INTERVIEW SARAH BELMAS
Un article de MATTIE-BOY
Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur un album à la frontière entre le roman graphique et la bande dessinée, LEVER L’ANCRE de Sarah Belmas publié chez CAC Editions.
Qui est Sarah Belmas ? Eh bien il s’avère que c’est l’amie d’un ami, et qu’elle vient de lancer son premier album illustré. Et sans vraiment la connaître moi-même, lorsque j’ai appris qu’elle s’était lancée là-dedans par l’intermédiaire de notre ami commun, je me suis dit « Ah ! Intéressant. Elle fait de la BD maintenant ? Et si je jetais un œil et que j’en parlais sur le blog ? »
Mais comme sur Bruce Lit, on ne fait pas de pistonnage gratos (non mais !), je vais vous dire tout d’abord ce que j’ai pensé de cet album avant de passer à une interview de son auteure.
1.LA CRITIQUE
LEVER L’ANCRE est un récit très personnel et qui se penche sur un problème spécifique de société de manière autobiographique. Tout d’abord, je tiens à être clair : je ne suis pas le type de lecteur qui s’intéresse en général aux récits de ce type. Vous le savez, je lis peu de BD sociales ou qui traitent de problèmes de société. Tout simplement parce qu’il existe trop de choses à lire et que je dois bien faire du tri dans ce que je préfère. Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas capable de les lire pour autant. Et dans ce cas particulier, le récit traite d’un sujet qui m’est hélas familier : la dépression.
Bien que le mot ne soit jamais mentionné clairement au fil de l’album, c’est bien de cela qu’il s’agit. Et il s’avère que je connais cet état, donc j’ai pensé que ça pouvait malgré tout me parler.
Pour être sincère, les premières pages ne m’ont pas tout de suite convaincu. Comme je le mentionnais, le récit est autobiographique et donc raconté à la première personne. Ce que je crains en général dans ce genre de cas, c’est que l’auteur rentre trop dans les détails de son expérience personnelle à coups de « moi j’ai vécu ça, on m’a fait subir ça » qui peut vite empêcher l’identification du lecteur au personnage. Le piège de donner trop de détails est de dépeindre des situations qui sont étrangères aux lecteurs ou qui peuvent leur paraître absurdes et peu traumatisantes (parce que lorsqu’on déprime, on peut parfois se mettre dans des états pas possibles pour quelque chose qui paraitrait absurde à quelqu’un en bonne santé.)
Et le récit commence avec une description de rêves étranges qui m’ont paru bien spécifiques et romancés (du moins, même si c’est véridique, cela donne l’impression d’une dramatisation exagérée de la naissance d’un super vilain.) J’ai eu peur pour la suite. Mais si j’ai fait tout ce paragraphe, c’est pour mieux vous dire que par la suite, cet écueil est évité. Les descriptions des tourments vécus restent suffisamment vagues et peuvent parler à tous : relations sentimentales bancales, perte d’un proche, déconnection avec les autres, incapacité de se sentir bien, etc. Et cet état dépressif qui nous fait nous trainer lamentablement pour des raisons plus ou moins valables, est justement abordé au travers du prisme de petites touches d’autodérision humoristique. Quant à la bête noire, le fameux « super vilain » dont je parlais, il est également assez bien utilisé de manière métaphorique.
Le récit est un parcours pour remonter la pente en fuyant cette bête, une part sombre de nous-mêmes qui nous tire constamment vers le bas quand ça ne va pas. La narration nous fait traverser diverses étapes de cet état dépressif, du rejet de soi à l’angoisse d’être en présence des autres ou encore la fatigue. Et elle le fait de manière ludique également avec mes passages préférés : ceux qui se rapprochent le plus de la BD : des planches où le personnage tabasse son reflet et autres métaphores visuelles que le dessin rend pertinentes, comme lorsque le personnage principal est pleinement encré mais que les autres autour d’elle sont à peine visibles, illustrant cette distance et indifférence vis-à-vis de l’autre.
Oui, parlons du dessin quand même. Parce que la mise en forme c’est important. C’est bien beau de parler d’un sujet mais si on choisit de l’illustrer, il faut que le dessin serve à véhiculer quelque chose sans uniquement se reposer sur le texte. Et là le pari est plutôt réussi. Comme je le disais, il y a ces métaphores visuelles, ces passages un brin comique (pour dépeindre des situations qui le sont moins), et autres situations où le visuel suffit pour comprendre le problème. Les personnages sont dessinés assez simplement, de manière épurée, mais sont très expressifs. Il y a une sorte de mélange d’un style manga et franco-belge dans les expressions faciales.
Mes regrets, sans vouloir être trop sévère évidemment puisqu’il s’agit d’un premier projet, c’est que j’ai trouvé ça un peu court, et que certaines pages constituées d’un petit dessin et d’un gros pavé de texte font un peu trop tâche au milieu des autres séquences plus travaillées et au langage visuel plus poussé.
Cela reste une lecture plaisante malgré tout.
2.INTERVIEW
Bonjour Sarah. Tout d’abord, peux-tu te présenter ? Ton parcours, tes passions.
J’ai 33 ans, je suis auteure, illustratrice et travaille comme AESH. Je dessine depuis que je suis en âge de tenir un crayon. J’ai été bercée par Tintin et l’univers de Hergé depuis toujours.
J’ai vécu à Lyon les treize premières années de ma vie avant de déménager dans différentes villes de France pour au final m’installer sur Bordeaux, où je vis actuellement depuis 8 ans. En plus de dessiner, mes passions se résument à écrire (beaucoup, je noircis des carnets), lire, faire de la musique, un peu de chant.
Je crois savoir que tu as été photographe. Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans l’écriture d’un livre ?
J’ai été photographe en effet, je faisais beaucoup de portraits et des mariages. C’est une activité que j’ai mise entre parenthèses pour me consacrer au dessin.
Pour le projet d’écriture de livre, c’était quelque chose que j’avais en tête depuis des années… j’ai écrit quelques pages qui devaient être initialement un roman. Puis j’ai effacé, recommencé, effacé, recommencé… Me raconter sous le médium de la seule écriture n’était pas suffisant, je cherchais, je encore et encore avant d’avoir l’idée de faire « Lever l’ancre »…
Décider d’éditer, c’est franchir un pas. Comment ça s’est passé pour toi ? Comment t’es-tu rapprochée d’un éditeur ?
Très sincèrement ? Le hasard et la fluidité des rencontres. Il y a une phrase que j’ai lue qui dit : « N’attends rien et tu auras ». J’ai rencontré mon éditeur lors de la réunion annuelle des Amis de Hergé qui se tient en Belgique chaque année, en mars pour l’anniversaire de la mort de Hergé. J’y étais avec des amis tintinophiles, mon futur éditeur était là. On a papoté, il s’est avéré qu’un de mes collègues était son ami ! Il a aimé mes dessins, je lui ai soumis au culot mon projet et il a adhéré. Il a cru en moi, m’a offert ma chance et j’ai pu travailler sérieusement sur « Lever l’ancre » et enfin encrer ce joli projet…
Pourquoi le format illustré pour raconter cette histoire ?
Parce que je tournais en rond avec ce roman autobiographique que j’écrivais depuis dix ans et qui n’avançait pas. L’illustration m’est venue en tête parce que j’ai compris dès ce moment-là que j’avais besoin, non pas de raconter mon histoire de manière traditionnelle mais par le biais de symboles, de ressenti, de ce qui se passe à l’intérieur de moi et non en racontant une histoire avec des éléments extérieurs et une chronologie. J’ai compris qu’il fallait que je décrive ce qu’il se passe dans ma tête, dans mes émotions et mon ressenti et que cela ne pouvait passer que par le dessin. Il est souvent bien plus efficace et explicite que les mots. Surtout pour aborder un sujet aussi lourd.
Ton livre parle clairement de la dépression. Mais jamais le mot n’est prononcé. Est-ce volontaire ?
Avec « Lever l’ancre », je me suis fait le pari de me défaire de mes angoisses que je traînais depuis deux bonnes décennies en les rendant banales dans mon dessin, c’est pour ça que le résumé de mon livre, c’est « L’histoire ordinaire d’une femme ordinaire et de ses angoisses ordinaires ». J’ai voulu minimiser l’aspect sombre en le rendant abordable ; c’était ma volonté de départ. Et c’est après publication, en le relisant, en entendant les premières impressions de mes proches que j’ai compris. Je me suis relue et je venais de faire un travail inconscient : parler d’une dépression sévère qui m’avait rongée pendant toutes ces années et que j’avais fini par occulter autant que mes proches eux-mêmes l’avaient occultée. C’était violent. Un déni de soi et « Lever l’ancre » a été cette grosse claque en pleine figure. Il m’a permis de me rendre compte à quel point j’ai été dans le déni de cette dépression. C’est une claque que je me suis prise très récemment et qui s’est avérée salvatrice. Au final, c’est bien ainsi, que la dépression ne soit pas nommée pour que le lecteur n’ait pas à lire « Lever l’ancre » en ayant l’étiquette « dépression » qui s’affiche directement. Il se fait son propre avis, c’est lui qui en déduit ou non si je parle de dépression ou de tourments humains… ordinaires !
Pour la partie graphique, t’es-tu inspirée de dessinateurs de BD en particulier ?
Pour l’atmosphère de « Lever l’ancre », je ne me suis pas inspirée d’un quelconque auteur bien que je reconnais que, Hergé m’accompagnant depuis que je suis toute petite, il y ait des petites similitudes entre les traits de mon personnage et ceux d’un reporter très connu… Le noir est omniprésent volontairement pour renforcer l’effet indescriptible de la dépression. La deuxième partie de ma BD est en gris. Un petit clin d’œil à ceux qui m’ont dit que je voyais toujours les choses soit en noir soit en blanc mais jamais dans un entre deux. Le gris de la deuxième partie montre qu’après la phase dépressive, on rentre dans un mieux, ce n’est ni mal ni bien. Juste mieux. Un entre deux neutre, sans fracas, mais sans extase non plus…
Je suis sans doute partial puisque j’ai connu ces problèmes mais la justesse du propos est là, même si j’aurais souhaité peut-être quelques pages supplémentaires, notamment sur la fin lors du processus en général plutôt lent de la guérison. Qu’est-ce qui a motivé le choix de ce format d’album carré d’une centaine de pages ?
Je comprends mais cette BD n’étant pas faite dans la pleine conscience de la dépression, je ne me suis pas attardée sur cet aspect-là. J’ai essayé de rassembler en 108 pages plus de 30 ans de vie, hors contexte de temps, de lieux, et sans chronologie précisée. Le processus de guérison est lent mais le message de ce livre était surtout de montrer qu’on s’en sort, et la partie grise montre que justement la partie n’est pas gagnée, que les choses ne sont pas heureuses pour autant, d’où la présence de la pluie à un moment donné dans ce livre. La pluie n’est ni bonne ni mauvaise, mais elle peut soulager, apaiser. J’ai vraiment voulu jouer sur les symboles dans ce livre.
Pour l’aspect technique, j’ai trouvé intéressant de faire ce format carré pour que ça reste accessible, changer aussi du format traditionnel, et offrir du coup une meilleure lisibilité.
Le format carré me permettait aussi de condenser les dessins en me concentrant sur l’essentiel.
Comment se passe l’après-édition ? Tu as reçu des critiques ? Encourageantes ? Décourageantes ?
Les premiers retours sont plutôt positifs, moi qui m’étais pourtant préparée à recevoir des critiques plus sévères. Les rencontres que j’ai pu faire lors des dédicaces ont été très fortes pour moi. Lors d’une soirée où nous étions en février dernier avec mon éditeur, j’ai présenté « Lever l’ancre », et une dame me remerciait que j’aborde le sujet de la mort, trouvant que j’avais raison de mettre en lumière ce sujet injustement tabou. Le mettre en lumière permet de le rendre bien moins sinistre qu’il ne l’est vraiment. Quelqu’un m’a dit « Avec ton livre, on sent que tu t’émancipes de quelque chose. » C’est un peu vrai. En fait, c’est un roman graphique qui est personnel mais qui se veut surtout universel. Je ne nomme rien ni personne aussi pour que le lecteur puisse s’y reconnaître, et aussi imaginer ce qu’il veut… Certaines critiques ont été très constructives également !
Est-ce que tu lis des BD ? Si oui, lesquelles et de quel type ? Franco-belge, manga, comics ?
J’agis au coup de cœur. Je ne suis pas fan de comics en particulier bien que j’ai adoré Spiderman pendant quelques années. Dernièrement, j’ai eu un coup de cœur pour « Habibi » de Craig Thompson, un pavé de 600 pages inspiré des contes orientaux. Le livre est entièrement en noir et blanc et le graphisme somptueux ! Sinon, j’ai dévoré en peu de temps les 4 volumes de « L’Arabe du futur » de Riad Sattouf qui a été mon deuxième coup de cœur BD après Hergé. Je le considère réellement comme un deuxième Hergé, le premier auteur de BD depuis des années à me faire fixer une case pendant plusieurs minutes comme lorsque j’étais petite devant une des aventures de Tintin. J’ai su plus tard qu’il était également tintinophile. Le monde est petit !
Nous avons une chronique de Habibi ici, rédigée par le boss qui semble avoir eu un coup de cœur également, Et nous comptons des tintinophiles et pas mal d’articles sur Hergé aussi. Tu as un album (ou un dyptique) préféré du célèbre reporter ?
Ce qui est rigolo c’est que parmi tous les tintinophiles que je connais, certains détestent les derniers albums et vénèrent « Le lotus bleu »… pour ma part, c’est l’exact inverse, bien que j’aime tous les albums de Tintin, « Le Lotus bleu » ne fait pas partie de mes préférés. « Tintin au Tibet » me touche particulièrement et encore davantage quand on sait dans quel contexte Hergé a fait cet album… Aimer Tintin c’est aussi aimer son créateur, et depuis trois ans je m’intéresse beaucoup au parcours de vie de Georges Remi. Je lui dois beaucoup, cet amour du dessin, cette évasion avec Tintin. Il a forgé mon imaginaire et ma passion du dessin.
Merci Sarah. As-tu quelques mots pour nos lecteurs ?
Merci à toi…. Pour les lecteurs qui seraient curieux de découvrir « Lever l’ancre » et seraient un peu rebuté par l’aspect noir de la dépression, dites-vous que ce livre est une ouverture vers l’espoir. Il ne faut pas occulter sa part d’ombre, ses tourments mais au contraire les regarder bien en face, et ce livre invite un peu à cette réflexion-là. « Je suis au fond du trou, ok. Maintenant je fais quoi ? » De là jaillit une impulsion, un cheminement, une avancée.
Et j’ajouterais, lisez, créez, rêvez, inventez ! La bande dessinée, le dessin en général est une invitation à voyager, consommez-la sans modération !
Retrouvez Sarah sur son Instagram :
—–
La BO du jour :
La dépression n’est pas forcément le sujet que je recherche en BD préférant quelque chose de plus distrayant.
D’autant plus qu’une œuvre sur ce thème peu s’avérer être à double tranchant.
Elle peut nous rendre encore plus dépressif ou alors se relever thérapeutique.
À lecture de ton article et de l’interview je pencherai plutôt pour la seconde conséquence.
Ce qui rend a priori cette BD intéressante.
La BO: ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout mon truc
A la frontière entre le roman graphique et la bande dessinée : ah non, on ne va pas recommencer ce débat, il a déjà fait l’objet d’une chronique d’Alex.
Cette BD me rappelle Chute Libre (de Mademoiselle Caroline) pour laquelle j’avais transmis un article à Bruce, sujet similaire sans être identique. La première utilise le terme de dépression, et parle de ses différentes démarches médicales et thérapeutiques, ce qui n’a pas l’air d’être le cas de Lever l’ancre. J’aime beaucoup l’image évoquée par le titre. L’iconographie montre une utilisation intéressante et sympathique du noir & blanc.
J’aime beaucoup ce format d’article + interview. AESH : j’avoue, je ne savais pas ce que ça veut dire (Accompagnant des élèves en situation de handicap). C’est très enrichissant de découvrir ce qui a motivé le choix du média (une BD plutôt qu’un roman), de savoir comment s’est passé le processus d’édition, de comprendre la raison de ne pas utiliser sciemment le mot Dépression, et d’avoir une idée du retour des lecteurs.
« A la frontière entre le roman graphique et la bande dessinée »
Je dis ça dans le sens où il y a des planches sans vignettes, avec un seul dessin, et pas forcément de bulles, mais juste un texte en dessous. ça fait album/roman, pas toujours très bande dessinée
Oups ! J’ai oublié de mettre un 🙂 pour la phrase sur roman graphique / BD.
Par quoi commencer…
Très bon choix d’article, Matt.
Je pense avoir vu passer des croquis de Sarah Belmas sur Facebook, son trait m’est familier.
Je la félicite pour sa profession, loin d’être facile, sans aucune reconnaissance et payée une misère. Un vrai sacerdoce. J’ai travaillé avec plusieurs AESH, elles sont toujours dévouées à leur profession dans des contraintes loin d’être évidente.
Concernant le thème, c’est très intéressant de voir comment une oeuvre peut débuter pour finalement révéler tout autre chose. Et ça rend la chose encore plus intéressante.
Concernant la BO : excellent choix de titres. En fouinant sur la page de l’autrice, j’en conclus que c’est son choix 😉
J’adore cette chanson et ce clip qui abordent justement la dépression, avec ce paradoxe du « C’est une belle journée, je vais me coucher, mordre l’Eternité à dents pleines. »
J’avais oublié que les dessins étaient de Mylène Farmer, j’aime son style simple et épuré, plein de poésie.
Petite anecdote : nous devons avoir des parents d’élèves tintinophiles, parce qu’ils ont appelé un de leur filsHergé . Un prénom pas forcément facile à porter !
Interview très sympa, et le sujet de la bd est abordé avec douceur et sans chercher à justifier son existence. La dépression est la grande maladie du 21e siècle, j’espère que cette bd saura mettre des mots pour ceux qui en sont atteints mais qui ont du mal a l’exprimer. Bien joué Mattie Boy
J’aime beaucoup le principe de parler de choses de la vie de tous les jours et des problèmes sociétaux sous le vernis du fantastique ou de la poésie (à l’inverse du parti-pris naturaliste). La première image avec les monstres, notamment, est dans mes cordes.
Et oui, l’idée d’essayer de réaliser soi-même une oeuvre est toujours tentante. C’est bien de voir qu’il y en a qui sautent le pas…
Merci à tous pour vos commentaires d’une incroyable bienveillance …
L’expression artistique peut se révéler être un formidable exutoire, mais je trouve encore plus fort quand il y a un retour, quand des gens sont interpellés et trouvent quelque chose d’eux-mêmes dans ce qui aura été transmis par une BD, un poème, une chanson etc.
J’espère vous avoir donné l’envie de lire « Lever l’ancre ».
Excellente journée à tous…
Après la pluie… le beau temps… encore et toujours ! 🙂
Une fin de saison de toutes les surprises !
Mattie Boy qui fait dans le social et donne une interview très convaincante ! C’est u peu comme si je vous chantais les louanges de Dune…. Bravo pour l’exercice Matt qui permet à nos lecteurs de se faire une idée du contenu de LEVER L’ANCRE ainsi que des limites que tu y as trouvées avec ton honnêteté légendaire. Les temps sont rudes pour soigner la Dépression avec cette question que je me posais souvent en analyse : à quoi bon tenter d’aller mieux quand le monde entier est fou ?
Je n’ai toujours pas de réponses à cette question et j’ai arrêté de chercher.
Pour la BD, j’aime beaucoup le dessin PIERROT de Sarah. C’est rigolo, par moment, je crois voir la Jessica Jones de Bendis. Il est évident que je veux lire cette histoire. Sur les propos de Belmas, je suis capable de m’identifier à l’acte de créer d’abord pour soi, déposer ses bagages et accueillir les autres ensuite.
Il est très touchant de voir que l’album préféré de Sarah soit TINTIN AU TIBET qui est le récit inconscient de la dépression de Hergé. Pour la suivre sur Facecebook, je peux témoigner qu’en plus de la photo et du dessin, Sarah est une chanteuse très capable, notamment de passer facilement sur Mylène Farmer, le truc pas le plus facile à chanter. La BO du jour lui est bien entendu dédiée.
Enfin, j’aime beaucoup ce titre très porteur. Lever L’Ancre pour enfin naviguer sur un long fleuve tranquille. De L’ancre de la dépression à l’encre du dessin libérateur. Bien trouvé.
Eh ! C’est pas forcément mon genre de BD de prédilection, mais c’est toujours sympa de voir ce que font des gens qui se lancent dans l’aventure de l’édition.
Je ne tente pas ce genre de lectures qui viennent de parfait inconnus parce qu’il faut bien faire des choix, il y a bien trop de choses à lire.
Mais rassures toi si tu tentais d’écrire ou faire une BD, peu importe le sujet, je serai curieux de lire.
On ne peut pas être curieux et prendre le temps de lire tout ce que font 7 milliards de gens par contre…
Bon et puis il s’avère que je connais le sujet de ce genre d’angoisses…
@Bruce : Ah mais tu as raison : je suis allée chercher les vidéos de Sarah 🙂
Bravo ! Pour m’être amusée un certain nombre d’années, je peux confirmer que les chansons de Mylène, c’est pas de la gnognote ! L’Innamoramento, je ne sors pas la note comme Sarah, même Mylène ne la fait pas aussi bien !
Donc je corrige : bon choix de chanson, Bruce 😉
C’est assez inattendu de retrouver Matt sur ce genre de sujet mais c’est un bel éclairage sur cette BD, qui la met en valeur sans lui servir la soupe (forcément, lever l’ancre ne signifie pas boire la tasse).
Bravo à l’intervieweur et à la créatrice !
Là encore je suis en retard, j’ai pas été très souvent devant mon ordi cette semaine.
la dépression et moi on joue à cache cache depuis un petit dix ans…
Je suis très soutenu par ma famille donc je surnage et rien ne se voit, surtout que je met mon déguisement de clown à peu près en permanence.
du coup, je ne comprends pas tout en ayant peur de comprendre ces sujets…
c’est souvent exploré en bd d’ailleurs.
ici c’est intriguant de voir les allusion à Tintin en mode « Où est Charlie? » sur chacun des dessins.
Bravo Matt pour l’interview et « bon vent » à Sarah Belmas. !
Je ne connaissais pas du tout cette auteure (autrice ?) mais je te remercie vivement de la mettre en lumière Mattie !
Minute relektor (désolé ça tombe sur toi mais là je peux pas laisser passer ^^) : j’adore que tu utilises le mot écueil, un mot que je n’utilise pas assez, par contre je vois cette faute très souvent ces temps-ci, c’est « déconnexion ». Connection, c’est de l’anglais, et c’est disconnection en anglais pour notre déconnexion.
« J’ai compris qu’il fallait que je décrive ce qu’il se passe dans ma tête, dans mes émotions et mon ressenti et que cela ne pouvait passer que par le dessin. » Je suis bien d’accord. C’est ce qui se passe aussi au cinéma quand c’est bien fait.
L’interview est très bien menée et enrichissante. Je trouve le trait de Sarah Belmas très agréable, c’est le genre de bd pour laquelle je pourrai craquer pour l’offrir (après l’avoir lue). C’est fou comme certain sont bons partout (dessin, musique, chant, photo…). De quel(s) instrument(s) joue-t-elle ?
Un comic strip, je suis pour aussi ! Il y a des scans en couleurs, est-ce qu’ils font partie de la bd ?
Bref, merci encore Mattie.
La BO : j’avais complètement oublié cette chanson et ce clip. Pas ce que je préfère de la vilaine fermière (j’aime vraiment pas cette chanson). Par contre le clip est sympa.
Bonsoir Jyrille,
Merci pour votre gentil commentaire, je me réjouis d’une telle bienveillance par ici… Pour vous répondre, je gratouille poliment de la guitare et caresse gentiment un piano super sympa. Mais vraiment très très gentiment. Les dessins couleurs font partie de mes dessins « à part », que je publie ça et là sur les réseaux.
Merci pour votre joli retour.
Sarah B.
Merci Sarah pour ton retour ! Un jour je travaillerais mes gammes aussi…