qui pour moi fait clairement la différence avec de la musique de feignasse…
Après ce qui nous galvanise, nous est propre et ça ne se mesure pas.
Bonsoir Bruce,
chouette interview. J’avoue avoir été parfois un peu perdu, n’ayant pas tous les codes (pas compris immédiatement qui était et le rôle de Frederic Lo…). Mais découvrir, sortir de sa zone de confort m’est très agréable.
Pourtant cela commençait bien, ayant Crève-coeur, quelque part sur mon ordinateur. Je me souviens très bien l’avoir écouté de très nombreuses fois. Puis viens un peu la honte, j’étais persuadé que Daniel Darc était toujours vivant.
Sur Pete Doherty, cela me plait mais je crois qu’il faut que j’y revienne (il est devenu quand même bouffi depuis la dernière fois que je l’ai vu … c’est à dire une paye).
Un bon moment de lecture et d’écoute.
Hello Fletch’
Le tribute Daniel Darc sort bientôt. Une occasion comme une autre de plonger dans l’univers de ce poète urbain.
Crève Cœur est un album que j’ai en version dématérialisée.😉
C’était l’époque où je téléchargeais tout et n’importe quoi.
De cette période il me reste un disque dur de 1,5 To de fichiers Mp3 et Mp4.
Des fichiers que je ne lis plus car la mauvaise qualité (dû à la perte d’information lors du compressage) ne fait pas honneur aux artistes.
C’est l’une des raisons pour laquelle je suis les recommandations de Frédéric Lo depuis déjà quelques années. J’écoute ma musique en priorité sur des supports physiques. Ou à de rares occasions des fichiers FLAC (sans perte).
L’abonnement à des plateformes de streaming haute qualité étant encore un peu cher.
Une autre raison pour laquelle je privilégie les supports physiques c’est pour les informations que l’on y trouve. Par exemple, j’ignorais l’implication de Frédéric Lo dans Crève Coeur😦. Les crédits ne sont pas mentionnés dans les fichiers Mp3.🙁
Pour en revenir à l’album, je l’ai quand même un peu écouté à l’époque. Malheureusement son ambiance sombre à la limite du suicidaire fait que je n’y suis jamais revenu.
Je viens de réécouter les quelques morceaux que tu proposes. Rien à dire, c’est un beau disque mais ce n’est pas pour moi.
J’ai cru comprendre qu’il allait sortir en Vinyle, je ne dirais qu’un seul mot aux fans : Foncez 👍
Comme toi Surfer, j’ai eu une période de téléchargement frénétique. Ou de copies de CD empruntés en médiathèque.
Je ne le fais plus désormais.
J’ai effectivement besoin des crédits, j’adore ça, des livrets, des dates, des collaborateurs. Ce genre d’informations qui me permet d’apprendre que JJ Goldman, Marc Lavoine et Tony Visconti ont travaillé ensemble sur un disque de Lavoine !
Pareil j’ai besoin de l’oeuvre physique, les crédits, les musiciens, les droits d’auteurs et même l’ordre des morceaux ont leur importance…
J’ai lu l’ITW, très bonne; très chaleureuse comme d’habitude, mais je n’ai pour l’instant écouté que les deux titres de Doherty.
Sur la discussion, il y a des choses que j’ai bien aimées, mais aussi des choses qui m’ont exaspérées, comme souvent dès que je repère les habituelles litanies de l’ologarchie rock.
Toute la discussion sur l’intégrité montre bien qu’il y a un soucis avec ça et que cette notion est une belle connerie périmée.
Mais c’est le cas Doherty surtout qui m’interpelle : J’ai écouté les deux titres. C’est très bien. J’aime beaucoup. Sauf qu’entendre que c’est l’album de l’année alors que ça sonne comme 10 000 trucs que j’écoute déjà depuis des années et qui sont snobés habituellement par l’élite, ça me fait un peu rigoler quand même. Ces deux chansons sonnent à mes oreilles comme quelque chose de l’ordre d’un mélange entre Miles Kane, Richard Hawley et Richard Ashcroft. Bref, de la très bonne brit-pop, mais certainement pas ce que les puristes aiment citer habituellement… La preuve que cet artiste est d’emblée le chouchou des puristes, et peu importe ce qu’il sort…
Quant à son image, il surjoue également son Marlon Brando de manière assez caricaturale.
Mais c’est pas grave, l’essentiel est qu’effectivement cet album ait l’air d’être très réussi, et que cet article m’ait donné très envie de l’écouter en entier (voire peut-être de l’offrir, qui sait).
Je reviendrai quand j’aurais écouté les autres chansons. 🙂
« Mais c’est le cas Doherty surtout qui m’interpelle : J’ai écouté les deux titres. C’est très bien. J’aime beaucoup. Sauf qu’entendre que c’est l’album de l’année alors que ça sonne comme 10 000 trucs que j’écoute déjà depuis des années et qui sont snobés habituellement par l’élite, ça me fait un peu rigoler quand même. Ces deux chansons sonnent à mes oreilles comme quelque chose de l’ordre d’un mélange entre Miles Kane, Richard Hawley et Richard Ashcroft. »
J’ai eu le même sentiment en écoutant ces 2 titres. Mais je n’osais pas le dire.
C’est peut être à cause du coté « Mauvais garçon » de Doherty. 😀😀😀
Encore une fois dans ce blog on confond qualité musicale et comportement Rock n’Roll des artistes.
Me concernant je passe la musique devant tout le reste😉
Frédéric est assez critique sur cette notion d’oligarchie. Je fait quelques coupes où il en parle encore.
En fait avec le temps je distingue deux courants dans la chanson française : celle ouverte par Balavoine, Berger et Goldman : rock mais populaire et commerciale. L’autre par Daho, une approche un peu dandy qui semble n’être la seule à avoir le droit de cité, la seule légitime par des gens que j’aime bien comme Biolay.
Sauf que Daho je trouve ça sympa sans être mortellement passionnant.
Pour te contredire : Doherty a été la mascotte des médias avant d’être descendu sans pitié. Il est quand même plus sain d’esprit que Marlon même si je comprends la comparaison.
– LA PLUIE QUI TOMBE : Belle chanson murmurée. Les arrangements tirent l’ensemble par le haut. Plus épuré ça n’aurait pas marché sur moi (si tout avait été comme le couplet).
– JE ME SOUVIENS JE ME RAPELLE : Au départ je n’accroche pas. C’est typique le genre de chanson française contemporaine qui ne me parle pas du tout. Mais encore une fois les arrangements sont top et le final réhausse le tout. Du coup il se passe quelque chose : Je réécoute le morceau et, en m’attardant sur les arrangements, j’accroche déjà beaucoup plus.
– ÇA NE SERT À RIEN : Très bien. J’aime beaucoup. Il faut que je me mette vraiment à écouter ces albums. Je suis fan des arrangements. Vraiment. Je suis tellement sensible à ça.
– L.U.V : Dropping. C’est pas mal. Très french-touch, on dirait du Air ! La participation de Bashung est d’une impressionnante autorité !
J’ai écouté l’album « The fantasy life of poetry and crime » en entier. Dès la 1ère écoute, ça accroche direct. Bravo. Belle réussite. Je vais le réécouter souvent je pense.
Je suis tout à fait d’accord avec toi : les arrangements de Frédéric Lo font toute la différence.
Si tu offres l’album, alors cet article a rempli son office. Cool.
Sorry je suis passé, mais Daniel Darc et Pete Doherty… pour moi c’est sans appel!
Wow. Merci Bruce pour ce bel entretien, qui va définitivement me décider à acheter ce vinyle autour duquel j’ai tourné depuis l’annonce de sa parution. J’ai eu la chance de voir Peter Doherty en live à Clermont Ferrand il y a quelques années et c’était magique. Son « précédent » vrai album solo (le premier) est un MUST absolu, et nul doute que celui-ci me plaira. Ton article va être un déclencheur, obligé.
Il y a douze ans :
http://action-time.blogspot.com/2010/05/europa-vox-festival-clermont-ferrand-23.html
Et au fait, « Crève Coeur « est un album génial que j’adore. Une des perles de ma discothèque que j’apprécie à chaque fois d’écouter. C’est pour moi un peu le petit frère du vinyle de Daniel et Bill Pritchard « Parce que » (1988), que mon frère avait acheté à l’époque, lorsque l’on écoutait d’ailleurs religieusement Bernard Lenoir le soir 😉 Souvenirs.. et filiations.
Superbe album que Parce Que.
Encore un lecteur convaincu. Joie.