Cyclope par Bob Harras et Ron Lim
Optic Blast de BRUCE LIT
VO : Marvel
VF : Semic
CYCLOPE est un récit complet Marvel paru chez Semic en 1991 et jamais réédité depuis. Il s’agit d’une mini série de 1989 scénarisée par Bob Harras qui deviendra l’éditeur des Xmen durant leur deuxième âge d’or durant les années 90 et illustré par Ron Lim, un des dessinateurs du GANT DE L’INFINI.
Il s’agit d’épisodes parus dans Marvel Comics Presents (12 à 24) avec en bonus 2 Classic X-Men 41-42 scénarisés par Chris Claremont lui-même.
Il s’agissait lors de ces rééditions en volume souple d’offrir au lecteur quelques vignettes de retrocontinuité venant étoffer une histoire, ici la jeunesse de Scott Summers sous la férule de Mr Sinistre.
Nous sommes en 1991 et après presque 5 ans d’abstinence totale, je renoue avec les Xmen de Jim Lee. Jusqu’à la fin du run de Alan Davis, j’ai dévoré compulsivement tout ce qui mutait chez la maison des idées.
C’était excitant de lire tout ça dans le désordre, recréer sa continuité, un peu comme les CHEVALIERS DU ZODIAQUE sur TFI qui proposait toute la semaine des anciens épisodes de la série et la saga des Chevaliers d’or chaque mercredi.
Dans la rue Dante et en brocante, je rachetais les années perdues et j’y découvrais aussi les nouveaux épisodes de Lobdell et Nicieza. J’adorais ça : c’était un vaste puzzle, et tout s’emboîtait impeccablement : la continuité était surveillée de près et ce qu’il se passait semblait avoir un impact réel sur la vie de nos héros.
On voulait savoir si GAMBIT était le traitre des X-Men ? On achetait sa mini les yeux fermés !
Est-ce que Storm allait vivre une idylle avec Bishop ou Cable ? Hop, une autre mini !
Je n’ai pas oublié ma joie de voir un jour débarquer dans un X-MEN UNLIMTED le premier teamup entre Wolverine et Bobby Drake !
Et nom de Dieu, ce classique où DENTS DE SABRE tente d’assassiner son propre fils !
Avec le recul, tout ça était bien futile : il s’agissait de capitaliser sur l’amour des fans en proposant des aventures sans trop d’impact sur la continuité. Souvent, les Xmen apparaissaient au début et à la fin de l’histoire. Le reste du temps, on était un peu comme dans les OVA des mangas : des récits plutôt hors canoniques (sauf celui de DENTS-DE SABRE) qui ne viendraient pas marcher sur les plates bandes des scénaristes ou des intrigues en cours.
Bien souvent, ces Top BD permettaient de jauger la capacité d’un auteur à raconter une histoire sortant des sentiers battus et produisit quelques chefs d’oeuvre (WEAPON X ) ou l’irrésistible HULK ET LA CHOSE.
Alors forcément une mini conscarée à mon X-Man préféré, je ne pouvais pas la louper !
Mais , c’était pas gagné : je trouvais la couverture signée Mike Mignola épouvantable, je détestais ce costume qui faisait perdre sa superbe au 1er X-Man. Et en plus tout ça se passait sur l’île de Muir, avec Moïra McTaggert et le Hurleur, synonymes de décrochements de mâchoires XXL.
Il est sûr que le pitch de Bob Harras n’aura rien pour séduire les fans de Neil Gaiman ou Alan Moore : en visite chez ses amis de Muir, Scott Summers découvre que Stephen Lang, l’un des fondateurs des Sentinelles (indirectement responsable de la transformation de Jean Grey en Phénix) a téléchargé sa conscience dans 2 sentinelles : le Moule Initial et une autre plus petite nommée…Conscience (ça ne s’invente pas). Privé de ses pouvoirs, Cyclope n’a que quelques heures pour empêcher Lang de libérer un virus mortel conçu par Moïra qui a la capacité de tuer tous les mutants…puis aussi les humains.
Comme d’habitude Lang n’est qu’un « simple facho » et va aider Cyclope à contrecarrer ses propres projets en réalisant qu’il risque de décimer l’humanité qu’il souhaite protéger.
Les lecteurs qui depuis des années s’abreuvent aux récits méta ou des adaptations filmiques prémâchées passer leur chemin en sifflant une main dans la poche arrière de leur copine et/ou prendre un abonnement à la chaîne TORNADO WAS RIGHT ! Tout ceci est du récit de super-héros old school avec un pauvre mec qui n’a pas le temps de débarquer qu’il est déjà emmerdé par des méchants. Un KO dès les premières pages, une mise en route assez laborieuse et voilà que Cyclope doit affronter un robot psychopathe qui passe son temps à sortir des blagues à la con.
Seul et accompagné de ses amis estropiés (Calisto qui rencontre pour la première fois le leader des X-Men, Sean Cassidy et sa laryngite qu’il traîne à l’époque depuis 1975, Moïra qui réalise qu’elle doit arrêter de faire des heures sup’ dans son labo….Aux dernières nouvelles, chez Hickman, elle expérimentait un truc sur un Pangolin…
On est dans les comics pas vrai ? Ce qui implique que Cyke voyage avec son costume sous son pantalon, qu’il ne puisse pas aller pisser au bistro du coin sans être attaqué par des sentinelles et que comme tout bons scientifiques qui se respectent, Moïra et Lang diffusent un virus encore au stade expérimental pour en conclure que c’est toujours un peu chiant quand même de chercher un antidote en urgence.
Pourtant le récit de Bob Harras ne manque pas de panache et outre un aimable divertissement, il offre contre toute attente l’acte de naissance de toutes les idées qui feront le succès des mutants des années 90.
Les manipulations de Moïra annoncent celles auxquelles l’écossaise va se livrer sur le jeune Magnéto. Le virus de Lang qui attaque mutants et humains, prépare le virus Legacy ainsi que le complot Phalanx auquel Conscience ressemble furieusement.
Il est fort probable que sa personnalité d’enculé enjoué inspirera celle de Cameron Hodge au moment de X-Tinction Agenda. Sean Cassidy retrouve enfin l’usage de sa voix ici, ce qui permettra à Claremont de l’utiliser lors de la SAGA DE L’ILE DE MUIR. C’est aussi ici que l’on trouve mention de la fameuse saga des 12 qui, comme souvent chez Marvel partait d’une bonne idée avant de finir en eau-de-boudin.
Et de mesurer ainsi la portée de l’héritage de Harras sur ce que le quidam aurait tendance à attribuer à Lobdell-Nicieza et Claremont. Un Claremont qui livre ici un récit angoissant où le jeune Cyclope est manipulé mentalement par Monsieur Sinistre durant son séjour à l’Orphelinat. On trouvera tout ce qui fait la force de l’écriture du maitre. Il développe une relation entre Cyclope et une jeune interne pour mieux la détruire de manière cruelle et fataliste : que peut une jeune femme plein d’idéaux et d’ altruisme face à une ordure machiavélique comme Sinistre ?
Claremont révéle ici une faille inexploitée chez le leader des X-Men : la peur de l’abandon. Scott Summers est un enfant qui a perdu ses parents, ses souvenirs, le contrôle de ses émotions. Sinistre veillera ensuite à ce que ses parents adoptifs ne survivent pas et à ce que ses référents affectifs s’évaporent du jour au lendemain. C’est terrible, et le lecteur ne pourra que ressentir que beaucoup de compassion pour cet adolescent si mal dans sa peau.
Le récit se termine avec une note d’espoir et d’un romantisme fou : le désespoir de Scott Summers éveille Jean Grey à la télépathie. Sans se connaître physiquement, leurs âmes se rencontrent et fusionnent dans un oiseau de feu.
Claremont ne peut pas aller plus loin : il met déjà en scène deux mineurs qui s’accouplent par télépathie. Très vite, Charles Xavier met le hola et indique au lecteur que ce n’est pas encore le moment de secourir celui qui deviendra son fils adoptif. Une idée fabuleuse qui corroborera l’amour presque surnaturel, au delà des mots et des âges qui réunira Cyclope et Phénix. Une idée que reprendra à son compte Scott Lobdell lors des fiançailles entre les deux héros.
Voilà donc un récit complet qui propose en plus d’une bonne aventure d’un Cyclope altruiste et répugnant à ôter la vie, partisan de l’hard way of wining, un vrai laboratoire à idée qui saura s’imposer par la suite.
Voilà un article qui met de bonne humeur de bon matin ^_^.
Typiquement le genre de récit auquel je n’aurais pas accordé un regard : à quelques exceptions près (Weapon X), Marvel Comics presents est vite devenu un fourre-tout avec beaucoup de débutants, pour des récits sans lendemain. Cet article constitue donc une totale découverte pour moi.
Le premier tome des X-Men Vignette est dans ma pile, et je garde un très bon souvenir de ces histoires où Claremont développait le caractère et la personnalité des mutants avec la sensibilité que tu sais si bien mettre en lumière.
Vous vous êtes donné le mot..
encore un RCM que j’ai loupé…
j’ai longtemps cherché la mini en VO avant de comprendre que c’était du Marvel comics presents…
ce comics anthologique a pu nous faire lire des trucs sympatoches quand même
je repense au pilote de la série Woverine
Wolverine saving the T yger
Wolverine and Havok très fun même si très très série z
Blood Hungry de Peter David et sam Kieth (un délire psychotrope hilarant)
Wolverine and Tiphoid de Ann Nocenti et Steve Lightle
En voilà de belles idées d’articles 2021….
Mon cher Bruce, il me à présent méditer des heures sous une cascade avant d’être capable de pondre un article
Blood Hungry je trouve super mais franchement je ne saurais pas quoi en dire sur 4 pages word…
et puis je cherche à développer le tag DC… ^^
Afin de te soutenir dans ton action pour le tag DC, j’ai soumis un article sur JSA: The Golden Age à Bruce.
Ça fait trop bizarre d’être cité dans tous ces articles sur les mutants ! 😀
Merci encore de me permettre de comprendre comment on peut aimer des trucs pareils. Tu le fais bien. Même si personnellement je n’y arriverais jamais. Mais c’est normal puisque, comme je le comprends, je n’ai pas eu le vécu qui me le permettrais.
Le truc qui marche encore sur moi en 2020 : Les couverture LUG ! Elles exercent encore un puissant effet d’attraction sur moi. Par contre ça s’arrête souvent là !
Un rêve récurrent que je fais : Je récupère un recueil de plusieurs revues Strange ou Special Strange (vous savez, ces reliures de trois numéros), et je découvre dedans des choses extraordinaires. Un truc qui n’arrive qu’en rêve en ce qui me concerne ! 😀
Il m’arrive de rêver un truc pareil : je revoie toute ma collection (jetée dans la réalité) rangée à côté de mon lit d’enfant. Dans mon souvenir, tous ces Lug étaient du produit jetable à l’inverse du Francobelge plus classe et onéreux. Je ne gardais que les grands albums.
Je prédis le prochain rêve : Renaud en train de te border en lisant un RCM.
Je dois dire que j’ai bien aimé me refaire des RCM cette année…
OUtretombe est vraiment très sombre, morbide avec un érotisme étrange
Rahne de Terra C’est nul mais j’aime bien…bizarre non?
j’ai retrouvé X-Men et les micronautes ..
Un truc futuriste sur Cable aussi…
j’ai trouvé tout ça très marrant…
Ah!!!! La fameuse rue Dante.
J’ai moi aussi beaucoup arpenté ce quartier parisien 😉
Le paradis des amateurs de BD en tout genre.
Album, Pulps, Aaapoum Bapoum…
Album Comics du Bl St Germain est, il me semble, le plus grand comic-shop Européen.
Le terrain idéal pour trouver ses trésors.
J’ai pas mal de Top BD / RCM dans ma collection.
Je ne possède pas celui qui est présenté aujourd’hui.
J’ai du mal à comprendre l’intérêt de voir cyclope seul dans une aventure!
Cyclope le héros archétypal leader des X-Men !!!
Comment faire valoir ses qualités ou même exister s’il n’y a personne à commander ?
C’est un peu comme ce qui est arrivé à Thanos lorsqu’il avait anéanti l’Univers…
À quoi bon la suprématie si il faut régner sur le néant ? Hein… j’vous le demande ? 😄😄😄
Cyke parvient à fédérer le Hurleur, Moira et Trask.
Tu as quitté la région parisienne avec ton surf ?
Non je suis toujours en région parisienne, mais je me déplace de moins en moins sur Paris.
Malheureusement dans la vraie vie j’ai une bagnole à la place du Surf.
C’est un peu moins pratique pour se garer 😉
La BO: Sans surprise je n’aime pas… désolé d’être aussi radical sans expliquer pourquoi. Mais, il y a des fois, je n’ai pas les mots pour qualifier l’impression désagréable que font certaines vibrations à mes tympans.
Aujourd’hui encore, il est rare que j’aille à Paris sans me faire une bonne 1/2 journée entre la rue Dante et le Bd St Germain…
La BO : Je sors immédiatement un antidote :
https://www.youtube.com/watch?v=6ILFr0ECb3w
Merci Tornado, il fallait au moins cette douce caresse pour remettre mes oreilles du traumatisme subit par la BO de Bruce.
Non seulement c’est excellent mais en plus je ne connaissais pas cet artiste. Pour l’instant je n’ai écouté que les 2 premiers titres de l’album mais il fallait que je vienne rapidement partager mon enthousiasme. Le reste de l’album continue maintenant en musique de fond .
Merci 😉👍
Celui-ci est son « classique ». Mais tu peux enchainer ensuite sur celui-là, encore plus beau :
https://www.youtube.com/watch?v=s9nLW1PffWE&t=943s
Je ne connaissais pas du tout. Sympa. J’écoute le premier album, j’enchaînerai peut-être sur le second.
Richard Hawley a été le guitariste de Pulp entre 1998 et 2002
T’as déjà écouté l’album de FOX BAT STRATEGY ?
« La chaîne TORNADO WAS RIGHT ! » ahahah excellent.
Je ne suis évidemment pas d’accord avec toi pour la couverture de Mignola que je trouve très réussie. J’y sens l’influence de Giraud voire son alter ego Moebius.
Pour le reste, je te crois sur parole et passe la main (j’ai un deux et un huit).
La BO : ?
LA BO est postée. Vous allez détester. Sans doute la pire chanson de son répertoire. On est au tout début.
Ah oui je confirme, je me suis débarrassé de tous mes Manson de toute façon (offerts).
Mais….
« Bob Harras qui deviendra l’éditeur des Xmen »
(mode Nolino on) Harras déjà editor des x-people depuis 1988 (prenant ainsi la relève de Nocenti, elle-même la protégée de Louise Simonson, dont il était il me semble l’assistant editor, voir le documentaire sur Claremont pour plus de précisions) à partir du retour des Broods (mode Nolino off).
Pas lu cette mini.
Mais j’aime bien la couverture.
Bon, la rubrique BO ça devient le rubrique troll de Bruce ou quoi ?^^ Si même lui dit que c’est horrible…
Pas eu le temps de trouver mieux. Et parfois la BO est choisie en fonction du thème plus que par sa qualité (mauvaise foi maximale)
Quand Bruce a teasé cet article il y a quelques semaines (mois ?) sur Facebook, je suis allé le lire en ligne. C’est sympatoche, dans la droite lignée de ce qui sortait à l’époque. Ron Lim est un peu un malaimé parmi les dessinateurs de l’époque mais j’ai une certaine affection pour ses dessins, même s’ils ne sont pas époustouflants, il y a une certaine efficacité et une esthétique qui les rend faciles à l’oeil.
je n’ai pas acheté le rcm et pas lu les comics car je détestais le taff de Harras, je détetsais (et je déteste tjs) le travail de Ron Lim (je serais tellement moins charitable que JP) et même la couv de Mignola est bof
Donc intéressant de lire un texte sur qque chose que je ne lirai jamais 🙂
Très bonne revue qui établit même jusqu’à la haine ou plutôt le désir de vengeance que nourrira Bastion envers Cyclope. Le puzzle des 90’s qui s’assemble ! 🙂
Ah oui, bien vu !