THE DARK SIDE OF WALT DISNEY (JACK of FABLES)

JACK of FABLES, par Bill Willingham, Matthew Sturges & divers artistes.

Par TORNADO

VO : Vertigo

VF : Panini Comics, Urban Comics

La joie de vivre !
© DC Comics / Vertigo

Cet article porte sur la série JACK OF FABLES. La série a comptabilisé 50 numéros mais nous revenons ici sur les 32 premiers épisodes, qui mènent au crossover LA GRANDE ALLIANCE avec la série FABLES. Car en effet JACK OF FABLES est avant tout un spin-off de la série FABLES.

Ces 32 épisodes correspondent aux 6 premiers tomes de la publication originale en recueils. Nous ne parlerons donc pas des tomes 7 à 9, qui sont restés longtemps inédits en VF.

JACK OF FABLES est une création de Bill Willingham, le créateur de FABLES. Il est ici assisté du scénariste Matthew Sturges. La partie graphique est essentiellement l’œuvre de Tony Akins, mais parfois d’autres artistes comme Russ Braun ou Andrew Pepoy s’emparent des crayons. A partir du troisième tome, les couvertures sont l’œuvre du grand Brian Bolland qui se fait plaisir en parodiant à l’envie tout ce qui lui tombe sous la main.

Notons que, bien qu’il soit le plus long, JACK OF FABLES n’est pas le seul spin-off de FABLES. Plusieurs autres mini-séries ont été réalisées de concert, dont certaines ont déjà été chroniquées ici, telles FAIREST et CENDRILLON.

L’article se décompose en sept parties, chacune revenant sur le recueil de la publication originale par tomes.

© DC Comics / Vertigo

Tome 1 : LA GRANDE EVASION (OU PRESQUE) – Episodes #1 à 5

Jack Horner, appelé également « Jack de tous les contes », a été banni de Fableville (à l’issue de l’épisode #35 de la série FABLES). Notre spin-off commence quelques temps après cet événement, alors que Jack vient d’être dépossédé de sa fortune et de sa position de star d’Hollywood, et qu’il se voit contraint, une nouvelle fois, d’errer sur les routes.
Dans le premier épisode, alors qu’il fait de l’auto-stop, Jack est capturé par une mystérieuse organisation. Il se retrouve dans un camp de prisonniers qui ne contient que des Fables. Très vite, Jack, qui ne s’en laisse jamais compter, va monter un projet d’évasion à grande échelle…

Le lecteur retrouve Jack dans des aventures dont il est à présent le héros à part entière.
Plus encore que dans la série principale, Jack est un personnage plus grand que nature, sorte de voyou badass, totalement égocentrique, qui ne pense qu’à s’enrichir par tous les moyens (excepté par le travail) et à s’envoyer en l’air avec un maximum de filles…
Doté d’un esprit inventif et d’un opportunisme sans vergogne, Jack se laisse vivre sans le moindre souci de famille ou de convenance, sans toutefois penser à mal.
Le résultat est rafraîchissant et caustique. Et ce spin-off est l’occasion de se lâcher encore davantage que dans la série mère pour tout ce qui concerne l’humour grivois et les critiques vitriolées de l’establishment.

Ainsi Jack est le prisonnier du terrible Mr Revise, chef d’une organisation mystérieuse qui capture les Fables et les garde prisonniers dans un camp du Wyoming. Mr Revise projette de créer un monde dépourvu de toute magie. Les prisonniers de son camp sont donc voués à l’oubli, seule manière de les faire disparaître aux yeux du monde des communs et de drainer leurs pouvoirs…
A bien y regarder, ce Mr Revise apparaît comme une version dégénérée de feu Walt Disney ! Il serait alors question de voir à travers les grandes entreprises de divertissement de masses hollywoodiennes, une terrible machine à déposséder les contes et les fables de leur âme, afin d’alimenter la société de consommation, quitte à sucer la sève à outrance, vidant ainsi ces récits de leur véritable substance…

C’est un nouveau départ pour Jack !
© DC Comics / Vertigo

Parions que les auteurs s’en prennent à l’entreprise Disney plutôt qu’à son génial créateur. Car s’il est vrai que la dite-entreprise est en passe de devenir une épouvantable et monstrueuse méga-institution commerciale capable de produire de la finance à coup de milliards de dollars (et plus encore à présent qu’elle assimile les franchises les plus lucratives -Marvel et Star Wars pour ne citer que les plus évidentes- tel un blob infernal), transformant ainsi le divertissement en industrie et en pompe à fric ; l’homme en lui-même demeure l’une des plus grandes personnalités artistiques du XX° siècle. Et si certaines élites bienpensantes continuent de brûler le créateur de Mickey sur l’autel du spectacle mielleux et décérébré, on peut leur rappeler que c’est Sergueï Eisenstein en personne, c’est-à-dire le cinéaste le plus auteurisant et le plus respectable artistiquement-parlant aux yeux de l’élite en question, qui considérait de son vivant Mr Disney comme le plus grand génie de son temps !
Sachant que c’est du même matériel que le sieur Willingham fait son ordinaire, gageons qu’il s’en prend davantage à l’entreprise Disney qu’à son immense créateur, qui fut son prédécesseur en matière de contes réactualisés (et ce même si le résultat n’a pas la même signification)…

Pour le reste, ce premier tome de la série JACK OF FABLES est une petite sucrerie impertinente dont on aurait tort de se priver, pleine de références à tout un pan de la culture cinématographique, en particulier au film la GRANDE EVASION, avec lequel elle entretient suffisamment de points communs (ne serait-ce que le nom du réalisateur John Sturges, homonyme de Matthew Sturges, co-scénariste !) pour citer diverses séquences célèbres, notamment celle où Steve McQueen tente de franchir des barbelés sur une moto…
Le dessin de Tony Akins a été grandement décrié par les fans de la série-mère, qui lui reprochaient de ne pas être au niveau de celui de Mark Buckingham. Je trouve cela injuste car il possède de grandes qualités, ou la simplicité côtoie une excellente caractérisation des personnages
Bref, un très bon début pour cette première série dérivée de l’univers des Fables !

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Tome 2 : JACK VEGAS – Episodes #6 à 11

En fuite dans le nord de l’Idaho, Jack raconte à ses compagnons de fortune comment il a été Jack Frost à un moment de l’histoire des Fables.
Dans les épisodes suivants, Jack, qui a découvert que son nouvel ami Gary avait le pouvoir de parler aux objets, décide de tenter sa chance à Las Vegas (pratique, lorsque l’on a un ami qui peut demander aux machines à sous de tomber sur le jackpot !). Ce n’est que le début d’une nouvelle suite de péripéties qui vont amener notre héros à affronter la mafia locale, puis à découvrir que le chef de cette mafia n’est pas, non plus, dépourvu de pouvoirs…

Les auteurs mélangent ici plusieurs genres (contes, films de mafia, parodie) que n’auraient pas renié les Frères Cohen dans leur période BIG LEBOWSKY. C’est frais et léger, sans réelle profondeur, mais également sans prétention et enrobé d’une véritable folie douce, surréaliste et gentiment barrée (on peut même parfois penser à certaines créations du scénariste Garth Ennis !).
Ces épisodes ont une tonalité bien à eux et ne donnent pas au lecteur l’impression d’une redite par rapport à la série principale.

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Tome 3 : LA MAUVAIS PRINCE – Episodes #12 à 16

Jack et son comparse Gary ont fui Las Vegas. Ils errent sur les bords du Grand Canyon (en Arizona) lorsqu’ils sont de nouveau capturés par les sbires de Mr Revise. Mais alors qu’un accident les fait échouer dans le fond du canyon, un vieillard surgi de nulle part plante l’épée Excalibur dans le corps de Jack, qui devient ainsi le nouveau socle de l’épée magique au moment où « John sans cœur », son double, fait également irruption ! Gary voit ainsi l’occasion de révéler à Jack ses origines véritables…

Ce nouvel arc narratif creuse les ramifications de la série tout en étoffant les origines de l’univers des Fables en général et celles de Jack en particulier. Les idées loufoques se disputent aux trouvailles étonnantes lorsqu’il s’agit de lier les divers contes entre eux et de leur trouver une mythologie commune, à la fois cohérente dans l’optique de revisiter des récits déjà existants, et originale dans une volonté manifeste de les moderniser.
L’action tourne néanmoins un peu en rond et les véritables origines de Jack ne sont pas particulièrement passionnantes.
D’un autre côté, ces épisodes se révèlent nettement plus complexes et réflexifs que les précédents, dans la mesure où les auteurs s’attardent tout particulièrement sur la genèse de l’univers des Fables, qui se développe ici d’une manière différente mais en même temps plus directement conceptuelle que dans la série-mère. On remarque également que quelques détails éparpillés dans les épisodes précédents commencent à révéler les prémices d’un plan à grande échelle…
En conclusion, voilà un arc qui gagne en épaisseur ce qu’il perd en divertissement…

Le dernier épisode, intitulé Jack O’Lantern, est un interlude délirant qui contourne complètement son sujet (Jack ne devient jamais vraiment Jack O’Lantern !) pour creuser encore un peu les origines décousues de notre héros qui aura décidément passé sa vie à truander son monde, y compris le diable en personne, et y compris toutes ses déclinaisons !
Un bon petit moment de délire débridé et un Jack comme on les aime…

© DC Comics / Vertigo

Tome 4 : AMERICANA – épisodes #17 à 21

Jack et ses comparses (Gary l’Anthropomorphisme et Raven l’indien) se sont réfugiés dans un motel dans la région du Nouveau-Mexique. Dans sa chambre, Jack tente de recoller les morceaux de l’œuf Humpty-Dumpty, qui avait été brisé dans le tome 1 (et que Jack avait emmené sous forme de débris dans sa valise à l’insu de tous).
Mais il ne faut pas croire que Jack a réparé Humpty-Dumpty par bonté d’âme. En fait, ce dernier lui avait promis que s’il le faisait évader du camp des Rameaux d’or, il lui offrirait la moitié de son trésor, caché au fin-fond de l’Amérique… Et la carte au trésor est tatouée sur les fesses d’Humpty-Dumpty ! Mais le trésor en question est caché en Americana, une contrée magique dans laquelle on ne peut se rendre qu’en prenant un train magique. Pas de problème, ce sera donc la nouvelle destination et la nouvelle quête de Jack et ses amis…

Nous découvrons ainsi la contrée magique de l’Amérique (nous connaissions déjà par exemple celle de l’Arabie dans la série FABLES). Les auteurs s’amusent alors à revisiter les clichés de leur pays (le western, les années 50 et la société de consommation avec des habitants zombifiés, la grande crise économique et la période de la prohibition avec l’époque des gangsters de Chicago, ainsi que les comédies musicales de Broadway). L’idée de départ est excellente (les contes américains y puisent leur source), le tout est emballé avec une certaine bonne humeur mais demeure plutôt superficiel, comme un décor en carton-pâte suranné et factice.

A ce stade, les péripéties du héros commencent à devenir répétitives. Il veut s’enrichir, il drague toutes les filles (et les emballe), et puis il redevient aussi pauvre qu’au début à cause de diverses personnes qui en ont après lui. Et pendant ce temps, tout le background relevé plus haut reste bien sagement au fond, attendant que les auteurs daignent s’y intéresser de manière plus précise. Mais ça va venir…

© DC Comics / Vertigo

Tome 5 : DE PAGE EN PAGE – épisodes #22 à 27

Ce cinquième tome est séparé en deux récits distincts de trois épisodes chacun.

Dans le premier récit, le lecteur fait un bond dans le temps en 1883 et fait la connaissance du gang de Smilin’Jack. A cette époque, Jack mène une bande de hors-la-loi au Far-West qui pillent et assassinent à tout va. Il faudra l’arrivée d’un shérif des Fables pour mettre un terme à cette vague de crimes et ramener Jack vers la lumière. Un certain shérif du nom de… Bigby Wolf !
Tout au long de ces trois épisodes, Bill Wilingham & Matthew Sturges s’adonnent à un exercice de style étonnant : Celui du faux livre d’histoire !
Passant au crible l’année 1883 avec moult précisions documentaires, les scénaristes donnent vraiment l’impression que tout ce qu’ils racontent est vrai, vérifié et archivé dans les livres ! Ce n’est que peu à peu que le lecteur s’aperçoit que, si toutes les précisons concernant la grande histoire sont réelles, celles qui concernent la petite sont du domaine des Fables !
Tout le charme de ces trois épisodes repose sur cette expérimentation narrative qui juxtapose le réel et l’imaginaire à la manière d’un livre d’histoire avec un grand « H »…
Par ailleurs, le lecteur apprend que son héros a été par le passé un véritable méchant, lâche et cruel. Soit une étonnante manière de mettre en scène le personnage principal d’une série échappant décidément, de manière insaisissable, au manichéisme primaire !

Dans le second récit, nous revenons dans le temps-présent et reprenons le fil de la série là où il s’était arrêté dans le tome 4. Une guerre semble se préparer : Le Biblioclaste, un des Littéraux (personnages à l’origine des Fables dont nous ne savons pas encore grand-chose à ce stade), est sorti de sa retraite pour envahir les Rameaux d’or de Mr Revise. Il marche ainsi à la tête d’une armée de Fables oubliés.
Là encore, les auteurs donnent dans la narration conceptuelle en axant chacun des trois épisodes sur une des Sœurs Page (d’où le titre de l’album !). En donnant le rôle du narrateur à l’un des nouveau Littéraux qui s’adresse directement au lecteur pour nous raconter chaque épisode à travers le destin de l’une des trois sœurs, les auteurs opèrent une mise en abîme vertigineuse qui nous rappelle les meilleurs moments de la série mère en terme de trouvailles narratives.

© DC Comics / Vertigo/ Urban

Tome 6 : LE GRAND LIVRE DE LA GUERRE – épisodes #28 à 32

L’armée du Biblioclaste (Bookburner en VO, un nom bien plus efficace !) attaque le camp des Rameaux d’or. Jack prend le commandement de l’armée de Mr Revise et s’improvise grand général 6 étoiles (le maximum étant 5 étoiles, dans toutes les armées du monde des communs !). C’est l’heure de la grande guerre, dont les enjeux dépassent le sort des personnages principaux de la série et s’étendent sur tout le monde des Fables, dont l’existence est menacée par le pouvoir des Littéraux. Ces derniers, qui ne sont ni plus ni moins que les créateurs de l’univers des Fables, possèdent le pouvoir de les faire disparaître…

Les auteurs montent d’un cran dans leur entreprise conceptuelle et creusent les ramifications mythologiques de l’univers des Fables avec quelques étonnantes révélations. Les épisodes se lisent rapidement mais la bataille est un peu fade, surtout si on la compare à celles de la série-mère et notamment celle des SOLDATS DE BOIS, qui était vraiment exceptionnelle tant par la mise en forme du récit que par celle du dessin. Le personnage de Jack est toujours aussi roublard mais il est rarement mis en avant, puisqu’il ne suit les événements que comme une sorte de figurant de luxe, voire comme le clown de service.
L’ensemble souffre d’un manque d’implication émotionnelle qui dessert le suspense en prônant le second degré constant. Chaque protagoniste participe ainsi au combat sans enjeu véritable autre que celui de faire sourire le lecteur.

Au final, ce sixième tome est une lecture agréable, pleine d’esprit et d’impertinence (voir Jack qui, même en pleine bataille, ne manque jamais une occasion de s’envoyer en l’air avec la première venue est toujours aussi amusant), et la dernière partie éveille la curiosité du lecteur avec quelques savoureuses révélations. Mais l’ensemble demeure tout de même très superficiel et l’on attend le crossover avec impatience….

© DC Comics / Vertigo/ Urban

Crossover LA GRANDE ALLIANCE – Episodes #83 à 85 de la série FABLES, #33 à 35 de la série JACK OF FABLES + minisérie THE LITTERALS (publié dans la série FABLES)

Jack est de retour à Fableville. Il a ramené avec lui les Littéraux, les créateurs originels des divers univers (tous de la même lignée), des êtres au-dessus des Fables. Parmi eux, il y a Kevin Thorn, qui a écrit toutes les histoires des Fables originelles. Et il y a M. Revise, dont l’obsession d’effacer les créations du précédent devenues autonomes aura fait tout le sel de la série JACK OF FABLES.
Aujourd’hui, Kevin Thorn est devenu fou et il est déterminé à effacer tout l’univers, estimant que les Fables qu’il a jadis écrites sont à présent complètement dégénérées.
Blanche-neige et Bigby Wolf se joignent donc à Revise pour contrer le puissant Thorn qui, de son côté, s’est allié aux genres littéraires. Heureusement, Page Blanche, le frère jumeau de Thorn, est de retour afin d’empêcher temporairement ce dernier de réécrire l’univers…

Comme si de rien n’était…
© DC Comics / Vertigo/ Urban


Cet arc est davantage la suite de la série JACK OF FABLES que celle de la série FABLES, qui marque d’ailleurs une pause dans son développement à cette occasion. On retrouve ainsi le côté déjanté qui faisait l’apanage des aventures de Jack Horner où, plus encore que dans les épisodes de FABLES, le lecteur est invité à considérer l’ensemble comme une histoire de papier où les personnages ne sont que des créations de l’esprit qui tentent néanmoins de s’émanciper et de vivre leur vie.
C’est toute l’originalité de cet univers créé par Willingham car, bien qu’il soit établi que tout est factice et malléable, on s’attache néanmoins à des personnages qui parviennent à obtenir une réelle consistance. Dès lors, il ne s’agit plus de lire une histoire en cherchant une quelconque crédibilité au sens classique du terme, mais de profiter de l’esprit vivifiant avec lequel on nous raconte une histoire dont le contenu factice est pleinement assumé. Un parti-pris que les auteurs respectent jusqu’au bout en intégrant au dernier moment la participation d’un autre littéral nommé Dex, qui n’est autre que l’incarnation du Deus Ex-Machina !

Quelle incroyable alchimie, où l’on mène le lecteur par le bout du nez tout en lui rappelant à chaque instant qu’il ne lit rien d’autre qu’une histoire abracadabrantesque où rien n’est véritablement crédible, et encore moins réaliste. Un méta-commentaire constant, où l’on ne se prive pas d’insérer au passage une belle critique de la religion qui n’est, en définitive, probablement rien d’autre qu’une histoire abracadabrantesque de plus à laquelle certains réussissent néanmoins à croire !

Cet arc narratif, qui représente une fin tout à fait satisfaisante pour la série JACK OF FABLES (bien qu’elle possède encore trois tomes supplémentaires) constitue un savoureux moment de bons mots et de franche rigolade, dont le sous-texte plein d’esprit nous récompense d’avoir lu les deux séries de concert.
Il est conseillé aux lecteurs de ne pas passer à côté de ce spin-off. Non seulement parce qu’il s’agit d’une excellente lecture, mais également parce que le crossover, publié dans la série FABLES, est absolument incompréhensible si on ne l’a pas suivi.
Pour arriver au crossover, il faut donc lire les 32 premiers épisodes de la série JACK OF FABLES…

Au final, JACK OF FABLES se révèle rétrospectivement comme une création étonnante, où l’apparente superficialité et la décontraction des intrigues (extrêmement divertissantes en soi) dissimulent une impressionnante toile de fond réflexive sur la substance des contes.
Cool et badass, mec.

Crapule !
© DC Comics / Vertigo



La BO :

Californie, Vegas, kitsch, strass et classe !

46 comments

  • Bruce lit  

    Je crois que le départ de Jack annonce pour moi le début de la fin pour FABLES.
    Je n’ai jamais investi dans sa série car déjà que je trouvais que FABLES traînait la patté avec ses putains de récits annexes, je n’avais pas envie de voir Willingham se disperser (toujours ma crainte + aversion des spin offs)
    En te lisant j’ai manifestement eu tort et j’ai bien envie de me laisser tenter d’autant plus si tu dis qu’il y a une fin sans que j’aie à me refarcir tout FABLES.
    L’approche de l’héritage sombre de Walt Disney est très intéressant, c’est le point fort de l’article . La confrontation de deux roublards donne envie vraiment.
    Je suis très friand de ces articles synthétiques pédagogiques et concis. Merci

    La BO ; c’est chouette, c’est du BAcharach non ?

    • Tornado  

      Oui. Bacharach !

  • Eddy Vanleffe  

    J’ai pas fait Jack Of Fables, le personnage me sortait par les yeux dans la série mère et du coup ça ne m’a pas tenté.
    Pourtant l’exploration des mythes et des contes modernes de manière parodique avait de quoi me plaire Merci donc pour ce panorama surprenant…

  • Jyrille  

    Excellent article Tornado, encore une fois bravo pour avoir fait une rétrospective de cette qualité. Je suis en train d’enregistrer mes bds dans une appli (j’en suis à 951… j’espère finir bientôt, encore 10 rayons) et j’ai justement pu voir que je n’avais que les 4 premiers tomes de Jack of Fables, le second tome de Fairest et Cendrillon. Tu me donnes presque envie de compléter ma collection avec au moins les tomes 5 et 6. J’avais en effet adoré le crossover dans la série mère, pas si incompréhensible que ça. Si je me suis arrêté au tome 4, c’est justement parce que les histoires tournaient en rond et comme tu le dis, étaient volontairement trop détachées de toute implication, le second degré étant prégnant.

    Le personnage de Jack a toujours été détestable mais tu soulignes très bien le fait qu’il nous divertit. C’est un vrai bandit qui a tout de même notre sympathie alors qu’il est capable des pires horreurs (dès le départ, ce gars profite honteusement de Rose Rouge).

    Merci donc de me rappeler que je dois relire tout ça, Fables restant pour moi une oeuvre à conserver dans mes rayons.

    La BO : je ne connaissais pas cette version originale, seulement la reprise de Faith No More dont je suis fou : https://www.youtube.com/watch?v=S-dxuwv4vs4 (elle est sur leur super compile Very Best of Ultimate machin, en live). Merci donc. C’est très Burt Bacharach.

    • Jyrille  

      Ah et j’avais complètement oublié mais oui, ton parallèle avec Walt Disney est super bien vu tout comme ton analyse de l’arc des Littéraux. Décidément il faut que je relise ça.

    • Tornado  

      Oui, donc, c’est bel et bien une chanson de Bacharach.

      Mouahahahah ! le mec qui fait un pogo dans le public sur cette chanson !!! 😆
      Sinon sans rire, elle est vachement chouette cette reprise ! Carrément respectueuse de l’originale, en plus pêchue !

      • Jyrille  

        Oui, exactement. Ils sont forts en reprises, FNM. Content qu’elle te plaise.

    • Matt  

      Ouais moi je crois que j’aurais du mal à suivre les aventures d’un gros con détestable. Je ne sais pas d’où ça vient cette envie de voir tout salir, tout ridiculiser. C’est la mentalité punk machin ? Z’êtres frustrés dans la vie pour vouloir tout dégueulasser ce qui est agréable ?^^
      Je comprends le concept du défouloir mais…c’est pas mieux de se défouler contre des trucs qu’on déteste dans la vie ? Plutôt que suivre les aventures d’un connard opportuniste qui profite de tout le monde ?
      Surtout que je trouve que ce genre de personnage de salopard super fort est toujours hyper vulgaire, crade. ça ne peut pas être un mec bien clean, calme, calculateur. C’est toujours une espèce de voyou en caleçon qui se gratte les burnes, pète, rote, fume, fait des vannes et ne respecte rien…et j’en peux plus de ce genre de perso en fait ! C’est toujours le même profil dans tous les trucs d’anti-héros badass machin. Tous les persos un peu mauvais garçons qu’on voit dans les blockbusters c’est ça aussi (sans doute parce que ça permet de faire les fameuses vannes requises dans le cahier des charges) ça devient insupportable. C’est à ce genre de personne que les 3/4 des gens s’identifient ? Parce que j’imagine que s’ils sont si populaires, c’est que les gens s’identifient à eux.

      En fait ce qui me dérange le plus, c’est pas tellement que le perso principal soit un salaud (j’ai bien parlé de la série Satanik^^ Quoique ce soit encore différent puisqu’il y a l’aspect novateur et politiquement incorrect pour l’époque qui a son charme) Mais le fait que ce soit toujours cet espèce d’archétype de voyou « cool et branché » vulgaire et crade, irrespectueux, etc. Avant je trouvais ça fun de temps en temps. Mais c’est tellement répandu maintenant que je ne supporte plus ce genre de persos.

      • Jyrille  

        Jack est différent de ceux que tu décris parce que c’est vraiment un salaud. Il n’y a rien de bon ou d’enviable chez lui, on ne peut pas s’identifier à ce personnage manipulateur et opportuniste. Mais ses aventures sont distrayantes et il se retrouve toujours dans des situations peu enviables du fait de sa roublardise. On profite un peu de ça, qu’il s’en prenne plein la tronche en fait plutôt qu’il ne réussise vraiment. Il s’en sort toujours mais jamais avec les honneurs (à part peut-être à la fin du crossover avec Fables). C’est un survivant incapable de se poser, un éternel vagabond.

      • Eddy Vanleffe  

        Je partage assez ton analyse…
        Bon j’aime bien ou plutôt j’ai eu une période où j’aimais les bds trash avec des persos crados: Spider-Jerusalem, Tommy Monhagahan, Mac et d’autres ont une place dans mon imaginaire mais j’ai réalisé notamment Grace à ce blog et ses dossiers complets sur Garth Ennis à quel point je n’aimais pas ça en fait… surtout leurs personnages je n’ai aucune sympathie pour Constantine, les personnages de Preacher, The Butcher etc etc…
        du coup je me suis éloigné de tout ça…
        parfois le comics en lui même est sympa mais si le héros est une merde, je vais avoir du mal… Jessica Jones, je la trouve d’une passivité inouïe…
        En manga on a souvent le cas où le personnage principal est une chouineuse qui fout rien et laisse tout le casting tout faire à sa place (mention spécial à la saison 1 de Tokyo Ghoul où le héros décide d’agir à 10 minutes du dernier générique…arrrrrghh! )

        • Matt  

          « En manga on a souvent le cas où le personnage principal est une chouineuse »

          Mais au moins ça change du gros badass voyou.
          Le problème c’est de retrouver ce schéma trop souvent^^

        • Jyrille  

          Ah oui je comprends. Moi j’aime beaucoup les personnages de Preacher et Transmetropolitan car ils sont très humains et faillibles, ils font avec ce qu’ils ont. Pareil avec Constantine, des personnages qui foutent le souk autour d’eux et en payent toujours un prix, comme une malédiction. Ca change des personnages trop beaux et forts. Gamin par exemple, dans Picsou, je détestais Gontran qui avait tout sans rien faire alors que Donald était toujours puni même lorsqu’il essayait de faire des choses bien.

          The Butcher je ne le connais que dans la série télé et c’est vraiment une des meilleures que j’ai vues dans le genre. Invincible me rappelle un peu cet état d’esprit (vu les 7 épisodes disponibles pour le moment).

          • Matt  

            Personne n’aime Gontran^^ Il est conçu exprès pour être insupportable.
            Et à côté de ça, les personnages « beaux et forts » comme tu dis…bah d’une part y’en a plus trop maintenant. Et ensuite, tu peux le faire calme et poli sans le faire beau et fort. Juste pour changer quoi. Un Hercule Poirot tiens^^
            Ou tu peux le faire réellement faillible et lentement le rendre plus confiant et courageux (parce que les persos comme Spider Jerusalem, on peut leur trouver des failles mais ça reste des mecs très très sûrs d’eux qui se le pètent et qui ont une immense confiance en eux.)

          • Tornado  

            On a déjà eu plein de fois cette discussion, non ? Moi ce sont les héros manichéens qui ne m’intéressent plus. Du coup je me tourne volontiers vers des antihéros, des losers, et mêmes des salauds (Tyler Cross). C’est aussi intéressant de s’identifier à ce genre de personnage, ça fait réfléchir sur soi-même, et c’est au bout du compte beaucoup plus enrichissant. Un héros infaillible, bof… C’est quand même assez ennuyeux. Et puis au delà de quelques personnages que j’aime par nostalgie (Spiderman, Superman, DD), je m’en fous des personnages. C’est la qualité de la BD, de l’histoire et de la toile de fond qui m’intéressent.

            La revente de BDs : en ligne, il y a plusieurs sites qui permettent de revendre sans payer de frais de port, de se constituer un porte-monnaie, et de racheter d’autres BDs avec. Sur Rakuten, et bien que je râle quand je vois qu’ils me prennent 20%, je circule en circuit fermé depuis des lustres (je rachète des BDs avec le gain de mes ventes).

          • Matt  

            Mais j’ai jamais dit qu’il fallait que le héros soit manichéen ou infaillible.
            Juste pas un punk de merde^^
            Oui ça peut être un salaud, un égoïste, un lâche…mais pourquoi faut-il que ce soit un beau gosse badass rock n’roll cool mal fagoté ? Pourquoi une racaille en gros ?^^
            Je lis du Satanik, je lis des trucs d’espionnage ou des gens tuent, je lis du Conan qui n’est pas non plus un enfant de coeur (en tous cas moins que Thorgal)
            Mais j’ai du mal à supporter le stéréotype du beau gosse voyou toujours sûr de lui et la main dans le slip.

          • Tornado  

            Il est pas vraiment beau gosse Spider Jérusalem…

          • Matt  

            Certes…

          • Eddy Vanleffe  

            Ce que j’aime chez Ellis c’est l’humour, moi une bd irrévérencieuse, faut que ce soit marrant et il y a des tirades qui m’ont secouées de rire.
            des concepts de SF assez originaux (le transhumanisme et les clones dont on garde la tête dans le formol) tout le commentaire sur les élections américaines et en personnages, ce sont les deux assistantes qui je trouve totalement charismatiques, et il y une certaine forme de moral chez Spider. il est déchéant mais il a un but et veut venger Vita Severn coûte que coûte, il le paie de manière assez particulière. finalement il n’abuse pas totalement de ses proches et ne gâche pas leur vie tout en s’en tapant (et là je parle bien sûr du personnage, pas de son auteur…)

          • Matt  

            Oui j’adore aussi les assistantes de Spider
            En fait c’est pas ce perso en soi qui me gêne le plus. Il finit pas très bien à la fin, il a quelques moment ou on voit qu’il se soucie de certains, et c’est pas non plus un tombeur.
            Malgré tout il y a ce côté un peu… »incarnation de la liberté, en dehors du système » qui est toujours associé à une façon de vivre comme un gitan dégueulasse (alors qu’il a quand même un toit le mec. c’est pas comme s’il était à la rue.)
            C’est ce côté un peu décadent, presque…Deadpool (puisque ce perso incane à fond cette ligne de conduite) Ok il est pas beau gosse non plus. Mais visibkement ça ne lui pose pas de soucis…

            J’aime pas les persos « Je suis cool, je suis fun, j’ai jamais peur face au danger, je sors une vanne, je picole, je fume, je baise…et je m’en fous des conséquences, je blesse tout le monde sur mon passage mais c’est pas grave, je suis « cool » parce que j’incarne la liberté (de cracher sur tout), je suis un rebelle, fuck les lois, c’est moi le plus fort, je vis comme un gitan mais j’arrive à mes fins, j’ai des nanas à mes pieds, je fais une pirouette et je dégomme tout adversaire fastoche pour mieux aller me prendre une bière ensuite et parler de cul avec et de liberté avec d’autre pochtrons. »

            Merde c’est ça la vie idéale aux yeux des gens qui s’identifient à ces persos ?

          • Matt  

            C’est surtout qu’à force d’avoir ce genre d’archétype d’anti(héros populaire, insidieusement on dirait qu’on te dit que c’est ça vivre ! c’est être un trou du cul vulgaire qui se sert et jette après utilisation en faisant des blagues.
            A un moment j’ai juste envie de fermer le bouquin quand c’est un énième connard de ce genre le héros.

          • Tornado  

            Oui tu n’as peut-être pas tort sur le fait que les scénariste ont un peu abusé de ce type de caractère. C’est effectivement devenu un cliché comme tu le décris. Mais je pense que ce qui plait au lecteur derrière cette façade, c’est la sensation de liberté et de revanche contre tout ce qui les enchaine. Beaucoup de lecteurs aiment que le personnage auquel ils peuvent s’identifier soit libre, y compris de cracher, de jurer et de buter en rigolant. C’est un exutoire.
            En contrepartie, ils peuvent voir dans le héros vertueux qui te fait la morale un réac de merde. Ou un blaireau coincé du slip (fluo).
            Evidemment, le plus important c’est la classe avec laquelle l’auteur va raconter la chose. Mais un héros vertueux sous la plume d’un tâcheron, moi je n’en veux plus. Tandis qu’un antihéros badass, même sous la plume d’un tâcheron, il a au moins le mérite de me faire sentir plus libre.

          • Eddy Vanleffe  

            En fait Spider Jerusalem est pas si glorifié que ça et il est capable de se remettre en question notamment face à Vita Severn qui est séduite mais que sait le remettre en place… le tout est enrobé d’un humour assez féroce et protéiforme (cartoon situation ,dialogues etc…)
            Pour jack il ne m’a pas du tout attiré dans la sérieprincipale et j’ai pas fait attention au spin-off, En revanche comme l’article de Tornado précise qu’il y a plein de « paraboles » du show buisness, ça peut être quand même sympa à essayer…
            Je me suis assez mal exprimé tout à l’heure…
            il m’arrive de bloquer sur un personnage mais en fait parfois j’aime une bd malgré ses persos
            mon roman préféré ( que je relis en ce moment) ce sont les ROIS MAUDITS j’adore chaque phrase de ce livre picaresque, mais les personnages sont absolument horribles !!!
            TOUS!
            tout ça pour dire qu’après un reflexe qui m’éloignais de ce bouquin, je pourrais lui donner une seconde chance

          • Jyrille  

            Merci Tornado je note pour Rakuten.

          • Matt  

            « Beaucoup de lecteurs aiment que le personnage auquel ils peuvent s’identifier soit libre, y compris de cracher, de jurer et de buter en rigolant. C’est un exutoire.
            En contrepartie, ils peuvent voir dans le héros vertueux qui te fait la morale un réac de merde. Ou un blaireau coincé du slip (fluo). »

            Oui mais c’est ça le truc : elles sont ou les nuances entre ces deux extrêmes ? Tu peux avoir un perso type Sherlock Holmes…drogué et un poil décadent dans son genre mais bien habillé, pas vulgaire, etc.
            Des nuances bordel !^^
            Pas obligé d’avoir un SJW reac moralisateur ou un connard qui chie sur tout ce qui bouge^^
            Et moi je n’associe pas la liberté à la transgression systématique de tout. ça t’enchaine les lois ? tu souhaiterais l’anarchie ou tout le monde serait libre de s’entretuer ? moi ça me fait pas rêver hein^^

          • Tornado  

            Ça m’enchaîne les lois ? Ça dépend. Je suis quelqu’un d’équilibré qui aime bien transgresser les lois tant que ça n’emmerde personne…
            Mais là on parle de lecture. C’est un exutoire. C’est de la fiction. Ça n’existe pas. Donc oui j’aime bien que mes lectures fassent tout pêter parce que justement je ne peux pas le faire dans le monde réel. Et je n’y tiens pas (aucune envie de tuer qui que ce soit). Mais c’est super d’imaginer ce que ça donne à travers le vernis de la fiction.

          • Eddy Vanleffe  

            Moi la hantise d’ennuyer le législateur qui rédigé tout ça….ben ça me blogue et du coup je traverse même pas au rouge…

            Je déconne!

          • Matt  

            Moui…
            On va dire que j’ai les jeux vidéos pour l’exutoire de tirer sur des salauds^^
            Du coup en lecture, je ne cherche pas encore des mecs qui résolvent tout par la transgression et la violence. Même en jeu des fois ça me gonfle, c’est trop souvent ça. Du coup j’ai aussi des jeux plus relax d’énigmes…ou des trucs ou tu butes des zombies déjà morts que personne n’ira pleurer^^

            C’est une question de vécu personnel on va dire vis à vis de la fiction.

    • Matt  

      @Jyrille : ah ouais…et tu crois que t’en as assez des BD ?^^

      J’ai fait plein de tri moi. J’en ai même pas 500 je pense.
      En fait je me dis que si je continue à en acheter, et que ça ne fait que grossir, de toutes façons je n’aurais jamais l’occasion de tout relire. Donc certaines nouveautés viennent remplacer des trucs qui repartent à la vente.
      Bon après il est évident que certaines, je ne les revendrais jamais^^

      • Jyrille  

        Je fais le tri en même temps et j’aimerai sans doute me débarrasser de quelques bds, mais je suis incapable de les vendre. Ma librairie ne prend plus les occasions, sur le net ça ne sert à rien tellement les frais de port sont grands. Je sais que je vais en donner quelques-unes (je les relis pour l’occasion) à des potes à qui cela fera plaisir, et d’autres je ne sais pas encore ce que je vais en faire. Mais oui j’ai du mal à me débarrasser des autres, le premier critère étant « j’ai envie de les relire », y compris mes bds conceptuelles comme CONTRE LA BANDE DESSINEE ou mes Baladi et mes Ibn Al Rabin.

        C’est con, je peux pas vous partager ma collec comme avec les CDs…

        Oui toutes celles-là et beaucoup à venir, je les garde. Reste à trouver des murs… Et surtout, je crois que je vais être encore plus sélectif à l’avenir. Hier je me suis payé le tome 4 de Elric chez Glénat, c’est vraiment super.

        • Présence  

          Synchonicité ? Je viens d’acheter mon premier album d’Ibn Al Rabin dont je n’avais jamais entendu parler, avant de lire une critique très récemment. Il s’agit de Lentement aplati par la consternation.

      • Matt  

        Moi je revends dans des trucs comme Easy cash.
        Ah par contre faut pas revendre pour récupérer plein de sous^^ ça se vend pas grand chose.
        Gibert ils rachètent plus cher, mais ils sont exigeants dans le sens ou s’ils ont déjà trop d’exemplaires d’un truc, ils ne vont pas reprendre le tien. Donc t’as fait 50 bornes et tu repars avec la moitié de tes BD…

        J’ai pris l’habitude d’acheter des éditions intégrales (à condition qu’elles ne soient pas en format de poche) afin de réduire la place que ça prend. Et puis du coup ça « compte » pour une seule BD mais en fait…t’as 5 tomes dedans. Du coup j’ai moins de bouquins mais j’ai beaucoup d’éditions condensées en intégrales^^

        J’essaie de trouver un équilibre entre étagères à BD (j’en ai que 2), étagère à DVD/blu-ray (une seule), étagère à figurines^^ (une seule aussi, et pas immense), le bureau pour ranger les jeux vidéo, les romans, tout ça…
        Pfiou…avoir plein de passions ça prend de la place^^

        • Eddy Vanleffe  

          moi je me concentre sur la BD et éventuellement les romans et un peu de didactique, bref la lecture…
          j’ai revendu pas mal de DVDS, sauf mes films asiatiques et me japanimes, le reste existe sur plateforme, à la TV etc…
          mais en bd je ne revend plus..j’ai constaté que je finis finalement par racheter certains donc c’est idiot sur le long terme
          en ce moment je suis pas mal de mangas, on se partage désormais des trucs avec ma fille, c’est trop marrant….

          • Matt  

            « le reste existe sur plateforme, à la TV etc… »

            sauf quand ça fout le camp du catalogue de telle plateforme…
            Sauf quand faut s’abonner à 3 services pour voir 3 films qui sont chacun une exclu d’un service différent.

            Enfin bon moi j’ai un côté collectionneur et je suis passionné de ciné donc je préfère avoir les versions physiques. Ou au pire piratées si besoin mais fuck les services de streaming.

          • Eddy Vanleffe  

            je comprends tout à fait le « fuck the streaming », mais comme certains trouvent que la bd (ou les livres) c’est de la perte de place, moi les films une fois que je les ai vu une fois, je ne les regarde plus jamais sauf quelques trucs dont on ne se lasse pas (genre Jack Burton, les Harry Potter…Conan, Army Of darkness)…
            donc un film sur une plateforme il arrive, je le regarde et quand il repart, il ne me manque pas.
            Je revends peu mes bds, j’avoue être collectionneur et même parfois de vieilleries comme Mortadel et Filemon ou les 4 As…
            a un moment dès que je rachetais un truc en VF je revendais mes Vo… j’ai changé d’avis pourquoi ravoir des trucs que j’ai déjà et que de toute façon je ne lirais sans dout eplus avant un moment. c’est le cas de mes Preacher, j’ai la saga en vieux TP américains… que ce soit Panini ou Urban, j’ai jamais éprouvé le besoin de me choper la série en VF…

          • Matt  

            Ah oui on est tout à fait dans une question de goûts et de passion, et de priorités^^
            J’explique juste pourquoi le côté éphémère du machin pour lequel tu paies me gêne avec le streaming. Tout comme toi tu ne voudrais peut être pas te contenter d’emprunter des BD en médiathèque sans jamais les avoir^^

        • Jyrille  

          Je suis d’accord pour la place. J’avais un Cash Converter près de chez moi, il a fermé. Mais il y a peut-être un Easy Cash tiens, bonne idée. Et Gibert c’est trop loin ^^

  • Bruce lit  

    Mon approche est la suivante : il y a même chez le pire des monstres un fond de vérité. C’est la sécurité du gosse qui voit un tigre en cage qui explique la curiosité du public pour Hannibal : même dans sa cage, il est dangereux. J’aime le danger et les flirts avec l’extrème pour mieux revenir à la raison.
    Il existe une bd sur un acte de bonté qu’Hitler aurait commis ? je veux le lire !
    Une vidéo qui montre Khadaffi en train de pleurer avant de mourir : je veux la voir.
    Tout Tezuka (j’ai encore fini GRINGO il y a une heure) met en scène des personnages déchirés entre le bien et le mal.
    Enfants les XMen nous montraient des héros devenir des dangers publics et un terroriste se ranger des armes.
    J’aime chercher l’homme derrière le monstre ou les constructions sociales que nous avons faites de lui. Lorsque je lisais Proust, notamment DU COTE DE CHEZ SWAN (surtout COMBRAY) j’avais des illuminations : jamais personne n’avait su comme ce bon vieux Marcel expliquait ce que je ressentais.

    • Matt  

      C’est un autre débat. Je ne dis pas que ce n’est pas intéressant de mettre en scène des persos complexes, un peu salauds avec un fond d’humanité.
      Je n’aime juste pas le cliché du gros porc sûr de lui qui frime, qui est un tombeur malgré tout, etc etc.
      Bref l’espèce de fantasme masculin ridicule à la limite de la parodie bien typé années 80/90 trop badass cool. Qu’il soit héroique ou salaud n’entre finalement pas en ligne de compte. C’est le cliché du voyou répugnant mais qui a le monde à ses pieds qui me gave.

      • Tornado  

        Tu m’as convaincu sur le fait que le héros trop badass cool était devenu un cliché. En revanche c’est un cliché qui ne me dérange pas puisqu’il correspond souvent à des auteurs que j’aime. Ici, Jack est une petite frappe mais c’est tellement bien écrit tout ça, que la lecture est drôle et truculente. Le personnage est finalement attachant parce qu’il ne pense pas à mal. Il est égoïste, veule, obsédé sexuel, fainéant, mais il n’est pas malsain. Il est surtout très drôle. Si je caricature je dirais que c’est un peu le Daffy Duck de FABLES.

  • Présence  

    Mais ça ne va pas du tout, l’article s’arrête au moment où j’ai moi-même abandonné la série : j’auris voulu y découvrir la fin ! 😀

    Les couvertures sont l’œuvre du grand Brian Bolland qui se fait plaisir en parodiant à l’envie tout ce qui lui tombe sous la main. – J’en garde également un extraordinaire souvenir, un humour irrévérencieux avec des dessins exquis.

    Tome 1 – Mr Revise / M. Révision : j’y avais également vu une parodie de Walt Disney, ou plutôt de l’entreprise à laquelle il a donné naissance et qui désinfecte toutes les histoires en les affadissant.

    Tome 2 : Willingham et Sturges n’hésitent pas à faire dire à Jack en cours d’intrigue que la trame de ses actuelles aventures ressemble fort à celle du tome précédent. Et effectivement on retrouve la même découverte d’un personnage des Fables en vadrouille, le même coté séducteur irrésistible et impénitent de Jack, la même capacité à se sortir des situations périlleuses…

    Tome 3 : inconcevable et sacrilège, Jack ne conclut avec aucune femme.

    Tome 4 : j’ai eu un ressenti à l’opposé du tien. J’ai beaucoup apprécié que Bill Willingham et Matthew Sturges aient retrouvé la verve et l’irrévérence qui faisaient défaut aux 2 tomes précédents et que Jack redevienne un personnage aussi méprisable que charmeur. Ils arrivent à rendre plausible le fait que Jack soit accompagné par un œuf géant qu’il a recollé avec plus ou moins de soin, que cet œuf a une carte au trésor dessinée sur son derrière et que la pièce manquante de cette carte se trouve dans le décolleté d’une bibliothécaire accorte.

    Tome 5 : j’ai préféré la 2ème partie à la première, avec le retour à l’intrigue principale.

    Tome 6 : même appréciation que toi avec Jack qui brille de mille feux grâce à une vive opposition et une révélation finale qui choque même sa morale pourtant très élastique.

    La grande alliance : un peu déçu. Ce tome m’a bien plu, et ça m’a fait plaisir que les intrigues liées aux Literals connaissent un dénouement satisfaisant. Mais au vu de l’énergie déployée pour en arriver là, je pense que les 2 scénaristes auraient pu faire beaucoup plus débridé et beaucoup plus fort.

    Merci beaucoup pour cette rétrospective.

    • Tornado  

      Ah ! Dommage que tu n’aies pas lu la fin non plus. Tu aurais pu écrire un article complémentaire !

  • Surfer  

    Comme JACK OF FABLES est avant tout un spin-off de la série FABLES.
    Il faut d’abord que je lise FABLES avant de m’intéresser à JACK.

    La BO : Burt Bacharach est l’un des plus grands songwriter du 20ème siècle. Il suffit d’écouter les chansons qu’il a écrit pour Dionne Warrick pour s’en rendre compte.

  • Kaori  

    Argh j’avais écrit un truc et comme une bécasse j’ai actualisé avant d’envoyer… Bref, je disais que autant FABLES ça me tente, autant les gars comme ça, sans une once de truc qui pourrait rendre le machin attachant, je passe !
    Mais très bonne rétrospective 🙂 J’aurais aimé connaître la suite et la fin de l’histoire…

  • JP Nguyen  

    Je comprends la comparaison avec Daffy Duck mais je suis plutôt comme Matt et Kaori : pas trop possible pour moi de m’enthousiasmer à suivre les aventures d’un connard.

    En fait, à la réflexion, si, je l’ai déjà fait : LOBO est un personnage dont j’ai aimé suivre les méfaits. Mais, bon, il était moche, méchant et parodique. Et coupable d’un génocide planétaire !

    Bizarrement, avec ce Jack, le fait que ce soit un tombeur/menteur (le dernier scan en est l’illustration parfaite) me le rend plus antipathique qu’un Lobo. Peut-être parce que Lobo est totalement over the top quand cet aspect de Jack peut me rappeler des personnes réelles que j’ai pu croiser…
    Et puis, autant les covers ont la classe, autant l’intérieur, ça n’envoie pas trop du bois…

    Anyway, merci pour le récap et ma culture comics…

    • Kaori  

      « Bizarrement, avec ce Jack, le fait que ce soit un tombeur/menteur (le dernier scan en est l’illustration parfaite) me le rend plus antipathique qu’un Lobo. Peut-être parce que Lobo est totalement over the top quand cet aspect de Jack peut me rappeler des personnes réelles que j’ai pu croiser… »
      Voilà, c’est exactement ça… C’est typiquement le genre de trucs où, si j’avais eu ça dans les mains, je l’aurais déchiré comme une vengeance faite au nom de toutes les femmes bafouées ! Alors peut-être que l’idée c’est que c’est drôle de le voir s’en prendre plein la tronche en représailles, mais je préfère utiliser mon temps et mon argent pour des personnages qui en valent vraiment la peine (selon moi évidemment !) 🙂 .

      • Tornado  

        Alors en fait Jack est surtout drôle ! Et effectivement c’est avant tout un loser toujours un pied dans le bousin.
        Quant à son magnétisme avec les femmes, ben… Il y en a des comme ça. J’en ai connu. Il leur suffisait de débarquer quelque part, et n’importe quelle nana, même la plus farouche, leur tombait immédiatement dans les bras. Ils n’étaient pas les plus beaux, et surtout pas les plus honnêtes, les plus courageux et les plus travailleurs, mais aucune ne résistait. Et toutes en redemandaient… Je considère, vu de l’extérieur, que la faute est partagée car il n’y avait aucune obligation de succomber…

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