Shaolin Cowboy 3 – Who’ll stop the reign? par Geoff Darrow & Dave Stewart
Un article de PRESENCEVO : Dark Horse Comics
VF : Futuropolis
Ce tome fait suite à SHAOLIN COWBOY START TREK (2004-2007) & SHAOLIN COWBOY SHEMP BUFFET (2013/2014) qu’il n’est pas indispensable d’avoir lu avant pour la compréhension, mais ce serait se priver d’un tel monument. Cette histoire est d’abord parue sous la forme de 4 épisodes, initialement publiés en 2017, écrits, dessinés et encrés par Geoff Darrow. La mise en couleurs a été réalisée par Dave Stewart, et le lettrage par Nate Piekos.
Trois vautours sont en train de planer au-dessus d’une zone désertique du Nevada. Ils évoquent le cadavre de raton-laveur dont l’un d’eux s’est délecté, et le charnier qu’ils voient sous eux : un festin international, avec des cadavres d’italiens, de français, de mexicains, d’allemands et peut-être même un lituanien. Ils repèrent également le cadavre d’un chinois, ou peut-être d’un japonais. L’un d’eux se dirige vers celui-ci pour y goûter. Bien qu’il soit dans un piteux état, grièvement blessé, Shaolin Cowboy trouve la force de prendre le vautour à la gorge et de serrer assez fort pour que ses yeux soient projetés en dehors de leur orbite et atteigne chacun un vautour, transperçant leur crâne. Toujours à demi conscient, allongé au sol, Shaolin Cowboy a la vision de son maître Shaolin lui indiquant qu’il a en lui la force de se remettre, puis celle d’un cowboy urbain lui indiquant qu’il faut qu’il se relève. Même son âne lui apparaît pour lui intimer de se relever. Tant bien que mal, Shaolin Cowboy se relève en vacillant. Il revoit son maître lui enseignant la guérison par l’acupuncture et les points de pression, le cowboy qui lui indique que lui boit du café pour se remettre en selle, et l’âne qui lui dit qu’il faut faire quelque chose sinon il va décliner. Shaolin Cowboy s’applique lui-même 12 points de pression : Shaoyin, Shaoyang, Sahoyang Sanjiao, Ren Mai, Du Mai, Chong Mai, Dai Mai, Yin Wei Mai, Yeng Wei Mai, Yin Quiao Mai, Yang Qioa Mai.
Même si ses mains sont encore ensanglantées et qu’il n’est pas bien vaillant, il se met à marcher en titubant et en crachant du sang. Il arrive au bord d’une nationale inter-état. Les voitures et les camions défilent, mais personne ne s’arrête. Shaolin Cowboy finit par s’asseoir en tailleur au milieu d’une des files de circulation. Une voiture arrive dans sa direction à quelques centaines de mètres. L’attention de Shaolin Cowboy est entièrement focalisée sur l’apparition spectrale de Duyu, le démon qui vient réclamer son âme pour l’emmener aux Enfers. La discussion s’engage entre Shaolin Cowboy et Duyu : le premier indique au second qu’il y a vice de forme et que du coup il n’a pas à le suivre. Le combat entre spectre et corps astral s’engage, invisible pour l’automobiliste qui arrive droit sur Shaolin Cowboy. Le conducteur ne le voit pas car son attention est partagée entre la conversation vidéo qu’il a sur son téléphone, et le soda qu’il est en train de boire. Shaolin Cowboy a mis un terme à son combat contre Duyu. Le pick-up à suspension rehaussée lui passe au-dessus, alors qu’il s’est allongé. Il en profite pour s’y agripper et s’installer sur le plateau arrière pour continuer à récupérer. Un drone a filmé toute la scène qui est remarquée par un des membres du gang de King Crab. Il l’en averti et King Crab décide qu’il est temps d’aller exterminer Shaolin Cowboy.
Oui, il est possible de lire ce tome sans avoir lu les 2 précédents, mais ce serait vraiment y perdre beaucoup. Qu’il découvre Shaolin Cowboy, ou qu’il ait déjà lu les autres tomes, le lecteur n’est pas préparé à l’intensité visuelle de ce qu’il va lire. L’histoire est très simple et très linéaire : Shaolin Cowboy récupère progressivement, mais il va devoir se battre contre un cochon géant doté de conscience, puis contre King Crab lui-même. L’histoire se conclut avec ce tome, ayant apporté une résolution satisfaisante, permettant de réaliser une suite pour un autre cycle si l’auteur en a envie. En cours de route, il répond même à la question relative au satellite entrevu dans le tome précédent. Le ton de la narration charrie toujours des éléments loufoques : Shoalin Cowboy qui revoit le maître Shaolin et le cowboy en train de lui parler (et même son âne), un démon des enfers qui s’adresse à lui, un bernard-l’hermite géant doté de conscience et de parole qui trimbale une Coccinelle WV sur son dos avec des passagers, une truie géante (Kong) de deux mètres de haut avec des piercings aux mamelles qui papote avec un chien (Dooley), tous les deux dotés de conscience et de la parole, etc. En plus la truie King se bat en utilisant des techniques de ninja. D’un côté, c’est farfelu et fantasque avec une touche trash ; de l’autre c’est un monde d’une grande cohérence avec sa propre logique interne.
Comme dans les tomes précédents (et dans toutes les bandes dessinées de cet artiste), le lecteur découvre des cases d’une rare densité en informations visuelles. Geoff Darrow estime que tant qu’à œuvrer dans un registre descriptif, il faut tout représenter. Dave Stewart accomplit un incroyable travail de mise en couleurs pour faciliter la lisibilité de chaque case. Lui aussi utilise une approche de type naturaliste, avec un ou deux passages différents quand il applique une couleur principale déclinée en nuances pour les séquences de souvenir par exemple. Il est impossible de rendre compte du degré de détail de chaque case. Même quand les personnages sont en train de se battre en plein sauts dans les airs, l’artiste continue de dessiner en mode obsessionnel : les Converse de Shaolin Cowboy avec les lacets et la pastille de la marque, son jean avec ses poches, la ceinture et les passants, sa chemise avec ses boutons en décalé sur le côté comme une forme de plastron, son foulard jaune, sans oublier son bracelet en cuir au poignet droit.
Face à lui, il montre la peau rêche de Kong (la truie géante) ainsi que les objets qu’elle a en pendentif aux lobes de l’oreille : couteau, pistolet, saï. Bien évidemment, Darrow représente les décors avec une grande régularité, et le lecteur peut s’abîmer dans chaque case pour passer en revue chaque enseigne, chaque déchet, chaque graffiti, et même en milieu naturel, il peut regarder les formations rocheuses, l’implantation de la végétation, le relief, etc. Pour essayer de se rendre compte du degré d’investissement de Darrow, il est possible d’évoquer les cadavres de zombies tous différents autour de Shaolin Cowboy (page 6), les animaux aux alentours de la station-service (chiens errants, cochons en liberté, cadavre de raton-laveur (page 24), les différents cadavres de bouteilles voletant autour de Shaolin Cowboy (page 34, 19 dont 10 différents, le reste étant des canettes de Coca),les lignes électriques aériennes et leur intrication au niveau des poteaux (page 59), les différents morceaux de véhicules et de moteurs qui volent de partout lors d’un carambolage brutal et spectaculaire (pages 72 & 73), etc.
Geoff Darrow passe autant de temps à représenter les personnages, les principaux (Shaolin Cowboy, King Crab & Shelley, Kong & Dooley) que les personnages secondaires. Pages 28 et 29, le lecteur peut passer cinq minutes à détailler tous les membres du gang de King Crab, dans un dessin occupant les deux tiers de la double page, leur accoutrement, leurs accessoires, leur visage. Lors du combat de Shaolin Cowboy contre Kong, puis contre King Crab, l’artiste croque des passants pas piqués des hannetons dans les rues de la ville, qui valent eux aussi largement le temps que le lecteur les regarde dans le détail. Les combats sont bien évidemment épiques puisque Shaolin Cowboy maître des techniques d’arts martiaux lui permettant de bondir dans les airs, et porter des coups spectaculaires. Ses deux principaux ennemis ne sont pas en reste puisque Kong a étudié avec un maître ninja et que King Crab maîtrise lui aussi de nombreuses techniques de combat asiatiques.
Geoff Darrow ne réitère pas le combat de 44 pages de SHEMP BUFFET (tome 2) : il y a un premier affrontement qui dure 18 pages, et le second 8 pages. C’est tout aussi spectaculaire, cohérent dans les déplacements et les mouvements, et loufoque que ce lui contre les zombies, encore plus avec cette histoire de cochon géant ninja. C’est brutal et monstrueux, violent et sanglant, impossible et défoulatoire, énorme et drôle, primaire et vital. Au bout de quelques cases, le lecteur ne s’interroge plus sur les techniques, encore moins sur la plausibilité, il se laisse entraîner par la beauté du spectacle, combat premier degré avec enchaînements fluide dans des prises de vue impeccables, dimension caricaturale second degré.
Oui, ça fait énormément plaisir de retrouver Geoff Darrow dans une narration graphique toujours aussi démesurée et maniaque dans les détails, et son humour personnel fait mouche. Au fur et à mesure, le lecteur constate également que les personnages de passage et que les images brossent un portrait peu reluisant de l’humanité. Chaque fois que des êtres humains sont présents ou sont passés, ils laissent des détritus à n’en plus finir, les jetant à même le sol, un constat sans concession de l’hyperconsommation, du tout jetable, de l’absence de conscience de son environnement. Le fourmillement de détails dans les dessins devient un symptôme de cette société d’omni-abondance. Les comportements irresponsables se voient également dans la conduite de voiture, en regardant son téléphone plutôt que la route, dans les remarques soit bêtes soit dépourvues de toute empathie pour les autres, dans le réflexe de privilégier les réseaux sociaux. Il faut voir la dame à la pompe faire le plein et ignorer totalement Shaolin Cowboy en continuant à parler à son copain par vidéo sur son téléphone. Pire encore, un jeune homme envoie la photographie de la main tranchée de son ami à ses côtés, et s’extasie sur le nombre sans cesse croissant de Like, sans aucun geste pour aider son copain, dénué de toute commisération. Ce degré d’égocentrisme se retrouve également quand King Crab laisse chacun de ses hommes de main exprimer à Shaolin Cowboy en quoi il l’a lésé. C’est une collection de mesquineries et bassesses déblatérées par des individus immatures se délectant d’une culture de la victimisation et de la vantardise. L’auteur est sans pitié avec ces comportements, et en filigrane il est possible de remarquer que Trump en est l’incarnation la plus laide.
Ce troisième tome est fort heureusement plus de la même chose que les 2 premiers : plus de cases hallucinantes de détails, plus de combats délirants mais cohérents, plus de violence. À nouveau, le scénario est linéaire et simple, avec plus d’éléments d’intrigue que le tome précédent. Complètement repu par cette débauche graphique, le lecteur termine ce tome avec le sourire aux lèvres, grâce au ton discrètement sarcastique, et une vision de l’humanité peu flatteuse.
La BO du jour
Ces cochons volants qu’il faut combattre
Intéressant. Je ne connais que très peu l’auteur, ne l’ayant guère croisé que dans Hard Boiled avec Frank Miller. Je trouve brillant le lien entre le soin du détail de Geof Darrow, l’artiste, et le message de fond de sa facette auteur.
Ce qu’il y a de bien avec Geoff Darrow, c’est qu’on ne se ruine pas pour lire toutes ses œuvres. 😀 Ce qui explique également que tu ne l’ais guère croisé.
J’ai effectivement trouvé qu’il y a plus fond de ce récit que dans les 2 premiers, ou en tout cas qu’il m’est plus accessible.
Cela fait un moment que ces comics loufoques me font de l’œil.
Tu dis qu’il faut avoir lu les tomes précédents pour mieux apprécier celui que tu présentes aujourd’hui C’est dommage parce que je ne me vois pas investir dans plusieurs tomes de cette série qui, au final, ne vaut que par la qualité de ses dessins.
Effectivement, comme tu le soulignes, les dessins sont impressionnants 😧😧😧.
Quand tu dis que Geoff Darrow est un maniaque…c’est un euphémisme…Le mec est un malade mental .
Il est capable de te dessiner les moindres détails d’une explosion sans oublier la plus petite particule de la déflagration 😀.
De lui, j’ai lu HARD BOILED qu’il a réalisé avec Frank Miller au scénario .
Je suis encore soufflé par cette déflagration graphique 😀😀😀
Geoff Darrow a réalisé 5 histoires : Hard Boiled, Big Guy and Rusty the Boy Robot, et les 3 tomes de Shaolin Cowboy.
Je pense que tu as également la possibilité d’emprunter les 3 tomes de Shaolin Cowboy en médiathèque car ils ont tous été réédités récemment par Futuropolis.
Le mec est un malade mental : je ne l’aurais pas écrit comme ça, mais ça traduit bien mon ressenti. 🙂
Autant j’avais adoré Hard Boiled et son scénario paranoïaque, autant Saolin Cowboy ne me tente guère. Certes l’exercice graphique est toujours aussi impressionnant, la maniaquerie de Darrow et proprement hallucinante. Et c’est déjà pas mal… Mais cette succession de combats « hénaurmes » et décompressés à l’extrême me donne une impression de vacuité totale. Une sorte de transposition en bd d’une version rohmerienne du film d’action. La maestria graphique en plus. Bref on s’ennuie sec.
Je ne ferai pas semblant d’être impartial : je suis à fond dans le trip de Darrow.
Si on reprend la phrase de Marshall McLuhan : Le message, c’est le médium, je vois au moins deux thèmes développés dans cette narration si obsessionnelle. Le premier est très premier degré : se battre jusqu’au bout, tomber sept fois et se relever huit, continuer jusqu’à ne plus avoir de force. Le second réside dans la forme : se montrer descriptif et le plus concret possible en racontant une histoire fantaisiste. Je suis pris de vertige quand je pense au degré d’implication du créateur pour donner vie à son récit, aussi timbre-poste soit-il. Il donne à voir au lecteur à quel point la réalité (fut-elle imaginaire) est consistante, tangible, diverse.
Présence, merci pour cette critique du dernier Darrow, auteur que j’adore. Il a un effet oeuvre plus large qu’on l’imagine. Outre son travail pour le cinéma, notamment sur Matrix dont il a également illustré une histoire courte, on lui doit beaucoup d’illustrations, pin-ups et couvertures, dont on retrouve une partie dans le recueil Lead Poisoning, Il a également signé Comics ans Stories, titre très méconnu paru en France chez Aedena (je ne suis même pas sûr que ce soit paru aux USA), une série de cartes formant une histoire muette, il a illustré des textes en prose, etc. Le fait qu’il vive en France fait qu’on peut le rencontrer à l’occasion.
Je m’en suis tenu à ses BD en plusieurs dizaines de pages, et c’est trompeur sur la réalité de son œuvre, comme tu l’indiques.
Il a participé à plusieurs films en tant que Conceptual Designer ou Storyboard Artist : Barb Waire (1996), The Matrix (1999), The Matix Reloaded (2003), The Matrix Revolutions (2003), Speed Racer (2008), The Matrix Resurrections (2021), sans oublier du character Design de personnages dans des dessins anilmés Super Friends, Richie Rich, ac-Man, Pink Panther and sons.
Comme tu l’indiques, il a également réalisé des histoires plus courtes :
https://en.wikipedia.org/wiki/Geof_Darrow#Bibliography
J’oubliais ses sketchbooks
Je suis impardonnable pour les sketchbooks, car Bruce ‘en avait offert un (merci Bruce).
J’adore. J’ai fait un billet pour Top Comics sur le Tome 1 paru chez Futuropolis : https://topcomics.fr/shaolin-cowboy-tome-1-futuropolis-sidekick-crabe-et-tronconneuses
Clairement le type de comics et d’artiste à part dans un paysage feutré. Lire Shaolin Cowboy c’est participer à une expérience sensorielle. Qu’importe la violence ou l’absence de texte. C’est limite un art book (d’où les références à Matrix cités plus haut qui conviennent parfaitement).
J’ai sur ma liste d’achat les 2 autres tomes. Même mon fils les réclame, tant il a été soufflé par les dessins et la minutie des détails.
Hard boiled ( et Big Guy and Rusty The Boy Robot ?) va être ré éditer prochainement chez Futoroplis également.
Merci pour le lien : je vois qu’on se rejoint sur pas mal de point quant à notre ressenti à la lecture. Comme tu dis, les 180 pages composant ce 1er tome se dégustent en heures et pas en minutes.
Hard Boiled a été réédité au début novembre 2021. Big Guy avait été réédité par Delcourt en 2017.
C’est déjà fait pour Hard Boiled ! Je l’ai achetée… Par contre tu me donnes envie de racheter Big Guy, car je l’ai aussi au format Hi Comics !
Du coup pour Big Guy, j’attends ton article, car c’est le seul de Darrow que je n’ai pas envie de relire.
Je savais qu’il s’agissait d’un article de Présence… Celui-ci je ne l’ai pas encore lu mais il est dans ma BAL (édition Futuropolis), donc je repasserai plus tard.
J’hésite toujours à me prendre le second tome dans l’édition Futuropolis, car j’ai celle, en plus petit format (mais déjà correct) de Hi Comics.
En tout cas je suis sûr que ta note reflète le contenu.
Je dois dire que c’est un petit plaisir personnel que Bruce m’ait accordé de publier un article pour chacun des 3 tomes de cette série hors norme.
Et pour moi c’est un vrai plaisir de te lire sur ces comics ! Je n’ai pas lu toute ta production et cela n’arrivera probablement sans doute jamais, mais je considérerais toujours que celui que tu as fait pour le tome 2 de Shaloin Cowboy est dans mon top 10 voire top 5 de tes articles.
http://www.brucetringale.com/le-superflu-est-le-premier-des-besoins-flaubert/
Merci pour le gentil compliment. Heureusement, ça ne se voit pas par écran interposé, que je rougis.
Grand artiste qui m’intimide devant ses planches roboratives…j’ai hard Boiled, Big Guy et Rutsy le robot, mais j’ai jamais osé ses Shaolin Cowboy…je sais que je devrais…Un jour peut-être…
La lecture de Shaolin Cowboy n’est pas plus exigeante que celle de Hard Boiled : tu peux le faire. 🙂
Un récit laconique transcendé par la mise en forme, un style reconnaissable entre mille, un concept fort derrière une loufoquerie pleine de personnalité unique en son genre, un texte et un sous-texte (sur les réseaux sociaux) en parfaite osmose. Voilà ce que l’on appelle… un Artiste !
De Geoff Darrow je n’ai que HARD BOILED (la 1° version de Delcourt de 1995, en format géant), qui dort sur mes étagères…
Une loufoquerie pleine de personnalité unique en son genre :- Le traducteur de Futuropolis ne s’y pas trompé car il a choisi comme titre de ce tome 3 : Le jambon, le bouddha et le tourteau. 😀
Transcendé par la mise en forme : c’est tellement évident quand je te lis, que je me dis que je n’aurai jamais le bagage culturel pour pouvoir l’exprimer aussi clairement.
« Le jambon, le bouddha et le tourteau » Après avoir parodié Le Bon, la Brute et le Truand, le quatrième tome revient au premier film de la trilogie de Blondin par Sergio Leone, ce qui fait sens : le Shaolin Cowboy y arbore le même genre de pancho que Clint Eastwood dans les films.
Tornado, si tu n’as pas lu ta vieille édition de HARD BOILED, je te conseille de directement la remplacer par celle de Futuropolis : les couleurs de Dave Stewart explosent tout et rendent bien laides celles d’origine.
Bon sang mais stop ! On n’est pas millionnaires !
Oui, mais c’est bientôt Noël…
Adjugé.
Pendant tout l’article j’avais en tête le COMIC STRIP de Gainsbourg et son égrenage d’objets pop. Comme Cyrille je te trouve particulièrement pertinent surtout sur la parabole du combattant contre la société de consommation dont les comics ne sont les moindres fétiches. Je vois dans tes scans quelques dialogues et d’autres planches muettes. Est-ce que l’histoire est majoritairement muette comme le volume 2 ? C’est ce que je cherche. Moins on parle, mieux j’apprécie mes BD.
Sur l’autoguérison par l’imposition de doigts dans le corps, impossible que Geoff JOHNS ne cite pas KEN LE SURVIVANT et LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE où les personnages pratiquaient une acupuncture de choc pour guérir de leurs blessures.
Est-ce que l’histoire est majoritairement muette ? Il me semble, mais je n’en suis pas complètement sûr, car j’ai écrit cet article voilà une bonne année.
Il est possible que Geoff Johns ne cite ni Ken, ni les Chevaliers : c’est même une certitude car il n’a pas trempé dans cette histoire. 🙂 En étant moins taquin, il est également possible que Darrow se soit inspiré d’autres sources, comme les légendes sur les moines Shaolin, je ne sais pas.
Tu le vends toujours aussi bien mais il y a tellement de choses à lire… Ce qui pourrait me décider, c’est qu’en ce moment, je n’ai pas la grosse patate et avoir une lecture bien basique orienté baston, ça me ferait sans doute du bien.
Orientée baston : c’est sûr. Bien basique : il y a de ça, mais pas que. Il y a aussi un humour absurde auquel je ne résiste pas. La planche avec le combat des airs contre la truie est un bon exemple de ce comique absurde.
J’avais également oublié cet article, et pourtant il est nickel. Oui, ce tome est plus marrant, tant Darrow tire à boulets rouges sur la société actuelle : « C’est une collection de mesquineries et bassesses déblatérées par des individus immatures se délectant d’une culture de la victimisation et de la vantardise. » Exactement, uniquement des gens égocentriques sans aucune empathie, dès le départ, dès la suite de voitures sur l’autoroute et leurs dialogues.
Je crois ne pas avoir bien saisi l’histoire du satellite qui revient ici, mais ça reste un détail, ou disons un énorme détail très détaillé graphiquement. J’ai franchement ri par moments, notamment dans le résumé en texte du tome 2, qui n’explicite les événements du premier tome que dans les trois ou quatre derniers paragraphes.
Je suis sûr que je les relirai, encore à la suite. Me reste le dernier tome en date, le 4, « Pour une poignée de beaufs », Cruel to be kin en VO. A noter que la quatrième de couverture comporte une citation de Ed Piskor 😢
Et sinon désolé, je n’ai jamais écrit d’article sur BIG GUY. Mais ça devient une idée.
J’avais également trouvé que le commentaire social de Geof Darrow devient plus explicite dans ce troisième volet.
Et j’ai oublié de préciser que le cowboy qui parle au Shaolin Cowboy, c’est Robert Mitchum.