Ces jours qui disparaissent par Timothé Le Boucher
Une enquête de CYRILLE M et M CYRILLE
VF : Glénat
1 ère publication le 08/02/19 -MAJ le 03/11/19
La bd du jour est un one-shot de près de 200 planches d’un jeune auteur intégralement aux commandes (scénario, dessin et couleurs). Quels sont ces jours volés ? Ceux de Lubin, jeune artiste qui voit soudainement des journées entières être révolues sans qu’il puisse se souvenir de quoi que ce soit. Imaginez de vous réveiller persuadé d’être dimanche alors qu’on est lundi : le cauchemar absolu non ?!
Afin de suivre au mieux les pérégrinations de Lubin dans son histoire, deux personnalités complémentaires ont été requises…
Des éléments clés seront ici dévoilés par nos enquêteurs, passez votre chemin si vous voulez garder toute la saveur de la première lecture !
– Watson…
– Oui ?
– Je m’ennuie.
– Je sais, Sherlock, je sais… Mais rien ne retient votre attention ces temps-ci. Et puis vous avez tout de même résolu l’affaire des mails fantômes et celle des chats de verre la semaine passée.
– Pardon ? Mais, je n’ai aucun souvenir de ça ! Comment est-ce possible ? Deux affaires vous dites ?
– Oui, oui, même si je dois avouer que lors de ces enquêtes, vous n’aviez pas l’approche habituelle, vous sembliez attacher plus d’importance aux rapports de police et aux tests ADN qu’à une déduction plus empirique. A bien y réfléchir, vous étiez plus distant…
– Cela me rappelle un livre lu lors d’une nuit blanche !
Sherlock file soudainement dans sa salle des archives, encombrée de documents tout autant que d’objets hétéroclites. Elle est en rangement depuis huit ans. Ne ménageant ni les cartons ni les oreilles de Watson, il revient en brandissant une bande dessinée d’un beau format.
– Voilà ! CES JOURS QUI DISPARAISSENT ! Il me semblait bien avoir ressenti une impression d’absence ces derniers temps.
– De quoi s’agit-il ?
– L’absence se définit comme l’antithèse de la présence, le vide a contrario du plein, le manque, qu’il soit d’une personne ou d’un concept, un état incertain…
– Je parle de la bd, Holmes.
– Ah. Bien sûr bien sûr. Et bien, c’est un peu ce qui semble donc m’arriver : de nos jours, un jeune danseur oisif du nom de Lubin perd des journées entières de sa vie. Ses amis ne le voient pas, il ne vient plus travailler, ne vient plus aux répétitions, ne répond pas aux appels. Et pourtant, Lubin ne se souvient de rien de tout ça, pour lui, ces journées d’absence n’existent pas, il perd donc du temps de vie et s’inquiète de ce qu’il lui arrive.
– Etrange…
– Je dirai même fantastique, tant le sujet se prête aux fantasmes : on pense tout de suite au Dr Jekyll et à son pendant Mr Hyde, ou bien aux réalités virtuelles, aux androïdes qui prennent notre place comme dans le MACHINE QUI REVE de Spirou ou la série WESTWORLD. Une véritable énigme.
– Mais l’auteur donne-t-il une explication satisfaisante ?
– Bien plus que ça ! Rapidement, nous comprenons ce qui arrive à Lubin lors de ses jours perdus : un autre que lui prend sa place. Une personne diamétralement opposée à son caractère enjoué et un peu puéril, qui ne sait pas ce qu’elle fait là. Lubin se voit obligé de partager son corps avec un inconnu.
– Quelle terrible malédiction !
– Je ne vous le fais pas dire : imaginez que vous deviez partager votre petite amie, votre famille, vos amis, sans avoir aucune idée de ce que l’autre fait avec votre propre corps, en votre nom ! Quelqu’un qui vous semble de surcroît détestable !
– C’est ça ! J’ai bien peur que Lestrade ait pris possession de votre physique, Holmes ! Vous avez fusionné, son admiration pour vous a provoqué une osmose, tellement il boit vos paroles !
– Ne soyez pas ridicule, Watson, Lestrade ne pourrait pas résoudre deux affaires en une semaine… Mais laissez-moi continuer : Lubin et son double décident de communiquer par vidéos interposées, car la cohabitation ne se passe pas très bien. Lubin boit pour que son double ait la gueule de bois le lendemain, celui-ci ne suit pas le régime alimentaire sportif de Lubin, et caetera et caetera.
– Les possibilités semblent presque infinies…
– Oui, l’un se coupe les cheveux, l’autre prend des laxatifs, l’un se fait tatouer… Tout cela dure quelques temps, plusieurs années de cohabitation. Mais cela décolle vraiment lorsque le livre aborde des sujets plus sociétaux. Le double de Lubin sort avec une fille qui va peu à peu préférer Lubin lui-même, soit l’autre. Je trouve cela fascinant : attiré au premier abord par un physique, la jeune femme va préférer, avec le temps, l’autre personnalité, celle de l’artiste fantasque et immature. La personnalité compterait donc bien plus que l’apparence. Et ces temps-ci, où les réseaux sociaux sont pointés du doigt pour leur apologie de la mise en scène de soi, l’orgueil érigée comme valeur primordiale, il me semble bon de souligner cette analyse.
– D’ailleurs, sincèrement, Holmes, je vous préfère aujourd’hui !
– C’est ça ! Nous sommes tous au moins doubles, et j’aurai tendance à dire que nous sommes plutôt multiples, mais la situation décrite dans ce livre soulève ainsi cette dualité pour aborder de nombreux sujets sociétaux ou psychologiques. Par l’intermédiaire des amis indéfectibles de Lubin, Timothé le Boucher parle d’homosexualité, d’évolution sociale. Il va même citer un couple à trois, autrement dit un trouple, sans juger ni les traiter en profondeur, mais comme des possibilités. Soudainement pris en otage par un double, puis perdant de plus en plus de jours, ne vivant finalement plus que par intermittence, un jour par mois, puis un jour par an, Lubin subit les avancées technologiques et sociétales sans aucun moyen de les appréhender frontalement. Il doit faire avec, accepter les décès, laisser sa place pour parfois pouvoir revenir.
– Mais c’est un cauchemar !
– Pour Lubin, oui, mais pour le lecteur, toute cette aventure le fait réfléchir à deux fois. Malgré les apparences, le double de Lubin n’est pas si détestable, il est simplement différent, sérieux et froid, calculateur, mais avec le même objectif : mettre ses proches à l’abri du besoin, les sécuriser. Nous possédons tous cette dualité entre chaleur insouciante et calcul financier, nous sommes tous sujets à accepter la société, Lubin lui-même se demande si son hôte n’est pas finalement plus bénéfique à ses amis et parents que lui-même. Ainsi, tout au long de la lecture de CES JOURS QUI DISPARAISSENT, nous nous demandons si nous n’enfouissons pas un autre pour paraître tel qu’on le désire.
– Croyez-vous que tous les gens qui essaient d’échapper à la réalité, que ce soit avec des fictions, des hobbies prenants ou de la drogue, ont ce même sentiment ?
– S’enivrer plus que de raison, sans doute. Nombreux sont les traumatismes qui peuvent pousser les gens à devenir toxicomanes. La drogue de Lubin, c’est la danse, le spectacle. C’est pour cela que Timothé le Boucher ouvre son livre sur plusieurs planches sans texte se passant sur une scène de théâtre. Ce sont des scènes qui reviennent régulièrement, comme des respirations ou des rêves. Physiologiquement, nous avons besoin de repos, de rêver. Même en lisant une histoire, ou en écoutant un disque : à un moment donné, il faut un peu de légèreté, de poésie.
– La couverture rappelle plutôt un film d’horreur.
– J’aime bien cette couverture, elle me rappelle une pochette de disque qui a exactement le même thème : le reflet maléfique d’un autre dans l’eau : l’album MAITRES DU JE des Masnada, de vieux amis à moi qui faisaient du néo-métal. Le trait de Timothé le Boucher va à l’essentiel, rond et doux, et ses formes font très fortement penser à celles de Bastien Vivès. Il ne développe pas souvent ses décors, les vêtements restent fonctionnels, l’influence du manga est flagrante, mais l’avancée de l’histoire est si inexorable qu’elle ne peut souffrir de quelconques artifices. Même les couleurs restent discrètes et souvent uniformes, remplissant les dessins sans jamais ne leur donner de véritable texture. Seules les ombres donnent un peu de relief à cette douceur générale.
– Que voulez-vous dire par inexorable ? dit Watson qui vient de se rapprocher de la cheminée tout en fixant le mur.
– Que la mort nous attend toujours au bout du chemin. Disparaissant de plus en plus pied du monde qui l’entoure, Lubin se voit vieillir, se réveiller entouré d’objets technologiques qu’il ne maîtrise pas et avoir une intendante qui porte la barbe telle Conchita Wurst. Le lien que je trouve ici très pertinent porte sur celui liant les avancées scientifiques et techniques aux modes de vie, aux enjeux géopolitiques : dans un monde où l’on peut être prévenu de l’arrivée de quelqu’un à l’autre bout de la planète et le rejoindre dans la journée, qu’est-il arrivé aux douaniers ? Aux accords internationaux ? Aux compagnies aériennes, aux offices de tourisme, aux journaux papier, aux pièces d’identification ? Tout cela ne fait qu’appuyer sur ce que l’on ressent depuis notre enfance : rien n’arrête le progrès. En dépeignant cette évolution implacable à un personnage impuissant à prendre sa propre vie en main, l’auteur me donne presque l’espoir de voir le racisme et les nationalismes s’éradiquer d’ici la fin du siècle. Mais que faites-vous donc ?
Watson, qui étrangement fouille les instruments de musique accrochés au mur du salon, répond nonchalamment qu’il trouve Holmes bien confiant.
– C’est plus un souhait qu’une assertion définitive, évidemment. L’acteur français Michel Piccoli disait détester de voir s’afficher le mot « fin » lors des génériques de film. La fin n’est jamais aisée et combien de fois avons-nous été déçus par des conclusions insipides, peu courageuses, parfois trop ouvertes pour être honnêtes ? La seule véritable fin est la mort. Et encore : comme toutes les autres, elle est une transition d’un état vers un autre. Je ne suis pas certain de l’avoir comprise dans ce cas-ci. Et quand bien même je l’aurai vraiment comprise, je pourrai tout à fait l’éradiquer de ma lecture et décider de quelle fin je vois à l’histoire de Lubin.
– Ahah !
– Vous trouvez cela risible ? Dois-je me sentir offusqué ?
– Pas du tout, Holmes, mon interjection est l’expression de la victoire : je sais pourquoi vous ne vous rappelez plus de quelques jours passés : votre réserve de cocaïne de secours s’est volatilisée. Je pense qu’un peu d’air et qu’une nouvelle affaire vous fera un grand bien. Je vais appeler Lestrade.
– Faites donc ça, Watson. Je m’ennuie terriblement.
—–
La BO du jour : échec au Roi par le Fou
Ah voilà qui est inattendu ! Un deuxième article sur « Ces jours qui disparaissent » ! (euh demain il y en a un 3ème ?) Et dire que j’ai moi même considéré me fendre d’un article sur cette BD avant de renoncer (sujet trop plombé pour moi)…
Bref ton approche étant radicalement différente de celle de Présence, il n’y a donc pas de doublon ou de répétition. Ton article bicéphale passe donc comme une lettre à la poste !
J’aime bien quand tu soulignes que le double de Lubin (Arsène ? ^^) n’est pas si mauvais… Du reste c’est à mon avis le moment clé de la BD : lorsque l’artiste va voir le psy qui lui dit que son double est bien plus utile que lui (chef d’entreprise, père responsable, bien inséré socialement…) bref tout le contraire de Lubin. C’est un peu un renversement de situation qui parait (à priori) totalement injuste : le parasite qui vit au dépend de son hôte est célébré et reconnu socialement !
Toute similitude avec une situation existante ou ayant existé ne serait que pure coïncidence hein ^^
Mais quand même ces psy qui veulent juste écrire un bouquin ou qui déclarent que le double est plus utile dans la société, ce sont les pires psy du monde^^
Si un psy vous sort ça, allez en chercher un autre !
Ils ne sont pas censés être des conseillers pôle emploi mais parler de bien-être.
Ma psy trouve d’ailleurs que le monde est malade, que notre société génère bien trop de stress ou complexes, surmenage, sentiment d’infériorité à cause du culte de la performance.
oui mais ce monde est leur gagne pain
Je suis cynique, tu ne le savais pas? 🙂
Le cynisme ce n’est jamais que de l’idéalisme après le viol…
dans la vie physique, je suis connu auprès de mes collègues pour être dans l’écoute et l’empathie mais ma dé-formation hospitalière me pousse à ne pas prendre en compte ce qui se passe dans la tête.
pour caricaturer c’est typiquement la pensée qui veut un cancer, c’est une vraie maladie et ce qui est asymptomatique, ça nous fait perdre du temps.
je me fais violence pour m’ouvrir depuis que je suis avec vous tant je vois que la discipline « psychanalyse » a l’air importante pour vous , votre façon d’analyser vos lectures tout ça…
moi je ne crois en rien et ça depuis tout petit,
ceci-dit j’ai toujours défendu la fibromyalgie et la reconnaissance médicale de celle ci…
Je ne suis pas sûr de comprendre. Tu ne crois pas en la psychanalyse ?
Les maladies mentales ne sont pas des « vraies » maladies pour toi ?
Et la dépression c’est juste un caprice peut être ?
Le mec qui ne va pas bien, tu penses qu’il faut juste le gaver de drogues plutôt que lui parler ?
Euh…les médecins aussi, les maladies sont leur gagne pain, ça veut pas dire qu’ils vont te rendre malade exprès pour gagner leur vie.
Les laboratoires peut être, mais les médecins ont bien assez à faire comme ça.
C’est un peu cynique comme commentaire^^
Le monde tel qu’il est génère ces professions oui. Mais ça ne veut pas dire qu’ils sont censés te conforter dans ton mal-être pour continuer à te prendre du fric.
Omac, une réaction ?^^
@Patrick : Inattendu : oui, hein ? En fait ce n’était pas du tout prévu. J’avais cet article en cours de rédaction lorsque Bruce me poussait à en refaire un. Je le finalise et lui envoie dimanche. Et il me répond que Présence en a déjà fait un ! Je ne pense pas que nous aurions pu mélanger les deux articles mais je trouve que Bruce a eu la bonne idée de les mettre à la suite.
Je ne savais pas que tu pensais en écrire un sur cette bd. Décidéement, elle fait bouger les lignes et comme dit sur FB, ne laisse personne indifférent ! Je ne lui ai mis que quatre étoiles car je ne suis pas totalement convaincu par le dessin. Je l’aime beaucoup lors des planches muettes et un peu oniriques mais il me gêne un peu le reste du temps.
@Matt et Eddy : je n’ai jamais rencontré de psy parlant ainsi. Je pense que la plupart sont tout de même des gens attachés à leurs patients, des médecins qui souhaitent la guérison de leur patientèle.
L’attachement aux patients, je ne suis pas sûr. Ils doivent restés détachés pour un diagnostic plus fiable. Mais ma psy n’a jamais cherché à me rendre plus malheureux^^, ni à me faire culpabiliser que je suis pas utile à la société. C’est l’inverse, on t’invite à te ressourcer à des choses plus importantes que le système capitaliste et la notion d’utilité, de jugement et de performance.
La nature, le droit à la vie, ne pas se juger en fonction de ce qu’un connard de patron peut te dire car c’est un mec comme toi qui n’a aucun droit sur toi en dehors du boulot (et même dans le boulot d’ailleurs, il y a des abus à ne pas tolérer)
Bref…^^
Bravo à vous, Cyrille et Cyrille !
Je reconnais bien ton optimisme en fin d’article.
Grâce à ton spoil un peu plus prononcé, mon intérêt pour cette BD s’est accru. Peut-être finirai-je par la lire, lorsque mon double « lecteur » reprendra le contrôle de ma vie…
Ah ah merci beaucoup JP ! Comme tu peux le voir, cette bd marque beaucoup de gens, et même si je ne suis pas très friand du trait, elle porte un discours intelligent et réflexif, en étant très agréable à lire (c’est presque impossible d’en stopper la lecture une fois lancé).
Oui, contrairement à Présence (ou disons, en complément de Présence), c’est la longue partie finale de l’album qui m’a interpellé. Cette position sociale vis-à-vis des autres, l’autre comme masque social. Larcenet en parlait très bien dans Le combat ordinaire. Cela arrive souvent lorsque nous nous confrontons à un deuil par exemple.
Ce matin j’ai eu le temps d’écouter France Inter : Brian Eno était invité de Boomerang et ce qu’il disait était passionnant. Il en était arrivé à la conclusion, en observant des surfeurs, que notre vie doit être un équilibre de contrôle et d’abandon. Cela se voit souvent dans le sport et la musique : si tu veux réussir un swing au golf, si tu veux lancer parfaitement ta flèche au tir à l’arc, si tu veux bien groover, tu dois absolument être détendu. Il faut sortir de soi, lâcher prise. Sinon, les notes seront mal jouées, la flèche et la balle partiront mal. Certifié.
Ton double lecteur ne prendra donc pas le contrôle : tu lui laisseras 🙂
Alors là : je suis bluffé. C’est incroyable de voir que cette BD se prête à une troisième interprétation tout aussi riche que les 2 premières (après trouble dissociatif, passage à l’âge adulte). Je prends ainsi conscience que je me suis entièrement focalisé sur mon interprétation jusqu’à en être obnubilé, passant complètement à côté de celle que tu développes. Il est passionnant de pouvoir ainsi voir une lecture avec un point de vue différent et complémentaire. Merci beaucoup.
Merci beaucoup Présence ! Je peux dire la même chose : j’ai plus été obnubilé par la partie finale que par la première, il fallait que j’en parle. Au final, lorsque Bruce m’a dit que tu avais déjà envoyé ton article sur cette bd, j’ai eu très peur que nous nous répétions toi et moi. Je lui ai même dit de laisser tomber si c’était trop compliqué. Je suis allé voir ton blog et y ai vu ton texte, mais j’ai préféré attendre de le lire ici, afin d’avoir une lecture plus fraîche face à la mienne. J’ai un sentiment étrange quand je me relis une fois publié : souvent je ne me rends pas compte de tout ce que je dis, je revois mon texte complètement différemment.
Comme cela a été publié dans l’urgence, un peu (texte envoyé dimanche dernier), il y a au moins deux coquilles : un « pied » qui traîne et un texte qui devrait être en italique et qui ne l’est pas.
Cette bd est vraiment très riche, elle soulève énormément de questions. Je ne savais pas qu’elle avait eu un succès retentissant, mais c’est totalement mérité. Au final, deux articles ne sont pas de trop pour en parler 🙂
Bruce m’ayant également averti que tu avais fait un article dessus, je lui avais conseillé de ne pas mélanger les 2 et de publier le tien, car j’étais très curieux de revoir cette bande dessinée par les yeux de quelqu’un d’autre. En voyant apparaître le mien hier, j’ai craint de ne pas pouvoir lire le tien. C’est une première sur le site : 2 articles à la suite sur la même BD, et je trouve aussi que c’est mérité pour cette BD.
Oui, deux articles à la suite, sans que ce soit calculé, est une expérience très agréable. Je suis ravi d’en faire partie. Et me donne envie de faire un team-up avec toi !
J’en profite pour saluer l’idée d’avoir mis la couverture sens dessus dessous : je trouve que ça marche très bien.
C’est une idée du chef, et je trouve aussi que ça marche d’enfer.
Dans l’urgence du bouclage, je n’ai pris le temps de lire ton texte que ce matin.
Il est formidable et vivifiant, et j’ai été bien inspiré de ne pas les fusionner, même si, vous le savez, je ne suis pas un afficionado des articles en plusieurs parties.
Dans mon souvenir Lubin est acrobate ? Pourquoi dis-tu qu’il est danseur ?
WESTWORLD : c’est bien ?
Je travaille avec des psys depuis 20 ans et chacun m’a toujours beaucoup apporté autant sur la dimension professionnelle que personnelle. J’ai rencontré beaucoup de branleurs assistants sociaux, encore plus chez les éducateurs mais plus rarement chez les psys. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’existent pas.
Bien vu avec le trait de Vivès, même si je trouve que dans son domaine, il est le meilleur en étant à la fois très doux et ultra dynamique. J’ai vu que Le Bouchet sortait un nouvel album ces jours-ci. C’est l’un des rares auteurs dont j’ai envie de suivre l’évolution.
Tu as bien raison en tout cas : le double de Lubin n’est pas maléfique, juste pragmatique. C’est le rêve contre la réalité. ET on pourrait presque imaginer une suite avec l’histoire de son point de vue. Le film le fera peut-être.
Merci à vous deux pour ces deux jours de haute volées.
Merci beaucoup chef ! Et merci d’avoir accepté de publier le mien en plus… Je ne sais pas pourquoi je dis danseur, peut-être que cela m’a inconsciemment rappelé les bds de Blutch pleines de danseuses…
De WESTWORLD, je n’ai vu que la première saison. Il y en a deux pour le moment. J’ai bien aimé même si certains trouvent que c’est réac et macho (note bien qu’il pointe du doigt des choses totalement vraies mais comme toujours, il y a le ressenti et ce que l’on veut voir… un peu comme Happy! a gêné notre internaute sur certains points qui ne m’avaient pas choqués).
Je suis convaincu que le pragmatisme peut s’accorder avec la fantaisie, il est encore trop souvent associé à la rigueur et la froideur.
As-tu relevé mes deux références musicales dans ce texte ? Je fais une paraphrase, et l’autre est dans le titre.
As-tu relevé mes deux références musicales dans ce texte ? Je fais une paraphrase, et l’autre est dans le titre.
Nope.
Quand je parle d’osmose, c’est directement tiré du Des laids, des laids de Gainsbourg. Le titre vient de la chanson de Nougaro Une petite fille.
Ah. Pour moi, niveau album, Gainsbourg c’est mort après Rock around the bunker….
Je ne connais pas du coup les détails des lyrics des albums reggae que je déteste.
Quant à Nougaro, ses chansons ne m’ont jamais soulevé.
« Que son métier fasse appel à son corps ( danse, acrobatie) et que ces scènes soient sans texte n’est à mon sens pas anodin : le rapport au corps et à l’empreinte sensorielle est ce qui fournit un élément fondamental de l’identité, de la constitution de l’individu. » Mais oui ! Merci Omac de soulever un point que je sentais mais n’ait pas réussi à élucider.
D’ailleurs, le rapport au corps me questionne depuis que j’ai vu ALTERED CARBON : dans la série, tout le monde peut changer de corps car notre personnalité est sauvegardé dans un petit disque dur placé à la base du cou. En en discutant avec les copains, je répétai que je trouvais cela intéressant : comme ici, je disais que la personnalité comptait plus que le physique, mais on me répondit que le corps devait forcément jouer sur notre comportement, et donc notre personnalité. Ma croyance relèverat donc du fantasme, et j’avoue que je ne sais pas du tout comment je réagirai si je me trouvais soudainement dans un corps totalement différent, comme celui d’un autre sexe, ou celui d’un nain, ou d’une personne bien plus grande que moi…
Merci beaucoup de nous éclairer encore, Omac !
Super article, complémentaire du premier, écrit avec un style différent qui le rend indépendant. Ta connaissances des gimmick Holmésiens est remarquable, en plus !
Décidément, vous allez réussir à me convaincre de lire cet album, même si je continue de ne pas du tout aimer les dessins, à l’exception des planches muettes sur le théâtre, qui paraissent onirique là où les autres sont naturalistes et fades .
Bruce comparait cette BD avec QUARTIER LOINTAIN. Sauf que le trait de Tanigushi possède pour moi quelque chose d’universel, là où celui de Le Boucher m’évoque plus le cinéma français chiant à la Frères Dardenne…
La BO : Je ne connaissais pas du tout. Le batteur en fait un peu des caisses mais, pourquoi pas ! 🙂
Merci beaucoup Tornado ! Ça me.touche, et je devrai relire du Conan Doyle… Pour le dessin je suis complètement d’accord avec toi, y compris sur Taniguchi. La BO : je ne suis pas fan mais c’est bien fait. Je préfère leur premier album, plus proche de Lofofora. Mais je me demande quand même si Le Boucher avait vu cette pochette et ne l’a pas inconsciemment refaite…