La Peur par Johnny Hallyday
1ère publication le 03/12/21- MAJ le 03/04/22
Une chronique sans peur menée par BRUCE LITLA PEUR est le 30 ème album de Johnny Hallyday paru en 1982. Il comporte 11 plages dont la moitié (la première face du vinyl) avait été commandée pour son spectacle FANTASMHALLYDAY qui reconstituait sur scène un univers apocalyptique à la MAD MAX qui avait beaucoup impressionné l’idole à sa sortie.
On retrouve sur ce disque le fabuleux Patrice Tison le guitariste surdoué de Christophe puis de JJ Goldman, Jean-Pierre Sabar un temps arrangeur pour Serge Gainsbourg et Moon Martin en Guest-Star sur JE SUIS VICTIME DE L’AMOUR qu’il a également composé. Pochette signée Tony Frank, autre grand collaborateur de Serge Gainsbourg.
Johnny, cet éternel incompris ?
Tout le monde connaît Johnny Hallyday et sa mainmise sur la chanson française durant un demi siècle. Ses tubes, on les a ingurgités jusqu’à la nausée, ses spectacles démesurés, ses errances artistiques avec la pire marmaille de la variétoche, ses rédemptions avec ses trois derniers albums chapeautés de main de maître par Yodelice, son courage impressionnant face à la maladie, le deuil national et toutes les histoires lamentables qui en ont découlé.
Pourtant, peu évoqueront les albums, les musiciens de prestige et souvent internationaux avec qui il a joué (il est quand même le seul musicien français que Mick Jagger pouvait citer et que Bowie en personne trouvait transcendant (!), Jimmy Page a joué sur ses premiers disques, Jimi Hendrix a fait sa première partie, Don Was producteur de Dylan d’Iggy ou des Stones produira un RESTER VIVANT irréprochable, la liste est longue…) et cet article aura pour ambition de palier à cette injustice.
Car Johnny n’était pas qu’un showman unique et un chanteur inoubliable. C’était aussi et avant tout un artiste qui aura réalisé des albums plus que respectables en dehors des singles que tout le monde connaît.
C’est en tout cas mon angle d’approche : on ne peut pas aimer ou détester complètement un artiste sans l’avoir au préalable rencontré sur la voie royale de la musique : un long format où il a le loisir de s’exprimer ou d’expérimenter.
LA PEUR met en scène un Johnny badass bardé de cuir, de clous et de pointes. Le Punk est mort depuis 3 ans, il n’a jamais vraiment pris en France mais Johnny en reprend ses attributs eux-mêmes recyclés par George Miller (MAD MAX) et John Carpenter (ESCAPE FROM NEW-YORK).
On ne pourra pas accuser Johnny d’opportunisme : en 1976 il chantait LES CHIENS DE PAILLE d’après le film de 1971 de Peckinpah et poursuivra l’expérience de ce personnage apocalyptique de LA PEUR dans un nanar attachant TERMINUS.
Le Survivant
Lorsque commence l’album, l’auditeur découvre ce que Johnny a toujours su faire de mieux : chanter comme si sa vie en dépendait. L’idole n’était jamais aussi bon que dans des climax grandiloquents, des péplums sonores où la modération et le raisonnable n’ont pas leur place. Souvent il fera dans le pompier mais lorsqu’il s’appliquait Johnny était grand.
LE SURVIVANT commence avec les cordes empruntées au FROM THE INSIDE d’Alice Cooper dont il appréciait les scénographies et le goût pour l’outrance. Et pour cause : David Foster, le producteur du disque le plus intime du Coop’ est dans les crédits ! Il s’agit d’une reprise de Ray Kennedy YOU OUGHTA BY NOW qui propose un hard rock super accrocheur et que Johnny n’a aucun de mal à surpasser vocalement.
Il s’agit certainement d’une de ses plus belles ouvertures d’album. Outre l’univers post-apocalyptique que notre héros propose, le fan se réjouira du double sens du texte : en 1982 Johnny a plus de 20 ans de carrière : Cloclo, Frank Alamo, Dutronc, Richard Anthony, Vince Taylor et l’intégralité des yéyés, même Gainsbourg qui commence enfin à faire son trou avec les disques Reggae, Johnny les a tous enterrés.
A ce stade, personne en France ne peut lui réclamer sa couronne, il a survécu à toutes les modes, à tous ses excès, à ses tentatives de suicide et à lui-même. Hallyday a ici la voix du loup éraillé, les musiciens font des miracles, c’est magnifique.
LA PEUR
Les amateurs de rock le savent : la deuxième chanson est souvent le moment stratégique des albums. Il s’agit de confirmer l’entrée en matière et d’accrocher l’auditeur.
LA PEUR accomplit sa besogne. En reprenant la trame de QUE JE T’AIME, Johnny chante sur de nouvelles guitares métal ès Alice et des cuivres démoniaques en listant, de Hiroshima à Buchenwald, le palmarès des peurs du 20ème siècle. Le chanteur est véritablement possédé et transporte son public dans un monde de stridence et de corrosion. Rien qu’avec cette chanson, l’idole mériterait un mausolée.
VEAU D’OR VAUDOU
3ème charge hard-rock. Les guitares sont tapies dans l’ombre mais c’est la voix de Johnny qui en assure la distorsion. Hallyday reprend les choses là où les Stones ont laissé Lucifer avec SYMPATHY FOR THE DEVIL. Johnny surjoue par moment sur les couplets mais les textes font le sale boulot et le refrain suffisamment mémorable pour que cette énumération cynique et méphistophélique l’emporte. On sent que Johnny s’amuse comme un fou en incarnant l’Adversaire, lui qui chantait JÉSUS CHRIST EST UN HIPPIE !
JE N’EN SUIS PLUS CAPABLE
Un mi-tempo supra dramatique où Johnny se sent chez lui. Les textes de Patrick Larue sont parmi les plus imagés de sa carrière, peut-être trop sophistiqués au regard de la simplicité du refrain et de la chute hélas un peu niaise.
Pourtant c’est un morceau formidable puisque à 3.26′ survient un solo d’accordéon inattendu et étincelant. La mélancolie vient éteindre ce rock pompier et le transformer en grande œuvre méconnue du maître.
CARTES POSTALES D’ALABAMA
Celle-là vous la connaissez puisqu’il s’agit d’une adaptation VF du SWEET HOME ALABAMA signée…Eddy Michell ! L’orchestration est solide, irréprochable mais on préfère Johnny à l’agonie. Ici c’est le biker qui parle et l’ensemble dénote avec la tragédie des 4 morceaux précédents.
Pourtant mine de rien, Johnny vient de signer à mon sens la face A la plus mémorable de sa carrière. Hélas, ça va se gâter par la suite.
JE SUIS VICTIME DE L’AMOUR
Durant son tour de chant, Johnny souhaitait un récital composée de chansons angoissantes et l’autre de standards rock qui ne feraient pas fuir le public. D’aucuns appelleront ça une faute de goût majeure, d’autres un instinct de survie.
Arrive alors cette chanson de et avec Moon Martin efficace et entrainante. Reste que ce rythm’n’blues chaleureux et aimable dénote totalement avec LA PEUR ou LE SURVIVANT. Isolée du reste de l’album, la chanson ne démérite pas.
SANS PROFESSION
Musicalement, on est très proche du I LOVE YOUR WAY de Peter Frampton. Couplets et refrains sont bien agencés. Les paroles sont assez cyniques mais Johnny malgré une diction irréprochable s’autoparodie et en fait des tonnes (si, si, c’est possible).
IL NOUS FAUDRA PARLER D’AMOUR UN JOUR
Vous vous rappelez qu’à la base on était presque dans un concept album sur la fin du monde ? Alors c’est quoi cette bluette insupportable ? Où sont ces putains de hippies ? Il a foutu quoi Bob Decout qui a écrit des merveilles pour Christophe ? (LE BEAU BIZARE, c’est lui).
Non seulement, ce morceau plombe au fusil à pompe l’album mais c’est certainement le morceau le plus niais de l’idole. Et pour cause, les choeurs sont assurés par…Dominique Poulain, la chanteuse de…CANDY !!
OUBLIER
Encore un Hard-Rock 100% matière grasse par Bob Decout qui décidément les accumule. Un assemblage de clichés sans intérêts, même Johnny semble roupiller en pilote automatique.
FAIRE FACE
Ah ben merde, il y en a un qui se rappelle que l’album devait être dramatique. Jean-Philippe Smett l’enfant de la balle abandonné et raillé se dresse seul contre tous avec une belle envolée à la John Miles (MUSIC WAS MY FIRST LOVE). Toutes les bluettes précédentes sont annihilées. La rage de vivre de Hallyday éclate de nouveau dans un morceau qui aurait pu être la rédemption et la conclusion d’un album mémorable.
MA VOIX DE RÉVOLTE
Mais tout à coup, la tragédie de Johnny, celle d’enchainer des morceaux insipides après des chefs d’œuvres se rappelle à l’auditeur qui oscille tout à coup entre l’envie du meurtre et du suicide. Les arrangements sont atroces avec le retour de Dominique Poulain dans les choeurs et une intro digne du COUP DE FOLIE de Thierry Pastor. On pensait finir dans le sang et la sueur et on se retrouve en noeud pap’ chez les Carpentier.
Pourtant LA PEUR reste malgré une face B catastrophique reste l’un des albums de Johnny. Dans ses points forts, il rappelle quel interprète d’exception pouvait être le vieux lion sitôt qu’il était entouré d’une équipe artistique cohérente plutôt qu’un assemblage de mercenaires qui placent des chansons disparates et inégales. Une formule que retiendront Michel Berger puis JJ Goldman qui, présents à l’écriture, les arrangements et la production ressusciteront la carrière du…survivant !
Passons aux aveux : j’ai un album de Johnny Hallyday dans ma CDthèque, à savoir Stade de France 98 Johnny allume le feu. Pour la démesure, la dimension best of, et le duo hallucinant avec Lara Fabian. C’est la facette de lui que tu cites dans ton introduction : Johnny était un showman unique et un chanteur inoubliable.
J’ai donc lu ton article et écouté les chansons : je n’arrive pas à passer outre l’aspect construit que tu décris. Reprendre la fibre Mad Max, pourquoi pas, mais elle m’apparaît aseptisée, tous les éléments subversifs en ont été gommés.
Un solo d’accordéon inattendu et étincelant : voilà le genre d’ingrédient inattendu qui fait plaisir à découvrir.
Sweet Home Alabama : ça va, Johnny ne démérite pas dans l’interprétation, en revanche, à mon goût, l’accompagnement musical affadit l’original pour être plus acceptable par le grand public.
On ne peut pas aimer ou détester complètement un artiste sans l’avoir au préalable rencontré sur la voie royale de la musique : un long format où il a le loisir de s’exprimer ou d’expérimenter. […] Une face B catastrophique reste l’un des albums de Johnny. – Du coup, j’ai du mal à concilier ces deux aspects de cet album. 🙂
Dans ses points forts, il rappelle quel interprète d’exception pouvait être le vieux lion sitôt qu’il était entouré d’une équipe artistique cohérente plutôt qu’un assemblage de mercenaires qui placent des chansons disparates et inégales. – Ça devait être un sacré défi pour construire un album de Johnny, pour trouver une direction musicale, cohérente du début jusqu’à la fin, ce que tu décris.
Chanter comme si sa vie en dépendait : c’est vraiment cet aspect-là de son interprétation qui me parle.
Après un tel article, je serais preneur d’un article sur ses 10 chansons que tu préfères.
Je dois effectivement admettre que le duo avec Lara Fabian m’avait moi aussi impressionné. Ce n’était pas le moindre des talents de Johnny de pousser le meilleur de soi même au maximum.
» Du coup, j’ai du mal à concilier ces deux aspects de cet album. 🙂 » Ben, moi si, notamment chez Alice Cooper depuis les années 80.
Sweet Home Alabama : Je peux dire sans honte que je préfère la version Johnny à celle de Skynrid.
« Reprendre la fibre Mad Max, pourquoi pas, mais elle m’apparaît aseptisée, tous les éléments subversifs en ont été gommés. » N’oublie pas une chose. Tu es en France, un pays qui a mis 40 ans à oser aimer Gainsbourg et ses outrances.
Plus d’une fois Johnny a voulu brusquer sa carrière, il a fait un concept album Hamlet dont l’échec l’a traumatisé et s’est heurté à des producteurs et des maisons de disques qui voulaient le contrôler.
Je rejoins Présence sur pas mal de points. Et ouais j’avoue que son duo avec Lara Fabian, c’est quelque chose, mais plus pour Lara Fabian qui déchire tout.
Ce que je retiens de cet article, c’est qu’il y a Dominique Poulain…..
Bon OK je sors… ^^
On sent dans l’article une envie de réhabiliter un artiste qui reste sans doute l’un des plus gros vendeurs de l’Hexagone…
mais oui Johnny est un personnage clivant et pourtant intergénérationnel (une collègue de 28 ans veut aller voir sa tombe à St Barhtes cet été) , c’est peut-être pour ça qu’il agace, pourquoi lui?
pour le faux débat, de savoir s’il est un vrai rockeur ou non, j’ai passé l’âge et je n’ai personnellement pas vu sur les tables de la loi du rock en quoi il serait plus ou moins rockeur qu’un autre…
il écrit pas ses chansons? Elvis non plus
il fait des ballades avec du violon…ben tout le monde fait
il vend des disques? ben à part le mythe punk comme quoi on fait des disques pour les donner à la sortie des concerts les Beatles disaient déjà qu’ils faisaient ça pour l’argent…
il passe chez Drucker? On ne compte plus les célébrités qui sont passé faire les guignols avec le Muppet show…
il fait de la variété? heu…on parle de EMOTIONAL RESCUE des Stones ou de POP de U2?
Non pour moi, il a toujours été un artiste à part entière… je ne vibre d’admiration à chaque apparition, mais je l’estime vachement plus qu’un tas d’autres
cet album et le tournée qui s’en suit….
c’est marrant, gamin on avait un rock et folk qui chroniquait cet album, son virage « hard rock », mad max, cuir et clou , arrivée à moto et la mise en scène faisait murmurer à beaucoup qu’il louchait grave sur Judas Priest à l’époque …
je ne saurais jamais si c’est vrai ou non…Mais il faut bien reconnaître….
Complètement d’accord.
C’est ce que je déplore en début d’article : le volet people de Johnny a pris le dessus sur le musicien.
Il est normal qu’en 50 ans de carrière, il n’ait pas su se maintenir au top. Ses 3 derniers albums et son dernier live sont formidables.
Judas Priest : il n'(est pas possible qu’il n’ait pas connu le groupe. Il s’intéressait à tous les types de musique.
Johnny est un super-pro à l’américaine et on pu savoir qu’il observait énormément la façon de faire des « grands »
son show au Stade de France présente certaines similitudes avec le ZOOROPA TOUR de U2 (similitudes, pas copie…) et il a été observé que sa période MAD MAX louchait sur les grands groupes de stade du heavy metal…comme le maquillage et le satanisme, c’était pas trop sa came, c’est pas invraisemblable qu’il se soit plus intéressé aux « bikers-clou-cuir » …Priest c’était quand même des mastodontes aux début des 80’s…
Pour le volet people, c’est un cancer qui décrédibilise ceux qui tombent dans ce piège et qui pourtant valent mieux que ça…
aujourd’hui je pense à Lady Gaga ou même Miley Cyrus qui a décidé de faire des show avec de vrais zicos et fait un coming out où ses influences Joan jett, Blondie et consœurs tiennent bonne place..
Philippe Manoeuvre raconte que Jagger était jaloux de Johnny. Il a tenté lui aussi d’étudier comment entrer dans un stade en le parcourant à travers les fans qui ne lui sauteraient pas dessus. Pour conclure : il n’y a que Johnny pour y arriver !
Bon je passe pour simplement partager mes peurs : je crains de lire et écouter cet article. Dès que j’en ai le courage, je repasse.
Parce que bon en ce moment je me refais tout Genesis, j’écoute le dernier IDLES et mercredi je vais enfin voir un concert, IT IT ANITA ! 😀
https://www.youtube.com/watch?v=Cww2kJ4XDdc
Je ne suis définitivement pas Johnny. Je n’y arrive pas, ni sa voix, ni passer outre le personnage. Pourtant je ne peux pas nier qu’il y a clairement un vrai musicien (quand je vois comme je galère pour faire 3 accords en ce moment) et un artiste derrière.
Mais non, je retourne au Boss.
Bon.. j’ai essayé d’écouter trois morceaux, je ne suis pas allé très loin…
Souvent, quand j’écoute Johnny, je me dis que le gars a vraiment besoin de prendre des pastilles pour la gorge…
Sa marionnette des Guignols me faisait beaucoup rire. N’étant point sûr de trouver d’autres choses gentilles à dire, je m’arrêterai là.
Et bien entendu, merci à Edie. J’adore ce rendu incrusté dans le désert de Johnny.
Ah mais oui, le dessin d’Edi : 👏👏👏
Je passe juste pour dire… que je repasserai plus tard. Je suis débordé.
J’ai lu et écouté jusqu’à la 4° chanson. Je m’attendais à pire.
Je n’ai jamais été un pro-Johnny.
Je sais depuis un moment à peu-près tout ce qu’il faut savoir (Hendrix/Page/tout le tintouin, et même le fait qu’il est arrivé avant les Beatles et les Stones). Et pourtant, son volet people où il t’invite sur scène des Bruel et des Pagny pour crier au public que ce sont des génies m’a toujours refroidi pire qu’une douche glacée. Ça, et le fait que tous ses tubes des années 80/90 me sortaient par les trous de balle (ah non, merde, j’en ai qu’un…). Je n’aime pas tellement ce qu’il a fait dans les années 60 (je n’aime pas la période yéyé).
Par contre j’aime bien ce qu’il fait entre… 1967 et 1980. Tiens, comme par hasard ! ma décennie préférée ! 😅
Bon, je repasserai écouter la suite avec attention. Ce que je peux dire pour l’instant c’est qu’il y a effectivement de gros échos de chansons d’Alice Cooper de (à peu-près) la même époque ! 😲
Alors je m’apprêtais à faire un commentaire lapidaire du genre « Woaw l’autre ! Johnny le héros des prol !» et puis bon, je me suis dit que c’était trop facile, du coup j’ai écouté tous les morceaux (deux fois ! La vache j’suis à donf !) en plus de lire l’article…
Bon alors la première chose, sauf mauvaise foi, on ne peut pas dire que cet album est une crotte ! Jojo est, de toute évidence, un interprète incroyable et un grand showman (qui pourrait dire le contraire ?). De plus il sait manifestement s’entourer de grands professionnels et de grosses pointures (comme tu le soulignes). Les morceaux sont carrés et fonctionnent parfaitement mais… mais, dieu, que sa musique a mal vieilli ! Les arrangements sont ringards, la production super kitsch… Là pour le coup il y a de quoi avoir peur !
Effectivement on reconnait souvent l’influence d’Alice Cooper (l’intro de La Peur notamment) mais ça ne sauve cependant pas l’édifice du pompier… Alors que l’album se veut post apocalyptique il est surtout (musicalement) totalement académique et convenu !
Mon morceau préféré est « Je n’en suis pas capable » pour le solo d’accordéon, qui pour le coup est parfaitement remarquable !
Alors, certes, l’album a subi les outrages du temps, mais finalement est-ce que le disque n’aurait pas été réévalué si son auteur n’avait pas été si people et si gignolesque ? Sans réponse….
Tout est une question de gout.
Pour le coup, sur cet album, on dans du Hard-Rock, pas un genre qui se prête aux arrangements, sinon c’est de la pop. Je le répète, ce n’est pas l’album du siècle, mais à mes oreilles un album rehab’ que j’ai envie d’écouter plutôt que ALLUMER LE FEU.
Il y a une vraie filiation avec le rock Cooperien qui, rappelons le, ne brille pas par sa finesse. Si tu veux en trouver, il y en a dans l’original de REQUIEM POUR UN FOU et ses cordes démentielles, et la voix claire de Johnny. Ce n’est plus une chanson mais du théâtre au sens Brel qui disait qu’une chanson ne devait pas être chantée mais jouée. Tu n’aimes ou pas Johnny mais il vivait ses chansons. Le mec revit sur scène à l’article de la mort. En coulisses, c’est un vieillard qui agonise d’un cancer. Tout ça me touche profondément.
Les arrangements et la production ? Ben quand j’écoute les SMiths je ressens la même chose : chant maniéré, écho beurk mais si cette musique me parlait je parviendrais à passer outre.
Quant au rock pompier, c’est paradoxalement ce qui me rebute chez Springsteen alors que musicalement c’est le même registre que Johnny. Allez comprendre.
J’écoute d’abord.
Premier titre : je n’aime pas du tout mais j’adorerai savoir jouer de la basse comme ça.
Second titre : une sorte de mix entre MA GUEULE et sa reprise de la 7ème de Beethoven. C’est rigolo. Mais une fois par an c’est suffisant.
Troisième titre : Encore une resucée de musique classique pompière… Pas du tout mon truc mais marrant au second degré. Bonne chanson de soirée tiens. Joli solo d’accordéon.
Quatrième titre : Sweet Home Alabama version Johnny. Putin… « Le bluuuuuuuse »…
Cinquième titre : Le slow attendu. C’est pas mauvais mais terriblement kitsch. « Le premier juuuuuuûûûûr » Ah OK y a la chanteuse de Candy dessus… une vraie curiosité donc.
Dernier titre : Trop pompier. Trop de gueulantes.
Ah oui il y a aussi du QUE JE T’AIME dans le second titre.
De l’érudition et de la passion. Tu es parvenu à me faire écouter et apprécier du Johnny.
Une érudition minuscule. Je reste convaincu qu’il faut écrire sur le musicien et non plus le people.
Ah merde j’ai loupé le dernier titre… Ah oui, COUP DE FOLIE, Thierry Pastor et même un peu de SUGAR BABY LOVE des Rubettes. Bon sang suicidez-moi !
A part ça j’ai lu ton article. C’est tout à ton honneur de vouloir réhabiliter le Smet mais la démonstration ne tient pas du tout pour moi. Je pense que cela provient de deux choses : tu le dis toi-même, c’est toujours de la variété, c’est le paysage musical français de l’époque. Alors certes tous ces types étaient entourés de musiciens et producteurs prestigieux, mais cela ne suffit pas pour faire un bon disque, cela suffit pour faire une bonne soupe…
L’autre problème tient dans Johnny lui-même ou du moins sa façon de gérer sa carrière : ça pue l’opportunisme. Je ne crois à aucun des titres entendu ce soir, tous semblent de bric et de broc, comme des camaïeux de goûts qui devraient en fournir un forcément excellent. Et bien non : le camembert sur la mousse au chocolat, c’est dégueulasse.
Relektor : par deux fois tu utilises le verbe dénoter au lieu de détonner. Je ne fais plus l’erreur depuis que JP me l’avait relevée. Il suffit de penser au « ton ».
En conclusion, respect, car tu trouves quand même les mots justes. Mais il faut être un peu passionné par JJG et consorts, ce qui ne sera définitivement jamais mon cas.
Bon j’ai un avantage sur toi Cyrille en fait : j’aime le rock ET la bonne variété française. Ce qui tombe bien, Johnny a fait les deux. Oui il a été opportuniste à certains moments de sa carrière mais pas moins qu’un Gainsbourg dont tu connais ma vénération, l’objectif étant le même : durer.
Plus le temps passe, plus la scène française me passionne. Lorsque j’écoute un type comme Bertrand Dicale, je me sens chez moi et, non pour moi cet album n’est pas de la soupe, car il pioche dans le meilleur du rock 70.
Oui, il en fera après notamment avec Pagny, Bruel et consorts.
Et tu sais quoi Cyrille ? Je pensais comme toi il y a encore 6 ans.
Et puis un jour par curiosité, je tombe sur l’album RESTER VIVANT composé par Yodelice et joué par Yarol Poupaud.
Tout à coup, après une décennie où il me désespérait, Johnny me touche. Mieux il me convainc. C’est le soir de sa vie, il ne lui reste qu’un an à vivre et tout à coup un déclic se produit : l’homme a fait de la merde mais en 50 ans de carrière, il y a des trucs fabuleux. .
Avec l’aide de Ludovic Aka Père Huck, je me mets en quête du vrai Johnny, l’artiste et pas le showman. Il y a plus d’une cinquantaine d’albums, je prends des notes, je cherche les musiciens, les producteurs et mon regard change. Mon oreille aussi. Cet exercice de musicologie comparée me passionne autant que celle de bob Dylan dont les albums chrétiens me désolent.
L’histoire ne retiendra de Johnny que du gros rock bien gras. Il y a cependant des morceaux à l’anglaise d’une vraie finesse avec des arrangements déments. C’est le moment, il y a plein d’albums méconnus qui sont réédités. Là, tu vois le coffret des 50 ans, c’est déjà moins bon.
Sa disco est bordélique mais j’ai envie de la défricher comme je l’ai fait autrefois avec Floyd ou Alice dont je connais les moindres Bsides.
C’est juste une histoire de déclic. Nous verrons si je l’ai pour Coldplay.
Merci de ton effort d’écoute en tout cas.
J’ai pu écouter tous les morceaux !
Je ne connaissais aucun de ces titres. Il faut croire que ce n’est pas une époque que mes parents aimaient.
Johnny, c’est l’idole de ma mère, mon père, ma tante, mon oncle décédé… Peut-être bien toute ma grande famille !
Donc du Johnny, j’en ai bouffé ! Ca n’aide pas à apprécier. Mais il y a quand même des titres, des albums que j’ai aimé. Je n’ai pas suivi les derniers albums. Vu que je n’habite plus chez mes parents depuis un moment XD .
J’ai une préférence pour la période Berger, JJG, et certains titres composés par son fils, qui pour moi a un certain talent de compositeur (MIRADOR étant certainement mon titre préféré).
Concernant cet album, j’ai écouté attentivement. Pas fan. Le dernier morceau est horrible. LA PEUR est plutôt pas mal mais impossible de me détacher de QUE JE T’AIME. Mais j’aime beaucoup JE N’EN SUIS PAS CAPABLE.
Ah, vous parliez du duo avec Lara. Il a pris vie sur le plateau des Enfoirés (comme quoi y avait pas que des merdes 😉 ). Il a ensuite invité Lara sur le Stade pour ce très beau duo. Elle tue tout, elle est impressionnante.
Je réalise d’ailleurs que je n’ai jamais été fan de la voix de Johnny. J’ai surtout une grande nostalgie pour ce qu’il a marqué de ma vie. Parce que selon moi, c’est un monument de la musique française, qu’on aime ou pas. Je me rappelle de mon père qui disait que Lara Fabian était la seule artiste à pouvoir rivaliser avec la voix surpuissante de Johnny. Pour moi elle le surpasse. Je n’ai jamais pu apprécier l’original après ça.
Pour moi le duo avec Fabian a très mal vieilli… Je me souviens avoir vu ce concert le jour même sur TF1 et je me suis dit comme tout le monde: Houlà les bêtes! puis quand je l’ai montré à ma fille sur you tube, il m’a sauté aux yeux cette surenchère de hurlements, quand l’un termine, l’autre passe encore à l’intensité supérieure.
Que devient le texte?
C’est comme Maurane qui reprend Brel, sur Quand on a que l’amour, elle bute tout le crescendo du texte en beuglant!
Je te rejoins sur le « a mal vieilli ». Je l’ai reregardé hier soir, et je n’ai pas retrouvé ce que j’avais apprécié à l’époque…
Par contre, je suis une chaine YouTube d’un Américain qui découvre les tubes français (des années Piaf à nos jours), et il a adoré ! Il a regardé d’autres titres de Johnny et Lara Fabian suite à ça. Comme quoi 😉
Je l’ai reregardé hier soir, et je n’ai pas retrouvé ce que j’avais apprécié à l’époque…
Voilà c’est totalement ça…
Bin les vidéo « reactions » c’est toujours marrant…
il y a un côté « caresser dans le sens du poil » que je ne m’explique pas. comme pour tous ces rappeur qui découvrent le vieux hard rock et qui ont l’air de se demander comment on peut jouer des instruments en direct…
c’est bizarrement « complaisant »
Alors je l’ai moi aussi revu et ce qui saute aux yeux et que Fabian domine totalement Johnny. Elle est l’oustsider qui terrasse le champion sans conteste. D’abord parce que Johnny dégage toujours cette force tranquille mais semble fatigué vocalement et ne chante pas dans la tonalité d’origine ce que Fabian accomplit sans problèmes. Je vous invite vraiment à réécouter la version originale loin de la version stade qui ne lui a jamais fait honneur.
Alors, je prends mon temps.
C’est dommage que, pour le coup, tu n’aies pas mis toutes les chansons de l’album.
– LE SURVIVANT : Une bonne surprise. La mélodie est superbe et accrocheuse. C’est vraiment pompier et ça ne finira pas dans ma checklist, mais je peux réécouter ça très volontiers.
– LA PEUR : Un de ces tubes qu’il pondait à la pelle dans les 80’s et les 90’s. C’est moins chiant que la moyenne et on retrouve encore les sensations des 70’s comme dans MA GUEULE ou ce genre de choses. C’est très bien. Le riff de guitare est un poil lassant sur la durée. Mais c’est bien.
– JE N’EN SUIS PLUS CAPABLE : Effectivement ça évoque QUE JE T’AIME. Tant mieux. C’est ma chanson préférée (la 1° version). Et du coup, oui, c’est bien, même si je ne partage pas l’engouement général pour le solo d’accordéon sur fond de batterie hypermicrotée… Ce son early 80’s, j’y serai toujours allergique de toute manière.
– CARTES POSTALES D’ALABAMA : « L’orchestration est solide, irréprochable » : Alors là je ne suis vraiment pas d’accord. Putain… 😱 Les synthés en guise d’orchestre symphonique, c’est la gerbe absolue. Pour moi un massacre au même titre que ce que font les Guns avec Dylan. Immonde. J’ai arrêté avant la fin.
– JE SUIS VICTIME DE L’AMOUR : « Le juuuuuuuuuur !!! ». La vache… Ridicule ! 😅
– FAIRE FACE : Ah ? Tu connais John Miles ?
Je commence à saturer. Le son bourré de synthés avec cette batterie vulgaire est affreux pour moi. Mais j’avoue que l’interprétation de Johnny est superbe. Et l’envolée dans la seconde partie réveille clairement les neurones.
– MA VOIX DE RÉVOLTE : Alors effectivement la production de l’album est… particulière…
Thierry Pastor avait au moins le bon gout de ne pas agresser les oreilles avec davantage de douceur ouatée plutôt que ce beuglement insupportable, là…
Résultat : Trois ou quatre bonnes chansons ne feront pas entrer cet album dans ma discothèque idéale là où les trois premiers albums de Coldplay n’en descendront jamais… (comparaison non anodine).
Il y a peut-être du beau monde sur l’album mais aussi du très mauvais (ouais, la chanteuse de CANDY mais aussi l’inénarrable Pierre Billon, célébré pour son travail auprès de Johnny et Sardou alors que ce mec… https://www.youtube.com/watch?v=AfeAhCWaMD0)
Pour autant tu as réussi quelque chose d’important avec ton article : Démontrer de manière très pédagogique en quoi Johnny était un artiste. Je n’avais jamais saisi cette dimension auparavant. Pour moi Mylène Farmer et M (par exemple) sont des chanteurs de variété qui sont des artistes. Car ils ont créé un fil rouge tout à fait original autour de leur discographie (et je pourrais en citer bien d’autres comme Jonasz ou Nougaro, mais là on est encore au-dessus de la simple variété, sans doute). Ils se sont créé un personnage et tout un univers autour. Ton article démontre que Johnny en a fait tout autant.
Je comprends aussi pourquoi tout ça m’a toujours posé problème : Cet univers et ce personnage que Johnny Halliday s’est créé, avec tout ce barnum sur le rêve américain est quand même un sacré gâteau indigeste avec de sérieux atours beaufs. Reste malgré tout un interprète et un homme de scène impressionnant. C’est cette dimension qui sauve tout, mais je ne suis personnellement pas capable de passer outre le barnum en question (alors que je le fais volontiers avec celui d’Alice Cooper, nettement plus second degré avec des albums qui sont quand même d’un autre niveau, et un univers horrifique qui me parle davantage). Je trouve aussi l’univers d’Eddy Mitchell plus équilibré (si l’on évite aussi ses tubes des années 80). Je l’ai d’ailleurs vu en concert dans une salle à échelle humaine, tandis que Johnny se déplaçait toujours de stades en chapiteaux et je n’ai jamais eu envie d’y aller…
Toutefois je me suis toujours dit que j’essaierai un jour de remonter sa discographie entre 1967 et 1979, afin de voir si on peut y dénicher quelques perles du genre de QUE JE T’AIME ou REQUIEM POUR UN FOU. Et j’aimerais bien découvrir ce fameux album avec Jimmy Page…
Oh Tornado, a fait ses devoirs ! Merci pour ce retour détaillé !
Johnny est passé effectivement par différents rôles : le James Dean Yéyé, le rocker authentique des 70’s, le camionneur un peu beauf. Dans tous les cas de figure son nom n’est pas synonyme de bon gout et de finesse. Il n’y a qu’à voir le monument en son hommage et de sourire si ce genre d’atrocité avait été montrée à Gainsbourg de son vivant.
Johnny pour moi, c’est un mec un peu bourrin qui lorsqu’il tombe le masque du fan de gros cube et de petites pépées, de plein de fantasmes macho révèle les failles d’un mec fragile et sensible. Ce sont ces chansons sur le fil du rasoir où il excelle que je recherche désormais dans ses albums.
Sur la production, on va quand même dire qu’ici elle est nettement plus abouti qu’un album d’ALice Cooper comme LACE AND WHISKEY et son son atroce.
L’albuym que M lui a composé est assez épouvantable. Ca ne matche pas. Johnny a un ce côté beauf métaphysique presque Big Lebowski que tout le monde ne peut pas habiller.
Coldplay, on en parle bientôt…
Il faut savoir qu’à la suite de la découverte de ce clip de Pierre Billon (avant il y a dix ans, je n’en avais jamais entendu parler), un pote a décidé de refaire des sweats de ce genre, pour surfer sur le délire, vu que plein de gars s’amusaient follement en soirée sur ce morceau. Il a été contacté par ledit Pierre en disant que non c’est pas possible tu comprends etc… ça a fini en eau de boudin.
Au passage l’article a permis de trouver des ponts entre Johnny et Alice. Notons tout de même que LA PEUR est réalisé par Pierre Billon, quand WELCOME TO MY NIGHTMARE l’est par Bob Ezrin… 😁
Je ne trouve pas LACE AND WHISKEY pire que LA PEUR. Dans les deux cas il y a les excès de leur époque. Mais les excès des 70’s me plaisent, quand ceux des 80’s me filent des boutons. Là on est vraiment dans un ressenti distinct. Trois titres de LACE AND WHISKEY sont sur ma checklist définitive : I NEVER WROTE THOSE SONGS, démesuré, tout en emphase, (NO MORE) LOVE ET YOUR CONVENIENCE, disco drôle à souhait, kitschissime mais tellement attachant, et IT’S HOT TONIGHT fabuleux (j’adore le refrain).
(NO MORE) LOVE ET YOUR CONVENIENCE : Ah ah pour moi, c’est sans doute la pire chanson de l’album. MY GOD est inaudible également. J’adore LACE AND WHISKEY et I NEVER WEOTE THIS SONG également. C’est la fin de l’âge d’or d’Alice. Il faudra ensuite attendre DADA pour que le trio Ezrin-Alice-Wagner soit de nouveau réuni.
Je ne connais pas ces Alice (découvert assez tard pour ma part, je ne garde donc que ses 4 plus connus des années 70) mais je dois dire que je rejoins aussi ton ressenti sur Johnny, Tornado. Ah tiens j’ai écouté du Magma aujourd’hui et bon, ça s’écoute mais je ne suis pas certain de kiffer réellement : https://www.youtube.com/watch?v=yB8bktgxcQA
Ah oui ! Un de mes albums préférés (et un live, ce qui est exceptionnel chez moi). J’ai découvert Magma avec cet album.
@Bruce : Bien sûr là-dessus je suis d’accord avec toi mais tu le sais déjà : Alice périclite à la fin des 70’s et puis… paf ! Coup de génie d’on ne sait où avec DADA au début des 80′ s !
N’empêche que c’était encore Ezrin sur LACE & WHISKEY…
BERLIN, THE WALL et WELCOME TO MY NIGHTMARE… Quand j’étais plus jeune, je trouvais que ces trois albums aveint une cohérence interne commune, comme ça, instinctivement. J’étais trop content d’apprendre pourquoi, des années plus tard (je mettais aussi GOODBYE YELLOW BRICK ROAD dans le même sac mais pour le coup j’avais tort) ! ^^
L’album avec Jimmy Page c’est celui de 1969 qui à la base n’a pas de titre mais est référencé depuis en CD sous les titres « Rivière … Ouvre ton lit » ou « Je suis né dans la rue ».Jimmy Page joue sur trois titres de cet album « Amen » , « Regarde pour moi » et « Réclamations » , titres composés par les Small Faces Steve Marriott et Ronnie Lane qui sont aussi musiciens sur les titres « Voyage au pays des vivants » et « Je suis né dans la rue ».
Cet album est OVNI dans sa discographie , c’est aussi le plus électrique et déjanté.
Johnny a été sans concession avec cet album et a refusé que « Que je t’aime » soit intégré à l’album afin qu’il garde sa couleur musicale.
« Que je t’aime » ne sortira qu’en 45T (deux titres) , Super 45T (quatre titres) et sur le live Palais des sports 1969.Les 45T et le live se vendront mieux que l’album à l’époque.Avec le temps , l’album fera parti des plus recherchés par les amateurs de Rock , même par ceux n’appréciant pas Hallyday à la base.
Pour finir une anecdote , sur le live Palais des sports 1969 , la chanson « Voyage au pays des vivants » a été censurée jusqu’en 2000.Il n’y a que sur le CD paru en 2000 que l’on entend la version live complète où Johnny chante « Je ne recommencerai jamais / Je ne fumerai plus jamais de Haschich / Je ne prendrai plus jamais de LSD ».
Merci beaucoup pour les détails de al collaboration entre Hallyday et Page, histoire que je ne connaissais pas du tout.
Il est très bien ce live même si évidemment je préfère le 1er disque. Les deux inédits n’ont pas grand intérêt. Par contre je trouve que la 7ème de Beethoven sonne carrément mieux en live que la version poussive du 33 tours.
Pour ce qui est de l’album « La peur » que j’ai connu en vinyle , je suis entièrement d’accord.Une bonne face A , une face B plus poussive.Pour ce qui est de « Il nous faudra… » , je me suis toujours demandé ce qu’elle faisait sur l’album et dans le spectacle.Pour le spectacle , il y avait le bien meilleur « Je n’oublierai jamais » et pour l’album « J’ai épousé une ombre » (BOF du film , face B du 45T « Cartes postales d’Alabama ») chanson plus sombre qui aurait mieux collée à l’album que la bluette pleine de guimauve.
L’album et le spectacle ferme la boucle d’une période , que je n’aime pas trop , commencée en 1979 que j’appelle « Albums laboratoire ».Johnny chantait un peu tout et n’importe quoi pendant cette période.Il y a eu quelques bons titres , mais pas de hits.
1982 a été une année chargée en enregistrements studio.Ça commence par un double album où Johnny reprend ses titres enregistrés chez Vogue en 1960 et 1961 avec une nouvelle orchestration.Il vaut mieux écouter les titres originaux , Phillips allait sortir une intégrale vinyle du chanteur à l’été , ce double album c’est juste pour remplir l’intégrale avec les années Vogue.Enregistrement d’un album en espagnol et de quatre titres (« La musique que j’aime » – « Que je t’aime » – « Noir c’est noir » – « Le pénitencier ») en version 1982 très dispensables.
Deux albums studio « Quelque part un aigle » et « La peur » et le live Palais des sports en Janvier 1983.L’intégrale vinyle , « La peur » et le live ont été ce qu’il y a eu de mieux en 1982.
Des années Billon , l’album que je préfère c’est celui qui vient juste après en 1983 « Entre violence et violon ».Le moment où Johnny reprend la direction des opérations , sur cet album enregistré à Nashville il est très impliqué sur l’écriture et les compositions des titres qui excepté « L’amour violent » seront tous des originaux dont quelques uns pas noms connus (Eddy Mitchell , Mort Shuman , Bernard Lavilliers , Bill Deraime).Le chant est plus dans la retenue , Johnny s’empêchait de trop pousser sa voix pour ne pas crier sur les chansons.Bruce je te conseille cet album , tu as de quoi de faire un autre Vendredi Rock avec « Entre violence et violon ».
Ah génial ! Que de choses à découvrir.
La dimension Nashville me fait un peu peur ceci dit. Je préfère Jonnhy en rock plutôt que rocknroll.
Pas de problème , Entre violence et violon est Rock , Blues mais pas très Rock’n’Roll.C’est le double album « Drôle de métier pour les enfants du Rock » qui sera très Rock’n’Roll et Rockabilly l’année suivante.
Si tu aimes Johnny quand il fait du Rock , je te conseille l’album 100% Rock de 1971 « Flagrant délit ».Sa meilleure vente du début seventies.Et première collaboration (officielle , puisque officieusement il a collaboré sur l’album de 1969 ,le riff du début de « Je suis né dans la rue » est de lui) avec Peter Frampton qui reviendra sur les albums « Insolitudes » et « Rock ‘N’ Roll Attitude ».
J’ai écouté tout Violences et Violons. C’est un album suicide dis-moi ? avec un seul mauvais tube « Signes extérieurs de richesse »
Le 1er titre est formidable, le reste j’aime beaucoup moins. On est dans du blues rock comme j’en ai horreur. Merci néanmoins pour cette découverte.