La brigade chimérique : ultime renaissance par Serge Lehman, Stéphane De Caneva et Lou
VF : Delcourt
1ère publication le 05/01/22- MAj le 22/12/22
Un article de BRUCE LITLA BRIGADE CHIMERIQUE, ULTIME RENAISSANCE est la suite officielle chez Delcourt de LA BRIGADE CHIMERIQUE parue il y a une dizaine d’années chez L’Atalante.
Il s’agit d’une maxi série en 8 épisodes au format comics qui peut se lire de manière totalement indépendante avec une fin en bonne et due forme.
Il n’est pas obligatoire d’avoir lu le 1er opus pour se lancer dans cette nouvelle histoire, les auteurs étant suffisamment pédagogues pour rappeler au fur et à mesure les enjeux de la saga précédente. Ceci dit, vous vous priveriez d’un grand moment de BD.
Aux commandes de ce nouveau projet, on retrouve son architecte principal, Serge Lehman ainsi que Stéphane De Caneva qui a illustré son METROPOLIS . Lou (Simon Canthelou) colorise l’album.
Delcourt soigne ses lecteurs avec une belle couverture amovible dissimulant une autre de toute beauté. Des annexes de 20 pages (que l’on aurait aimé mieux référencées- Elles arrivent de nulle part) viennent raconter l’angoisse de la page blanche de Lehman, les problèmes de droits aboutissant à des spin-offs comme L’HOMME TRUQUE ou L’OEIL DE LA NUIT.
Merci à lui pour avoir fourni les scans de cet article.
Aucun spoil majeur ne viendra gâcher votre lecture.
La BRIGADE CHIMERIQUE pour les nuls : Les super-héros ne sont pas l’apanage des Etats-Unis. Les ouvrages de Xavier Fournier ne parlent que de ça : la plupart d’entre eux sont nés en Europe, en France et étaient célébrés comme le Nyctalope ou Le Passe-Muraille dans des feuilles de chou ou des romans de gares. Des comics avant l’heure en somme.
Fort de ce constat, Serge Lehman imagine dans LA BRIGADE CHIMERIQUE que leur apogée et leur déclin arrivent avec la découverte des radiations par Marie Curie (Le Facteur X, comme chez les Xmen) qui va abriter et entrainer certains de ces mutants contre l’avènement du nazisme du Dr Mabuse.
Ce surhomme européen humaniste est pervertit par l’aryen hitlérien à Auschwitz lors de la première saga. LA BRIGADE CHIMERIQUE, ce groupe de super-héros, est effacé des mémoires et demeure désormais dans l’inconscient collectif ; il trouve désormais son exutoire dans l’engouement pour les super-héros américains créés par des réfugiés juifs européens aux Etats-Unis.
Le nouveau chapitre de LA BRIGADE CHIMERIQUE commence….dans le métro à Paris en 2021. Un vieil homme soumis à un état de stress intense suite à l’agression commis par une rat-caille, se transforme en rongeur gigantesque et enclenche un phénomène inexpliqué de mutations collectives.
Le professeur Charles « Dex » Deszniak à la tête d’un centre de recherche sur l’Hypermonde (ce monde au delà de nos perceptions humaines) est alors contacté par la préfecture qui a suivi ses travaux. Il existe 2 survivants de La Brigade Chimérique des années 30 et accompagné de Nelly Malherbe, une jeune métisse dont les origines vont s’avérer décisives, Deszniak va se retrouver bien malgré lui à la tête d’un nouveau groupe de mutants pour lutter contre l’ennemi le plus terrible de l’humanité : la peur.
Pour cela, il pourra compter sur Rigg, l’homme truqué ,inventeur de génie âgé de 126 ans et une nouvelle incarnation de Felifax, désormais femme-tigre, une neo-féministe, bisexuelle et vegan. Le quatuor va s’enrichir d’un autre membre de La brigade historique dont l’identité ravira les fans de la première mouture.
Alors la 1ère question : Serge Lehman est-il un fieffé opportuniste en ranimant une équipe dont la fin avait été scellée en bonne et due forme de la manière la plus crépusculaire dans les camps de la mort ?
Pas du tout. Car, l’épilogue promettait déjà un retour de La brigade chimérique et que depuis, Lehman, de spin-off en spin-off, construit patiemment son Hypermonde dont cette nouvelle itération n’est qu’une nouvelle pierre à son édifice.
Il revient tel Alan Moore et ses différentes itérations de LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES avec laquelle la filiation est évidente. Non content de ne pas dissimuler ses sources, Lehman fait mieux que de la citer : il la parodie au cours de deux séquences irrésistibles où l’ombrageux barbu apparait à la une de revues de presse commentant les évènements de l’album. Des séquences pleines d’esprit où les journaux abordent le même évènement en fonction de l’éclairage politique dont il se réclame : les actes de La Brigade assurent la sécurité du pays pour Le Figaro, dénotent d’une composition progressiste pour l’Humanité tandis que Libération cherche le bon mot.
Cette séquence résume plutôt bien l’ensemble de l’entreprise de Lehman : cette brigade est vivante, joyeuse et chaleureuse quand la première version était cérébrale, souvent sinistre (Le Nyctalope était plus qu’antipathique) et pessimiste. Il se permet même une séquence décomplexée : le dépossession par un simple baiser sur la bouche !
Lehman n’est pas naïf : l’auteur de l’esprit du 11 janvier dresse au contraire des parallèles pertinents entre la dislocation des idéaux d’avant-guerre et la psychose collective engendrée par les menaces d’attentats omniprésents dans cette histoire. Le premier album transformait la peur en cafard kafkaïen, ici c’est le rat, ce rongeur de certitudes qui amène dans notre société des relents d’égouts et du totalitarisme de MAUS.
Pourtant, Lehman choisit un angle d’approche diamétralement opposé : sans doute pour ne pas ajouter à la morosité ambiante, il compose une équipe qui apprend à travailler ensemble malgré sa composition disparate : un leader d’un autre temps et une féministe qui éructe du patriarcat à chaque page. Lehman compose avec son époque sans en être dupe des personnages qu’il met en scène. Ceux-ci sont habités, ironiques et la ramènent plus souvent qu’à leur tour mais ne sont pas dénués de valeurs ou de grands sentiments. C’est déjà ça de pris à l’inverse de l’apologie du star-system et du pognon chez les ULTIMATES de Millar.
L’album est construit sur un rythme échevelé d’une enquête dynamique qui examine intelligemment les angles morts de la culture comics. Si des histoires comme le SENTRY de Paul Jenkins font figure d’exception, l’amnésie collective est monnaie courante dans les comics où il est devenu traditionnel d’effacer la mémoire du quidam pour protéger l’identité d’un super slip ou les conneries qu’il a pu accomplir. Or cette amnésie y est toujours traitée vu du point de vue super-héroïque.
LA BRIGADE CHIMERIQUE choisit de se décaler et de plonger dans la mémoire collective d’un peuple et part d’indices connus du lecteur de la 1ère saga avec Lehman établit une vraie complicité : son lecteur en sait plus que les personnages.
Umberto Ecco l’écrivait dans DE SUPERMAN AU SURHOMME : il ne s’agit pas de savoir si Superman va gagner mais comment. C’est cette formule que Lehman choisit : il remonte patiemment le courant du retour du refoulé de manière étonnamment ludique et fluide.
Alors qu’un Alan Moore a décidé de larguer son public avec les derniers volumes de sa LIGUE DES GENTLEMEN où le plaisir de lecture est anéantie par la mégalomanie de son auteur, Lehman décide de faire de cette BRIGADE CHIMERIQUE un plaisir quasi immédiat dont les références s’affichent sans la parasiter.
Continuons.
LA BRIGADE CHIMERIQUE lutte contre contre des parasites qu’ils soient souterrains ou extra terrestres avec un ennemi qui rappelle la menace Galactus mais pas que : fake-news, complotisme, nouvelles idéologies radicales, une démocratie régentée par les réseaux sociaux, Lehman n’ignore rien de tout ça et décide que ses héros lutteront avec jeunesse, fougue et sourire contre l’invisible tumeur de notre occident, à bord…d’un avion invisible, celui de Wonder-Woman bien sûr !
Il ne s’embarrasse ni de métaphore politique, ni de leçon de morale. Il ne demande pas à son lecteur de choisir un camp en rejetant l’autre, il opte pour un divertissement avec une ancre culturelle. Le lecteur retrouve la joie d’une enquête bien menée par des personnages sympathiques et une baston finale super héroïque qui n’est pas sans rappeler le dernier acte d’Adam Kubert contre ONSLAUGHT.
Stéphane de Caneva apporte à ce récit une rondeur chaleureuse qui chasse toute forme d’abstraction avec des personnages affables et décontractés à la Terry Dodson et la simplicité d’un Steve Dillon.
Les lecteurs de comics en seront pour leurs frais avec un Rigg à l’apparence proche de ROBOCOP mais aussi du Charles Xavier de Jonathan Hickman, il jubilera en voyant un personnage féminin arborer le même look que Havok des X-Men et des nombreux hommages disséminés ici à EVANGELION, là à Jack Kirby et de manière brillante au FOX-BOY de Laurent Lefeuvre. Ses acteurs sont roublards mais jouent juste. Chaque page est un régal d’aération et de convivialité.
Le panel de couleurs choisi par Lou permet de s’immerger aussi bien dans la banlieue de Romainville, l’arrêt Arts et Métiers que dans un blob rouge alien qui paie son tribut aux PROJETS MANHATTAN de Hickman avec lesquels cette brigade chimérique partage des points communs sans l’écriture glaciale et hermétique.
On pourra objecter que cet opus favorise le groupe à l’individu ou que les pouvoirs des personnages auraient mérité de meilleures chorégraphies. On sait que Gainsbourg est meilleur sur MELODY NELSON que sur AUX ARMES ETC., que Bashung est plus passionnant sur l’IMPRUDENCE que BLEU PETROLE et que le vrai Goldman se trouve dans VEILLER TARD et non dans CHANSONS POUR LES PIEDS. De ce fait, on peut préférer Lehman grave et réfléchi. Ce serait oublier que les auteurs les plus exigeants ont parfois envie de faire simple et efficace, en un mot populaire sans être populo.
En se trahissant, Serge Lehman reste fidèle à lui-même : écrire un roman graphique populaire sur la culture populaire sans enfiler les lorgnons d’un professeur d’université pelliculé à l’haleine pâteuse. Il écrit les drames de notre époque sans enfiler le nihilisme de Houellebecq et sans se laisser pousser la barbe misanthropique d’Alan Hate. C’est la plus grande réussite de cet album frais et dispo en cette époque plus torturée que chimérique.
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La BO du jour
Un nouveau matin chanté par un pessimiste de bonne humeur…
Ton article ne fait que confirmer les avis dithyrambiques sur LA BRIGADE CHIMÉRIQUE. Mais, même si celui-ci est une analyse critique à sa suite, C’est bien le 1er opus que tu m’as donné envie de lire !
Et je pense que je vais commencer par celui-là.
Alors oui, le postulat n’a rien d’original ( déjà vu avec la LIGUE de Alan Moore). Mais il est suffisamment intéressant pour développer des histoires intelligentes et divertissantes 👍.
La BO: l’Album dont est issue la chanson que tu nous présentes ne fait même pas partie de mes 15 Albums préférés de l’Artiste. MAIS c’est tout de même un excellent Album, avec des titres incontournables. Ta chanson mais aussi IF NOT FOR YOU, THE MAN IN ME…
Cela démontre bien l’exceptionnelle carrière de Dylan ( Et ce n’est pas Fini)
Même un album moyen de DYLAN vaut largement le meilleur de certains artistes 😀
Sans doute Mon Dylan préféré de toute sa disco : un album simple, concis, avec des morceaux courts et chaleureux.
@Bruce
« un album simple, concis, avec des morceaux courts et chaleureux. ».
Ses chansons courtes ne sont pas forcément les meilleurs ! LIKE A ROLLING STONE, Mr. TAMBOURINE MAN .., avoisinent les 6 min.
C’est comme en Amour, plus c’est long plus c’est bon 😀😀😀
En fait oui mais non. Je préfère vraiment le Dylan Rock à celui Folk.
LIKE A ROLLING STONE est le premier single de 6 minutes du siècle rock effectivement. Une chanson tellement incroyable.
Le postulat de base semble venir de Philip José Farmer et son « Wold Newton Universe ». Il a écrit quelques romans où Tarzan croise Doc Savage, où « Le tour du monde en 80 jours » n’est que la version « officielle » d’un épisode d’une guerre entre deux races extraterrestres sur Terre et Philéas Fogg y croise le Capitaine Némo. A la base de cet univers, il y a la chute d’une météorite radioactive près de la ville de Wold Newton qui altère le code génétique des passagers d’une diligence et tous les héros descendent de ses passagers.
Les X-Men ont été écartés du Wold Newton Universe parce que le thème des mutants contre la société est trop proche de la SF (Cf: A la poursuite des Slans de Van Vogt ou Les mutants de Henry Kuttner) pour être intégré dans un monde de héros comme James Bond, Tarzan, Doc Savage ou Némo.
Hello Glen Runciter,
Merci d’être sorti d’UBIK, (j’espère que P. K Dick t’y a autorisé) pour venir apporter cette précision sur le postulat et partager tes connaissances sur les auteurs de science-fiction.
Cela ne m’étonne pas que l’idée vienne de Farmer. Je ne connais pas son « Wold Newton Universe ». Mais j’ai lu « Le monde fleuve » qui est proche du principe.
J’ai aussi lu « A la poursuite des Slans de Van Vogt » Les mutants qui supplantent les humains 😀
Finalement les auteurs de comics n’ont rien inventé 😉
Je suis mitigé…
Tu le vends très bien…
retour case divertissement après avoir fait le tour de tout ce qu’on pouvait extraire de culturellement inintéressant sur le super héros.
C’est le constat de Nextwave de Warren Ellis ou même d’Alan Moore sur Tom Strong…
un truc qui semble dire: « arrêtons l’exploration coprophage et remettons nous à créer avec notre temps en ancre.
écrivons de nouveaux mythes, arrêtons de nous asphyxier dans l’étude de ce qui a été fait, refait et encore refait…
marrant que tu renvoies à MAUS alors que ce que tu décris me fait p lus penser à LA PESTE, ce qui serait dans les thèmes de la première série.
s’il n’y avait que Millar, pour ULTIMATES, le super héros, reflet de son temps est devenu une métaphore de la télé-réalité ou oisiveté près de piscines et argent faciles font bon ménage avec disputes internes de bas étages. Millar tente même de nous le dire dans son Jupiter Legacy je crois…
bon moi ce qui me fait reculer, c’est notre époque contemporaine…souvent les thèmes et le préoccupations actuelles me font fuir en général (identification, diversité, réseaux sociaux…pffff…)
Mais ^je le note après tout la brigade première du nom c’est quand même la Ligue des Gentlemen extraordinaires mais en mieux…
oups j’ai fait une faute je voulais dire « culturellement intéressant » sinon ça fait contresens et c’est le lit des malentendus…
Effectivement tu as raison de citer LA PESTE. Grand livre, grand auteur.
Comment ne pas aimer Camus. J’ai poussé le bouchon en 2020 de me relire LA PESTE en plein confinement (le premier, le dur). Une expérience unique.
Hello la Bruce Team !
(et tous mes meilleurs vœux à tout le monde).
Je n’ai pas encore lu cette nouvelle Brigade (sortie ce jour).
À titre perso, je suis touché par le chouette caméo de Fox-Boy (on m’ a envoyé quelques photos de cases ces dernières semaines).
Je ne connais pas personnellement Serge Lehman (je suis fan de L’Homme Gribouillé qu’il a fait avec Peeters – et j’ai croisé Stéphane de Caneva à 2-3 occasions). C’est donc d’autant plus chouette de leur part d’avoir inclus mon « renard poids-plume de province » dans leur blockbuster.
Idem pour Photonik, Mikros, Le Major Fatal ou le Garde de Thierry Mornet, parmi les Easter Eggs qui apparaissent ici et là.
Pour les curieux, les 15 premières pages sont à lire ici :
https://www.bdgest.com/preview-3353-BD-brigade-chimerique-la-ultime-renaissance-ultime-renaissance.html
Hop !
Je retourne au boulot.
Kenavo !
Merci Laurent, bonne année et meilleurs voeux à toi et aux tiens !
J’ai été ravi d’être le témoin de vos échanges sur mon mur FB. Tu as raison de citer Photonik, Micross et le travail de Thierry Mornet sur lequel je devrais un jour me pencher.
Bon année à toi aussi Laurent. Tellement hâte de te revoir.
Bon, je ne lis pas : j’ai très envie de me la prendre. Merci Bruce en tout cas pour l’info !
Bonjour,
tu pointes bien les différences de ton et d’ambiance avec le « volume précédent ». J’ai quand même l’impression que ce récit se rapproche plus des comics mainstream que de la LOEG. Vais je retrouver cette identité propre, assez sombre, mais très BD FB avec des références assez subtiles aux comics et leurs marqueurs.
Tu sites Alan Moore et LOEG mais j’ai l’impression d’y voir également TOP 10.
Au niveau des hors série ou spin off, vaut il les avoir lu en amont ? En tout cas avoir d’aborder ces nouvelles aventures tu m’as conforté dans l’idée qu’il me faut trouver du temps pour relire le premier volume. Excellent souvenir de lecture mais plus l’atmosphères que l’histoire.
Pour finir quand je lis Stéphane DE Caneva je pense à 100 Milliards d’Immortels, sa bd en financement participatif. Intéressante et surprenante.
Alors non, ce n’est pas Mainstream non plus. C’est moins bavard que TOP 10 que j’adore mais assez étouffant avec ses cellules de textes.
L’ambiance est sombre mais non pesante. Comme une chanson de John Lennon ou Dylan qui faisaient danser en chantant la perfidie.
Il y a aussi des référence aux comics oui, mais comme je l’écrits, tu n’es pas obligé d’arrêter la lecture pour te référer aux annexes. En celà, comme je l’ai mis dans mon bilan mes lectures des derniers Alan Moore ont été épouvantables. Je devais marquer une pause à chaque séquence pour me demander ce qu’il racontait.
Son dernier grand album sera pour moi FILLES PERDUES.
Les Spin-Off : non, tu as de larges résumés qui te permettent de pouvoir comprendre de quoi il en retourne.
Bon, ben commandé avec le précédent volume ^^. Je dois avouer que je ne connaissais pas cet univers. J’ai noté en passant qu’une intégrale de MASQUÉ sortait à la fin du mois. Concernant les superhéros à la française, j’ai surtout tendance à penser au fameux Fox Boy, à l’univers Hexagon Comics de JM Lofficier, à Photonik/Mikros ou à Centaur Chronicles, qui reprend les personnages des comics US pour beaucoup passés dans le domaine public.
PS : C’est amusant, la couverture du premier opus de LA BRIGADE CHIMERIQUE m’évoque le Albion d’Alan Moore sur des versions vieillies des personnages de comic strips british comme Janus Stark.
Ah et je valide la BO. Je l’aime celle là, même avis que Surfer sur l’album, qui mine de rien vieilli bien. Et bien belle photo de l’ami Robert Z.
Merci pour les réponses à mes interrogations.
Oui moi aussi. Je le connais assez peu mais j’aime vraiment bien cet album, surtout que je surkiffe THE MAN IN ME.
Ca me fait penser que je n’ai toujours pas lu les quatre tomes de METROPOLIS qui m’attendent. Par contre je n’ai ni MASQUE ni L’OEIL machin.
De l’HYPERMONDE, il te manque apparemment la série MASQUE (Masqué) en 4 tomes (dessins de Créty). Je lui avais trouvé un goût d’inachevé mais elle tentait déjà de jouer les prolongations de la BC dans le monde contemporain. J’avais d’ailleurs regretté de ne pas l’avoir chroniqué, en 2nde partie dans mon article sur la BC, que je trouvais aussi trop court et incomplet (mon article, pas la BC)…
Je ne savais pas que cette suite existait avant que Bruce ne poste un trailer sur FB.
Je suis bien sûr un bon client, sachant que j’ai tout l’Hypermonde dans ma bibliothèque.
Le parti-pris de donner une nouvelle itération plus joyeuse dans une époque contemporaine de la notre, certes moins sanglante que celle de la 2nde guerre mondiale, mais également inquiétante à sa manière, est un choix étonnant. Je suis curieux de voir le résultat !
Bon, sinon, juste pour taquiner : Mais où diantre as-tu perçu que ULTIMATES est l’apologie du pognon et du showbiz ??? C’est au contraire une flinguerie ! Pas une apologie ! Par contre ça dit que les super-héros sont aussi humains et corruptibles que les stars du monde réel, ça oui. Et c’est ce que je trouvais intéressant (impertinent et original aussi) d’ailleurs.
Quant à la LOEG, ça s’est peut-être ratatiné à la longue (et encore vous n’avez pas lu CINEMA PURGATORIO dans le genre « Alan Moore = on comprend que dalle… »), mais dire que c’est moins bien que la BC faut pas déconner quand même. Les premiers tomes de la LOEG c’est de la pépite en tablette…
Bon sinon, j’ai bien vu l’allusion à Gainsb (3° scan), et les billions de références aux X-men que tu as vues partout ! 😀
Un personnage « néo-féministe végan » : Wow. Rien que ça ! Et elle n’est pas insupportable ?
Chouette article. Ça sort donc en un seul gros volume ?
Justement la LOEG c’est vraiment excellent et de la pépite comme tu dis mais que tu vois la somme de boulot et l’esprit de synthèse de de BC, je me suis dit, « putain! c’est complément dingue les trucs sans rapport apparent qu’il arrive à mettre en lien, tout en servant son histoire de montée du nazisme et de défiguration de la conscience collective.
J’ai même l’impression qu’on peut lire les deux et croire que c’est dans le même univers… (mais j’ai lu que les deux premières saga de la LOEG, à la longue ça doit pas être raccord, mais quand Nemo se barre et que la ligue se désintègre, on a presque l’impression qu’on peut enchaîner avec la Brigade )
et en y repensant je suis d’accord avec toi, je crois que Millar dans ULTIMATES voulait tirer à boulet rouge sur tout ça,mais c’était une mode vraiment très présente vers 2001-2005 dans ce genre que ce soit en indé et chez les big two donnant plus tard des Miss America, des Damian Wayne enfin bref ces personnages très imbus d’eux même qui semblent ne jouer que pour leurs glorioles… là encore c’est plus ou moins repris par le Tony du MCU… ça crée la confusion…
je pense même que JUPITER LEGACY est une façon de corriger le tir pour son auteur….
Oui, histoire complète en un seul volume aujourd’hui en libraire.
Lehman joue sur le volet tête à claques de la nouvelle femme tigre. Elle est aussi horripilante qu’un Tony Stark version Ultimates mais on aime la voir à l’écran.
Mais oui la LOEG c’est de l’or en barre dans son 1er cycle. J’arrive même apprécier le deuxième jusque 1969 avec le concert des Stones. Après on y comprend plus rien et c’est rageant parce que c’était tellement bien !
Ultimates : la suite des oeuvres de MIllar me donne quand même un peu raison :un type obsédé par le pognon et la gloire. Nous ne serons jamais d’accord là-dessus. Je ne vois aucun second degré là-dedans.
Je vais tenter de trouver MASQUE.
« J’arrive même apprécier le deuxième jusque 1969 avec le concert des Stones »
Normal le barbu devait être très impliqué et investi sur cette histoire. Bon ce n’est pas avec les Stones qu’il découvre le LSD mais plutôt lors d’un concert des CANNED HEAT (excellent groupe de blues au passage).
Non seulement notre auteur préféré est Rock n Roll , mais en plus il ne commet pas de faute de goût 😀👍
Une vidéo où Alan %Moore se prend pour Syd Barrett dans une MJC locale. C’est…particulier.
https://www.youtube.com/watch?v=I1-i-9slc5A
Merci Bruce pour le lien… J’ai bien rigolé.
Bon, Moore chante comme une seringue….Et ce petit balancement de tête…trop drôle 🤣.
N’est pas Barrett qui veut 😀
Ah merde ! Tu l’as vraiment bien vendu ! La Brigade avait son côté déprimant. Si ici, c’est plus optimiste, quelle résistance pourrais-je invoquer ?
Je vais peut-être bien devoir me le prendre celui-là (et en plus, c’est en un tome…).
Tu peux y aller. Serge Lehman m’a confirmé que ce versant optimiste n’était pas une vision subjective de ma part et était totalement assumée par ses auteurs.
Celui-ci est dans ma liste de BD à lire en 2022. Comme l’article est annoncé sans divulgâcheurs majeurs, je m’y suis risqué.
Excellent la Une avec Alan Moore. 😀
Une équipe qui apprend à travailler ensemble : c’est déconcertant comme cette notion de travail d’équipe devient de plus en plus subversive face à l’accroissement de l’isolement dû au gestes barrière.
S’il y a un clin d’œil à l’avion invisible de Wonder Woman, c’est sûr que je vais aimer. 🙂
Masqué va être réédité en intégrale le 26/01/22 : https://www.bdfugue.com/masque-integrale
Acheté et lu ce week-end. Effectivement, c’est une itération optimiste de la Brigade. Histoire fluide, dessins solides. Il m’a manqué quelque chose pour que je sois vraiment emporté. J’ai quand même passé un bon moment de lecture. 4 étoiles pour ma part.
Notation avec laquelle je plussoie. Tout dépend de l’angle sous lequel l’on envisage l’histoire. Comme toi, j’ai un faible pour les histoires tristes.