WONDER WOMAN LEGENDARY par Renae De Liz
Un mythe chanté par l’aède EDDY VANLEFFEVO : DC Comics
VF : Urban Comics
A bord d’un jet invisible, nous allons survoler l’ensemble de la série THE LEGEND OF WONDER WOMAN, un web-comics mis en ligne par DC Comics en 2015, publié en version papier dans la foulée et distribué en France en 2020 en un seul volume dans la nouvelle collection URBAN LINK de chez Urban sous le nom de WONDER WOMAN LEGENDARY.
Suivant qu’ils soient rapportés par Hésiode, Homère ou bien Appollonius de Rhodes, les Héros classiques peuvent connaître des destins différents.
DC comics a su parfaire les ambitions de «mythologie moderne» de son univers en inventant régulièrement de nouvelles origines à ses icônes. On pourrait faire un «Top 10» des «origin stories» de Superman (Note de Bruce: «ARTICLE!»), Batman lui même possède une histoire plurielle (le passé composé, comme dirait l’autre…), le pompon allant sans doute à ce pauvre Hawkman qui passe d’archéologue à souverain alien selon les versions.
Dans le cas de Wonder Woman, George Perez a établi en 1986 durablement l’histoire officielle de l’amazone. Depuis certains marqueurs ont légèrement bougé de lignes mais ne se démarquent finalement pas trop du canon de l’enlumineur à la chemise hawaïenne, à savoir une présence accrue des Dieux grecs. En revanche en 2011, lors de l’opération «New 52», Brian Azzarello sans vraiment retoucher les origines, change le paradigme en transformant la diplomate en guerrière pour mieux la plonger dans un film d’horreur.
Dernièrement le seul truc qui intéresse les auteurs, c’est de savoir quelle peut bien être la sexualité des amazones. Alors que franchement, il n’y a pas trop de mystères.
Grant Morrisson dans WONDER WOMAN EARTH ONE tente de revenir à la source et plaquant la sexualité débattue et fantasmée de son auteur William Moulton Marston sur son héroïne qui devient adepte de la soumission librement consentie, allant jusqu’à pousser la maladresse de tendre un collier de chien à un homme noir (sic), sans que l’histoire ne contienne quoi que ce soit de neuf, à part un propos sur les «hommes qui sont trop trop méchants».
Greg Rucka dans son ANNEE UN, lui aussi reprend l’histoire à la quasi identique en modernisant l’époque excluant le contexte de la seconde guerre mondiale et en ajoutant un premier amour à Diana sur Themyscira qu’elle doit abandonner lorsqu’elle quitte son refuge pour le monde normal. Un monde abominable où les médecins (les monstres!) donnent des directives à des infirmières (les pauvres!) ce qui a le don de choquer Diana, mais c ‘est un monde où on peut faire des enfants, et ça c’est bien! Le summum arrive quand un personnage jure par «Par les supplices de Sapho!». Subtil comme un Panzer sur un chemin vicinal. On croirait relire l’époque où Colossus déclamait son fameux: «Par les mânes de Lénine!»
C’est important que pouvoir classer Wonder Woman parmi les progressistes, ce qu’elle a toujours été en fait, mais Greg Rucka le clame haut et fort, son héroïne est «Queer»., c’est à dire qu’elle n’a pas de sexualité définie… Voilà qui réhabilite Hergé pour le siècle à venir, parce que plus Queer que Tintin, tu meurs!
Donc pendant que les auteurs en vue se posent la question avec qui La princesse amazone peut bien faire zig-zig, d’autres récits comme THE TRUE AMAZON par Jill Thomson (BEASTS OF BURDEN) entièrement peint donnent des facettes un peu différentes du diamant brut qu’est Wonder Woman. Et puis il y a le récit dont il sera question ici: WONDER WOMAN LEGENDARY.
Au départ, c’est un web-comics comics comme INJUSTICE ANNEE UN, à savoir que sa publication se faisait uniquement en ligne grâce à une application prévue à cet effet. L’histoire va donner une autre vision, de l’amazone pour un public à la fois plus jeune et plus récent. Ce projet est confiée à Renae De Liz. La jeune autrice va alors réécrire et dessiner une nouvelle introduction à cet univers. Elle va le faire extrêmement bien. En se pliant aux exigences d’une publication «tout public» et potentiellement neuf, elle va pouvoir faire passer plein de choses tout en écrivant une simple et belle histoire.
Déjà graphiquement, avec un dessin rond qui emprunte autant aux mangas qu’aux longs métrages Disney, elle aère sa mise en page, privilégiant la clarté et le story-telling. Elle va pouvoir ainsi revenir à la source et rendre hommage au créateur original de plein de manières discrètes mais imprégnant la totalité du récit comme, l’époque choisie, sa tenue de combat ou son métier humain d’infirmière.
Les couleurs vives de son époux font elles aussi appel au monde du grand écran, pourtant le criard et le flashy vont être évacués au profit d’une belle harmonie entre couleurs chaudes et pastels rendant simplement vivante l’île de Thémyscira tout en ne salissant pas automatiquement le monde de l’homme, qui bien que sombre, sera toujours illuminé par une aube ou une lune distillant l’idée que l’espoir soit toujours à portée de main, partout et malgré le contexte parfois très désespéré. La lumière n’est jamais loin. La lumière de Diana en quelque sorte.
Le livre débute donc avec une leçon prodiguée par une enseignante disciple de Déméter, aux enfants de Thémyscira parmi lesquelles une jeune Diana. L’occasion pour faire le point sur l’historique de cet univers grandement inspiré des récits légendaires, L’ILLIADE bien sûr mais aussi LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. L’ILLIADE parce que l’on sent une solide culture classique, et le magnum Opus de J.R.R. Tolkien pour cette présence d’un mal diffus préparant son retour, qui couve tout au long du récit avant de ressurgir physiquement, ainsi que la longue quête sous forme de voyage que devra entreprendre son héroïne.
Reprenant les épisodes de la gigantomachie traditionnelle comme une vérité historique, le cours diverge quand il s’agit du devenir des Dieux. Ceux-ci laissant la terre aux mortels se sont réfugiés sur L’île Olympe dont Thémyscira est un simple district autonome et isolé. Voulant récompenser pour services rendus les fières amazones, ces derniers leur attribuèrent un petit territoire afin qu’elles puissent bâtir une cité qui représenterait l’apogée de que pourrait être la culture humaine. Un endroit de paix et d’harmonie dédié au savoir.
Afin d’assurer le renouvellement de la population, les citoyennes peuvent enfanter de manière magique en échange de leur immortalité. La culture judéo-chrétienne en prend un coup avec toutes ces vierges Marie en puissance. Hippolyte leur reine, un jour emplie de jalousie malgré son sens du devoir, trahit les siennes et tomba amoureuse de Thésée qui la trahira elle-même plus tard, entraînant les Amazones dans une guerre avec le monde extérieur. Mais ces femmes guerrières ne connaissant pas la rancune et lui rendirent son trône. Depuis ce jour, Hippolyte mit un point d’honneur à respecter des règles strictes. L’accès au monde extérieur est totalement fermé et les frontières gardées par ses meilleures soldates. Mais en son cœur, la peine de ne pouvoir être mère la rongeait. Une nuit, une voix venant du plus profond de la terre, entendit sa détresse et la glaise du sol prit vie sous la forme d’un bébé: Diana!
Un bébé qui devient de par son existence même, une héritière du trône. De quoi attiser soudainement le feu de l’envie la plus triviale.
La petite fille a depuis ce jour alors l’éducation d’une parfaite petite princesse privilégiée. Si une certaine insolence crée une certaine distance entre cette dernière et le reste de la communauté, elle n’en n’est pas moins très concernée par le devenir de Themyscira. En son for intérieur, elle sent qu’une ombre, un mal tente de s’inséminer sur l’île des Dieux. Certaines murmurent que c’est une infection venu du monde des hommes, mais Diana soupçonne quelque chose de plus profond, plus insidieux. Alors elle va demander, contre le gré de sa propre mère, à Alcippe la meilleure guerrière de l’entraîner afin qu’elle puisse défendre Themyscira. Rapidement, le jeune femme va montrer des aptitudes remarquables. Mais de sombres complots sont ourdis en secret, et un soir arrive ce qui ne devrait jamais arriver: sur la plage s’échoue un homme, blessé dans la carcasse de son avion. Preuve donc que les barrières magique se sont affaiblies, preuve que le pouvoir de la reine elle-même, se soit affaibli.
Une fois son concept simple mais finalement assez original lancé, Renae De Liz fabrique un récit dont l’ambition est de livrer une vraie petite adaptation prête à l’emploi pour le cinéma. En revanche elle va construire un contexte solide et cohérent à son univers tout en replaçant des notions qui ont été mises de côté dans les dernières versions de Wonder Woman comme le respect de la vie quelle qu’elle soit. Ainsi Les juments de Diomède rencontrées durant l’entraînement, ne sont pas de simples monstres mangeuses d’homme à abattre, mais des créatures affamées cherchant à survivre et à nourrir leurs petits.
Plutôt que de tout mettre sur le dos du monde des hommes facilement corrompu, l’autrice va mettre en scène une lutte intestine parmi les amazones, dont un certain clan juge la reine Hippolyte bien trop faible et attachée à la paix. Ces dernières vont alors dessiner les plans de sa déchéance, permettant le naufrage impromptu de Steve Trevor. Ce faisant, elles vont faire tourner la roue du destin de Diana qui, optant pour la vie, n’aura d’autre choix pour sauver sa mère et le pauvre malheureux, que de se porter volontaire pour l’escorter jusqu’au monde extérieur après avoir gagné le droit de décider de son sort dans une épreuve.
C’est ainsi que la jeune amazone va s’échouer à son tour dans le monde des hommes, un monde bien sombre, L’Amérique en guerre de 1944.
Évitant de la plonger d’entrée de jeu dans un mode phallocrate, grossier, et hostile, l’autrice va préférer la faire rencontrer un couple de vieux pêcheurs, simples et généreux. Ils de chamaillent tout le temps, ont perdu un fils à la guerre et ne savent que trop bien l’horreur de cette dernière. Enfin, il sont tout l’un pour l’autre. Cette chaleur convainc Diana de ne pas condamner ce monde trop hâtivement.
Ce refus du manichéisme deviendra tout au long de l’ouvrage un vrai fil rouge, preuve d’une intelligence d’écriture parfaitement adapté à l’Amazone profondément pacifiste, humaniste appelant à des valeurs plus hautes que n’importe quelle mesquinerie nombriliste. Lorsque plus tard elle rencontrera Etta Candy,une jeune femme un peu ronde qui lui servira de guide à travers le monde humain, Diana va découvrir évidemment que les femmes ne sont pas autorisées à participer au combat, chose qui la choquera. Mais cela fera aussi parti d’un parcours au cours duquel la princesse, nantie et jusqu’ici isolée dans sa tour d’ivoire, devra retrouver le sens de l’humilité. Ravalant sa fierté, devant être discrète avant tout, elle intégrera les volontaires alliés en tant qu’infirmière. Un métier qui l’amènera à côtoyer les blessés et leurs souffrances. Un rôle où elle pourra démontrer sa compassion naturelle.
La seconde partie du livre va se concentrer sur la Quête de Diana pour retrouver un artefact perdu des Amazones. En effet, la conspiration menée en secret par des amazones contre sa mère Hippolyte s’avère posséder des ramifications inattendues. Les nazis semblent avoir dans leurs rangs une aide surnaturelle qui fait se relever les morts afin de protéger un site ancien où repose un antique Titan endormi depuis des éons. Ce monstre fut abandonné sur place lorsque les Dieux ont déserté le monde pour se réfugier dans leur île. Pour défaire ce géant, Diana va devoir embrasser son pouvoir, son idéal et combattre au nom de la terre Gaïa qui lui a donné (littéralement) la vie pour devenir Wonder Woman définitivement.
Comme beaucoup de récits initiatiques, Diana va passer par plusieurs stades. D’abord infirmière, elle va ensuite intervenir incognito sous l’uniforme allié, avant de finalement revêtir la tenue qu’on lui connaît.
WONDER WOMAN LEGENDARY est un récit complet en un seul volume. L’autrice avait prévu d’en faire une sorte de trilogie mais l’offre numérique en comics n’était pas une priorité pour DC en 2015, qui a préféré mettre fin à l’aventure un peu plus tard.
C’est dommage, ce seul récit reste donc bloqué en 1944, pas de passage au présent, pas d’ennemis iconiques qui eux étaient prévus pour la suite. Toutefois Renae De Liz a eut le temps de boucler sa première intrigue de façon très satisfaisante même si la fin est un peu rushée et verbeuse pour pouvoir insérer toutes les explications nécessaires, après une longue introduction un peu trop décompressée.
Ces inconvénients sont largement compensés par le charme d’une œuvre renouant avec une certaine candeur pour un résultat bien meilleur à la bouillasse cinématographique sur fond vert où surnage l’incroyable Gal Gadot qui s’écroule dans un dernier acte affreux avec son Ares transformé en Magneto du pauvre. Son graphisme tout en douceur, sa chaleur et ses références ambitieuses pour un produit jeunesse, sont des qualités qui amènent un vrai vent de fraîcheur à chaque page.
Là où depuis dix ans on représente Wonder Woman en armure flanquée d’une épée, brutale «bien bad-ass» afin de la moderniser selon les critères avides de violences actuels, elle retrouve ici son essence propre. Jamais elle ne se laisse aller à la bassesse. Attentive, bienveillante et tolérante, Diana traverse le conflit mondial sans juger mais au contraire bien décidée à apporter toute son aide aux démunis. Soupçonnant une malveillance divine à l’œuvre, elle rejette les rôles que Themyscrira ou l’Olympe auraient voulu lui attribuer, au profit de tous ceux qui comme elle sont les instruments de ces machinations. Diana n’est pas non plus une éternelle nunuche et on nous épargnera au maximum ces scènes où elle pourrait rester ébahie devant une robe dans une vitrine ou une glace à la vanille. Non elle s’habille de manière pratique sans avoir de sens esthétique particulier, mais elle apprend quand même beaucoup aux coté de son amie Etta Candy, qui elle possède une personnalité hors du commun. Véritable «self made woman», elle chante dans une chorale, dessine ses propres vêtements, drague les hommes et a déjà tâté de l’usine familiale.
Steve Trevor est lui aussi une figure positive. Calme, rêveur et progressiste, il n’est valorisé par ses supérieurs que grâce à ses capacités de pilotes. Il s’éprendra rapidement de la belle amazone, tant elle représente à la fois un idéal et une différence. A une époque où les femmes sont encore majoritairement des cantinières et des mères au foyer, elle incarne certes une avancée mais aussi une femme différente. Plutôt que susciter la méfiance du soldat, le jeune femme va le subjuguer malgré elle. De son côté Diana qu’on a élevée contre les individus de son sexe, va progressivement abaisser ses propres défenses.
On n’oublie pas non plus le reste de l’univers DC et cela au moyen de petits clins d’œils aussi inattendus que sympathiques. Aussi rencontrons nous un célèbre journaliste en début de carrière et un gamin apprenti comédien que le destin fera, bien plus tard, changer de carrière.
WONDER WOMAN LEGENDARY est un livre finalement original, osant le récit rêveur et nostalgique faisant parfois penser à SUPERMAN FOR ALL SEASONS. Renae De liz parvient à lister ses influences disparates, autant du coté la la littérature traditionnelle que de la japanimation au service de son récit initiatique qui se cale parfaitement dans le mono-mythe de Joseph Cambell, pour le conjuguer habilement au féminin, comme une manière douce d’affirmer tout en grâce, un féminisme qui va de soi, sans avoir le besoin de cracher un venin, preuve de bassesse et de crétinerie.
Dommage que l’aventure ait dû tourner court, j’aurais bien pris un peu de rab’ de cette version, rien que pour m’élever l’âme tiens!
Une preuve supplémentaire que le registre «grand public» est parfois bien plus riche qu’on pourrait le croire. On fait semblant de l’acheter à sa fille pour finalement le lire bien tranquillement, parce qu’au bout du compte, on a que le bien qu’on se donne.
La BO du jour
Super : le retour de Diana sur le site. Merci Eddy.
George Perez a établi en 1986 durablement l’histoire officielle de l’amazone. – Si Bruce exige un article sur les différentes origines de Superman, j’appelle de tous mes vœux un article sur Diana post Cirsis on infinite Earths, par George Perez.
The true Amazon : un récit des origines de Diana, plutôt que de Wonder Woman, dans la mesure où il s’achève quand elle revêt pour la première fois son célèbre costume, mais avant qu’elle ne l’expose au monde extérieur. Jill Thompson montre à voir une version personnelle de Themyscira et de ses habitantes, cohérente et bien conçue, débarrassée des facilités habituelles. Elle réalise des pages agréables à regarder sans chercher une esthétique trop lisse ou trop brillante, pour une narration séquentielle efficace sans être exagérée comme peut l’être celle des comics de superhéros. L’intrigue repose sur les éléments attendus d’une histoire d’origine : de la création de la communauté des amazones au tournoi final. Mais Jill Thompson raconte une histoire inattendue, celle d’une jeune fille gâtée et brillante devant prendre conscience de ses responsabilités d’une manière tragique. Il s’agit d’un récit tout public, dans lequel les adultes y trouveront leur compte, en regrettant parfois un parti pris trop naturaliste, ou des personnages secondaires plus esquissés que complexes.
En se pliant aux exigences d’une publication tout public […] avec un dessin rond : j’ai eu un peu de mal avec ces dessins tout public, très orientés jeune lectorat féminin, et souvent très dépouillés, en particulier une absence criante de décor en arrière-plan.
Une parfaite petite princesse privilégiée, une certaine insolence : finalement une caractérisation très proche de celle de Jill Thompson.
Évitant de la plonger d’entrée de jeu dans un mode phallocrate, grossier, et hostile : oui, c’est vrai que ça évite la caricature du échant monde phallocrate.
Etta Candy : comme toi, j’ai bien aimé cette version extravertie, enjouée, rès fidèle à la version de William Moulton Marston & HFG Peter.
Le gamin apprenti comédien : un sympathique clin d’œil. J’ai bien aimé l’apparition d’un Kanga également.
Au début de ma lecture, j’ai été fort décontenancé par le parti pris girly et un peu jeune de la narration. D’un autre côté, il est un peu paradoxal de reprocher à Renae De Liz & Ray Dillon de ne pas se couler dans le moule des comics de superhéros quand l’objectif qui leur a été assigné est d’écrire pour un public différent. En outre, difficile de leur reprocher de ne pas faire juste une autre histoire des origines, une de plus. Oui, les personnages sont mignons avec une allure inoffensive, mais sans en devenir kawaï non plus : ils ne font pas peur, mais ils ne ressemblent pas à des peluches pour enfant de moins de 3 ans. Oui les décors semblent parfois oubliés, et le jeu des acteurs est entièrement premier degré, sans malice ni ambiguïté, mais il est difficile de résister à ces individus inoffensifs et pour la plupart animés par de bonnes intention. Oui les nazis sont caricaturaux, d’un seul bloc, mais pas assoiffés de sang, le vrai méchant de l’histoire étant d’origine surnaturelle et diminuant le libre arbitre des humains par son influence néfaste. Oui, il est impossible de prendre pour argent comptant cette histoire de dieux de l’Olympe, introduisant une mythologie de pacotille, des effigies en papier mâché insufflant des élans artificiels dans les personnages, vision difficilement réconciliable avec les soldats sur le champ de bataille.
Contrairement à ce que je pensais au début, Renae De Liz dispose d’une solide connaissance sur Diana et sa mythologie : les bracelets de soumission, la ceinture dorée de Gaea, le lasso de Vérité, les sandales d’Hermès et bien sûr la tiare, chacun introduit de manière élégante sans ressasser les clichés éculés qui y sont associés. Une série d’aventures échevelées jusqu’à révéler sa vraie nature, et ses nobles convictions dans des pages aux dessins aérés, et au texte solide, avec parfois une pointe d’espièglerie.
L’article n’a pas commencé que j’apprends un nouveau mot : aède. Merci pour ça.
Des fois j’essaie d’être culturé… ^^
Et bien voilà un second article en fait.
Merci Présence pour ton, retour détaillé. J’ai voulu parler du livre de Jill Thomson dont j’admire le talent, mais je ne l’ai pas lu au delà des previews. j’en suis resté aux généralités.
mais tu me donnes sacrément envie.
La version complète du commentaire :
https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/RLOVQM67EFDBY/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1401274501
Bon…
Tant mieux si les BD jeunesse ne prennent pas les jeunes pour des cons et que les auteurs soignent leur boulot. ça semble pas mal du tout.
Mais…à titre perso, le côté très Disney et les dessins tout mignons avec toutes les filles qui ont l’air d’avoir 15 ans, ça ne m’attire pas du tout.
Je suis d’accord avec Présence : ça fait plaisir de lire sur Wonder Woman. Parce que je ne connais pas bien le personnage, la seule BD que j’ai où elle tient la couverture n’a toujours pas été lue et je n’ai pas vu le ou les films avec Gal Gadot.
Merci donc pour ce tour d’horizon. J’aime bien les scans, très modernes en effet, et pas agressifs, et je te fais entièrement confiance sur la subtilité affichée par l’autrice. Tout ça donne très envie d’essayer. A l’occasion peut-être.
Autre chose : je n’y connais vraiment pas grand-chose en auteurs grecs, je dois avoir l’Iliade et l’Odyssée en livres de poches mais je n’ai jamais eu le courage de les lire. Merci donc pour les références.
La BO : inconnus au bataillon. Sympa ce revival, même si je ne pense pas pouvoir me fader un album complet dans le genre.
Le Wonder Woman de Perez j’avais pensé m’y coller, vu que l’auteur est aussi un gros fan de Harryhausen et que son affection pour les Dieux grecs et leur utilisation dans le comics lui vient de ces vieux films.
Mais je me rends compte que je suis très las de critiquer du super héros.
Non seulement j’en lis moins, mais en plus à chaque fois il faut parler continuité, briser des préjugés, se renseigner à fond parce que tout le monde connait tout ici, et comme le dit Eddy parfois, on a l’impression que plus personne n’aime les super héros et qu’il faut écrire un article en étant sur la défensive presque^^
Merci Matt, Oui moi aussi je me force de plus en plus pour les super héros….Ce volume tout en candeur fut un petit rayon de soleil bienvenu.
Je n’ai jamais lu un seul comic de Wonder-Woman.
D’elle je ne connais que la série TV.
J’ai été biberonné à Marvel.
Le souci c’est qu’en France avant Urban, DC a toujours été très mal édité. C’est la raison pour laquelle je ne connais absolument rien des comics de Wonder Woman, Superman et compagnie…
Lorsque Urban est arrivé, j’ai surtout investi dans Batman qui est devenu l’un de mes personnages préféré.
Malgré le remarquable travail d’édition d’Urban, Je n’ai jamais eu envie me lancer dans l’univers partagé DC. Trop d’investissement pour palier mon retard.
J’ai, cependant, lu ta chronique avec plaisir. Cela m’a permis de me familiariser un peu mieux avec la belle Amazone.
La BO: Je ne connaissais pas du tout… et je n’ai pas envie d’en connaître plus.
Et bien dis-donc, moi qui ne suis absolument pas branché sur ce personnage et son univers de carton-pâte, voilà que tu m’as donné envie de lire la chose !
Effectivement la comparaison avec SUPERMAN FOR ALL SEASON a sacrément excité ma fibre « lecture universelle classe ». Il ne manquerait plus qu’un comparatif avec la NOUVELLE FRONTIERE de Darwyn Cooke pour que je m’y jette dessus à coup sûr ! 😀
Le dessin est pas contre aux antipodes de mes goûts, mais bon. Ce n’est pas le plus important pour moi.
Ce qui me manque dans ton article, et là je vois bien quelles sont les différences entre nos grilles de lecture respectives, ce sont les précisions quant à la qualité formelle du récit. Est-ce aussi bien dialogué et découpé, avec ce soupçon de poésie en plus que SUPERMAN FOR ALL SEASON par exemple ?
Il a quelques années, j’avais vu le long métrage d’animation sur Wonder Woman réalisé par Warner Bros. J’avais bien aimé. Il me semble, pour le peu que je me souviens, que le script était assez proche de cette version comics :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Wonder_Woman_(film,_2009)
Je me permets enfin de suggérer qu’on aurait pu ajouter le lien pour être dirigé vers l’article de SUPERMAN FOR ALL SEASON par Présence (voir mon article sur Tolkien aussi tant qu’à faire)… 🙂
My bad! j’ai négligé les liens… Sorry!
Niveau dialogue, il est fonctionnel mais pas lourd. je ne sais pas. la poésie est plus dans la scénographie.
En même temps ce que nous on peut trouver bien dialogué, tu peux le trouver neuneu Tornado^^
Du coup mentionner ce genre de choses…ça devient presque inutile tant c’est subjectif.
J’avoue d’ailleurs que ça fait partie de ces choses qui me démotivent à parler de super héros.
Il va y avoir des questions sur le degré d’infantilisme, sur le degré de connaissance de continuité, sur le respect de telle ou telle histoire passée, sur la comparaison qualitative avec tel ou tel autre auteur qui a bossé sur le personnage avant, sur les crossovers, sur les préjugés des gens sur tel personnage, sur les méthodes éditoriales de Marvel ou DC, etc…
Punaise, le temps d’adresser tout ça dans ton article et t’as même plus le temps de raconter de quoi ça parle et pourquoi tu trouves ça bien…
Oui la contextualisation prend pas mal de place.
j’aime bien parce que j’ai des reflexes d’historien (je ne suis pas historien du tout, mais c’est pour comparer..) j’aime bien dire ça, ça vient de là etc…
mais oui lire du comics en 2020 devient compliqué.
Intéressant.
Oui, WW est la grande perdante du blog avec moins d’une dizaine d’articles la concernant. Effectivement cette approche m’évoque la WW de Jill Thompson absolument merveilleuse J’aime beaucoup le trait assez élégant et pas racoleur comme certaines publications pour enfants. Peut-être me laisserai-je tenter Eddy (tu es le mal). Tu ne trouves pas qu’il y a déjà assez de conflits ouverts avec la merde que tu as foutue à la maison : RANMA 1/2, Ikoku ?
Tu dois déjà l’avoir quelque part dans une pile.
Oui je l’ai lu et t’avais dit l’avoir adoré
Autant que celui avec les Endless
Par contre très déçu des 2 derniers tome de Beast of burden. Je trouve les histoires moins intéressantes.
Je parlais de l’ouvrage critiqué par Eddy.
Merci pour le topo, Monsieur Eddy… A première vue, je serais pas trop tenté de mordre à l’hameçon, mais en me ravisant, je pourrais peut-être utiliser le prétexte de le faire lire à mes filles pour y jeter un oeil…
C’est « girly » ? C’est pour les jeunes ?
M’en fous ! Ca me donne l’impression d’un vent de fraîcheur que je n’ai pas retrouvé depuis longtemps. Mieux encore, ça me donne envie de lire du Wonder Woman !!
Tu t’es surpassé dans le vocabulaire, dis-moi… Y a au moins 10 mots dont il va me falloir la définition 😉 .
Chouette article en tout cas. Bon courage pour les origin stories 😉 (Bruce, tu m’as fait éclater de rire avec ton « ARTICLE ! » impromptu ^^ )/
10 mots? Sans déconner?
qu’est-ce qui te rebute chez Wonder Woman Kaori?
j’ai toujours adoré ce personnage…(Bon j’aime surtout Donna Troy…)
Wonder Woman, c’est comme Superman. Les super-héros trop forts, sortis d’une autre planète ou d’une autre dimension, je n’arrive pas à m’y intéresser.
Chez Marvel, j’aimais cet aspect un peu maudit d’avoir des pouvoirs par accident. De devoir s’adapter, de devoir cacher son identité.
Chez DC j’aime que ce soit des gens ordinaires qui décident de dépasser leurs limites pour aider leur prochain.
Mais Superman et Wonder Woman, tout comme Thor d’ailleurs, on entre dans un autre registre, loin du monde réel. Pourtant je n’ai rien contre la Fantasy, j’adore le Seigneur des Anneaux par exemple. Mais trop de pouvoirs, les Dieux tout ça, c’est pas mon dada…
Par contre, j’ai quand même une certaine attirance pour la mythologie grecque et toutes ses histoires.
Tiens, c’est quoi gigantomachie ?
la guerre des Dieux contre les Titans
Hello Eddy et Présence
J’ai lu ça aujourd’hui. C’était aimable, les dessins sont chouettes, les couleurs aussi.
Mais je n’ai pas adoré. Des blocs de textes dignes de Stan Lee à chaque page, je n’en pouvais plus. Pour un scénario ultra connu De Liz en fait des tonnes, sature ses planches de pavés de textes pour décrire des évidences. Pour moi, c’est rédhibitoire. Pour que je digère toute cette jactance il me faut désormais un style littéraire fort, une voix , une personnalité, une signature, des références et De Liz n’a rien de tout ça, c’est juste fonctionnel et pour bcp c’est suffisant. Sans doute que si je l’avais possédé en français Luna l’aurait adoré. Mais je préfère tellement l’univers et la grammaire de Jill Thompson.
3 étoiles en ce qui me concerne.
Aimable : un adjectif qui résume bien mon impression également.
Je reconnais que les blocs de texte étaient pesants dans la 1ère moitié, et que ce n’était pas du Alan Moore ou du Frank Miller. 🙂
Urban remet ça avec les tomes à 4,90 euros : https://www.excalibur-comics.fr/1044-comics-dc-urban-490-euros
ah si!
A tous les déçus des super héros qui veulent du récit adulte, glauque, dégueulasse auto conclusif: L’ASILE D’ARKHAM de Dan Slott est une des meillueurs récits du genre!
c’est OZ mais à Gotham!
J’avais également bien aimé L’asile d’Arkham de Dan Slott.
avec GOTHAM CITY SIRENS! tout ce qui est rebirth, j’en ai rien à taper mais peut être le deathstroke ou le Bane…on verra!
Ce tome de Deathstroke contre Batman ne prend tout son sens que dans la saison écrite par Christopher Priest.