ET SI STAN LEE CREAIT L’UNIVERS DC ?! (JUST IMAGINE STAN LEE CREATING THE DC UNIVERSE)

Encyclopegeek : Stan Lee chez DC

Et si Eddy Vanleffe avait rédigé cet article pour LE MONDE LITTERAIRE?

1ère publication le 24/05/22- MAJ le 05/09/23

VO : 2001-2002 DC COMICS

VF : 2002 SEMIC (partiellement)

La saga en entier
©2001-2002-DC-Comics

«Plus ça change, plus c’est pareil!»
«Rien ne se perd, rien ne se crée. Tout se transforme!»
«Rien de nouveau sous le soleil!»

Le petit monde éditorial du comics croit se renouveler en profondeur régulièrement, mais il n’en est rien. Les auteurs à la recherche du Graal incarné par le fameux nouveau lecteur fantôme, pensent fermement faire, mieux à tout point de vue et pourtant… Se pourrait-il que celui qui moucherait tous ces ingénus pétris d’arrogance, ce petit vieux que tout le monde a pris l’habitude de considérer comme un imposteur: Stan Lee?

En 2001, Celui qui a co-crée l’univers Marvel, et qui se considérait comme l’Homère du 20ème siècle, se vit proposer un projet aussi étrange que totalement gratuit: faire semblant de recréer l’univers DC comme il en avait envie, à sa manière.

Michael Uslan supervisa ce projet d’envergure. L’homme est habituellement le producteur délégué «des adaptations cinématographiques de Batman, mais il a d’autres cordes à son arc, notamment l’envie de jouer avec le nom de Stan Lee comme avec une marque. Le producteur va donc mettre les petits plats dans les grands et offrir à Stan the man, un formidable cadeau de retraite.

Douze «prestige formats» (cinquante pages format comics mais avec un meilleur papier et une couverture plus rigide, à cheval entre les comics et le franco-belge) avec le gratin des artistes de l’époque. Joe Kubert, Jim Lee, John Buscema, Dave Gibbons, John Byrne , Gary Franck, Chris Bachalo, Walt Simonson, John Cassaday et d’autres qui viendront assurer la partie graphique.

Chaque numéro aura droit à une couverture illustré par l’artiste du volume, tandis qu’Adam Hughes se chargera d’une «alternate cover» au verso. Je trouve d’ailleurs ce procédé, évitant la «variant» le bienvenu. On ne peut pas dire que l’éditeur ait bâclé l’affaire en faisant des effets de manches, promettant une chose dont on aurait finalement que la moitié de vraie.

Stan Lee a pris son temps pour sans doute le dernier travail d’envergure qu’il ait pu écrire, ou en tout cas être crédité pour l’entièreté de la rédaction. Depuis, il a surtout produit des synopsis ou des pitchs complétés par d’autres à sa place comme par exemple la mini collection lancée chez BOOM STUDIOS comprenant le pas mauvais du tout STARBORN qui bénéficiait de l’aide de Chris Roberson avec des dessins de Khary Randolf.

Stan The man va donc pouvoir «taper le bœuf» comme on dit en musique avec tout un tas d’artistes plus ou moins impliqués, mais tout de même amusés. Pour mieux parler du sujet, nous allons faire un petit tour de chaque fascicule afin de mieux cerner ce drôle de petit délire.

Toi là, tu te fous de ma gueule?
©2001-DC Comics-Joe Kubert
BATMAN par Stan Lee et Joe Kubert

Wayne Williams, jeune afro-américain pleure son père, policier décédé lors d’une intervention contre the HANDZ, parrain mafieux aussi intouchable que brutal. Voulant éviter un témoignage gênant, le criminel piège Williams et le fait incarcérer. Purgeant sa peine, le jeune homme apprend la mort de sa mère et décide de se venger. Ayant sympathisé avec un «concepteur-designer» lors des séances en ateliers, il le recontacte à sa sortie de prison afin de lui concevoir un costume de catcheur. Devenant extrêmement populaire et riche de manière totalement anonyme, il met en place calmement les éléments qui vont pouvoir lui permettre de confondre «Handz».

Lee et Kubert ont voulu rendre hommage au premier costume crée par Bob Kane et changent de manière surprenante les origines de l’original, initiant de manière forte une diversité surprenante, mais bienvenue avec quasi 20 ans d’avance (avant le Nighthawk de SUPREME SQUADRON et le Batman du futur de John Ridley). Pour son script Stan the Man s’inspire clairement du cinéma avec une structure de polar/aventure de série B que Joe Kubert rend poisseux. Pour autant, Lee reste fidèle à l’absurdité des super héros avec un costume aux gadgets improbables, une amitié avec les chauves-souris incongrue et l’apparition d’un Concepteur de costume bien à propos dans une prison où il n’a objectivement pas grand-chose à faire. La narration est datée et régulièrement interrompue par des apostrophes au lecteur que le scénariste aime voir comme un complice. Ceux qui trouveraient cette histoire stupide et idiote, je les invite formellement à regarder RED NOTICE, dernier né des productions Netflix qui ajoute une majuscule au mot.

Un graphisme “Image-boys” pour une histoire “silver age”
©2001-DC Comics-Jim Lee

WONDER WOMAN par Stan Lee et Jim Lee

Maria Mendoza, jeune activiste péruvienne veut préserver les trésors archéologiques de son pays et doit se dresser contre Guitez, un promoteur puissant et véreux qui soudoie l’armée afin de démolir le terrain. Le père de Maria tente de s’interposer mais meurt sous les yeux de la jeune femme. Celle-ci s’enfuit et tombe sur les ruines d’une ancienne cité inca. Là, Guitez s’empare d‘un artefact qui lui donne des pouvoirs démoniaques. Inconsciente, Maria est contactée par la divinité MANCO CAPAC qui lui parle du danger qui vient de naître avec cette créature. Pour la combattre, le dieu lui confie le sceptre du Dieu-soleil afin de faire d’elle une Wonder Woman chargée de protéger e monde des démons que Guitez a délivré . Elle aura l’aide de d’un Steve Trevor afro-américain devançant là encore celui de Grant Morrisson d’un bon 15 ans.

Grâce au graphisme pimpant de Jim Lee et à une mythologie tout à fait crédible, Stan signe ici quasiment le meilleur numéro de la saga. Rythmé, exotique, inventif et élégant. Ça se lit tout seul malgré les raccourcis inhérents au format. Il est aussi amusant de remarquer que Stan Lee invente une Wonder Woman sud-américaine là encore avec 20 ans d’avance bien avant Yara Flor. Stan Lee, scénariste fumiste, peut-être mais devin divin, admettons-le!

Une des dernières planches de Big John, admirons encore les femmes qu’il pouvait croquer…
©2001-DC Comics-John Buscema

SUPERMAN par Stan Lee et John Buscema

Suite à un accident génétique, Salden des forces de police kryptoniennes est l’un des seuls de sa planète à être dépourvu de super force. Complexé, il doit faire preuve de deux fois plus de bravoure que ses camarades ce qui l’amène à prendre des risques inconsidérés lors de ses missions. Attirant l’animosité d’un criminel qui va en représailles tuer son épouse, Salden va jurer de se venger. Il poursuit son ennemi à travers un téléporteur, qui l’amènera sur la planète bleue où il va passablement s’égarer. Sur Terre, il va découvrir qu’il possède à présent les capacités normales habituelles de son peuple. Il va attirer l’attention de Lois Lane attachée de presse des plus agressives. C’est elle qui va lui trouver le sobriquet de SUPERMAN et l’inciter à faire des apparitions remarquées. Il retrouvera la trace de l’assassin de sa femme et le neutralisera. Après quoi il décide de protéger l’humanité en attendant qu’elle puisse concevoir un téléporteur qui lui permettrait de rentrer sur Krypton.

C’est un numéro assez émouvant en soi puisqu’il est le dernier récit réunissant à la fois Stan Lee et John Buscema et surtout le dernier travail de Buscema qu’on devine assez affaibli. On est ici dans des crayonnés améliorés qui gardent la patate grâce au talent pur et débarrassé de toute fioriture du «Big John». A part ça, Monsieur Lee se fait un malin plaisir de faire de SUPERMAN un tout autre personnage bien moins lisse que son modèle. Pour le scénariste, on est un héros par la capacité de se transcender et de combattre ses propres défauts. Il ose aussi écorner Lois Lane, véritable requin vénal, protégeant sa poule aux œufs d’or. Le résultat ne vole pas haut mais reste assez amusant.

Avec l’encrage de Dick Giordano, le dessin de Gibbons acquiert un lissé totalement classique.
©2002-DC Comics-Dave Gibbons.

GREEN LANTERN par Stan Lee et Dave Gibbons

Len Lewis est un prof de fac et archéologue à la recherche d’une chimère: Yggdrasil l’arbre de la connaissance. A son insu une autre personne, le révérend Darrk convoite également cet arbre supposément source de puissance. C’est tout naturellement que cet arbre plante profondément ses racines aux sources de l’humanité, c’est-à-dire l’Afrique. Len Lewis part donc en expédition, mais se fait intercepter par des mercenaire à la solde du révérend Darrk (le dédoublement d’un lettre permet de renforcer l’aura maléfique dans les comics, c’est bien connu). Laissé pour mort alors qu’il allait trouver Yggdrasil, l’arbre fusionne avec cet humain au cœur pur et le soigne. Il a désormais la mission d’éclairer l’humanité face aux ténèbres qui la menace. Mais, bon! Commencer par un petit robot téléguidé pour se faire la main, c’est pas si mal.

Le père Stan n’a pas une inspiration égale dans chaque numéro. Ici c’est service minimum à tous les étages. Il renoue timidement avec les grandes figures détournées de la mythologie traditionnelle, mais il prouve en cela que c’était bien le dada de son meilleur ennemi Jack Kirby, tant ici c’est plan plan. Dave Gibbons encore secondé par le vétéran Dick Giordano livre ici un boulot totalement aux antipodes de WATCHMEN, tant c’est lisse, élégant et délicieusement rétro. C’est pourtant ici que la première fois que le révérend Darrk qui se contentait de caméos dans les numéros précédents, commence à jouer un rôle actif. C’est également ici qu’on peut voir que deux énergies se disputer l’univers: une verte dévolue aux forces positives et une violette maléfique monopolisé par le mal.

FLASH par Stan Lee et Kevin Maguire
L’origine d’un accident très accidentel et fortuit dû à un impondérable des plus hasardeux.
©2002-DC Comics-Kevin Maguire

Mary Maxwell est une étudiante américaine typique et insouciante, mais son père est une sorte de savant fou qui fait des formules/cocktails dans son garage depuis qu’il s’est fait virer du STEALTH. Cette organisation cherche d’ailleurs à remettre la main sur ses recherches et envoie de sbires à ses trousses. Lors de leur fuite Mary tombe malade suite à un empoisonnement. En désespoir de cause, le père cherche un antidote et lui injecte accidentellement au moment de mourir, de l’ADN modifié de…de …de??? De colibri! (si, si!) ce qui va lui donner une vitesse surhumaine (Sans blague!). Elle va donc pouvoir enterrer son paternel à toute vitesse et déjouer les plans du STEALTH en 5 secs…

Grâce à la science que possède Kevin Maguire pour affubler ses personnages de mimiques impayables, THE FLASH est clairement une comédie loufoque avec tout un tas de situations absurdes. Le père Lee ne se foule pas, mais emballe-le tout en se reposant sur son artiste. Résultat? Un numéro très agréable à la lecture qui rappelle par moment le film HUDSON HAWK et son humour cartoon décomplexé. De son côté, le scénariste est devenu assez conscient déjà à l’époque que le genre super héroïque fouettait quand même sérieusement le sac de burnes et opta pour un avatar de Flash féminin.

JLA par Stan Lee et Jerry Ordway

Trois condamnés à mort vont au moment de leur exécution, se métamorphoser grâce à une énergie violette, en trois monstres répondant aux noms de Parasite, Deathstroke et Blockbuster. Ensemble, cette «Doom Patrol» cherche un artefact qui permettra au révérend Darrk d’invoquer une entité du nom de Crisis. L’objet en question se trouve en la possession d’Adam Strange, le propre fils de Darrk. Sentant le danger, il décide d’appeler pour le défendre tous les super-héros apparus dernièrement. Ils sont d’après lui destinés à affronter le révérend. Durant la bataille, le fils ne semble pas si bienveillant que ça et une lutte pour le pouvoir s’engage entre eux. Strange sera battu et Darrk pourra s’enfuir, néanmoins les cinq héros réussiront à empêcher la venue de Crisis, ensemble, ils décident de contrecarrer les plans du révérend fou.

Jerry Ordway est un choix logique pour un tel récit, son style générique très ancré dans l’esthétique DC convient bien à un récit d’équipe. L’intrigue globale se dessine, mais s’avère assez décevante en dehors de son utilité factuelle qui est d’unir les personnages contre un vilain commun qu’on devinait depuis le début. La Doom Patrol n’a aucun charisme et l’artiste ne fait même pas l’effort de leur donner des costumes. Ça va d’un point A à un point B et puis c’est tout. On s’ennuie et c’est dommage pour un numéro qui aurait dû être le point d’orgue.

DC avait prévu en cas de mévente une porte de sortie à la fin de ces six volumes, mais il s’est avéré que la curiosité avait piqué suffisamment de monde pour pouvoir lancer une sorte de saison finale. Après avoir laissé le temps à papy Stan de se reposer quelques mois, la suite débarqua sans crier gare.

Une relation père/fils réécrite par Stan Lee qui adopte la règle qu’il a popularisée à Marvel: D’abord on se fighte!
©2002-DC Comics-John Byrne
ROBIN par Stan Lee et John Byrne

Le révérend Darrk est toujours aussi malveillant. Œuvrant à l’essor de son église, il embrigade de jeunes orphelins faciles à manipuler pour son service personnel. Espionnage ou simples larcins, ces émissaires sont discrets et obéissants. Parmi eux Robin, nommé ainsi parce qu’un rouge-gorge semble le suivre partout, tombe sous l’influence du gourou maléfique. Pourtant Batman lors de ses patrouilles, va le confronter et chercher à amener le jeune garçon vers la lumière.

Le récit est scindé en deux, alternant le parcours difficile de Robin durant toute sa jeunesse et sa confrontation à Batman. Stan Lee pourtant est très lourd sur son texte et John Byrne en mode automatique. Si vous trouvez les bulles pensées débiles, attendez de voir un gars soliloquer face à un piou-piou. Pour plus de diversité là encore Robin devient cette fois asiatique. Avec naïveté, mais équité, l’univers se construit bizarrement et malgré ses réflexes de narration vintage, de manière résolument moderne.

SHAZAM par Stan Lee et Gary Frank

Deux agents d’Interpol Robert Rogers et Carla Noral surveillent en Inde les agissements d’un mégalomane du nom de Gunga kahn, ce dernier travaille en fait pour Morgana Lefay, nouvelle antagoniste à la recherche d’un pouvoir magique ancestral possédé par un vieux fakir. Lors d’un combat, le vieux magicien meurt dans les bras de Robert en lui murmurant le secret du pouvoir à l’oreille. Persuadés que Carla puisse les mener à la source de ce pouvoir, ils l’enlèvent en se débarrassent du faible Robert qui dans un sursaut récite le dernier mot du sorcier:Shazam! Le voilà devenu une sorte de génie monstrueux. Peu importe, le voilà désormais en capacité d’aller sauver Carla. Il pourra du même élan, se déclarer à la dame de ses pensées.

Voilà une sorte d’aventure orientale fortement inspirée du cinéma, citant allégrement les INDIANA JONES et même Alfred Hitchcock. Le tout est enlevé et léger comme du temps où le héros hollywoodien traverse les champs de batailles et les nids d’espions, le sourire aux lèvres. Gary Frank s’amuse comme un petit fou à croquer ce petit monde-là et du coup nous aussi.

La sauvegarde de la planète, sous-texte timide, mais récurrent de cet univers.
©2002-DC Comics-Scott MacDaniel

AQUAMAN par Stan Lee et Scott MC Daniel

Ramon Raymond un océanologue/chercheur tente d’attirer l’attention sur la pollution et les dégâts occasionnés sur la diversité biologiques des fonds marins. A l’insu de tous, il tente de s’inoculer l’ADN de dauphin afin de pouvoir s’adapter à la vie aquatique et sans doute aussi d’être «aware» et de parler par «waves». Cela n’a pas l’effet escompté, il devient une créature faite d’eau vivante. Il se confie à son frère policier qui enquête sur l’essor de cette nouvelle église mystérieuse que dirige le révérend Darrk. Lorsque son frère se blesse au cours d’une mission, Ray met à profit ses pouvoirs pour aider la police.

C’est la plus laborieuse des origin-story présentées ici. C’est verbeux au-delà du raisonnable et surtout on sent que le récit est vide et trop étiré. Pourtant Scott Mac Daniel ne démérite pas et livre une fois de plus un découpage très personnel, poussant Lee à commenter une image en mode auto-dérision: «Arrêtons un peu de parler et laissons les images parler à ma place…»

CATWOMAN par Stan Lee et Chris Bachalo.

Joanie Jordan est mannequin et doit se dépêcher de faire une prestation pour l’ouverture d’une prestigieuse banque. Mais un criminel veut se servir d’elle afin de pouvoir passer la sécurité et procéder à un cambriolage. Ses hommes viennent l’enlever mais à ce moment-là, un éclair la frappe elle et son chat, semblant les fusionner tous les deux d’une certaine manière. Joanie est donc devenue une femme-chat. Elle décide alors d’empêcher ce cambriolage et de confondre les malfaiteurs dont le chef, sorte de cosmonaute glauque, possède quant à lui la faculté de manipuler et corrompre la peau des personnes à proximité de lui.

Chris Bachalo est très à l’aise dans ce livre où il s’en donne à cœur joie pour découper ses planches comme seul lui, sait le faire. Il crée également un vilain assez «dégueulasse» donnant une touche d’horreur inédite au bouquin. Ça se lit vite et bien, c’est fluide et l’atmosphère est originale.

Un petit air de Julie Newmar…
©2002-DC Comics-Chris Bachalo
SANDMAN par Stan Lee et Walt Simonson

L’astronaute Larry Wilton est en fait un ancien gamin seul souvent perdu dans ses rêves, il aime y voyager en compagnie de créatures fantasmagoriques. Désormais, il est en mission pour explorer un mystérieux nuage vert observé à proximité de saturne. Trahi par son second, il est laissé à l’abandon dans l’espace, mais déjà le nuage vert s’infiltre dans sa combinaison. Il est recueilli par Yggdrassil dans une dimension ressemblant au monde de ses rêves d’enfant. Une fée nommée Oracle va lui révéler alors que les rêves bons sou mauvais possèdent leurs génies et que Crisis, l’esprit des cauchemars se sert de son agent sur Terre Darrk pour pénétrer notre monde. Il va devenir Sandman et ensemble ils vont vaincre Darrk.

Walt Simonson et Stan Lee profitent un peu pour donner un coup de boost à l’intrigue générale. Tout en rendant hommage à l’imaginaire en faisant référence explicitement à LITTLE NEMO IN SLUMBERLAND et en tirant le graphisme vers le franco-belge adulte inspiré de Moebius, ce volume-ci se retrouve ainsi sans doute le plus ambitieux du lot. Les pages explosent d’énergie, le tout est mené tambour battant et c’est un sacré chant du cygne que nous offrent là le père Lee et ses complices.

Avengers Assemble…ou me goure-je?
©2002-DC Comics-John Cassaday
CRISIS par Stan Lee et John Cassaday

C’est l’heure de conclure Sandman revient sur terre avec le corps inanimé de Darrk annonçant à tous les héros disponibles que Crisis arrive pour asservir notre dimension. Les héros ont du mal à s’unir surtout lorsque Sandman découvre qu’un traître se cache parmi eux, un être si désespéré qu’il ambitionne de doubler Crisis lui-même dans sa quête de destruction. La seule solution pour vaincre l’entité, serait de la débarrasser des 5 artefacts qui lui donnent son immense pouvoir. C’est donc une course au «Mac Guffin» qui va s’organiser et là encore Stan Lee voit l’avenir en livrant le pitch d’AVENGERS ENDGAME. Le combat va s’avérer aussi titanesque que possible en un nombre limité de pages. Le félon est démasqué, puis transcendé et en conclusion d’autres héros symboliques vont entrer en scène comme HAWKMAN et surtout ATOM véritable incarnation des énergies violettes et verte réunies. C’est simple, pas transcendant mais c’est honorable.

Ici John Cassaday, à l’apogée de sa carrière sort de son court passage sur CAPTAIN AMERICA, profite d’un peu de temps libre pour livrer ce numéro avant de replonger pour la dernière ligne droite de PLANETARY. Il s’amuse visiblement, profitant de l’occasion pour adopter une mise en scène très «silver age» alternant scènes cosmiques et affrontements stéroïdés. C’est donc une très bonne conclusion graphique à la hauteur de l’événement.

N’oublions pas quand même Adam Hughes qui a illustré tous les couvertures arrières de la saga.
©2003-DC Comics-Adam Hughes.

En supplément, quelques histoires en back-up nous présentent les à-côtés de l’univers crée tout en nous donnant la possibilité d’admirer des planches d’autres notables de la bande dessinées américaine comme Darwyn Cooke, Richard Corben, Sergio Arragones et d’autres encore le plus souvent venus du marché indépendant. En revanche, ces récits sont la plupart du temps écrits par Michael Uslan.

En définitive JUST IMAGINE est une œuvre post-moderne et «méta» de Stan Lee sur le sujet qu’il maîtrise le mieux: lui-même. Il va remettre en scène ses lubies (les anti-héros à problèmes), ses méthodes (la Marvel way of scrpiting en laissant jouer ses artistes sur un simple synopsis) et s’auto-caricaturer suffisamment pour qu’on en devine la préméditation (les initiales répétées des héros) et il va refaire ce qu’il faisait sur Marvel: c’est-à-dire s’approprier les concepts des autres (Jack Kirby, Steve Ditko, vous connaissez la rengaine) pour les faire siens propres, mais ici avec une décomplexions rigolarde. Une vantardise dont personne n’est dupe pas même lui.

Signe d’une certaine pérennité, l’univers de poche de Stan Lee fait partie de ceux sélectionnés par Grant Morrisson dans son encyclopédie MULTIVERSITY en lui assignant le nouveau numéro de TERRE-6.

Fidèle à ses principes, Stan Lee laisse un univers prêt à l’emploi qui n’attend que d’être développé.
©2002-DC Comics-John Cassaday

Stan Lee se paie le luxe de savoir intégrer son temps, ou pour mieux dire: être Intemporel!

Suivant l’artiste avec lequel il collabore, il s’avère être malléable à souhait. Comme l’eau de Bruce Lee, il épouse la forme qu’on lui donne. Il promeut et cela avec 20 ans d’avance une diversité souriante, prouvant par là encore que les annonces actuelles sont souvent des effets de manche d’un mécanisme de pensée qui n’a pas attendu twitter pour exister. Sa dialectique est simple ,ses héros sont bien intentionnés et veulent s’impliquer afin d’améliorer le monde tandis que ses méchants sont tout simplement pourris, irrespectueux, brutaux, violents, attirés par le pouvoir et aimant la domination. Il dessine par ces portraits certes simples, le spectre de ce qu’il réprouve de manière global. Ainsi respect du patrimoine, de la nature et des autres, font partie des valeurs immémoriales défendues. Ce faisant, Stan fabrique un nouvel univers contenant tous les marqueurs de son style reconnaissables entre tous. Et un scénariste qui possède une patte, une façon de faire et un imaginaire aussi fort, finalement c’est bien un auteur…


Yggdrasil l’arbre de vie à la base de tout.

34 comments

  • JB  

    Merci pour cette présentation de Elseworlds que j’avais trouvés rafraichissants. Au-delà de Multiversity, il me semble que l’on a revu cet univers lors de CONVERGENCE (il me semble revoir les créations sorties de l’imagination de Stan Lee se faire massacrer par les cyborgs de FUTURE’S END au détour de quelques cases).

    Après, pour la diversité des personnages, n’en déplaisent aux puristes qui hurlent à la mort en voyant une Wonder Woman d’Amérique Latine, un Batman afro-américain ou un Superman bisexuel, la plupart des héros principaux sont caucasiens car ils ont été créés à une époque où la ségrégation raciale était en pleine vigueur. Bien entendu qu’une incarnation moderne de ces personnages sera plus diversifiée !

    • Eddy vanleffe  

      le lit du malentendu à ça, ça reste le « remplacement »…
      j’ai parlé de Thor fille à ma femme qui ne lit pas de comics mais qui connait les bases de la mythologie Nordique, elle m’a asséné un massif « c’est débile! » Thor c’est un barbu massif avec un marteau point…même le public non initié trouve que c’est complètement fumé comme idée…

      Ne nous voilons pas la face, la lecteur de comics moyen est souvent « réactionnaire » c’est à dire qu’il aime le personnage qu’il a suivi jusque là…
      Spider man c’est Peter Parker, Iron Man c’est Tony Stark etc…
      certains scénaristes qui œuvrent pour la diversité sont parfois pleinement d’accord et je pense à Christopher Priest ou le regretté Dwayne Mac Duffie… qui ont une façon très « accurate » d’écrire les Spider-man, Superman et Batman mais qui glissent leur propres créations afin de changer la donne.
      malheureusement la gamme Milestone ne parvient pas à s’installer. je ne m’hasarderais pas à analyser ce phénomène que je ne maîtrise pas.

      le piège c’est qu’on arrive très rarement à créer des personnages nouveaux ET populaires… chez Marvel il semble que Kamala Khan ou Miles MOrales sont parvenu à faire leur trou…
      Pour la diversité, mon propos est souvent de dire que ça ne date pas d’hier et que les scénaristes actuels sont très présomptueux de croire qu’ils arrivent en défricheur justicier d’un truc qui n’existait pas.
      il y a eu une première vague de héros noirs tristement célèbres d’ailleurs pour rajouter « black » partout, ce qui n’était pas très heureux. La Chose le dit lui même dans un marvel Team-up d’ailleurs…
      En revanche on a eu une chouette Captain Marvel avec Monica Rambeau et d’autres encore. les équipes se féminisaient, se métissaient et je ne me souviens pas de polémiques (mais il devait y en avoir certainement).
      aujourd’hui, les changements semblent venir de nulle part et sont introduits à l’arrache. quand Yara Flor débarque il faut quand même raconter ce que devient Cassie Sandsmark et lui faire une sortie satisfaisante ou un autre rôle… en sens inverse pareil pour Batgirl quand Cassandra Cain a soudainement disparu des radars au profit de Spoiler.
      on reproche souvent au public de s’attacher à un perso (rendez nous Genis-Vell!!! ^^ ).
      les remplacement n’ont jamais géré personne dans Green Lantern et pourtant ils ont été précurseurs en la matière.

      • Tornado  

        C’est vrai. Pour le public réac. Je pense que je suis touché par la chose. Je n’ai pas envie que Peter Parker soit noir et que Superman soit une fille. Et pourtant je ne suis ni raciste ni machiste.
        Je réfléchissais en regardant SPIDERMAN NO WAY HOME : Le Ned Leeds asiatique et enrobé qui m’avait exaspéré au départ (et qui apparemment serait une version du Gank Lee de Miles Morales), je m’y étais vachement attaché au final (l’acteur est quand même vraiment excellent). Ça m’a fait culpabiliser parce que ma réaction de départ était finalement raciste malgré moi. Je m’en suis rendu compte à mon corps défendant.
        C’est là où il faut faire attention à ne pas franchir la barrière entre « réactionnisme et racisme ». Je continue d’être énervé par le principe de wokisme hypocrite qui consiste à changer la couleur et la sexualité des icones pour ne heurter personne et rameuter plus de public. Mais j’ai compris qu’il faut aussi s’habituer à ce changement parce qu’en face, les personnes des minorités qui interprètent ces personnages, n’ont fait de mal personne et se prennent nos gueulantes de geeks capricieux à longueur de temps…

        Me reste plus qu’à ronger mon frein en attendant de voir des elfes noirs et des nains arabes dans le prochain LOTR de Netflix ! 😅

        • Eddy vanleffe  

          oui c’est très délicat,
          j’assume pour ma part une certain degré de « réactionnariat » ^^
          tu prend l’exemple de Ned Leeds…pourquoi il n’ont pas simplement adapté Ganke? là est le vrai racisme je trouve…c’est à dire qu’on a une industrie qui n’assume pas ce qu’elle fait et qui pointe du doigt le fan qui ne retrouve pas les personnages qu’il connait…
          Les exemples sont légions en ce domaine.
          Merci en tout cas pour ton commentaire, j’ai toujours à l’esprit que tu vas lire l’article et j’essaie de penser à toi pour au moins te divertir… ^^^

      • Chiplefien  

        Que ce soit « remplaçant », héritier ou déclinaison, voire des fois un simple univers alternatif (Captain Carter avait déclenché des levées de bouclier), ce sont souvent des réactions complètement epidermiques et parfois complètement à côté de la plaque (je me souviens d’abrutis déplorant la wokisation de Marvel suite à l’apparition d’une version féminine de Hulk dans le MCU!).

        Alors, oui, dans les lecteurs de comics, on trouve beaucoup de darons, des quadra ou plus qui sont un tantinet conservateurs quant à telle ou telle version d’un personnage, mais j’avoue que quand ça se limite à l’apparence, le genre ou l’orientation sexuelle / romantique d’un personnage (je ne parle pas ici de sa sexualité, dans le super slip, on le garde, le slip, ce sont relations amoureuses généralement pas plus sexualisées que celles des stricts hétéros), j’ai du mal à complètement saisir les authentiques lecteurs de comics qui s’agacent.

        Entendez-moi bien, il y a eu tellement de versions des personnages qui diffèrent radicalement (et souvent plus) sans toucher à ces paramarètres que je trouve bizarre de s’attacher à eux outre mesure. Par exemple ici, il ne faudra pas trop lancer le taulier sur les X-Men récents, notamment Cyclope, et si je ne suis pas d’accord avec tout je comprend tout à fait le point de vue; ou encore si vous me parlez des changements infligés à Vision & Wanda par Byrne sur WCA, je me fais fort d’obtenir sa condamnation à de la prison ferme.

        • Eddy vanleffe  

          là encore je te rejoins…
          et en fait tout le monde a raison. dans une certain sens et surtout dans une certaine limite…
          trop politiser la portée des comics, c’est un exercice fatiguant et vain..
          j’ai la naïveté au départ de croire qu’il y en a pour tous les goûts et qu’il en faut pour tout les goûts…
          l’affect par contre, on dirait que ça étonne tout le monde, mais il suffit d’aller en boutique spécialisée, de discuter ne ligne ou d’aller en convention pour constater à quel point les fans/les lecteurs se sont impliqué émotionnellement dans certains intrigues…
          les auteurs eux même on l’air d’avoir une certain condescendance pour ça…
          on a envie de répondre: « ben ouais les gars, vous avez fait un bon boulot, on a bien aimé ça et ça, ayez la gentillesse de ne pas tout bousiller derrière »

          les polémiques,il faut aussi identifier d’où elles partent et à qui ça s’adresse…
          je suis comme tous les fans de mon age, j’ai maté le trailer de Miss Hulk et mis à part le fait que les CGI ne sont pour l’instant pas mirobolants, je n’ai rien constater de choquant…
          j’apprends hier soir qu’en ligne, ça gueule à la wokisation…
          j’ai halluciné!
          bon vite fait, parce qu’en fait j’en ai rien à battre, mais des gens qui ne savent rien de rien racontent n’importe quoi à longueur de post…
          She -Hulk création de 1980 je crois… plusieurs titres à son nom, certains croient que c’est une invention de Disney….
          D’un autre coté, la silhouette trop sexuée a aussi été pointée du doigt…
          Bref, on en finira jamais,mais une fois twitter débranché, la polémique n’existe même plus ou quasiment, il ne reste que le public cible impatient de pouvoir regarder ça et de kiffer.
          le Vision blanc, ça reste en travers de la gorge d’un tas de gens… ^^

          • Tornado  

            Amazon…
            Le prochain LOTR d’Amazon je voulais dire…

          • Eddy vanleffe  

            LOTR, c’est encore un cran au dessus pour l’investissement du public…on parle d ‘un univers qui a généré ses propres langues fictives mais fonctionnant pour de vrai… là les fans de comics sont battus à plates coutures ^^
            ça pose la question de la fidélité à une oeuvre…
            le seul truc qui m’embête c’est cette vision qu’on a dans les médias qui veut « améliorer » les œuvres du passé en les adaptant.. c’est encore un cap ça…
            il faut sacrément être gonflé d’ego pour croire que l’humain de 2022 est meilleur que celui de 1950-60-70 etc… et ça sur un seul critère :l’inclusivité
            j’ai deux question à ça:

            1-j’ai vu des séries Netflix qui prônent l’inclusivité qui défendent aussi des valeurs dégueulasses à base d’égoïsme, de refus du bien commun, après moi , e déluge, consommation et connexion à mort etc… est-ce un vrai progrès?
            2-Ne doit on pas à un moment considérer certaines choses comme du terroir à respecter ? on le laisse comme il est et on écrit ce qui correspond à notre époque avec des idées neuves? je reviens sur cette petite série animée qui n’est pas l’adaptation d’un vieux truc LE DERNIER DES DRAGONS, c’est super bien, positif, et inclusif

          • Chiplefien  

            Pour le Vision blanc et cie, ça me reste d’autant en travers de la gorge que c’est précisément de la politisation de la part de Byrne, qui trouvait que c’était une abomination d’avoir Wanda mariée à un toaster, en d’autres termes, il faisait table rase du personnage lui-même et prenait l’opinion des méchants les plus caricaturaux de Marvel, parce que rapidement Vision c’était « même un androïde peut pleurer » et son questionnement identitaire et l’hostilité du monde, y compris de proches, quant à leur relation amoureuse était tout de même un thème fort.

            Bref. Malheureusement c’était un avant-goût de ce qu’il deviendrait par la suite.

          • Eddy vanleffe  

            Pas faux!
            a l’époque j’avais trouvé ça osé de mettre un coup de pied dans la routine .
            depuis oui en effet, le couple Wanda/Vision est plus poétique…

            politique, je ne sais pas…
            il y aura toujours deux camps (et je ne pense pas qu’ils soient des droitards ou des gauchos) qui ont leur suspension de crédulité qui dégage avec une histoire d’amour avec un robot. entre ceux qui perçoivent la poésie d’une telle histoire et ceux pour qui c’est malsain de vivre une sorte de fausse vie… Bendis en rajoute plein de clous dans le cercueil du coup puisque il va à fond dans la ridiculisation du couple humain/synthézoïde vu comme une sorte d’absurdité kitsch…
            il dégage la métaphore au profit d’un vrai couple mixte Luke Cage/Jessica Jones…
            en tout cas merci pour ce point de vue. j’y pensais plus, en tout cas pas comme ça.
            du coup quand tu dis ça: « Bref. Malheureusement c’était un avant-goût de ce qu’il deviendrait par la suite. »
            Tu parles de Byrne ou de Vision

  • Tornado  

    « De son côté, le scénariste est devenu assez conscient déjà à l’époque que le genre super héroïque fouettait quand même sérieusement le sac de burnes et opta pour un avatar de Flash féminin. » :
    Yeahhh ! Ça c’est de la p….n de formule punk ! 😎

    « finalement c’est bien un auteur… » :
    Exactement ma réflexion en parcourant l’article. Cette volonté d’écrire des antihéros moins lisses que les super-héros initiaux, ses codes conceptuels (rien que la double initiale), sa proto-modernité, c’est quand même pas rien.

    Maintenant, je ne me sens carrément pas de me risquer à lire la chose étant donné mon allergie à cette écriture naïve et souvent lourdingue. Sauf l’épisode de Sandman ! Parce que j’ai le souvenir d’un petit épisode de l’anthologie JE SUIS DR STRANGE, l’un des seuls que j’avais aimé dans cette compil, et peut-être le dernier travail du scénariste, qui était franchement sympa !
    Je pourrais lire ça à l’occasion. Un seul épisode. Point trop n’en faut…

    Chouette article, avec une verve très attachante.

    La BO : Punaise. C’est trop bizarre. Je suis incapable de dire, là, spontanément, si j’aime ou pas ! 😲

    • JB  

      Il me semble qu’il y avait déjà eu un Flash féminin un peu avant, dans les comics Tangent.

      • Eddy vanleffe  

        Tangent, j’ai rien à compris à ce machin….
        toi seul pourrait faire un article je parie… ^^

  • Chiplefien  

    Merci pour cette présentation : je m’étais risqué à lire le Green Lantern et ça m’avait donné le sentiment d’une entreprise plutôt vaine – alors que je n’avais pas des attentes délirantes non plus; or, puisque tu cites Red Notice, le stupide et fun peut être agréable.

    • Eddy vanleffe  

      Merci d’être passé
      je ne suis pas fan de RED NOTICE parce que comme pour certains Marvel, trop c’est rop et le taureau en CGI, m’a juste sorti du délire…
      a la limite en film régressif, je préfère THE MEG ou ce genre de chose….mais on a tous un curseur différent, n’en suis conscient…

      • Chiplefien  

        Je me suis probablement exprimé floutement : je veux surtout dire qu’il semble à la lecture de ta rencension qu’on puisse éprouver un plaisir peut-être pas sophistiqué mais néanmoins authentique à la lecture de certains de ces épisodes, ce qui constitue pour moi une (bonne) surprise, plus que de discuter des mérites de ce film.

        • Eddy vanleffe  

          Tu as tout à fait raison, il y a de bonnes surprises dans le lot et ça met une certaine banane parfois…
          après bon , des fois j’essaie de faire un peu rire aux dépens de trucs qui n’étaient pas vraiment nécessaires mais tu sais ce que c’est…on écrit on écrit et on s’emporte… ^^

  • Présence  

    Les auteurs à la recherche du Graal incarné par le fameux nouveau lecteur fantôme : hou ça fait mal. Je crois comprendre que cette notion de fantôme implique qu’il s’agit d’une espèce disparue et qu’il est illusoire croire qu’on a trouvera des nouveaux.

    Un énorme merci de t’être donné la peine de résumé chacun des 12 épisodes : je n’ai pas lu ces histoires, et je n’avais trouvé d’article qui m’en donne une vision aussi claire et concrète.

    J’arrive vers la fin de l’article qui me conforte dans l’idée de ne pas céder à la tentation de lire ces histoires, malgré la liste alléchantes des artistes, et je tombe sur Darwyn Cooke, Richard Corben, Sergio Aragonés. Arghhh : il faut que je vois ces planches.

    Le § En définitive JUST IMAGINE est une œuvre post-moderne […] personne n’est dupe pas même lui est terrible. Quel réquisitoire : égocentrisme, radotage, minimum syndical et appropriation.

    Stan Lee promeut et cela avec 20 ans d’avance une diversité souriante. Sa dialectique est simple, ses héros sont bien intentionnés et veulent s’impliquer afin d’améliorer le monde tandis que ses méchants sont tout simplement pourris, irrespectueux, brutaux, violents, attirés par le pouvoir et aimant la domination. – Quelle défense de l’auteur !

    Je suis d’accord avec ces deux paragraphes, et toujours déçu que Stan Lee n’ait finalement été qu’un être humain comme tout le monde avec des défauts. Je le regrette : si seulement il avait pu être aussi héroïque que ses personnages, être aussi bien intentionné, juste, honnête… parfait quoi.

    • Eddy vanleffe  

      Merci à toi Présence pour prêter à mes textes plus de sens qu’ils n’en ont parfois…
      Dans cette oeuvre, je crois déceler une bonne dose d’auto dérision de la part de Stan Lee…
      il a même fait un manga le pépère

      https://www.manga-news.com/index.php/serie/Zodiac-Legacy

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Eddy,

    je n’ai lu aucune de ces one-shot et sauf pour certaines propositions graphiques cela ne m’intéresse pas. Donc un grand merci pour cet review exhaustives avec quelques bonnes phrases bien placées (Tornado a déjà relevé celle qui m’a le plus accroché).

    Déjà je ne suis pas un grand admirateur de Stan Lee, le scénariste. Le visionnaire, le chef d’orchestre, oui. Passé les apports plus que majeurs à la création de l’univers Marvel, les scripts de Stan Lee m’ennuient. Il a les idées, pas l’exécution. Et plus défilent les décennies, pire c’est (je fais mon simili Yoda, ici).

    Par contre les commentaires qui suivent l’article sont très intéressants (donc des intervenants de gout et de qualité).

    Donc voilà. Pas bien compris à quoi la BO se référer mais j’ai beaucoup aimé cette proposition.

    • Eddy vanleffe  

      Salut Fletch et merci encore.
      la BO…
      D’abord, on parle beaucoup « vraie musique-machin chose avec de l’âme et tout » et moi j’aime la musique traditionnelle, la vielle à roue etc…. donc quand il faut essayer de trouver une BO originale, je cherche un peu dans ce territoire là… cette chanson s’intitule Yggdrasill et donc correspond à l’univers crée par Stan Lee qui fait tout partir de cet arbre à la base de tout. il participe de père ou de loin à tous les origines des héros.
      je me suis dit que allait convenir potablement…

  • Bruce lit  

    Je n’ai jamais lu ça et probablement ne le ferai jamais par manque de goût, de temps et de rééditions. Très étonné pourtant que ce soit passé sous le radar de Présence.
    Mazette, il y a quand même du beau monde ! Joe Kubert quoi !
    L’article aurait pu s’appeler c’était pas si nul avant et pas mieux maintenant. C’est quoi exactement RED NOTICE ?
    Merci de rappeler que quelque soit son époque, Lee donne à ses personnages des valeurs.
    La BO : dans un jeu vidéo, ça le ferait carrément. Sur ma platine, moins.

  • Eddy vanleffe  

    « L’article aurait pu s’appeler c’était pas si nul avant et pas mieux maintenant. »
    Pas faux. c’est d’ailleurs ce que je pense souvent…je m’agace souvent quand je vois des sujet sur des personnes (souvent des femmes) invisibilisées… c’est essentiellement vrai pour les amnésiques de la culture G… si c’est vrai pour certaines.. c’est quand même très caricatural comme toujours de toute façon en ce moment…
    sur un autre domaine, j’ai vu le concert anniversaire de Renaud à la tv, bon ben ils ont fait une rétrospective très consensuelle de ses chansons et vous savez quoi?
    il chantait déjà TOUT ce dont on parle aujourd’hui : des 1%, de l’occident qui bouffe tout (Mort les enfants, trivial poursuit), de la femme reléguée, du masculinisme (miss Maggie, Mon beauf), du néo-colonialisme (500 connards sur la ligne de départ), du racisme (les charognards). des inégalités (Son bleu) etc…

    Red Notice est un film d’action sur Netflix rassemblant The Rock, gal Gadot et Ryan Reynolds dans un hommage aux Indiana jones…

    J’aime bien Skald, le disque tourne régulièrement quand on sacrifie des bébés à la maison

    • Jyrille  

      Tu ne savais pas pour Renaud ? Les six albums à partir de son second sont des indispensables pour moi. Je connais moins les suivants. Et le premier a des titres emblématiques, dont HEXAGONE.

      • Eddy Vanleffe  

        Si je connnais très bien Renaud, le truc c’est q’uon le réduit souvent aux chansons pour Lolita.
        si on réécoute attentivement ses textes, on réalise qu’il dénonçait déjà tout de manière très précise, très formulée avant que le moindre indigné actuel soit né et qu’un plus le vieil homme se prend des seaux de merde par ceux qui pensent qu’ils ont inventé la révolte parce qu’ils retweetent des trucs.

  • Surfer  

    Merci Eddy pour cette chronique.
    J’avais entendu parlé du truc à l’époque : Stan Lee allait recréer l’Univers DC… Mais je n’étais pas plus emballé que cela. Du coup je n’ai lu aucune de ces mini-séries.

    J’apprends ici que le numéro sur Superman est le dernier récit où a œuvré John Buscema .
    J’ai toujours pensé qu’il s’agissait de « Galactus The Devourer » de Louise Simonson !
    Après vérification tu as raison… Buscema aura donc dessiné jusqu’à son dernier souffle…Même rongé par la maladie.😔

    Pour l’anecdote lorsque j’ai découvert les comics je savais à peine lire. Donc, la littérature de Stan Lee, n’a pas eu de gros impact sur moi…J’étais plutôt fasciné par les dessins et notamment ceux de BIG John qui était et restera mon dessinateur préféré à tout jamais.♥️

    La BO : c’est original…c’est toujours sympa de découvrir ce genre de trucs atypiques. Cependant je ne sui pas sûr de vouloir réécouter cela un jour 😉

    • Eddy vanleffe  

      Pareil Big John pour moi c’est l’un des jalons du dessin américain pour lequel j’ai craqué petit et qui me plait toujours autant…
      ses Conan sont visuellement si parfaits…

  • JP Nguyen  

    Merci Monsieur Eddy. J’ignorais (ou avais oublié) que les récits étaient reliés entre eux. Ton appréciation est bien plus positive que ce que j’ai pu lire ailleurs sur cette aventure éditoriale. Et la liste des dessinateurs impliqués fait un peu rêver… À l’occasion, je tenterai bien le coup.

    • Eddy vanleffe  

      C’est une aventure éditoriale assez légère pour laquelle j’ai une tendresse amusée.
      merci de ton retour.

  • phil  

    ca me donnerait presque envie de tous les relire
    Lus à la sortie, j’ai un souvenir de « tout ça pour ça » Des tas de grands noms qui cachetonnent sur des scénar sans inspiration
    Mais j’en attendais peut être trop, en tout cas bel article

  • Jyrille  

    « LE MONDE LITTERAIRE » Mais qu’est-ce que c’est ?

    Eddy, merci de t’atteler à nous faire découvrir (enfin, pour moi en tout cas) des choses éditoriales dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Je crois que quelqu’un en avait parlé récemment, c’est vague dans mon souvenir, en tout cas je sais que je vais apprendre des trucs en te lisant. Et ouais, l’idée de base est tout de même tordue.

    Pour les scans, je les trouve tous chouettes sauf le premier, celui de Joe Kubert. Même Jim Lee je trouve ça pas mal…

    RED NOTICE, j’ai vraiment pas aimé. Un bon gros foutage de gueule.

    « le dédoublement d’un lettre permet de renforcer l’aura maléfique dans les comics, c’est bien connu » hahaha. Et dans le rap et le rock aussi.

    Bon, un point sur la BO : pas déplaisante mais je me ferai pas un album.

    La suite après…

  • Jyrille  

    Je vous l’ai déjà dit : HUDSON HAWK, pour moi, c’est culte.

    Tu dis que la série n’a pas totalement été éditée en VF. Quels sont les épisodes qui ne le sont pas ? S’agit-il de la seconde moitié ?

    Ramon Raymond, Joanie Jordan, Robert Rogers et Carla Noral : il n’y croit pas du tout à ses persos, le père Stan, non ? Et cette obsession de la double initiale…

    Ah, le SANDMAN pourrait m’intéresser. Peut-être.

    Tu m’apprends un truc hyper important lorsque je finirais par lire MULTIVERSITY ! Merci.

    Très belle conclusion. Pour ma part, je terminerais en disant que tous les noms des dessinateurs sont alléchants.

    • Eddy Vanleffe  

      C’est un projet très lié à l’identité même du comics de super héros. je trouve cette saga très « meta », Stan S’amuse de lui, de son image, des personnages et fait plein de clins d’œil à ses lecteurs. Il ne faut pas prendre ça trop au sérieux. c’est un peu le message d’ailleurs.
      En France Semic avait publié 5 numéros, ceux dessinées par les artistes un peu connus chez nous (Kubert, Jim Lee, John Buscema, Chris Bachalo et John Byrne) c’est donc complétement incohérent en l’état.
      RED NOTICE, je l’ai pas aimé non plus, je suis partagé entre grosse pochade à la Marvel rigolarde et foutage de gueule en effet… je ne m’attarde pas plus.

  • Kaori  

    Bien bien bien… Je n’avais jamais entendu parler de ça avant toi…
    J’aime comme tu présentes tout ça, avec une bienveillance que j’apprécie.
    Et donc Batman porte un vrai masque de chauve-souris ?

    Pour les doubles initiales, c’est sans doute un fait que tout le monde connait, mais au cas où, Stan Lee avait expliqué qu’il avait un problème de mémoire des noms, il avait donc affublé ses super-héros de noms à doubles initiales, pour mieux les retenir.
    C’est devenu sa marque de fabrique, du coup j’aime beaucoup qu’il reprenne cette petite marotte !

    Et sinon j’aime le mea culpa de Tornado parce que j’ai remarqué la même chose chez moi et je n’en suis pas fière. Depuis j’essaye de me détacher le plus possible de ce travers et d’accueillir plus positivement les changements d’ethnies, également en pensant à ces minorités qui n’avaient pas la chance de se « voir » souvent en superhéros. Il faut maintenant trouver un juste équilibre… Parce que si on efface tous les personnages Blancs, il va y avoir un souci aussi ^^

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