GOTHAM CITY SIRENS par Paul Dini et Guillem March
Petite critique express d’Eddy Vanleffe.VO : DC comics 2009
VF : Urban comics 2020
Les récits principaux sont signés par Paul Dini, sauf l’épisode 3 signé par Lobdell et l’épisode 8 écrit par l’artiste Guillem March sur des dialogues de Mark Andreyko. Les dessins sont de Guillem March sauf le sixième dessiné par David Lopez et le dernier qui est exécuté par Andres Guinaldo.
On va se poser quelques instants sur une petite série presque confidentielle, sortie un peu avant l’événement FLASHPOINT/NEW 52 qui va refaçonner l’univers DC pour longtemps et surtout rendre caduque la plupart des intrigues de l’époque. En conséquence, ce bouquin s’avère être une sorte de bonbon gratuit (Enfin à 20 euros quand même ou 5 dans la version couverture souple), un cadeau de Paul Dini pour les fans de la série BATMAN THE ANIMATED SERIES. Dégustons alors avec lui.
Situons un peu l’histoire. 2009, DC Comics a l’idée saugrenue de tuer Bruce Wayne. C’est le genre de péripétie que le genre super-héroïque affectionne particulièrement. Le but étant bien évidemment d‘attiser la curiosité des nouveaux venus avant de rassurer un peu plus tard le public en faisant revenir le personnage sain et sauf quelques mois plus tard. L’histoire perd certes en crédibilité mais que sont les commentaires de quelques lecteurs plus exigeants que la moyenne face à un profit à court terme évident?
Bruce Wayne est donc mort mais se soigne en voyageant dans le temps. Un crossover et ça repart comme on dit…
Catwoman, dès le début est décrite convalescente des blessures que Silence (Hush) lui a infligé par le passé (Dans DETECTIVE COMICS) et elle a bien du mal à se débarrasser d’un malfrat de petite envergure, ce qui a pour effet d’attirer l’attention de Poison Ivy. Depuis la disparition de Bruce, Selina reprend le flambeau à sa manière, en laissant les adversaires de Batman une certaine latitude, tout en moralisant leurs actions. Ainsi, la femme-chat finance les activités de Poison Ivy, ce qui lui permet de garder un œil sur cette dernière. Dans le giron de la belle plante, gravite toujours Harley Quinn en perpétuelle cavale devant se cacher à la fois de la police et du Joker. Les trois femmes vont donc s’entendre et s’associer et se protéger les unes les autres.
Mais Paul Dini n’angélise pas, ni n’occulte les aspects moins lisses de leur personnalités, ainsi la première action de l’éco-terroriste va être d’hypnotiser Catwoman pour qu’elle lui confesse l’identité de l’homme le plus dangereux pour elles toutes: Batman!
La pirouette par laquelle s’en sort Selina pourrait paraître totalement capillotractée mais elle a aussi le mérite d’être totalement raccord à cet univers empli de ninjas aux capacités mystérieuses. De plus le scénariste y montre aussi sa connaissance des personnages en mettant en scènes des interactions amusantes et pertinentes. Ainsi une rencontre entre Catwoman et Talia Al’Ghul ne peut être que réjouissante.
Pendant ce temps, Harley Quinn prompte à se refaire une réputation honorable, déjoue un attentat perpétré contre Bruce Wayne. Celui-ci déclare vouloir lui offrir une récompense et charme la demoiselle inconsciente de la supercherie de Silence qui a pris sa place avec un visage refait à la chirurgie. Là encore il est surveillé étroitement par la Bat-Family qui s’en servent comme d’une marionnette utile.
Catwoman va donc sauver Harley du psychopathe et d’elle-même pas la même occasion. Ici commence donc le portrait d’une Harley qui sous des allures de fofolle, cache une fêlure bien plus inquiétante. Cette dépendance qu’elle a vis-à-vis des relations toxiques. Ses amies doivent bien souvent la soutenir et si elle Leur en sait gré en leur retournant une loyauté sans faille, elle est pourtant incapable de ne pas retomber dans ses propres travers. Poison Ivy exprime clairement son écœurement pas totalement désintéressé mais ne peut faire qu’une chose: être là quand son amie en a besoin.
Cette relation sera le terreau de l’histoire suivante mettant en scène un Joker particulier. En effet le clown prince du crime semble vouloir retrouver son ex-assistante, mais tout possède soudain un parfum rétro, les armes, gadgets et plan concoctés viennent tout droit des années 1960. Harley elle-même confesse ne l’avoir jamais vu utiliser ce matériel déjà obsolète à leur rencontre. Le vérité se fera jour rapidement et là encore l’auteur peut-être émulé par Grant Morrisson, rend hommage à l’histoire du «caped crusader» et à son historique éditoriale. Un ennemi aussi grotesque s’extirpera des brumes d’un passé pour se venger d’Harley Quinn. Il pourrait même devenir l’un de ses némesis si l’on voulait se pencher sur leur antagonisme prenant racine sur leurs folies respectives. Heureusement les femmes fatales de Gotham ne seront pas trop de trois pour le mettre hors d’état de nuire.
Suite à cette principale aventure, nous avons droit à un one-shot de Noël. Chaque héroïne va faire réveillon de son coté. Sélina discute donc avec Dick Grayson au manoir Wayne, une très jolie scène très mature. On voit deux adultes peinés et pourtant déterminés partager leur deuil (Rappelons que Bruce est mort ce semestre là) dans un moment aussi retenu que naturel.
Un second one-shot verra un copy-cat rejeter les soupçons sur Poison Ivy qui, elle a disparu. C’est un thriller tendu et très court en forme de «whodunnit», qui manque un peu de fluidité car le récit est bourré à ras-bord, d’indices et de sous entendu. L’épisode touffu manque de clarté, pourtant sa lecture est très agréable.
Paul Dini termine sa prestation avec une sorte de redémarrage en douceur. Il entame un dernier mini- arc dans laquelle il range les jouets, notamment les problèmes cardiaques de Catwoman, elle rend visite au Doctor Mid-nite et à Catman pour boucler la boucle de rémission. À savoir une réponse médicale et une séance de boxe avec Catman le «coach» de toutes les belles filles un peu violentes. Poison Ivy, quant à elle trouve un job à S.T.A.R. Labs qui pourra lui donner la possibilité de mener ses propres projets. Enfin Harley Quinn avec 20 ans d’avance décrit sa morning routine comme le ferait une youtubeuse lambda. Malheureusement, un cadavre de femme leur tombe littéralement dessus avec suffisamment de blessures pour les incriminer toutes.
Afin de se disculper, le trio va appeler le Sphinx à la rescousse. L’enquête de ce dernier va le confronter après l’analyse des différents indices en forme de fausses pistes à un autre antagoniste méconnu: Docteur Ésope qui utilise les morales de ses fables comme Nygma ses énigmes. Les deux compères sont bien tentés de s’unir afin de se débarrasser de ces demoiselles, avant que ces dernières viennent tirer le Sphinx des griffes de cet énième client assidu de l’asile d’Arkham.
Tout pourrait finir ici… Et c’est d’ailleurs le cas du volume français Urban (dont la version estivale à 5 euros est une version encore raccourcie à 8). Pourtant Paul Dini livre un dernier script non résolu avant de passer la main à Tony Bedard. Et je ferais le choix également de m’arrêter ici.
C’est l’ultime travail de cet auteur dans le monde de Gotham City, si on excepte quelques volumes en dehors de toute continuité comme le jeu vidéo ARKHAM ASYLUM ou des back-up stories. Il s’y amuse mais ne s’implique plus trop, d’autres choses l’attendent vraisemblablement à ce moment là.
Il est amusant de lire ou de relire ce livre en 2021, car le monde éditorial a profondément changé. Il est pourtant clair que Paul Dini a grandement contribué à la notoriété de ces personnages. En tant que l’un des principaux architecte de la série animée de 1992, il a co-crée Harley Quinn, qui garde ici son costume d’origine. Il est aussi celui qui a sous-entendu pour la première fois au détour de regards et de répliques la romance entre elle et Poison Ivy dont il a rendu également explicite l’engagement écologique en lui donnant des motivations qui pouvaient faire douter le spectateur. Car si Ivy reste dangereuse, et assassine parfois sans remord, son but et ses cris d’alertes en sont pour le moins réels, appelant souvent Bruce Wayne à réfléchir. Que dire de Catwoman? il s’inscrit au même titre que les autres auteurs, dans la mouvance qui en fait d’avantage une anti-héroïne qu’une vilaine. Néanmoins de la même manière que pour Poison Ivy, il va pousser son empathie naturelle pour les fauves jusqu’à en faire une personne préoccupée par la cause animale. En changeant de manière très subtile les ingrédients de l’ADN de ces furies, il va simplement leur en cristalliser l’avatar qui sera le plus populaire auprès du public.
Car comment considérer comme vraiment mauvais des protagonistes dont l’écologie et la planète sont la principale préoccupation, face à un monde décidément indifférent? Là réside un peu l’ambiguïté de notre époque.
Paul Dini lui, n’oublie pas la dangerosité de ces femmes qu’il aime profondément fatales et glamours comme de grandes actrices hollywoodiennes. Il ne manque d’ailleurs que Zatanna (sauf pour une scène) pour compléter les figures de ses fantasmes de papier. Du glamour, du venin, du caractère, de la fantaisie aussi avec par dessus une bonne couche de sensualité.
Graphiquement c’est Guillem March qui est aux crayons, son style n’est pas encore très affirmé, comme s’il hésitait à prendre les patins des artistes classiques comme Edouardo Barreto et d’autres influences plus modernes. Comme un Gene Colan , il exagère les proportions pour appuyer les mouvement donnant à ses femmes des jambes démesurées mais l’expressivité, elle viendrait d’avantage des mangas ou des cartoons. Muni de ces multiples influences, il devient un partenaire assez idéal pour un Paul Dini qui offre au spectateur un bon film d’action au féminin, assez homogène, rigolard tout en contenant une certaine dose de fan-service.
Pour autant, tenons nous un récit précurseur de la vague actuelle qui voit sensiblement évoluer la question féminine au sein des illustrés, ou bien est-ce au contraire l’exemple même du sexisme qu’on ne saurait plus lire désormais?
Je gage que les opinions, seront à ce propos partagées. Pour ma part, je partage assez la fascination avec Paul Dini pour ces personnages aussi sexys que malignes. Indépendantes et dangereuses, elles envoient certainement du rêve aux pauvres hères que nous sommes. Mais c’est mal bien inoffensif.
Nul doute aujourd’hui qu’un titre relançant ces trois héroïnes ne pourrait plus être conçu de la même manière. Cela serait sans doute piloté par une autrice et une dessinatrice afin de bien éviter le soupçon d’une quelconque trace de misogynie, quand bien même elles écriraient exactement les mêmes scènes. Peu importe, en fait du moment qu’on ait du bon comics dans les mains.
Donc la dernière question, à la quelle il me faudra répondre, c’est: Est-ce que GOYHAM CITY SIRENS est un bon comics? Oui, c’est bien sympathique quand on aime se promener dans les rues sombres de Gotham sans chauve souris. C’est une poche d’univers qu’il est toujours agréable de visiter, surtout en bonne compagnie.
En BO: Gynécées.
Merci pour cette lecture !
La suite ne démérite pas avec notamment 2 numéros (20 et 21) consacrés à une Harley Quinn prête à tout pour tuer le Joker, enfermé au cœur de l’asile d’Arkham… y compris le meurtre d’innocents ! Avec des choix graphiques intéressants lorsqu’elle convainc un garde incorruptible de la laisser passer ou quand elle parvient enfin devant le Joker
De Paul Dini, je recommanderai aussi Streets of Gotham, série (encore inédite, je crois ?) où il gère notamment le problème que pose Hush/Wayne
Voilà un souvenir qui date. J’avais bien aimé les premiers épisodes, et j’avais abandonné la série avec l’arrivée de Tony Bedard. Comme le fait remarquer JB, je lisais en parallèle Streets of Gotham également écrit par Paul Dini, avec quelques liens entre les deux : Carpenter qui fut membre du gang de Tweedle Dee et Tweedle Dum. Cette série était plus agréable que Streets of Gotham car Dini semblait avoir plus de liberté pour raconter des histoires qui lui plaisent.
Il ne manque d’ailleurs que Zatanna pour compléter les figures de ses fantasmes de papier. – Très bonne remarque : Dini a par la suite écrit une série Zatanna, et une histoire complète avec Joe Quinones.
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Pour autant, tenons-nous un récit précurseur de la vague actuelle qui voit sensiblement évoluer la question féminine au sein des illustrés, ou bien est-ce au contraire l’exemple même du sexisme qu’on ne saurait plus lire désormais ? – Pour voir lu ce récit lors de sa parution initiale, la question se posait déjà il y a plus de 10 ans, avec cette sexualisation des corps qui était déjà perçue comme outrée.
Très sympa aussi, sa Zatanna, même si j’ai l’impression qu’il n’y a pas non plus d’histoires très marquantes dans le run en question.
Bon, j’avoue j’ai dégusté ton bonbon un peu rapidement. J’ai lu en diagonale. A quelques rares exceptions Batman, Constantine, Swamp Thing, Watchmen….L’Univers DC m’intéresse très peu.
Désolé de ne pas avoir fait honneur à ton talent de chroniqueur.
Je me suis un peu plus attardé sur la BO que j’ai écouté avec attention.
Malgré le fait que j’ai côtoyé des amis /fans de l’artiste, je n’ai jamais réussi à rentrer dans l’univers musical de Thiéfaine.
Malgré mon nouvel effort aujourd’hui…je n’y arrive pas…Encore désolé
Ah mais je l’ai lue cette histoire. C’est bien celle où il y Enigma chez elles ? C’était fun, pas inoubliable mais fun. Effectivement ça ramène un peu de couleurs dans les couleurs de gotham. Définitivement du super-héros que je pourrais encore lire car même si ça se situe après la mort de Batman, on est dans une lecture suffisamment autonome pour s’en foutre. Il suffit d’imaginer que Batman s’est tordu la cheville et voilà.
La BO : C’est vrai qu’il faut que je m’écoute du Thieffaine. Belle voix baryton un peu nasillard comme je les aime. Bonne chanson.
Oui bien résumé Bruce, je suis complètement d’accord avec toi.
Ben v’là que Bruce va lire plus de DC que moi maintenant…
Ça aurait pu me brancher à un moment ça, parce que Paul Dini et j’aime bien les histoire d’antihéro(ïne)s. Mais bon. Je ne veux plus lire de récits dans la continuité en dehors de ceux qui m’attendent déjà sur mes étagères. Et d’ailleurs il y a rien moins que tout le run de Batman par Morrison qui m’y attend… Parfois je songe à tout bazarder. Je l’ai déjà fait avec tout le run de Snyder : Revendu avant d’avoir lu… J’en suis capable, je suis un fou, je vous préviens…
Et donc le run de Momo fait partie de ceux que je pourrais revendre sans l’avoir lu, avec le SUPERIOR SPIDERMAN et quelques autres trucs très longs et fastidieux çà lire, et qui me font de moins en moins envie…
M’enfin, je parle… je parle… Mais très bon article Eddy. On perçoit bien le contenu, le contexte éditorial et le public visé. 👍
Par pitié Tornado, lis le run de Momo sur Batou, je veux ton ressenti !
Pas sûr que les histoires soient vraiment ce que je recherche en ce moment par contre voir les premiers (?) pas de Guillem March chez DC m’intéresse carrément !
Si j’en juge par les scans on est bien loin des prouesses graphiques de KARMEN (Cf mon article) mais je me demande finalement si son style peut vraiment coller avec du super héros !
Thanks guys!
@Tornado
Merci pour le compliment. J’aime bien Paul Dini pour ses histoires simples et son amour de l’univers dans lequel il évolue. Je préfère son run sur Batman à celui de Momo même si le run de Morrison est une bonne lecture distrayante aussi avec plein d’idées marrantes. bon il écrit les enfants comme des tas de merde arrogants et semble les aimer comme ça, mais sinon, ça passe bien…
Je partage un peu les même sensibilité sur la sensualité que Dini aussi, j’aime bien ces femmes de papier dangereuses, fragiles, et fortes et profondément honnêtes avec elles mêmes.
@Présence:
Je pose la question de savoir si c’est « tendancieux » sans avoir la réponse ni même prétendre vouloir en chercher par moi même. a chacun son curseur. j’ai lu des horreurs à propos de Frank Cho alors que je le tiens pour l’un des artiste sans doute les plus doués de sa génération. Je ne comprends pas la soudaine moralisation de l’art et j’avoue que ça me fait même un peu peur en fait.
@Bruce,
oui pour moi aussi Batman a le rhume des foins… Je suis contre les morts en comics, faut qu’ils se creusent les méninges pour faire peur autrement… Personne n’a cru à cette mort et cette « péripétie » a juste décrédibilisé les trois ou quatre arcs impactés.
@Surfer
Je continue mon travail de diffusion et de vulgarisation de l’univers DC au sein du blog. ^^
@Pat
Guilem March est vraiment en perpétuelle mutation. il a un graphisme très « vintage » dernièrement avec un encrage épais où il montre son immersion au sein de l’univers DC. on dirait parfois des planches des années 70.
@JB
Merci, je voudrais mettre la main sur Zatanna et ainsi terminer mon cycle « Paul Dini »
« Je ne comprends pas la soudaine moralisation de l’art et j’avoue que ça me fait même un peu peur en fait » :
Bon alors là-dessus nous sommes frères de sang…
Count me in
J’ai dégusté la lecture de l’article, mais je ne pense pas que je lirai le comics pour autant.
J’ai du mal avec le graphisme, et ces trois femmes ne m’attirent pas des masses… Je dois reconnaître que je suis assez sexiste dans mon genre. Côté super-héros, les personnages féminins qui m’intéressent sont peu nombreuses…
Sinon pour cette période, Batman est mort, mais y avait quand même un autre Batman à l’époque 😀
Quant à la question de la misogynie et tout ça dans les comics, j’ai déjà dit ce que j’en pensais. ça me saoule au plus haut point. Qu’on laisse plus de place aux femmes me va très bien, tant que c’est bien écrit. Laisser la place juste pour laisser la place, je trouve ça très con. Et qu’on accepte que les époques étaient différentes et que les oeuvres de l’époque sont des marquages de l’Histoire de l’Humanité. Point.
N’ayant pas l’envie irrépressible de connaître tout ça, mais étant curieux, j’ai acheté la version à 5 euros (moins en fait) en couverture souple de ces huit épisodes. Et je les ai lus ! J’ai bien aimé le dessin sans en être fan. On sent bien l’influence de Manara voire de Gibrat (LE SURSIS) puisque le principal intérêt réside sans doute dans la plastique de ces trois supers nanas. Et de ce point de vue, c’est réussi.
Je dois toujours regarder BTAS…
J’ai donc pu lire ces histoires presque sans Batman et les autres personnages classiques de Gotham, mais ce ne fut pas simple car il y a beaucoup de faux semblants. Par deux fois voire trois, les personnages ne sont pas qui ils prétendent être, c’est assez perturbant.
« La pirouette par laquelle s’en sort Selina pourrait paraître totalement capillotractée mais elle a aussi le mérite d’être totalement raccord à cet univers empli de ninjas aux capacités mystérieuses. De plus le scénariste y montre aussi sa connaissance des personnages en mettant en scènes des interactions amusantes et pertinentes. Ainsi une rencontre entre Catwoman et Talia Al’Ghul ne peut être que réjouissante. » Tout à fait d’accord avec ça.
« Paul Dini termine sa prestation »… à partir de là, y compris la planche dans la piscine qui est en effet bien foutue, je ne sais pas de quoi il retourne, ces épisodes n’apparaissent pas dans ma version. J’ai jusqu’à l’épisode whodunnit où Poison Ivw est suspectée de meurtres en série.
Concernant les caractères et motivations de ces trois personnages, tu as raison, Dini fait un travail remarquable. Qui peut encore croire que Catwoman est un villain ? Et tu fais bien de souligner l’apparition de Zatanna. Le peu que je connais du personnage me le rend pourtant très attachant.
Complètement d’accord avec tes conclusions. Merci beaucoup Eddy pour un tour d’horizon qui me semble avoir fait le tour de la question sans oublier la question féminine et nos attentes de lecteurs.
La BO : un Thiéfaine que je ne connais pas. Toujours bien.
Je n’ai pas lu ces épisodes et je n’ai qu’un très vague souvenir des reviews VO lues à l’époque.
Ton article ravive mon intérêt : Guillem March dessine certes de très jolies nanas mais, sur ce que tu montres, il a aussi un sens du découpage et du mouvement. Et Paul Dini sur le Bat-verse, c’est en général une valeur sûre…
Dans la collection Le meilleur de Batman, j’ai lu Le coeur de silence de Paul Dini et Dustin Nguyen. Je ne suis toujours pas fan du dessin de Dustin mais ça passe, c’est assez fonctionnel. L’histoire se suit et reste agréable sans être non plus renversante, mais on est clairement dans du pur mainstream ici, même si au final j’ai préféré ça à Silence (mais les dessins de Jim Lee étaient mieux) et Earth One (et de loin). Y a un petit côté Arkham Asylum (la bd) pas déplaisant.
HEART OF SILENCE est le milieu du run de Paul Dini, dont le meilleur moment est le début. J’ai écrit l’article sur l’intégralité du run. Bientôt chez Bruce Lit, donc… 🙂