518 jours chrono (Soul Keeper)

Soul Keeper de Tsutomu Takahashi

Un article de MATTIE BOY

1ère publication le 07/04/21 – MAJ le 05/03/22

VO : Shûeisha

VF : Panini

Quand tu descendras du ciel
©Panini

SOUL KEEPER est un manga en 8 tomes de Tsutomu Takahashi, auteur également de la série encore inachevée NeuN chroniquée ici-même, ou encore de BLUE HEAVEN.

C’est l’histoire de Riyon, une jeune fille morte à 18 ans qui erre encore dans le cercle des fantômes, un plan d’existence au-dessus de celui des mortels. Elle est censée y bonifier son âme mais elle sèche les cours et préfère s’amuser. Mais Riyon a beau être peu assidue, elle est tout de même d’une grande bonté. Pour son apprentissage, elle se retrouve à devoir aller sur terre pour remplir un travail d’ange-gardien, travail considéré comme une punition par tous les esprits puisqu’il faut rester sur terre pendant toute la vie de la personne à laquelle l’esprit est assigné. Mais Riyon pense avoir eu de la chance car elle tombe sur Soichiro Kasuga, un candidat qui n’a que 518 jours à vivre. La corvée ne sera pas trop longue. Trop longue, peut-être pas. Mais elle va s’avérer ardue. Très ardue. Car Soichiro Kasuga est le premier ministre japonais (autrement dit le chef du pays au Japon.)

Un homme tourmenté assailli d’âmes noires
©Panini

Kasuga est donc un homme qui a beaucoup d’ennemis. Et s’il n’a plus d’ange-gardien, c’est parce que le précédent s’est fait absorber par les âmes noires qui envahissent son esprit. Les âmes noires sont des âmes mauvaises issues du monde d’en bas, le monde des ténèbres. Elles désirent plus que tout remonter chez les vivants. Pour cela, elles s’infiltrent dans les failles des humains, envahissant leur mental et les détruisant de l’intérieur. Au début de l’histoire, Kasuga est un premier ministre lessivé, critiqué par tout le peuple et frappé à terre par ses rivaux politiques. Son mental est envahi d’âmes noires que Riyon va tenter de nettoyer. Ses efforts s’avèrent tout d’abord vains et Kasuga fait un AVC. Alors que son âme quitte son corps, Riyon l’empêche de mourir, le ramène dans son corps et chasse les âmes noires. Kasuga se remet miraculeusement de son attaque. Et suite à une telle expérience, il va acquérir des capacités de médium. Il va être capable de voir Riyon, son ange-gardien (à la plus grande surprise de celle-ci) ainsi que de percevoir les intentions ou les pensées des gens qu’il touche.

A partir de là, Riyon et Kasuga vont harmoniser leurs âmes pour agir de concert pour permettre à Kasuga de retrouver sa confiance en lui, son courage, sa motivation et son désir sincère d’améliorer son pays. Il va se lancer dans la fondation d’un gouvernement parallèle pour prendre ses décisions en s’associant avec des personnes de confiance.

Coopération mystique
©Panini

Mais évidemment tout ne sera pas si simple. Car c’est un manga fantastique avec des histoires de médiums. Et un adversaire politique de Kasuga va engager un jeune homme qui aurait autrefois aidé la police lors d’une affaire criminelle, Koji Kubo, un médium capable de communier avec le monde d’en bas. Kubo est un jeune homme perturbé capable d’amener les âmes noires à envahir le corps et l’esprit de quelqu’un. Il peut aussi connaître beaucoup de secrets. Et pour ne rien arranger, Kasuga va apprendre sa courte espérance de vie. Que va-t-il faire alors ? Qui serait assez fou pour se démener au travail en sachant qu’il ne lui reste qu’un an et demi à vivre ? Ou alors…jusqu’où peut aller un homme de pouvoir qui se sait condamné ?

Nous sommes là en présence d’un manga qui mélange beaucoup, beaucoup de choses intéressantes ! Non seulement c’est divertissant avec des histoires d’esprits, de médiums, du fantastique, mais cela traite aussi du mal être des humains, et plus surprenant et rare : de la difficulté du travail de politicien.

Le gouvernement parallèle, avec son ange gardien
©Panini

En effet, par le biais d’un récit allégorique et fantastique, l’auteur nous parle de problèmes humains. Le premier commentaire que Riyon fait en revenant sur terre et en apercevant les passants d’une ville est d’ailleurs « ça n’a pas l’air de s’être amélioré la vie sur terre. Regardez-les, ils sont tous épuisés. » De plus, le mangaka nous propose de nous intéresser à un homme politique non-corrompu qui a un désir sincère de faire des choses pour son pays. Il serait tellement plus simple de dire « tous pourris » comme on en a l’habitude. Mais là non. Bien sûr, il y a des tordus et des lâches parmi ses adversaires. Et Kasuga n’est pas parfait non plus. Mais il veut réellement améliorer les choses pour son pays, surtout après la catastrophe de Fukushima. Oui, ce manga a été écrit après la tragédie de Fukushima en 2011, d’où l’importance de la sortie du nucléaire abordé dans le manga sous la forme des nouvelles réformes souhaitées par Kasuga.

Les autres personnages ont aussi leurs problèmes. Kuji Kubo, malgré son rôle de « méchant » est un jeune homme perturbé qui n’a pas demandé à avoir ses pouvoirs et qui a vécu une tragédie dans sa famille. Riyon, morte à 18 ans d’un cancer, traverse son existence de fantôme sans pouvoir aider son père qui ne s’est pas remis de sa mort. Jun Izumi, ami de Kasuga et ancien premier ministre a de gros problèmes avec son fils, Daiki, qui est littéralement l’opposant politique qui a engagé Kubo, etc. Derrière les histoires de fantômes se cache un récit profond dont l’aspect fantastique sert de métaphore aux problèmes des personnages.

Black-out total : une contre-attaque du lobby du nucléaire
©Panini

Le rythme du récit est également très bon. Avec ce compte à rebours sur le nombre de jours restant à Kasuga, les différents antagonistes ou les coups-bas politiques, le suspense est toujours présent. Les enjeux sont compréhensibles, le manga ne rentre pas trop dans les détails de la politique mais nous fait comprendre les difficultés. Il y a des tomes qui se penchent un peu plus sur Riyon et les actions qu’elle peut réaliser à son niveau pour protéger Kasuga contre Kubo, mais d’autres sont centrés sur le quotidien politique du premier ministre.

Et comme souvent avec les mangas, il n’y a pas de traitement infantile du sujet. Kasuga ne va pas sauver le Japon en 500 jours. La politique prend du temps. Certains pourraient trouver dommage qu’il ne parvienne pas à changer le monde, mais ce n’est pas le sujet. Et ce serait même ridicule que ce soit si rapide. Le traitement est adulte et traite plutôt des convictions, de l’importance de l’intégrité, des difficultés de la position de Kasuga, de la nécessité de changer les mentalités et de poser des bases d’un changement pour les futures générations, le tout sur fond de drames humains sublimés par une dimension fantastique qui rend spectaculaires des déferlements d’émotions négatives et la lutte du bien contre le mal.

Kubo, médium des ténèbres flippant
©Panini

La fin du manga est également satisfaisante. Comme je l’ai dit, elle ne règle évidemment pas tous les problèmes politiques du Japon (et si on compare ça à la réalité, le Japon a d’ailleurs repris la route du nucléaire en 2018, donc la dure réalité nous démontre que la politique du manga ne sera pas pérenne…mais bon c’est une fiction hein !) Pour le reste, le dernier tome propose une conclusion à tous les problèmes des personnages et véhicule un message d’espoir et de collaboration pour le bien commun, et nous met en garde sur les dangers de nos sociétés actuelles (surtout le Japon mais ça s’étend au monde entier en fait.) Et si on se doute que certains personnages vont mourir…on est dans un manga plein de fantômes et esprits protecteurs, alors rassurez-vous, ce n’est pas la fin de la route, et la conclusion n’a rien de triste.

Le dessin de Tsutomu Takahashi n’est pas le plus fin ou précis du monde. Parfois il s’apparente à des croquis avec plusieurs traits pour définir des contours. S’il en résulte de temps en temps quelques dessins ayant un air d’inachevé, d’autres fois cet effet croquis accentue des expressions et confère un autre impact aux dessins. Les expressions de Kubo en particulier sont assez inquiétantes, avec cette impression qu’il est empli de ténèbres qui lui sortent de la bouche et des yeux, voire même qui l’enveloppent. Les affrontements entre les protagonistes et le monde des ténèbres sont d’ailleurs assez impressionnants, avec ces âmes noires (invisibles pour les mortels évidemment) qui ressemblent à de l’encre poisseux ou du goudron collant.

Le pouvoir de Kubo se heurte à Riyon
©Panini

Alors évidemment, si vous recherchez un manga politique hyper réaliste traité à la façon d’un Tetsuya Tsutsui (PROPHECY, NOISE, etc.) qui n’utilise jamais d’éléments fantastiques, eh bien…non, on reste en présence d’un manga fantastique. Mais par contre le cœur du manga, ce sont bien les problèmes humains, politiques et sociaux. Le fantastique joue un rôle symbolique et rend le tout divertissant et plus spectaculaire. Le gimmick permettant à Kasuga de connaître les pensées d’autrui par simple contact n’est d’ailleurs que très peu utilisé. On aurait pu craindre que ce soit une facilité scénaristique envahissante qui viendrait dénaturer le quotidien politique de Kasuga (en se servant de ce pouvoir pour connaître des secrets, etc.) Mais non. Ce don intervient de manière assez rare et s’avère plutôt un moyen que l’auteur a trouvé pour faire communiquer des personnages « mystiques » à l’insu des simples mortels.

En gros j’ai trouvé ça très bon. Les 8 tomes se lisent très vite. Moi qui n’aime pas les mangas trop longs, j’ai tendance à être de plus en plus exigeant si la durée augmente. Ainsi, j’ai même du mal avec IKIGAMI malgré la qualité du manga, parce qu’on enchaine des mini récits sans rapport les uns avec les autres sur des citoyens que j’ai trouvés vite redondants. Pour moi, on aurait pu facilement retirer 2 ou 3 tomes sur les 10. Ici, il n’y a rien en trop, c’est très réussi. Rien ne semble répétitif, chaque tome apporte son lot de rebondissements, met en place les nouvelles situations qui ne peuvent pas se faire en 5min (recrutement du gouvernement parallèle, évolution du ministre et de sa cote de popularité, rivalités, etc.) Allez hop, je mets 5 étoiles et je recommande. Le plus regrettable est finalement qu’il soit quasi impossible de trouver cette série épuisée dans le commerce. Le tome 8 s’arrache aujourd’hui à des prix exorbitants alors que les 7 autres tomes sont encore trouvables (on va appeler ça l’effet Panini et leurs tirages douteux…) Moi j’ai réussi à trouver la série complète pour 100€ (au lieu de 72€ au prix neuf, mais ça restait raisonnable quand on sait que le tome 8 se vend parfois à 200€ seul…)

L’avenir d’un pays entre les mains d’un mourant déterminé
©Panini

25 comments

  • JP Nguyen  

    Le pitch me plaît bien. La série n’est pas trop longue. Les dessins ont l’air bien aussi.
    Je vais essayer de mettre la main (ou plutôt les yeux) sur une version numérique.
    Merci pour la découverte !

    • Matt  

      Oh, ça on trouve t’inquiète. Surtout si ça te gêne pas de lire en anglais^^
      Ce n’est pas sorti aux USA en fait, mais des gens ont fait une trad « clandestine » Plus facile de trouver des scans en anglais à cause de ça^^
      Cherche avec le titre VO « Hito Hitori Futari »
      Je peux pas te donner de lien pirate vilain ici mais avec ce titre, tu trouveras.

  • Présence  

    Un manga dont je n’avais jamais entendu parler, même si je me souvenais de l’article sur Neun.

    Il serait plus simple de dire Tous pourris. […] La politique prend du temps. – Effectivement une approche qui change de celle du politicien systématiquement corrompu et caricatural dans les comics. Dans un genre un peu similaire, mais sans fantastique, j’avais bien aimé la campagne électorale de Eagle, de Kawaguchi Kaiji (11 tomes).

    Ça n’a pas l’air de s’être amélioré la vie sur terre. Regardez-les, ils sont tous épuisés. – Un constat intéressant qui trouve un bel écho dans la situation actuelle.

    Le plus regrettable est finalement qu’il soit quasi impossible de trouver cette série épuisée dans le commerce. – Aïe, aïe, aïe !!! La douche froide. J’étais déjà prêt à programmer une visite dans une bonne librairie pour l’offrir à mon fils qui lit plus de mangas que moi, et patatras !

    • Matt  

      Je ne connais pas Eagle.

      Pour la disponibilité de la série, c’est assez étrange. On trouve les 7 premiers tomes sans souci, mais pas le 8eme épuisé partout. Je me questionne : pourquoi ? Est-ce que le tome 8 a eu un tirage plus faible ?
      Ou est-ce qu’il y a des scalpers qui se sont dit « Panini fait des tirages assez limités. On va acheter tous les tomes 8 pour que ça devienne impossible de se choper la série complète et les revendre très cher »

      Je sais que des gens font ça sur des jeux video ou films qui ont un tirage limité en edition « physique » (en boite quoi) Ils savent que ce sera vite épuisé et revendent ensuite ça le triple du prix.
      Il y a même des sites qui interdisent l’achat de plus de 2 exemplaires d’un jeu sous le même nom. A cause de ça.
      Enfin je suis sûr qu’ils arrivent à contourner ça en créant plusieurs comptes aux noms de leurs potes ou va savoir…

      • Présence  

        Le 8ème épuisé partout. Je me questionne : pourquoi ? C’est un état de fait que j’ai découvert quand j’ai essayé de compléter ma collection de Lone Wolf & Cub quelques années après la fin e la parution. Si j’en juge par rapport à ce que je connais des comics, je présume qu’il y a un effet d’érosion du lectorat de tome en tome qui conduit l’éditeur à diminuer ses tirages au fur et à mesure. Du coup, quand on se réveille en retard comme moi, il devient difficile de trouver les derniers tomes à un prix raisonnable.

        • Jyrille  

          J’ai récemment conseillé des bds à un ami qui d’y remet. Il n’a pu trouver la réédition Urban de 2012 de The Dark Knight Returns chez un obscur libraire parisien. Et pourtant ce n’est pas confidentiel.

          • Matt  

            Il doit y avoir un marché parallèle. Il y a des types qui siphonnent les stocks et revendent 2 fois plus cher ensuite. Les seuls exemplaires restants à prix corrects sont justement les invendus d’obscures librairies ou ils sont tenus de vendre au prix normal.
            J’ai déjà contacté une librairie dans laquelle il restait un exemplaire d’une BD pour qu’ils me l’envoient.
            Sur le site canalBD parfois ça t’indique « épuisé…sauf ici » et t’as l’adresse d’une librairie ou il reste des invendus.
            Sur le net c’est juste siphonné dans les grandes enseignes.

  • Manu  

    Les dessins sont très bien : pas trop caricaturaux, bien étoffés, et riches en détails.
    Le pitch est prometteur.
    Merci beaucoup pour la découverte 🙂

  • Jyrille  

    Ah ben ça a l’air bien, même si ça me fait penser à Death Note. Mais bon ça a l’air introuvable, donc on verra ça dans une autre vie (ahah).

    « des convictions, de l’importance de l’intégrité, des difficultés de la position de Kasuga, de la nécessité de changer les mentalités et de poser des bases d’un changement pour les futures générations » : tout cela est très alléchant en effet.

    Merci Mattie pour la découverte et la présentation !

    La BO : plus tard sans doute ?

    • Matt  

      Vraiment rien à voir avec Death Note. Si ce n’est la présence d’esprits…et encore non, ce sont des dieux dans Death Note.
      Non, rien à voire^^ ça a plus de rapport avec Joséphine anga gardien tu vois ha ha ! (euh…en vachement mieux hein !)

  • Eddy Vanleffe  

    C’est très bien dessiné, et assez court ce qui est pour des récits intenses et matures, mieux. il ne faut pas trop diluer. le concept est pas mal du tout et l’encrage fin est très agréable à l’œil. Par contre il y a eu une pléthore d’histoires de fantômes, et autres shinigami pour parler de cet entre-deux monde…j’avoue en avoir fait un peu une overdose à un moment.
    MAIS si je le trouve en seconde main (oui parce que sur internet ça vaut une blinde) et si on les trouve aux puces on peut se faire les tomes à trois euros max!
    Je note donc!
    Pour le coté politique ça me fait penser (alors que ça n’a rien à voir) à SANCTUARY qui est absolument génial! (et introuvable aussi) ^^
    bien joué Matt!

    • Matt  

      « Par contre il y a eu une pléthore d’histoires de fantômes, et autres shinigami pour parler de cet entre-deux monde…j’avoue en avoir fait un peu une overdose à un moment. »

      Ah…
      Premier manga que je lis avec ça.
      Et il n’est pas question de shinigami. ça ressemble un peu à notre vision des fantômes occidentale dans ce manga.
      T’as des exemples ?

      Sanctuary ? Euh…celui par l’auteur de Hokuto no ken ? En 12 tomes ?
      Je l’imagine pas trop parler politique^^

      • Eddy Vanleffe  

        Détrompes-toi.
        Buronson avec ken fait dans la décontraction intestinale, mais il est surtout connu pour être le scnéariste de Ryoichi Ikegami spécialstes de thrillers politiques-yakusas-érotiques.
        parmi tout ça
        deux chefs d’oeuvres STRAIN et SANCTUARY
        pitch: deux gamins des rues se jurent un jour de pouvoir changer le Japon et y parvenir en y grimpant tousl es échelons du pouvoir. l’un va devenir Yakuza et l’autre en politique légale.

        On a du Infernal affairs là dedans…
        c’est très dur et le ton est très mature à la limite du Garth Ennis dans les outrances décrites.

        • Matt  

          Le souci avec ce scénariste, c’est que je trouve ça un peu trop dark pour le plaisir d’être dark. J’ai voulu lire Silencer et la nana manque de se faire violer par son collègue de travail, mais c’est pas grave c’est normal, on lui fait du chantage et paf tout va bien, on peut se faire confiance.
          Tout le monde semble odieux, pourri, répugnant tout le temps. Et l’érotisme dont tu parles ça me semble à chaque fois être en mode « attouchements, viol, mecs tordus »
          Bref…très grim and gritty à la limite du ridicule.

          Bon j’ai pas tenté Sanctuary mais bon bref…Silencer m’a fait cet effet, je n’ai pas lu au delà du tome 1. Peut être que c’est bien en fait, mais j’étais vraiment pas « in the mood » pour ça.

          • Eddy Vanleffe  

            ben ça décrit le monde des yakuza…les japonais souvent sont très extrêmes dans le monde de la pègre surtout pour tout ce qui est déviance et cruauté sexuelles.
            ça parait sans doute très démonstratifs, mais quand je vois les récurrences et même chez les auteurs qui ont tendance à édulcorer tout ça (genre Urasawa dans Happy!) on est quand même dans un reflet d’une réalité assez tordue! !
            oui il y a beaucoup de « cul crade » chez Buronson mais on est chez les maquereaux, les drogués le monde du chantage etc… quand tout ça se mêle au pouvoir, ça me parait pas si irréaliste.
            J’ai pas lu Silencer celà-dit.

          • Matt  

            J’ai pas dit irréaliste.
            Juste très déplaisant.
            Alors après on va me dire « ouais mais c’est adulte, alors adulte c’est dark, faut pas être une petite nature, c’est de la vraie BD bla bla… »
            Bah non. ça me déplaît. Pas besoin d’être si démonstratif. Je veux pas lire un hentaï.
            Enfin si c’est proche de Garth Ennis, j’ai pas trop besoin d’en rajouter^^
            Je peux reconnaître la qualité du truc mais si c’est pour me déprimer ou me filer la nausée…bof.

  • Bruce lit  

    Bon je vais tenter de me procurer ça même le volume 8
    L’histoire me branche et le dessin séduisant. Et puis j’adore la politique et son monde. Les copains pourront en attester : en vrai, on finit par toujours dévier sur l’actualité politique.
    Je suis même prêt à réinvestir dans BLUE HEAVEN qui ne m’avait pas fait une super impression lors de ma première lecture.
    La cohabitation entre le spectre et l’humain m’évoquerait d’avantage PARASITE que DEATH NOTE.
    Sur IKIGAMI, j’aurais bien pris un volume ou deux en plus pour un meilleur développement du destin de l’agent Fujimoto.

    • Matt  

      Pour Fujimoto oui.
      Par contre on aurait pu se passer de 2 tomes de récits annexes sur les gens.
      Dès le début on sait que c’est une loi de merde. Passer 8 tomes à nous montrer des gens que ça fait souffrir…oui bon, sans dec ?^^

      BLUE HEAVEN est peut être davantage un récit de jeunesse aussi, je sais pas, je ne l’ai pas lu. Possible que ce soit moins bien.
      S’intéresser aux auteurs c’est bien, mais aucun d’eux ne fait un sans faute. Il ne faut pas que ça nous aveugle trop dans nos choix.

      Moi la politique c’est pas ma came hein. Parce que c’est tout notre système capitaliste qui ne convient pas je trouve. Donc ça se résume à devoir trouver des solutions moins horribles que d’autres…ça déprime aussi.
      Mais j’ai apprécié tout l’aspect « opinion publique » et les manœuvres politiques pour le faire changer. Et aussi le parti pris de nous montrer un politicien qui veut bien faire. Même si tu verras (si tu parviens à lire le manga) que certaines décisions, il les prend parce qu’il se sait condamné et que forcément, il y a un peu de manipulation et de prise de risques qu’un mec qui veut vivre ne pourrait pas se permettre.
      Mais ça montre un peu le milieu et ses difficultés.
      Après ne t’attends pas à un guide de la politique non plus hein.^^

  • Kaori  

    Eh bien, moi qui déteste tout ce qui a trait à la politique, ça me tente ! Tu le vends bien ! Et je trouve les dessins très vivants, très intéressants !
    Je ferai peut-être comme JP, à lire ça en ligne…

    Merci pour la découverte !

    • Matt  

      Je ne prétends pas tout saisir de tes goûts mais je pense que tu peux y aller sur celui là.
      C’est pas trop dark ni trash, malgré des histoires un peu tristes sur certains personnages. Il y a toujours de l’espoir, c’est même ce qui ressort du manga à la fin avec une conclusion qui nous laisse un petit sourire sur le visage malgré tout ce qui s’est passé.

  • JP Nguyen  

    Je viens de finir la lecture. Ce qui est bien, c’est qu’il n’y pas de gras, pas de truc mis en plus pour rallonger la sauce.
    Je n’ai pas bien compris la motivation des « méchants ».
    Au final, c’est assez proche d’un conte (bon, en plus long, puisque le manga fait 8 volumes, mais on n’a pas trop le temps de s’ennuyer).
    Même si je suis d’accord pour dire que l’intrigue est bien différente de Death Note, ça m’a parfois donné des sensations similaires, avec l’incursion du fantastique dans le réel.
    Bonne lecture mais il m’a manqué quelque chose pour vraiment rentrer en connexion avec les personnages. Ma note perso : 4 étoiles.

    • Matt  

      Ok bah c’est déjà pas mal 4 étoiles^^
      La motivation des « méchants » ? Bah de faire tomber Kasuga (si on parle du fils Izumi) Sans forcément le tuer vu que c’est un combat politique. Le ramener à terre comme il l’était au début du manga.
      Kubo par contre prend complètement le contrôle en rendant Izumi plus mauvais, et son but je crois c’est juste de trouver un sens à son existence. Il était tout content d’être payé pour faire ce qu’il sait faire avec ses pouvoirs, plutôt qu’être vu comme un monstre. Et il est également furax de voir Kasuga « tricher » avec les pouvoirs qu’il a eu. Lui ça a détruit sa vie d’avoir ses pouvoirs. On sent bien qu’il n’accepte pas que ça se passe autrement pour Kasuga et Riyon. Tu vas me dire que c’est un peu léger mais le mec est clairement perturbé, et possédé par la haine et toutes les mauvaises pensées du monde d’en bas.

      J’ai bien aimé les persos pour ma part. La fin aussi.

    • Matt  

      Pour le fantastique dans le réel et Death Note…bah…vu comme ça, oui. Mais il y a plein de récits avec des fantômes, du fantastique qui s’invite dans le réel ,etc.
      Du coup comme l’intrigue n’a rien à voir avec Death Note, ça me paraissait un peu léger comme similitude^^ Ou disons que c’est assez répandu.

      • JP Nguyen  

        Ouais, alors, pour essayer d’expliciter davantage mon feeling (et c’est jamais facile online), le point commun autour du « fantastique dans le réel », c’est le degré de réalisme qui est utilisé dans les deus oeuvres.
        Dans Death Note, Light, au début, cible des tueurs qu’il identifie dans les journaux. Il a par la suite la police aux fesses. Il mène en parallèle des études. Son monde, son univers, avant l’irruption du Death Note, font très « réels », car reflet du quotidien.
        Dans Soulkeeper, c’est encore plus frappant avec la référence directe à Fukushima et le choix de faire du premier ministre du Japon l’un des personnages principaux.
        Dans d’autres oeuvres fantastiques, la réalité contemporaine n’est qu’un décor dont on se détache beaucoup plus vite. Par exemple Harry Potter, qui se passe « de nos jours » (à l’époque de sa sortie) mais dans un monde qui ne ressemble que vaguement au nôtre. Ou les histoires de Gaiman; comme Sandman.
        L’autre point commun, c’est l’ambition de raconter « et si cela était possible, tel ou tel pouvoir, alors qu’est-ce que les gens en feraient ? »
        Je formulerais donc que les deux séries tentent de garder un certain vernis « réaliste » même après l’apparition du surnaturel, là où d’autres oeuvres choisissent de basculer à fond dans un « autre monde ». Mais il faut bien sûr relativiser le « réalisme » pour des histoires de pouvoirs psys, de vie après la mort ou de cahier qui tue… 🙂

  • zen arcade  

    A noter que Panini va rééditer l’ensemble de la série.
    Premier volume attendu fin mars, le reste suivra.
    Blue heaven du même auteur sera également réédité.
    Fini les tomes à prix déments.
    Après la réédition toujours en cours de Sidooh, il semble que Panini parvienne enfin à vendre du Takahashi sans faire n’importe quoi.

    Sinon, en ce qui concerne le travail graphique de Tsutomu Takahashi, il faut absolument regarder le numéro de l’émission Manben que Naoki Urasawa lui a consacré.
    C’est passionnant.
    https://www.dailymotion.com/video/x72dy3c

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