Aujourd’hui, je vous propose un article cinéma un peu particulier. Pas de thème principal, en dehors du fait que je vais aborder le cinéma coréen (comme j’avais déjà pu le faire avec ANTARTIC JOURNAL) de la période surnommée « la nouvelle vague » qui dure globalement depuis l’entrée du pays dans la démocratie durant les années 1990. Je vais vous parler de cinq films : BLOOD RAIN (une enquête dans un contexte historique), JE SUIS UN CYBORD (un mélange de comédie et de drame), AGE OF SHADOWS (un film de guerre historique), SEA FOG (un thriller maritime) et…PARASITE, la palme d’or à Cannes 2019 qui est une sorte de drame social pas très loin du film de genre. 5 films différents, 5 réalisateurs différents. Et je précise bien qu’ils sont tous sortis en DVD chez nous. Ce ne sont pas d’obscurs films qu’il faut avoir piratés pour les voir. Ils ont tous une VF également pour les réfractaires à la VO (les fous !)
BLOOD RAIN de Kim Dae-Seung (2005)
En 1808, sous la dynastie Chosun, l’enquêteur spécial Wong Gyu est dépêché sur une île isolée qui vit de son industrie de papier, au large des côtes coréennes. Il est censé s’y rendre pour élucider un cas d’incendie criminel ayant détruit la production de papier. Mais à peine débarqué sur l’île, c’est sur un meurtre qu’il doit enquêter. Puis deux. Puis trois. Cinq meurtres en cinq jours. Alors que les victimes s’accumulent et que les mensonges et faux témoignages s’additionnent, Wong réalise petit à petit la complexité des secrets des habitants de cette île. Il finit par comprendre que les meurtres semblent liés à un certain Kang, condamné à mort il y a plusieurs années pour avoir fraternisé avec des catholiques (qui à l’époque étaient vus comme des conspirateurs en Corée.) Et le meurtrier actuel réclame vengeance pour ce qui s’est passé à l’époque. Mais que s’est-il exactement passé ? Kang est-il le seul à avoir péri ? Ou d’autres tragiques évènements auraient-ils été dissimulés ?
Le réalisateur Kim Dae-Seung ne fait pas partie des grands représentants de la nouvelle vague sud-coréenne. Je ne sais même pas si ses autres films sont sortis chez nous. Néanmoins j’aime bien ce film alors j’en parle. Prenez ça comme un bonus.
Alors quelles sont les qualités et les défauts de ce film ?
Les qualités ? Belle reconstitution historique, bon suspense, bon scénario, ambiance inquiétante, meurtres sanglants réussis, bon mélange d’aventures et d’enquête réaliste, motivations des meurtres convaincante.
Les défauts ? Parfois trop d’informations à la fois notamment via des flash-backs, une touche de fantastique qui ne se marrie pas forcément très bien avec l’enquête policière.
BLOOD RAIN, en plus de son enquête compliquée et de ses flash-backs nous permettant de comprendre les raisons des meurtres liées à une tragédie du passé, ajoute une notion de malédiction ou de vengeance d’outre-tombe. Les croyances des villageois de l’époque justifient certaines fausses pistes aux allures surnaturelles, mais sur la fin tout semble pouvoir s’expliquer de façon rationnelle…sauf une chose étrange. Cela reste un détail secondaire qui ne change pas l’intrigue mais qui peut laisser perplexe.
Il n’empêche que j’ai vu le film 3 fois et que je passe toujours un bon moment malgré quelques trucs bancals. C’est assez original de proposer une enquête réaliste dans un contexte historique vieux de deux siècles, et surtout rare en film. C’est un bon scénario avec un petit côté DIX PETITS NEGRES (Oh pardon, ILS ETAIENT DIX) d’Agatha Christie. Il souffre juste d’un aspect un peu trop tortueux à cause d’une structure narrative pas toujours facile à suivre. La magnifique musique est signée Jo Yeong-wook qu’on recroisera plus tard dans l’article.
JE SUIS UN CYBORG de Park Chan-Wook (2006)
Park Chan Wook, si vous ne le connaissez pas, est le réalisateur de OLD BOY. Mais il est loin de n’avoir fait que ça (pour ceux qui n’auraient pas aimé.) Il a réalisé SYMPATHY FOR MR. VENGEANCE, LADY VENGEANCE, THIRST ou encore MADEMOISELLE, des films tous assez différents les uns des autres. Histoires de vengeance, histoire de vampires ou thriller érotico-psychologique historique. Park Chan Wook aime tester différents genres. Et JE SUIS UN CYBORG est une autre étrangeté dans sa filmographie. Il s’agit d’une comédie (avec un peu de drame) se déroulant dans un hôpital psychiatrique. Un mélange de VOL AU DESSUS D’UN NID DE COUCOU de Milos Forman et d’une histoire d’amour plus légère.
Young-goon est une jeune fille un peu dérangée : elle est convaincue d’être un cyborg. Elle a été internée après s’être électrocutée. Elle refuse de manger, prétextant qu’il ne lui faut que de l’électricité et que manger détériorerait son système. Elle essaie de se « recharger » en s’électrocutant avec des transistors radio ou en touchant des piles. A l’hôpital psychiatrique, elle est vite remarquée par un jeune homme, Il-soon, qui lui s’imagine pouvoir voler les âmes des autres. La santé de Young-goon va rapidement se détériorer et Il-soon devra lui faire accepter son humanité et la convaincre de manger.
Ce qui est beau avec ce film, c’est qu’il arrive à mélanger des scènes de fantasmes délirantes nous montrant ce que les malades imaginent à cause de leurs troubles psychologiques, et des scènes émouvantes qui les rendent attachants et qui nous font comprendre leurs difficultés. Il y a une raison familiale derrière la folie de Young-goon.
Personne n’est véritablement guéri au sens médical du terme à la fin, ce n’est pas un film qui résout les problèmes de tout le monde (comme VOL AU DESSUS D’UN NID DE COUCOU en fait), mais les personnages parviennent à leur façon à mieux vivre. Si je le rapproche du film de Milos Forman, ce n’est pas au niveau du ton (le film est moins sombre et le personnel médical n’est pas tyrannique, ça ne se déroule pas dans les années 70) mais il lui ressemble dans sa capacité à humaniser ces personnages qui ont une case en moins mais qui deviennent attachants. Pour le reste, c’est une histoire d’amour entre Il-Soon et Young-goon et la façon dont le jeune homme va libérer la jeune fille de son espèce de grève de la faim. Le tout saupoudré d’une dose de délire. Il y a des scènes très inventives où Il-Soon joue le jeu de croire en la nature de cyborg de Young-goon et fait semblant de la réparer, ou encore quand il lui apprend à « s’envoler », et le film matérialise les fantasmes intérieurs de ces personnages dans des scènes oniriques extravagantes. Parfois c’est poétique, parfois c’est un peu gore (quand Young-goon imagine qu’elle mitraille tout le personnel médical.)
Une scène fantasmée
La musique est là aussi signée Jo Yeong-wook (déjà compositeur sur OLD BOY, LADY VENGEANCE ou encore THIRST) et elle est toujours magnifique, dans un registre très classique (j’entends par là le genre musical classique des grands compositeurs. Il aime d’ailleurs aussi utiliser des thèmes de Vivaldi.)
Bref c’est un film rigolo et original. Assez perché, mais plus profond et émouvant qu’il n’en a l’air initialement.
SEA FOG de Sung Bo-Shim (2014)
Le réalisateur Sung Bo Shim est à la base un scénariste qui a notamment écrit MEMORIES OF MURDER de Bong Joon-ho (le réalisateur de PARASITE, THE HOST, SNOWPIERCER, MOTHER, etc. Mais on y reviendra tout à l’heure.)
Pour ce film, il passe derrière la caméra. Et c’est Bong Joon-ho qui signe le scénario. Et pour un premier film de son acolyte scénariste, c’est une réussite.
Le pitch : Corée du sud, 1998. Suite à la crise économique asiatique, un capitaine de bateau de pêche et son équipage vont accepter de récupérer des migrants illégaux chinois en pleine mer pour récolter un peu d’argent, réparer leur bateau et éviter la faillite. Au départ tout se passe bien. Chargé de leur distribuer des vivres, le novice Dong-sik se prend d’affection pour une jeune femme, Hong-mae qu’il essaie de mieux traiter que les autres. Un drame va bientôt survenir à cause d’une fuite de fréon dans la cale vétuste du cargo : tous les migrants vont mourir asphyxiés. Sauf la jeune femme qui ne se cachait pas dans la cale. Que faire ? Ce sont des sans-papiers. Ils sont déjà morts. Qu’est-ce que ça couterait de les jeter à l’eau ? Mais pour être sûr qu’ils disparaissent, il faudrait attirer les requins…
Ce film est un huis clos qui vire en cauchemar maritime avec des personnages qui se retrouvent dans une situation terrible, et face à des choix effroyables à faire. Dans le rôle principal du capitaine, on retrouve Yun-seok Kim (qui a joué dans THE CHASER) dont le rôle fait écho à celui de Song Kang-ho (un acteur incontournable du cinéma coréen) dans ANTARTIC JOURNAL en incarnant un capitaine d’expédition qui perd la raison. Là aussi le capitaine devient tyrannique et exige de son équipage que les corps soient découpés et jetés à l’eau. Certains rechignent mais personne n’a d’autre solution. Ils ne veulent pas finir en prison. Mais le capitaine devient de plus en plus menaçant et déséquilibré. Et il compte bien aussi faire disparaitre la jeune femme qui a survécu. Un autre membre d’équipage essaie d’abuser d’elle, les marins s’entre-déchirent…bref, c’est une véritable descente aux enfers.
La force de ce film, c’est évidemment son contexte. Perdu en pleine mer sur un bateau dont personne ne peut s’échapper, que faire dans une situation pareille ? C’est une sorte de huis-clos même si cela se déroule en extérieur. Et j’ai déjà mentionné le fait que j’adore ce type d’environnement pour un thriller, ou un film d’horreur, ou une enquête. Et ce film est bel et bien un drame aux allures de film d’horreur, même s’il n’y a aucune trace de fantastique. C’est une idée de base géniale et un déroulement de scénario très prenant. A voir.
THE AGE OF SHADOWS de Kim Jee-woon (2016)
Le réalisateur Kim Jee-woon est connu pour avoir réalisé le film d’horreur DEUX SŒURS (que je recommande), le film de truands A BITTERSWEET LIFE (sympa aussi) ou encore le film d’action/western LE BON, LA BRUTE ET LE CINGLE assez divertissant. Ici, avec THE AGE OF SHADOWS, il nous propose un film historique se déroulant durant la guerre qui a opposé la Corée au Japon.
Le pitch : Durant l’occupation de la Corée par le Japon dans les années 1920, nous suivons un policier coréen membre des forces de l’ordre de l’empire du Japon. Il est chargé de stopper un mouvement d’indépendance rebelle coréen soutenu par des occidentaux qui s’oppose aux réformes de leur pays sous domination japonaise. Il va les infiltrer et chercher à stopper une série d’attentats meurtriers à Séoul.
L’originalité de ce film déjà, c’est de nous faire suivre le personnage d’un traître à sa patrie. Le personnage principal (toujours joué par Song Kang-ho) travaille pour le Japon qui occupe son pays. Le film va jouer avec le mystère planant autour de son allégeance réelle. Quand il va se faire passer pour un rebelle afin d’en coincer d’autres, on s’imagine qu’il va changer de bord. Mais pas vraiment. Ce sera compliqué que ça.
Malgré ses actes, on ne peut pas résumer le personnage à une simple ordure. Le flm est moralement complexe. Le personnage principal ne trahit pas pour le plaisir, mais il ne croit tout simplement pas en la réussite d’une rébellion. En un sens il veut éviter des morts en stoppant le conflit, même s’il se range du côté de l’ennemi. Mais bien sûr le film nous réserve des surprises, et c’est là son intérêt principal : son jeu de trahisons et de faux semblants. C’est en quelque sorte un film d’espionnage emballé dans une magnifique reconstitution de la Corée des années 1920. Kim Jee-woon est connu pour la qualité de la photographie de tous ses films. On lui reproche même parfois d’en faire trop pour que ce soit classe visuellement au détriment d’une certaine cohérence de l’action (peut-être dans son film de truands A BITTERSWEET LIFE en effet, même s’il est chouette malgré tout.) Mais je ne trouve pas que ce soit le cas pour THE AGE OF SHADOWS qui est juste magnifique.
Un autre bon film à voir selon moi. Peut-être le meilleur de son réalisateur avec DEUX SŒURS. Je déconseille son J’AI RENCONTRE LE DIABLE par contre, ultra violent mais beaucoup trop « Grand-Guignol. »
PARASITE de Bong Joon-ho (2019)
Bong Joon-ho commence à être bien connu en France, surtout depuis son dernier film PARASITE qui a reçu la palme d’or à Cannes en 2019. Mais il n’en est pas à son coup d’essai. MEMORIES OF MURDER, THE HOST, MOTHER, SNOWPIERCER sont autant de films intéressants et différents à découvrir. Et comme indiqué plus haut, il a aussi signé le scénario de SEA FOG (il était aussi coscénariste sur ANTARTIC JOURNAL.)
Mais aujourd’hui on va parler de son film primé à Cannes. Attention, je vous arrête tout de suite ! Je ne suis pas du genre à crier au chef d’œuvre dès qu’un film est primé. Des fois je trouve les palmes d’or ou les films oscarisés pas terribles. Mais je ne suis pas non plus du genre à aller dans l’extrême inverse en boudant un film primé par principe. Il s’avère que PARASITE est un bon film, parce qu’il est bon. C’est tout. Et du coup il mérite son prix. Et je n’ai pas eu besoin de Cannes pour connaître le cinéma de Bong Joon-ho depuis 10 ans.
Le pitch : la famille Kim (Ki-taek, sa femme Chung-sook, leur fils Ki-woo et leur fille Ki-jung) est sans emploi et vit entassée dans un appartement insalubre en sous-sol.
Un jour, Ki-woo a l’opportunité de prendre la place d’un de ses camarades pour donner des cours d’anglais à une fille de la riche famille Park. Ki-jung, douée pour les arts, fabrique un faux diplôme universitaire pour son frère qui va se présenter au domicile de la famille Park. Il est vite accepté et il persuade ensuite la maitresse de maison d’embaucher pour son fils un professeur de dessin. Il propose sa sœur Ki-jung, qu’il présente sous le nom de Jessica, une art-thérapeute soi-disant très recherchée formée aux États-Unis.
Ki-jung s’impose tout aussi rapidement dans la maison. Elle s’arrange ensuite pour faire virer le chauffeur de la famille en laissant trainer sa petite culotte dans sa voiture, laissant ainsi planer le soupçon que le chauffeur fait des trucs louches dans la voiture de son patron. Ki-jung propose alors à la famille d’embaucher un excellent chauffeur qu’elle a connu autrefois, un peu âgé mais distingué : c’est en réalité son père, embauché à son tour.
Enfin c’est leur mère, Chung-sook, qui entre elle-même dans la maison à la place de la gouvernante qu’ils se sont arrangés pour faire renvoyer aussi.
A partir de là, les deux familles vivent partiellement sous le même toit et la famille Kim peut profiter d’une meilleure qualité de vie. Mais à l’occasion d’une sortie de la famille Park pour un week-end, l’ancienne gouvernante débarque et se rend dans la cave pour accéder au bunker souterrain. Il s’avère qu’elle y cachait son mari depuis des années en secret pour l’aider à fuir ses créanciers. Ayant perdu son job, elle ne pouvait plus lui apporter à manger. Après une altercation, l’ancienne gouvernante découvre la vraie nature de sa remplaçante à qui elle doit d’avoir perdu son job et menace d’envoyer une vidéo révélant la parenté des nouveaux employés. Mais les Kim reprennent le dessus et enferment la gouvernante et son mari dans le bunker. Par la suite, ce sera la descente aux enfers : le couple enfermé va tout tenter pour sortir et les Kim vont devoir cacher leur parenté à leurs employeurs. Et bien sûr, rien ne va se passer comme prévu.
Le concept du film est donc de mettre en scène deux « familles » pauvres qui ont abusé de la confiance de la famille Park, leurs riches employeurs, afin de vivre sous leur toit. Sauf qu’aucun d’eux ne fait grand-chose de mal. Ils sont dans une situation de pauvreté qui les maintient au fond du trou (la Corée ce n’est pas la France niveau aides sociales…) Les personnages cherchent à s’en sortir en mentant sur leurs compétences, mais au final c’est pour trouver un job. Le fils apprend l’anglais, la mère fait son boulot de gouvernante, le père fait son job de chauffeur. Ils ne volent personne. Bon ok le job d’art-thérapeute de la fille est peut-être le seul qui est une escroquerie…
La famille riche, elle, semble déconnectée de la réalité comme on peut le voir à la fin où tout ce qui importe à Mr. Park est la santé de son fils alors qu’une de ses employées se vide de son sang devant lui. Mais il n’y a pas non plus de méchanceté chez eux. Tout au plus, ils vivent dans leur monde sans être conscients des difficultés des plus défavorisés (Mme Park notamment semble planer complètement, elle imagine que son gamin est un futur grand peintre et est extrêmement naïve.) S’il fallait trouver un salaud, ce serait le mari de la gouvernante, devenu à moitié dingue dans son bunker et sans qui le film n’aurait jamais pris cette direction dramatique. Mais lui aussi a des circonstances atténuantes. D’où la fameuse question soulevée par le titre : qui est le parasite ? Le riche ? Le pauvre ? Les deux ? L’être humain en général ?
Mais même si je vous parle de ce message que le film glisse dans son intrigue, à aucun moment on ne ressent cette désagréable impression que c’est un film « à message » qui veut nous donner une leçon. Le film est une série de drames, de mauvais choix, de malchances, qui fait dégringoler toute la situation en tragédie terrible. Cela devient presque un film de genre horrifique. C’est même étonnant qu’il ait reçu la palme d’or. Je n’aurais pas parié dessus. On se croirait revenu à une époque où un film comme PULP FICTION pouvait recevoir une palme d’or (ce qui est une bonne chose.)
Bref…un concept original et un mélange de genres étonnamment efficace. Très bon film.
Ce sera tout pour cet échantillonnage de films coréens de la fameuse « nouvelle vague » du cinéma sud-coréen qui consiste en beaucoup de films de genres. En effet, après la libération de la dictature du pays et sa lente transition vers la démocratie qui va s’opérer jusqu’en 1993, le public avait quelques réticences à voir des films politiques ou sociaux trop « frontaux » et c’est pourquoi les nouveaux réalisateurs ont beaucoup utilisé le cinéma de genre. Il faut savoir que la liberté du cinéma est fragile dans ce pays. En 2013 encore, les festivals ont été supprimé et des films qui critiquent le régime politique interdits (et cela même si c’était une femme au pouvoir !)
Et c’est sans parler des films qui ne sortent même pas du pays pour arriver jusque chez nous. On peut considérer Park Chan-wook, Kim Jee-woon et Bong Joon-ho comme des enragés qui utilisent leur cinéma de genre parfois gore et malsain pour glisser en filigrane une critique de leur société en quête d’identité. J’ai déjà parlé de SEA FOG et PARASITE, mais on peut aussi citer MEMORIES OF MURDER de Bong Joon-ho qui critique clairement l’inefficacité de la police de campagne, quand THE CHASER de Na Hong-jin se charge d’en faire de même pour la police urbaine. Que ce soient des thrillers, des drames, des comédies noires, des polars, il s’agit assez souvent malgré ce label « cinéma de genre » d’un cinéma d’auteur. Le cinéma coréen, bien que peu représenté chez nous (encore moins que le cinéma japonais ou chinois) a de nombreux films intéressants à découvrir.
BO du jour :
Ca y est j’ai vi TIME AND TIDE. Un film bien bizarre, plutôt tordu dans sa narration (je ne suis pas certain d’avoir tout compris) mais qui clairement ne prend pas le spectateur pour un idiot. Y a plein d’idées de réalisation et on s’emmerde pas, ça m’a rappelé le Miller’s Crossing des frères Coen. Très bonne longue séquence finale qui multiplie les lieux. Après c’est un peu too much.
En tout cas c’est à voir si vous voulez des scènes d’action d’anthologie.
Je viens de terminer la nouvelle série à succès sur Netflix, SQUID GAME. Apparemment il y a déjà des happenings sur Paris et des histoires (le numéro de téléphone existe vraiment, le gars vit un enfer il a 4000 appels par jour).
Et bien c’est très bien. J’étais à fond.
https://www.20minutes.fr/insolite/3138099-20211002-squid-game-numero-apparait-nouvelle-serie-netflix-recoit-4000-appels-jour
Même bilan de mon coté
J’ai vu Time and Tide et j’ai trouvé ce fil d’une dinguerie phénoménal (accouchement/kung fu même combat!) ^^
Et oui je commence Squid game, très lent au début avec une frénésie totale sur le cliffhanger du premier épisode…
Bon le coté « fans-gogols qui partent en vrille », c’est très bien fait et très coréen avec toujours cette description de la Corée de la loose…