Supergirl: Being super par Mariko Tamaki & Joëlle Jones
Un article de PRESENCE
VO : DC Comics
VF : Urban Comics
1ère publication le 31/10/18- MAJ le 24/07/20
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre qui ne nécessite pas de lecture ou de connaissance préalable pour être comprise. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017, écrits par Mariko Tamaki, dessinés par Joëlle Jones, encrés par Jones, à l’exception du premier épisode qui est encré par Sandu Florea, et mis en couleurs par Kelly Fitzpatrick.
Dans un champ, non loin de Midvale, une fusée s’écrase à proximité d’une grange et une voiture s’arrête pour que le couple aille voir de quoi il en retourne. Au temps présent, c’est la photographie de classe pour le livre d’année, alors que c’est le début de l’année. Dolly Ganger est venue avec un teeshirt portant une inscription drôle. Elle enlève sa casquette de baseball avant la photographie, découvrant une belle mèche de cheveux bleus. Jennifer Bard s’attache les cheveux en arrière en conservant sous sweater. Kara Danvers se rend compte qu’elle a un bouton qui commence à pousser au niveau de la mâchoire, sans réussir à le percer. Elles se rendent ensuite toutes les trois au cours de sport, où la coach Stone leur remet une montre connectée pour pouvoir surveiller et enregistrer des paramètres physiologiques. Après le sport, elles se rendent au diner local, l’une pour consommer un bon hamburger, l’autre une salade pour respecter son régime de sportive. Après avoir travaillé ensemble sur leurs devoirs, le temps est venu pour chacune de rentrer chez elle.
s
Kara rentre à la ferme et retrouve ses parents adoptifs Eliza et Jeremiah Danvers. Son père ne fête pas ses propres anniversaires et a toujours vécu à la ferme. Avant que Kara n’aille finir ses devoirs, il lui demande de venir l’aider dans la grange, pour déplacer un tracteur. Kara le soulève à main nue. Elle jette ensuite un coup d’œil au vaisseau dans lequel elle est arrivée sur Terre frappé d’un emblème qui ressemble à un S dans un pentagone. Elle pense au rêve étrange qu’elle fait chaque nuit, où elle se trouve dans un aéroport ou une gare ferroviaire, et elle regarde l’obscurité à travers une vitre. Elle décide d’aller voler un peu dans le ciel pour prendre l’air. Puis elle revient dans sa chambre et se plonge dans la lecture de L’insoutenable légèreté de l’être (1982) de Milan Kundera. Le matin elle se lève et va percer son bouton dans la salle de bain, avec des résultats peu ragoutants, une façon peu agréable de commencer la journée de ses 16 ans. Le train-train reprend le dessus, avec une journée de cours peu excitante, un peu de sport, et ses mains qui se mettent à luire de manière inopportune dans les vestiaires alors qu’elle s’y trouve seule.
Supergirl avait-elle besoin d’une nouvelle itération de ses origines ? Quoi qu’il en soit, le lecteur a conscience que cette histoire est déconnectée de toute continuité et qu’elle propose une version à prendre pour elle-même, devant justifier son existence, sans rapport avec une série continue, ou des développements ultérieurs. Le lecteur relève le nom des auteures. Mariko Tamaki s’est fait connaitre en tant que co-auteure de l’excellente chronique adolescente This one summer (avec Jilian Tamaki) et une saison très personnelle de She-Hulk. Joëlle Jones a réalisé 2 saisons épatantes de Lady Killer et a participé au mariage Batman Vol. 7: The Wedding écrit par Tom King. Par la force des choses, le personnage de Supergirl étant assez connu, le début du récit passe par toutes les étapes attendues : son arrivée sur Terre (en 1 page), sa relation avec ses parents (un père un peu psychorigide et s’en tenant à des certitudes qu’il a érigées en autant de principes, une mère compréhensive et attentionnée), ses 2 meilleures copines, la vie au lycée, l’utilisation de ses pouvoirs en catimini de peur de la réaction des citoyens lambda, le drame personnel (la mort d’une personne qui lui est chère) qui va déclencher sa vocation de superhéroïne. Mais s’il a succombé à la tentation de ce tome, le lecteur est surtout venu rechercher les particularités des auteures.
Joëlle Jones a donc illustré ces 4 épisodes de 42 pages chacun. Elle a choisi de donner une silhouette d’adolescente longiligne à Kara Danvers, en cohérence totale avec la nature du récit. Elle ne porte aucun costume de superhéros du début jusqu’à la fin, et porte donc des vêtements ordinaires et très fonctionnels : jean, chemisier, pull, débardeur, pyjama très confortable, short et teeshirt pour le sport, basket, blouson. Il n’y a qu’à l’occasion de l’enterrement qu’elle porte une robe noire avec un boléro carmin. Les tenues de ses copines sont tout aussi basiques et normales, Jennifer étant un peu plus affinée que Kara du fait de son régime de sportive et d’une pratique du sport plus intensive. Dolly est un peu plus enrobée du fait de son appréciation pour la nourriture de fastfood. Les autres personnages ont des tenues vestimentaires adaptées à leur âge, salopette et chemise en jean pour le père, robe ample pour la mère, etc.
L’artiste sait donner l’impression d’une Amérique rurale, vivant de manière simple, mais sans cette patine intemporelle propre à Ma & Pa Kent figés dans l’Amérique des années 1950. Elle s’investit fortement dans la représentation des différents environnements : gymnase du lycée, piste de course du stade, cuisine un peu encombrée des Danvers, grange avec du matériel agricole, salle de bain à l’aménagement un peu vieillot, salle de cours et vestiaires fonctionnels, cantine impersonnelle, paysages ruraux à base de grands espaces, chantier de construction désaffecté, chambre parentale confortable sans être luxueuse. Les décors sont présents avec une plus grande régularité que dans un comics de superhéros industriel, avec un niveau de détails satisfaisant.
L’enjeu visuel de cette histoire est de montrer une vie quotidienne plausible, sans tomber dans l’image d’Épinal figée dans un passé idéalisé. Kara Danvers est présente sur toutes les pages car le récit se focalise sur elle. Jones sait lui donner des postures naturelles, gracieuses sans donner l’impression d’avoir été piochées dans un magazine de mode. Le lecteur observe une jeune fille naturelle, se déplaçant normalement, avec des réactions émotionnelles à l’intensité cohérente avec son âge. Il voit Kara utiliser discrètement ses pouvoirs, là encore avec un grand naturel, une chose normale pour elle, qui n’est plus sujet à un émerveillement, mais sans qu’elle ne soit blasée pour autant.
Joëlle Jones se montre très à l’aise dans les gestes de tous les jours, dans les petits détails du quotidien, dans les différents types de marque d’affection, qui ne sont pas les mêmes entre amies, ou entre une mère et sa fille. Elle met en scène avec le même naturel les scènes d’action : le tracteur soulevé d’une main, l’envol dans le ciel, les manifestations lumineuses corporelles involontaires de Kara, l’affrontement physique contre Tan-On dans le dernier épisode. Le fait que chaque scène ait l’air naturel n’est pas synonyme d’insipidité, loin de là. Le lecteur est régulièrement surpris soit par un dessin (Kara enveloppée dans une couverture de survie, ou en train de percer son bouton), ou par une séquence à la mise en scène très fluide ou au découpage en cases bien pensé.
Le lecteur retrouve toute la sensibilité de Mariko Tamaki, et sa capacité à faire exister ses personnages, sans sensiblerie ni stéréotype émotionnel. Alors qu’elle respecte à la fois les points de passage obligés d’un récit mettant en scène une adolescente dans un milieu rural, et les étapes obligatoires du développement de ses pouvoirs, la scénariste raconte une histoire spécifique, unique du fait de la personnalité de Kara et de son histoire personnelle, inattendue du fait des rebondissements. En effet, soit le lecteur ne connaît pas le personnage et il a tout à découvrir. Soit il connaît déjà le personnage, mais il se rend compte que cette histoire des origines est autonome, sans avoir de compte à rendre à une continuité ou à une autre, ce qui l’autorise à la raconter comme elle l’entend. De fait, il ne s’agit pas du récit habituel, même si Kara vient bien de Krypton et qu’elle dispose des pouvoirs attendus.
Sous le charme discret et naturel de Kara, le lecteur partage ses émotions, que ce soit l’amitié avec ses copines qui n’ont rien de pimbêches, d’écervelées ou de cyniques avant l’heure, avec ses parents (sa tendresse pour sa mère, son respect décillé pour son père malgré ses défauts), son deuil pour l’être cher trouvant la mort, sa colère face à la trahison, son espoir dans l’avenir en découvrant un individu disposant de pouvoirs identiques au sien, etc. Comme à son habitude, Mariko Tamaki sait faire exister Kara sous les yeux du lecteur, lui donne vie avec une personnalité propre sans être excentrique ou caricaturale, avec une aisance remarquable.
Bien sûr que Supergirl n’a pas besoin d’une énième origine secrète pour la mettre à jour dans une continuité percluse d’incohérence. Cela n’enlève rien à la qualité de ce récit qui montre une adolescente passer le cap des 16 ans et commencer à prendre une indépendance, à la fois contrainte par les événements, et à la fois soutenue par ses proches, dans une mise en image très agréable, cohérente avec la vision de la scénariste.
Le lecteur prend plaisir à passer ces moments de lecture, avec une demoiselle sympathique sans être nunuche ou déjà adulte, réalisant progressivement que le monde des adultes est plus complexe que celui de l’enfance, promettant des aventures pour un futur qui n’est pas encore déterminé, rempli de potentiels, aussi bien celui de déterminer que faire de ses aptitudes, que rencontrer d’autres personnes partageant ses convictions, ses valeurs, ses centres d’intérêt.
—–
La BO du jour : une sensibilité qui m’évoque cette si jolie ritournelle adolescente. Le charme fou de Suzanna Hoffs en plus.
chronique efficace comme toujours.
Ca me rappelle un peu Superman for all seasons comme atmosphère.
j’aime aussi beaucoup le dessin de Joelle Jones toutefois même si tu précise que cela évite les stéréotypes, ton résumé de début d’article fait étalage de la totale du genre.
On dirait une série Netflix dans le genre.
Mais alors le dessin avec la couverture de survie: ça tabasse!
toutefois, je passerais sans soute mon chemin, mon empathie pour les teenagers étant proche du zéro absolu.
Fous Seasons est au-dessus en termes littéraire, mais Being Super mérite la comparaison en termes de justesse de sensibilité. J’aurais mis l’approche de Being Super à mi-chemin entre Four Seasons et Superman: Identité secrète (article présent sur le site), ce qui est impressionnant pour Mariko Tamaki : entre Loeb et Busiek.
http://www.brucetringale.com/cest-bien-joli-ces-superpouvoirs-mais-ca-ne-regle-pas-tout/
Bon bah Bruce lit ne fête pas Halloween et la fête des morts cette année ? Ou sont mes squelettes ??
Ahem…pardon^^
Je ne connais pas les auteures mais j’aime bien le dessin. Après je n’ai pas trop d’affinités avec le personnage de Supergirl et en plus c’est pas sorti en VF alors bon…je passe^^
@Matt : Halloween a été fêtée la semaine dernière avec Jason et Stephen King. L’actualité du Comic Con chevauche effectivement le timing. Une surprise, arrive avant la fin de journée. Patience…
@Présence : merci pour cette découverte Présence. C’est ma meilleure lecture mainstream de l’année sans aucune hésitation. Je suis complètement extérieur au personnage de Supergirl mais effectivement Eddy on a ici For All Seasons au féminin par des auteures au diapason avec le personnage. Petit coup de mou vers la fin de la série, baston super héroïque oblige, mais vraiment c’est du haut de gamme. J’aurais tellement le faire signer par Jones samedi dernier !
Il faut que je lise Lady Killer et que je jette un œil à la nouvelle série Catwoman…
Joelle Jones est à suivre, c’est clair…
Tamaki aussi d’ailleurs, mais c’est simplement que je ne la sens pas à l’aise avec les super héros.
aucun problème à ça, sauf quand on en écrit…
@ Eddy Vanleffe – Je te recommande chaudement Lady Killer, le deuxième tome étant meilleur que le premier, mais nécessitant d’avoir lu le premier.
Les récits d’adolescents – Je pensais moi aussi avoir passé l’âge de m’y intéresser, mais en fait cette période de la vie est celle où il est possible de remettre totalement en question des convictions, de faire des découvertes complètes. Du coup, ce type de récit constitue une forme très efficace pour mettre en scène es changements radicaux, des interrogations soudaines.
@Bruce – De rien. Je partage ton avis sur la dernière partie où l’affrontement physique est plus convenu. Pour continuer à être taquin, sachant que tu ne lis plus beaucoup de comics de superhéros, ce n’est peut-être pas si difficile que ça de figurer dans tes meilleures lectures mainstream. 🙂 C’est juste une boutade.
@Matt – Visiblement le public français n’a pas trop accroché avec le personnage de Supergirl puisque Urban, semble avoir abandonné la publication de sa série. Effectivement, il n’est pas sûr que le seul nom de Joëlle Jones suffira à faire revenir l’éditeur sur sa décision.
Je crois plutôt que si…
Joelle Jones est le nom qui circule partout actuellement quand on parle des nouveaux espoir du comics….
J’aime beaucoup les dessins. C’est un récit indépendant. Une teen story de temps à autres, pourquoi pas. Présence did it again, je vais l’acheter.
Autre solution : fais-le toi prêter par Bruce.
Présence, est-ce que tu revends/donnes tout ce que tu lis ??
Quasiment tout : je n’ai plus de place chez moi, et je lis beaucoup
C’est marrant ça. Jamais envie de garder un truc que tu adores ?
Si, j’en garde quelques uns, mais 35 ans de lecture ça prend de la place, même en faisant des choix.
T’as commencé à lire à 40 ans ?
(ouh la vilaine blague…^^)
🙂
Je n’ai pas toujours lu que des livres avec images, et j’ai eu quelques interruptions de lecture imputables à des problèmes de budget, ainsi qu’une période de lectures exclusivement empruntées en bibliothèque. D’où 35 années de BD à stocker, à la louche.
Dans un sens je comprends. J’essaie de me limiter à mes étagères sans avoir à en racheter. Donc si ça déborde je réfléchis à des trucs à ne pas garder.
Mais bon…là ça devient dur, j’ai plus envie de virer grand chose…
Merci pour ce tour d’horizon sur une autre partie de l’actualité des comics super-héroïques.
Après un tel article (et un titre qui décrit fort bien le contenu), il fut un temps où je me serais volontiers laissé tenter, malgré mon taux d’appétence pour le personnage proche de zéro (et oui, c’est mon réflexe allergique face à toutes les déclinaisons de personnages (Superboy, Supergirl, Superchien, Batgirl, Batmite, Spidermen…)).
Une histoire autonome, une tonalité mature, une mise en page superbe et une histoire de super-héros sans costume ni panoplie : Diantre, il y avait tout pour me plaire !
Dans le dernier tome de Super Sons que j’ai lu, il y avait un annuel dans lequel Bat-Hound (Titus, le chien de Damian Wayne) faisait équipe avec Krypto (le chien de Jon Kent/Superboy). Ils bénéficiaient de l’aide ponctuelle de Bat-Cow, et faisait équipe avec Flexi (l’oiseau de Plastic Man). Je te le mets de côté immédiatement ; tu me remercieras plus tard. 🙂
J’attends pour ma part le volume hachette sur les Pet Avengers!
Ce n’est pas parce que c’est Halloween qu’il faut me faire des frayeurs comme ça…
Ouais il existe les Pet Avengers…avec Gueule d’or le chien des Inhumains, Hairball (euh…un super chat), Lockheed (le dragon de Kitty), Redwing (l’oiseau du Faucon), Throg (euh…un super crapaud), et Ms. Lion (j’en sais rien moi…un lion quelconque)
On peut dire que ça ne me fait pas envie.
C’est un comics clairement humoristique et parodique.
Le chat, c’est celui de Speedball celui qui restera à la postérité pour avoir été l’un des plus grands meurtriers de l’univers Marvel. ^^
Le danger de la parodie c’est de finalement s’en servir pour faire n’importe quoi au premier degré.
Comme je le disais hier, le personnage de Mojo créé par Nocenti puis réutilisé de manière assez efficace par Claremont ou Lobdell (avec parcimonie) , maintenant il semble juste être là pour vendre des figurines et répéter le même schéma des X-men emmenés dans d’autres univers pour des bastons commerciales.
Pareil les X-babies sont apparus la première fois dans X-men annual 10 et ‘était fun parce que ça durait juste une histoire, et c’était les mêmes X-men rajeunis afin d’attirer, selon Mojo, un public plus large. Du coup ça parodiait ce genre de pratiques.
Mais ensuite ils ont fait une série de 6 épisodes avec les X-babies dessinés de manière super enfantines…et ben…c’est comme si c’était Mojo qui avait pondu ce comics quoi^^ C’est plus de la parodie, c’est juste un produit dérivé comme celui dont la première histoire se moquait.
Voui. ça démarre comme une déconnade mais si ça plait trop, ça devient du premier degré…
Dans les Pet Avengers, on trouve aussi (merci wikipedia) Zabu, le tigre aux dents de sabre de Ka-Zar.
Ms. Lion est un personnage en provenance de la série de dessin animé Spider-Man and His Amazing Friends, merci encore wikipedia.
Ma curiosité n’a pas été assez grande pour que je sois tenté de lire ces 2 miniséries, ou même d’y jeter un coup d’œil.
Ok les gars, je vais me coller à une review du truc….
je vais me marrer je le sens bien.
Good luck. Je n’ai lu aucun comics écrit par Chris Eliopoulos. Je sais juste qu’il est un lettreur de grande expérience, et qu’il a dessiné l’épisode 12 d’Hawkeye écrit par Matt Fraction : un chien superhéros qui veut ramener la neige à Noël, tout seul sans l’aide de ses amis.
Voir cette femme dessiner des femmes avec autant de naturel dans les postures corporelles – Je n’avais pas réussi à le formuler, mais je me rends compte que je l’ai aussi ressenti à la lecture, le naturel de ses personnages féminins. Comme toujours, merci de mettre des mots sur ce qui reste sous-jacent dans mon ressenti.
Merci Présence pour la découverte. Je lirai ça peut-être… car je ne connais pas Joëlle Jones. Et même si je n’ai pas été attiré par tous les dessins, celui avec la couverture de survie est splendide.
Pour le reste j’imagine que c’est très bien, je fais partie de ceux qui ne connaissent rien à Supergirl à l’exception des articles que j’ai pu lire ici.
La BO : j’adore. D’accord avec le texte de présentation !
Pour découvrir Joëlle Jones, je te recommande plutôt le diptyque Lady Killer, plus noir avec une reconstitution historique assez savoureuse en ce qui concerne les toilettes de l’héroïne.
Le Secret Santa du blog m’a envoyé une très bonne bd : LADY KILLER tome 1. J’ai enfin pu découvrir Joëlle Jones. Son trait est bien plus anguleux que je ne l’imaginais, mais peut-être a-t-elle exagéré dans ce cas-ci, je n’ai pas de point de repères. Ses fausses pubs vintage apparaissant en bonus sont splendides et sa dynamique est excellente. Un des personnages (son boss) ressemble fortement à l’acteur Walter Matthau, en tout cas au début de la série. Ce qui est certain, c’est qu’on tient là une belle bd féministe totalement violente mais jamais effrayante. Ca se lit tout seul, et il va bien falloir que je continue la série. Un grand merci à Eddy !
Le tome 2 déchire sa mère en short…
100% d’accord avec Bruce. J’ai préféré le tome 2. En résumé :
Joëlle Jones donne une suite à la première minisérie consacrée à Josie, Schuller, une femme assassin, une épouse modèle dans une cellule familiale normale dans les années 1960 aux États-Unis. Le lecteur retrouve tout le charme des dessins, la minutie de la reconstitution historique, l’entrain de Josie Schuller. Il est bien vite rappelé à la réalité du métier d’assassin, à la nécessité de s’impliquer pour faire tourner sa petite entreprise, et aux risques de récupération, voire de phagocytage par des intérêts particuliers ou par des entreprises plus grosses. Joëlle Jones combine avec dextérité les contrats successifs, les difficultés professionnelles très particulières, les risques de s’associer, et l’évolution de la situation personnelle de Josie, avec touches d’humour aussi noir que politiquement incorrect.
Bien que ne doutant pas des qualités graphiques et scénaristiques de cette mini-série, je garde tout de même un souvenir ému de la Supergirl de George Perez dans Crisis on Infinite Earths, tuée au combat contre l’anti-monitor, Superman en pleurs la serrant dans ses bras.
Les derniers mots de Kara à son cousin.
« Je t’aime… pour tout ce que tu représentes… »
Et la couveture iconique, les super-héros en deuils rassemblés autour de Superman serrant contre lui le corps de sa cousine.
Effectivement une couverture qui a fait date, et maintes fois déclinées en hommage.
Je me suis procuré les 2 tomes de Lady Killer illustrés par Joelle Jones.
Pas encore lu, mais J’ADORE le dessin !
J’aimerai pouvoir dessiner comme ça^^
En fait j’aime ce style pas trop compliqué (peu ou pas d’usage d’ombres sur les visages ou les corps, sauf dans des scènes nocturnes), un brin exagéré (pas mal de traits pour renforcer les détails des visages, de l’anatomie (une définition de muscle par ci, des rides par là) et dans un style légèrement anguleux qui renforce justement ce côté dessin qui ne vise pas le réalisme parfait mais une stylisation qui marque les visages et les corps et les rend expressifs.
Je sais pas si je suis clair…
Mais c’est vraiment à ce niveau que j’ai envie de m’améliorer plutôt qu’au niveau de la maitrise des ombres qui n’est pas trop mon style.
J’ai le premier tome mais je n’arrive pas à trouver le second… Va falloir que je le commande.
@Matt – J’aime également beaucoup ses dessins, en particulier les contours anguleux que tu pointes du doigt, qui apportent un côté incisif et de tranchant 🙂 à Josie Schuller.
Pareil. il y atout une batterie d’artistes dont les dessin expressifs et anguleux sont parfois difficiles à apprivoiser mais qui n’en ont que plus de charmes.
Joelle Jones, Trevor Mac carthy, Sean Murphy aussi
Parfois une influence manga se mélange un peu aussi… Nico Leon (la série she-hulk où jennifer est grise) ou Stacey Lee (Silk) je pense aussi à Dustin N’guyen qui possède un style très agréable
Je relance avec Matteo Scalera, le dessinateur de Black Science.