L’époustouflante vitalité de cette ville (Yellow Cab)

Yellow Cab, par Chabouté, d’après le roman de Benoît Cohen

Un article de PRESENCE

VF : Vents d’Ouest

Dans les canyons urbains
© Vents d’Ouest  

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2021. Il s’agit de l’adaptation en bande dessinée du roman YELLOW CAB (2017) de Benoît Cohen, producteur, réalisateur, scénariste et écrivain. L’adaptation a été réalisée par Christophe Chabouté, pour le scénario et les dessins. La bande dessinée compte 162 planches en noir & blanc.

Le mercredi 3 juin 2015, Benoît et sa compagne Éléonore se promène à New York, le long du fleuve. Elle remarque que quelque chose préoccupe son compagnon. Il lui répond qu’après 20 ans passés à réaliser des films et des séries, il ressent le besoin de souffler, se reposer, lâcher un peu. Maintenant qu’ils vivent leur rêve américain, il souhaite s’immerger plus dans la culture du pays, et faire un métier concret, un métier où il ne se triture pas le cerveau jour et nuit. Ils s’assoient sur un banc, et il continue : serveur, barman, chauffeur de taxi, de bus, vendeur de hot-dogs, ou même promeneur de chiens. Il continue : il pourrait ensuite se servir de cette expérience pour en faire un scénario dont le personnage serait un acteur venu aux États-Unis pour vivre son rêve américain, et qui se retrouverait tout en bas de l’échelle sociale, et deviendrait chauffeur de taxi.

Sa compagne sourit : alors que Benoît déclarait cinq minutes avant être en panne d’inspiration, il est en train de débiter plusieurs idées. Chauffeur de taxi. Dès le lendemain, Benoît effectue une recherche sur internet pour savoir comment on devient chauffeur de taxi à New York. Il pense bien sûr à TAXI DRIVER, De Niro, Scorcese, Jarmush, BREAKFAST AT TIFFANY’S, THE GAME de Fincher, Brando dans SUR LES QUAIS, James Cagney, Audrey Hepburn, Ben Gazzara, BENNY THE CAB… C’est une fenêtre sur la folie, l’énergie, la diversité et la violence de cette ville. Il téléphone et effectue sa première démarche : s’inscrire dans une école spécialisée. Il obtient un rendez-vous pour le mardi d’après. Le processus : valider un minimum de 24 heures de cours, passer un examen écrit, et faire un test qui prouve qu’il ne consomme pas de drogue. Coût moyen : 500 dollars. Une fois dans l’école, il regarde autour de lui : que des hommes de nationalité très diverse, une affiche du film TAXI DRIVER. Il repère une personne qui prend les inscriptions et oriente les clients vers les cours. Celui-ci lui explique qu’il doit commencer par prendre un cours de Defensive Driving, et qu’il doit aussi déposer un dossier au TLC, la Taxi Limousine Commission. En réponse à la question de Benoît, il précise qu’il s’agit d’un cours de prévention et d’information pour récupérer des points. Il lui précise également la salle, car le cours commence d’ici quelques minutes. Une dizaine d’hommes écoutent déjà l’intervenant. Celui-ci expose les cinq règles : viser haut, avoir une vision panoramique, garder les yeux en mouvement, toujours avoir une solution de repli, faire en sorte d’être vu tout le temps. Dès la première infraction, il faut immédiatement engager un avocat et faire durer le processus le plus longtemps possible pour pouvoir continuer à conduire.

Sous l’influence de Taxi Driver
© Vents d’Ouest  

En découvrant cet ouvrage, le lecteur peut avoir deux a priori : ça devrait être pas mal parce qu’il s’agit d’une BD d’un bédéaste renommé, c’est dommage que ce soit une adaptation. Il espère également qu’il en apprendra plus sur le métier de chauffeur de taxi à New York. Sur ce dernier point, il est immédiatement rassuré : il va suivre Benoît alors qu’il effectue une à une les démarches pour exercer ce métier, et pendant les premiers mois où il effectue des courses. Cette dimension du récit participe du reportage, avec un le lecteur en journaliste embarqué qui observe chaque étape aux côtés du protagoniste. C’est instructif : découvrir chaque démarche, le cours exotique, les conseils des anciens aux nouveaux, regarder les clients en se demandant qui ils peuvent être, s’ils vont discuter ou pas du tout, flâner dans les rues de New York. À plusieurs reprises, le lecteur se retrouve surpris par un moment auquel il ne s’attendait pas : voir des dizaines d’adultes de tout âge en train de passer une épreuve écrite, se lancer pour la première fois dans la circulation newyorkaise, attendre dans l’agence de taxi pour se voir attribuer un véhicule, ne pas retrouver son taxi après avoir mangé parce qu’il a été emmené à la fourrière, avoir un client s’endormir à l’arrière, prendre soi-même un taxi et bénéficier de conseils sur le l’agence où prendre son taxi, etc. Les dessins apparaissent comme très simple, vite fait, les personnages vite croqués, les contours pas très arrondis aux entournures. Cela insuffle une forme de naturel pris sur le vif à chaque individu, tout en conservant un naturalisme certain dans les tenues vestimentaires pour des personnes de cette classe sociale.

Dès la première page, le lecteur constate que New York est un personnage à part entière, avec cette promenade en bord de fleuve, la rambarde en simple ombre chinoise, l’alignement des bancs qui fait comme une ligne de fuite, et un simple réverbère. En page 10, c’est la silhouette du pont à structure métallique qui domine la case occupant la moitié de la page. Tout du long, le lecteur s’amuse à repérer les éléments d’urbanisme typiques : la ligne de métro en aérien, les voitures du métro, les feux tricolores suspendus au milieu des carrefours, les entrées de métro, les entresols des immeubles, etc., et puis page 69, c’est parti pour la première journée de travail en taxi. Il s’en suit 7 pages muettes au cours desquelles, le lecteur regarde les panneaux de signalisation avec la même inquiétude que Benoît. Il voit les gratte-ciels et leur façade imposante, les lignes électriques aériennes. Il repère l’Empire State Building dans l’alignement d’une avenue. Il s’inquiète en voyant arriver un policier en uniforme alors que Benoît est garé. Il peut observer les différents immeubles lors des courses, constatant les changements de quartier avec les changements d’architecture. L’artiste ne réalise pas un guide touristique, mais il montre la ville au gré des destinations où le taxi emmène ses clients. De ce point de vue, l’ouvrage tient sa promesse implicite de voir du paysage, sans tomber dans l’enfilade de clichés pour touriste.

Dans la file des chômeurs
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Le lecteur est vite happé par la narration visuelle qui semble évidente à chaque page. Chabouté dose savamment la densité des décors, généralement réduit à quelques meubles lors des séquences d’intérieur et des dialogues, beaucoup plus descriptifs dans les séquences d’extérieur. Cela ne constitue pas un raccourci pour réaliser certaines plus rapidement : cela fait sens à la lecture. Lors des scènes d’intérieur, l’accent est mis sur la prise d’information, sur la compréhension des démarches à réaliser, et sur les personnages. Cela donne une lecture rapide et légère. À l’extérieur, il y a moins de dialogue, car finalement les clients ne sont pas si causants que ça. L’auteur en vient même parfois à dissocier image et texte, en plaçant ce dernier en dessous pour un ou deux paragraphes, que le lecteur devine repris du livre. Cela donne un ton naturaliste et une lecture très fluide, très agréable, entre les dialogues réalistes et concis, les pages dépourvues de mot montrant les rues, les immeubles et les clients, et les récitatifs épisodiques pas trop longs correspondant à Benoît en train de réfléchir à son scénario, à son personnage principal, à sa situation.

En effet, il songe à restituer son expérience sous la forme d’un film dont le personnage principal serait une actrice venue à New York pour essayer d’y percer et exerçant un boulot alimentaire en attendant. Le lecteur relève de petites touches sociologiques régulières. La place du Yellow Cab dans la représentation de New York, le fait que chaque nouvelle course soit une nouvelle histoire, le fait que la seule couleur de peau qui compte soit le vert (la couleur du dollar), la différence d’échanges avec des clientes s’il avait été une femme conductrice de taxi, le regard de ses amis sur lui maintenant qu’il exerce ce métier, son imposture (conducteur grâce au GPS dans une ville qu’il ne connaît pas), cette situation sociale qui est l’envers du décor du rêve américain. Et puis court tout du long du récit, ce projet de réaliser un film par la suite. Benoît y pense régulièrement en réfléchissant la manière dont il va mettre en scène son vécu de chauffeur de taxi, au travers de ce personnage d’actrice exerçant ce métier. Il se produit donc une double mise en abîme : le récit parle d’un autre récit imaginaire, tout en étant lui-même l’adaptation du récit d’une autre personne, celui de Benoît Cohen qui a écrit le roman, et qui est lui-même un créateur et un auteur d’histoires. Il n’y a bien sûr rien de fortuit dans ce dispositif en enfilade. Du coup, le lecteur y voit aussi un auteur (Chabouté) qui parle de l’acte de raconter une histoire, de création, ce qui devient le thème majeur du récit. Il parle aussi du métier d’acteur, son personnage fictif, une actrice, disparaît du regard des autres en exerçant le métier de chauffeuse de taxi. Mais aussi, elle devient spectatrice de la vie des autres, comme lui est devenu spectateur dans sa bulle à l’abri du froid et du bruit, en écoutant sa musique et en regardant les passants dans la rue.

Quand il faut y aller…
© Vents d’Ouest 

Chabouté tient la promesse du titre et va même bien au-delà. Le lecteur plonge dans l’adaptation d’un roman qui se lit comme une vraie bande dessinée, tout en conservant la personnalité et l’esprit de l’œuvre originale.

Il place le lecteur aux côtés de Benoît qui se lance dans le processus de devenir chauffeur de Yellow Cab, dans une veine de quasi-reportage, avec des personnages presque croqués sur le vif, et une immersion remarquable dans les rues de New York. Il évoque les conditions capitalistes de l’exercice de ce métier, de façon sous-jacente. Par une narration très immédiate et simple de lecture, il immerge le lecteur dans le quotidien de son personnage, au point que le lecteur peut ne pas se rendre compte que l’auteur développe également une mise en perspective de l’art de raconter des histoires, une thématique autoréflexive sur son propre art.

Il y a de tout comme client.
© Vents d’Ouest  

La BO du jour

32 comments

  • Eddy Vanleffe  

    toujours le côté « caméra sur épaule » d’un article reportage fascinant à lire de la part de Présence.
    le sujet en lui même…moi qui me réfugie de plus en p lus dans l’imaginaire, je ne suis que moyennement client de ce genre de récit…mais sait-on jamais? les médiathèques m’offrent justement la solution pour ce genre d’objet…

    • Présence  

      Barbüz avait attiré mont attention sur un § de la page wikipedia de Chabouté :

      Charlélie Couture et Chabouté s’associent en 2017 pour une exposition portant sur New York à Bruxelles : A Real Dream of New York. Les œuvres croisent les peintures d’art contemporain signées Couture et les dessins de Chabouté, qui ne s’est jamais rendu dans cette ville et l’imagine à travers les films, les comics et les photographies, proposant « des angles de vue très cinématographiques », aux traits nets et détaillés.

      Du coup, il n’est pas exclu qu’il y ait une part d’imaginaire dans sa représentation de New York.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Chabout%C3%A9

  • Bruce lit  

    Certainement l’une des Bds les plus fines et intelligentes que j’ai lues cette année.
    Comme tu le mentionnes si bien, on est happés de bout en bout autant sur la réalité du métier de taxi (un véritable travail de journaliste) mais aussi par la diversité des situations que les clients amènent. J’en aurais bien pris 500 pages de plus !
    C’est une cuvée exceptionnelle en francobelge 2021.
    Merci pour cette découverte.
    Seul bémol : tu es passé à côté du clin d’oeil flagrant à IL ETAIT UNE FOIS UNE AMERIQUE.

    • Présence  

      Content que ça t’ait plu.

      Oui, je suis passé à côté faute de culture. Merci pour ce complément.

  • JB  

    Il existe une véritable fascination pour la profession de taxi, j’ai l’impression. Dans les jeux vidéos, outre les jeux de conduite ou simulation, un sous-genre de Visual Novels est en train d’émerger et met le joueur dans la peau d’un chauffeur (homme ou femme) qui discute avec ses clients (Night Call, à l’atmosphère film noir, Neo Cab avec une ambiance cyberpunk, un « The Last Taxi » annoncé avec une orientation SF également)

    • Présence  

      Merci pour cette ouverture : je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse exister un tel sous-genre.

    • Bruce lit  

      Les taxis, new-yorkais, font effectivement partie de l’imaginaire collectif via le cinéma mais aussi les comics. On y trouve des séquences importantes si mes souvenirs sont bons dans le run de Miller pour DD.
      Je ne suis pas sûr que la place des texis parisiens y soit la même. Quoique.

  • Tornado  

    Bien sûr que ça a l’air intéressant, notamment cette promenade dans un New York hors cliché touristique. Hélas, tout comme Eddy, je me réserve la lecture d’une BD, véritable exercice éreintant pour moi qui ne peut m’empêcher de scruter la moindre vignette, pour l’évasion dans l’imaginaire. Le sujet est donc trop naturaliste et je préfère me revoir une énième fois TAXI DRIVER.

    Sinon, les planches et la couverture sont très bien. Ça fait plaisir de voir de la BD française pour adultes qui ne tombe pas dans le « dessin pas beau » comme c’est trop souvent le cas.

    La BO : Punaise, j’ai du mal. Pourtant c’est objectivement très bon. Devrais-je ré-essayer d’écouter ND en tentant de faire comme si je ne savais rien de leur histoire ?

    • Bruce lit  

      Noir Desir : un disque enregistré 15 ans avant la mort de Nadine Trintignant et qui ne parle pas de violences conjugales (aucune chanson du groupe d’ailleurs) . Aucun problème pour moi, je fais partie de ceux qui pensent que Cantat a payé sa dette à la société et qu’il a le droit refaire son métier. Je ne discute ni de sa personnalité (qui m’est antipathique depuis toujours) ni de la « justesse » de la peine qui lui a été infligée. Juste des faits. Je ne perds pas de vue d’ailleurs que leurs disques étaient un collectif et non pas l’entité Cantat.
      J’aime beaucoup les deux premiers albums du groupe à l’époque de cette pop noisy. Beaucoup moins le virage Punk qui s’en est suivi.

      • Tornado  

        Tu as raison. Et je suis celui qui arrive le plus, en temps normal, à faire abstraction de l’artiste derrière l’oeuvre. Mais là, je sais pas… Ce cocktail entre ce type si antipathique et ses valeurs de bobo donneur de leçon mêlées à son meurtre. C’est un tout. C’est trop. C’est tout un univers que je déteste et ça empiète sur mon audition. Ça me fait ça des fois quand l’univers de l’artiste me fout trop la gerbe.
        Par exemple les punks londoniens et leur univers crado dans leurs boites de nuit pourries dans les sous-sols dégueulasses d’immeubles en ruines et de docs poisseux, leur look émacié malsain et leurs pogos dégueux sur fond de musique moche teintée de piquouses qui puent la bière, on va dire que c’est un peu beaucoup pour moi… 😅
        Je préfère définitivement le soft rock californien…

        • Surfer  

          😀😀😀😀😀😀😀😀😀

          Vous pouvez m’indiquer les toilettes s’il vous plaît 🤢🤮.

          Je me fous que ce soit au dernier étage….Je préfère supporter la musique d’ascenseur
          😀😀😀

        • Eddy Vanleffe  

          « Ce cocktail entre ce type si antipathique et ses valeurs de bobo donneur de leçon mêlées à son meurtre. »

          MY thoughts exactly!

          Si ce type ne passait pas on temps à jouer les justiciers donneur de leçons, encore mais sa personnalité en fait sans doute l’un des être humains les plus méprisables qui soit et j’ai du mal à « passer outre ce mépris »
          Mais c’est tout à fait personnel. Je suis également pour qu’il fasse sa vie sans encombre. si des gens veulent le voir en concert, c’est pas moi qui ferait lune manifestation pour dire que c’est un scandale!
          Juste sans moi!

          Dommage pour le groupe qui était un excellent et sans doute le fer de lance du rock français à l’époque…
          Tostaky faisait partie des meilleurs albums les plus de son époque.

          • Bruce lit  

            L’arroseur arrosé. Tout comme un ancien présentateur de TV œuvrant pour le bien de la planète qui traite les femmes comme buffet à volonté.
            Mais là, on s’éloigne de la BD du jour. J’en resterai là.

          • Jyrille  

            Pour avoir un peu discuté avec Cantat, le gars est très sympathique, ouvert à la discussion et loin d’être débile.

    • Présence  

      Ça fait plaisir de voir de la BD française pour adultes qui ne tombe pas dans le « dessin pas beau » comme c’est trop souvent le cas. – Je n’y avais même pas pensé en le lisant, mais maintenant que tu l’as dit, c’est vrai qu’il n’y a pas d’exagération comique.

  • Surfer  

    « En découvrant cet ouvrage, le lecteur peut avoir deux a priori : ça devrait être pas mal parce qu’il s’agit d’une BD d’un bédéaste renommé »

    Sauf que je n’ai jamais rien lu de CHABOUTÉ 😩.
    Un ami me l’a déjà fortement recommandé et je devrais lui emprunter, incessamment sous peu TOUT SEUL.

    Toujours est-il que les illustrations que j’ai entrevues du gars démontrent une parfaite maîtrise du noir et blanc et un dessin très plaisant 👍.

    Si je suis conquis, je poursuivrais ma découverte de l’auteur avec l’œuvre que tu présentes aujourd’hui.
    Le thème de la création et cette visite guidée de NEW-YORK devrait me plaire.👍

    La BO : je connais très peu NOIR DÉSIR… le peu de chansons que je connais du groupe sont celles qui sont passées ou passent à la radio. Elles sont plaisantes, mais pas suffisamment à mon goût pour que j’ai la volonté d’en connaître plus.

    • Présence  

      Aveu : je n’avais rien lu de Chabouté avant de lire cette BD, mais j’en avais beaucoup entendu parler. 🙂

      • Surfer  

        A priori, d’après mon Ami, « TOUT SEUL » est un incontournable de l’auteur

  • JP Nguyen  

    Ah merde… encore un article qui montre de très beaux dessins et un sujet lié à NYC, la ville qui m’a longtemps fasciné…

    Vite, trouver une excuse pour ne pas craquer… Euh… c’est du noir et blanc et j’aurais envie de couleurs pour un tel sujet… Et puis le « héros » semble avoir un charisme de moule.
    Ouf, j’ai eu chaud ! (mais qu’est-ce qu’ils croient chez BRUCE LIT ? on n’a pas un budget BD illimité !)

    • Bruce lit  

      Je me suis très bien accommodé du noir et blanc et le héros, très cérébral, propose une vision de NY, de la vie et des gens, passionnante.

    • Présence  

      Excuse acceptée.

  • Patrick 6  

    Retrouver Chabouté est toujours un grand plaisir (même si je le trouve parfois meilleur dessinateur que scénariste). Quoi qu’il en soit tu m’as convaincu, je vais casser ma tirelire pour acheter celui-ci (le syndrome JP ne passera pas par moi ! Vive la ruine !)

  • Jyrille  

    Ca peut être sympa, surtout cette histoire de mise en abyme de personnages réelles ou imaginaires. Mais je ne suis pas un grand aficionado de Chabouté, je n’avais pas aimé son Construire un feu par exemple. Tout seul était déjà mieux selon moi.

    C’est étrange car je trouve que sa patte se rapproche beaucoup de celle de Comès, mais ce dernier me parle plus, ou alors c’est parce que je l’ai découvert jeune, qu’il fait un peu partie de moi. Ou alors c’est l’ambiance onirique de Comès qui me semble plus aboutie que les récits naturalistes de Chabouté. Je ne sais pas.

    En tout cas merci pour la découverte, je n’avais pas du tout entendu parler de cette bd.

    La BO : classique. Excellent premier titre pour un album non ?

    • Présence  

      Je n’ai pas lu de bande dessinée de Comès, je ne peux donc pas comparer. A la lecture, les personnages m’ont semblé suffisamment tangibles, pas des individus génériques sans âme. Sa capacité à retranscrire les rues de New York m’a impressionné : pas seulement sa capacité à reproduire des images donnant la sensation d’être familières, mais aussi la manière dont il sait inclure le bon détail pour rendre compte des éléments techniques de l’urbanisme (bordures de trottoir, marquage au sol, signalisation verticale) sans surcharger les cases.

      • Jyrille  

        Je te crois sur parole Présence, surtout que Comès verse plus dans le style des années 70, on pourrait un peu le rapprocher de Hugo Pratt, donc beaucoup moins précis que Chabouté. Si je peux je jetterai un oeil à ce Yellow Cab.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Vendu. A la fois je crois n’avoir jamais lu Chabouté … à, si finalement on me glisse à l’oreille son Moby Dick.

    Pour suivre les étales de librairie je trouve la couverture extrêmement réussie. Ce feu jaune, seule couleur dans un décor minimaliste est saisissant. Cela invite à la lecture, à ouvrir l’album pour voir ce qu’il y a dedans alors que le titre + les buildings semblent pourtant tout déjà indiquer.

    On se revoit quand je l’aurais lu.

    • Présence  

      Je guette ton retour.

      Je partage entièrement ton avis sur la couverture. A chaque fois que je la regarde, je suis surpris par le pourcentage de surface noire, et par tout ce qu’elle exprime visuellement.

      • Jyrille  

        Je suis d’accord, cette couverture est magnifique.

      • Fletcher Arrowsmith  

        Commandé dans ma librairie de quartier. Rendez vous en 2022, surement, pour mon avis.

        • Présence  

          Ok. Le rendez-vous est pris pour 2022.

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