End of Greys par Chris Claremont et Chris Bachalo
SPECIAL GUEST : MATMOUT GOUGEON
VO : Marvel
VF : Panini
1ère publication le 6/10/20- MAJ le 30/01/22
Affable, tolérant et passionné, Matmout Gougeon est le fondateur du très sympathique groupe sur Facebook : A MOI MES X-MEN. Il y propose des QCM, de chouettes analyses et des quizz que Eddy Vanleffe et moi gagnons systématiquement. Il a droit à son tour de chauffe chez Bruce Lit pour nous parler d’un Chris qui lui tient à coeur : le Bachalo des années 2000 lors d’un énième come back de l’autre Chris, celui qui en fit la plus grande équipe de super-héros du monde. Je ne vous ferai pas l’insulte de vous en souffler le nom.
Welcome Dude !
-Bruce
Pour cette toute première fois (« toute-toute première f.. », rooh mais ferme-la, Jeanne), j’ai décidé de rendre hommage à celui qui m’a donné envie de m’investir dans l’univers des X-Men. Ce billet à la subjectivité outrancière, quasi hagiographique, sera donc consacré à l’arc « End of Greys » (Uncanny X-Men #466-468) écrit par Chris Claremont et dessiné par Chris Bachalo, publié en VF dans le kiosque X-MEN 118.
Janvier 2006. Dernier baroud d’honneur pour Chris Claremont qui s’apprête à conclure son troisième passage sur la série Uncanny X-Men, titre qui a fait sa renommée et qu’il a, en contrepartie, fait entrer dans la légende. Chris Claremont ne le sait pas encore, mais des problèmes de santé l’éloigneront en effet du monde des comics pendant quelque temps, mettant un terme à ses travaux en cours (sa prestation sur la série mère Uncanny X-Men sera conclue par Tony Bedard tandis que Frank Tieri le remplacera momentanément aux manettes de New Excalibur) et retardant ses projets à venir (le lancement du titre GeNext et son arrivée sur la série Exilés).
Après un run mythique, long de 17 ans, et un retour plus que poussif pour une « Révolution » interrompue par Marvel au bout de six petits mois (de 2000 à 2001), Claremont est rappelé en grande pompe au mois de juillet 2004 pour contribuer au lancement de l’opération nommée « Reload ». L’objectif ? Repositionner les X-Men en tant que super-héros suite au passage controversé de Grant Morrison sur la franchise. L’auteur écossais avait pris un malin plaisir à faire disparaître toute forme d’héroïsme chez les mutants, à tel point que, suite à son départ, Marvel s’était empressé d’annuler une partie des éléments qu’il avait introduits dans la franchise (la taupe Magnéto camouflée sous les traits de Xorn, les mutants sur le point de devenir l’espèce dominante sur Terre et l’institut Xavier comme repaire de junkies !).
BIS REPETITA PLACENT ?
Alors, qui de mieux que le père spirituel des mutants pour leur rendre leurs lettres de noblesse ? Exit l’ambiance glauque et les blousons jaunes et noirs, retour aux costumes bigarrés et aux intrigues plus classiques. Épaulé notamment par son compère Alan Davis, Claremont livre en début de run des récits plus ou moins inspirés (du très correct « Guess who’s back in town ? » dessiné par la superstar en devenir Olivier Coipel, au navrant « World’s End » et sa Rachel transformée en dinosaure, non non, vous ne rêvez pas…) autour de personnages et d’éléments qu’il maîtrise et affectionne tout particulièrement : Tornade, Wolverine, Diablo, les parties de baseball devant l’institut, le Murderworld, le Club des Damnés, la Terre Sauvage, les nombreuses références à la série Excalibur… Je vous vois venir : oui, les mêmes personnages et les mêmes éléments que ceux qu’il a développés au cours de son run initial et qu’il recycle depuis à l’envi.
Gâteux, Chris Claremont ? Que nenni ! Et il va s’attacher à nous le démontrer à travers l’arc qui constitue l’apogée de ce troisième et dernier run : « End of Greys ». Le pitch ? Alors que l’institut Xavier est cerné de Sentinelles, chargées de garder sous surveillance les rares mutants restants suite aux événements de House of M, Rachel Grey-Summers dite Marvel Girl (la fille d’un Cyclope et d’une Jean issus du futur alternatif de Days of Future Past) rend visite à ses grands-parents maternels. Ce qu’elle ignore, c’est qu’une équipe de mercenaires, les Commandos de la Mort Shi’ars, a été envoyée sur Terre dans le but de faire disparaître toute trace du génome Grey (susceptible d’accueillir la menace Phénix en son sein) de la surface du globe.
Rien de bien nouveau, a priori, me direz-vous. Chris Claremont introduit en effet son récit par un épisode très orienté « soap », le genre d’épisode dont il a le secret, au cours duquel il présente les réactions des uns et des autres suite à l’arrivée des Sentinelles de l’O*N*E sur le campus : si Psylocke apparaît quelque peu irritée par leur présence, Diablo fait montre de son flegme légendaire tandis que Cyclope n’hésite pas à monter au créneau pour protéger les siens. Rachel, quant à elle, ne peut s’empêcher d’établir un parallèle entre le futur hypothétique d’où elle vient (où, déjà, les mutants étaient parqués dans des camps surveillés par des Sentinelles) et la réalité présente. L’auteur, tel un maestro, récite sa partition sans la moindre fausse note.
Si ce premier épisode peut sembler des plus classiques, quelques trouvailles narratives inspirées du genre cinématographique interpellent néanmoins déjà l’œil du lecteur : l’utilisation d’un filtre noir et blanc pour évoquer des scènes passées, la mise en valeur de l’action via le cadrage serré sur le ballon durant la partie de basket-ball opposant Rachel et son grand-père. « La fin des Grey » est peut-être le seul arc de son troisième passage sur la série où Claremont tentera d’innover sur le plan narratif, et on ne peut que s’en réjouir.
Mais le véritable tour de force intervient lors du deuxième épisode de ce récit. Régulièrement raillé pour ses intrigues exagérément verbeuses, Claremont choisit de s’effacer au profit de l’action à travers la mise en place d’un procédé narratif jusqu’ici inédit chez l’auteur d’origine britannique.
FLASH-FORWARD
24 secondes. C’est le temps qu’il faut aux Commandos de la Mort Shi’ars pour éradiquer l’intégralité (ou presque) de la famille Grey, dans une scène d’une rare brutalité mais aussi d’une rare sobriété pour du Claremont. Pour ce faire, l’auteur emprunte ses codes au genre télévisuel (la référence à la série à succès 24h Chrono est flagrante) et décrit, dans un épisode particulièrement dépouillé – presque muet, le massacre perpétré par les assaillants, seconde après seconde. Le décompte commence en début d’épisode et ne s’interrompra que lorsque toute la famille aura été décimée.
Soucieux de marquer l’esprit du lecteur en renforçant l’aspect dramatique de l’attaque, Claremont n’omet pas de relater la vie de chacune des victimes de cet insoutenable assaut à l’aide de discrètes descriptions placées en annexe des illustrations. Car, si l’auteur décide de s’effacer au profit de l’action, c’est aussi pour mieux laisser s’exprimer son artiste du jour, le talentueux Chris Bachalo. Avec son style à mi-chemin entre le cartoon et l’art expressionniste, Bachalo (bien aidé par son armée d’encreurs) s’en donne à cœur joie pour retranscrire l’ambiance chaotique qui règne chez les Grey au cours de cette terrifiante soirée de retrouvailles familiales. Si l’on pourra regretter le manque de lisibilité sur certaines scènes d’action, on notera toute de même un certain nombre de trouvailles visuelles, notamment un très beau plan-séquence en début d’épisode où l’on assiste, impuissants, au trajet de l’arme envoyée par l’un des membres du commando, de la main de ce dernier jusqu’à sa victime. Au-delà du dynamisme et du caractère baroque de ses graphismes, l’artiste s’attache à représenter de la façon la plus juste qui soit la palette d’émotions traversées par ses personnages, et tout particulièrement celles de Rachel : de l’appréhension générée par l’idée de rencontrer sa nouvelle famille, à l’effroi suscité par l’attaque, de la tristesse ressentie à l’idée d’avoir déçu sa grand-mère à la colère froide éprouvée par la rouquine lorsqu’elle décide de se révolter face à l’ennemi.
La contre-attaque est en effet menée durant le troisième et dernier acte de l’arc. Après avoir été marquée du sceau des Commandos de la Mort Shi’ars (dans une scène ressemblant fortement à l’allégorie d’une agression sexuelle, avec ce tatouage dont l’aspect phallique en aura fait jaser plus d’un à l’époque), Rachel parvient à riposter, surclassant aisément ses adversaires du jour. Elle n’est interrompue dans son élan que par sa grand-mère Elaine qui, dans un réquisitoire d’une grande sévérité à l’égard de Rachel, rappelle tous les sacrifices endurés par sa famille au cours des conflits menés par les X-Men au profit de la cause de Charles Xavier. On sent poindre ici une réflexion qui trouvera une place centrale dans le célèbre « Civil War » de Mark Millar, à savoir l’absence de responsabilité des super-héros face à une humanité qu’ils ont pourtant implicitement juré de protéger.
Alors que la cavalerie – les X-Men – débarque pour mettre une raclée à des assaillants qui auront à peine eu le temps d’être développés (je vais être franc avec vous : on ne retient ni le nom ni les caractéristiques d’aucun d’entre eux, mais là n’est pas l’essentiel), ces derniers déposent les armes, non sans avoir fait une ultime victime en la personne d’Elaine qui s’en va retrouver son défunt mari. Maîtrisant ses personnages plus que quiconque, Claremont n’oublie pas de donner à voir la peine de Cyclope suite à la disparition de son ancienne belle-mère. Seule survivante de la famille Grey, Rachel promet alors, face aux sépultures de ses proches, qu’elle obtiendra réparation.
« La fin des Grey » se présente comme un récit en apparence brutal (mais pour autant pas dénué d’émotions) traitant bien sûr de la question du deuil, phénomène auquel chacun d’entre nous a été ou sera confronté au cours de son existence. Rongée par des pertes successives dont elle n’aura jamais su se remettre (le deuil de ses filles Jean et Sara, toutes deux emportées durant des batailles menées par les X-Men), Elaine Grey s’enfonce peu à peu dans le ressentiment à l’égard d’un bouc-émissaire tout trouvé en la personne de Rachel. Loin de vouloir reproduire le même schéma que son aïeule, Marvel Girl trouvera quant à elle le chemin de la résilience en débutant une thérapie auprès de la psychologue de son amie Kitty Pryde. À défaut de disposer d’une famille de sang, elle sait qu’elle pourra compter plus que jamais sur sa famille de cœur, les X-Men, celle qu’elle a choisie.
Car ce récit est aussi et surtout une histoire portant sur la notion de déterminisme et plus généralement sur la notion de libre-arbitre. Plus que n’importe quel autre membre des X-Men, Rachel est celle qui représente le mieux la difficulté de tout un chacun à trouver sa place sur Terre. À la fois hantée par un futur apocalyptique qu’elle veut éviter à tout prix (l’ère alternative de Days of Future Past) et rattrapée par un passé dont elle cherche pourtant à s’émanciper (son statut d’héritière d’une force cosmique dévastatrice), Marvel Girl est comme prise en étau, luttant depuis toujours pour trouver sa propre voie, le personnage n’ayant jamais véritablement réussi à sortir de cette opposition depuis son apparition en 1981. Ce triste constat est d’ailleurs renforcé par le fait que Rachel porte, tout au long du run de Claremont, le même pseudonyme et le même costume que son illustre mère, comme si elle ne pouvait être autre chose qu’un ersatz de cette dernière. Rachel est quelque part l’allégorie de cette génération à qui l’on impose un cheminement à sens unique tout en lui prédisant le pire pour l’avenir.
Rachel est-elle condamnée à reproduire les pêchés de sa mère ? Deviendra-t-elle forcément l’impitoyable traqueuse de mutants qu’elle est destinée à devenir dans le futur ? Autant de questions auxquelles Chris Claremont, éternel optimiste, choisit de répondre à travers les mots de son héroïne du jour : « Je ne suis pas ma mère. Ni Phénix. Je suis moi. Et ils vont regretter que je ne sois pas le Phénix. »
À travers ce récit aussi novateur dans sa forme que respectueux du mythe dans les thèmes qu’il aborde, Claremont prouve à tous, s’il le fallait encore, que le temps n’altère en rien son talent et que, bien au contraire, Grand-père sait faire de bons comics.
La BO du jour : c’est la fin des Grey !
Très belle analyse d’un épisode qui m’avait marqué, acmé et chant du cygne de la 3e période Claremont et seul passage où il ose à nouveau innover au lieu de jouer sur la nostalgie de sa gloire passée. Épisode qui n’est hélas pas rentré dans le Panthéon de l’Histoire des X-Men comme il l’aurait mérité.
Merci pour ton commentaire qui me va droit au cœur. Je partage ton avis : cette période « Reload » vue par Claremont reste à ce jour très sous-estimée par le lectorat, pour la simple et bonne raison qu’elle ne renverse pas la table, non, c’est un retour aux intrigues classiques, à un Claremont effectivement tantôt radoteur (on y retrouve encore et toujours les X-Babies de Mojo, le Club des Damnés…), tantôt en roue libre (le fameux arc « World’s End » en Terre Sauvage où Rachel est mutée… en dinosaure ?!?).
Et pourtant, quand il ose enfin, il parvient à créer cette petite pépite qu’est « End of Greys », savant mélange d’émotions, de paroles et d’action qui prouve à quel point un grand auteur ne s’éteint jamais véritablement (j’aime beaucoup le parallèle Phénix/Claremont établi par Bruce Tringale, très juste).
Ah je l’aime bien aussi cette histoire. La meilleure du run un peu bizarre du retour de papy Claremont qui, comme indiqué dans l’article, souffle le chaud et le très froid.
Mais j’ai gardé cette histoire que j’ai bien apprécié. J’ai aussi la suite directe toujours par Claremont mais dessinée par Billy Tan.
Tout à fait, on ne peut pas nier que ce troisième et dernier run reste inégal dans sa globalité (je n’ai pas apprécié certains arcs, dont le fameux « World’s End » et sa Rachel-dinosaure qui m’est tombé des mains), mais je tenais à mettre en valeur ce bel arc, histoire de contrer les sempiternels « Claremont, c’était mieux avant », « Claremont, ça ne vaut plus rien depuis 1991 ».
La suite et la conclusion de cet arc, « Wand’ring Star » (« Etoile filante » en VF), reste de très bonne facture également comme tu le soulignes, même si on regrettera que Billy Tan ait remplacé Chris Bachalo.
Chouette plaidoyer pour cet arc : tu donnes envie de le relire !
Grand-père sait faire de bons comics… comme Grand-Mère sait faire un bon café. 🙂
Ah ben zut : je n’ai pas lu ces épisodes, je n’ai lu que le recueil précédent qui contient les épisodes 444 à 461. C’est donc un vrai plaisir que de pouvoir ainsi découvrir cette histoire dont j’avais déjà vu passer le nom, mais sans savoir de quoi il retourne.
Je fais partie des lecteurs qui aiment bien l’exubérance des dessins de Bachalo, après sa période Vertigo. C’est marrant comme ton article fait ressortir que l’écriture de Chris Claremont ne s’est jamais autant épanouie que lorsqu’il écrit les mutants.
Ce qui est « dommage » dans ce run, c’est que Claremont est moins bavard, moins « lourd » dans sa narration. Comme s’il avait muri…mais c’est un peu tard quoi. Il n’a plus les idées, ou du moins les mutants ont pris un chemin qu’il n’a pas choisi et il est moins inspiré que lorsqu’il était seul aux commandes dans les années 80
Héhé bravo, tu as effectivement perçu le petit clin d’œil de fin de chronique à la célèbre pub pour une marque de café :p
Heureux d’avoir pu te donner envie de jeter un coup d’œil à cette histoire qui m’a bouleversé à sa lecture. Claremont n’avait clairement pas perdu le feu sacré, les mutants, ce sont ses bébés, il les connaît par cœur, et c’est toujours agréable de voir un auteur écrire ses personnages de manière aussi juste (on est loin des Morrison, Bendis et Hickman qui ne semblent pas s’être embarrassés de la personnalité des uns et des autres lorsqu’ils ont débarqué sur la licence avec leurs gros sabots).
Vous dites un truc très vrai… Claremont retrouve son aisance quand il sort de sa nostalgie et ose aller de l’avant.
son écriture est ce qu’elle est et on aime la lire ou pas, mais voilà quand il bouge les lignes on obtient de très bons trucs comme son petit run méséstimé sur les Fantastiques.
il va au bout d’un truc dans celui là et personne ne l’attendait… et bon dieu! c’était du bon.
Bachalo fait merveille d’ailleurs dans son story telling, ce qui n’est pas si courant.
un petit testament.
Merci Matmout, et welcome !
Bah dans ses X-men Vignettes (ou X-men Classic en VO) il faisait du bon aussi. Moins bavard, plus fluide.
Faut croire que le format mensuel ne lui convenait pas.
Trop de stress peut être, ou une envie de caser trop de trucs en peu de pages de peur de ne pas avoir le temps de faire ce qu’il veut…
Merci pour ton message Eddy 🙂
C’est le seul arc de son dernier passage sur la série où il ose véritablement tenter des choses sur le plan narratif, et dans la mesure où il est accompagné d’un artiste qui, lui aussi, tente énormément de choses sur le plan graphique, ça donne un arc complètement à part, super frais malgré le sérieux du propos initial (le deuil, le déterminisme, des thèmes qui questionnent beaucoup). J’aime à considérer cet arc comme une belle preuve d’amour d’un papa sur le point de quitter ses enfants, au moins symboliquement parlant (comme je le dis, il ne le savait pas encore, mais très peu de temps après, il a dû quitter la série pour des raisons de santé).
Ohhh ! Ça je l’ai lu. Et aimé !
Avec le recul, de toute manière, la période HOM + DECIMATION/LES 198 est ma préférée des X-men. Et vous savez quoi, ? A peu-près la seule que j’ai gardée. Il y a eu les superbes mini-séries de Jenkins et les arcs de ce genre, où tout pouvait arriver. Je ne parle pas des mini-séries dans le monde de HOM, mais bel et bien les arcs de la continuité officielle.
Toujours dans ma bibliothèque : HOM + Décimation (Claremont) + LES 198 (Hine) + GENERATION M (Jenkins). Avec DIEU CREE et LIFEDEATH, et X-Factor : The Mountain Top (Jensen/Ranson), ce sont les seuls que je garde (oui, j’ai même viré le run de Morrison). Ah, j’ai encore les Warren Ellis que je n’ai toujours pas lus…
Cet arc fait donc partie de ma bibliothèque définitive et rachitique des X-men ! 🙂
Si seulement les 198 n’était pas traduit par vous savez qui…
ça m’est tombé des mains tellement les dialogues en français plouc des années 20 sont à chier…
Ce dernier run de Claremont est vraiment pas si mal je trouve avec le recul, il n’y a que l’arc avec Mojo que je trouve concon… le problème c’est que les auteurs de comics ne sont pas drôles et il ne faut pas qu’ils essaient de l’être ^^
il faudra que je lise THE MOUNTAIN TOP depuis le temps que je te voie en parler…
World’s end en terre sauvage est quand même bien naze aussi. ça fait ultra enfantin.
Et les précédentes histoires se lisent…mais ne racontent rien de spécialement intéressant.
Et pour moi Claremont et Lobdell ont su faire du Mojo marrant et meta. L’annual X-men 10, X-men (1991) 9 et 10
oui! mais Mojo à mes yeux, fait pas en abuser..
j’avoue avoir bien rigolé dans la petite saga de Wolverine dans « Crunch conundrum »
là aussi du comics sans lendemain..
Dans mes bras, mon ami 😀
J’apprécie énormément la période HoM/Décimation (avec certainement un biais nostalgique puisque c’est à cette période que j’ai commencé à lire du X en kiosque). Il y a dans cette période une sorte de course effrénée contre le temps, une lutte désespérée contre l’extinction, une atmosphère générale assez étouffante que je n’ai jamais véritablement retrouvée depuis mais qui apportait quelque chose d’unique : pour la première fois, les X-Men luttaient pour leur survie non plus en temps que groupe d’individus, mais en tant qu’espèce vivante.
Si j’osais, je te pousserais à lire le cycle « Complexe du Messie/Retour du Messie » qui permet de conclure les problématiques mises en jeu durant HoM/Décimation, mais je ne voudrais pas être à l’origine d’une overdose de ta part haha
De toute façon c’est trop tard : J’ai lu la totale depuis le COMPLEXE DU MESSIE jusqu’à AvX et au-delà (Retour de la Sorcière rouge et Cie). Et l’overdose est largement consommée…
Bienvenue Mamout et merci de cette découverte sur laquelle je n’aurai pas parié un zennie !
Je fuis tout ce que Claremont a commis depuis son départ de la licence tellement c’est décevant et insignifiant. Et puis là, c’est l’association de deux Chris avec Bachalo dont je supporte difficilement la confusion.
Alex m’avait filé la première saison de XTREME XMEN que je n’avais jamais lu auparavant. C’est catastrophique. Un vrai catalogue de Claremontismes avec des dialogues qui pèsent 3 kilos même en kiosque et des intrigues soporifiques. Les couleurs sont atroces. J’ai détesté, mais n’ai pas eu le coeur de dégainer le Bullshit Detector.
Tu fais bien de signaler le merdier laissé derrière Morrison qui s’apparente à du vandalisme.
Je suis très intrigué par cette histoire que je vais me procurer si même Tornado en fait l’éloge. Les planches de Bachalo sont anormalement aérées et très agréables pour une fois dans les scans choisis. En tant que fan de la série 24, je suis curieux de voir ce que ça donne sur papier.
Je fais le lien avec hier de pouvoir raconter une histoire au long cours avec des personnages qui évoluent dans leur psychologie. Tiens, Marvel devrait lancer une équipe de Xmen nommée les Purificateurs avec dégustation de bière entre Apocalypse et Stryker… Je m’égare, décidément ce run de Hickman ne passe pas.
Quoiqu’il en soit, bonne pioche Matmout merci et reviens quand tu veux.
Merci pour tes encouragements, c’était une vraie gageure que de se lancer dans un tel exercice quand on ne s’y est jamais essayé, je suis content que le résultat puisse donner envie de s’y plonger !
Comme je le disais dans un commentaire précédent, si j’ai souhaité écrire une chronique sur cet arc, c’était aussi pour réhabiliter le travail de Claremont dont on a trop souvent dit qu’il ne valait plus rien depuis la fin de son run initial sur les X-Men. La « Révolution » de Claremont était certes ratée, ses X-Treme X-Men mitigés (personnellement j’ai beaucoup aimé les graphismes de Larroca, mais cette écriture d’une lourdeur sans nom donne un résultat imbitable), mais son retour sur la série-mère, bien qu’inégal, m’a semblé bien plus convaincant. Nous sommes bien placés pour le savoir, la flamme du Phénix ne s’éteint jamais vraiment 😉
A mon sens, ce run souffre aussi d’avoir été publié en même temps que les Astonishing X-Men de Whedon & Cassaday qui restent à ce jour la version « officielle » des X-Men post-Morrison (et à juste titre hein, parce que c’était vraiment très bon). C’est forcément difficile de passer derrière, même armé des meilleures intentions et accompagné des meilleurs artistes de la période (Coipel, Davis, Bachalo, c’est quand même loin d’être dégueu pour l’époque).
Ah si j’aime bien Dream’s End coécrit avec Lobdell et la mort de Moira et du sénateur Kelly.
Pour tout t’avouer, j’ignorais que c’était lui sur Dream’s End, je vais m’atteler à relire cette saga dans ce cas !
Pas la peine, la seule belle mort X qui restait vient d »être annulée par Hickman of X
Chez moi les x-Men c’est pahtologique…
en gros j’ai lâché à X-Men Deadly genesis…
la glissade vers extrémisme bien expliqué par Bruce que par moi ne me convient pas.
depuis je ne suis pas comme certains « author » driven mais bien « character driven »… j’ai chopé la petite séie sur Gambit de Layman et Clay Mann, c’était très sympatoche…
j’ai essayé de recoller à Bendis.. j’ai jeté, revendu etc..puis Lemire,revendu encore plus vite..
la mini Rogue et gambit, c’était un bonbon, j’ai adoré!
Schism aussi, c’était sympa à lire à défaut d’être renversant ua moins l’action dépotait et était crédible.
la mini X-Men 92 pendant les Secret wars m’a bien fait marrer dans le genre hommage décalé et surtout très assumé (plus verbeux que Claremont)
la série All-BNew Wolverine de Taylor était fraîche aussi.
dernièrement jeme suis laissé aller sur le petit run de 22 épisodes de Rosenberg et Brisson. Bruce a pas aimé mais j’ai trouvé les retrouvailles entre Wolverine et Cyclope vraiment cool à lire, un entreprise d’ailleurs de réhabilitation massive du leader mutant, ça va dans mon sens alors j’ai pas été très regardant, j’avoue. depuis le grand chambardement de Hickman, certains truc limitrophes continuent de me faire de l’oeil.. à voir si des TP’s par série voient le jour.
Fade to grey…
j’adore ce morceau avec ce poème en français qui ne veut rien dire…
C’est mon credo et j’y tiens : que chacun puisse exprimer ses coups de cœur sans crainte d’être jugé. Après, bien évidemment, on discute des choix des uns et des autres, mais je trouve que l’on arrive toujours à garder des nuances dans nos avis, c’est ce qui me plaît 🙂
Bienvenue Matmout ! Ne connaissant quasi rien aux mutants, et n’ayant aucune vélléité d’en lire, je te crois sur parole. Merci en tout cas pour la présentation d’une partie que je ne connaissais pas, ça fait toujours plaisir de lire un point de vue sur des oeuvres inconnues.
Le passage sur la comparaison avec la série 24 est très intéressante et peut donner de belles planches, celles en illustration sont plutôt intrigantes. J’ai beaucoup apprécié tes réflexions sur le deuil, ton analyse est très pertinente.
Merci pour cet accueil chaleureux 🙂 Ravi d’avoir pu partager ma passion avec les lecteurs et les membres du blog, je suis loin de disposer d’une grande expertise dans les comics de façon générale, mais ce pan-là me tient particulièrement à cœur 🙂
Belle chronique qui tombe à pic.
Elle vient conforter ce que j’écrivais hier
Elle évoque Enfin Of Greys, une saga sympathique que tu pouvais lire sans trop te ruiner dans un fascicule kiosque.
Époque révolue…Aujourd’hui un soft cover c’est 9 balles et bien souvent tu n’as pas d’ histoires complètes !
Sinon oui, Claremont en avait Et en a encore sous la pédale.
Oh que oui, j’ai mal au cœur quand je repense aux kiosques X-MEN que mes parents m’achetaient tous les mois à 3,90€ au début/milieu des années 2000. C’était un achat facile, limite « indolore » qu’on pouvait prendre en même temps que le programme télé ou le magazine féminin préféré de ma mère (coucou « Femme actuelle » !). Quel parent pourrait aujourd’hui se permettre de dépenser 32€ (minimum !!!) par mois tous les mois pour que son enfant suive les X-Men régulièrement ?
Le marché du comics devient un marché élitiste et ça me désole car ce n’est pas ainsi que le lectorat va se renouveler, mais que voulez-vous, chez Panini on pense à court terme.
J’arrive après la bataille, comme toujours (et en plus, vous avez été bavards…)
D’abord, bienvenue Matmout, c’est un vrai plaisir de te lire parmi nous.
J’aime beaucoup le groupe « A moi, mes X-Men », seul groupe FB auquel je participe vraiment. C’est chaleureux, bon enfant, bravo.
Ensuite, félicitations pour ton essai (dans le sens littéraire), c’est une vraie réussite. Bien écrit, intelligent, clair, bref, je peux cocher toutes les cases « atteint » dans les objectifs, avec toi 😉 .
Enfin, je n’avais jamais lu ce run, ni même entendu parler… Et bien tu m’as convaincu de le lire ! (en même temps, si on me dit que le personnage de Cyclope est respecté, en général, ça me suffit… Non, je blague, pas que, quand même ! ça donne vraiment envie…)
Reviens quand tu veux, ce sera avec plaisir qu’on te lira et qu’on te commentera !
Merci beaucoup Kaori (j’ai dû réfléchir quelques micro-secondes avant de faire le rapprochement avec le nom sous lequel je te connais sur Facebook haha) ! Même si Cyclope n’est pas au centre des intrigues de ce troisième et dernier passage de Claremont sur la série-mère (pour cela, il faut plutôt aller voir du côté des Astonishing X-Men de Whedon), il apparaît régulièrement dans les épisodes de ce run, et est toujours écrit de façon très juste malgré tout. Et je dois rajouter que ce que j’apprécie chez Claremont, c’est le respect qu’il peut avoir pour ces personnages qui ont évolué en son absence sur le titre. A aucun moment il ne cherche à minimiser ou à malmener la relation de couple Scott/Emma qui était établie à l’époque (malgré tout le mal qu’il devait en penser, j’imagine), au contraire il les dépeint comme un jeune couple uni dans l’adversité.
Oh, c’est pourtant pas dur, ici aussi je suis le membre féminin en ce qui concerne la rédaction d’articles 😉
C’est ce que j’aime chez Claremont. Il aime ses personnages, ça se sent. Il les respecte et il respecte aussi le travail des autres. Il ne traite pas les X-Men comme des jouets, comme certains auteurs peuvent le faire.
Whedon… Je me demande vraiment ce que ça a donné. D’ici quelques mois, j’aurai peut-être réussi à rattraper mon retard, et je pourrai faire mon choix sur les indispensables à conserver précieusement dans sa bibliothèque 🙂
J’ai hâte que tu puisses découvrir les X-Men de Whedon car je pense que tu pourrais être agréablement surprise, on découvre notamment Cyclope sous un tout nouvel angle.
Bienvenue et bravo pour ce premier article, autant très bien écrit que pertinent dans son analyse, et bien vu pour le thème choisi.
Oui, cette histoire est bonne. Oui, elle est sûrement l’une des dernières vraies bonnes choses de Chris Claremont. Oui, tout est maîtrisé et réussi, avec une bonne alliance du verbe (rare), de l’action et du dessin (je suis fan de Chris Claremont).
Mais.. je ne l’aime quand même pas vraiment.
Parce que je n’aime pas les massacres, de base. Parce que je n’aime pas l’anéantissement complet d’un réservoir d’idées et de personnages. Parce que tout ça rajoute encore du drama et de la lourdeur aux Grey-Summers, qui n’en avaient pas besoin.
Parce que, oui, c’est quand même triste pour les Grey, et finalement « rien » n’en est sorti (Rachel n’en rappelle plus vraiment, et Rachel ne parle plus vraiment, d’ailleurs).
Donc c’est objectivement réussi, mais je n’aime pas à titre subjectif.
Merci beaucoup pour ton retour qui me va droit au cœur 🙂
Je peux comprendre ta réticence vis-à-vis de ce massacre complètement gratuit, il n’y a absolument aucune justification à cette boucherie (si ce n’est : ce sont des Grey et il faut éliminer leur génome). J’ai néanmoins cru à l’époque que cela permettrait à Rachel de s’émanciper de tout ce poids de l’héritage qui lui pesait tant et de prendre une nouvelle direction (et on partait bien avec la suite directe de l’arc écrite par Claremont, avec Rachel qui part consulter la psychologue de Kitty).
Malheureusement, je ne peux qu’être d’accord avec toi sur le fait que cela n’a débouché sur rien et qu’elle est quasiment retombée dans l’oubli aussitôt après l’arc spatial de Brubaker (Rise & Fall of the Shiar Empire).
Tout ce qui concerne les Shi’ars est malheureusement en bordel depuis des années, avec plusieurs mouvements venus de directions différentes (Rise & Fall par Ed Brubaker chez les X-Men, puis reprise des éléments par Abnett & Lanning dans le pan cosmique de Nova et des Guardians).
Ca n’a plus de cohérence, hélas.
Espérons que Jonathan Hickman ramène un peu de fluidité dans les organisations et gestions (à défaut de mettre de l’âme dans ses personnages).
War of Kings donne quand même une conclusion à cette histoire et permet à Rachel (qui la joue Scanners) de tourner la page.
« Espérons que Jonathan Hickman ramène un peu de fluidité dans les organisations et gestions (à défaut de mettre de l’âme dans ses personnages). »
Et Ewing. Avoir 2 titres cosmiques en parallèle (Guardians of the Galaxy & Sword) peut lui permettre d’entériner ce « connective tissue » du pan galactique qu’il évoque dans les interviews à propos d’Empyre.
Bel article qui m’a donné envie de lire ces deux épisodes, assez tragiques en effet.
Si Claremont avait écrit Mutant Massacre comme il a écris End of Greys on aurai eu droit au même découpage lorsque les Marauders tuent les Morlocks, avec de mini biographies de chaque Morlock (Anallee, Cybelle, Sunder etc..) rajoutant à la tragédie de cet épisode sanglant de la vie des X-Men.
Quand Claremont fait un massacre, c’est clairement le meilleur…
J’y ai pris également davantage de plaisir qu’à la lecture de Mutant Massacre, même si l’exercice de style est, pour être tout à fait honnête, complètement différent : d’un côté, un crossover (l’un des tous premiers chez Marvel, d’ailleurs ?) écrit à 6 mains ; de l’autre, un arc indépendant de 3 épisodes, propre à une seule et même série.
Il avait été beaucoup reproché à Claremont de ne pas avoir su évoluer dans sa façon d’écrire lors de son retour sur la franchise mutante au début des années 2000 (la tristement célèbre « Révolution »). Curieusement, c’est lorsqu’il ose sortir de sa zone de confort en essayant de se rapprocher d’une narration plus contemporaine (moins verbeuse, plus incisive) et en laissant davantage de champ à son artiste du jour que Claremont signe sa meilleure prestation. C’était (selon moi, hein, ça n’engage que moi) déjà le cas dans les années 80 lorsque Paul Smith débarque sur la franchise et dépoussière complètement la narration de Claremont en partageant avec lui le rôle de « metteur en scène » des épisodes avec ce style cinématographique très épuré, incitant Claremont à davantage de concision dans ses descriptions.
En effet la période Paul Smith est très épurée et moins verbeuse, mais le redevient lorsque’il reprend le contrôle de sa série du temps de Romita jr. Les episodes de Smith se laissent lire agréablement même en v.o, le dyptique Japonais est savoureux comme tout.
des épisodes que je relis très régulièrement également…