Julius Corentin Acquefacques 7 – L’Hyperrêve (Marc-Antoine Mathieu)
Un article de PRESENCEVF : Delcourt
Ce tome fait suite à JULIUS CORENTIN ACQUEFACQUES T06: LE DÉCALAGE (2013) qu’il n’est pas indispensable d’avoir lu avant. Par contre l’article de Cyrille M vaut le coup d’être lu pour sa présentation de la série. Sa première publication date de 2008. Il a été écrit, dessiné, et encré par Marc-Antoine Matthieu. Il contient 48 pages de bande dessinée en noir & blanc.
La page noire est constellée de petits points blancs : une voix désincarnée commente ces grains lointains minuscules, en sachant qu’il s’agit de poussières de rêves pouvant flotter indéfiniment. Mais là où il y a du temps, il y a du changement : les poussières commencent à s’agencer entre elles. Elles dessinent des formes et le rêveur comprend peu à peu ce qu’elles dessinent. Julius Corentin Acquefacques finit par se réveiller dans son minuscule appartement une pièce, et celui-ci lui semble encore plus petit que d’habitude. Il comprend qu’il est encore sous l’emprise pseudologique du rêve. Il lève la tête et voit celle de son voisin Hilarion le regarder : elle est énorme et occupe toute la place à l’endroit où devrait se normalement le plafond. Julius Corentin demande à son voisin ce que signifie ce rêve ridicule. Hilarion lui répond que ce pas le sien, mais celui de Julius Corentin. Ce dernier se demande si ce n’est pas son voisin qui rêve de lui qui rêve. Il lui demande de ne pas essayer de l’embobiner avec ses ratiocinations oniriquesques. Hilarion observe le minuscule Julius Corentin dans un modèle réduit de son appartement, posé sur sa table de salon, et au-dessus d’Hilarion apparaît la tête énorme de Julius Corentin, dans un phénomène de mise en abyme. Il produit effectivement un effet de mise en abyme infini entre Julius Corentin regardant un plus petit Hilarion et ce dernier regardant le premier en plus petit.
Julius Corentin se réveille enfin, et cette fois-ci il est minuscule dans son lit, son appartement étant inchangé. Il entend toquer à sa porte : Hilarion lui demande de l’aider à ouvrir, car lui aussi est minuscule. À l’unisson, ils indiquent qu’ils ont rêvé de l’autre. Ils décident d’aller voir le professeur Igor Ouffe pour lui demander son aide. Étant minuscules, ils estiment qu’ils peuvent sauter par la fenêtre et se laisser porter par l’air dans une chute contrôlée, du fait de leur faible poids. Ils atterrissent sur le rebord du feutre mou d’un passant, et ils décident d’avancer ainsi en sautant de rebord de chapeau en rebord de chapeau. Fort heureusement, le professeur a récemment déménagé dans leur quartier et ils parviennent rapidement à son appartement minuscule situé en entresol. Ils constatent qu’il a réussi à donner l’impression qu’il est plus spacieux avec des images en trompe l’œil. Soudain, Igor leur dit de faire attention parce qu’une vague d’eau passe par le soupirail, un excès d’eaux usées. Les deux visiteurs toujours minuscules ont remarqué un appareil électronique qui semble avoir rendu l’âme, sur le bureau du professeur. Ce dernier leur indique qu’il s’agit d’une expérience mais que tout a explosé cette nuit. Il soulève le chapeau de Julius Corentin, puis la calotte crânienne de Hilarion : il constate que leur oniro-stimulateur a fondu.
C’est parti pour une plongée dans un jeu fond / forme, pour une intrigue se déroulant dans une dimension onirique où tout peut arriver, sans limitation des lois de la physique, ou même de la logique aristotélicienne. De prime abord, l’ouvrage a tout d’une bande dessinée traditionnelle : des pages découpées en cases, des personnages humains que l’on suit du début à la fin, une intrigue en bonne et due forme (l’esprit de Julius Corentin Acquefacques est prisonnier d’un rêve, avec l’esprit de son voisin, et celui d’un professeur de sa connaissance). La narration visuelle montre des êtres humains traditionnels : 3 hommes un peu âgés, chacun avec son vêtement (JCA est en pyjama), une morphologie quelconque (ils n’ont rien de culturiste), en train d’accomplir des gestes, des mouvements, des déplacements. Ces individus évoluent dans différents environnements : l’appartement de Julius Corentin Acquefacques (en abrégé JCA), la cuisine de l’appartement de Hilarion, une rue de la cité anonyme, l’appartement du professeur, sa bibliothèque en désordre, sa collection (de représentation) d’infinis, l’énorme salle qui accueille le personnel travaillant dans son unité de recherche et développement, le vide de l’espace, un néant de blanc. L’artiste utilise un trait de contour un peu épais qui donne du relief à chaque élément et à chaque personnage représenté. Il dessine de manière réaliste avec un bon degré de détails : les boutons sur la veste de pyjama de JCA, les plis et la ceinture de la robe de chambre de Hilarion, l’évier et la cuisinière de l’appartement de JCA (avec les accessoires de cuisine sur le plan de travail), la table de cuisine d’Hilarion (avec l’œuf à la coque entamé), les différents outils dans l’atelier du professeur (voltmètre, pince plate, tournevis, crayon, électrode), les tableaux et les objets de la collection du professeur (dont une belle bouteille de Klein, une Tout Pi / Toupie, un caillou astatique), etc.
Très vite, la nature onirique prend le dessus, sortant les personnages de la vie réelle : les étoiles qui s’attirent pour former l’image de l’appartement de JCA, la mise en abyme infinie, le rapetissement, le passage sur l’infini ou le néant du blanc de la page, puis dans le noir du vide spatial infini. Comme à son habitude, le créateur joue avec le rapport entre le fond et la forme en tordant cette dernière. Il y a donc ces trois compères posés sur le blanc de la page dans une case en pleine page : ils sont seuls sur rien, se tenant sur le néant puisque rien d’autre n’a été dessiné sur le blanc du papier, et dans le même temps cette virginité de la page incarne un potentiel infini, uniquement limité par la créativité de l’auteur. D’ailleurs la suite de la séquence montre que ce vide n’est en fait qu’une portion d’une structure complexe se répétant à l’infini, une éponge de Menger, un solide fractal décrit en 1926 par Karl Menger (1902-1985).
Quelques pages plus loin, le schéma narratif se reproduit avec le noir de l’espace, symbole de vide infini, mais la scène se développe dans une autre direction. Le lecteur n’est pas au bout de ses surprises quant à ce jeu fond/forme et à l’inventivité de l’auteur, car celui ne se limite pas à ce qu’il dessine, à la manière de découper les cases, de mettre en œuvre des liens entre les séquences qui ne soient pas une simple causalité ou une simple temporalité, il joue également avec la matière, que ce soit le récit qui se poursuit sur la quatrième de couverture, ou que ce soit des feuilles dont le format n’est pas celui de l’album (surprise), la numérotation des pages suivant alors le mouvement, déviant d’une incrémentation d’une unité de l’une à l’autre (par exemple une page 41,89, ou une page 45 ?, avec un point d’interrogation).
Dans cette ambiance onirique, la succession d’une scène à une autre repose donc parfois sur autre chose qu’une succession chronologique : un développement thématique, ou une réflexion filée sur un jeu de mot. Parfois, le lecteur peut trouver que ce lien est un tantinet artificiel : par exemple l’exploration des jeux de mot à partir du mot Infini. L’ouvrage est décomposé en 7,5 chapitres avec un prologue et une ouverture appelée Infini (avec l’utilisation du symbole mathématique). Le lecteur retrouve ce jeu sur les mots par exemple avec les titres de chapitres : 3 Un fini, 4 L’infiniment fini, 5 Par deçà le fini, 7 L’horizon du fini, 7,5 L’indéfini des événements. En fonction de sa sensibilité, il peut trouver ces liens artificiels et forcés, ou les prendre comme un nouveau paragraphe pour explorer une autre facette de cette notion d’infini. Ce jeu de lien thématique s’effectue également de manière visuelle : une simple ligne traversant la case devient la ligne d’horizon et donc divise l’infini du plan en deux infinis (2 demi-plans), l’exploration de l’infiniment petit conduit à un grossissement d’une case faisant apparaître l’irrégularité des traits pourtant lissés à taille normale, et poursuivant jusqu’à faire apparaître les pixels de l’impression. L’auteur explore donc la notion d’infini dans toutes les directions qui lui viennent à l’esprit. Le lecteur note rapidement que son propos est construit et qu’il dépasse largement l’exercice de style basique sur la polysémie du mot.
Marc Antoine Mathieu met en scène des notions philosophiques et mathématiques les rendant visuellement évidentes malgré leur complexité, ou leur degré de conceptualisation. Ainsi le lecteur peut voir l’infiniment grand, ainsi que l’infini contenu dans l’infiniment petit avec de belles illustrations, que ce soit pour écrire un nombre infiniment petit, ou la répétition infinie dans une figure géométrique. S’il dispose d’un peu de culture mathématique, il repère la figure du nœud de trèfle sur la couverture (et s’il est curieux il peut aller chercher ses propriétés dans le domaine de la théorie des nœuds en topologie, branche très complexe des mathématiques), la bouteille de Klein dans la collection du professeur (du nom du mathématicien Félix Klein, 1849-1925, et son programme d’Erlangen, 1872), l’éponge de Menger, un ruban de Möbius, une lemniscate de Bernoulli, des solides de Kepler, le spin d’n électron, un escalier de Penrose, attestant d’une solide culture mathématique et physique. Dans le même temps, il est visible qu’il continue de s’amuser que ce soit en créant un caillou astasique (un caillou avec une forme unique qu’il ne possède pas de point d’équilibre et qu’une fois mis en mouvement il est perpétuellement à la recherche d’une stabilité qu’il ne trouve jamais), en mettant en scène un duel par algorithmes interposés entre l’absolu et l’infini, ou avec une remarque brisant le quatrième mur (un personnage disant qu’il faut espérer qu’ils soient encore lus). L’ouvrage regorge tellement de remarques que le lecteur sent bien qu’il en rate de temps à autre, comme le sens de ces eaux usées giclant dans l’appartement en entresol du professeur ou le sens de sa spécialité apéirologiste (= spécialiste de l’infini).
Ce septième tome des aventures de Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves tient toutes ses promesses. Une histoire où le personnage principal est en butte à l’absurdité du monde, comme les héros de Frantz Kafka (1883-1924) dont le nom lu à l’envers a donné celui du héros. Une fugue sur la notion d’infini contemplée depuis plusieurs points de vue. Une narration visuelle qui joue avec la forme, tout en donnant à voir des concepts complexes, aussi bien philosophiques que mathématiques.
La BO du jour : Le fabuleux Jacno aimait lui aussi les mathématiques et les mettait en musique en tentant au pays de Claude François et Gilbert Bécaud de faire du Krawftwerk à la française (le pauvre)…
Oh là là…
Mais alors, même pas en rêve fussent-ils hyper…Même traité de manière ludique, plus jamais je ne plongerai dans le cauchemar de la géométrie et de la physique. Tu sembles avoir dégusté tout ça cette culture t’est familière, c’est formidable.
Non désolé, je passe complétement non seulement à côté de cette série mais probablement aussi de cet auteur qui décidemment n’a pas grand chose pour me plaire. J’avais lu son truc sur DIEU et c’était une dissertation illustrée.
Il faut savoir dire non 🙂
Avec ce constat, c’est tout à ton honneur d’accepter ce genre de lecture sur ton site, et je t’en remercie.
C’est clair que Marc-Antoine Mathieu ne laisse personne indifférent
Ce n’est pas du tout évident d’entrer dans son univers.
On peut lui reprocher pas mal de choses et notamment la complexité de ses œuvres. Mais, il y a qualités que l’on ne peut pas lui enlever: son originalité son inventivité et sa créativité ans limites.
Je suis fan.
Je n’ai pas encore lu ce tome de JCA mais je vais m’y atteler.
Ma formation scientifique ( Maths, Physique, Chimie) devrait m’aider à mieux appréhender certains passages de la BD😉
La BO : c’est quoi ce truc redondant et abrutissant !!!! J’ai l’impression d’entendre un gamin jouer de l’orgue Bontempi avec 1 doigt !!!
Décidément les sons synthétiques répétitifs j’y arrive pas. Désolé ☹️☹️☹️
Je dois la découverte de cet auteur à Jyrille que je remercie encore.
Le niveau de mathématiques est impressionnant tout en restant accessible : il s’agit plus de culture mathématique, que de traitement d’exercice ou de problème (sinon je n’aurais pas suivi). J’ai quand même dû me faire aider pour identifier les objets mathématiques qui apparaissent, et j’ai dû en rater quelques-uns.
Mon prof d’art plastique au lycée était ultra fan de ce style graphique en général. je comprends tout à fait que des personnes soit touché par cela.
Personnellement ce n’est pas du tout ma came, mais l’explication de Presence était très bien amenée, argumentée, et didactique. Et franchement ce n’était pas gagné pour que je me donne la peine de tout lire. Un grand bravo donc 🙂
Il est vrai qu’ayant une formation scientifique, je n’ai pas conscience que ce genre graphique puisse rebuter des lecteurs, avec une autre sensibilité.
Graphiquement je trouve ça hyper intéressant j’adore les aplats noir et blanc depuis que j’ai découvert Pratt…
mais c’est vrais que je suis dans une période de forte « regressivité » et les propos abstraits ne me touchent pas et les maths j’y pige que dalle…
la BO je trouve que JACNO n’est pas assez reconnu, c’est un géant ce mec un des artisans du post punk synthétique….
Un autre réfractaire au mathématiques ?!? Y aurait-il un cluster ? C’est contagieux ?
Le propos est pur partie mathématique, ne serait-ce que par la présence d’objets mathématiques, mais il est également au moins autant philosophique.
réfractaire? sans doute Hostile non… c’est juste que lire un bouquin dont tu sais pertinemment que loupes toutes ses références, c’est pas facile à suivre…
il faut avoir envie de parcourir son livre comme une sorte d' »escape game » à la recherche de la moindre réponse…
Ça peut être amusant même, mais il faut avoir envie de s’y consacrer…
Disons que je suis mieux armé désormais pour affronter un tel monument si je tombe dessus…
Je me suis retrouvé dans cette situation pour une de mes dernières lectures : Elfquest The final quest 1, de Wendy & Richard Pini. Je ne connaissais quasiment aucun personnage et ça a été éprouvant de comprendre les liens de parenté et les liens entre les différentes tribus d’elfes. Comme tu le dis, j’ai dû y consacrer pas mal de temps.
Ce qui m’a interpellé dans Elfquest, c’est le fait que Wendy Pini parvient à inséminer un chouia de pensée amérindienne dans son univers qu’on aurait pu croire gremano/celtique…
unique dans ce genre!
Je n’y avais jamais pensé sous cet angle-là : ta remarque me permet de mieux appréhender l’unicité et la personnalité de cette série. Merci.
@ Bruce : Oh un article sur Julius Corentin Acquefacques ! (tousse)
Je n’aurais jamais eu l’idée d’écrire un article sur JCA ! (tousse tousse)
Et je n’aurais jamais pensé à t’en parler il y a un mois de cela Bruce ! (tousse tousse tousse)
@ Présence : Et bien voilà un article réjouissant sur le nouveau chef d’œuvre Marc-Antoine Mathieu !
Dans l’article que je n’aurais jamais eu l’idée d’écrire (tousse tousse tousse tousse) j’aurais probablement commencé en disant « il n’est pas nécessaire d’avoir lu les numéros précédents car de tous les manières vous ne comprendrez rien » ^^ Car en effet chaque épisode de cet série est un franc délire ésotérique ou (comme tu le soulignes) selon ses envies et ses connaissances on peut voir ce qu’on veut !
Au niveau formel au moins on est forcément émerveillé par la créativité de l’auteur ! Dans l’article (sans doute pour ménager un effet de surprise) tu ne mentionnes pas la page 44 en forme d’origami ! J’imagine très bien le travail de fou pour constituer cette page afin qu’elle soit toujours lisible à chaque étape du dépliage de la page ! C’est tout simplement incroyable ! On croyait que l’auteur avait déjà fait le tour de la question après avoir utilisé une case manquante (littéralement), après avoir utilisé des pages (volontairement) déchirées… mais non Marc-Antoine Mathieu est toujours aussi créatif et étonnant !
A noter que dans les recherches que je n’ai pas faite pour l’article que je n’ai pas écrit (tousseX5) j’ai appris que sur la fameuse page-origami l’onomatopée centrale « Sssssschwarzschild» est un clin d’œil direct à l’astrophysicien allemand qui a conceptualisé les trous noirs !
A noter également le code QR en fin de BD qui prolonge l’histoire/délire sur votre smartphone !
Génial !
Ohlalalala comment tu spoiles ! 😀
Par contre tu m’apprends un truc pour lQR Code, je vais aller voir ça dés que possible.
Attention Patrick : toutes les personnes qui toussent en public ont tendance à se faire dévisager bizarrement par les temps qui courent. J’espère que tu as ton masque, et qu’il est bien remonté sur le nez. 🙂
Je n’avais pas idée que je t’avais grillé la politesse : ce n’est pas intentionnel et je m’en excuse.
On est forcément émerveillé par la créativité de l’auteur : c’est vrai que je n’ai peut-être pas assez développé ce point -là. La taille des pages qui va en s’amenuisant, et comme tu le dis, je me suis aussi interrogé sur le mode de fabrication pour arriver à une page pliée à l’identique sur tous les exemplaires, un vrai défi technique que les imprimeurs ont dû apprécier à sa juste valeur.
Merci pour la référence Sssssschwarzschild : elle m’avait totalement échappé.
Je n’ai pas testé le QR Code.
🙂 À quelque chose malheur est bon : je me suis tapé les recherches à ta place. Il a fallu que je mette mon fils à contribution pour identifier les figures mathématiques.
Comme je suis heureux de lire ton article Présence ! D’abord parce que tu as enfin sauté le pas de lire un JCA, ensuite parce que ton analyse fouillée est plus que bienvenue et enfin parce que moi-même j’avais oublié mon très court article sur le tome précédent !
Comme je te l’avais dit, j’ai lu ce nouvel épisode le jour même de son achat, je l’ai dévoré, et bien évidemment je suis passé à côté de beaucoup de références mathématiques. Je suis bien content que tu les listes : je savais que j’allai relire cette bd après ton article mais je ne pensais pas avoir loupé autant de trucs. Je crois bien avoir reconnu le spin de l’atome. Que de souvenirs… Ayant également eu une formation scientifique, le traitement de Mathieu me ravit, puisqu’il lie ces concepts à la philosophie, ce qui me semble tout à fait naturel depuis bien longtemps. C’est d’ailleurs ce que m’avait dit le conseiller d’orientation lorsque je lui expliquai mon attrait pour la science physique : que j’étais fait pour la philo.
J’adore ton titre, il colle parfaitement aux jeux de mots de MAM.
Respect pour cet article didactique et enjoué, je suis extrêmement heureux que tu aies aimé et n’aies rien spoilé. Plus qu’à lire les autres ! 😀
La BO : j’aime bien (un peu grâce au lobby de Bruce), mais je n’ai toujours pas exploré son univers. Je dois essayer je sais. Autres propositions :
https://www.youtube.com/watch?v=Ty_jL-WKF_I
https://www.youtube.com/watch?v=x7z_2QRELhw
https://www.youtube.com/watch?v=tdjUAnL9bzM&list=OLAK5uy_lvCJdzdd7bpMqd3oTLY-3qSviN9z73ARk
Ahah la Boum ! Bravo ^^
Merci !
Mathieu lie ces concepts à la philosophie : ça m’a également semblé naturel… même si je suis sûr qu’aucun professeur (ou tout autre personne) ne m’a jamais dit que j’étais fait pour la philosophie. 🙂
Le titre : je n’ai aucun mérite, c’est un mot valise employé par un des personnages dans la BD, donc une création de MAM.
Les objets mathématiques : c’est mon fils qui me les a désignés parce que je n’en avais pas vus beaucoup. Je ne connaissais même pas le nœud de trèfle. Il a fallu tout m’expliquer, et que j’aille relire dans wikipedia parce que je n’avais pas compris grand chose du premier coup. Autant dire que je ne suis pas remonté dans son estime. 🙂
Huhu même si je l’avais déjà vu, impossible de savoir que le noeud de trèfle est un concept mathématique connu. Ou alors je l’avais simplement totalement oublié.
Jacno est proprement le mentor de Daho à qui il rend hommage ici https://www.youtube.com/watch?v=n7Aa3gJueJc
Le mentor je ne suis pas certain mais il a beaucoup aidé Daho pour sûr, il a été le producteur de son premier album. Cette reprise n’est franchement pas exceptionnelle, je préfère le minimalisme de l’originale (que j’adore). Il faut que j’écoute Jacno avant cet album tribute.
OK…
Euh…
En fait je n’ai aucune idée de l’effet que ça doit faire de lire une BD aussi perchée.
Peut-être que ça me plairait
Peut-être pas.
Je suis en tous cas intrigué^^
Je n’ai jamais rien lu de cet auteur.
Le truc c’est que, si je ne suis point allergique à la science, je ne trouve pas toujours que ça ait une utilité dans une histoire. Surtout dans un rêve non soumis à la vraisemblance. J’aime qu’une fiction s’appuie sur des concepts scientifiques réels pour résoudre un problème, ça rend la chose plus crédible que de faire apparaitre une solution « magique » sortie de nulle part. ça ancre l’intrigue dans le réel.
Mais après…quelle est l’utilité de balancer plein de forme géométriques complexes qui servent à des calculs de mondes parallèles ou délires quantiques auxquels personne ne comprend dans une histoire onirique ? Juste pour le fun ?
J’ai lu mon premier Marc-Antoine Mathieu grâce à Jyrille qui m’en avait offert un (encore merci) : Otto, l’homme réécrit :
https://les-bd-de-presence.blogspot.com/2018/05/otto-lhomme-reecrit-il-sagit-dune.html
Des éléments scientifiques dans une histoire : pour moi, ça a autant sa place que des éléments historiques, géographiques, sociaux, philosophiques, médicaux, religieux, etc. Par contre, c’est tout autant risqué si l’auteur ne comprend pas ce qu’il raconte (comme pour les autres domaines de la connaissance humaine d’ailleurs).
Ici, Marc-Antoine Mathieu se sert des objets mathématiques comme autant d’exemples d’infinis. On pourrait apparenter ça à un exercice de style dans lequel il s’agit de présenter les différentes formes d’infinis, y compris (mais pas exclusivement) ceux à forme mathématique. J’ai pris ça à la fois comme du fun (l’effet catalogue), à la fois comme un axe de développement logique du thème du récit : l’infini.
En fait, ces concepts mathématiques et physiques sont la base même de l’histoire sur lesquels l’auteur divague pour illustrer tout ce que cela lui inspire, y compris la matière même de la réalité, celle des songes et celle des histoires.
@ Matt : Je te rassure, on peut lire la BD même si l’on ne connait à l’astrophysique (ce qui est mon cas) mais effectivement pas mal de référence nous échappe dans ce cas…
L’histoire est avant tout onirique et surréaliste donc l’aspect scientifique n’est pas indispensable pour apprécier l’histoire. Concernant l’auteur je pense malgré tout qu’il doit être assez pointu sur la question.
Et dire qu’on aurait pu se faire un plan à deux…
… un team-up sur l’article.
Ce n’est pas de l’astrophysique, cela relève de la théorie des nœuds (non, pas ceux-là 🙂 ) en topologie, c’est des mathématiques d’un niveau bien avancé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_n%C5%93uds
Plan à deux, théorie des nœuds … Parfois tu me fais peur Présence ^^
Allez Pat6, tu nous fais un article anthologie sur les tomes 1 à 5 😀
Eh les gars, j’aime bien la science dans Star Trek et tout (et ça m’énerve quand elle n’a aucun sens : genre être capable de voir en direct un truc qui se passe à des années lumières grâce à un super télescope…alors que le concept même d’année lumière est qu’il faut des années à la lumière pour nous parvenir…donc tu peux PAS voir ça au moment même où ça se passe, n’est pas les récents Star Trek ??)
je trouve que c’est un moyen à la fois d’ancrer le récit dans le réel (donc je suis d’accord Présence, ça a sa place dans une histoire) et tu peux même, lorsque c’est bien fait, apprendre quelques trucs (sauf quand l’auteur ne comprend rien à ce qu’il raconte et qu’il déblatère de la merde, n’est-ce pas JJ Abrams et Alex Kurtzman ??)
Sauf que oui voilà, il faut que ce soit utile au récit un minimum. Pas que ce soit juste du « name drop » pour frimer^^
Je dis que ce n’est pas très utile dans une histoire si tu ne joues pas le jeu d’expliquer à quoi ça sert un minimum et en quoi ça fait avancer l’intrigue.
Juste pour le plaisir de discuter : dans mon esprit, il y a bien sûr l’infini de l’espace, mais aussi l’infini des nombres, une prise de conscience très jeune quand on te dit que tu compter aussi longtemps que tu veux, il y a aura toujours plus de nombre à compter après.
En mathématiques, il y a également d’autres exemples très simples : 1 divisé par 3 avec des chiffres après la virgule qui ne s’arrêtent jamais, et bien sûr les décimales de Pi. Du coup, parler de l’infini en prenant des exemples en mathématiques constitue pour moi une évidence à portée de main, et pas du tout un artifice juste bon pour la décoration.
Une bien delle démonstration que cet article ! Mais je crains de ne pas être trop client de cet univers où Kafka croise Escher. Le projet de l’auteur à l’air brillant, mais j’ai peur de passer à côté de tellement de choses, de références scientifiques, de clins d’oeil physico-matheux etc. que je crains d’être frustré plutôt qu’autre chose. Ma piètre culture scientifique me poursuit…
Quant à la BO, tout simplement génial. Un morceau à la fois lancinant et nostalgique (bien que malheureusement corrompu par une effroyable pub Nesquick). J’adore aussi tout ce que Jacno a pu faire avec Eli et, bien sur, les Stinky Toys, dans un autre genre.
Proposition de BO bis : Mathématiques Modernes (tout est dans le nom du groupe…) : minimalitude et froideurisme 1980 : https://www.youtube.com/watch?v=7VFwKKquEvU
Une bien belle démonstration : 🙂 🙂 🙂
Je comprends la frustration générée par la conviction de passer à côté, ou de ne pas comprendre : ça m’arrive régulièrement, y compris avec des BD qui semblent accessibles à tout le monde. La dernière fois, c’était avec un tome (Tonta) de Love and the Rockets de Jaime Hernandez : quel que soit le nombre de fois où j’essaye d’entrer dans l’imaginaire de cet auteur, je n’arrive pas à être en phase.
Proposition de BO bis : euh… tout pareil, je peux en écouter longtemps sans jamais me sentir en phase, ou ressentir quelque chose.
Rêve alité ou histoire à dormir debout ?
MAM est un auteur ambitieux mais je dois avouer que depuis LE DESSIN, je n’ai pas eu le courage de m’attaquer à une autre de ses BD. Les maths, ça ne me dérange pas trop (j’ai suivi des études scientifiques) mais il y a quelque chose d’un peu « perché » dans ses BD qui installe d’emblée une distance avec le lecteur.
Il faudra sans doute d’autres articles pour rappeler cet auteur à mon bon souvenir. Ca tombe bien, je crois que Patrick est motivé pour nous pondre un autre article, un de ces jours !
Une distance avec le lecteur : mon ressenti a été à l’opposé, complètement en empathie avec le pauvre Julius-Corentin, ou avec Otto Spiegel, dans Otto l’homme réécrit.
Promis : je n’envoie plus d’articles sur cette série à Bruce, pour ne pas couper l’herbe sous le pied de Patrick.
Et bien voilà, hier soir j’ai relu les quatre premiers tomes de la série, c’est un plaisir à chaque fois. Plus que trois tomes.
Je suis allé voir le QR code : je ne suis pas certain d’avoir tout vu mais c’est rigolo.
J’ai cherché la définition de apéirologiste : https://da-dk.facebook.com/MarcAntoineMathieu.info/photos/manuel-de-lhyperreve4-apeirologiste-nexiste-pas-dans-le-dictionnaireau-contraire/867913333952394/
J’avais effectué la même démarche pour savoir si c’est un vrai mot, ou si l’auteur l’avait inventé pour l’occasion.