Suzette ou le grand amour par Fabien Toulmé
Un article de BRUCE LITVF : Delcourt
SUZETTE est un roman graphique écrit et dessiné par Fabien Toulmé, l’auteur de l’inoubliable CE N’EST PAS TOI QUE J’ATTENDAIS. Il s’agit d’une histoire complète de 300 pages bien emballée par les éditions Delcourt.
Impossible de continuer la route sans quelques spoilers.
L’histoire commence après l’enterrement de Bernard, le mari de Suzette, une sympathique octogénaire, notre héroïne. Noémie, sa petite fille s’étonne de ne pas la voir aussi triste qu’elle devrait l’être.
Suzette finit par lui avouer que le mariage avec Bernard a été un mariage de raison et que parfois elle pense à Francesco, un jeune homme avec qui elle a vécu une relation platonique il y a plus de 70 ans !
Noémie profite de l’occasion pour fuir son couple qui prend l’eau, emprunte la camionnette de son fleuriste de patron et embarquer sa mamoune en direction de l’Italie pour retrouver son grand amour ! Commence donc un road movie aussi émouvant que drôle !
D’emblée, nos amis à la recherche de dessins naturalistes et élaborés rebrousseront leur chemin : les dessins de Toulmé sont toujours aussi simples (mais jamais simplistes). C’est cette ligne claire où les visages sont réduits à 3 points pour le nez et les yeux et un tiret pour la bouche. Les mains sont de grosses patates et les pieds des petits bateaux.
S’il parvient à accepter ce contrat avec l’auteur, le lecteur voyagera avec un plaisir authentique avec Noémie et Suzette. Il rira des conversations entre ces deux héroïnes qui parlent de sexe avec l’écart entre deux générations, il se délectera des fins talents d’observateur de la vie de couple (les murges et les copains pour monsieur, la maturité légère de madame, les courses à Ikéa), il s’émouvra de la romance et de la redécouverte du sentiment amoureux au soir de la vie de Suzette.
Redisons-le : Toulmé fait dans le simple mais jamais dans le simplisme : la boutique de fleurs ressemble à un véritable étalage d’un artisan, ses bars ne sont pas caricaturés à un comptoir et il parvient merveilleusement bien à esquisser des terrasses et des ambiances italiennes.
Tout au long de SUZETTE, je me suis senti en vacances en revisitant le plus tendre des sentiments humains : l’amour que ce soit envers un homme ou, et c’est le plus touchant dans cet album, celui entre une grand-mère et sa petite fille.
Pour peu que le lecteur ait eu une vie de famille équilibrée, il reconnaîtra mille et une petites touches dans cette relation entre la jeunesse et la vieillesse : le petit jardin, la solitude, le plaisir d’y manger des plats comme lorsque l’on était petit, cet antre où l’on peut se confier, rester un enfant et un adulte en même temps.
La tendresse accompagne Suzette, Noémie et le lecteur à chaque page avec de jolies touches d’humour : c’est Simone, la voisine octogénaire qui s’éclate avec Tinder, ce sont 2 jeunes qui sifflent une mémé en maillot de bain, c’est un bal où Suzette, observatrice rodée de la vie humaine perçoit la peur d’être seul en chacun d’entre nous.
L’intrigue de Toulmé est cousue de fil blanc. Il ne s’en cache pas : il est certain au vu de la couverture et de son sous-titre que Suzette va retrouver l’amour. Au vu de la pagination assez dense, l’on sait que plein de choses vont se passer puisque il reste au moins la moitié de l’album lorsqu’elle arrive en Italie.
Rien n’est très compliqué pour nos amies : il n’y a pas de problèmes de santé ni d’argent, le patron de Noémie est sympa et lui laisse sa semaine, Francesco n’est pas devenu une graine d’enculé qui tabasse sa femme et picole pour noyer sa souffrance.
Ce serait faire injure à Toulmé, papa d’une petite fille trisomique, que de lui rappeler que la vie n’est pas rose et qu’il se berce d’illusions sur la nature humaine. Au contraire, Toulmé écrit un feelgood movie qui n’étant jamais dupe, propose de se focaliser les instants lumineux de la vie, ces moments où elle vaut la peine d’être vécue dans toute sa joie et sans niaiserie.
Quelques nuages viennent parfois obscurcir le paysage : la bêtise des hommes, leur lâcheté aussi, le couple de Noémie qui connait de secousses sismiques alors qu’elle recréé celui de sa grand-mère et qui rappellent que l’auteur choisit de déplacer son parasol pour rester au soleil.
Ses dialogues sont savoureux. Il donne toute l’énergie de la jeunesse à Noémie et une verve féministe tandis que Suzette s’exprime de manière toujours plus pudique, effacée comme une femme à qui personne n’a jamais demandé son avis.
300 pages plus tard, le lecteur ne s’est pas remis de cette trombe d’optimisme qui rappelle le meilleur du cinéma français ou LITTLE MISS SUNSHINE. Il quitte à regret ses personnages profondément attachants avec qui il s’est familiarisé…
Et à presque 50 ans, Bruce est envahi de pensées merveilleuses sur ses samedis avec son papi et sa mamie qui le consolaient de sa santé fragile à coup de lasagnes et de Strange.
De ce pèlerinage en Tunisie en amoureux avec sa grand-mère après la mort de son grand-père.
Ce manque béant après la disparition de chacun d’entre eux. Se rendre compte qu’on est désormais trop vieux pour être grand-maternés.
Et le plaisir de voir ses enfants jouer avec ses parents en espérant vivre assez à son tour pour apprendre l’art d’être
Cet article est bien entendu dédié à la mémoire de Joseph, Hélène, Georges et Yolande.
Merci pour cette review d’une nostalgie touchante, qui me remet en mémoire les trop rares souvenirs de ma grand-mère paternelle, trop rarement visitée car elle habitait à l’autre bout de la France, et les nombreux moments passés avec mon grand-père maternel, pratiquement mon père de substitution.
Une BD que j’ai souvent vu sur les présentoirs sans jamais oser franchir le pas.
Le plus tendre des sentiments humains : l’amour – Oulah ! Bruce qui passe en mode bluette fleur bleue ? 😀
Rien n’est très compliqué pour nos amies : il n’y a pas de problèmes de santé ni d’argent, le patron de Noémie est sympa et lui laisse sa semaine. – D’un côté, ça peut être la limite de ce genre récit positif ; de l’autre côté il est possible de le prendre comme une convention de genre, c’est-à-dire qu’on sait que c’est pas vrai, comme l’existence des vampires, mais c’est attendu dans ce genre de littérature.
Se rendre compte qu’on est désormais trop vieux pour être grand-materné : on sent un constat personnel marquant.
@JB : Les distances et ses séparateurs d’amour… Internet a aboli quelque peu ces frontières. Il est plus facile de communiquer avec l’autre bout du monde ou de France désormais. Content de savoir que ton grand-père a bien fait le job.
@Présence : oh, malgré mes coups de gueule, je n’ai jamais caché mon romantisme et ma croyance en l’amour. Ceci dit, je ne crois pas que ce soit Fleur Bleue. Je pense comme Houellebecq en fait que l’amour est un travail, un effort, une épreuve. Il est plus facile de détester, mépriser ou haïr que d’aimer. Aimer consiste à s’oublier, se sacrifier et s’ignorer, c’es dur en fait.
Les guerres, les génocides, les… élections l’ont prouvé : c’est toujours l’amour qui est assassiné en premier (et non l’innocence comme le prétendait Oliver Stone).
Mis côte à côte je trouve une jolie harmonie entre la cover de Toulmé et celle de GRAND SILENCE.
Je te taquinais : je pensais à nos échanges sur le sadomasochisme de Sunstone, ou la relation tarifée de Sugar.
Bonjour Bruce,
Découvert comme toi avec CE N’EST PAS TOI QUE J’ATTENDAIS, et fier de partager un prénom avec Monsieur Toulmé, SUZETTE est encore une fois une réussite pour cet auteur complet, ex ingénieur ayant voulu changer de vie professionnelle.
Après 3 tomes de l’ODYSSEE D’HAKIM où on n’en ressort pas indemne, cette SUZETTE est la bienvenue dans l’univers des prénoms de Fabien Toulmé.
Pour en avoir parlé avec lui, son travail sur la couleur a évolué dans SUZETTE où même si on reste sur une ambiance assez bi chromique, les couleurs sont plus chaudes que d’habitude : jaune, orange, ocre et surtout le bleu rappelant le ciel et la mer) pour une bluette pas si fleur bleue que cela finalement. Cela rappelle les paysages des territoires du sud, comme dans LES DEUX VIES DE BOUDOUIN où la colorisation évoluait en fonction des étapes du voyage. Maturité également dans l’art séquentiel, avec moins de texte, un trait plus en rondeur, des moments de silence comme autant de temps suspendu.
Deux très beaux portraits de femme où la différence d’âge se gomme au fur et à mesure de l’arrivée. Et sans que l’on tombe dans un propos féministe primaire (j’aime bien ta réflexion sur Francesco).
Fabien Toulmé sait aussi surprendre comme quand la grand mère et sa petite fille dissertent sans tabou sur leur vie sexuelle et amoureuse. Des passages sans verbe, tout en pudeur, lors d’une nuit d’amour bleutée.
Voilà ce que j’écrivais en octobre dernier, lors de ma rencontre de ce cher voisin : Hakim, Baudouin, Suzette, Julia et ses parents, Fabien Toulmé met en image des femmes et hommes du quotidien. Beaucoup d’humanité, un ton juste et juste ce qu’il faut d’humour pour traverser les aventures et péripéties des héros de Fabien Toulmé.
https://www.facebook.com/profile/100033607575816/search/?q=toulm%C3%A9
300 pages plus tard, le lecteur ne s’est pas remis de cette trombe d’optimisme qui rappelle le meilleur du cinéma français ou LITTLE MISS SUNSHINE. Il quitte à regret ses personnages profondément attachants avec qui il s’est familiarisé… : merveilleuse synthèse.
Je ne savais pas que Toulmé s’était reconverti. Un choix courageux et quand même sacrément risqué quand on sait la précarité des auteurs de BD.
Je n’ai pas lu L’ODYSSÉE d’HAKIM sans doute parce que peur de voir l’univers poétique et doux de cet auteur rattrapé par la politique. Car tout est politique. Puisque l’on parle bcp de privilège d’untel et untel en ce moment, notre grand confort est de pouvoir l’oublier parfois.
voilà une oeuvre qui me demanderait plus d’effort d’imagination qu’un voyage en hyper espace, puis qu’à 5 ans, je n’avais déjà plus ni père ni grand parents…
mais je ne suis pas un sauvage total non plus et j’ai lu des livres au sujet de l’amour familial tout ça…
c’est assez touchant, et cette collision entre enfance et vieillesse est assez fascinante.
On connait un peu plus notre Bruce aujourd’hui…
Ça va pas bien de me faire commencer la journée avec des larmes plein les yeux ?!
Très bel article, très beau titre. Très bel hommage.
Je ne suis pas fan de ce style graphique, mais tu as su montrer en quoi il fallait savoir aller au delà.
Bravo et merci.
Pensées pour ma « Mamie En Route » chez qui nous allions tous les mercredis midis et après-midis, pour manger ses concombres à la crème, sa purée maison un peu trop liquide et son blanc de poulet à la crème, et qui nous emmenait donner du pain aux canards, un prétexte pour s’inventer de folles aventures entre cousins dans les bois et les collines.
Elle avait toujours un chocolat chaud et des Petit Lu pour les visites surprises à l’heure du goûter.
Merci pour ces souvenirs 🙂 et pensées pour tes grands-parents…
@Eddy : c’est terrible ce que tu racontes. C’est d’autant plus méritoire de se construire sans ces re-pères et mères.
Avec l’âge, j’apprécie de plus en plus ces oeuvres qui confrontent les différents âges de la vie. Eh… en fait, c’est presque du COBRA KAI mais sans le Karaté (coucou Tornado).
@Kaori: faire pleurer mais de joie, ça me va. Je ne voulais pas commencer la semaine avec PANCREAS.
C’est mignon comme surnom Mamie en Route.
oui mais on y pense pas, c’est ton article qui me fait réaliser que j’ai pas connu ça..
mais des amis étaient très proches de leur grand-mère et j’adorais taquiner cette vieille dame quand j’allais squatter chez eux…
Bah moi j’avoue que je fuis un peu ces BD justement parce que parfois, en me faisant penser à des choses que j’ai pas connues et qui d’ordinaire ne me dérangent pas, je me met tout d’un coup à me dire que j’ai loupé des trucs.
La fameuse tendance qu’on peut avoir à se comparer aux autres et se sentir triste de ne pas avoir connu de belles choses que d’autres ont connu.
Et si on ne se confronte pas à ça, on n’y pense pas. Mais parfois ça vient dans les discussions donc à moins de vivre en ermite, on s’y retrouve confronté.
Mais au moins en BD…je peux fuir le truc.
J’avais parié sur les « mots bleus » pour la BO. J’avais au moins l’interprète.
Très bel article, très touchant, Bruce. La bd me semble très bien en plus, je la note dans un coin.
La BO : je ne connaissais pas du tout, très sympa. Par contre je ne comprends rien à ce qu’il chante.
@Fletch et Cyrille
On est dans la fin de la carrière classique de Christophe. On est clairement dans de la variété ici. Il faudra attendre 20 ans pour qu’il finisse sa traversée du désert.
C’est vrai que la diction est pas terrible. Les textes étaient souvent secondaires chez Christophe. Il aiamit chanter en Yahourt.
Ouais…je crois qu’en fonction de nos vécus et parcours tous différents, ça ne va pas forcément nous parler.
Je n’ai de souvenirs que de ma grand mère maternelle qu’on allait voir peu souvent et qui dépérissait davantage qu’autre chose, au milieu de ses 25 chats. Elle a fini par emménager chez une de mes tantes avant de perdre la mémoire et ne plus nous reconnaitre, et mourir.
Tante qui maintenant suit le même chemin et est en ephad.
Pas de moments privilégiés avec mes grand parents. On m’a toujours dit que mon grand père maternel était un poivrot, et il est mort avant ma naissance. Et mes grand-parents paternels, pareil je n’en avais plus à 6 ans.
Pas du tout sensible à ce genre de bandes-dessinées feel-good.
Ca ne remue rien chez moi et ça n’appelle en moi aucune nostalgie. Et pourtant, j’ai des tas de beaux souvenirs de mes grands-parents et j’apprécie énormément la relation de mes parents avec mes enfants.
Au décès de ma grand-mère maternelle, on a découvert des lettres de son premier grand amour. Personne n’avait jamais été au courant et on ne sait pas ce qui s’est passé. Il y a eu la guerre, elle a rencontré mon grand-père. Avant de mourir, elle a dit qu’elle avait un secret à révéler mais elle est morte avant de parler.
C’est vertigineux de penser à la vie des gens qu’on aime avant la vie d’eux que l’on connait.
Il y a une culture du secret. Comme si ça ne se faisait pas d’en parler.
Mais c’est pas dans des bds feel good que j’ai envie qu’on me parle de ça.
Pour la bo, c’est pas à propos d’une grand-mère mais j’aurais choisi le magnifique « Nos mères » des Valentins.
Je connais de nom et de visage Les Valentins, mais impossible de me rappeler pour quel titre. J’ai lu leur bio sur Wiki mais ça ne m’aide pas. Par contre on voit qu’ils ont travaillé avec beaucoup de grands noms. Marrant qu’ils aient commencé leur carrière avec De Palmas comme chanteur !
Bon, je vais passer quelques temps sur YouTube, moi…
Les VAlentins ont hébergé la fabuleuse Edith Fambuena qui a arrangé l’époustouflant FANTAISIE MILITAIRE de Bashung puis LE BRASIER de DAHO. Elle est impliquée dans tout ce que la pop française a de glorieux de ces 30 dernières années.
Merci de me rappeler cet album ZEN ARCADE. C’est bien chez vous…
» C’est bien chez vous… »
Ici aussi, c’est bien.
C’est adorable. Merci.
Puisque la culture rock et pop semble te parler, je t’informe qu’aujourd’hui ressuscite en kiosques le magazine rock BEST et que j’y signe 5 articles.
DO YOUR BEST !
Elle a aussi supervisé et mis en musique le dernier Bashung.
Oui, pas une mince affaire.
Ben ouais, les Valentins, c’est quand même eux qui ont composé La nuit je mens.
Rien qu’avec ça, tu peux mourir en te disant que tu as contribué à ajouter un peu de beauté dans le monde.
Leur album Juke-box, c’est une pure merveille. Ca n’a pas marché, ils n’ont pas poursuivi l’aventure et c’est bien dommage.
J’ai une immense tendresse pour Edith Fambuena et son univers.
Séquence émotion de Mister Bruce pour démarrer la semaine !
J’ai bien aimé le rebond de Présence qui met en parallèle les vampires pour la suspension consentie d’incrédulité qu’il faut accorder même dans ce genre de récit naturaliste…
Je ne cours pas après ce genre de BD mais j’avais apprécié lire CE N’EST PAS TOI QUE J’ATTENDAIS du même auteur, alors si d’aventure je retombais dessus en médiathèque, je tenterais bien volontiers la lecture.
Je n’ai connu que ma grand mère maternelle, principalement par les histoires que me racontait ma mère. Je n’avais pas de souvenirs précis d’elle car je suis parti du Vietnam à l’âge de 2 ans et je ne l’ai revue qu’une seule fois à l’âge adulte, quand j’avais 27 ans. Elle est morte 1 ou 2 ans après.
« suspension consentie d’incrédulité qu’il faut accorder même dans ce genre de récit naturaliste… » En même temps, et on voit ça tous les jours, entre deux catastrophes, la vie offre son lot de petits miracles auxquels personne ne s’attendait.
J’ai connu mes quatre grands-parents.
Mes grands-parents maternels sont décédés lorsque j’étais petit. Ce fut ma première expérience de la mort. Et elle fut traumatisante parce que je les aimais autant que mes parents (comme si on perdait ses parents à l’âge de 5/10 ans). Et cette souffrance fut amplifiée parce que ma mère ne s’est jamais remise d’avoir perdu ses parents aussi « jeunes » (62/67 ans).
Mes grands-parents paternels sont décédés beaucoup plus tard. Là ce fut beaucoup plus compliqué et même un fardeau parce qu’ils ont très mal vieilli et que c’est moi qui devait m’en occuper parce que j’habitais à côté alors que mes parents étaient à 500 km. J’ai sans cesse ramassé mon grand-père (qui était devenu alcoolique) dans ses excréments et ma grand-mère s’est complètement laissée dégringoler à partir de là, jusqu’à un avc qui l’a laissée à l’état de légume pendant plus de 5 ans sur un lit hospitalier (mon père refusait de la mettre en ehpad). Elle est morte quelques jours avant la naissance de mon premier enfant.
Quand j’ai eu mon capes, je suis immédiatement monté le dire à mes grands-parents paternels parce qu’ils attendaient ça avec impatience. Mon grand-père s’est mis à pleurer toutes les larmes de son corps parce que, pour lui, pauvre immigré italien, cet ascenseur social était l’aboutissement de sa vie et que dans son Italie natale, le professeur c’était le boss du village avec le curé et le maire…
A partir de là, chaque jour je devais lui redire que j’avais eu mon capes parce qu’entretemps il l’avait oublié. Et chaque jour il s’écriait « mon petit-fils ? Professeur ??? », avant de pleurer comme une madeleine…
Quand il est mort j’ai écouté une chanson en boucle toute la journée : LONELY de Tom Waits…
Hé ? C’est le jour des confidences ? 🙂
Mince mais c’est mignon tout plein ce truc !
Joli article et j’aime bien ta conclusion intimiste 🙂 C’est toi sur la photo ? Pour le coup tu es méconnaissable !
Quoi qu’il en soit je me risquerai trés probablement à lire cette BD … euh… dès que tu me l’auras prété ^^
Cheveux longs et chatain mais oui. Je dois avoir 12 ans là-dessus.
Il y a un truc dans le sourire machiavélique qui est reconnaissable ^^